Prison
Une prison, centre de détentionnote 1 ou pénitenciernote 2 est un lieu où sont enfermés certaines personnes condamnées appelées prisonniers ou détenus. Par extension, le terme « prison » désigne également la peine d'incarcération, comme dans l'expression « cinq ans de prison ».
En France, il existe plusieurs catégories d'établissements pénitentiaires, à savoir : les maisons d'arrêt, les centres de détention, les maisons centrales, les centres de semi-liberté et les centres pénitentiaires (qui, pour ces derniers, ont la particularité de réunir au moins deux types d'établissement, comme, par exemple, une maison d'arrêt et un centre de détention)1.
Objectifs
Actuellement
Les fonctions des prisons varient selon les époques et les sociétés. La plupart du temps, il s'agit :
- de punir une personne comme reconnue coupable d'une faute d'une certaine gravité ;
- de protéger la société des personnes dangereuses ;
- de décourager les gens de commettre des actes interdits par la loi ;
- d’obliger le détenu à faire pénitence ;
- d'inciter le détenu à poursuivre des études ou une activité destinée à le réinsérer ou le réhabiliter ;
- de neutraliser les opposants politiques ;
- d'empêcher des prévenus de prendre la fuite ou de compromettre leur futur procès (on parle alors de détention provisoire).
Le « paradoxe pénitentiaire » exprime la contradiction entre les fonctions de répression et de réhabilitation2.
Autrefois, la prison servait également à enfermer les malades mentaux de manière à les isoler de la société. Depuis, la majorité des pays disposent d'hôpitaux psychiatriques mais les prisons contiennent une population relativement importante de personnes souffrant de troubles mentaux.
On attribue principalement sept principes à la prison :
- correction : amendement, remplacement social ;
- classification : répartition dans des établissements pénitentiaires selon différents critères (âge, sexe, gravité de l'acte, etc.) ;
- modulation : où le déroulement de la peine passe par différentes étapes (privation de liberté, assignation à résidence suivie de libération conditionnelle avant la liberté) ;
- travail : comme obligation et comme droit (tout condamné a le droit de travailler plus que l'obligation de travailler), le travail pénitentiaire3 pourrait contribuer à la réinsertion professionnelle des détenus4 ;
- éducation : le traitement d'un condamné a pour but sa resocialisation (Erving Goffman prétendra que, au contraire, ces institutions totales loin de resocialiser les individus, pouvaient provoquer chez lui une déculturation entraînant son incapacité à se réadapter à la société ambiante) ;
- contrôle : nécessite un personnel spécialisé ;
- institutions annexes : il faut une assistance apportée au détenu lors de sa sortie de prison, au moment de la réelle resocialisation.
Le nombre de personnels d'encadrement est passé de 5 % du nombre des détenus au milieu du XIXe siècle à près de 30 % de nos jours.
Évolution dans l'histoire
Peine inexistante dans l'Antiquité
Coupe schématique de la prison du
Tullianum. Le cachot inférieur est traditionnellement celui des condamnés à mort
Dans l'Empire romain5, la prison n'existe pas en tant que telle : s'il y a privation de liberté, la détention ne s'effectue qu'à titre accessoire, c'est-à-dire en l'attente d'un jugement ou d'une exécution. En règle générale, l'enfermement est de courte durée, de quelques jours à quelques mois (bien qu'en droit romain, le juge étant chargé de fixer la date de l'exécution en cas de peine capitale, celle-ci peut de facto se transformer en sorte de peine de prison à perpétuité, non prévue par les textes).
Le système pénal prévoit la réduction en esclavage pour dettes ; c'est aussi le sort qui attend les prisonniers de guerre.
Ainsi, durant toute cette période et jusqu'au haut Moyen Âge la prison n'existe ni comme peine, ni comme institution : elle n'est pas prévue dans les budgets, et son existence se limite au carcer romain6,7 à quelques donjons et à la célèbre « prison pour dettes », laquelle constitue une détention préventive visant à contraindre le condamné à payer ses dettes et non en un châtiment. La Coutume de Normandie prévoit ainsi la « prison ouverte », c'est-à-dire l'assignation à résidence dans un quartier ou une ville en cas de non-paiement des dettes ; si le sujet désobéit à cette assignation, il peut faire l'objet d'une détention réelle. Certains historiens du droit ont néanmoins relevé quelques exceptions, certains textes, dont la Coutume de Bretagne, mentionnant la possibilité, pour des affaires exceptionnelles, d'une peine de « prison de longue durée » à titre répressif. Par ailleurs, des « maisons de force » sont parfois utilisées mais il s'agit de peines de sûreté pour les fous.
Mur étroit, pénitence pour l'Inquisition
Par ailleurs, à partir du XIIIe siècle, la prison en tant que peine répressive et « thérapeutique » se développe par les lois séculières (roi, villes qui prescrivent l'enfermement dans les prisons laïques, de la geôle au cul-de-basse-fosse)8 mais aussi, pour les seuls clercs, par le droit canon (enfermement dans les monastères), l'Église romaine n'ayant pas le droit de prononcer des peines capitales. Dans les monastères au cours du chapitre des coulpes le moine doit avouer sa faute (sa coulpe) devant ses frères : à défaut, c'est par la délation qu'est connue une faute, publiquement, dans la communauté. À la suite de la reconnaissance de la faute, la sanction tombe : elle est fixée par la règle monastique et va d'une sanction légère à l'excommunication. Celle-ci s'accompagne une peine d'enfermement; soit dans sa cellule, soit au cachot. La peine n'est pas un simple châtiment : c'est aussi le rachat et la promesse d'amendement du coupable, ce qui permet de moduler la sanction en fonction du repentir et du pardon accordé, gage de réconciliation9.
L'Inquisition, en reprenant les règles monastiques avec Bernard Gui, en particulier, dans sa lutte contre les cathares, ouvre la voie à la procédure inquisitoriale encore en vigueur au travers du juge d'instruction et à la peine de réclusion de longue durée en prison (peine discrétionnaire de l'inquisiteur, dont la durée et les modalités ne sont pas connues du condamné). Ces pratiques feront école, les officialités et tribunaux d’inquisition pouvant condamner des laïcs à la prison10.
Le mot « emmurement » signifiait mettre entre les murs et était synonyme d'emprisonnement11. Il existait le « mur étroit », soit la prison proprement dite, et le « mur large », avec un statut comparable à notre actuelle mise en résidence surveillée. La peine d'emprisonnement pouvait aussi être commuée en obligation d'effectuer un pèlerinage, le plus souvent en Terre Sainte, ou en condamnation à une amende12. Il existait toutefois une aggravation du mur étroit, le carcer strictissimus, où le condamné était enchaîné dans un cachot et privé de tout contact jusqu'à sa mort13.
Peine préventive dans l'attente du jugement
Prison de La Force,
rue Saint-Antoine à
Paris. L'ayant visité en 1783, le réformateur anglais
John Howard déclara alors : « Les débiteurs sont aujourd'hui envoyés dans la nouvelle prison de l'hôtel de la Force, et les criminels à la
Conciergerie ou au
grand Châtelet. La déclaration du roi, qui annonça ce changement, contient quelques sentiments des plus humains et des plus éclairés à l'égard de l'administration des prisons ; sur la nécessité d'y établir des infirmeries spacieuses et aérées pour y placer les malades ; sur celle qui exige que les coupables y soient séparés, qu'il y ait des cours pour les hommes, des cours pour les femmes et pour les prisonniers des différentes classes. On y annonce l'abolition entière des cachots souterrains ; et on la fonde sur ce principe, qu'il est injuste que ceux qui peuvent être innocents, subissent d'avance le châtiment des coupables »
14.
Monnaie interne à l'ancienne prison saint Lazare.
En 1670, la Grande Ordonnance voulue par Louis XIV, considère que l'emprisonnement ne constituait pas une peine mais une mesure préventive, en attendant un jugement ou un châtiment. On parle alors parfois de « prise de corps », définie par exemple par Guyot (1728-1816) dans son Répertoire de jurisprudence ainsi :
« C'est l'action par laquelle on saisit un homme au corps pour quelque affaire criminelle, en vertu d'un décret ou ordonnance du juge. […] Pour décréter un accusé de Prise de corps, il faut non seulement que le crime dont il est question mérite une peine afflictive ou infamante, mais encore qu'il y ait contre l'accusé une preuve ou du moins une demi-preuve résultante d'une information préalable. L'article 8 du titre 10 de l'ordonnance du mois d'août 1670 admet néanmoins diverses exceptions à cette règle… »
Dans l'entrée « Prison », où Guyot s'insurge contre les mauvaises conditions de détention et s'étonne de la persistance des cachots, il définit la prison en tant que :
« lieu de sûreté dans lequel on retient l'accusé qui a mérité qu'on décernât contre lui un décret de prise de corps, & le débiteur contre lequel il a été rendu un jugement qui le condamne par corps à payer une somme quelconque, à quoi il n'a pas satisfaite. La Prison n'étant pas instituée par la loi comme un séjour de peine, elle ne devroit donner à celui qui y est retenu d'autre contradiction que celle d'être privé de liberté. »
Il souligne toutefois dans cet article l'existence de quelques exceptions :
« Quoique nous ayons dit que la Prison ne doive pas être considéré comme une peine, il est pourtant vrai qu'elle s'inflige par forme de correction à ceux qui sont arrêtés d'ordre du roi, ou de la police, & qui, après avoir subi une captivité plus ou moins longue en proportion de leur délit, sont rendus à la liberté.
Il y a des cas, très rares à la vérité, où un accusé est condamné à la Prison perpétuelle ; mais ce n'est qu'une commutation d'une peine plus forte, telle que celle des galères, ou de la peine de mort, & elle est prononcée par lettres du prince. »
La hiérarchie sociale se retrouve dans les prisons d'Ancien Régime qui comprennent deux quartiers, le quartier du Commun (pauvres dormant sur la paille) et le quartier de la pistole (riches payant au geôlier des frais de geôlage pour disposer d'une chambre à part et autres commodités : vivres, boissons, livres)15.
Le régime de la pistole perdurera jusque sous la IIIe République[réf. nécessaire].
Surveiller et punir, ou la naissance de la prison
Dans son célèbre ouvrage Surveiller et punir, Michel Foucault indique que son utilisation comme peine sanctionnant la délinquance est un phénomène récent qui s'est réellement institué au cours du XIXe siècle, alors qu'auparavant la prison ne servait qu'à retenir les prisonniers dans l'attente d'une véritable peine, supplice, exécution ou bannissement. Les prisonniers étaient retenus dans un même espace avec leurs affaires personnelles et devaient payer leur nourriture. La désorganisation était telle que les suspects d'une même affaire pouvaient facilement s'entendre sur une version des faits avant leur procès.
Michel Foucault cite le Grand Renfermement ou encore La Nef des fous comme exemples particuliers de privation de liberté antérieurs à l'époque moderne. Contrairement à la prison qui établit une peine à la mesure de la faute, il s'agissait de phénomènes d'exclusion où les populations déviantes (délinquants, fous, malades, orphelins, vagabonds, prostituées, etc.) étaient enfermées pêle-mêle en dehors du regard des honnêtes gens sans autre ambition que de les faire disparaître.
L'émergence de la prison s'est faite avec une mise au secret du traitement de la délinquance. Les exécutions publiques se sont tenues dans des lieux de plus en plus discrets jusqu'à être totalement retirées de la vue de la foule. Les supplices considérés comme barbares devaient être remplacés par autre chose. Foucault indique que le choix de la prison était plutôt un choix par défaut, à une époque où la problématique était encore très majoritairement de punir le délinquant ; la privation de liberté était la technique coercitive la plus évidente et la moins barbare qui pouvait être imaginée. Il affirme que dès le début l'efficacité de la prison a été remise en cause.
La prison a immédiatement évolué, elle est devenue ce que Foucault nomme une institution disciplinaire, son organisation visant un contrôle total du prisonnier par une surveillance discrète de tous les instants16. Il a trouvé dans l'idée du panoptique de Jeremy Bentham la parfaite illustration de la nouvelle technique carcérale.
L'analyse foucaldienne a cependant été partiellement remise en question et rendue plus complète, notamment avec les travaux de sociologie de l'expérience carcérale de Gilles Chantraine. Pour cet auteur, si le châtiment n'existe plus, il a néanmoins laissé place à une autre forme de châtiment du corps, prenant une forme moins violente et en accord avec les valeurs des démocraties occidentales.
Les ambitions pour la prison ont évolué avec le temps. Peu à peu, l'idée que le prisonnier devait réparer le mal qu'il avait fait à la société a émergé dans les esprits. L'emprisonnement devait donc s'accompagner de travail, le délinquant payait en prison une dette, non pas à ses victimes mais à la société tout entière, que son comportement avait lésée. Après avoir fait son temps et payé sa dette le délinquant pouvait ressortir blanchi pour prendre un nouveau départ. Là encore l'application de cet idéal n'a pas été considérée comme une réussite.
Une quatrième vision de la prison comme lieu de rééducation est enfin apparue. La prison avait alors l'ambition de changer les délinquants pour les adapter à la vie normale en société. L'idée forte était celle du redressement, donner une forme adéquate à des délinquants qui auraient « poussé de travers ».
La prison d'aujourd'hui est un héritage de ces idéaux qui ne s'excluent pas, la prison se justifie plus ou moins en fonction des lieux et des périodes en fonction de ces quatre idéaux de l'enfermement.
Lorsque la privation de liberté s'impose au XIXe siècle comme la clé de voûte du système pénal, le débat sur les modalités d'administration de la peine d'enfermement se pose dans des termes identiques dans l'ensemble des pays occidentaux. Il s'inscrit dans le prolongement des réflexions des juristes (Cesare Beccaria) et des philanthropes (John Howard) du siècle des Lumières et donne lieu à la création d'organismes dédiés, comme la Société royale pour l'amélioration des prisons en France (1819). Cette expertise s'appuie sur un véritable « tourisme pénitentiaire »17 dont l'archétype est la série de voyages effectuée par John Howard, qui sillonne de 1773 à 1777 l'Europe entière, de la Russie au Portugal, pour examiner les différents systèmes pénitentiaires18. Aux XIXe siècle, le détour par les États-Unis s'impose comme une étape obligée de ces inspections comparatives, comme en témoigne le voyage entrepris par Alexis de Tocqueville et Gustave de Beaumont, qui fournit la matière de leur livre, Du système pénitentiaire aux États-Unis et de son application (1832). La prison génère une littérature abondante et un réseau de correspondances international qui trouve dans les années 1840 un cadre d'expression institutionnalisé avec l'organisation les premiers congrès pénitentiaires internationaux19.
Ces débats s'organisent autour de deux grands pôles : un courant philanthropique qui, porté par l'optimisme des Lumières sur les capacités d'amendement de l'être humain, veut faire de la prison un lieu de rédemption et de réforme du condamné ; un courant plus pessimiste qui, doutant de la plasticité de la nature humaine, conçoit avant tout la prison comme un lieu de pénitence où le prisonnier devra purger sa dette à l'égard de la société. Ces deux positions s'expriment déjà dans les débats révolutionnaires concernant le code pénal de 1791 : d'un côté, Lepeletier de Saint-Fargeau estime que la prison offre au condamné « avec le temps, la possibilité et l'intérêt de devenir meilleur ». De l'autre, Brillat-Savarin, qui tient la métamorphose du prisonnier en bon citoyen pour une « fastueuse utopie »20, se fait le héraut de la peine de mort.
Le principal point d'achoppement est celui des conditions de la détention. Si le panoptique de Bentham réunit, en théorie du moins, un consensus assez large, l'adoption de la cellule individuelle fait l'objet de vives controverses. Les deux principaux modèles en concurrence sont américains : celui de la prison d'Auburn combine isolement cellulaire la nuit et travail collectif, mais dans le silence, un silence imposé par le fouet constate Tocqueville21, pendant le jour ; celui de Philadelphie, élaboré par les Quakers à Cheryl Hill (1822), impose un isolement cellulaire de jour comme de nuit22 ; les promenades sont individuelles, les prisonniers menés yeux bandés jusqu'à leur cellule. Dans l'un comme l'autre cas, toutefois, on considère que l'isolement des prisonniers est indispensable pour prévenir le risque d'une corruption encore plus grande des détenus.
En France, Charles Lucas est le chef de file des détracteurs du cellulaire intégral22, jugé tellement dur qu'il hypothèque toute chance de réforme du prisonnier ; peut-être même est-il susceptible de le mener à la folie. Point sur lequel les partisans de l'isolement font intervenir l'autorité de l'Académie de médecine qui leur donne raison par la voix du docteur Lélut23. L'Église catholique prend pour sa part partie contre l'isolement total, au motif qu'elle ne permet pas l'exercice collectif du culte24. Contre Lucas figurent notamment Beaumont et Tocqueville, qui fustige, en privé du moins, les utopies des philanthropes25. S'il doute de la capacité réformatrice de la prison, hormis peut-être pour les plus jeunes des détenus, Tocqueville veut en faire, d'abord et avant tout, un organe efficace de « défense de la société »26.
Catégorisation des détenus
Le système pénitentiaire repose sur la production de catégories de classification des détenus toujours plus fines. La séparation des enfants s'impose progressivement au XIXe siècle, en mettant en concurrence deux modèles : celui de la prison pour enfants, dont la Petite Roquette devient une des références en Europe et celui de la colonie pénitentiaire, expérimenté à partir de 1837 à Mettray. La colonie pénitentiaire de Mettray de Frédéric-Auguste Demetz se présente comme un modèle alternatif qui entend régénérer les adolescents par le contact avec la nature et le travail de la terre. Elle inspire directement plusieurs projets européens, comme le « Mettray hollandais » de Willem Suringar27.
La séparation des sexes fait figure de véritable obsession chez les théoriciens pénitentiaires, préoccupés des dangers que ferait courir la promiscuité à la moralité. À l'image de Bérenger, on considère ainsi qu'il faut « que les deux sexes ne se voient jamais, ne s'entendent jamais, et n'assistent pas même en commun [...] au service divin »28. Les femmes ont ainsi leurs lieux de détention propres, comme la prison Saint-Lazare à Paris. De même, les mineurs sont enfermés dans des bâtiments ou des ailes différents des détenus majeurs.
La nature des crimes et des délits, les récompenses et les punitions sont d'autres principes de différenciation. Mouvantes au gré de la conjoncture politique, les conditions de détention des prisonniers politiques sont traditionnellement plus souples que celles des droits communs. En France, ce principe est notamment renforcé par la réforme du code pénal de 1832 à l'issue de laquelle les « politiques » sont cantonnés dans des quartiers spécifiques où le travail ne leur est pas imposé29.
En France, les détenus en détention provisoire et les détenus condamnés ne sont pas mélangés en cellule. Dans les plus grandes maisons d'arrêt, ils sont des bâtiments séparés.
Peines de substitution
La peine de prison peut :
- coûter cher à la communauté nationale ;
- ne pas remplir le rôle qui était prévu ;
- avoir des effets secondaires négatifs. La privation de liberté est durement ressentie par les prisonniers et dans certains cas, la prison peut nuire à la capacité de s'autodéterminer donc à la réinsertion du prisonnier.
Pour ces raisons, la majorité des démocraties prévoient des condamnations à des peines de substitution (appelées aussi peines alternatives) comme :
- un travail d'intérêt général (appelé « travail communautaire » au Québec) ;
- le port d'un bracelet électronique de surveillance fixe ou mobile ;
- une amende (qui peut s'ajouter à l'incarcération ; voir les cas de contrainte par corps, allongeant jusqu'à deux mois la peine de prison, notamment dans le cas de trafic de stupéfiants) ;
- un sursis à la peine de prison : il est souvent assorti d'une mise à l'épreuve (obligation de soins, de travail, de formation, d'indemnisation des parties civiles, etc.). Le non-respect de cette mise à l'épreuve entraîne une révocation du sursis. Le condamné va alors purger sa peine ferme dans un établissement pénitentiaire. À celle-ci s'ajoutera éventuellement sa nouvelle peine ;
- un ajournement de peine ;
- un placement extérieur ;
- la confiscation des objets ayant permis la réalisation des infractions.
Droit
Porte de prison à l’ancienne
Aujourd'hui, dans la majorité des pays, la seule autorité pouvant mettre en prison une personne est la justice. Cependant, d'autres formes de privation de liberté peuvent, selon les pays, être décidées par d'autres autorités (police, armée, douanes, médecins, etc.).
Prison et droits de l'homme
Les quatre droits fondamentaux de l'homme sont, d'après la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression ; le premier de ces droits est – par nature même – suspendu pendant la durée d'une peine carcérale. Mais le deuxième et le troisième (propriété et sûreté, c'est-à-dire la protection contre un emprisonnement arbitraire) sont quant à eux garantis, une fois effectués les paiements de dommage et intérêts aux victimes en ce qui concerne la propriété. En théorie, l'incarcération ne doit porter atteinte qu'à la liberté d'aller et venir[réf. nécessaire]. En France, l'enseignement dispensé dans les prisons par du personnel pourvu de la qualification requise (dans le primaire, le secondaire et même le supérieur30) permet à certains détenus d'obtenir un niveau qu'ils n'avaient pu atteindre hors du monde carcéral31.
En pratique, la peine de prison pèse sur de nombreux droits fondamentaux (expression, vie de famille, droits civiques, intimité, dignité, sexualité, accès à la santé, à l'éducation et à la culture). Progressivement, les détenus acquièrent le droit de contester les décisions de l'administration pénitentiaire, avec des variations importantes selon les pays et les époques. Ainsi, le Conseil de l'Europe a publié les Règles pénitentiaires européennes qui portent à la fois sur les droits fondamentaux des personnes détenues, le régime de détention, la santé, l’ordre et la sécurité des établissements pénitentiaires, le personnel de l’administration pénitentiaire, l’inspection et le contrôle des prisons. L'Office des Nations unies contre la drogue et le crime aussi demande les soins spéciaux pour les vulnérables, y compris les personnes handicapées et LGBT selon la Convention relative aux droits des personnes handicapées et les Principes de Jogjakarta, autant que la Convention contre la torture et les autres traités sur les droits de l'homme32.
Critiques
La prison est régulièrement critiquée pour différentes raisons. Il est important de séparer les différents mouvements contestataires.
Vie dans les prisons
Pour ses conditions de vie très dures, parfois inhumaines, ainsi que pour le manque de moyens donné à l'institution carcérale tant au niveau du personnel que du matériel33, des associations comme l'Observatoire international des prisons (OIP) ou Ban Public (Paris) luttent pour l'humanisation des conditions de détention (voir Otto Kirchheimer et Georg Rusche sur la notion de less eligibility dans leur livre Peine et structure sociale). Quelques universitaires (comme Martine Herzog-Evans, Éric Péchillon ou Jean-Paul Céré) travaillent à faire émerger un droit pénitentiaire permettant un contrôle effectif des conditions de détention et une réflexion sur le sens de la peine. Cette notion explique pourquoi les conditions dans les prisons s'améliorent. En France, les dépenses de l'État pour les prisons sont passées de 1,2 milliard en 2000 à 2,7 milliards en 201034. Au premier , il y avait dans les prisons françaises, 69 077 détenus35.
Les critiques et opposants à la prison évoquent souvent une citation généralement attribuée à Albert Camus en français et à Fiodor Dostoïevski en anglais : « Nous ne pouvons juger du degré de civilisation d'une nation qu'en visitant ses prisons » ou « l'État de droit ne doit pas cesser à la porte des prisons », et « The degree of civilization in a society can be judged by entering its prisons ».
Abolitionnisme
Certains mouvements, qualifiés d'abolitionnistes s'opposent au principe même de la prison.
La lutte pour l'abolition des prisons a été très forte en France à la fin des années 1970, avec la création par des intellectuels (dont Michel Foucault et Pierre Vidal-Naquet) du Groupe d'information sur les prisons (GIP), puis du Comité d'action des prisonniers (CAP) par des détenus et des ex-détenus.
Aujourd'hui, c'est l'Envolée, journal anti-carcéral et libertaire paraissant quatre fois par an, qui donne la parole à des prisonniers et proches de prisonniers en publiant lettres et comptes rendus de procès. Un moyen pour eux de lutter « contre la justice et l'enfermement »36.
Certains, comme Thierry Lévy, pensent que les nouvelles technologies biométriques permettraient de se passer de la prison, tout en effectuant un contrôle réel et pénible sur les condamnés. Il existe une inspiration libertaire qui depuis longtemps, milite contre l'institution même de la prison, en tant qu'instrument au profit de l'exploitation. C'est dans cet état d'esprit qu'on retrouve les arguments du biologiste Thierry Lodé ou de Catherine Baker, qui estiment que la prison est une institution néfaste et criminogène37.
Dans Abolir la prison, le philosophe Tony Ferri expose le cadre d'une réforme de fond du droit pénal, afin d'en finir avec le système carcéral38.
Réductionnisme
À la différence du courant précédent, les réductionnistes ne veulent pas supprimer la prison, mais la réserver aux personnes les plus dangereuses. Partant du principe que la prison est la peine la plus chère (elle coûte 3 700 €34 par mois et par détenu en France en 2010), la moins efficace (les taux de récidive à la sortie sont plus importants que pour toute alternative à l'incarcération) et celle qui désocialise le plus les individus au lieu de permettre leur réinsertion, les réductionnistes proposent de recourir en priorité aux alternatives à l'incarcération (obligation de soins, suivi socio-éducatif, travail d'intérêt général, amende, suspension du permis de conduire, sursis avec mise à l'épreuve, etc.) pour la très grande majorité de détenus qui ne sont condamnés qu'à de très courtes peines de prison (la durée moyenne d'incarcération est de huit mois). La prison serait alors seulement le dernier recours.
Mutins
Aujourd'hui, les idées abolitionnistes sont défendues surtout dans des mouvements de prisonniers, des mutineries et les textes de revendication qui sont alors publiées (voir notamment Daniel Koehl, Révolte à perpétuité sur la mutinerie de Saint-Maur). Au quotidien, de nombreux détenus formulent également une critique sociale qui va parfois jusqu'à la grève concertée (voir notamment Fabrice Guilbaud39).
Coûts
À cause des coûts d'un prisonnier, certains recommandent d'utiliser au maximum des peines de substitution ou au moins d’alléger les conditions de détentions pour les prisonniers les moins dangereux, comme ceux condamnés pour des délits routiers. Un prisonnier coûte en moyenne 100 € par jour en France, contre une somme de l'ordre de 10 fois moindre pour le bracelet électronique40,41. La réduction des emprisonnements permet aussi d'éviter la surpopulation carcérale sans construire de nouvelle prison. En la fondation iFrap estime le coût des constructions à 3,1 milliards d’euros si l'on veut éviter la surpopulation carcérale en France42.
Par pays
Taux d'incarcération par pays pour 100 000 habitants
Les États-Unis sont le pays ayant la population carcérale la plus élevée en nombre et en proportion avec 25 % des prisonniers de la planète pour seulement 5 % de la population mondiale.[Quand ?]
Dans la fiction
Roman
Bande dessinée
Télévision
Cinéma
Notes et références
Notes
- Dans son acception générale, le terme centre de détention désigne un lieu de privation de liberté. En France, un centre de détention est un type d'établissement pénitentiaire accueillant des condamnés à de moyennes et longues peines tourné vers la réinsertion.
- Au Canada, le terme pénitencier désigne une prison sous juridiction du gouvernement fédéral, plutôt que celles sous juridiction provinciale.
Références
- Tony Ferri, Criminologie et philosophie. Sens et fonctions de la peine, Landes, Éditions La P'tite Tartine, , 378 p. (ISBN 9782491663421), p. 70-72
- Martine Herzog-Evans, La prison dans la ville, 2009, 136 p. (ISBN 9782749211046)
- Fabrice Guilbaud, « Le travail pénitentiaire : sens et articulation des temps vécus des travailleurs incarcérés », Revue française de sociologie, vol. 49, n° 4, p. 763-791, (résumé [archive]).
- Marc Baader et Evelyne Shea, « Le travail pénitentiaire, un outil efficace de lutte contre la récidive ? », Champ pénal, vol. IV, (ISSN 1777-5272, lire en ligne [archive]).
- Cécile Bertrand-Dagenbach, Alain Chauvot, Michel Matter, Jan-Marie Salamito, Carcer. Prison et privation de liberté dans l’Antiquité classique, De Boccard, , 250 p. (ISBN 978-2-7018-0127-8)
- Yann Rivière, « Carcer et uincula : la détention publique à Rome (sous la République et le Haut-Empire) », Mélanges de l’École française de Rome – Antiquité, vol. 106, no 2, , p. 579-652
- Le mot carcer désigne un « lieu d'incarcération » alors que uincula peut désigner uniquement les chaînes et custodia la garde militaire ou d'autres formes de détention que la prison.
- Jacques Chiffoleau, Claude Gauvard et Andrea Zorzi, Pratiques sociales et politiques judiciaires dans les villes de l’Occident à la fin du Moyen Âge, Rome/Paris, Collection de l’École française de Rome, , 767 p. (ISBN 978-2-7283-0777-7), p. 527-551
- Sur la violence de cette règle, voir La Religieuse, roman de Diderot et film de Jacques Rivette, en particulier la première partie du roman et du film
- Nicole Castan, André Zysberg (2002), Histoire des galères, bagnes et prisons en France, de l'Ancien Régime, édition Privat page 22, 23, 24
- Jean Sévillia, Historiquement correct, Pour en finir avec le passé unique, Perrin, Saint-Amand-Montrond 2003, p. 61.
- Jean Guiraud, L'Inquisition Médiévale, Grasset, collection « La Vie chrétienne », 1929
- Didier Le Fur, L'Inquisition : Enquête historique : France XIIIe - XVe siècle, Tallandier, p. 40
- orthographe originale, John Howard, Jean Lagrange, Louise-Félicité de Kéralio Robert, État des prisons, des hôpitaux et des maisons de force, Lagrange, (réimpr. 2011) (ISBN 978-1246400069)
- Caroline Legendre, Création et prison, Éditions de l'Atelier, , p. 39
- Heather MacDonald, « L'enfer de la prison », Revue française de criminologie et de droit pénal, vol. 5, (lire en ligne [archive])
- Marie-Sylvie Dupont-Bouchat, « Les prisons d'enfants. Du pénitencier à l'école de bienfaisance, en Belgique au XIXe siècle (1840-1914) », dans Remi Lenoir (dir.), Michel Foucault. Surveiller et punir : la prison vingt ans après. CREDHESS, Paris, 1996, p. 235.
- Michelle Perrot, « L'Europe pénitentiaire », dans Les Ombres de l'historie. Crime et châtiment au XIXe siècle. Flammarion, Paris, p. 227.
- Marie-Sylvie Dupont-Bouchat (1996), p. 232.
- Cité dans Jacques-Guy Petit, Ces peines obscures. La prison pénale en France (1780-1875), Fayard, Paris, 1990, p. 47.
- Michelle Perrot, « Tocqueville inconnu », dans Les Ombres de l'historie. Crime et châtiment au XIXe siècle. Flammarion, 2001, p. 154.
- Perrot, p. 183.
- Perrot (2001), p. 184.
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- (en) « The truth behind Sherlock's Sherrinford is finally revealed » [archive], sur Radio Times (consulté le )
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
- Luigi Delia (dir.), Prison et droits: visages de la peine, dossier de L'Irascible n°5, Revue de l'Institut Rhône-Alpin de Sciences Criminelles, Paris, Éditions Campus Ouvert, 2015.
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- Grégory Salle, La Part d'ombre de l'État de droit, Éditions de l'EHESS, 2009.
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- Denis Langlois, Le Cachot, Maspero, 1967
- Catherine Baker, Pourquoi faudrait-il punir ?, Tahin Party, 2005, disponible gratuitement en ligne [archive] [PDF]
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- Jean-Paul Céré, La prison, Dalloz, 2007
- Jean-Paul Céré et C.E. Japiassù (dir.), Les systèmes pénitentiaires dans le monde, Dalloz, 2007
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- Thierry Lodé 2008. Le droit d'être abolitionniste
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Filmographie
Articles connexes
- Sociologie
- Lieu de détention et d'emprisonnement
- Organisme
- Divers
Liens externes
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Lutte contre la délinquance
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Hôpital
Salle de déchocage récemment utilisée.
Un hôpital est un établissement de soins où un personnel soignant peut prendre en charge des personnes malades ou victimes de traumatismes trop complexes pour être traités à domicile ou dans le cabinet de médecin1.
Dans la plupart des pays développés, par rapport au domicile et au cabinet du médecin, le centre hospitalier présente l'avantage d'avoir :
- une hygiène assurée par un personnel de nettoyage formé ;
- un accueil permanent et une surveillance continue par du personnel hospitalier médical et paramédical (infirmier ou infirmières, aides-soignant) ;
- des équipes2 de soignants, disposant de compétences particulières (médecins spécialistes) et du matériel (plateau technique) nécessaire à des examens et soins plus poussés qu'au cabinet du médecin (dont en général des blocs opératoires) ;
- d'une Pharmacie à Usage Intérieur ayant des dispositifs médicaux et des spécialités pharmaceutiques spécifiques.
En revanche, la présence et le passage de patients porteurs de nombreuses pathologies, et l'usage chronique de médicaments et biocides expose à un risque d'infection nosocomiale.
Certains hôpitaux ont un service des urgences, voire un service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR).
Étymologie
Le nom vient du latin hospes (« hôte »), qui est aussi la racine de « hospitalité ».
Histoire
L'hôpital en France
Financement
Dans le monde, les hôpitaux sont généralement financés par l'État, par des organismes de santé (à but lucratif ou à but non lucratif), par l'assurance maladie quand elle existe ou avec l'aide d'organismes de bienfaisance, y compris par des dons de bienfaisance.
Depuis quelques années, un « système de tarification à l'activité » (dit T2A) a été mis en place dans une vingtaine de pays (dont la France depuis 2005) pour financer les courts séjours en établissements de santé (sur des bases plus ou moins similaires)3. Cette approche T2A consiste à « payer les établissements en fonction de leur activité mesurée par groupe homogène de malades », pour « améliorer l’efficience et la transparence dans le financement des soins ». Cependant, les retour d'expérience de certains pays montrent que ce système peut avoir des effets pervers. Par exemple, la T2A « incite les établissements à augmenter leur activité en induisant la demande de soins et à transférer une partie de leurs coûts vers les soins de suite ou à domicile. » Elle implique donc des réajustements périodiques et une régulation3 . Par ailleurs, « assurer la cohérence à la fois clinique et économique du classement de l'activité hospitalière et établir le niveau des tarifs correspondant sont deux défis difficiles » et « payer un prix fixe qui soit directement indexé sur les coûts moyens observés et qui reste commun à tous les types d’établissements est de plus en plus contesté »3.
La T2A concerne le financement des séjours dits de MCOO (Médecine Chirurgie Obstétrique Odontologie). Les séjours sont généralement courts (anciennement nommés : « court séjour ») par opposition au moyen séjour (actuellement dénommé Soins de suite et de rééducation et de réadaptation ou SSR). Le codage de l'activité en SSR relève également du PMSI, au même titre que le MCOO.
Cependant, en France, les consultations et actes externes peuvent faire l'objet de dépassements d'honoraires4.
Types de patients
La plupart des patients viennent à l'hôpital pour le diagnostic et / ou la thérapie, puis le quittent. Certains (généralement atteints de pathologies graves) sont « admis » et y passent la nuit ou plusieurs semaines ou mois selon l'état de leur santé.Il existe des hospitalisations dites programmées, organisées à l'avance par le médecin suivant le patient. Il existe également des admissions non programmées avec admission après un passage aux urgences où la décision d'hospitaliser est prise. Il existe également des admissions par la voie de mutation d'un service hospitalier à un autre (appartenant ou pas au même établissement de santé).
Types d'hospitalisation :
Actuellement sous l'impulsion des politiques de santé visant à une diminution des coûts, les séjours en hôpital peuvent se faire en hospitalisation complète, en ambulatoire ( soins réalisés au cours de la journée), en Hôpital de jour, plus rarement en hôpital de nuit (par ex pour réaliser des enregistrements du sommeil), ou hôpital de semaine.
Types d'hôpitaux
Général
Le type le plus connu d'hôpital est l'hôpital général. Il traite de plusieurs types de maladies et traumatismes et dispose généralement d'un service d'urgence pour faire face à des menaces immédiates pour la santé et la capacité d'envoyer des services médicaux d'urgence. Un hôpital général est souvent le principal établissement de soins de santé dans sa région, avec des lits pour soins intensifs et de soins de longue durée, et des installations spécialisées pour la chirurgie, la cardiologie et la neurologie.
S'il combine l'aide aux patients à l'enseignement aux étudiants et internes en médecine et en pharmacie, c'est un hôpital d'enseignement (ou hôpital universitaire) et il est souvent lié à une faculté de médecine et de pharmacie.
En France, les CHU (Centres Hospitaliers Universitaires) sont les centres hospitaliers régionaux ayant une convention avec une faculté de médecine5, en opposition aux CH (Centres Hospitaliers). De manière générale, les hôpitaux généraux sont regroupés selon leur taille et le volume de leur activité codée via le Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) :
| Taille 1 | Taille 2 | Taille 3 | Taille 4 |
Centre Hospitalier6 (CH) |
0 à 158 lits |
159 à 241 lits |
242 à 364 lits |
365 lits et plus |
Centre Hospitalier Universitaire (CHU)
ou
Centre Hospitalier Régional (CHR)
|
0 à 467 lits |
468 à 1175 lits |
1176 lits et plus |
|
Spécialisé
Les hôpitaux spécialisés sont des centres dont l'objectif est de faire face à des besoins médicaux spécifiques tels que la traumatologie, la réhabilitation des hôpitaux, la gériatrie, les troubles mentaux etc.
Par exemple : les hôpitaux psychiatriques gèrent les hospitalisations en santé mentale tandis que les sanatoriums sont spécialisés dans les cas de tuberculose.
Hospitalisation à Domicile (HAD)
L'hospitalisation à domicile n'est pas une hospitalisation à proprement parler : elle est un mode d'organisation des soins permettant à des patients, souvent atteint de pathologie chronique ou de longue durée, de rester chez eux. Les patients résident donc à leur domicile et bénéficient de soins avec la visite de soignants dépendant d'un organisme privé ou public qui coordonne les soins (toilette à domicile, actes infirmiers, traitement, évaluation clinique du patient) et assure le suivi.
En France, Les règles d'hospitalisation sont les mêmes que les autres types d'établissement hospitaliers. L'activité de HAD est un des « champs » du PMSI et est codé de façon particulière par le service DIM de la structure HAD. Elle renseigne notamment les diagnostics médicaux selon la classification de la CIM 10, la dépendance et les actes de soins réalisés7.
Autres cas particuliers
Clinique
Dans les pays où le secteur privé est autorisé, un centre hospitalier peut être appelé clinique s'il n'est pas public.
Hôpital militaire
Un hôpital militaire une structure de santé sous la responsabilité de l'armée. En France, c'est le Service de santé des armées qui gère ce genre d'établissement.
Hôpital de campagne
Un hôpital de campagne est un établissement de soins provisoirement érigé en cas de catastrophe, de conflit armé ou de grandes manifestations.
Dispensaire
Un dispensaire est un centre qui délivre des soins à titre gratuit.
Hospitel
Un Hospitel est un hôtel transformé ponctuellement en hôpital lors de crises sanitaires.
Services des hôpitaux
Domaines généraux
Outre les services administratifs, on retrouve des services de spécialité selon les spécificités de centre :
voir l'article Médecine pour la liste des spécialités possibles.
Domaines spécifiques
Le centre hospitalier peut aussi avoir des services spécifiques :
Notes et références
- Didier Balsan, « Une typologie des établissements de soins publics et PSPH en fonction de leur activité et de leur environnement », Document de travail, Drees, no 37, (lire en ligne [archive] [PDF], consulté le ).
- Grosjean M & Lacoste M (1999) Communication et intelligence collective: le travail à l'hôpital. Presses Universitaires de France-PUF.
- Or, Z., & Renaud, T. (2009). Principes et enjeux de la tarification à l’activité à l’hôpital (T2A). Enseignements de la théorie économique et des expériences étrangères[PDF] [archive] [document de travail]. Paris (France) : Institut de recherche et documentation en économie de la santé, mars 2009, PDF 29 p., consulté 2014-07-14.
- Emmanuelle Rey, Toulouse. Honoraires des médecins : les secteurs les plus chers, ladepeche.fr, (lire en ligne [archive]).
- Article L6142-3 du code de la santé publique.
- Ministere de la santé, « Guide_nouvelles_organisations_et_architectures_hospitalieres » [archive] (consulté le ).
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
- René Amalberti, La conduite de systèmes à risques : le travail à l'hôpital, Paris, Presses universitaires de France, 1996, 242 p. (OCLC 36143681).
- Pierre Canouï, Aline Mauranges & Anne Florentin, Le syndrome d'épuisement professionnel des soignants : de l'analyse du burn-out aux réponses, Paris, Elsevier Masson, 1998, 211 p. (OCLC 40699562).
- Jean-Noel Fabiani, La fabuleuse histoire de l'hôpital du moyen âge à nos jours, Éditions des Arènes, 2016, 226 p. (ISBN 978-2-266-28277-2).
- Jean Lombard, Bernard Vandewalle, Philosophie de l'hôpital, Paris, L'Harmattan, 162 p. (ISBN 9782296026780).
- Mathias Wargon, avec Jean-Marie Godard, Hôpital : un chef-d’œuvre en péril, Fayard, mars 2022, 180 p. p. (ISBN 978-2-213-72051-7).
-
Alba Ventura, « INVITÉ RTL - Coronavirus : Mathias Wargon dénonce les "Madame Irma" des plateaux télé », rtl.fr, (lire en ligne [archive], consulté le )
Articles connexes
Liens externes
Maison de retraite
Une maison de retraite est une résidence collective destinée aux personnes âgées.
Ce terme remplace depuis longtemps le terme hospice, qui a désormais une connotation péjorative.
Définitions
Le terme « maison de retraite » est lui-même remplacé par d'autres synonymes car il est vrai que si la plupart des personnes âgées sont des retraités, elles sont rarement hébergées en maison de retraite dès leur départ à la retraite en France. Pour les francophones, la notion de retraite évoque le retrait du monde actif et peut avoir une signification mystique ou religieuse (retraite au désert, ermitage, etc.).
Dans le monde
Chambre dans une maison de retraite en
Angleterre, en 2014.
Chambre dans une maison de retraite en
Éthiopie, en 2018.
Belgique
- Maison de repos pour personnes âgées (MRPA) ;
- Maison de repos et de soins (MRS) ;
- Maison de repos (MR) ;
- Résidence service (RS) ;
- Centre d'accueil de jour (CAJ) ;
- Centre de soins de jour (CSJ) ;
- Centre de court séjour (CS).
Canada
Québec
Au Québec, on divise en quatre grandes catégories les résidences pour personnes âgées, soit :
- Les conciergeries, ou « résidences pour personnes autonomes » : il s’agit de complexes dans lesquels on accueille des personnes entièrement autonomes. On les qualifie parfois de résidences pour « retraités dynamiques » : aucun soin n’est prodigué, on trouve souvent un service d’infirmerie pour les problèmes bénins. Des services (salle à manger, comptoir pharmaceutique, salle communautaire, institution financière, etc.) sont habituellement intégrés dans l’édifice.
- Les pensions familiales, ou « ressources de type familial » : on parle ici d’établissements qui accueillent des personnes autonomes ou en légère perte d’autonomie, c’est-à-dire des personnes encore en mesure de s’occuper d’elles-mêmes pour l’hygiène de base, mais qui souffrent d’un déficit cognitif ou qui éprouvent des difficultés à se déplacer. Dans un appartement pour personne semi-autonome, cuisine et salle de bains sont spécialement aménagées afin d’assurer la sécurité.
- Les résidences privées : ces résidences accueillent des personnes entièrement autonomes, en perte d'autonomie ou encore des personnes non autonomes nécessitant des soins de santé. Au Québec plusieurs résidences privées sont disponibles. Cependant, le processus décisionnel doit être bien encadré afin de s'assurer de trouver l'endroit idéal pour demeurer1.
- Les centres d'hébergement de soins de longue durée (CHSLD) : ces établissements ont pour mission «d’offrir un milieu de vie substitut, de façon temporaire ou permanente, à une clientèle adulte qui ne peut plus demeurer dans son milieu de vie naturel, en raison d’une perte d’autonomie fonctionnelle ou psychosociale, malgré le support de l’entourage»2
États-Unis
Début 2020, on compte 15 600 maisons de retraite aux États-Unis. Elles accueillent environ 1,3 million de personnes, auxquelles s’ajoutent 700 000 pensionnaires de résidences médicalisées. Près de 70 % appartiennent à des opérateurs privés3.
France
Modes d'hébergement
L'hébergement varie entre une pièce individuelle et le petit appartement, comme le prévoit la loi sur la retraite en France. Les services annexes varient, eux aussi, en fonction du standing (du restaurant à la cantine) et du type de personnes hébergées (de l'environnement quasi-hospitalier pour les personnes avec invalidité physique ou mentale « lourde »4 à la résidence où le médecin traitant passant en fonction des besoins5). On peut également catégoriser les établissements suivant leur mode de financement (agréé aide sociale ou à la charge du résident ou de sa famille).
Compte tenu du coût élevé de ce mode d'hébergement et de la rareté des places disponibles face à une demande croissante, le maintien à domicile avec mise en place d'une aide personnalisée est une solution alternative. Par exemple, en France, une allocation personnalisée d'autonomie (APA).
Maison de retraite
Certaines maisons de retraite accueillent des personnes âgées pour un hébergement temporaire de quelques jours à quelques semaines, ou proposent un accueil de jour pour des personnes âgées qui ne peuvent ou ne veulent rester chez elles dans la journée. Depuis peu, il existe des informations sur les maisons de retraite, expliquant de manière claire les critères de sélection6. Il faut noter qu'en France, l'appellation « maison de retraite » est source de confusion entre les différents types d'établissements, médicalisés ou non, pouvant accueillir ou non des personnes dépendantes et ou souffrant de pathologies particulières comme la maladie d'Alzheimer ou de Parkinson.
Résidence autonomie (ex foyer-logement)
Les foyers-logements7, aussi dénommés RPA (résidence pour personnes âgées), puis RA (résidences autonomie)8 constituent une formule intermédiaire entre le domicile et la maison de retraite. Ils accueillent des personnes autonomes mais qui ont besoin d’un cadre sécurisant. Les résidents vivent dans des appartements individuels (studios ou F2). Ils ont le statut de locataire et disposent de locaux communs et de services collectifs (restaurant, blanchisserie, animations).
Résidence avec services
Souvent appelé "résidence séniors", "résidence services séniors" ou encore "résidence services séniors - rss" ; cette formule d’hébergement s’adresse à une clientèle autonome, valide ou semi-valide. Les retraités peuvent acheter ou louer un appartement dans un ensemble hôtelier spécialement conçu et équipé pour leur fournir des prestations adaptées à leurs besoins : restauration en salle à manger ou à domicile, bar, bibliothèque, salle de spectacle, animations9.
Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD)
Une maison de retraite médicalisée est généralement qualifiée d’EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) lorsqu'il a signé une convention tripartite avec le conseil général (du département dans lequel il se trouve) et l’autorité compétente de l’assurance-maladie lui donnant le droit d’héberger des personnes âgées dépendantes. Certains établissements n’ont pas encore signé de convention tripartite mais répondent aux critères d’EHPAD et peuvent, en conséquence, recevoir la qualification d’« établissement médicalisé ». Un établissement est réputé médicalisé lorsqu’il a la capacité de faire face à la dégradation de l’état de santé et à la perte d’autonomie des résidents. Il n'y a pas de médecin salarié qui soigne les résidents. Le médecin coordonnateur, qui est salarié à temps partiel, ne fait pas de soin sur place, sauf urgence ; il ne fait que de la coordination. Ce sont les médecins libéraux qui soignent les résidents. Les urgences sont assurées par le système de garde de ville et les appels aux numéros d'appel d'urgence (15, 18 ou 112). La réglementation en vigueur dans ce type d'établissement impose la présence d'une aide soignante dans l'équipe effectuant le service de nuit.
Maison d'accueil et de résidence pour l'autonomie (MARPA)
Ces structures concernent les communes de moins de 2 000 habitants. Il s'agit d'une petite unité de vie dont la capacité d'hébergement est limitée à 24 personnes. Les résidents sont locataires de leur propre appartement, avec un accès privatif à leur logement et a un accès direct vers les espaces de vie collectifs et de convivialité.
Italie
Vallée d'Aoste
En Vallée d'Aoste, les maisons de retraite, appelées également maisons de repos, sont gérées par les unités de communes. À Aoste se situent deux maisons de repos historiques, le « refuge Père Laurent » et la « maison de repos J.-B. Festaz » (anciennement connue comme l'hospice de charité), fondées par le Père Laurent et par Jean-Boniface Festaz respectivement.
Luxembourg
Au Luxembourg, les maisons de retraite se nomment centres intégrés pour personnes âgées (CIPA)10. Il en existe une trentaine, exploitées par plusieurs sociétés dont la principale est un établissement public, Servior10.
Suisse
En Suisse romande, les maisons de retraite sont connues sous le nom d'établissement médico-social (EMS)11. En Suisse alémanique, ce sont des Alters- und Pflegeheime. Valérie Hugentobler, Annick Anchisi, Corinne Dallera et Agnès Strozzega relèvent que la privatisation à but lucratif du secteur de l'aide et des soins à domicile s'est développée depuis les années 199012.
Œuvres de fiction ayant pour cadre une maison de retraite
- Les Vieux de la vieille, 1960, film réalisé par Gilles Grangier
- Beignets de tomates vertes, 1991, film réalisé par Jon Avnet, d'après le roman éponyme
- Le Prince de West End Avenue, roman d'Alan Isler, 1994.
- Mars Attacks!, 1996, film réalisé par Tim Burton (où l'attaque d'une maison de retraite conduit l'invasion martienne à sa perte)
- Stuck, 2007, (le personnage principal joué par Mena Suvari tient le rôle d'une infirmière dans une maison de retraite)
- La bande dessinée Rides et son adaptation en film d'animation La Tête en l'air décrivent le quotidien d'un vieil homme dans une maison de retraite.
- Claire et les vieux, où une jeune fille va vivre avec sa grand-mère en résidence.
- Maison de Retraite (M.D.R.) film réalisé par Thomas Gilou
Controverses
[à développer]
En France, les maisons de retraite font fréquemment l'objet de controverses dans l'actualité, notamment dénoncées par les organismes de répression des fraudes, comme la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), ou des particuliers, pour les motifs suivants :
Les résidents d’un EHPAD disposent, à l'instar des personnes vulnérables accueillies dans les autres catégories d’établissements et services sociaux et médico-sociaux, d’une protection juridique spécifique18,19.
En 2017, le gouvernement procède à une réforme de la tarification des EHPAD se traduisant par une baisse importante des recettes pour 35 à 40 % des EHPAD publics. La réforme suscite de vives critiques de l’ensemble du secteur : Fédération hospitalière de France, syndicats de salariés, organisations d’EHPAD privés non lucratifs, associations de directeurs et de familles20.
Notes et références
- « Choisir votre résidence en 7 étapesBlogue, Vivre en résidence » [archive] (consulté le )
- Gouvernement du Québec, Loi sur les services de santé et les services sociaux, article 83.
- Frédéric Autran, « Aux États-Unis, des chiffres sous-estimés dans les maisons de retraite » [archive], sur Libération, (consulté le ).
- EHPAD : établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes
- EPA : établissement pour personnes âgées
- Roger Dujardin, Connaitre et Comprendre les maisons de retraite (lire en ligne [archive]).
- Guide des maisons de retraite.
- « Un premier décret sur les résidences autonomie » [archive], sur ehpa.fr (consulté le ).
- Dépendance : les nouveaux gisements des industriels de l’« or gris » [archive] sur le Zinc
- « CIPA » [archive], sur http://www.luxsenior.lu [archive] (consulté le )
- Ordonnance sur le calcul des coûts et le classement des prestations par les hôpitaux, les maisons de naissance et les établissements médico-sociaux dans l'assurance-maladie (OCP), du 3 juillet 2002 (État le 1er janvier 2009) [archive]
- Valérie Hugentobler, Annick Anchisi, Corinne Dallera et Agnès Strozzega, « Le domicile des personnes âgées en perte d’autonomie : un nouveau « marché » potentiel », dans Laurent Nowik et Alain Thalineau (dir.), Vieillir chez soi : Les nouvelles formes du maintien à domicile, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , p. 133-150.
- Julien Moreau, « L’ex-directeur de la maison de retraite Le Lys devant la justice » [archive], sur lamontagne.fr, La Montagne, (consulté le ).
- Mathilde Golla, « Une maison de retraite sur deux trompe ses clients » [archive], sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
- Mathilde Golla, « Ces maisons de retraite qui «font payer les morts» » [archive], sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
- « Problèmes d'hygiène, de soins... un Ehpad fermé d'autorité dans le Rhône » [archive], sur midilibre.fr, Midi libre, (consulté le ).
- « Yonne : fermeture d'une maison de retraite pour «maltraitance» » [archive], sur leparisien.fr, Le Parisien, (consulté le ).
- Olivier Poinsot, Le droit des personnes accueillies ou accompagnées, les usagers dans l’action sociale et médico-sociale, Bordeaux, LEH Édition, , 410 p. (ISBN 9782848746470)
- Marc Payet, « Maltraitance en maison de retraite : « Le business des seniors est impitoyable », Le Parisien, (lire en ligne [archive])
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
- Senior Plus, Guide des maisons de retraite, Paris, Senior Plus, , 288 p. (ISBN 978-2-9522399-9-8)
Articles connexes
Rue
Une rue de terre battue à
Cuba.
Une ruelle à
Hama en Syrie.
Une rue dans un village néerlandais.
La rue est un espace de circulation qui dessert habituellement des logements et/ou d'autres structures fonctionnelles dans une agglomération. Elle met en relation et structure les différents quartiers de cette dernière, s'inscrivant de ce fait dans un réseau de voies à son échelle. Au niveau local, c'est aussi un espace public, lieu de rencontres et d'échange (notamment par les commerces) où s'exerce et se construit la sociabilité des individus et des groupes sociaux. Enfin, par le biais de la manifestation, la rue peut devenir un lieu de contestation. C'est donc potentiellement un espace politique, particulièrement dans les quartiers centraux.
La rue se distingue des autres voies urbaines (voirie) comme les allées, les cours ou les boulevards et avenues par sa relative faible largeur notamment, et par l'absence de contre-allées. Une rue particulièrement étroite peut être qualifiée de ruelle. Une rue ne possédant qu'un point unique d'entrée et de sortie est une impasse ou cul-de-sac.
Dans les villes où des véhicules sont présents, les rues peuvent selon la législation applicable être en tout ou partie ouverte à la circulation motorisée. Dans ce cas, une rue est perçue par le conducteur comme une route en agglomération par opposition à une route hors agglomération, et cela indépendamment de la dénomination de cette rue: impasse, boulevard, venue, allée, voie, passage notamment. À des fins pratiques, cela a conduit à des aménagements.
De ce fait, une séparation des flux de circulation par type d'usagers peut exister:
Histoire et étymologie
Dans l'antiquité grecque, les rues n'étaient pas dallées et pouvaient devenir boueuses avec l'humidité de l'eau1.
Durant l'antiquité est rattaché le concept de plan en damier, de Hippodamos de Milet.
Le mot rue vient du latin ruga « chemin bordé de maisons ». Toutefois, le concept de rue
La notion de rue évolue à Londres puis à Paris au douzième et treizième siècle2.
Les rues médiévales sont tortueuses, étroites, obscures, encombrées2.
Au XVIe siècle son introduits des traités de police qui réglementent l'usage de la rue, et conduisent à installer de nouvelles facilités telle que l'égout ou l'eau courante2.
Jusqu'en 1880, la rue donne plus de place au piéton que cavalier, au roulier qu'au char. Toutefois dès cette époque, des accidents sont présents sous l'influence des sabots des chevaux ou des roues des chars. En 1900, Paris compte encore 80 000 chevaux en activité2.
Ensuite, l'invention du tramway, de la voiture motorisée et du camion modifie la rue2.
Dénomination et numérotation des rues
Noms de rues
Un nom de rue (et de voie en général) s'appelle un odonyme.
Les rues sont souvent nommées d'après des personnalités, des lieux ou des dates d'événements particuliers, de notoriété locale ou élargie.
Dans les villes récentes dont le plan est en quadrillage, les rues portent parfois simplement un numéro en guise de nom (ce principe est utilisé principalement à New York).
Dans les quartiers récents et périphériques, pour des raisons mnémoniques, on choisit souvent un thème commun pour toutes les rues du quartier (par exemple, noms de musiciens, noms d'oiseaux, de fleurs...).
Féminisation des noms de rues
De nombreuses villes en France, Belgique, etc. (Paris, Bruxelles, la Roche-sur-Yon, Blois, etc.) travaillent à la féminisation des noms de rues, d'espaces publics et d'équipements. En France, on estime que seules 6 % des rues portent un nom de femme. Par ailleurs, ce sont souvent des rues secondaires. L'objectif est de donner plus de place aux femmes dans le nom des rues3.
Plan de numérotation des maisons et immeubles
Selon les pays, les numéros sont attribués de manière systématique ou non. Quelques règles de numérotation fréquemment appliquées :
- numéros pairs d'un côté de la rue et numéros impairs de l'autre ;
- numéros croissants dans la direction opposée au centre-ville ;
- numéros arbitraires se suivant un à un, avec utilisation éventuelle de numéros bis et ter pour départager des subdivisions d'une parcelle portant initialement un seul numéro ;
- numéros représentant une distance (en mètres) depuis l'entrée de la rue.
En France, les numéros sont attribués par la commune ou son agglomération de façon non systématique, et indépendamment des services postaux, par côtés pairs et impairs, en numérotation métrique ou non.
Types de rue
Aménagement de la rue
La rue peut avoir différents revêtements, différents gabarits de voirie. La limite peut prendre des formes et aspects très variés : mur en limite, clôture en bois, pierre, métal, haie taillée ou vive, etc.
Le végétal peut trouver sa place en alignement d'arbres, plantations de pleine terre ou en pot, etc.
Afin d'améliorer la gestion des eaux pluviales, la déconnexion au réseau est préconisée, c'est-à-dire le traitement des eaux pluviales à la source, au plus près du point de chute, de préférence au sein d'espaces perméables assurant plusieurs fonctions, techniques et paysagères.
Évènements dans la rue
Marchés
Manifestations
Professionnels travaillant dans la rue
Services
De nombreux professionnels liés aux services publics ou d'intérêts généraux sont amenés à travailler dans la rue : éboueurs, policiers, pompiers, agents d'entretien (des espaces verts, des réseaux...), facteurs...
Les taxis sont souvent liés à l'image de la rue. Les livreurs connaissent une diversification au XXe siècle avec les livreurs à moto, cyclistes, etc.
Publicité et communication
La rue est de longue date utilisée pour faire de la publicité, de façon fixe (pré-enseignes et enseignes) ou mobile (« homme-sandwich », distributeurs de tracts...).
Activités mobiles
Les camions-restaurant (baraque à frites, food-truck...) sont des véhicules équipés d'installation pour la cuisson, la préparation et la vente d'aliments et de boissons. Ils stationnent dans des rues ou d'autres espaces publics.
Activités illégales
Ventes illégales
Les ventes illégales peuvent concerner des stupéfiants, des faux et contrefaçons, etc.
La prostitution de rue
La prostitution de rue ou tapin est une prostitution qui consiste à racoler les clients en marchant sur la voie publique ou assise (chaise personnelle, escaliers d'entrée d'immeuble, etc.), mais généralement dans une tenue aguichante. La forme la plus voyante est en général limitée par la police à certaines rues et certains horaires, souvent dans des quartiers dits « chauds », mais certaines prostituées à l'allure discrète opèrent dans les quartiers passants.
Autres professionnels travaillant dans la rue en France
Les éducateurs de rue ou éducateurs spécialisés en prévention spécialisée
Les éducateurs de rue sont des personnes travaillant dans le cadre d'une mission de service public d'aide à la jeunesse.
En prévention spécialisée (PS), bien que travaillant généralement pour des associations, ils exercent leur travail dans le cadre « d'une mission de service public ». Concrètement, les éducateurs de prévention, généralement des éducateurs spécialisés, vont à la rencontre des jeunes dans leurs lieux de rencontre, principalement la rue ; c'est pourquoi ils sont régulièrement appelés « éducateurs de rue ».
De par le niveau de compétences requis aujourd'hui, les qualifications et l'expérience des membres des équipes de préventions sont de plus en plus élevés et ceci pour des salaires équivalents à d'autres secteurs. Les travailleurs sociaux de ce secteur sont donc en général des militants et des professionnels aguerris. Un parcours professionnel riche, des formations universitaires et un travail sur soi complètent aujourd'hui souvent un diplôme. Pour ce qui est de l'éducateur spécialisé (ou son équivalent), il doit posséder une technique (3 ans) en éducation spécialisée qui se donne dans les cégeps au Québec... Il existe un équivalent : la Technique d'intervention en délinquance, qui œuvre plus spécifiquement en délinquance ou en centre d'hébergement pour jeunes.
Le samu social
Le Samu social est une structure d'aide aux sans abri. Le premier fut le Samu social de Paris, créé en 1993 par Xavier Emmanuelli. Les Samu sociaux sont joignables en France par le numéro de téléphone « 115 ».
Xavier Emmanuelli a par la suite créé le Samusocial International, une association loi de 1901 (statuts déposés le ). Le siège du Samu social a été inauguré le dans le 12e arrondissement de Paris, 35, avenue Courteline, dans l'hospice Saint-Michel.
Le but du Samu social international est de « secourir selon la philosophie de la Déclaration universelle des droits de l'homme en réaffirmant les principes de liberté, d'égalité, de fraternité et de solidarité », et de « créer, promouvoir et soutenir des dispositifs analogues à ceux mis en œuvre par le Samu Social de Paris ».
Le terme « SAMU » signifie initialement « service d'aide médicale urgente » ; ce terme a été lexicalisé (l'acronyme est devenu un mot à part entière), synonyme d'« organisme s'occupant en urgence de la détresse ». Dans le cadre du Samu social, on lui a redonné un sens acronymique (rétroacronyme) :
- « service d'aide mobile d'urgence social » ;
- « service ambulatoire d'urgences » dans le cas du Samu social international.
La brigade anticriminalité
La brigade anticriminalité (Bac) est issue des brigades de surveillance de nuit (BSN), qui comme leur nom l'indique n'opéraient que de nuit - le changement de nom a donc coïncidé avec une extension du mandat.
La brigade anti-criminalité de nuit fut créée en 1971 par le commissaire Robert Broussard, avec l'objectif de lutter plus efficacement contre la délinquance. Opérant de 22 h 30 à 6 h 30 du matin, deux cents policiers en tenue étaient en poste à Paris et pouvaient être regroupés très rapidement pour faire face aux situations de trouble de l'ordre public.
Depuis , des brigades anti-criminalité de jour luttent contre les délits sur la voie publique dans les zones les plus sensibles du pays. Les interventions des cent cinquante-six policiers en tenue qui y sont affectés s'inscrivent en complément de celles menées par les commissariats. En fonction des événements, chacune des brigades s'organise en patrouilles légères ou en unité constituée.
Il y a plusieurs types de Bac : les Bac départementales et les Bac locales (ces dernières travaillant en milieu urbain et le plus souvent dans la rue), chacune d'elles pouvant fonctionner avec un roulement de nuit et de jour. Le cycle et les horaires de travail sont adaptés aux évolutions de la délinquance, analysée quotidiennement à l'aide de la cartographie informatisée.
Usagers de la rue
Passants
Les passants peuvent être des promeneurs, des personnes se rendant sur leurs lieux d'activité (travail, loisir, lieu associatif, etc.), des écoliers sur le chemin de l'école, des consommateurs recherchant des commerces...
Rues aux enfants ou rues vivantes
Avant l'arrivée en masse de la voiture dans l'espace public, la rue avait avant tout un usage piéton.
Au XXIe siècle, certaines associations ou collectivités cherchent à redonner plus de place au piéton et aux enfants dans la rue. Ainsi, certaines villes au Royaume-Uni et en Inde ferment la rue aux voitures certains dimanche matin.
En Belgique, le code de la route prévoit une interdiction de circulation motorisée pendant certaines heures et jours pendant les vacances dans les rues réservées au jeu (en néerlandais : speelstraat ; en allemand : Spielstraße), où les enfants peuvent jouer.
En France, les rues aux enfants sont des rues temporairement fermées, pour proposer des évènements ludiques, souvent autour des modes actifs (vélo, trottinettes, etc.). C'est parfois l'occasion de tester un aménagement pour qu'il devienne plus pérenne.
En Belgique, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, les rues scolaires sont des zones piétonnes autour d'une école (primaire), fermées temporairement à la circulation motorisée aux heures de rentrée et de sortie des classes dans le but d'apaiser la rue pour les enfants arrivants à pied ou à vélo .
Sans domicile fixe
Les sans domicile fixe dorment ou errent souvent dans la rue.
Mendiants
La mendicité est un phénomène très ancien.
Culture
Les rues dans la culture
La rue est souvent symbole de rencontres, d'échanges, de partages, mais aussi de milieux plus populaires.
Les rues dans les livres
De nombreux livres abordent le thème de la rue. Par ailleurs, l'édition française « rue du monde » contient le mot rue.
Les rues dans la musique
En France, plusieurs artistes ont chanté une chanson intitulée Dans ma rue (Édith Piaf reprise par Zaz ; Doc Gyneco ; Féfé...) ; ces chansons abordant souvent des rues des milieux populaires.
Les rues dans les films et séries
Notes et références
- Mathilde Leclerc, « En ville, la lente féminisation des noms de rues », Ouest France, .
Voir aussi
Articles connexes
- Rues de villes du monde
Bibliographie
- Jean-Pierre Leguay, La Rue au Moyen Âge, 1984, Éditions Ouest-France.
- Les langages de la rue, Espaces et sociétés, n°90-91, 1997.
- La rue, Informations sociales, n°60, 1997.
- La rue, Pouvoirs, n°116, 2004 pdf [archive].
- Philippe Chaudoir, Discours et figures de l'espace public à travers les arts de rue : la ville en scène, L'Harmattan, Paris, 2000.
- Françoise Coblence et Sylvie Couderc (dir.), L’esthétique de la rue. Actes du colloque d’Amiens, Paris, L’Harmattan, 1998.
- Antoine Fleury, « La rue : un objet géographique ? » [archive], Tracés, revue de sciences humaines, n°6, 2004.
- Jean-Loup Gourdon, La rue – Essai sur l’économie de la forme urbaine, Paris, L’Aube, 2001.
- Alain Leménorel (dir.), La rue, lieu de sociabilité ?. Rencontres de la rue : actes du colloque de Rouen, 16-, Publications de l’université de Rouen, Rouen, 1997.
Liens externes
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Route
Pour l’article ayant un titre homophone, voir Root.
Effet de lumière sur une route australienne.
Une route (Écouter) est au sens littéral une voie terrestre (au niveau du sol ou sur viaduc) aménagée pour permettre la circulation de véhicules à roues. Ce terme s'applique plutôt aux voies importantes situées en rase campagne et ne peut être apparenté à une rue. Dans les pays vastes et peu peuplés, à la fin du XXe siècle, de nombreuses routes étaient encore des chemins empierrés ou damés (les "sentiers battus").
Étymologie
Le mot « route » dérive du latin « rupta (via) », « voie rompue », « voie frayée », par substantivation au féminin du participe passé « rupta » de « rumpere », « rompre » (« rumpere viam » = « ouvrir une route »)1.
Histoire
Aux
XIXe et
XXe siècles, les routes françaises étaient souvent bordées d'alignements d'arbres. Ils tendent aujourd'hui à disparaître
Les premières routes sont liées à l'invention de la roue, du char et des chariots. Les Chinois disposaient d'un vaste réseau de routes. La « route de la soie » – qui relie d'Est en Ouest la Chine à la Méditerranée – est un axe commercial très ancien. Les Celtes puis les Gaulois avaient eux aussi un large réseau de bonnes routes empierrées, au sujet desquelles César n'a émis que des compliments quand il a envahi la Gaule. Les Romains reprennent ce réseau, en font daller les axes principaux par des esclaves et à terme créent d'autres routes qui accroissent encore le réseau initial. La route romaine est une chaussée reposant sur des fondations faites de matériaux stables et résistants, recouvertes par de larges dalles. La plupart de ces voies romaines existent toujours ou ont inspiré le tracé de nos routes modernes (voir en particulier en France, les photos aériennes du réseau routier dans les alentours de villes comme Bavay ou Thérouanne).
Au Moyen Âge, dans le Nord de la France, le réseau routier constitué par les chaussées Brunehaut facilite les relations avec les régions septentrionales. Ces chaussées pourraient résulter de la rénovation de très anciennes voies datant du néolithique, préservées et entretenues d'abord par les Gaulois, puis par les Romains. L'entretien des routes est assuré par la corvée, l'impôt en nature, sous forme de prestations imposées de travail ou d'apports de matériaux (cailloux, silex, chaux). En France, sous Louis XIV et Colbert, la création d'une administration spécifique - les futurs Ponts et chaussées - relance l'effort routier. Sous Louis XV, l'Aménagement du territoire est relancé : En 1764, les « chemins ferrés » sont créés par l'inspecteur général des Ponts et Chaussées Pierre Marie Jérôme Trésaguet2. Celui-ci rénove les techniques d'empierrement des chaussées et crée le corps des cantonniers.
Route de rondins de bois en Pologne,
1914, permettant de circuler malgré la boue.
Route de rondins de bois couverts de terre (Russie, 1914).
Daniel-Charles Trudaine, contrôleur général des Ponts et chaussées met en place - sous la direction d'ingénieurs bien formés - des services qui assurent des travaux de voirie de qualité et laisse un ouvrage de référence : l'Atlas routier de Trudaine. Après les périodes troublées de la Révolution et de l'Empire, la Restauration envoie des missions en Grande-Bretagne pour y étudier les nouveaux procédés. Dans ce pays : John Loudon McAdam a publié « The present system of road making », dans lequel il expose la méthode avec laquelle il a traité près de 300 km de routes pour les rendre plus résistantes à une circulation intense. Son idée est de remplacer les fondations faites avec des pierres par le dépôt sur un sol préalablement asséché et lissé une couche de petits cailloux, liés avec du sable et de l'eau, et qui seront tassés et agglomérés par le poids du trafic roulant. Thomas Telford autre ingénieur anglais utilise les mêmes méthodes et établit des préconisations pour le tracé et la réalisation des routes.
Au XIXe siècle, les techniques anglaises se diffusent en Europe. Le premier rouleau compresseur apparaît vers 18363. Le concasseur est mis au point en 1858 par Eli Whitney Blake, et le cyclindre compresseur à vapeur en 1859 par Louis Lemoine (ingénieur). Au début du XXe siècle, avec l'essor du trafic automobile mais aussi avec le développement de la bicyclette, qui avait besoin de chaussées de meilleure qualité, ces dernières, préalablement tassées au rouleau compresseur, sont revêtues de goudrons, de pavés bitumineux ou d'asphalte, comme déjà fait pour les trottoirs depuis le début du XIXe siècle. L'État ou l'autorité locale, qui est chargé de la construction et de l'entretien de routes, trottoirs et caniveaux qui lui appartiennent, tente souvent d'en reporter la responsabilité sur les riverains. Le goudronnage des routes est demandé en France dès 1901 pour se protéger de la poussière soulevée par les voitures. En 1913, on compte mille kilomètres de routes goudronnées en France4. La chaussée en béton n'apparaît qu'entre les deux guerres.
Typologie
Les routes peuvent être classifiées selon différents critères.
De nombreux pays, en concordance avec certains accords internationaux classent les routes en trois segments autoroutes, agglomérations, et hors agglomération hors autoroute, chacun sujet à des spécificités législatives.
Statut administratif
Selon l'intérêt de la route:
Quelques exemples de classifications :
Fonctionnalité
Les routes de grande liaison, comme les autoroutes, les routes de transit, pour lesquelles la fonction d'écoulement du trafic de transit à moyenne ou grande distance est privilégiée, et les routes multifonctionnelles. Cette classification est celle qui sert de référence à la conception des routes (pour la France, voir Typologie des routes pour leur conception en France).
Contexte géographique
- Les routes urbaines sont les routes ou rues qui traversent des agglomérations ;
- Les routes interurbaines ou routes dites« de campagne », qui ne traversent des agglomérations.
Parmi les routes qui ne traversent pas des agglomérations, on distingue :
- Les routes forestières, situées en forêt,
- Les routes de montagnes, soumises à des contraintes particulières d’aménagement et d’entretien.
- On parle parfois aussi de routes littorales (par exemple l'« autoroute des estuaires » en France)
Type d’usagers
Les routes réservées à certaines catégories d'usagers (cyclistes ou piétons) ont des dénominations spécifiques :
- Le réseau « véloroute et voies vertes » doit en Europe permettre la circulation des vélos à moindre risque.
- Les routes ou rues piétonnes ou chemins piétons sont réservées aux piétons.
Importance stratégique
Des routes stratégiques peuvent avoir été conçues à des fins militaires, afin d'y pouvoir circuler rapidement avec des véhicules militaires. Les voies romaines rectilignes relèvent de cette catégorie, ainsi que les premières autoroutes en Allemagne.
Mode d’exploitation et financement
Une partie importante des impôts nationaux ou locaux sert la construction, à l'entretien et à l'éclairage des routes. En général les routes gérées par un service public sont gratuites, mais des axes urbains (ex. : à Londres pour limiter l'engorgement) ou des grands ponts (route du pont de l'Öresundsbron reliant le Danemark à la Suède) peuvent être payants (écotaxe et/ou autre péage).
La mise en œuvre du service public à l’usager, comprenant la construction de la route et son exploitation, est alors déléguée à une société concessionnaire qui investit pour construire. En France, les autoroutes sont le plus souvent clôturées et payantes (concédées à des entreprises privées comme Vinci) alors que les autres routes sont d'accès gratuit. Quelques autoroutes ou voies à chaussées séparées (comme en région Bretagne) sont gratuites et gérées par l'État ou les collectivités locales : A75, A1, A84, contournement d'agglomérations grandes ou petites (comme à Courtenay - Loiret). Leur linéaire représente un peu plus du quart de celui des autoroutes payantes (concédées).
Revêtement
Dans les pays développés, les routes sont revêtues dans leur quasi-totalité d'un mélange de bitume et de gravillons appelé « enrobé », ou de dalles de béton. Dans une majorité de pays, le réseau routier est constitué à la fois de routes revêtues et de routes non revêtues.
Des alternatives futuristes indiquent que le revêtement de la chaussée pourrait devenir source d’énergie électrique ; soit par une couverture avec des panneaux photovoltaïques à la surface adhérente, ou bien avec des générateurs piézoélectriques.
Impact sur l'environnement
Au-delà de la seule pollution routière et de la pollution lumineuse quand elles sont éclairées, les impacts des routes sont nombreux et complexes, directs et indirects (via les remembrements qu'elles induisent par exemple). Ils varient selon le contexte et sont atténués ou au contraire amplifiés selon la manière dont la route est positionnée, construite, gérée, entretenue, éventuellement déneigée ; et surtout selon ses impacts secondaires. Ils ne sont pris en compte que très imparfaitement et depuis peu (par exemple, la loi française sur les études d'impacts ne date que de 1976) ; de plus, les évaluations scientifiques prévisionnelles (ex ante) des coûts et avantages se montrent généralement très différentes (et beaucoup plus optimistes) de celles étudiant les coûts et avantages réels (ex post)5.
Lorsqu'elle est bitumée, une route est une surface imperméabilisée et participe donc à l'artificialisation des sols.
En 2011, l'Agence européenne de l'environnement (AEE)6 estimait que la fragmentation, par les routes notamment, est devenue l'une des premières causes de régression de la biodiversité en Europe. Pour la première fois, l'AEE recommande de détruire des routes anciennes et peu utilisées ou dont la circulation est en baisse, plutôt que d'en construire de nouvelles, au profit du train et d'autres alternatives et en planifiant des contournements près des zones faunistiquement importantes, au lieu de continuer à construire des routes et voies ferrées les unes à côté des autres6.
Désignation particulière de certaines routes
Le terme « route », couplé avec une destination, est utilisé pour désigner administrativement tout ou partie de sa longueur : « route de Paris », « route de Marseille », « route du petit bois », « du stade », etc. Associé à un numéro, il sert à identifier précisément un endroit et à définir son adresseN 1. Par convention locale, ce numéro est soit séquentielN 2, soit linéaireN 3.
Si l'usage réserve habituellement le terme « route » aux voies hors agglomération, il existe encore de nombreuses exceptions.
La destination est l'usage le plus courant pour désigner une route, mais d'autres appellations existentN 4 qui, parfois, ont assuré sa célébrité.
Quelques routes célèbres
- la route de la soie, au nord de l'Inde ;
- Route 66, dans l'ouest des États-Unis ;
- la Grand Trunk Road, de l'Inde à l'Afghanistan ;
- les chemins de Saint Jacques, en Espagne ;
- la voie Appienne, la voie Domitienne et la voie Agrippa, voies romaines ;
- la route nationale 7, en France ;
- la route Napoléon, en France ;
- la route nationale 12 (France), en France ;
- la route nationale 4 en Belgique ;
- la Route 128, qui ceinture la ville de Boston ;
- la Route royale (Louis XIV) ;
- la route transcanadienne, au Canada ;
- la route des Yungas, en Bolivie ;
Notes et références
Notes
- On établit ainsi une adresse postale, fiscale, etc.
- Les numéros sont attribuées dans l'ordre (1, 2, 3, etc.) aux entrées des parcelles bâties avec répartition « pair, impair » de part et d'autre de la voie.
- Le numéro indique la distance depuis le début de la voie.
- Son numéro cadastral, un métier, un usage, etc.
Références
- Article « route » [archive], Centre national de ressources textuelles et lexicales.
- Michel Rival, Grandes Inventions de L'humanité, Larousse Paris, 2005 (ISBN 978-2-0350-5450-0)
- Michel Rival, op.cit., et Paul Bissegger, « Le rouleau compresseur, une innovation du XIXe siècle en génie civil. Développement international et introduction en Suisse romande, particulièrement dans le canton de Vaud », Revue suisse d'histoire. 1990, pp. 361-381
- Jean Billard, Laboratoire central des ponts et chaussées (LCPC), « Abrégé d'histoire des routes : Au vingtième siècle jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • http://www.lcpc.fr/fr/sources/hist_routes/hr_09.dml" rel="nofollow" class="external text">Google • Que faire ?)
- Flyvbjerg B (2009), Survival of the unfittest: why the worst infrastructure gets built—and what we can do about it | Oxford Rev. Econ. Policy 25, 344 |résumé [archive]
Voir aussi
Bibliographie
Mathieu Flonneau et François Orfeuil, Vive la route ! Vive la république !, Editions De l'Aube, coll. « L'Urgence de comprendre », , 176 p. (ISBN 978-2815914512, lire en ligne [archive]).
Articles connexes
- Lexique moderne
- Lexique ancien
- Dangers
- Conception, entretien
- Autres
Liens externes
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Autoroute
Une autoroute est une voie de communication routière à chaussées séparées, réservée à la circulation à vitesse élevée des véhicules motorisés (automobiles, motos, poids lourds, cars et bus). Elle ne comporte aucun croisement à niveau et les deux sens de circulation sont séparés par un terre-plein central ou une glissière de sécurité. La chaussée est bordée sur le côté extérieur par une bande d'arrêt d'urgence (BAU).
Des entrées-sorties sont régulièrement proposées pour passer du réseau routier ordinaire à l'autoroute et réciproquement, ainsi que des aire de repos. Des aménagements spécifiques1, appelés échangeurs, permettent de passer d'une autoroute à une autre.
Une définition internationale du concept d'autoroute a été adoptée lors de la convention de Vienne sur la circulation routière ; elle est suivie par de nombreux pays européens, mais certains pays non signataires peuvent avoir une conception différente, basée sur des définitions plus locales, notamment en Amérique du Nord, en Océanie et en Asie.
Dans certains pays, les appellations voie rapide et voie express (ou semi-autoroute en Suisse) semblent plutôt réservées au réseau routier traditionnel, partiellement mis aux normes autoroutières (élargissement de voies, chaussées séparées et déviations d’agglomérations) et partiellement non mis aux normes. L'existence de voie rapide ou de voie express peut parfois être une étape intermédiaire et longue pour passer d'un réseau traditionnel à un réseau autoroutier.
Le concept d'autoroute naît en Allemagne avec l'AVUS en 1909. La première autoroute au monde (en italien : autostrada), l’autoroute des Lacs a été construite en Italie en 1924 pour relier Milan à la région des lacs (85 km).
Par analogie, on parle d’autoroutes de l’information2 pour qualifier les réseaux de communication à haut débit qui permettent l’échange abondant et rapide de données entre systèmes informatiques.
Définition
Chaque pays ou organisation peut définir ses propres standards d'autoroutes. Toutefois, certaines définitions internationales ont été données parfois dans des documents internationaux, ce qui permet d'avoir également des traductions de références de ce mot. Dans d'autres langues, on parle ainsi d' Autobahn (allemand), d'autostrada (italien), ou de motorway (anglais).
Parmi les définitions de référence internationale, on trouve :
Définitions d'autoroute (international)
Convention de Vienne sur la signalisation routière | Association mondiale de la route (AIPCR)4 |
Autoroute
Le terme « autoroute » désigne une route qui est spécialement conçue et construite pour la circulation automobile, qui ne dessert pas les propriétés riveraines et qui :
- Sauf en des points singuliers ou à titre temporaire, comporte, pour les deux sens de la circulation, des chaussées distinctes séparées l’une de l’autre par une bande de terrain non destinée à la circulation ou, exceptionnellement, par d’autres moyens ;
- Ne croise à niveau ni route, ni voie de chemin de fer ou de tramway, ni chemin pour la circulation de piétons ;
- Est spécialement signalée comme étant une autoroute5
Dans les pays qui appliquent la convention de Vienne, un symbole bleu ou vert (exemple : ) indique l'entrée des autoroutes. La sortie est indiquée par un autre symbole :
|
Autoroute
Route spécialement conçue et construite exclusivement pour la circulation automobile, qui ne dessert pas les propriétés riveraines et qui :
- Sauf en des points singuliers ou à titre temporaire, comporte, pour les deux sens de circulation, des chaussées distinctes séparées l'une de l'autre par un terre-plein non circulé ou, exceptionnellement, par d'autres moyens ;
- Ne croise à niveau ni route ou autoroute, ni voie de chemin de fer ou de tramway, ni chemin pour la circulation de piétons ;
- Est spécialement signalée et est réservée à certaines catégories de véhicules routiers automobiles.
|
Toutefois, ces définitions ont sans doute moins de poids aux États-Unis et en Amérique du Nord, où l'ITE (incluant CITE) ont défini, dans la langue anglaise, le terme de freeway.
Caractéristiques
Une autoroute présente plusieurs caractéristiques :
- elle comporte deux chaussées à sens unique, séparées par un terre-plein central (TPC) ou une double glissière de sécurité, ce qui rend très improbables les chocs frontaux ;
- chaque chaussée comporte une ou plusieurs voies de circulation, ainsi qu'une bande d'arrêt d'urgence (BAU) sur le côté extérieur de celle-ci, laquelle est en général également bordée par une glissière de sécurité ou un terre-plein et qui permet de s'arrêter en cas d'urgence sans gêner la circulation. Sur certaines portions réduites, la BAU est inexistante : la vitesse limite est alors abaissée.
Une autoroute peut être équipée de bornes d'appel d'urgence : en France, elles sont disposées tous les 2 000 mètres. Leur utilisation permet aux secours de localiser rapidement l'appelant, ce qui permet à l'usager, en cas de problème mécanique, de demander de l'assistance grâce à ces bornes. Une autoroute ne comporte aucun croisement à niveau, l'accès et la sortie se faisant par des bretelles dont le tracé comporte une partie tangentielle à la chaussée, appelée « voie d'insertion » qui permet au véhicule entrant d'adopter la vitesse du flux de circulation pour pouvoir mieux s'y intégrer (tout en cédant la priorité aux véhicules circulant déjà sur l'autoroute) et « voie de décélération » qui permet au véhicule de ralentir sa vitesse pour quitter l'autoroute, sans gêner la circulation générale. Les croisements entre autoroutes et avec le réseau routier ordinaire se font par des échangeurs6.
Cette infrastructure permet de rouler à des vitesses moyennes nettement plus élevées que celles permises sur les routes normales tout en conservant un niveau de sécurité acceptable.
L'autoroute constitue un monde clos au sens propre (délimité par des clôtures) et dispose de services aux automobilistes : station-service, aires de repos, restaurants appelés « restoroutes ».
On distingue également les notions d'autoroutes, d'autoroutes urbaines, de voies rapides, et de voies rapides urbaines.
Coûts
Cout de construction des autoroutes en 1998, M€/km selon le ministère français de l'Équipement7
|
Hors zone urbaine, facile (réalisée) | Hors zone urbaine, facile (projet) | Site très difficile | Zone urbaine |
Espagne |
1,9 |
|
× 2,6 |
3,8 |
Italie |
7,5 |
12,5 |
× 4 |
25-35 (achevées), 35-45 (en projet) |
Wallonie |
2,3 |
2,6 |
|
|
Danemark |
2,4 |
2,7 |
|
|
Suède |
2,9 |
|
× 2,4 |
5,8 |
France |
4,8 |
5,2 |
× 2,4 (achevées), × 4 (en projet) |
13,9 |
Allemagne |
5,3 |
6,4 |
× 2 |
10,6-42,4 |
Portugal |
1,8 |
|
× 2,8 |
|
Luxembourg |
9,3 |
|
× 1,9 |
8,8 |
Suisse |
13,1 |
|
× 6,4 |
65,7 |
Finlande |
|
|
|
3,3 |
Selon le Service d'études sur les transports, les routes et leurs aménagements (Sétra), un kilomètre d'autoroute coûte en France environ 6,2 millions d'euros8 ; coût auquel il faut ajouter celui de l'entretien (de 70 000 à 100 000 euros/an et par km) et de la surveillance. Selon les autoroutiers, le coût de construction d'une autoroute est compris entre 5 et 9 millions d'euros par kilomètre, mais d'après le site info-autoroute.com, il pourrait atteindre « les 25 millions d'Euros (160 MF) du km sur certaines sections »9.
Les autoroutes les plus chères d'Europe sont celles construites dans les reliefs de la Suisse, avec un coût de 65 millions d'euros au kilomètre. Le Duplex A86 entre Rueil Malmaison et Versailles avec ses 10 km pour un coût de 2,4 milliards d'euros (soit 244 millions d'euros du kilomètre) est l'autoroute la plus chère de France. [réf. nécessaire].
Trois systèmes de tarification existent en Europe10 :
- autoroutes à péage : France, Espagne, Italie, Pologne10 ;
- autoroutes à vignette : Suisse, Autriche, Hongrie, Roumanie, Bulgarie10 ;
- autoroutes subventionnées par la collectivité : Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Suède, Finlande10.
L'une des autoroutes les plus chères d'Europe à 26 millions d'euros par kilomètre est construite par la Chine sur la partie de la route européenne 763 traversant Monténégro : l’État monténégrin doit payer l'autoroute avant que celle-ci ne soit achevé, en cas de non paiement, le contrat prévoit que la Chine peut demander le paiement de l'intégralité du crédit de manière anticipée, y compris des terres de compensation, avec pour seule autorité d'arbitrage la justice chinoise11.
Signalisation
Au niveau mondial, des pictogrammes distinctifs sont utilisés pour désigner la plupart des différents systèmes d'autoroutes.
Pictogrammes
En Amérique du Nord, au Brésil, en Corée du Sud et en Australie (partiellement), les pictogrammes autoroutiers ont la forme d'un bouclier stylisé, incluant le numéro de l'autoroute et parfois d'autres informations comme, au Canada, le nom de la province traversée. Par exemple, bleu avec un entête rouge représentant un viaduc enjambant une autoroute dans le cas du Québec pour représenter le système provincial d'autoroutes.
En Europe et dans la plupart des pays du monde, les pictogrammes utilisés sur les différents réseaux autoroutiers pour représenter le type de réseau ont la même symbologie : deux bandes entrecoupées d'un pont sur fond uni de forme rectangulaire ou carrée. Ces pictogrammes d'entrée et de sortie d'autoroute sont en effet deux des signaux définis par la Convention de Vienne sur la signalisation routière signée notamment par des pays européens.
En France, le panneau C207 est carré. Il annonce le début d’une section d’autoroute et donc le début de l’application des règles particulières de circulation sur autoroute.
En dehors des boucliers et du pictogramme européen, une grande variété de signes existent.
D'autres pictogrammes sont utilisés sur autoroutes annonçant les barrières de péage, les refuges, les aires de repos ou les aires de services, etc. Certains sont définis dans la convention de Vienne, dans la catégorie Signaux d’information, d’installation ou de service.
Panneaux autoroutiers
Couleur des panneaux autoroutiers en Europe.
Dans la plupart des pays du monde, les panneaux directionnels de l'ensemble des réseaux autoroutiers sont bleus ou verts selon les pays, ces deux couleurs étant autorisées par la Convention de Vienne de 1968.
La taille des panneaux est adaptée à la vitesse, afin qu'ils puissent être lus de loin.
Visibilité des intervenants
Les personnels intervenant sur les autoroutes (personnels des sociétés d'exploitation, sapeurs-pompiers, police, ouvriers des travaux publics…) doivent avoir une tenue à haute visibilité. Dans l'Union européenne, les vêtements doivent suivre la norme EN 471 ; les vêtements doivent avoir au minimum :
- 0,80 m2 de surface fluorescente (en général jaune ou orange fluo), soit 80 dm2 ou 8 000 cm2 ;
- 0,20 m2 de surface rétro-réfléchissante (en général sous la forme de quatre bandes de 5 cm de haut, deux aux jambes et deux sur la veste), soit 20 dm2 ou 2 000 cm2.
Dans certains pays, les patrouilles et rondes des compagnies d'assistance ou d'automobile club ont aussi des couleurs facilement repérables…
Limitations de vitesse
Par construction et par conception une autoroute autorise des vitesses supérieures à une route ordinaire.
Sans ou limite temporaire |
Allemagne |
Pas de limitation générale sur 66,5 % des tronçons autoroutiers allemands (8 600 km). Parmi ces 66,5 %, environ 15 % est à limite variable/temporaire (entre 80 et 120 km/h, plus rarement 140 km/h), soit 2 000 km. Dans tous les cas la vitesse conseillée est de 130 km/h. En zone urbaine le réseau est généralement limité à 120 km/h ou à 100 km/h, soit sur 33,5 % du réseau (4 350 km)13. Jugement du BGH du 17 mars 1992 - VI ZR 62/91. |
Colombie |
Vitesse non limitée sur autoroutes, 100 km/h en afueras, 80 km/h en zones urbaines. |
140 |
Bulgarie |
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Pologne |
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130 |
Afrique du Sud |
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Autriche |
Les sections de test limitées à 140 km/h ont pris fin en mars 202014. |
Bosnie-Herzégovine |
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Chine |
Selon les provinces: 130 à 100 km/h. |
Croatie |
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Danemark |
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États-Unis |
Selon l'état: généralement 75 à 80 milles par heure (121 à 129 km/h) |
France |
110 km/h par temps de pluie (mais 50 km/h si visibilité inférieure à 50 mètres) ainsi que pour les jeunes conducteurs. |
Grèce |
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Hongrie |
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Îles Féroé |
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Italie |
110 km/h par temps de pluie, 150 km/h suivant signalisation et concessions (jamais appliqué) [réf. nécessaire]. |
Lituanie |
110 km/h en hiver. |
Luxembourg |
110 km/h par temps de pluie. |
Pays-Bas |
100 km/h en journée (entre 6h et 19h), limite de 130 km/h la nuit (entre 19h et 6h). En zone urbaine, toujours 100 km/h. |
République tchèque |
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Roumanie |
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Serbie |
60 km/h en cas de neige |
Slovaquie |
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Slovénie |
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Ukraine |
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120 |
Algérie |
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Azerbaïdjan |
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Belgique |
120 km/h sur les autoroutes principales. |
Biélorussie |
120 km/h sur les autoroutes principales, 90 km/h sur toutes les autres. |
Chili |
120 km/h sur autoroutes en zones rurales, 80–100 km/h sur autoroutes en zones urbaines. |
Côte d'Ivoire |
60 / 90 / 120 km/h |
Émirats arabes unis |
140 km/h dans l'émirat d'Abou Dabi, sauf sur l'autoroute E66 reliant Dubai à Al Ain (120 km/h). 120 km/h dans le reste du pays. 100 km/h en zones urbaines avec zones limités à 80 km/h. |
Espagne |
120 km/h sur la majorité des autoroutes en zone rurale. |
Finlande |
100 km/h en hiver. |
Iran |
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Irlande |
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Japon |
80 km/h, 100 km/h ou 120 km/h |
Macédoine |
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Maroc |
120 km/h pour les voitures légères en général, avec des limitations de vitesse inférieures dans certains tronçons et/ou pour certains types de véhicules. |
Monténégro |
|
Oman |
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Portugal |
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Suisse |
100 km/h pour les autocars, 80 km/h pour les camions ainsi que tous les véhicules avec remorque15. Limitations de vitesses particulières (100 km/h ou 80 km/h) selon la configuration du lieu : tunnel, autoroute en agglomération, échangeur autoroutier, etc. |
Turquie |
|
110 |
Canada |
Selon les provinces : 120 km/h en Colombie-Britannique, 110 km/h au Nouveau-Brunswick, en Alberta, au Manitoba, en Nouvelle-Écosse et en Saskatchewan. 100 km/h en Ontario, au Québec et à Terre-Neuve. |
Estonie |
90 km/h en hiver. |
Israël |
16 |
Japon |
80 km/h, 100 km/h sur quelques-unes, 110 km/h sur d'autres. |
Mexique |
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Moldavie |
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Russie |
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Suède |
120 km/h sur certaines portions autoroutières. |
Tunisie |
90 km/h en cas de pluie. |
100 |
Chypre |
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Lettonie |
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Norvège |
De rares portions sont limitées à 110 km/h. |
Pays-Bas |
100 km/h en journée (entre 6h et 19h), limite de 130 km/h la nuit (entre 19h et 6h) |
Viêt Nam |
80 km/h en cas de pluie. |
90 |
Arménie |
|
Islande |
90 km/h sur la voie rapide Reykjavik/Keflavik, 80 km/h en zone urbaine. |
Kazakhstan |
|
Par continents
Afrique
Amérique du Nord
Au Canada, la gestion des autoroutes relève des autorités provinciales. Cela dit, il arrive que dans certaines provinces, les autoroutes soient peu développées tandis que dans d'autres, elles le sont. Aussi, le type de numérotation et l'icône varie grandement avec les provinces. Les autoroutes ontariennes sont numérotées entre 400 et 499. Elles sont généralement limitées à 100 km/h et la plupart sont gratuites, à l'exception de l'autoroute 407.
Au Québec, la classification d'une route en autoroute ne correspond pas à une norme établie (contrairement à ce qui se fait en Europe) : le gouvernement classe les routes au cas par cas en autoroute selon la Loi sur la voirie : « Le gouvernement peut, par décret, identifier les autoroutes de l'État. Il peut, de la même manière, déclarer qu'une route est une autoroute. Cette route devient alors, sans indemnité, la propriété de l'État à compter de la publication de ce décret à la Gazette officielle du Québec »17.
Le système d'autoroutes dans la province de Québec est un réseau qui fonctionne selon le même principe que le système Interstate highway aux États-Unis. Les autoroutes sont l'épine dorsale du système routier du Québec, qui comporte près de 20 000 kilomètres de routes. La limite de vitesse sur les autoroutes du Québec est de 100 km/h (60 km/h minimum) dans les secteurs ruraux et de 70 km/h à 90 km/h dans les secteurs urbains. Les autoroutes sont identifiées par les boucliers bleus et rouges et au-dessus, une image rouge représentant un pont qui croise une route. Les autoroutes du Québec sont numérotées de 1 à 99 dans le cas de principaux itinéraires, et de 400 à 999 dans le cas des itinéraires secondaires ou de déviation. Les itinéraires sont conçus pour que les camions puissent éviter les secteurs urbains. Dans le cas des itinéraires de déviation, le préfixe de centaines est pair (400, 600 ou 800), tandis que les itinéraires collecteurs ont des préfixes impairs (500, 700 ou 900). Un itinéraire de déviation sert à offrir un trajet alternatif qui évite un centre urbain par exemple, alors qu'un itinéraire collecteur sert à relier un secteur à une autoroute principale. Par exemple, l'A-40 est un itinéraire principal, l'A-640 est un itinéraire de déviation, et l'A-740 est un itinéraire collecteur liant l'A-40 aux autres autoroutes.
Les autoroutes impaires vont du sud au nord et sont numérotées en partant de l'ouest (ex.: l'A-5 en Outaouais est la plus à l'ouest et l'A-85 dans le Bas-Saint-Laurent est la plus à l'est), alors que les autoroutes paires vont de l'ouest à l'est et sont numérotées en partant du sud (ex.: l'A-10 entre Montréal et Sherbrooke est la plus au sud et l'A-70 au Saguenay–Lac-Saint-Jean est la plus au nord) exactement sur le même principe que les Interstate américains. Les autoroutes sont aussi identifiées en utilisant leur nom, par exemple, une section de l'A-15 à Montréal est communément appelée « autoroute Décarie ».
Les premières autoroutes aux États-Unis sont apparues dans l'agglomération new-yorkaise durant les années 1920 et 1930 ; les premières autoroutes interurbaines sont la Merritt Parkway, dans le Connecticut, et le Pennsylvania Turnpike (le trajet de Carlisle à Irwin), les deux ouvertes en 1940. L'Arroyo Seco Parkway qui relie Pasadena à Los Angeles s'est ouverte en 194118. C'est à la fin des années 1950 que l'Interstate Highway System est mise en chantier. Il offre un réseau d'autoroutes gratuites entre les principales villes du pays.
Les autoroutes inter-urbaines aux États-Unis comprennent, d'habitude, deux voies pour chaque sens. Dans les grandes villes, les voies se multiplient. Certaines autoroutes urbaines ont des voies expresses où l'accès est plus limité et où les camions sont fréquemment interdits. Quelques-unes ont des voies expresses qui sont partagées par les deux sens et sont réservées aux voitures qui entrent au centre-ville le matin et les voitures sortantes le soir (exemple : l'autoroute Kennedy à Chicago).
Les autoroutes américaines sont numérotées selon la direction qu'elles suivent et le lieu où elles se trouvent. Les numéros inférieurs se trouvent dans le Sud et dans l'Ouest du pays, et les numéros impairs indiquent les autoroutes de direction nord-sud, et les numéros pairs indiquent les autoroutes de direction est-ouest.
Au Mexique, les autoroutes sont appelées « Autopistas » et sont payantes. En milieu urbain, ces dernières prennent le nom de « Libramiento », ces tronçons sont limités à 80 km/h et comprennent entre deux et quatre voies dans chaque sens. En revanche, en milieu rural, les autopistas sont limitées à 110 km/h et sont rarement composées de plus de deux voies dans chaque sens.
Amérique du Sud
Asie
En Corée, la politique d'aire de repos et de service autoroutière a été d'intercaler entre les aires de service (chaque 40 kilomètres) des aires de repos (chaque 19,4 kilomètres) pour réduire l'accidentologie liée à la fatigue de 15% et pour les accidents tueurs de 38%19.
Europe
En Europe, les concessionnaires d'autoroutes sont très nombreux. En France, le réseau ASF est le premier concessionnaire français, et en Europe il se situe au deuxième rang après l'entreprise italienne Autostrade per l'Italia.
Les réseaux autoroutiers européens sont constitués sur des bases nationales.
Dans la plupart des pays d'Europe, les autoroutes sont classées dans des catégories séparées, avec un numéro préfixé par une lettre : A en France, Allemagne, Italie, Suisse, Pays-Bas et Belgique, M au Royaume-Uni et en Irlande. En Suède, en Finlande, en Lituanie, en Norvège, en Russie, en Biélorussie et au Danemark, toutefois, le numéro d'une route indique son importance plutôt que son format : une route normale de même importance qu'une autoroute suivra le même schéma de numérotation.
La notion de route européenne peut s'ajouter à ces différentes numérotations.
Allemagne
Histoire
En Allemagne, les Autobahnen furent d'abord conçues, planifiées et construites dans un cadre limité pendant la république de Weimar à la fin des années 1920, sur imitation de l'exemple italien, mais à part l’AVUS à Berlin on ne dépassa pas le stade des projets à cause des problèmes économiques et du manque de soutien politique. L’un des projets d'initiative privée, HaFraBa, qui prévoyait une « route réservée aux voitures » (le terme « Autobahn » ne fut créé qu’en 1929) traversant l’Allemagne du nord au sud depuis Hambourg jusqu'à Bâle en Suisse en passant par Francfort.
Quelques jours après la prise du pouvoir par les nazis en 1933, Adolf Hitler adopta avec enthousiasme un projet de construction d’autoroutes et nomma Fritz Todt comme inspecteur général. Rapidement, plus de 100 000 personnes furent mobilisées partout en Allemagne dans l'Organisation Todt. Non seulement elle procurait des emplois, mais elle améliorait l'infrastructure nécessaire pour les efforts de rétablissement économique ; le projet fut aussi un grand succès de propagande. Un autre but était de renforcer le centralisme et l'unité nationale.
Le cinéaste Veit Harlan déclare à ce sujet :
« J’ai entendu Hitler parler de façon fort pertinente, d’autoroutes. Il faisait des croquis de croisements et d'échangeurs qui, aujourd'hui, nous paraissent tout naturels alors qu’à cette époque ils étaient sans précédent. Il parlait aussi du danger de la monotonie des autoroutes qui risquait de faire sombrer les conducteurs dans l’assoupissement et il proposait des solutions pour remédier à cet écueil. Il ne voulait pas entendre parler de radio à l'intérieur des véhicules. La limitation de vitesse, à son avis, augmentait le péril du sommeil au volant20. »
La première section, de Francfort à Darmstadt, fut ouverte en 1935. Les lignes droites furent utilisées pour établir des records de vitesse par les équipes de course de grand prix de Mercedes-Benz et Auto Union jusqu'à l'accident fatal du populaire coureur allemand Bernd Rosemeyer au début de 1938. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Autobahn furent utilisées comme aérodromes auxiliaires, les avions étant garés dans les nombreux tunnels ou camouflés dans des bois avoisinants.
Pendant la guerre, de nombreuses sections étaient très endommagées par les bombardements alliés. Dans la partie occidentale, elles furent rapidement réparées, mais dans la zone orientale, contrôlée par les Soviétiques et le gouvernement polonais, elles furent négligées et restèrent longtemps des ruines à l'exception des trois corridors de transit entre la RFA et Berlin-Ouest. Dans les années 1980, fut mise en place une politique consistant à équiper la RFA de manière que chaque ménage soit situé à moins de 10 km d'une bretelle d’accès. Après la réunification, les efforts se sont portés sur la partie orientale (ex-RDA).
Densité actuelle
En 2010, le réseau était long de 11 980 km, se classant troisième derrière celui de la Chine et celui des États-Unis. Sur une grande partie du réseau, la vitesse n'est pas limitée, sauf lorsque les conditions climatiques sont difficiles ou la circulation très dense ; la vitesse est également limitée à proximité des grandes agglomérations ou en cas de nuisances sonores pour les riverains. Certaines sections sont à trois voies, plus une voie d’urgence, voire à quatre voies — par exemple la A5 au sud de Francfort —, mais il reste encore quelques rares sections sous leur forme originale à deux voies sans voies d’urgence et avec des rampes d'accès très courtes. Les autoroutes allemandes sont gratuites pour les voitures particulières. Depuis le 1er janvier 2005, les poids lourds doivent payer pour avoir le droit de les emprunter, l'objectif étant de les faire contribuer au financement de l'entretien et de l'extension du réseau.
Encombrement et vitesse de circulation
En absence de limitation précisée, aucune vitesse maximum n'est fixée sur autoroute. Cette absence de limitation de vitesse concerne 66,5 % du réseau sur les 11 980 kilomètres de réseau autoroutier que compte le pays13.
En principe, les véhicules lourds ne peuvent engager un dépassement et doubler un autre véhicule si leur vitesse n'est pas supérieure d'au moins 20 km/h à celle du véhicule de la voie de droite.
Belgique
La vitesse maximale autorisée sur les autoroutes belges et portions de routes 2×2 bandes équipées de glissière de sécurité est de 120 km/h sauf indication du contraire. Les routes et autoroutes belges sont gratuites pour tous les usagers. Une proposition visant à faire payer une vignette aux usagers étrangers (les Belges la verraient déduite de leur taxe de circulation) est à l'étude mais celle-ci est de plus en plus contestée par une très faible minorité au sein du gouvernement et beaucoup moins par la population.
Depuis les années 1988-198921, ce sont les autorités régionales qui ont en charge l'équipement et l'entretien des autoroutes et routes anciennement nationales. Cela peut mener à certaines incongruités sur les routes et autoroutes franchissant plusieurs fois les frontières régionales : les éclairages ont des horaires différents, la langue des fléchages varie, de même pour les revêtements de sol, etc. Par ailleurs, ce système crée parfois des conflits lorsqu'on estime qu'un point de ces routes doit subir des entretiens/modifications et qu'elle se situe à la frontière entre deux régions. Il arrive alors que ces régions se rejettent entre elles la responsabilité des travaux. Le Carrefour Léonard est un exemple connu, se situant à cheval sur la région de Bruxelles-Capitale et la Région flamande (cependant, à la suite de l'accord du 17 juin 1991 entre les trois Régions de Belgique sur les routes dépassant les limites régionales, le carrefour Léonard est géré par la Région flamande).
Particularité belge, les autoroutes sont équipées en continu d'éclairage. En Région flamande, cet éclairage est coupé la nuit durant les heures de faible utilisation (de minuit à 6 heures). Le gouvernement Wallon a décidé d'éclairer ses autoroutes en hiver depuis le 30 novembre 2010[réf. nécessaire]. Le réseau autoroutier belge figure parmi les plus denses d'Europe et a été construit majoritairement entre les années 1960 et 1980. Particularité linguistique, les Belges francophones ont adopté le mot d'origine néerlandaise (mais aussi anglaise) « ring » pour désigner le contournement autoroutier d'une ville (ce que les Français appellent une rocade ou un périphérique). Les principales villes équipées de ring sont Bruxelles (R0 : Ring zéro), Anvers, Charleroi ; d'autres villes ont un contournement partiel telle que Liège. De la même façon les Belges francophones ont adopté le mot français d'origine néerlandaise berme pour désigner le dispositif (talus, glissière de sécurité) séparant les deux sens de circulation.
Depuis mars 2007, certaines portions d'autoroutes belges sont limitées à 90 km/h lorsqu'on estime avoir atteint un pic de pollution. Les autoroutes sur lesquelles la règle est appliquée sont équipées d'un panneau de signalisation limitant la vitesse à 90 km/h accompagné d'une indication « SMOG ». Par ailleurs, cette règle a créé une série de problèmes lors de son instauration : automobilistes peu informés de l'entrée en vigueur de cette règle, signification du terme « smog » ambiguë (terme pouvant se rapporter au brouillard pour certains, pensant alors que la limitation était imposée en cas de présence de brouillard), panneau de signalisation placé du côté droit de l'autoroute et non au milieu également, première application de la règle moins d'un jour après le placement des panneaux de signalisation, application de la règle au jour le jour et information via les médias uniquement… On estime que, lors des contrôles sur les premières heures de l'application de cette règle, 20 à 30 % des automobilistes ont été pris en flagrant délit en excès de vitesse. Des milliers d'amendes étaient à dénombrer au début de l'application de cette nouvelle règle. Tout ceci a suscité rapidement une série de polémiques.
France
Panneau « Autoroute » français
En France, la majeure partie du réseau autoroutier est concédée à des sociétés à capitaux privés, soit 9 048 kilomètres sur 11 882 kilomètres début 2014.
La première autoroute en France est inaugurée le 9 juin 1946 entre Saint-Cloud et Orgeval (section intégrée désormais dans l’A13)22.
Sociétés d'exploitation
Depuis plusieurs années, l'État se désengage progressivement de ces sociétés :
- En 2002, l'État met sur le marché 49 % du capital des Autoroutes du Sud de la France (ASF).
- En 2004, la Société des autoroutes du Nord et de l'Est de la France (Sanef) et la Société des autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR) font à leur tour l'objet d'une privatisation partielle.
- Le , l'État annonce la vente de sa participation restante dans les trois sociétés ASF, Sanef et APRR, vente qui sera conclue en 2006 :
- Le groupement Eiffarie (Eiffage associé au fonds australien Macquarie) a repris le groupe APRR (APRR et AREA).
- VINCI a pris le contrôle du groupe ASF (ASF et Escota), dont il détenait déjà 23 % du capital.
- Le réseau du groupe Sanef (Sanef, Bip&Go et SAPN) revient au consortium HIT (Holding d’Infrastructures de Transport SAS) dirigé par l'entreprise espagnole Abertis.
- En 2006, VINCI a pris les parts d'Eiffage chez Cofiroute, car Eiffage souhaite tout investir chez APRR. Ainsi le groupe VINCI Concessions dirige le plus de kilomètres d'autoroutes en France, avec ASF, Cofiroute, Escota et Arcour.
Normes autoroutières
Le Code de la voirie routière, reprenant notamment la loi du 23, dote les autoroutes d'un statut juridique particulier. « Les autoroutes sont des routes sans croisement, accessibles seulement en des endroits aménagés à cet effet et réservées aux véhicules à propulsion mécanique » (article L122-1). Rien n'interdit donc d'imaginer une autoroute à voie unique dans chaque sens, même si cela apparaît peu probable (toutefois, certaines routes - telles que certaines sections de la Route Centre-Europe Atlantique, de l'A623 ou de l'A85 à Langeais -, rappellent par leur aménagement l'aspect de cette hypothétique autoroute à 2×1 voies même si elles n'en portent pas le statut, seule exception faite de l'A51 Marseille-Grenoble entre Pont de Claix et le col de la Croix-Haute). Les bretelles d'accès sont en particulier à voie unique ; la situation voie unique peut également exister en cas de neige ou de travaux. Des voies rapides telles que les routes limitées à 110 km/h ou les boulevards périphériques de Paris et de Lyon présentent certaines caractéristiques des autoroutes sans en posséder le statut légal (la règle de la priorité à droite est notamment conservée pour le périphérique parisien).
Contrairement à la voirie de droit commun, les riverains ne bénéficient pas d'un droit d'accès ; les points d'échanges sont limités et sans croisement. Seules certaines catégories de véhicules y ont accès (en sont notamment exclus les piétons, les cycles, cyclomoteurs, voiturettes, ainsi que les quads même lourds, et d'une façon générale les véhicules non motorisés ou particulièrement lents, cf. l'article R421-2 du code de la route). En principe, le domaine public autoroutier est réservé au seul usage routier, ce qui y interdit l'installation de câbles, conduites ou pylônes non directement liés à sa mission.
Barrière de péage de Toulouse-Sud, sur l'A61
Le système autoroutier français est en grande partie à péage. En 2017, il comporte 11 618 kilomètres d'autoroutes24. Les péages sont basés sur un forfait ou sur la distance parcourue.
En France, selon l'article R413-2 du code de la route, la vitesse maximum est fixée à 130 km/h en rase campagne (110 km/h par temps de pluie, 50 km/h en cas de brouillard dense) ; c'est l'une des vitesses limite les plus élevées d'Europe et d'Amérique du Nord.
La vitesse est limitée à 110 km/h dans les zones urbaines et dans certaines sections de tracé plus difficiles (100 km/h par temps de pluie), voire à 90 km/h dans certaines zones, comme le périphérique de Toulouse et même 70 dans des zones sensibles (virages très serrés, zone urbaine très dense). On peut trouver une section limitée à 80 km/h sur l'A75 sur une dizaine de kilomètres dans le secteur du Pas de l'Escalette en raison de ses courbes et de sa forte déclivité, une autre à 100 km/h sur l'A62 autour d'Agen en raison de ses courbes et une à 120 km/h sur le dernier kilomètre de l'A2 avant la frontière belge où les autoroutes sont limitées à 120. Cependant, la section de l'A63 entre Bordeaux et l'échangeur d'Arcachon n'a plus de vitesse limitée fixe, mais variable selon le trafic affiché sur les panneaux électronique en raison des conditions de circulations difficiles.
La vitesse minimale sur la voie la plus à gauche est fixée dans les conditions normales à 80 km/h25. La circulation et le stationnement sur la bande d'arrêt d'urgence ou sur la bande centrale sont interdits (art. R412-8 et art. R421-5 du code de la route), sauf en cas de nécessité absolue (panne mécanique importante ne permettant pas de rejoindre l'aire de repos ou la sortie la plus proche ou malaise d'un passager), évitement d'un accident (art. R421-7) et véhicule d'intervention d'urgence. Il est également interdit de faire demi-tour ou marche arrière (y compris aux barrières de péage).
Autoroute A10, desservant le Sud-Ouest de la France au départ de Paris
La construction et l'entretien du réseau autoroutier français sont assurés :
Historique
La première liaison autoroutière française a été inaugurée en 194128 entre Saint-Cloud et Orgeval aujourd'hui devenue A13. Mais le réseau autoroutier français a été lent à se développer. La première liaison d'envergure fut celle de l'axe Nord-Sud (Lille-Paris-Lyon-Marseille), inaugurée en octobre 1970 par le président de la République, Georges Pompidou qui résuma le rôle de l'autoroute avec lyrisme : « L’autoroute doit être continue comme le réseau sanguin, elle doit irriguer sans interruption sous peine que se constituent des goulots d'étranglement qui ôteraient l'essentiel de la vitalité économique. L'autoroute doit être liée aux pays étrangers. L'autoroute est un instrument de travail mais aussi un instrument de libération. Elle a donné la possibilité à l'homme d'échapper aux contraintes des transports en commun, de partir quand il veut, pour, et où il le veut. Elle lui a permis de retrouver la géographie de son pays et son histoire »29.
Numérotation
La numérotation des autoroutes françaises est en place depuis 1966 par la lettre A ; d'autres lettres de B à H ont été utilisées jusqu'en 1982. Auparavant ce sont des noms en rapport avec les régions traversées qui ont servi à les identifier, système abandonné puis repris en 1973 en tandem des numéros déjà attribués aux autoroutes.
Elle regroupe les autoroutes selon la région. Les autoroutes A1 à A20 constituent le réseau primaire rayonnant à partir de Paris vers les principales villes françaises et les capitales étrangères. Certaines comme l'A2, l'A11 ou l'A12 s'embranchant respectivement sur d'autres.
Organisation de la numérotation
- Les 2x (à l'exception de l'A20) sont situés dans le nord ;
- Les 3x au nord-est ;
- Les 4x dans la région Rhône-Alpes (sauf une petite partie de l’A40 en Bourgogne, au départ de Mâcon) ;
- Les 5x en Provence-Alpes-Côte d'Azur (sauf une partie de l’A51 Grenoble-col du Fau et une partie de l’A54) ;
- Les 6x dans le sud-ouest ;
- Les 7x dans le centre du pays ;
- Les 8x à l'ouest à l'exception toutefois de l'A86 (second périphérique parisien) et de l'A89 (Lyon-Bordeaux) ;
- Les 9x ont été utilisées pendant un temps en Normandie ;
- Les numéros à quatre chiffres (1xxx) ont été abandonnés en 1999.
Italie
L'autoroute A4 près de Venise
L'autoroute est un concept italien mis au point au début des années 1920. Le premier tronçon d'autoroute, l'autoroute des Lacs, fut inauguré le entre Milan et Varèse, soit 85 km.
L'Italie applique la limitation à 130 km/h (110 km/h en temps de pluie). Il n'y a aucun tronçon limité à 150 km/h, mais la législation italienne autorise les concessionnaires autoroutiers à élever leurs limitations de vitesse sur des zones où les conditions de sécurité sont suffisantes pour rouler à 150 km/h.
Ce réseau d'autoroutes se complète localement de voies rapides importantes comme la FI-PI-LI en Toscane entre Florence, Pise et Livourne.
Luxembourg
La vitesse limite sur les autoroutes luxembourgeoises est de 130 km/h (110 km/h par temps de pluie). Elles sont entièrement gratuites.
Les stations-services des autoroutes luxembourgeoises sont remarquables en raison de leur taille.
- La station de Berchem30, par exemple, est celle qui détient le record européen de débit de carburant sur l'année. Elle nécessite d'être réapprovisionnée trois fois par jour lors des grands week-ends de chassés-croisés des vacances.
- La station de Wasserbillig31 est la plus grande d'Europe par sa surface au sol.
Les autoroutes luxembourgeoises sont de très bonne qualité, très bien entretenues, éclairées et surveillées par vidéo32. Cependant, en raison du coût élevé du terrain et de l'absence de loi sur l'expropriation au Luxembourg, certaines sorties ou bandes d'accélération sont étonnamment courtes et donc trompeuses pour les conducteurs non avertis.
Le prix des carburants est identique dans toutes les pompes au Luxembourg, que ce soit sur autoroute ou non, à l'exception de quelques rares marques indépendantes de grands groupes pétroliers.
Pologne
Les autoroutes (autostrady) polonaises sont en parties payantes (panneau « płatna »). Les péages se situent sur les portions de l'autoroute A2 Nowy Tomyśl-Poznań-Konin (trois péages de 13 PLN, soit au total 39 PLN), ainsi que sur la portion de l'autoroute A4 Katowice-Cracovie (deux péages de 8 PLN, soit au total 16 PLN). Elles sont limitées à 140 km/h. Les voies rapides à chaussées séparées (drogi ekspresowe) sont gratuites, et limitées à 120 km/h.
Les autoroutes sont habituellement à deux fois deux voies avec bande d'arrêt d'urgence. Dans les contournements de grandes villes comme Wrocław ou Katowice, la vitesse peut être limitée à 110 km/h, voire à 100 km/h.
Suisse
Les autoroutes sont normalement à deux fois deux voies avec bande d'arrêt d'urgence. Les sections autour de quelques villes sont à deux fois trois voies. La vitesse est limitée à 120 km/h au maximum ; les contournements des villes sont généralement limités à 100 km/h ou 80 km/h ; les tunnels sont généralement limités à 100 km/h (unidirectionnels) ou 80 km/h (bidirectionnels).
Certaines portions d’autoroutes ont été conçues dès leur construction pour servir également de pistes d’atterrissage aux avions militaires33.
Une vignette autocollante annuelle de 40 CHF est obligatoire sur tous les véhicules et remorques (une voiture tractant une caravane doivent donc avoir chacune leur vignette). pour emprunter toute section d'autoroute ou de semi-autoroute, sauf exonération définie par la loi34. La vignette est valable du 1er décembre de l'année précédente au 31 janvier de l'année suivante (pour la vignette 2014 : du 1er décembre 2013 au 31 janvier 2015). Elle doit obligatoirement être collée sur le pare-brise et n'est pas transmissible. Un conducteur circulant sur l'autoroute sans vignette écopera d'une amende de 200 CHF et devra acheter la vignette35.
Océanie
Sécurité
Les autoroutes ont été conçues pour assurer une sécurité maximale dans le respect des règles absolues du code de la route (notamment de vigilance, d'attention, de distances de sécurité, de contrôles et de signalement avant de déboiter, de respect des priorités et de courtoisie). Outre les éléments déjà évoqués — pas d'intersection, chaussées séparées, large rayon de courbure, voies d'insertion36 et de décélération longues, présence d'une bande d'arrêt d'urgence — notons :
- la présence d'une aire de repos toutes les cinq minutes de trajet (environ tous les 10 km), permettant de s'arrêter et de réduire le risque de fatigue ; et toutes les demi-heures (tous les quarante kilomètres environ)[réf. nécessaire], d'une aire de service regroupant aire de repos, station-service, boutique et cafétéria ou restaurant ;
- la présence tous les deux kilomètres d'une borne d'appel d'urgence reliée en permanence aux services de secours ; certaines bornes sont également munies de feux à éclat clignotant (flashs) s'allumant lorsqu'un accident est signalé dans la zone ;
- des patrouilles régulières de véhicules de protection et de balisage des sociétés d'autoroute (ou de fonctionnaires pour les autoroutes non concédées) ;
- d'une fréquence radio (par exemple 107,7 MHz en France) émettant un programme d'information sur le trafic (embouteillage, accidents, obstacles signalés) sur tout le réseau soumis à péage ;
- de panneaux d'affichage lumineux dynamiques pouvant annoncer les événements exceptionnels (embouteillage37, prévision de chutes de neige, véhicule à contresens…) ;
- les jours de grand départ, des manifestations de détente, de prévention et de sensibilisation sont organisées sur les aires de repos.
tués par milliards de kilomètres-véhicules (2003) | utilisation de l'autoroute (2003) |
Allemagne |
3,8 |
12,4 |
48 710 |
31 % |
Aucune limitation pour 66,5% du réseau sur les 11 980 kilomètres de réseau autoroutier que compte le pays13 (130 km/h recommandé) De 100 km/h à 120 km/h selon les routes pour le reste du réseau. |
Autriche |
5,9 |
13,4 |
30 077 |
23 % |
130 km/h (140 en expérimentation sur deux tronçons en 2018) |
Danemark |
3,0 |
11,9 |
29 454 |
25 % |
130 km/h |
États-Unis |
5,2 |
10,7 |
39 634 |
24 % |
de 95 km/h à 130 km/h, selon les États |
Finlande |
1,4 |
8,3 |
22 780 |
10 % |
120 km/h |
France |
4,0 |
12,8 |
31 979 |
21 % |
130 km/h (110 km/h en cas de pluie et sur certaines portions autoroutières) |
Grèce |
|
|
|
|
120 km/h (130 km/h sur certaines portions autoroutières, notamment sur l'A2 entre Thessalonique et Igoumenitsa) |
Irlande |
7,4 |
11,0 |
26 730 |
4 % |
120 km/h |
Japon |
4,0 |
11,9 |
26 152 |
9 % |
100 km/h |
Pays-Bas |
2,1 |
11,7 |
66 734 |
41 % |
120 km/h (130 km/h sur certaines portions autoroutières, notamment sur l'A16 entre Breda et Dordrecht) |
République tchèque |
9,9 |
34,3 |
25 714 |
11 % |
130 km/h |
Royaume-Uni |
2,0 |
9,3 |
85 536 |
23 % |
112 km/h (70 mph) |
Slovaquie |
8,1 |
18,7 |
15 643 |
19 % |
130 km/h |
Suède |
2,5 |
9,9 |
24 183 |
21 % |
110 km/h (120 km/h sur certaines portions autoroutières) |
Suisse |
2,8 |
11,8 |
43 641 |
33 % |
120 km/h |
Source : IRTAD – Base de données Internationale sur la Circulation et les Accidents Routiers, Groupes de référence sélectionnés en 2003 [archive] et Données sélectionnées en 2003 [archive]. |
La sécurité de circulation sur les autoroutes dépendent de la densité de circulation.
Nombre de millions de kilomètres parcourus par mort en fonction de la densité de trafic dans les pays européens dont le réseau d'autoroute est supérieur à 2 000 kilomètres.
Nombre de tués par millions de kilomètres parcourus en fonction de la densité de trafic dans les pays européens dont le réseau d'autoroute est supérieur à 2 000 kilomètres.
Il semblerait que la densité du trafic induise une réduction de vitesse qui elle-même entraîne une réduction de tués par million de kilomètres parcourus.
Statistiques moyennes 2017-201919.
Allemagne |
13 039 |
249 467 |
396 |
1,6 |
52 419 |
États-Unis |
77 879 |
1 333 509 |
4 724 |
3,5 |
46 912 |
France |
11 826 |
157 980 |
271 |
1,7 |
36 599 |
France /péage |
8 970 |
96 997 |
154 |
1,6 |
29 626 |
Japon |
11 630 |
100 840 |
127 |
1,7 |
23 755 |
Pays-Bas |
5 400 |
72 120 |
76 |
1,1 |
36 593 |
Royaume-Uni (Grande-Bretagne) |
3 706 |
110 783 |
104 |
0,9 |
81 907 |
Angleterre (autoroute conventionnelle) |
2 575 |
75 026 |
74 |
1,0 |
79 826 |
Angleterre (smart motorway) |
466 |
22 379 |
13 |
0,6 |
131 572 |
Corée |
4 750 |
83 495 |
235 |
2,8 |
48 155 |
Italie |
5 784 |
84 205 |
236 |
2,8 |
39 866 |
Source : Statistiques moyennes 2017-201919. |
Échangeurs
Le mot « échangeur » est un terme générique qui désigne un échange de trafic dès lors qu'il s'effectue à l'aide de chaussées dénivelées. Il comprend plusieurs types :
- un « diffuseur » comporte au moins une sortie ou une entrée d'une autoroute vers le réseau routier. Il peut être complet (s'il permet d'entrer et de sortir de l'autoroute dans les deux sens) ou incomplet. Un demi-diffuseur comporte une entrée et une sortie en sens inverse.
- une « croix » ou « nœud » lorsqu'il y a distribution de trafic entre deux autoroutes (nœud autoroutier). Il n'est pas toujours possible d'aller dans toutes les directions. Les plus anciennes croix sont construites sur deux niveaux et ont la forme d'un trèfle à quatre feuilles. Toutefois, cette architecture est peu efficace et peut être dangereuse puisqu'elle entraîne des croisements de trajectoire. On lui préfère généralement le « half-stack » à trois niveaux (on ajoute deux voies directes permettant de tourner à gauche). Le « full-stack » à quatre niveaux, souvent présenté comme la formule idéale, n'existe pas encore en France.
- une « bifurcation » permet de passer d'un tronc commun à deux branches. S'il est possible d'aller de et vers chaque branche, on parle de « triangle ».
Paysage autoroutier
La Whitehurst Freeway de Washington DC, une
autoroute surélevée traversant le centre-ville comme l'on en trouve dans toutes les grandes villes américaines.
Les autoroutes traversent, fragmentent et modifient les paysages urbains ou ruraux38. Elles offrent des vues sur les paysages qui peuvent être valorisées par l'apport de panneaux indicatifs ou comme atouts régionaux par les aires d'autoroutes qui proposent des produits locaux. L'aménagement des aires est souvent conçu en liaison avec le contexte territorial telle que l'aire d'autoroute d'Hastingues sur l'A64 qui évoque le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.
La plupart des législations imposent désormais aux aménagement autoroutiers d'essayer de s'insérer au mieux dans le contexte topographique et géomorphologique, et de mieux respecter l'environnement et le paysage, ce que les ingénieurs des sociétés autoroutières s'efforcent de faire. 1% du montant des travaux doit être réservé pour l'aménagement paysager et le développement touristique et économique local38.
Les projets de construction d'autoroute sont cependant souvent sources de polémiques ou de conflits concernant les impacts paysagers et écologiques38.
Production d'énergie
Certaines parties d'autoroutes peuvent ou pourraient être équipées de modules photovoltaïques (ex. : écrans anti-bruit39 dont le premier en France a été construit en 1995 sur l'autoroute A6 Paris-Mannheim, pour modestement produire 20 kilowatts) et leurs abords pourraient accueillir des éoliennes, éventuellement dans une perspective rifkinienne de troisième révolution industrielle.
Ainsi, pour produire 4 500 GWh éolien à l’horizon 2020 la Wallonie envisage d'implanter 250 éoliennes le long des autoroutes (loin des habitations et en préservant la surface agricole utile), avec des mesures compensatoires pour la faune et la flore. Le dossier serait géré par la SOFICO (autorisée par ses statuts à valoriser commercialement les parties du domaine régional routier et navigable qu'elle gère). Un fonds de compensation est souhaité par le ministre Carlo Di Antonio pour l'environnement40. Ce fonds pourrait être alimenté « dans un premier temps par la compensation financière imposée aux promoteurs éoliens » et géré par le département de la Nature et des Forêts du Service public de Wallonie (SPW) pour « créer dans les environs des parcs éoliens, mais en priorité hors de la zone agricole, des espaces propices aux espèces d’oiseaux et de chauves-souris concernés40. Les travaux visés sont, par exemple, la création de zones d’hivernage et de repos pour les chiroptères (galeries, cavités souterraines,…), la création de zones de fauchage tardif en bord de route, l’installation de prés fleuris, la plantation de haies »40. La production éolienne wallonne pourrait ainsi être triplée (120 mats aujourd'hui)40.
Avantages
Par rapport à la distance parcourue, il y a beaucoup moins d'accidents mortels sur les autoroutes que sur les autres routes41.
Lorsqu'une autoroute désenclave une région, elle participe au développement économique et aux plus-values foncières[réf. nécessaire].
Lorsqu'une autoroute est construite pour pallier l'engorgement d'une route de transit, elle permet à court terme de diminuer le trafic de transit dans les agglomérations traversées par l'ancienne route principale[réf. nécessaire].
Inconvénients
Autoroute urbaine à
Reims limitée à
90 km/h et sans éclairage en 2016 (auparavant limitée à
110 km/h et éclairée).
A7 à
Lyon limitée en 2015 à
70 km/h (auparavant
90 km/h).
Les autoroutes apportent des nuisances :
- impact direct sur la faune :
- impacts sur la société :
- bruit45, le bruit urbain peut être limité en faisant passer les autoroutes en zones rurales44.
- problèmes respiratoires et risque cardio-pulmonaire dus à la pollution du trafic routier46
- dépréciation des biens immobiliers situés à proximité de l'autoroute47.
Autoroute connectée
En Chine
En Chine, l'autoroute connectée est expérimentée dans la province de Shandong (orient de la Chine). Le projet est conçu pour devenir une centre international d'essai de voiture autonome en 202348.
Dans la province Zhejiang, une autoroute connectée de 161 kilomètres est prévue pour 2022 pour relier les villes de Hangzhou, Shaoxing et Ningbo. elle doit permettre le développement des voitures autonomes et à terme réduire les accidents et d'augmenter la vitesse à 150 km/h ou même, si possibles, de supprimer les limitations de vitesse comme sur les autoroutes allemandes49.
En Corée (du Sud)
La Corée du Sud envisage de doter ses 5400 kilomètres d'autoroutes du système connecté intelligent transport systems (ITS) d'ici 2024 pour permettre la circulation des véhicules complètement automatisés50.
En Europe
L'autoroute connectée, ou autoroute intelligente51, désigne une autoroute dotée de technologies de communication permettant d'adapter la circulation par rapport au trafic. Différents concepts ont été envisagés :
- signalement des véhicules à contresens52 ;
- information des conditions de conduite (accidents, incidents, état du trafic, météo, alarme)[réf. souhaitée] ;
- détection des équipements bluetooth présents dans les véhicules[réf. souhaitée]
Les messages échangés sont normalisés : embouteillage, accident ou encore risque de collision53.
En Europe, le premier standard de communication a été publié en 201454.
Ces informations pourraient être reçues par le véhicule connecté et exploitées par le véhicule autonome qui peut en avoir besoin.
Expérimentation sur les autoroutes de la route Amsterdam-Vienne
Dès 2015, une expérimentation internationale européenne a été conduite sur le réseau d'autoroutes qui relient Amsterdam aux Pays-Bas à Vienne en Autriche. Il s'agit d'avertir les véhicules d'un accident ou incident avant qu'ils n'arrivent sur le lieu problématique, leur permettant ainsi de mener les actions nécessaires pour l'éviter55.
Autres expérimentations transnationales
D'autres expérimentations transnationales sont menées comme le corridor 5GMed entre Figueres et Perpignan56, de septembre 2020 à novembre 2023 notamment sur autoroute57.
Expérimentations en France
- Sur l'autoroute A1 et l'autoroute A2 gérée par une société espagnole, Abertis sont mesurés la congestion, le temps de parcours, la vitesse moyenne, la météo, ce qui permet de connaitre le niveau de saturation58.
- Sur l'autoroute A4, information des conditions de conduite, entre Strasbourg et Paris[réf. souhaitée].
- Sur l'autoroute A43, information sur les conditions de circulation, notamment chantiers, accidents, obstacles, météo59.
- Sur l'autoroute A48, communication V2I (V2I) (véhicule-infrastructure), information sur la disponibilité de la Voie réservée aux véhicules à occupation multiple (projet européen C-roads)59.
- sur l'autoroute A63 des expérimentations sont menées par la société Atlandes depuis 202060.
À plus long terme, il est envisagé que des informations puissent circuler dans l'autre sens pour permettre à la société de gestion d'autoroute d'être informée de déclenchement d’un airbag, des essuie-glace à vitesse rapide ou d’un freinage d’urgence si cela impacte les conditions de conduite ou de circulation59.
En 2017 en France, est également expérimenté le franchissement de péage par une voiture automatisée et connectée grâce à une communication entre le véhicule et l’infrastructure61.
En 2020, le système déployé sur l'A4 pourrait être étendu sur le réseau autoroutier51.
Expérimentation en Espagne
Fin 2019, sur l'autoroute M45 de Madrid, est installé le projet Smart45 de partage en temps réel d'information sur les incidents, la situation, l'état de la voie et du trafic cette première expérience doit se poursuivre par une seconde expérience de conduite de véhicule autonome. Les capteurs situés dans la voie disposent également d'un signal lumineux permettant d'avertir le conducteur d'une situation spécifique. Les produits israéliens utilisés ont été primés par un prix62.
En 2020, l'Espagne expérimente l'autoroute connectée sur l'autoroute AP7 gérée par Albertis près de Gérone63. L'infrastructure de l'autoroute connectée envoie l'information au véhicule également connecté, qui peut l'afficher sur le tableau de bord pour lecture par le conducteur63. L'AP7 permet différents scénarios : changement d'affectation des voies, présence de travaux sur l'autoroute et approche de barrages routiers. L'essai est réalisé dans la cadre d'un programme européen qui anticipe l'arrivée du véhicule autonome connecté (VAC)63.
Expérimentation en Autriche
Un opérateur autoroutier autrichien est équipé de divers capteurs pour mesurer ed la donnée comme la température, le nombre véhicules ou la visibilité dans le brouillard. D'autres capteurs ont été installés le long d'un tronçon autoroutier d'essai d'une longueur de 23 kilomètres: Alp.LAB (sur l'autoroute A2 entre Laßnitzhöhe et Graz ouest) pour enregistrer les données de trafic le plus précisément possible à des fins de recherche, mais aussi pour les véhicules automatisés et connectés (VAC)64,65.
Royaume-Uni
Le Royaume-Uni veut supporter le véhicule autonome et le véhicule connecté19.
Autoroute connectée et véhicule autonome
Certaines technologies comme le système automatisé de maintien dans sa voie sont prévues pour fonctionner sur les autoroutes.
L'autoroute A4 veut guider le véhicule notamment à proximité d'un péage, d'une zone de chantier ou d'une restriction de voie, pour le positionner en augmentant sa vision pour une meilleure anticipation58.
Autoroute électrique
Le route électrique ou autoroute électrique, ou « eHighway » est une route alimentée en électricité par caténaire, de manière à permettre aux camions équipés en pantographes de rouler avec les deux énergies de manière à réduire la pollution locale66.
Notes et références
- Oxford Dictionaries, Les Éditions Québec Amérique, sous licence à Oxford University Press.
- La notion d’autoroute de l’information a surtout été employée dans les rapports français, américains, et européens des années 1990 relatifs aux réseaux de communication à venir, basés sur les technologies ADSL/FTTH et ATM, et sur leur impact politique, notamment en termes d’emploi, de nouveaux marchés, et de dérégulation. Exemple : Les autoroutes de l’information [archive] - Rapport au Premier ministre français publié par La Documentation française, janvier 1994
- Eurostat, d’après européens Transports européens [archive] ; Bulletin : Statistiques en Bref ; Réseaux régionaux de transport ferroviaire et routier [archive]
- Selon le dictionnaire routier de l'AIPCR/ Français.
- http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19680245/201202280000/0.741.20.pdf [archive]
- Toutefois on pouvait trouver jusqu'en 1991 en France, un feu tricolore sur l'A 47 à hauteur de Saint-Chamond.[réf. nécessaire]
- Question écrite no 12598 de M. Jean-Pierre Raffarin, sénateur de la Vienne, publiée dans le JO Sénat du page 3835, lien : http://www.senat.fr/questions/base/1998/qSEQ981212598.html [archive]
- Combien coûte... un kilomètre d'autoroute : 6,2 millions € [archive] - Le journal du Net
- Construira-t-on encore des autoroutes à péage demain ? [archive] - info-autoroute.com
- Christine Talos, « Trafic – Les péages et vignettes sur les autoroutes d'Europe », La Tribune de Genève, (lire en ligne [archive], consulté le ).
- https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/15/le-montenegro-appelle-l-ue-a-l-aide-pour-rembourser-son-autoroute-chinoise_6076896_3210.html [archive]
- Señales de transito [archive]
- « 66% des autoroutes allemandes ont une vitesse libre (sans limite) » [archive], sur Réalités Routières, (consulté le ).
- https://www.autozeitung.de/oesterreich-tempolimit-194478.html# [archive]
- La bonne conduite sur l'autoroute [archive], TCS.
- [1] [archive]
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- Cynthia Ghorra-Gobin, La ville américaine : espace et société, Paris, Nathan Université, (ISBN 2-09-191016-3), p. 42
- https://www.itf-oecd.org/motorway-safety-korea [archive]
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- Citation relevée sur le site de la SAPRR
- Vue de la station de Berchem sur Google Maps [archive]
- Vue de la station de Wasserbillig sur Google Maps [archive]
- (fr) Site du Contrôle et Information du Trafic sur les Autoroutes [archive]
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- Redevance pour l'utilisation des autoroutes [archive]
- Auparavant, bande d'accélération
- Le terme "Accident" doit être pondéré, au préalable, par un terme comme bouchon et ne doit pas être clignotant car par trop accidentogène au vu de la surprise des conducteurs qui tendent à freiner brutalement.
- Annabelle Berger, « Les impacts du réseau routier sur l'environnement », Le 4 pages IFEN, , p. 4 (ISSN 1777-1838, lire en ligne [archive])
- « Écran antibruit source de courant », Revue générale des routes, France, no 754, , p. 90
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- https://austriatech.at/en/monitoring-report-automated-mobility-in-austria-2019/ [archive]
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Éclairage public
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La ville de
Chicago aux
États-Unis gère près de 300 000 lampadaires pour éclairer ses trottoirs, ses rues et avenues, ses autoroutes, ses ponts, ses places, ses parcs et ses zones résidentielles.
L'éclairage public est l'ensemble des moyens d'éclairage mis en œuvre dans les espaces publics, à l'intérieur et à l'extérieur des villes, très généralement en bordures des voiries et places, nécessaires à la sécurité ou au confort des êtres humains.
Définition
Fondamentalement, la révolution industrielle, le développement des villes et des échanges créent les besoins d'une extension et d'une gestion édilitaire des éclairages. Ceux-ci répondent à plusieurs objectifs : sécuriser les espaces urbains, permettre l'accroissement de la circulation et décorer les espaces les plus prestigieux (avenues centrales, gares, parcs et espaces d'expositions…). La lumière dans l'espace collectif présente un faste certain et les modèles de lampadaires ou de suspensions s'inspirent des luminaires de théâtres, de vestibules et de salons ; simultanément, le gaz révolutionne (tel que le montrent les peintures de Turner) l'éclairage des salles de fêtes et des cafés et favorise certainement le travail de nuit : c'est toute la vie urbaine qui voit ses cycles modifiés, prolongés, intensifiés.
À partir de la fin du XIXe siècle, l’éclairage public - déjà banalisé avec le bec de gaz - évolue avec les premières sources électriques : la lampe à arc permet l’éclairage de grandes avenues ou ronds-points et des illuminations urbaines spectaculaires. Les sources électriques ne supplantent le gaz que progressivement, avec l'invention de lampe à filament et des sources à décharge. Simultanément, les architectes (Art déco et fonctionnalistes principalement) s'emparent des effets de la lumière artificielle, surtout pour l'expression de grandes verrières (grands magasins, cinémas, garages automobiles…), de la publicité ("néons") ou des pavillons d'exposition.
L’utilisation intensive de la voiture va dominer l'évolution de l’éclairage public à partir des années 1950 qui voient apparaître des normes photométriques, des systèmes d'éclairage hiérarchisés, une grande extension hors ville des voiries éclairées et des sources à décharge au sodium de plus en plus efficaces et puissantes.
L'éclairage urbain se renforce (en termes de niveaux et d'uniformité photométriques) dans ce créneau technologique ; le tourisme, le folklore, les traditions (feux d'artifice), les spectacles de rue entraînent en outre le développement d’illuminations permanentes (sites et bâtiments) ou occasionnelles (fêtes urbaines).
À partir des années 1980, l’éclairage public se voit intégré parmi les outils de mise en valeur des villes et du patrimoine, en particulier sous l'impulsion du Plan lumière de la Ville de Lyon (initié en 1989).
Simultanément, il intervient parmi les outils de revitalisation de territoires : noyaux commerciaux et touristiques, centres historiques, quartiers périurbains. Des thèmes nouveaux - sécurité des piétons, des cyclistes, agrément, intégration esthétique - complexifient le domaine et les normes, dont la circulation des voitures n'est plus le seul objet et suscitent de nouvelles typologies d'éclairages (par exemple : éclairage indirect, éclairage à deux nappes de hauteur…).
On note aussi, en marge des interventions publiques, des formes d’art public, les illuminations évoluant vers des interventions d’artistes (par exemple : « Land art » expérimenté dans l’espace nocturne ; l’œuvre de James Turrell, Yann Kersalé).
Histoire
Antiquité
Sous la domination romaine, les villes les plus importantes sont correctement éclairées. Le plus ancien système d'éclairage public est attesté à Éphèse, au IIe siècle. La voie qui reliait le port à la ville était éclairée par des lanternes nichées dans les colonnes des portiques1. Au IVe siècle, Ammien Marcellin décrit Antioche comme "une ville où l'éclairage de nuit rivalise avec la clarté du jour"2
Au Moyen Âge
Au Moyen Âge, les villes européennes baignent dans une quasi obscurité : flambeaux, lanternes ou "feux" sont utilisés pour se déplacer, pour éclairer des portes de ville, porches et cours, le sommet de tours…
Il n'y a donc pas d'éclairage public au sens administratif du terme (pas plus que d'espace public, et guère d'institutions publiques) mais dans de nombreuses villes, des ordonnances émanant de pouvoirs civils imposent une forme de balisage des rues, par exemple en imposant aux riverains de suspendre des « lanternes et chandelles ardentes » aux fenêtres ou l'emploi de porte-falot faisant le guet avec leurs lanternes emmanchées au bout d'un bâton ou portées à la main.
Un ensemble d'usages et de traditions - feux de joie, décors lumineux des "joyeuses entrées" de princes, pratiques religieuses… - animent les villes lors d'événements.
Lanternes et chandelles
En 1414, à Londres, chaque citoyen est tenu de suspendre à sa croisée une lanterne afin d'éclairer la rue; et, suivant John Stow, sir Henry Barton (en), lord-maire en 1417, ordonna qu'on allume durant la nuit des lanternes avec bougies, de la Saint-Michel à la Chandeleur. À ce compte, Londres aurait été la première ville d'Europe régulièrement éclairée3.
L'établissement fixe des premières lanternes se fait à Paris aux environs de 1667. Auparavant l'éclairage des rues ne reposait que sur quelques chandelles que l'on recommandait de placer au premier étage des maisons bourgeoises (quand des hardes de brigands exploitaient la ville, et par exemple en 1324, 1526 et 1553, lorsque Paris était mise à contribution par les Mauvais-garçons)
Les autorités, en 1667, seraient les premières à placer au milieu et aux deux extrémités de chaque rue des lanternes garnies de chandelles et cet usage se généralisa à toutes les villes de France. Pour perpétuer le souvenir, on frappa en 1669, une médaille avec cette légende: « Urbis securitas et nitor »5 (« la sûreté et la netteté de Paris »). L'allumage des lampes se fait alors par des habitants désignés annuellement par les autorités, chacun dans son quartier, aux heures réglées (et un commis surnuméraire dans chaque quartier pour avertir de l'heure). Une taxe est prélevée, impôt de boues et lanternes qui permettra la transformation de la ville sous l'impulsion de son lieutenant de police : Gabriel Nicolas de la Reynie.
D'autres grandes villes européennes commencèrent également à s'éclairer à cette époque : Hambourg en 1673, Turin et Bruxelles en 1675, Berlin en 1682, Copenhague en 1683, Vienne en 1688, Dublin en 16976.
L'édit de juin 1697 imposa aux grandes villes du royaume de France de suivre l'exemple de Paris, en leur imposant d'illuminer leurs rues du au 7.
Réverbères et huile
En 1766, à Paris toujours, les lanternes cèdent la place aux réverbères ; l'huile succédant aux chandelles à double mèche.
Les lanternes à réverbère seraient inventées par un certain abbé Matherot de Preigney et un sieur Bourgeois de Châteaublanc, qui, par lettres-patentes, enregistrées le , obtinrent le privilège de cette entreprise8,9.
En 1810 Isaac-Ami Bordier-Marcet impose à Paris un type de candélabre à réflecteur de sa conception.
La révolution du gaz d'éclairage
Allumage d'une lampe à gaz à
Stockholm (1953).
Dès 1785, les travaux des ingénieurs français Philippe Lebon et anglais William Murdoch contribuent à la découverte du gaz d'éclairage
En 1812, l'allemand Frédéric-Albert Winsor fonde en Angleterre la Gas Light and Coke Company (aussi connue sous le nom de "Westminster Gas Light and Coke Company") qui produit du gaz et du coke. Elle était située sur la Horseferry Road dans le quartier londonien de Westminster, et de celle-ci descend l'actuelle British Gas10. La société constituée par charte royale le , sous le sceau du roi George III du Royaume-Uni est la première à fournir Londres en gaz de charbon.
En 1816, La compagnie Winsor arrive à Paris.
Dès 1817, Bruxelles s'équipe en gaz d'éclairage et devient la première ville européenne dont les rues sont éclairées au gaz de houille11.
En 1857, l'industrie pétrolière naît en Roumanie, avec la première raffinerie à Ploieşti, qui alimente les 1 000 lampes à huile de l'éclairage public de Bucarest12.
Dès 1870, le pétrole lampant ne nécessitant aucuns frais, le premier établissement s'établit dans les régions à faible densité de population.
Le gaz de ville détrôné par le gaz naturel
Les premières utilisations modernes du gaz naturel sont apparues aux États-Unis vers 1820 pour l'éclairage public. Depuis la fin de Seconde Guerre mondiale, l'usage du gaz naturel s'est largement répandu à travers le monde et a progressivement supplanté le gaz manufacturé (gaz de ville), ceci grâce à la découverte de multiples gisements et la mise au point de méthodes de transport longue distance13.Toutefois il ne sera que très rarement utilisé à des fins d'éclairage, le gaz ayant été détrôné à partir de 1880 par l'électricité.
L'électricité
En 1878, lors de l'exposition universelle de Paris, plusieurs places et avenues furent dotées de "bougies Jablochkoff", en fait des lampes à arc électrique. La même année, Joseph Swan brevète en Angleterre la lampe à incandescence14.
Thomas Edison fonde la Edison Electric Light Company en 1879, après l'invention de Joseph Swan, dépose le brevet de la lampe électrique à base de filament en bambou du Japon sous faible voltage dans une ampoule de verre sous vide, après avoir testé 6 000 substances végétales envoyées chercher dans le monde entier, avec un budget de 40 000 dollars15,16,17,18.
À partir de 1880, le gaz d'éclairage cède progressivement place à l'électricité.
Les lampes à décharge
En 1901, Peter Cooper Hewitt invente la lampe à vapeur de mercure mais ce n'est qu'en 1932 que l'ère des lampes à vapeur de mercure sous haute pression commence véritablement.
General Electric Company propose une lampe totalement scellée à vapeur sèche, de 400 watts, destinée à remplacer les sources à incandescence de 1 000 watts, très utilisées pour l'éclairage des rues et des industries. Le succès de ces lampes sera fulgurant et, dès 1935, tous les producteurs majeurs de lampes (Siemens, GE, Osram, Philips, etc.) les proposeront à la vente.
En 1931, près d'Eindhoven (Pays-Bas), la première voirie non urbaine est éclairée à l'électricité19.
L'éclairage autonome
Depuis quelques années, le développement des énergies renouvelables a permis à l'éclairage public de s'autoalimenter. Des lampadaires solaires intégrant des panneaux photovoltaïques et des lampadaires hybrides intégrant des panneaux solaires et une petite éolienne ont ainsi vu le jour. Les lampadaires produisent ainsi toute l'énergie nécessaire à leur fonctionnement et ne nécessitent plus de couteux raccordement au réseau d'électricité.
Des réseaux locaux sont également testés. Ainsi, la ville espagnole, résidentielle, de Sant Fost de Campsentelles a initié un partenariat public privé qui a permis la construction sur une ancienne friche industrielle d'une centrale photovoltaïque dédiée à l'éclairage public de la commune20.
L'éclairage intelligent
Certaines villes ont fait le pari de tester et développer des éclairages dits « intelligents ».
Ainsi, la ville d'Oslo21 qui a retenu une technologie interactive de détection des véhicules, permettant d'éclairer la rue selon l'affluence, la luminosité ou d'autres paramètres définis par la ville.
Selon la compagnie de distribution d’électricité Hafslund ASA, en 2 à 3 ans, ce système contribuerait à une réduction de la consommation électrique de près de 70 % avec seulement 10 000 "lampadaires intelligents" sur les 62 000 que compte Oslo L'investissement est estimé à 6 millions d'euros et l’amortissement varie entre 5 et 8 ans. Le programme norvégien a séduit 11 autres pays européens, c'est la naissance du projet e-streetlight22 visant à déployer d'autres réseaux d’éclairage intelligents.
À Lyon dans le quartier Montchat, l'éclairage se déclenchera au passage d’un piéton ou d'un véhicule. 300 000 kWh seront économisés par an. Ce dispositif a déjà été experimenté dans d'autres arrondissement de la ville (5e, 6e et 9e)23.
Les designers de Philips ont par exemple proposé en 2008 le Light Blossom, un luminaire équipé de leds et de panneaux photovoltaïques capables de suivre le mouvement du soleil voire de se transformer en pale d'éoliennes en présence de vent24, et des systèmes plus sophistiqués de détection de personnes et/ou d'évènements pourraient bientôt peut-être permettre un éclairage de précision (avec analyse logicielle et capteur optique tels que ceux qui dans les appareils de photo modernes détectent les visages et corrigent l'éclairage en ajustant l'intensité du flash)25. Ainsi, un parking pourrait guider la voiture qui y entre en n'éclairant que les places vacantes, puis en accompagnant les personnes qui sortent de la voiture ou qui entrent dans le parking25.
Typologie
L'éclairage des voiries contemporain se définit par une typologie qui comporte :
- le typologie de la voirie (gabarit et caractéristiques des bâtiments, trottoirs, arbres, chaussées, mesure de la circulation, des commerces, des logements…)
- la disposition spatiale des points lumineux.
- les caractéristiques visuelles et techniques de tous les éléments de l'infrastructure : mâts ou consoles, luminaires, sources et miroirs, câbles, fixations, accessoires…
- des mesures de l'effet spatial selon des critères photométriques (mesures objectives et normes) et selon des appréciations subjectives (critères individuels, sociaux et culturels).
- un réseau d'alimentation, un système d'entretien, un système de gestion.
- le coût d'investissement et d'exploitation du système et de son infrastructure en amont.
Chaque époque urbanistique de chaque ville peut être caractérisée par un "éclairage standard", entendu comme la typologie la plus répandue, la plus économique.
Les voiries peuvent être répertoriées en réseaux sous-régionaux et une série de points singuliers et de zones d’aménagements particulières :
Réseaux sous-régionaux
Routes collectrices, réseau des routes de desserte, réseau de liaison locale, etc. Sur le réseau sous-régional, le critère photométrique le plus significatif pour quantifier et qualifier l’éclairage public de ces voiries est la luminance: niveau et uniformité.
Zone d'aménagement particulières
Dans les zones d'aménagement particulières, le critère photométrique le plus significatif est l’éclairement.
Interventions d'artistes
En plus de ces éclairages "standard", des zones particulières bénéficient d'un éclairage à caractère décoratif: par exemple les mises en lumière d’ouvrages et de sites remarquables par Yann Kersalé (Pont des Ardennes à Namur, Pont de Fragnée à Liège)19.
On note aussi des formes d’art public, les illuminations évoluant vers des interventions d’artistes (par exemple : « Land art » expérimenté dans l’espace nocturne ; l’œuvre de James Turrell).
En Belgique
Le réseau sous-régional (RSR) est divisé en plusieurs catégories27 :
- Routes collectrices (R.S.R.I.): Il s’agit de routes qui, en site urbain ou périurbain, sont destinées à drainer le trafic des quartiers spécifiquement réservés à l’habitat vers les routes de liaisons. Les aménagements doivent y favoriser la convivialité tout en ne négligeant pas l’écoulement harmonieux du trafic.
- Réseau des routes de desserte(R.S.R.II.): Il s’agit des rues de quartier pour lesquelles il est indispensable que la convivialité et l’accessibilité soient maximales, le cas extrême étant les zones 30 et les zones résidentielles, où la rue est complètement repensée en fonction de ces objectifs.
- Réseau de liaison locale(R.S.R.III.) Il s’agit essentiellement de routes de liaison entre villages et hameaux.
À Namur, pour l'éclairage urbain une distinction a été réalisée entre zones:
- zone d'éclairage de type urbain (intérieur ville): Console et luminaire de type "Design industriel 1920" avec lampe NaHP (sodium haute pression) de 150 ou de 250 W, donnant une lumière de teinte jaune clair. Embase en fonte de poteau urbain…
- zone d'éclairage de type accès à l'intérieur de la ville: Candélabres urbains à retreints d'une hauteur de 8 m, avec une ou deux consoles décoratives. Implantation réalisée, soit en berme centrale (2 luminaires), soit en unilatéral (1 luminaire), soit en bilatéral quinconce (équidistance de 25 à 35 m).
- zone d'éclairage de type périurbain d'accès à la ville: Poteau droit de 12,5 m de hauteur. Implantation unilatérale avec équidistance de 25 m entre les poteaux. Luminaire "type routier" avec lampe NaHP de 250 W donnant une lumière jaune clair.
- zone d'éclairage périurbain extérieur à la ville: Poteau droit de 10 m de hauteur. Implantation unilatérale avec équidistance de 35 m entre les poteaux. Luminaire "Moderne prismatique" double, avec lampe NaHP de 150 W donnant une lumière jaune clair19.
Dans les villes belges depuis les années 1970, l'éclairage standard représente :
- le plotage adaptée à tous les types d'espaces : ruelles, rues, avenues, autoroutes… en jouant sur la hauteur d'accrochage, la puissance ces sources, le nombre de pt lx… mais avec les mêmes caractéristiques d'ensemble et dans un même schéma photométrique, basé sur "la chaussée".
- des éclairages fixés tous les 30 m sous les corniches des maisons ou sur mâts, en recherchant des hauteurs les plus élevées possible, en général 9-12 m dans les rues de ville, 9 m en campagne, 9-15 m sur les grandes voiries urbaines ou autoroutières.
La disposition en plan la plus économique est unilatérale, les quinconces, vis-à-vis ou alignement centraux à double feux sont requis pour des espaces(largeur entre alignements) de plus de 12 m environ.
- des luminaires formés d'une coque portante opaque et d'une vasque transparente en général escamotable pour l'entretien du volume intérieur. Celui-ci comporte une source à décharge au sodium haute pression de 150 W en moyenne (50 à 400 W) centrée sur un miroir "routier" (distribution favorisant l'uniformité en voirie), et les auxiliaires électriques.
La forme, la transparence et la texture de la vasque influencent également la distribution de la lumière. La distribution lumineuse doit aussi tenir compte des ombres des mâts, consoles et accessoires (abat-jours…). In fine, elle permet de mesurer les facteurs d'éblouissement.
Gestion administrative et économique
En Europe, la mission d'éclairer les villes est généralement confiée au service des travaux des administrations communales, dont certaines se chargent d'instaurer des lampadaires entre d'autres, et pour les grandes voiries ou infrastructures, à des administrations des routes.
- Ces administrations travaillent rarement en régie et délèguent une part de leurs missions à des entreprises généralement de droit public.
- Ces entreprises sont, en Belgique par exemple, des intercommunales dont une part du capital relève du secteur de l'électricité, au même titre que leurs fournisseurs et sous-traitants.
Elles exercent, selon les cas, dans les domaines suivants :
- concevoir les éclairages urbains sur base d'impulsions générales (renforcer, mettre en lumière blanche…) des communes, ou sur base de projets précis (dans le cas de projets d'urbanisme, de travaux de voirie plus importants…)
- gérer l'exploitation, les pannes, les interventions d'urgence sur le parc d'éclairage
- financer le parc d'éclairage du domaine public.
Éclairage urbain
En France
Le premier éclairage public urbain au gaz d'éclairage est réalisé à Paris en 1816 par l'anglais Frédéric-Albert Winsor. Les premières réalisations, le Passage des Panoramas, l'éclairage du Luxembourg et le pourtour de l'Odéon susciteront dans la population parisienne autant d'approbation que de désapprobation, d'enthousiasme que de peurs, notamment quant au risque d'explosion des gazomètres28,29.
Winsor abandonne l'entreprise qui est reprise par un certain Pauwels30: La Compagnie française, comme elle est nommée prend son siège, Faubourg Poissonnière et fonctionne jusqu'en 1833, époque où elle est supprimée.
Louis XVIII, désireux de rattacher à son règne quelques grandes innovations, et voyant en France la décadence d'une industrie qui fleurit en Angleterre, investit personnellement dans une autre entreprise qui prend le titre de "Compagnie royale d'Éclairage par le Gaz". Par la suite, en 1822, Louis XVIII ordonne qu'on vende l'établissement, et les acquéreurs31 lui conservent son premier nom.
Dans la foulée une troisième société, la Société anglaise détenue par des anglais est autorisée. Trois sociétés sont en concurrence pour l'éclairage de Paris.
Après l'éclairage de l'Opéra, les événements se précipitent : premier éclairage public, place du Carrousel, en 1818, suivi en janvier 1819 par la rue de Rivoli. C’est à cette occasion qu’apparaissent les premiers candélabres, ou réverbères sur pied.
Peu de temps après, M.Pauwels, gérant de la Compagnie française d'éclairage par le gaz, qui avait participé à la construction de la première usine, fonde deux grandes usines à Paris. Manby et Wilson, directeurs de la Compagnie anglaise, en fondent une autre. Cinq autres établissements importants sont successivement formés par diverses compagnies. La fabrication et la consommation du gaz s'accroit ainsi rapidement et l'éclairage public est progressivement assuré par becs de gaz en remplacement des lanternes à huile. En même temps les particuliers, et surtout les propriétaires de magasins, recourent, en grand nombre, au nouveau système d'éclairage32.
En 1849: La majeure partie de l'industrie du gaz est détenue par des actionnaires anglais.
En 1855, un traité est passé à Paris, entre le préfet de la Seine et les compagnies diverses du gaz, dont la fusion en une seule compagnie est exigée. Ce traité fixe le prix du gaz, et règle d'une manière plus précise les qualités que doivent présenter le gaz, eu égard au pouvoir éclairant et à l'épuration.
En 1860, ces usines sont au nombre de sept, lesquelles, avec des forces de production différentes, concourent toutes à l'éclairage de Paris. Il suffira, pour donner une idée de l'importance de la production du gaz de l'éclairage à Paris, de dire qu'à la fin de 1869 la consommation de cette seule année dépassait cent-vingt-six millions de mètres cubes. Sur ce chiffre, l'éclairage de la voie publique seulement figurait pour plus de 16 millions de mètres cubes, alimentant plus de 31 000 becs de gaz, d'une consommation moyenne de 110 litres à l'heure environ. La longueur totale du réseau de la canalisation du sous-sol du nouveau Paris, dépasse 1 000 kilomètres.
Un nouveau traité est passé en 1861, avec la Compagnie parisienne, à l'époque de l'extension de Paris jusqu'à la ligne d'enceinte continue des fortifications. Ainsi concentrée en une seule et puissante administration générale, la Compagnie parisienne pour l'éclairage et le chauffage par le gaz augmente rapidement, et dans une proportion considérable, la force de production de ses usines, qui toutes, à l'époque de la fusion des compagnies, sont portées en dehors de l'enceinte de l'ancien Paris32.
Lors de l'Exposition universelle de 1878, à Paris, plusieurs places et avenues furent dotées de "bougies Jablochkoff", en fait des lampes à arc électrique. Cette expérience prometteuse fit se réunir plus d'un comité d'administration des nombreuses compagnies gazières qui existaient alors en Europe et ailleurs33.
En Belgique
Un essai public d'éclairage au gaz sous la direction d'un des frères Poncelet, fabricants d'acier, eut lieu à Liège en 1811 à la Société d'émulation; ce fait est constaté par un procès-verbal ; mais quoique fait avec succès, il n'y fut pas donné de suite.
En 1819, une société est créée qui devra assurer l'éclairage au gaz de la ville de Bruxelles. En 1825, Bruxelles est la première ville d’Europe éclairée au gaz34. Suivront dans l'ordre les villes de Gand, Liège, Namur, Charleroi, Verviers, Louvain, Courtrai.
À Seraing, John Cockerill, fait construire un gazomètre pour éclairer ses ateliers vers 1819. En 1931 - 1932, il crée la société Savgaz avec la société Favgaz, pour la distribution du gaz de cokerie. Cette société alimentait les installations d'Angleur, Jupille et Verviers de la société Savgaz qui distribuait elle-même le gaz dans ses 26 concessions. Elle fournit aussi en gaz les Usines à Tubes de la Meuse et les Cristalleries du Val-Saint-Lambert. La fourniture de gaz à la ville de Liège par la société Savegaz commence en . En 1836, Henri Orban-Rossius obtient la concession de Liège et de Verviers35.
En Algérie
Chlef est la première ville du pays à avoir introduit l’électricité en 1886 avant même Alger, oran, Constantine et Annaba, c'était grâce au maire d'Orléansville de l’époque (ancienne appellation de Chlef) Henri Fourrier qui se trouvant à paris en visite privée, avait pris contact avec son collègue et ami le maire de la commune de La Roche-sur-Foron (Haute-Savoie) qui lui a donné les renseignements nécessaires pour une éventuelle introduction de l’électricité à Orléansville. Fourrier contacte la compagnie Edison qui établit un projet en ce sens pour la commune d'Orléansville. Puis les entreprises françaises Dalloz et Ganstambide fournirent les plans et devis nécessaires. Le , la chute d’eau de Pontéba (l’actuelle Oum Drou, située à 5 km à l’est de Chlef) est concédée à la commune d’Orléansville pour réaliser l’objectif projeté et substituer l’éclairage des réverbères au gaz par l’éclairage électrique36.
Cette information est confirmée par un journal de l’époque, L’Avenir de Bel Abbès du qui notait ceci à la page 2 : «La petite sous-préfecture de Batna est en train de donner une leçon aux chefs-lieux. Dans quelques jours, Batna sera éclairée à l’électricité ; ce sera la première ville du département de Constantine dotée de cet éclairage, et la seconde de l’Algérie entière, Orléansville l’étant déjà.»37,36
Éclairage non urbain
En France
En France, la première initiative - en dehors de l'éclairage urbain - est celle du Conseil général des Bouches-du-Rhône qui finança en 1931 l'éclairage de 18 km sur la Nationale 8 entre Marseille et Aix-en-Provence, avec 400 lampes de 200 watts installées à 9 m de hauteur tous les 45 m. En , le premier tronçon de route (4,750 km) éclairé à l'aide de lampes au sodium est inauguré entre Paris et Versailles19.
Le CETE Ile-de-France a créé un groupe de travail Revêtement & Lumière associant des collectivités, des professions de la route et des éclairagistes (AFE38) pour étudier comment certains revêtements peuvent réfléchir la lumière et - avec des leds - diminuer la consommation électrique des éclairages routiers39,40; on avait estimé qu'économiser 20 à 30% était possible à résultat égal, mais ce sont jusqu'à de 63 % qui ont pu ainsi l'être par rapport à une solution classique selon un test fait à Limoges41.
En Belgique
Achevée en 1958 et reliant Bruxelles à Ostende, la première autoroute belge achevée ne bénéficiait d'aucun éclairage. Aujourd’hui, l’éclairage fait partie intégrante de la politique du Ministère de l'Équipement et des Transports concernant l’ensemble du réseau routier et son intégration dans le tissu urbain.
Les premières initiatives dans le domaine de l'éclairage public en Belgique furent prises à l'échelon communal. Les premières réalisations se situaient à Bruxelles : Théâtre de la Monnaie (1882), Place Charles Rogier (1884) puis Grand-Place (1885). Au niveau national, ce n'est qu'en 1928 qu'un « Service central de l'Électricité et de l'Electromécanique », aujourd'hui division de l'« Électricité, de l'Electromécanique, de l'Informatique et des Télécommunications » fut mis en place. Son rôle : coordonner les activités, études et travaux à charge de l'État dans les domaines de l'électricité et de l'électromécanique, avec une attention toute particulière aux équipements et à l'éclairage des infrastructures, ouvrages d'art et bâtiments publics.
La première route entièrement éclairée fut l'axe Bruxelles-Malines-Anvers (40 km). Cette route était à la fois la plus large et celle supportant le trafic le plus dense : en 1937, on y dénombrait jusqu'à 400 véhicules par heure à certains moments de la journée.
Lorsque la reconstruction du réseau routier fut achevée (1950), l'État s'investit de plus en plus dans la construction d'autoroutes et dans les problèmes de sécurité routière, décidant de se charger des installations de signalisation à feux aux carrefours dangereux. À partir de 1950, le nombre de véhicules mis en circulation en Belgique doubla tous les dix ans (passant de 558 000 à 1 200 000 en 1960 et à 2 400 000 en 1970). Si le trafic de nuit ne représentait que 25 % du total, il était responsable de 37 % des accidents et provoquait 55 % des tués.
En 1970, toutes les voies d'accès ou de dégagement des autoroutes étaient éclairées19.
Début XXIe siècle, mis à part le Luxembourg, la Belgique est l'un des rares États au monde à se permettre encore le luxe d'illuminer même une partie de son réseau routier la nuit. En Belgique ce sont 335 000 lampes42 qui s'allument la nuit sur les autoroutes et voies rapides. L'éclairage systématique des voies publiques en Belgique conduit à une pollution lumineuse particulièrement catastrophique (Quand l'astronaute belge Frank De Winne avait le mal du pays la nuit dans l'espace, il lui suffisait de chercher une zone particulièrement lumineuse sur la terre, a-t-il raconté un jour.)43
Depuis 2006, l'éclairage des autoroutes wallonnes est diminué d'une demi-heure par jour (allumage retardé de 15 minutes et extinction avancée de 15 minutes)44.
En 2007, le Gouvernement wallon a décidé d'instaurer le principe d’extinction de l’éclairage autoroutier entre 0 h 30 et 5 h 30 (à l'exception des échangeurs, des aires de repos et des bandes d’accès et de sorties des autoroutes pour une question de sécurité). Des travaux d’adaptation de certaines cabines électriques sont effectués pour que tout le réseau concerné soit éteint pour fin 2007 (tronçons autoroutiers des Provinces de Liège et de Luxembourg, de la Province de Namur, des Provinces du Hainaut et du Brabant wallon notamment). L'objectif de cette extinction partielle de l’éclairage : faire baisser de 25 % la consommation d’énergie, ce qui représente une économie de 1,7 million d’euros [citation nécessaire] pour la région, et diminuer de 7 200 tonnes l’émission annuelle de CO2[citation nécessaire]. Toutefois durant l'hiver 2010 on ralluma l'éclairage la nuit pour raison de sécurité45.
À la date du , la Flandre annonce que l'éclairage va être définitivement supprimé sur près de 50 % de ses autoroutes et voies rapides42. Les nouveaux tronçons y étaient déjà dépourvus d'éclairage depuis au moins 200446.
Feu de circulation routière
Législation
En France
Le Grenelle de l'environnement a introduit la notion de pollution lumineuse, et l'article 173 de la loi « Grenelle 2 » () renforce les conditions de fonctionnement des installations lumineuses, en introduisant dans le droit de l'environnement la prévention des nuisances lumineuses47, et un objectif d'économie d'énergie, en visant à réduire les émissions inutiles de lumière artificielle, sans nuire à la sécurité publique, la défense nationale ou la sûreté d'installations et d'ouvrages sensibles. Le droit français considère dorénavant comme nuisances lumineuses les dangers et troubles excessifs induits par les émissions de lumière artificielle ; définition renvoyant aussi à un décret en Conseil d'État, pour la puissance lumineuse totale, le type d'éclairage et d'implantation.
Les prescriptions techniques s'appliqueront après la date d'entrée en vigueur desdits arrêtés, mais pourront aussi concerner d'anciennes installations48. Un décret49 a précisé les conditions de contrôle de conformité Consuel. Il étend le champ d'application à toute installation, située en aval du point de raccordement qui seront donc soumises à un contrôle intégrant les prescriptions nouvelles issues de la loi Grenelle 2 intégrées dans le code de l’environnement50.
Le ministre de l'environnement pourra interdire ou limiter, temporairement ou de manière durable, certains types d'éclairage, sur tout ou partie du territoire ou accorder des dérogations (fêtes nationales et événements locaux exceptionnels, qui seront définis par arrêté préfectoral, et pour « les zones touristiques d'affluence exceptionnelle ou d'animation culturelle permanente » dans 41 communes).
Les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) et les installations nucléaires visées par la loi no 2006-686 seront exclues de ce dispositif51.
Le maire, en qualité d' agent de l'État, contrôle le respect des prescriptions52, sauf quand le préfet est compétent pour certaines installations communales. L'état contrôle certains équipements et quelques installations communales (au-delà d'une certaine puissance lumineuse totale), au titre d'une police administrative spéciale, en lien avec l'urbanisme commercial et la gestion des enseignes lumineuses.
Des sanctions administratives permettront des mises en demeure, des mesures conservatoires (aux frais de la personne mise en demeure), des suspensions (par arrêté) du fonctionnement des éclairages en cause, jusqu'à exécution des conditions imposées53.
Un arrêté de 54, précisé le par une circulaire ministérielle55 interdit (de 1 h à 7 h du matin, dès le ) l'éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels i.e. « accueillant des activités telles que le commerce, l'administration, les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé, l'action sociale les activités agricoles ou industrielles… »55. Cette seule mesure selon le ministère réduira « les conséquences sur les écosystèmes (perturbation des espèces) et sur la santé humaine (sommeil des riverains) » et économisera l'équivalent de la consommation annuelle d'électricité de 750 000 ménages, et l'émission de 250 000 tonnes de CO2, tout en économisant 200 millions d'euros d'électricité.
Coûts de l'éclairage public
En France
L'éclairage public, ainsi que la signalisation sont pris en charge par les collectivités (les communes essentiellement en France). L'investissement, l'entretien, les assurances sont une première source de coûts mais c'est le fonctionnement (factures d'électricité) qui compte surtout. Il est pour elles le second poste de dépense énergétique, derrière l'achat d'énergies destinées à chauffer et éclairer l'intérieur du patrimoine bâti dont elles ont la charge (21 milliards de kWh en 2005, soit 75 % la consommation d’énergie des communes).
La part de l'éclairage public augmente régulièrement depuis l'après-guerre. En 200556 1,5 milliard d’euros ont été dépensés pour éclairer (éclairage public principalement), chauffer et alimenter les matériels électriques du patrimoine communal, c'est 26 % de plus qu'en 2000, alors que l’accroissement des consommations s’élevait à 7,3 %. Des économies d'énergie57 semblent souvent faciles et rentables, sans perte d'efficacité ou sécurité.
L'ADEME a créé un outil de prédiagnostic de l’éclairage public à l’échelle d’une commune ou d’un quartier (outil dit OPEPA58), gratuitement mis à disposition des élus et techniciens des collectivités afin de pré-hiérarchiser les améliorations et économies énergétiques et financières en cas de rénovation. Il ne se substitue toutefois pas à un diagnostic plus complet, nécessaire avant toute rénovation (pour cela, l'Ademe propose aussi un cahier des charges type59)58. Cet outil permet de produire des indicateurs de performance éventuellement sous forme d’étiquette énergie (si l'efficience énergétique en W/lux, efficience énergétique surfacique en W/lux/m2 et la performance énergétique de l’installation en kWh/m2/an sont renseignées)58.
Il oriente vers des rénovations possibles sur la base de paramètres tels que consommation, durée annuelle de fonctionnement, fréquence indicative de changement des lampes, puissance souscrite... Il permet d'approcher le coût d’exploitation et propose quatre scénarios d'ambition croissante passant 1) par l'extinction nocturne aux heures creuses, 2) des sources lumineuses alternatives, 3) le remplacement du luminaire pour un matériel plus efficient ou 4), le remplacement complet avec module de gradation ou de bi-puissance, chaque scénario étant présenté en termes de coût, de retour sur investissement et au vu des indicateurs de performance, avec possibilité dans chaque cas d'ajuster les variables : horaires d'extinction, prix, puissance des sources58.
L'éclairage public ou publicitaire a aussi un coût environnemental, en étant sources de pollution lumineuse et de nuisances lumineuses, pour la première fois explicitement prises en compte par la loi avec le Grenelle de l'environnement.
Pour des raisons économiques et de sécurité, les autoroutes françaises ne sont pas éclairées, sauf certains tronçons urbains ou accidentogènes, comme l'A16 à proximité de Calais. Cependant, les coûts restent très élevés, d'où la présence de nombreux lampadaires éteints sur les axes périurbains, où l'État a décidé de stopper leur fonctionnement.
Pollution
Cout énergétique
Les anciens systèmes d'éclairage consomment aussi beaucoup plus d'énergie. Un luminaire au sodium à basse pression consomme ainsi environ 3 fois moins d'énergie que les anciens luminaires à vapeur de mercure. En France, dans le budget d'une commune, l'éclairage public représente 23 % de la facture globale d'énergie et 38 % de la facture d'électricité (enquête ADEME)43.
Pollution lumineuse
Certains modèles de luminaire envoient jusqu'à 50 % de leur lumière en direction du ciel. Cette lumière dirigée vers le haut est inutile, perdue et constitue la principale cause de la pollution lumineuse.
La pollution lumineuse a des effets négatifs significatifs sur la faune et la flore, au point qu'on la suspecte d'être au moins partiellement responsable de la régression, voire de la disparition d'un certain nombre d'espèces sur tout ou partie de leur aire potentielle de répartition.
Les insectes sont attirés par les sources lumineuses, jusqu'à une distance de plus de 500 m. On calcule qu'en saison estivale, il meurt environ 150 insectes par nuit sur chaque lampe routière. La mort de dizaines de milliards d'insectes à cause des systèmes d'éclairage mal conçus entraîne non seulement des problèmes liés à la biodiversité des insectes, mais provoque même des problèmes indirects à tout l'écosystème, que ce soit aux plantes et aux autres animaux:
- La luciole, dont les vols nuptiaux brillent dans le ciel, est en voie d'extinction : la luminosité ambiante éclipse les signaux lumineux du coléoptère aux yeux des femelles et l'empêche de se reproduire.
- Les salamandres et les grenouilles se raréfient. Elles réduisent leurs mouvements et leurs chasses lors des nuits de Pleine Lune pour éviter les prédateurs, mais l'éclairage public rend les nuits brillantes en permanence et fragilise les espèces…
- Environ 2/3 des oiseaux migrateurs se déplacent de nuit. Pour s'orienter, ils utilisent même les étoiles. À proximité de sources de lumière artificielle, deux types de réactions sont observés : attraction ou effraiement. Dans les deux cas une modification importante de leur trajectoire provoque des erreurs d'orientation43.
Luminaires à proscrire
Si, à distance,l'ampoule lumineuse d'un luminaire est visible, c'est qu'il s'agit d'un mauvais éclairage. Avec un bon éclairage, seul le sol éclairé est visible et non l'ampoule brillante. L'éblouissement se produit lorsque la lumière est envoyée directement dans les yeux. Il entrave la vision des piétons et des conducteurs (un peu comme quand on croise une voiture qui a laissé ses feux de route). En illuminant directement les yeux, il limite leur capacité à s'adapter à l'obscurité, rendant ainsi les zones d'ombre dangereuses.
Normalement, on ne devrait pas voir directement la lumière d'un lampadaire lorsque l'on se tient à une distance supérieure à trois fois la hauteur du poteau. L'angle sous lequel on aperçoit directement la source lumineuse sous le capot réflecteur ne devrait jamais excéder 70° par rapport au nadir.
Certains types de lampadaires, les globes lumineux en particulier, sont d'importants pollueurs. Il est facile de constater que plus de 50 % de la lumière émise par ces luminaires de type « boule » est perdue et ne sert qu'à éclairer le ciel. Par contre, si le globe était muni d'une calotte réfléchissante en aluminium, tel un bonnet, l'éclairage au sol serait fortement amélioré tout en minimisant la pollution lumineuse43.
Réduction des éclairages
Rond-point équipé d'une signalisation au sol rétroréfléchissante. Il s'agit d'un exemple de dispositif pouvant remplacer l'éclairage électrique de nuit. Il peut être complété par un éclairage asservi à un détecteur de présence, pour les piétons.
Dans un certain nombre de cas, il est possible de réduire les éclairages publics sans remettre en cause la sécurité des passants et des usagers des transports.
Ainsi, des dispositifs rétroréfléchissants (catadioptres), c'est-à-dire renvoyant vers l'émetteur (mobile ou non) la lumière reçue favorisent la visibilité sans rendre nécessaire l'utilisation de lumières supplémentaires. Ces systèmes sont adaptés aux besoins de signalisation d'objets (bordures de trottoirs, piquets, poteaux, pieds de panneaux, rambarde de sécurité, pieds de ronds points, d'axes ou passages ou situations dangereuses, etc.), ils ne sont pas éblouissants, discrets de jour, peu onéreux et permettent de renvoyer la lumière dans diverses couleurs. Dans les pays où la neige est abondante, ils peuvent être fixés en hauteur sur des piquets.
Des éclairages modulables en fonction des risques peuvent être utilisés, par exemple des points lumineux (par exemple conçus à l'aide de fibres optiques) de faible intensité guidant les voitures au lieu d’éclairer directement le sol.
Les bandes de métal, tissus ou plastique rétroréfléchissant fixées sur les vêtements, chaussures et cartables améliorent aussi grandement la sécurité des enfants, du personnel affecté aux travaux publics ou à la surveillance des routes, voies ferrées, aéroports, canaux ou autres installations à risque. Au-delà des sujets à risque, ces dispositifs peuvent contribuer à protéger tous les objets et toutes les personnes exposés à des véhicules circulant de nuit et munis de phares. Des couleurs fluorescentes sont parfois utilisées (surtout utiles le jour).
La prise en compte des préoccupations environnementales fait l'objet de travaux de recherches. Un groupe d'ornithologues travaille sur ce thème à Toronto. Aux États-Unis, un projet d'illumination de pont à Los Angeles a ainsi été complètement revu après évaluation environnementale.
Polémique
En France, en Août 2009, la Direction Interdépartementale des Routes d'Île-de-France (DIRIF) décide de couper l'éclairage public sur une partie du réseau routier national dont elle a la charge pour des raisons de réduction de pollution lumineuse, d'émission de CO2 et en déclarant que « Dans le contexte du réseau d'IdF, les études convergent pour estimer que la présence d'éclairage n'a pas d'impact sur la sécurité des voies ». Les CRS d'IdF et le syndicat de police UNSA signifient leur profond désaccord, tant pour la sécurité des CRS que pour celle des usagers, en faisant leurs comptes: Sur les secteurs autoroutiers franciliens non éclairés cent vingt accidents mortels sont répertoriés entre 2010 et 2012 et seulement 48 en zone nuit éclairée sur la même période60.
Notes et références
- Sophie Reculin, "Le règne de la nuit désormais va finir". L'invention et la diffusion de l'éclairage public dans le royaume de France (1697-1789), thèse de doctorat en Histoire, Université Lille 3, 2017, p. 26.
- Ammien Marcellin, Livre XIV, I, 9.
- Revue du Breton, 1836 (Livre numérique Google [archive]).
- Sûreté de la ville de Paris [archive]: le sujet est l’établissement de l’éclairage public et d’une garde sous les ordres d’un lieutenant de police (1667) destinés à mettre fin à l’insécurité qui régnait dans la ville de Paris dès la nuit tombée. Le premier lieutenant de police s’est particulièrement illustré : Gabriel Nicolas de la Reynie, qui fut en fonction pendant trente ans entre 1667 et 1697. sur le site galeriedesglaces-versailles.fr [archive].
- La ville de Paris, personnifiée par une femme debout, tenant une lanterne rayonnante et une bourse ; à l’exergue : M. DC. LXVIIII. LOUIS XIV : la sûreté et la netteté de Paris [archive].
- Sophie Reculin, "Le règne de la nuit désormais va finir". L'invention et la diffusion de l'éclairage public dans le royaume de France (1697-1789), thèse de doctorat en Histoire, Université Lille 3, 2017, p. 40.
- Sophie Reculin, "Le règne de la nuit désormais va finir". L'invention et la diffusion de l'éclairage public dans le royaume de France (1697-1789), thèse de doctorat en Histoire, Université Lille 3, 2017, p. 44-45.
- Jacques-Antoine Dulaure. Histoire physique, civile et morale de Paris: depuis les premiers temps historiques jusqu'à nos jour. Guillaume et compagnie, 1829 Livre numérique Google [archive].
- Les lanternes avaient existé jusqu'en 1766. À cette époque, le sieur Bailly entreprit d'y substituer des réverbères. Déjà, au mois d'avril de cette année, près de la moitié des rues étaient éclairées par des réverbères de sa façon, lorsque le bureau de la ville préféra les modèles du sieur Bourgeois de Chateaublanc, qui, avec plus d'économie, rendaient plus de lumière. Ce dernier entrepreneur se chargea de pourvoir la capitale de trois mille cinq cents réverbères, alimentant sept mille becs de lumière. Le 30 juin 1769, le sieur Bourgeois fut chargé de l'entreprise de l'illumination de Paris pendant vingt ans. Dans "Les industriels métiers et professions en France". Émile de La Bédollière Janet, 1842.
- British Gas Academy [archive].
- L'industrie du gaz en Europe aux XIXe et XXe siècle : l'innovation entre marchés privés et collectivités publiques Peter Lang, 2005 Livre numérique Google [archive].
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- Protégeons la beauté du ciel nocturne [archive] sur un site de ULG
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- G.T., « Des autoroutes moins éclairées » [archive], sur www.lalibre.be (consulté le )
- Article L. 583-1 du Code de l'environnement, et Loi Grenelle II
- Les arrêtés ministériels cités au 1° du I de l'article L. 583-2 - pourront prévoir les délais et les conditions dans lesquels ces prescriptions techniques s'appliquent aux installations antérieures
- Décret° 2010-301
- Voir notamment les articles L 583-1 à L 583-5 et R 583-1 à R 583-7 du Code de l'Environnement
- Article L. 583-4 du Code de l'Environnement
- article L. 583-2
- Alexandre Vigoureux, Retour liste de résultats Nouvelle recherche 13/12/2010 no 2057 Rubrique Juridique / Droit pratique - p. 61 Sommaire (91) intra éclairage public Le cadre de la prévention des nuisances lumineuses [archive], La Gazette des communes, 2010/12/13
- Arrêté du 25 janvier 2013 relatif à l’éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels afin de limiter les nuisances lumineuses et les consommations d’énergie
- Circulaire du 5 juin 2013 relative à l’éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels afin de limiter les nuisances lumineuses et les consommations d’énergie [archive] ; NOR:DEVP1314507C
- Source : Equête Énergie et patrimoine communal (ADEME/EdF GdF), 2006
- G. Togni. Éclairage public efficace. Modèle de cahier des charges pour les communes. SAFE - Agence Suisse pour l’Efficacité Énergétique, septembre 2006
- Présentation de l'Outil OPEPA [archive] (Ademe), et accès à l'outil [archive], consulté 2015-03-16
- Page DIAGADEME [archive], sur le site de l'Ademe
- source
Lumières en Dauphiné ; les Michel-Villaz père et fils pionniers de l'éclairage électrique en France 1883-1947 par J P Michel-Villaz éditions Dire l'entreprise. C'est l'histoire de Beaurepaire en Isère l'une des toutes premières communes de France à s'être dotée d'un éclairage public à l'électricité
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Réseau
Exemple de réseau reliant des individus
Exemple de réseau informatique
En premier ressort, un réseau désigne au sens concret « un ensemble de lignes entrelacées » et, au figuré « un ensemble de relations ».
Par extension, il désigne un ensemble interconnecté, fait de composants et de leurs inter-relations, autorisant la circulation en mode continu ou discontinu de flux (eau, air, huile…) ou d'éléments finis (marchandises, informations, personnes…).
Le réseau peut être « matériel » (comme le réseau électrique, le réseau routier, le réseau sanguin ou le réseau lymphatique), « immatériel » (comme le réseau social), « abstrait, symbolique ou normalisé » (comme le réseau de tâches de la méthode PERT).
Étymologie et définition
L'étymologie du mot remonte au latin « retiolus » diminutif de retis qui signifie « filet ». Le terme proche de « reticulum » signifiant « petit filet » a donné le substantif « réticule » et les adjectifs « réticulé » et « réticulaire », caractérisant les objets structurés en forme de « filet », comme le sont notamment les réseaux.
Le mot « réseau » est apparu pour la première fois dans la langue française sous la forme resel, au XIIe siècle. Employé dans un premier temps, dans les domaines du textile, de la biologie, du génie militaire, des fortifications, de la topographie et de l'économie géographique, le terme réseau manifeste surtout sa vitalité à partir du XIXe siècle. On le retrouve, actuellement, notamment dans les domaines du transport, de la communication, des infrastructures, de l'industrie et des services1.
Le réseau se définit comme une « trame ou une structure composée d'éléments ou de points, souvent qualifiés de nœuds ou de sommets, reliés entre eux par des liens ou liaisons, assurant leur interconnexion ou leur interaction et dont les variations obéissent à certaines règles de fonctionnement »2.
Domaines d'utilisation
Les domaines d'utilisation du concept de réseau sont extrêmement nombreux et diversifiés. On retrouve cette notion de réseau dans les sciences humaines et sociales (relations entre les personnes), en économie et en management (relations entre les organisations et les acteurs économiques), en informatique et dans les télécommunications (interconnexion d'équipements), en biologie, en mathématiques (avec en particulier la théorie des graphes), dans toutes les autres sciences dures (cristallographie (réseau de Bravais), informatique théorique, électricité, optique…), en géographie, dans les transports. La notion de réseau est également essentielle dans la gestion urbaine, notamment l'acheminement de l'eau potable et l'évacuation des eaux usées.
Science des réseaux
Théorie des réseaux
Alors que la théorie des graphes englobe les résultats fondamentaux sur les graphes (graphe orienté et graphe non orienté), la théorie des réseaux, dont l'étude est la diktyologie, s'intéresse aux graphes présents dans le monde réel.
Rétistique
La « rétistique » est un néologisme créé par Gabriel Dupuy en 1991 pour développer une vision réticulaire de l'espace et son aménagement3. Cette « pensée-réseau » met en avant l'idée du réseau « comme concept et non comme objet » rendant compte d'une nouvelle organisation de l'espace loin d'être surfacique et statique, mais plutôt interconnectée et interdépendante.
Fondamentalement l'étude des réseaux et de ses concepts sont décrits par une science : la rétistique. L'ensemble des notions caractérisant le concept de réseaux, peut être décliné selon différentes représentations :
- représentation dans l'espace-temps d'une réalité logique : le réseau est une forme ou structure particulièrement pertinente pour décrire à la fois la structure et le fonctionnement d'un ensemble où règne une division ou une répartition des tâches et des rôles . Ainsi l'organisation du vivant ou celle des organismes où les composants-organes ou acteurs coopèrent au service d'une finalité ;
- représentation du caractère systémique : l'emploi d'une description sous forme logique facilite la compréhension des interactions réciproques unissant les composants concernés. La causalité, la hiérarchie et la fréquence des relations constatées dans et par le réseau donnent la mesure de sa cohérence et de sa consistance ;
- émergence et compréhension de fonctions spécifiques au réseau : le fait d'être en réseau peut induire une fonction que ses sous-parties ne possèdent pas. On qualifie d'émergence le processus d'apparition de cette fonction . Ainsi la conscience - par exemple - serait l'émergence du réseau neuronal.
Vulnérabilités spécifiques
Selon sa nature, sa robustesse et sa résilience un réseau est plus ou moins vulnérable aux défaillances de certaines de ses parties. Certains réseaux comme l'Internet ont été construits pour contourner ce risque, mais se trouvent néanmoins confrontés à une vulnérabilité informatique.
Selon le degré de dépendance de la population et de l'économie aux grands réseaux centralisés, une « vulnérabilité aval » se crée, devenue particulièrement forte dans le cas des réseaux de distribution de l'énergie, de communication et de transport, qui accroissent en parallèle et synergiement leur vulnérabilité aux risques de coupure ou défaillance de ces mêmes réseaux4.
Les autorités et gestionnaires de risques s'intéressent donc particulièrement aux vulnérabilités des réseaux de transport de gaz, d'électricité, de biens, de personnes, d'information, et depuis peu aux réseaux écologiques (et aux services écosystémiques qui en dépendent), qui forment un ensemble complexe d'infrastructures vitales pour le tissu socio-économique et les sociétés humaines. Le degré de vulnérabilité de ces réseaux, face aux catastrophes naturelles ou technologiques notamment ou à d'autres risques (pandémie, malveillance, etc.) peut être atténué par la prospective et une culture de gestion du risque et de crise. Avec le dérèglement climatique, les risques d'inondations, tempêtes, canicules, submersion marine, etc. pourraient évoluer.
En France, l'État, ses services déconcentrés, avec l'Institut pour la Maîtrise des Risques (IMdR) et l’Association Française de Prévention des Catastrophes Naturelles (AFPCN) ont confié à un groupe de travail commun la responsabilité de proposer des actions préventives à mettre en œuvre pour réduire cette vulnérabilité et augmenter la résilience des grands réseaux nationaux note 1.
Un travail conduit de 2009 et 2012 a abouti à une méthode d'études de risques naturels qui « ne met pas au centre de l’étude les lacunes techniques et les moyens matériels pour y [sic] pallier mais s’intéresse au comportement des différents acteurs impliqués (gestionnaires des réseaux, usagers, pouvoirs publics,…) ». Après avoir étudié la différence des réponses et moyens réels développés face au risque, en les comparant aux moyens et réponses attendus, pour chaque groupe d’acteurs à enjeux, et listés « les défaillances dans le comportement des acteurs et dans la mise en œuvre des moyens mis à leur disposition. La méthode propose alors la mise en œuvre d’actions préventives ». Ces dernières sont des propositions d’aménagement des réseaux et d'implication des acteurs concernés (« dans leur comportement individuels et relationnels »). Il s'agit de mieux anticiper pour être prêt quand il devient nécessaire de protéger les personnes et les biens, de gérer la crise et d'en sortir dans les meilleures conditions. Les retours d'expérience servent à affiner les recommandations faites aux acteurs concernés.
Ainsi, les opérateurs de réseaux sont invités à coordination la transmission des informations en privilégiant les circuits courts ; l'État et les collectivités sont invités à faire une « analyse critique de l’arsenal réglementaire et procédural » et les services départementaux d’incendie et de secours à diversifier leurs réseaux d’information et à hiérarchiser leurs missions. Les agents économiquesnote 2 sont invités à réduire le « déni face aux risques » et à mieux s'assurer contre le risque. Les établissements sensibles devraient privilégier les « dispositifs de protection mobiles, amovibles et simples à mettre en œuvre ».
Les réseaux sociaux qui ont pris une importance nouvelle avec l'informatique et l'internet sont invités à restaurer une culture du risque et à encourager à « rendre les logements et l’accès (raccordement) aux réseaux moins vulnérables ». Les acteurs fédérateurs tels qu'autorités de régulation, fédérations professionnelles, bureaux d’études et acteurs de la recherche sont invités à se mobiliser, en développant la culture de gestion de crise, avec des exercices, des simulations des PCS[Quoi ?] et PCA[Quoi ?] de qualité s'appuyant sur des scénarios crédibles. Pour diminuer la vulnérabilité économique individuelle et collective, il faudrait aussi internaliser dans les études économiques « tous les coûts liés à l’interruption des réseaux (économiques, impacts santé et sociaux, impacts environnementaux) ». Faciliter la communication entre acteurs permettrait de « renforcer l’influence de collectivités locales qui souvent ne contrôlent pas les réseaux alors qu’elles sont autorités concédantes »5.
Face à une même catastrophe, et selon les zones géographiques touchées, le temps et les coûts nécessaire à la résilience varient pour chaque réseau. Par exemple, six jours et demi ont suffi à ramener l’électricité à Kobé après le séisme du , alors qu'il a fallu beaucoup plus de temps pour restaurer les ponts, ports aéroports et routes4. La centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, touchée par le « Genpatsu-shinsai » (dénomination en japonais d'un accident majeur, autrefois jugé hautement improbable conjuguant un accident nucléaire majeur, un tsunami et un tremblement de terre6) de 2011 ne sera sans doute jamais réparée.
Egalement, les réseaux techniques occupent une place centrale dans la gestion des villes. Le niveau de dépendance des milieux urbains aux réseaux est tel que le moindre incident peut paralyser un quartier voire une ville dans on entiereté pendant des heures. Par exemple, les lignes de metro de la RATP, notamment les lignes les plus fréquentées, lorsqu'elles sont affectées par un incident, rendent les déplacements et la mobilité beaucoup plus complexe. Ceci permet d'aborder une des problématiques des réseaux : la dépendance de nos sociétés à ces derniers et leur impact dans nos quotidiens lorsque ces derniers ne fonctionnent plus.
Notes et références
Notes
- ou supranationaux, pour la distribution de l'énergie et les transports par exemple
Références
- V. Marx, La dimension collective des réseaux de distribution, Th. Montpellier I, 2008, n° 1, P. 3.
- F. Ost et M. van de Kerchove, De la pyramide au réseau ? Pour une théorie dialectique du droit, Publication des Facultés universitaires Saint Louis, n° 14, Bruxelles, 2002, p. 24.
- « Ville de la connaissance et terreau numérique, le cas de Montpellier » in Networks and communication studies, 2012, Vol 26, no 3-4, p. 275-306
- Vulnérabilité d'un réseau Risques liés aux réseaux, vulnérabilités associées [archive], cours universitaire, UVED, consulté 2015-06-13
- « Note de synthèse du travail IMdR-AFPCN « Vulnérabilité des réseaux et catastrophes naturelles » » [archive] [PDF]
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
- FLUX (Cahiers scientifiques internationaux Réseaux et Territoires) est une revue pluridisciplinaire d’aménagement publiant traitant des réseaux techniques (transports, eau, assainissement, énergie, télécommunications, etc.) et leurs relations avec les territoires qu’ils irriguent ou desservent. (77 numéros en ligne en 2012 avec Persée, soit 855 contributions publiée entre 1985 et 2010 [archive])
- Pierre Musso, Critique des réseaux, PUF,
- Pierre Musso, Réseaux et société, PUF,
- Manuel Castells, L'Ère de l'information, vol. 1, La Société en réseaux, Fayard, 1998 (réédité en 2001)
Articles connexes
Lien externe
Piscine
Une piscine est un bassin artificiel, étanche, rempli d'eau et dont les dimensions permettent à un être humain de s'y plonger au moins partiellement. Une piscine se différencie d'une cuve ou d'une baignade par ses équipements de filtration (pompe, filtre…). Il existe différents types de piscine dont les caractéristiques varient en fonction de leurs destinations (piscine privée, piscine privée à usage collectif, piscine publique) et de leur usage (piscine familiale, piscine de loisir, piscine thérapeutique, piscine d'entraînement sportif, piscine de plongée, aussi appelée « fosse à plongée »…). Les piscines servent à la détente, la socialisation, le jeu, le sport (natation course, plongée, water-polo), et l'apparat (décoratif).
Un bassin du parc aquatique du Ludolac à
Vesoul.
Étymologie
Du latin piscina1 (« vivier ») dérivé du mot piscis2 (« poisson »), le terme piscine adopte, depuis 1865, le sens de bassin pour activités humaines.
Histoire et perspectives
Les types de piscines
Piscines publiques
Les piscines publiques sont composées d'un ou plusieurs bassins et leur accès est le plus souvent payant.
- Les piscines publiques, couvertes, en France, comportent, en général, un bassin de 25 mètres de longueur pour une largeur comprise entre 10 m et 20 mètres ;
- Une piscine olympique est un bassin de 50 mètres de longueur par 25 mètres de large, qui peut servir pour les compétitions internationales, notamment les Jeux olympiques ; son volume est d'environ 3 000 m3.
En France, les piscines publiques sont surveillées par des maîtres-nageurs sauveteurs, qui assurent la sécurité des piscines et sont compétents pour le sauvetage aquatique.
Piscines privées
Piscine privée dans une villa des environs de
Mexico.
Les piscines privées sont des piscines dont l'usage est dit « familial », c'est-à-dire qu'elles ne sont pas amenées à recevoir du public. On distingue les piscines privées des piscines privées à usage collectif (piscine d'hôtel, de chambre d'hôte, de campings, etc.) qui sont destinées à accueillir du public. Ces dernières doivent respecter les mêmes normes DDASS que les piscines publiques.
Les piscines privées dépassent rarement 12 × 6 mètres, bien que les dimensions ne dépendent que de la volonté du maître d'ouvrage. Les piscines maçonnées, en béton armé ou en gunite (telles que la piscine d'Algarrobo) n'ont pas de limite de dimensions. Les piscines préfabriqués ont par définition un nombre fini de forme et souffrent de limites dans les dimensions (transport exceptionnel ou par hélicoptère pour les piscines coques, dimensions hors limite pour le liner). Le plus souvent, elles sont enterrées3, mais peuvent être hors sol (souvent de dimensions plus réduites4 : 7 × 3 m ou 6 × 4 m). De nos jours, elles ont souvent une profondeur variant entre 1,00 et 1,60 mètre alors que les piscines plus anciennes ont des profondeurs plus importantes (de 1,80 m en moyenne)5.
Les coûts d'acquisition ont globalement baissé depuis le début des années 1980 avec le développement des produits d'entrée de gamme comme les piscines en kit, mais de manière générale, la propriété d'une piscine est un signe extérieur de richesse (en raison du coût d'installation elle-même, des équipements (chauffage, traitement d'eau, type filet de sécurité ou abris, de l'entretien, et du traitement de l'eau). Les piscines en kit sont composées de panneaux modulaires en divers matériaux recouverts par un liner. Ce dernier est une bâche étanche plaquée contre le fond et les parois par le poids de l'eau. Il doit généralement être changé au bout d'une dizaine d'années, ce qui induit alors un coût non négligeable.
Avec 24 % du parc en France (en 2012), la région Provence-Alpes-Côte d'Azur est la première de France pour les piscines privées4.
Les techniques de piscines
Il existe plusieurs façons d'installer ou de construire une piscine selon l'usage et la destination du projet. On peut distinguer les piscines dites hors-sol, et les piscines enterrées. Le choix s'effectue en fonction des problématiques d'accès pour les engins de chantier pour le terrassement, et la construction (camion toupie, benne, pelleteuse…), et des coûts de fabrication.
Les structures de piscine
Les piscines hors-sol
Les piscines hors-sol sont des bassins posés à même le sol, sans terrassement particulier, sur un terrain préparé (sable, géotextile, dalle de béton…). Ces piscines peuvent également être enterrées, mais avec une faible durabilité. Elles existent sous deux formes :
- Piscine hors sol autoportante : piscine équipé d'un boudin gonflé d'air en partie haute du bassin et dont le liner en forme de tore permet l'ensemble de tenir par lui-même. Généralement de forme circulaire ou ovoïdes, il existe cependant des piscines autoportantes rectangulaires avec un renfort sur la grande longueur ;
- Piscine hors sol à support : piscine à support bois ou métallique sur lequel est fixé un liner attaché en partie haute du bassin. Le support donne la forme et la résistance de la piscine, le liner assure l'étanchéité du bassin.
Les piscines enterrées préfabriquées
- Coque polyester : sont des structures légères et étanches, fabriquées en usines et prêtes à être installées. Technique originellement conçu pour les toits de par leur légèreté, il est possible de les enterrer moyennant une protection importante contre les poussées du sol. Elles sont déclinées sous plusieurs formes, leurs dimensions demeurant toutefois limitées en largeur en raison des impératifs liés à leur transport par la route (hauteur des ponts et tunnels souvent limitée à 4,30 mètres) ;
- Piscine modulaire : souvent composée d'un kit comprenant des panneaux, de la visserie et un liner d'étanchéité. Sur une dalle béton saine, les panneaux (acier galvanisés, plastique, bois…) sont assemblés entre eux afin de créer un support. L'imperméabilité est assurée par un liner PVC ou plus rarement par un liner dit membrane armé, soudé sur place.
Les piscines enterrées construites
Les piscines maçonnées en béton, du type : « agglo, banché, projeté, coulé ou vibré » sont des structures résistante6 pouvant recevoir différents types de revêtement.
- Piscine maçonnée : existent généralement selon deux procédés :
- les piscines en maçonneries (agglos creux collés par le bas) qui doivent recevoir un liner comme étanchéité ;
- les piscines en bloc à bancher7 (agglos de béton remplis de béton) permet de réaliser une structure résistante8, pouvant recevoir un carrelage ou enduit de finition après étanchéité. Il existe aussi des agglos en polyester à bancher qui pourront recevoir un liner en finition.
- Piscine béton armé : se dit d'une piscine construite selon les règles de construction béton armé ou encore banché, coulé et/ou vibré. La réalisation d'une piscine B.A. nécessite plus d'études pour le calcul, la pose et la structure des fers ;
- Piscine béton armé monobloc : généralement en gunite ou béton projeté. Ce dernier permet de réaliser une structure monobloc de haute résistante9.
Comparaison des types de structures8,10,11
Type de structure | Installation | Monobloc | Résistance
(en psi)
| Forme
libre
| Coût
d’acquisition
|
Piscines hors sol autoportante |
Particulier |
Non |
Faible |
Non |
Faible |
Piscines hors sol modulaire |
Particulier |
Non |
Faible |
Non |
Faible |
Coque polyester |
Professionnelle et particulier |
Oui |
500 |
Non |
Moyen |
Panneaux modulaires |
Professionnelle et particulier |
Non |
1000 |
Non |
Moyen |
Béton maçonné |
Particulier |
Non |
1500 |
Oui |
Moyen |
Béton banché |
Professionnelle |
Non |
2500-4000 |
Oui |
Élevé |
Béton projeté |
Professionnelle |
Oui |
4500-9000 |
Oui |
Élevé |
Les revêtements de piscine
Il existe différents types de revêtements de piscine en fonction du type de structure :
- Liner : membrane en PVC, le liner est une bâche préfabriquée aux dimensions exactes de la piscine, permettant d'en assurer l'étanchéité. Le liner a une épaisseur variant de 0,75 à 1,5 mm ;
- Membrane armée : dérivée du liner, la membrane armée se présente en rouleau. Elle est découpée sur place et assemblé directement aux caractéristiques de la piscine ;
- Polyester : généralement composé d'un primaire d'accrochage, d'une couche de fibre de verre collée à la résine et d'une couche de finition ;
- Peinture : peinture spécialement conçue pour l'immersion, à renouveler tous les 1 à 2 ans ;
- Carrelage : généralement en pâte de verre de 2,5 × 2,5 cm (mais d'autres dimensions sont disponibles), le carrelage est un des revêtements les plus utilisés ;
- Enrobé : aussi appelé pebble, les enrobés sont des revêtements dont le grain est apparent ;
- Enduits : les enduits sont constitués d'un liant (ciment), d’agrégats de différentes granulométrie (poudre de marbre, cristaux de marbre, quartz, etc.) et d'adjuvants (plastifiants et/ou durcisseurs).
Compatibilité des revêtements en fonction de la structure du bassin8
Type de structure | Indépendant du support | Dépendant du support |
Liner | Membrane
armé
| Polyester | Peinture | Carrelage | Enrobé | Enduits |
Piscines hors sol autoportante |
Non |
Non |
Non |
Non |
Non |
Non |
Non |
Piscines hors sol modulaire |
Oui |
Non |
Non |
Non |
Non |
Non |
Non |
Coque polyester |
Non |
Non |
Non |
Non |
Non |
Non |
Non |
Panneaux modulaires |
Oui |
Oui |
Oui |
Non |
Non |
Non |
Non |
Béton maçonné |
Oui |
Oui |
Oui |
Non |
Non |
Non |
Non |
Béton banché |
Oui |
Oui |
Oui |
Non |
Non |
Non |
Non |
Béton projeté |
Non |
Oui |
Oui |
Oui |
Oui |
Oui |
Oui |
Dénominations particulières
Il existe des dénominations spécifiques caractérisant des types de piscine :
- Piscine de mer : au début du XXe siècle, particulièrement en Australie, des piscines de mer furent construites, le plus souvent sur des promontoires, en utilisant les bassins naturels formés entre les rochers, éventuellement clos par des murs de maçonnerie, l'eau étant renouvelée grâce à des réservoirs alimentés par la marée ou simplement par les eaux de la marée haute. Des piscines de mer existent aujourd'hui dans d'autres endroits, particulièrement ceux qui sont dépourvus de plages, tels qu'archipel portugais de Madère ;
- Baignade biologique : le bassin biologique est un bassin de baignade agrémenté de végétaux assurant la filtration naturelle de l'eau, dépourvu ainsi de produits chimiques, et dont la forme libre est bordée d’une végétation. La tendance écologique a fait la part belle d'un point de vue médiatique à ce type de réalisations. Dans les faits seules quelques dizaines de bassins ont été construits sur les 1 500 000 piscines de particuliers réparties dans l'Hexagone. Techniquement parlant, les expériences à grande échelle comme à Combloux (Haute-Savoie) demeurent décevantes : fermetures, pollutions, contraintes prophylactiques et techniques ont émaillé les essais de ce type de bassins de baignades ;
- Fosse de plongée : une fosse de plongée est un bassin profond en piscine artificielle permettant notamment de s’entraîner à la plongée en apnée ou plus généralement en profondeur ;
- Piscine de rééducation : la gymnastique pratiquée en piscine met en jeu la pesanteur moindre du corps dans l'eau (grâce à la poussée d'Archimède, on considère qu'un corps y est environ cinq fois plus léger[réf. nécessaire]). Les bassins sont étudiés de façon à pourvoir réaliser des exercices (petite « rivière » de marche par exemple, où il est possible d'appuyer les mains des deux côtés). Ils sont généralement d'une profondeur de 1,50 mètre permettant d'avoir pied et de marcher, de faire les mouvements de tout le corps pour se délier les articulations suivant les indications du kinésithérapeute. La fréquentation du bassin est limitée en faible nombre de participants pour de strictes règles de non transmission d'agents pathogènes. Les patients sont contrôlés pour ne pas être porteurs de pathologies transmissibles. La piscine est équipée d'appareils permettant aux patients d'accéder à l'eau même en cas de fort handicap moteur. Des jets pulsant l'eau en massage sont installés en appareil sur le bord, le masseur peut utiliser une lance à eau individuelle. L'utilisation d'un fond mobile est très efficace et aide les personnes à mobilité réduite à descendre dans l'eau sans danger ;
- Piscine thermale : une piscine thermale, issue d'une source thermale, est un bassin chauffé qui recueille la chaleur d'une source thermique souterraine. Elle est reconnue pour les effets thérapeutiques comme pour des soins de réhabilitation, handicap…
Qualité de l'eau
La qualité de l'eau d'une piscine est un élément fondamental du confort de la baignade aussi bien en ce qui concerne la sécurité sanitaire que le plaisir du bain. Et notamment pour les personnels encadrants (éducateurs sportifs, professeurs des écoles, maîtres-nageurs…) qui sont exposés régulièrement ou en permanence, soit directement, soit par les émanations (vapeurs) dont certaines contribuent à donner une odeur caractéristique (chloramine) à l'atmosphère d'une piscine en espace clos. La qualité de l'eau de piscine repose sur différents éléments.
Prévention pour la qualité de l'eau
Des mesures simples permettent de limiter les impacts humains sur la bonne qualité originale de l'eau du bassin. Une bonne hygiène est ainsi la base : se laver intégralement avant d'entrer dans l'eau, avec du savon, puis bien se rincer, cela s'illustre d'ailleurs par un passage dans le Pédiluve obligatoire dans les piscines collectives. Ceci permet d'éliminer sueur, peaux mortes, maquillage, gel coiffant… Ne porter qu'un maillot ou des habits propres. Ne pas uriner, cracher, ni fréquenter ce genre d'espace partagé lorsque l'on est sujet à une maladie contagieuse. Des agglomérations communiquent sur cet axe de prévention12.
Filtration et entretien
Local de filtration d'une piscine publique.
Pour que la piscine reste propre, il faut s'assurer de la qualité de la filtration et de l'entretien de la piscine pour garantir la propreté (physique et chimique) de l'eau. Selon la Fédération des Professionnels de la Piscine, la filtration est responsable de 80 % de la qualité de l'eau13. Pour cela, il faut un système de filtration dimensionné, performant et entretenu régulièrement avec une circulation d'eau optimale : un écumage de surface (élimination des impuretés flottantes par un système de skimmer, d'écumeur de surface, de débordement ou de goulotte) et une aspiration de fond (bonde de fond permettant l'aspiration des impuretés ayant coulé.
Qualité chimique de l'eau
Désinfection
Une eau de piscine doit être désinfectée et désinfectante (eau chargée en désinfectant). Dans les piscines publiques ou la fréquentation et la pollution sont importantes, il faut notamment assurer un taux de chlore optimal ainsi qu'un pH correct (7,2Note 1 à 7,4)Note 2 (afin que le chlore soit le plus efficace possible). Dans les piscines privées, ces valeurs dépendent du revêtement (liner, polyester, carrelage, enduit marbre…). Pour la désinfection, on se sert généralement de produits suivants :
- le chlore et les produits chlorés (le plus utilisé et il est homologué pour les piscines publiques en France)Note 3 ; le chlore peut être stabilisé ou non stabilisé ;
- « chlore longue durée » (avec ou sans produit additionnel tel que floculant ou anti-algue) ;
- « chlore choc » : pour « rattraper » (corriger et/ou ré-assainir) une eau ayant « tourné » (s'est polluée ou s'est retrouvée polluée) à la suite de grosses chaleurs ou de pluies acides ;
- le brome (moins irritant, plus efficace à température élevée mais plus onéreux, très conseillé pour les spas) ;
- le polyhexaméthylène (PHMB) (qui est utilisé accompagné d'un algicide) a été interdit dans les piscines publiques françaises en 2010 ;
- l'oxygène actif (plus écologique, mais réservé aux petits bassins ; contient du H2O2, du KMnO4 ou du H3K5O18S4). Ce produit étant un précurseur d'explosif, il devient de plus en plus compliqué de s'en procurer.
Il existe des appareils permettant d'automatiser le traitement de l'eau. Les systèmes les plus utilisés sont :
- Électrolyse de sel : séparation par électrolyse des molécules de sel NaCl en Na+ et Cl- (hypochlorite de sodium) ;
- Chlorinateur : doseur de brome ou de chlore avec mesure en continu ;
- Système cuivre / argent (qui ne peut être utilisé qu'en complément d'une désinfection par un produit chloré)14 ;
- Système d'ozone : injection dans le circuit d'eau par un ozonateur (qui ne peut être utilisé qu'en complément d'une désinfection par un produit chloré) ;
- Système ultraviolets (UV) (qui ne peut être utilisé qu'en complément d'une désinfection par un produit chloré).
Sont autorisés par la DASS dans les piscines publiques en France : le chlore liquide et le brome liquide (la version liquide du brome étant difficile à trouver en France, la croyance veut que seul le chlore liquide soit autorisé).
Autres produits utilisés
Le maintien d'une bonne qualité d'eau est essentiel pour garder une piscine propre et correctement désinfectée. Les principaux produits utilisés sont :
- pH+ et pH- : pour maintenir le pH entre 7,2 et 7,8 en fonction du type de piscine, afin que les désinfectants (chlore, brome, etc.) soient à leur efficacité optimum ;
- TAC+ et TAC- : pour corriger l'alcalinité de l'eau ;
- TH+ : permet d'augmenter la dureté de l'eau ;
- Anti-algues : traitement préventif ou curatif permettant généralement de réduire les phosphates de l'eau ;
- Floculant : solution liquide ou solide, pour améliorer la qualité de filtration d'un filtre à sable.
Le pH, le TH (dureté) et le TAC (alcalinité) permettent également de calculer la balance de Taylor qui permet d'évaluer le caractère agressif ou déposant d'une eau.
Hivernage
Lorsque la piscine n'est plus utilisée, en hiver, un certain nombre de précautions doivent être prises afin de les protéger. La piscine étant un réservoir à eau, il convient de la protéger du froid dans les régions à risque de gel. Les piscines fonctionnent généralement tout l'hiver pendant au moins quelques heures durant les plus froides, entre 4 et 6 heures du matin (risque de gel). Il est souvent conseillé de bâcher le bassin pour le protéger des feuilles et autres déchets. Les manipulations varient en fonction du type de piscine et de son revêtement.
Eau polluée
La pollution de l'eau provoque différents symptômes :
- Eau trouble blanche : caractérisée par de la « poussière » dans l'eau, souvent provoquée par un temps orageux qui peut temporairement troubler l'eau. Une eau laiteuse peut aussi être liée à un manque de filtration ou un nettoyage des filtres insuffisantNote 4. L'utilisation de floculant permet l’agglomération de la poussière afin de clarifier l'eau ;
- Eau trouble verte : généralement liée à la présence d'algues et qui peut être corrigée en augmentant la filtration et la dose d'algicide. L'exposition directe de la piscine au soleil augmente rapidement la quantité d'algues dans le bassin, la durée de la filtration doit être réglée en conséquence. L'utilisation de la « bâche a bulles » réduit l'exposition directe au soleil et la prolifération des algues mais maintient aussi une température élevée la nuit ce qui augmente la prolifération des bactéries et autres polluants. Au remplissage, une eau verte fluo peut signifier une alcalinité trop basse ;
- Parois vertes : (avec eau transparente) signifie généralement que la désinfection est insuffisante. Peut aussi indiquer la présence importante de phosphates ou d'algues résistantes (type algue moutarde).
Équipements d'une piscine
Chauffage du bassin
L'eau de piscine peut être chauffée. Pour cela, plusieurs solutions sont envisageables :
- Chauffage par pompe à chaleur : fonctionnant sur le même principe qu'une climatisation (air-air), une pompe à chaleur (air-eau) récupère les calories de l'air afin de chauffer l'eau de la piscine ;
- Chauffage par réchauffeur électrique (gourmand en énergie mais permettant un chauffage rapide) ;
- Chauffage par échangeur à plaque permettant de transférer le pouvoir calorifique d'un système domestique (chauffage au fioul, au gaz, etc.) à l'eau de la piscine ;
- Chauffage par chaudière à gaz (réservé aux piscines publiques) ;
- Chauffage solaire : chauffage solaire via un capteur solaire non vitré (réseau de tubes plastiques noirs) dans lequel circule l'eau du circuit de filtration (solution la plus simple et la moins performante), ou via un système solaire à tubes sous vide qui permet d'utiliser la piscine pendant une période plus importante.
Quelle que soit la solution de chauffage, l'installation peut être rendue plus efficace par l'utilisation d'une bâche isolante (généralement plastique à bulle) flottant sur l'eau et isolant ainsi la surface. Le refoulement par le fond du bassin permet un meilleur rendement thermique. Les déperditions thermiques par convection (vent) ou par rayonnement (nuit étoilée ou journée sans soleil) sont ainsi réduites.
Domotique
L'essor de la domotique n'épargne pas les piscines : analyse de l'eau, automatisation du temps de filtration, allumage à distance du chauffage, désinfection optimisée ou encore allumage des projecteurs. La majorité des appareils fonctionnent par contrôle de l'alimentation électrique ou contrôle des détecteurs de débits (présent notamment sur les pompes à chaleurs, les électrolyseurs au sels…). Les systèmes domotiques fonctionnent sur des algorithmes liant la température de l'eau, la température de l'air, le RedOx (potentiel désinfectant), le pH et la conductivité.
Sécurisation du bassin
Depuis janvier 2006, la loi française impose le choix d'un dispositif de sécurité afin d'éviter les noyades accidentelles d'enfants à la suite de chutes dans les bassins. D'après la norme en vigueur15, les différents systèmes possibles sont les suivants :
- une alarme : posée sur la margelle avec un bec plongeant, sous la margelle à moitié immergée ;
- une alarme périmétrique : composé de poteaux équipés de laser, activant une alarme dès franchissement des faisceaux ;
- une clôture de sécurité : barrière périphérique empêchant l'accès à la piscine d'un minimum de 1,20 m15 ;
- un volet roulant automatique : couverture flottante faite de lame PVC, permettant d'enrouler et de dérouler un rideau empêchant l'accès à la piscine ;
- une bâche : que ce soit un filet de sécurité (attaché sur le tour de la piscine) ou une bâche à barre, la bâche rend impossible l'accès au bassin et permet de protéger le bassin des feuilles ;
- un abri : structure de type véranda permettant de fermer l'espace piscine et d'en profiter sur une plus grande période.
Les noyades en piscine représentent moins de 5 % des noyades en France16.
Réglementation
Urbanisme
Autorisation administrative
La construction d'une piscine représente un ouvrage comptabilisé dans l'occupation du sol.
En France, la construction d'une piscine est soumise à la réglementation de l'urbanisme dont les règles varient en fonction de la taille du bassin (moins de 10 m2, de 10 à 100 m2 et plus de 100 m2), des aménagements existants (pourcentage d'occupation du sol, Plan local d'Urbanisme, autorisation des Architectes des Bâtiments de France) et de la destination de la piscine (piscine ouverte au public suivant les normes de l'Agence régionale de santé).
L'installation d'une piscine hors sol oblige à respecter les mêmes règles que pour l'installation ou la construction d'une piscine enterrée17. En effet, toute piscine installée plus de 3 mois dans l'année (15 jours dans les zones classées) nécessitera une autorisation administrative : soit une déclaration préalable (piscine de 10 à 100 m2), soit un permis de construire (plus de 100 m2). Dans le cas des piscines de moins de 10 m2 ou des piscines installées moins de 3 mois dans l'année, aucune autorisation n'est requise, seul le respect des règles d'urbanisme est nécessaire (distance aux limites séparatives, PLU…). À noter que les piscines hors-sols ne sont pas concernées à cette date par l'obligation légale de les équiper d'un système de sécurité homologué.
Autorisation administrative en fonction de la surface du bassin18,19
Surface de la piscine | Construction sans abri
(ou abri < 1,80 m ou abri < 5 m2 si > 1,80 m)
| Construction avec abri
(abri > 1,80 m et > 5 m2)
|
Bassin de moins de 10 m2 |
Aucune autorisation |
Déclaration préalable |
Bassin de 10 à 100 m2 |
Déclaration préalable |
Permis de construire |
Bassin de plus de 100 m2 |
Permis de construire |
Permis de construire |
Rétention des eaux
Les PLU demandent généralement qu'un bassin de rétention soit mise en place permettant de collecter 70 litres par m2 de surface imperméable. Contrairement à la majorité des ouvrages, une piscine offre une garde d'eau souvent de plus de 100 millimètres permettant de collecter les pluies soit près de 100 litres au m2.
Hygiène
Les piscines publiques proscrivent de plus en plus (particulièrement en ville) le port du short de bain, celui-ci pouvant être porté ailleurs20. De plus, elles imposent souvent une douche savonnée avant la baignade, même si la plupart des nageurs ne respectent pas cela et arrivent secs dans le bassin21.
En outre, il est interdit de cracher, uriner ou manger aux abords de la piscine. La réaction entre l'urée ou la sueur et les hypochlorites (désinfectant) produit des chloramines, molécules irritant la peau et à long terme, pour le personnel des piscines, pouvant provoquer des allergies et des troubles respiratoires.
Un autre problème est la mode du sagging, le fait de porter un caleçon sous le maillot, en le faisant dépasser lequel a pu être déjà porté et contient souvent de l'urine. Ainsi, les caleçons et shorts de bain sont interdits dans la majorité des piscines françaises, mais certains hommes mettent leur caleçon sous un jammer.
De surcroît, de nombreux nageurs (environ 20 %) y compris professionnels, et surtout masculins, avouent uriner dans la piscine, tels que Michael Phelps ou Ryan Lochte, produisant une réaction chimique aboutissant en des trichloramines22. Cependant, la gravité de l'acte est discutée par certains scientifiques.23
La consommation du chlore avec les déchets organiques (peaux mortes, urine, sueur) forme des chloramines, plus précisément, les trichloramines et le chlorure de cyanogène pouvant causer des irritations des yeux, de la peau, voire de l'asthme et des maladies respiratoires chez le personnel (maîtres-nageurs) et les baigneurs réguliers. Le traitement des chloramines est essentiel pour toutes les piscines intérieures et peu ventilées.
Dans la culture populaire
La piscine, comme lieu de vie, est très présente dans la culture populaire.
Au cinéma :
A la télévision :
Notes et références
- Notes
- En dessous de 7 (pH acide), se baigner devient désagréable, voir irritant, pour la peau et les yeux.
- Pour le confort et pour que les produits d'entretien agissent de manière optimale.
- Contient, entre autres, du dichloroisocyanurate de sodium (DCCNa), de l'hypochlorite de sodium (NaClO), de l'hypochlorite de calcium (Ca(ClO)2), génère des sous-produits dangereux et dont l'activité est très dépendante du pH (à un pH de 7, il est actif à 70 %, à un pH de 8, il n'est plus actif qu'à 30 %).
- Pour les filtres à sable, il faut nettoyer régulièrement le sable et ajouter du « floculant » si nécessaire. Le sable doit être renouvelé tous les cinq ans environ ; son « usure » le rend moins efficace avec le temps.
- Références
- « Littré » [archive], sur Dictionnaire Littré en ligne.
- « Article étymologique » [archive], sur CNRTL.
- Activité Piscine, « Business | L'activité Piscine » [archive], sur activite-piscine.com (consulté le ).
- « 12 euros pour remplir sa piscine » [archive], enquête dans le Var par le mensuel provençal Le Ravi, mars 2013.
- Fédération des Professionnels de la Piscine, Les solutions pour une piscine basse consommation, 2 p. (lire en ligne [archive] [PDF]), p. 2.
- Institut Technique du Bâtiment et des Travaux Publics, Annales de l'ITBTP, Cahier des charges applicable à la construction des bassins de piscines à structure en béton (no 350), .
- « bloc à bancher en polystyrène pour piscine » [archive].
- « Classification des techniques de construction », Technique piscine, no 99, .
- (en) American Shocrete Association, « Compressive (Strength) Values of Pool Shotcrete » [archive] [PDF], sur shotcrete.org [archive], .
- (en) American Shotcrete Association’s, « Compressive (Strength) Values of Pool Shotcrete », Pool and Recreational Shotcrete Committee, (lire en ligne [archive] [PDF]).
- (en) « Shooting for Strength » [archive], sur poolspanews.com, .
- [PDF] « Les bons gestes à adopter dans les piscines de la CUS [archive] », Services des Sports de la Communauté Urbaine de Strasbourg.
- « Filtration et traitement pour ma piscine », La Fédération des Professionnels de la Piscine et du spa FPP, (lire en ligne [archive], consulté le ).
- (en) The Association of Pool & Spa Professionals, Copper-Silver Ionizers, , 6 p. (lire en ligne [archive] [PDF]), p. 4.
- AFNOR, NF P90-306 : Éléments de protection pour piscines enterrées non closes privatives à usage individuel ou collectif, .
- « Planetoscope - Statistiques : Noyades dans les piscines en France » [archive], sur planetoscope.com (consulté le ).
- « Installation ou construction d'une piscine privée » [archive], sur service-public.fr
- Fédération des Professionnels de la Piscine, « Livre blanc FPP » [archive] [PDF], sur propiscines.fr, .
- Code de l'Urbanisme, R.421-2, R.421-2, R.421-9.
- « Port du maillot de bain obligatoire : la réglementation » [archive], sur guide-piscine.fr (consulté le ).
- « Pourquoi se doucher avant d'aller nager ? » [archive], sur guide-piscine.fr (consulté le ).
- « Les nageurs urinent dans la piscine, même Michael Phelps » [archive], sur Franceinfo, (consulté le ).
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
- Pere Planells, Piscines, Éd. du Chêne, 2000.
- Marie Pierre Dubois-Petroff, La Piscine, Éd. Massin, 2002.
- Katie Sulliver, Piscines de rêve, Éd. Atrium, 2006.
- Patrice Cartier et Luc Svetchine, La France des piscines, Éd. Christian Ledoux, 2006.
Articles connexes
Liens externes
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Antenne
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Radio
Biologie
- Les antennes sont des organes sensoriels (olfactif, tactile…) que portent certaines espèces animales sur la tête, en particulier les antennes de l'insecte.
- Une antenne collectrice est un ensemble de pigments associés à la chlorophylle A, dans la membrane des thylakoïdes.
Toponymes
Entreprises
- Antenne 2 est l'ancien nom de la chaîne télévisée France 2.
Astronomie
Marine
Notes et références
Voir aussi
Sécurité
Ne doit pas être confondu avec la sûreté, en tant que concept politique.
Le
transport dans de bonnes conditions de matériel est une des conditions de
santé et sécurité au travail dans certains pays. Cet exemple de mode de transport pour des bouteilles de gaz pressurisé a une forte probabilité de mise en péril des biens et des personnes.
Physiquement, la sécurité est l'état d'une situation présentant le minimum de risque.
Psychiquement, la sécurité est l'état d'esprit d'une personne qui se sent tranquille et confiante. Pour l'individu ou un groupe, c'est le sentiment (bien ou mal fondé) d'être à l'abri de tout danger et risque.
Généralités
La sécurité d'une entité (objet, personne, entité politique, juridique, intellectuelle, écologique, informatique) s'envisage individuellement ou collectivement, soit comme objectif (objectif de sécurité), en tant que droit (droit à la sécurité), en tant que valeur (la sécurité est la première des libertés), en tant qu'état de ce qui est sécurisé, en tant que fonction ou d'activité qui vise à sécuriser cette entité ; face à des risques et/ou à des menaces (ces deux notions n'étant pas réductibles l'une à l'autre)1.
S'agissant des risques, il peut s'agir de risques de défaillance ou de dégradation (voire de destruction) de cette entité qui sont imputables soit à une erreur, soit à une faute imputable à l'entité elle-même et/ou à son environnement extérieur, ou encore de risques dits systémiques généralement liés à l'incomplétude, à la non prévisibilité, à la non intégrité, à la non fiabilité, à la non robustesse ou à l'incohérence conceptuelle d'une théorie, d'un système ou d'une organisation (par exemple les risques liés à la défaillance des systèmes monétaire et bancaire internationaux, ou les risques environnementaux).
S'agissant des menaces, elles peuvent prendre la forme de menaces de nature criminelle (y inclus le terrorisme), de nature délictuelle, de nature politique, de nature militaire, de nature diplomatique, de nature technique (hacking…), de nature économique, de nature financière, de nature sociale, ou encore de nature environnementale (cyclones, dérèglement climatique, désertification, risques de pollution, sécheresse, incendie ou d'inondation…) (NB : la menace environnementale étant essentiellement imputable aux aléas naturels, alors que le risque environnemental est essentiellement imputable à l'activité humaine).
La sécurité comporte un aspect psychologique et un aspect objectif. On parle dès lors de sécurité subjective et de sécurité objective.
L’approche objective de la sécurité s’intéresse aux causes (anglais : security) et aux effets (anglais : safety). « Security » étant les mesures prises contre les actes commis par malveillance (vols, incendies volontaires, attentats, etc.), et « safety » les mesures prises contre les phénomènes accidentels, naturels (tempêtes, fuites d'eau, etc.). Elle procède de la mise en œuvre de mesures passives ainsi que de mesures actives. C'est une démarche qui peut s'appliquer à de multiples domaines (sécurité juridique, construction mécanique…). Du point de vue méthodologique, la démarche de sécurité est, comme la qualité, une démarche transversale, que l'on peut trouver dans les ingénieries complexes, dans lesquelles le principe de Pareto devient un outil de tout premier plan.
On distingue parfois la sécurité passive, très liée au domaine de la prévention) et de la sécurité active. Ces deux notions se complètent, chacune étant facteur d'une meilleure sécurité : la prévention, qui vise à diminuer le risque de survenance, et la protection (sécurité « active ») qui diminuera les conséquences si l'événement dommageable survient.
La sécurité est un concept applicable à de nombreux domaines. On peut en citer quelques-uns, avec les organismes ou services destinés à prévenir un risque ou un danger.
La défense
La défense d'une entité (politique, juridique, économique, physique, humaine…) rassemble l'ensemble des activités et des moyens qui concourent à prévenir et à opposer des parades offensives et défensives, actives et passives, militaires ou non militaires à des menaces de toute nature, potentielles, déclarées ou avérées à l'égard de cette entité. Opérant autant à l'encontre des causes que des effets de ces menaces, elle constitue à ce titre une composante majeure de la sécurité.
La politique internationale
Le Conseil de sécurité de l'ONU est chargé de veiller à la sécurité et à la paix dans le monde.
La sécurité nationale
La sécurité nationale, en tant que concept explicite, est un concept nouveau en France et, plus généralement, au sein de l'Union européenne (il apparaît pour la première fois dans le nouveau traité, dit traité de Lisbonne, adopté par les chefs d'État et de gouvernement le ).
Il recouvre l'ensemble des instruments (institutions, doctrines, activités et moyens) de nature civile (politique, diplomatique, économique, juridique…) et de nature militaire que met en œuvre un État pour protéger ses intérêts nationaux essentiels (intérêts vitaux, intérêts de souveraineté, intérêts de sécurité, intérêts stratégiques), en temps de guerre, en temps de crise comme en temps de paix, contre des risques et des menaces de toute nature, militaire ou non militaire, potentiels, déclarés ou avérés tant à l'égard de la nation que de l'État.
La sécurité nationale concourt à prévenir et à opposer des parades offensives et défensives, actives et passives, militaires ou non militaires à ces risques et à ces menaces. Opérant autant à l'encontre des causes que des effets de ces derniers, elle constitue une composante centrale de la sécurité d'un pays, au même titre que la défense qui n'en constitue qu'un élément particulier dédié spécifiquement au traitement des seules menaces.
La sécurité civile
La sécurité civile est l'ensemble des moyens mis en œuvre par un État ou une organisation pour protéger des populations civiles (personnes morales et personnes physiques), ainsi que leurs biens et activités, en temps de guerre, en temps de crise comme en temps de paix contre des risques et des menaces de toute nature, civile ou militaire.
Elle consiste notamment à garantir la sécurité des personnes morales et physiques civiles contre les risques naturels (incendies d'origine naturelle, inondations, ou inhérents à l'activité humaine (risques chimiques…), ou contre les menaces diverses qui peuvent mettre en danger leur sécurité, comme celle de leurs biens ou de leurs activités (actes de terrorisme, actes de vandalisme…).
Elle ne résume pas à elle-seule le volet civil de la sécurité (lequel comporte notamment la sécurité publique, la sécurité intérieure, la défense civile, la sécurité environnementale, la sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire, la sécurité économique, la sécurité industrielle, la sécurité juridique, etc.).
Constituant un droit civil fondamental, elle est due non seulement au citoyen de cet État mais également à toute personne morale ou physique résidant sur le territoire sur lequel cet état ou cette Organisation exerce une compétence en la matière. Bien que ce terme évoque spontanément la notion de « protection civile » (protection des civils), il ne s'y réduit absolument pas.
La sécurité civile relève d'une compétence régalienne qui incombe actuellement au ministère de l'intérieur (compétence déléguée par le gouvernement qui est l'institution compétente en regard des dispositions constitutionnelles en la matière) et dont la mise en œuvre peut être déléguée, pour partie, à des organisations internationales, nationales ou régionales, civiles, publiques ou privées.
La sécurité intérieure
La sécurité intérieure est l'ensemble des instruments (objectifs, institutions, doctrine, instruments juridiques et de procédures, moyens opérationnels, etc.) que conçoit et met en œuvre un État - ou une organisation (par exemple, l'Union européenne) - pour garantir la sécurité de la Nation, de l'État, de la population résidant sur le territoire sur lequel il exerce sa souveraineté, de leurs biens patrimoniaux (matériels et immatériels) et de leurs activités face à des menaces de nature criminelle relevant de la justice pénale.
La sécurité juridique
Ce sont les méthodes qui ont pour but de protéger les citoyens contre les effets secondaires négatifs des lois, et qui touchent à la cohérence des codes, lois, et règlements à l'intérieur du droit et de la structure juridique d'un pays.
Stabilité du cadre social
La sécurité économique
On entend par sécurité économique l'ensemble des mesures visant à garantir un environnement économique sûr, équitable, et dynamique, propice aux innovations, aux investissements intérieurs et étrangers et à une croissance soutenue, ce qui assure à la population un niveau de vie élevé et en progression constante.
La sécurité des approvisionnements
La sécurité des approvisionnements concerne tous les produits qui doivent être importés :
La sécurité des approvisionnements comprend notamment :
- l'organisation de stocks de sécurité ;
- les mesures de crise et la législation correspondante.
En Europe, la sécurité des approvisionnements pétroliers demande des mesures d'harmonisation des gestions de stocks et de la législation.
La sécurité financière
Ce sont les procédures qui touchent à la gestion des risques financiers, à la sécurité des échanges financiers entre organismes (entreprises, banques…).
La sécurité alimentaire
Le concept de sécurité alimentaire fait référence à la disponibilité ainsi qu'à l'accès à la nourriture en quantité et en qualité suffisantes.
Le management de la sécurité des denrées alimentaires fait l'objet d'une série de normes ISO (ISO 22000, ISO 22002, ISO 22004, ISO 22005).
La sécurité sanitaire
Un volet important de la sécurité sanitaire est la sécurité alimentaire, mais ce n'est pas le seul.
La sécurité alimentaire fait l'objet d'une attention de plus en plus soutenue de la part des professionnels de cette filière, en raison des risques sanitaires et de la complexité du cycle de vie dans les activités agroalimentaires. Il est nécessaire d'être vigilant sur ce type de risque, et de mettre en œuvre des mesures visant à une meilleure qualité sanitaire de la nourriture. Les industries agroalimentaires adoptent de plus en plus des mesures de traçabilité.
Sécurité assurée par les acteurs sociaux
La sécurité industrielle
Dans la gestion d'entreprise, la sécurité consiste de façon générale à garantir la pérennité de l'entreprise, c'est-à-dire à concilier les exigences de rentabilité à court terme, avec les exigences de sécurité visant à réduire les risques, sur le plan environnemental, social, économique, générés par l'activité de l'entreprise sur un plus long terme, pouvant affecter ses parties prenantes (voir Responsabilité sociale des entreprises).
La sécurité au travail
La sécurité en entreprise ou en collectivité locale (conseils généraux, mairies, établissements recevant du public…) est devenue, avec la prise de conscience face aux risques, un domaine incontournable. Cette prise de conscience, qui n'évolue malheureusement qu'au fur et à mesure des accidents industriels (grands incendies, explosions, pollutions, etc.), suit par ailleurs les avancées technologiques.
Trois exemples illustrent cette évolution de notre conscience du risque :
- les matériaux modernes, qui n'existaient pas dans le passé, et qui engendrent désormais des incendies d'une ampleur inégalée dans l'Histoire de l'Homme (ex. : les matières plastiques, la chimie, etc.) ;
- les « nouvelles » activités technologiques (les installations classées pour la protection de l'environnement), dont la réglementation est apparue dans les années 1970 ;
- la réglementation relative aux établissements recevant du public (discothèques, maisons de retraite, etc.) ;
Chaque activité, de toute nature que ce soit, engendre des risques plus ou moins prononcés pour l'Homme, ses biens et l'environnement qui l'entoure. Afin de minimiser l'occurrence de ces risques (et donc de diminuer les conséquences qui en découlent) et ses conséquences, de nouveaux métiers sont apparus.
Ces métiers, que l'on assimilera à « la sécurité » dans son sens le plus large, visent à protéger notamment :
- les personnes (prévention des accidents et maladies professionnelles, amélioration des conditions de travail…)
- l'environnement (réglementation, surveillance des activités à risque…) ;
- les biens (bâtiments, machines, marchandises…) ;
La sécurité au travail repose sur des principes logiques, que l'on retrouvera par exemple dans les principes énoncés dans le Code du Travail :
- identifier et mesurer les risques (en termes de fréquence et de gravité)
- éviter les risques, dans la mesure du possible
- diminuer les risques, en choisissant par exemple des procédés moins dangereux
- se protéger efficacement (en diminuant les conséquences, par exemple : détecter, compartimenter, se doter en moyens de secours adaptés, optimiser les conditions d'intervention des secours…)
N'oubliez pas que malgré la présence de ces nouvelles professions, la sécurité au travail n'est pas que du ressort de spécialistes, c'est aussi l'affaire de tous. En effet, chacun a son propre rôle :
- être conscient des risques auxquels je suis exposé ;
- éviter le risque et la situation de danger, ne pas « bricoler » ;
- alerter en cas d'anomalie ;
- se mettre en sécurité face à une situation dangereuse.
La sécurité des systèmes d'information
Ce sont les politiques et les procédures qui permettent d'éviter les intrusions (confidentialité), les incohérences (intégrité) et les pannes (disponibilité) des systèmes d'information, et qui définissent les règles d'authentification.
La sécurité des systèmes d'information est un domaine particulièrement stratégique de la sécurité, car, à travers les systèmes de contrôle, les systèmes de gestion, et d'une façon générale à travers l'ingénierie des systèmes, elle doit s'intéresser à l'interopérabilité des systèmes, et faire en sorte que la sécurité soit obtenue au travers de standards et de normes de description des structures de données.
La sécurité des transports
La sécurité des transports est un thème de plus en plus sensible, en raison de l'interconnexion des réseaux de transport (intermodalité) et du transport de matières dangereuses.
Les différents types de sécurité correspondent aux modes de transport :
La sécurité nucléaire
La sécurité nucléaire concerne les dispositifs techniques organisationnels et humains permettant de protéger les personnes et de l'environnement contre les effets d'actes malveillants (comme le vol, le détournement ou le sabotage) visant les matières nucléaires, les installations nucléaires ou les transports de matières nucléaires. Elle doit être distinguée de la sûreté nucléaire.
Le social
La sécurité privée
La sécurité privée inclut diverses activités en fonction des pays, telles que d'une part les sociétés militaires privées, d'autre part la surveillance, le transport de fonds ou la protection physique des personnes à la demande et au bénéfice de particuliers ou de sociétés (voir Sécurité privée en France).
Les professions de sécurité privée peuvent également englober d'autres activités comme au Canada, les entreprises de serrurerie2, mais aussi les activités de conseil en sécurité ou les systèmes électroniques de sécurité (alarmes).
En France la sécurité privée englobe les agences de recherches privées comme le rappelle un avis [archive] de la Commission nationale de déontologie de la sécurité qui confirme sa compétence sur les détectives privés3.
Courant 2011, les sociétés d'intelligence économiques devaient être incluses dans un titre III de la loi sur les professions de sécurité privée, mais les dispositions ont été annulées par le Conseil constitutionnel4 et la loi du a donc été promulguée sans le chapitre concernant cette activité qui, dès l'instant où elle effectue des investigations, tombe donc sous le coup du titre II de ce texte relatif aux agences de recherches privées.
En Belgique, les professions de sécurité englobent également les alarmes.
Lorsque la sécurité des biens et personnes devient une obsession au sein d'une société, on parle de sécuritarisme ou esprit sécuritaire.
Facteur de sécurité
La notion de sécurité met en relation les milieux techniques et humains : elle touche directement la formation des personnes
Dans le domaine de l’ingénierie, cette approche est vérifiée de manière formelle . Dans le domaine des services, on parle aussi de sûreté.
Concepts principaux en sécurité
Système de sécurité
Un système de sécurité est constitué des éléments suivants :
- un socle de principes et de concepts qui déterminent la conception de la sécurité propre à l’entité socio-politique qui le conçoit, qui l’adopte et/ou qui le met en œuvre, conformément aux ressorts et aux déterminants du modèle de société auquel il est associé ; un modèle porteur à la fois d’une identité articulée sur un système de valeurs et de principes, d’une vision du monde et de son évolution, ainsi que d’un projet politique et sociétal pour elle-même (et parfois également pour le monde),
- un cadre politique – une politique de sécurité – qui a vocation à fixer de manière qualitative des objectifs de sécurité (objectifs politiques, objectifs stratégiques, niveaux de sécurité…), et à définir le cadre doctrinal à partir duquel, et les régimes de garanties sur la base desquels cette entité entend agir pour atteindre de tels objectifs, conformément à sa propre conception de la sécurité,
- une stratégie de sécurité – ou tout au moins, un concept stratégique pour la politique de sécurité – qui a pour objectif de déterminer la manière dont cette entité entend mettre en œuvre sa politique de sécurité, en définissant des options alternatives dans l’emploi des instruments,
- un ensemble d’architectures (institutionnelle, fonctionnelle et organique) articulées entre elles de manière cohérente, et au moyen desquelles doit se déployer la stratégie de sécurité,
- ainsi qu’une stratégie des moyens qui précise la nature et le volume des ressources (organisationnelles, financières, matérielles, humaines…) que cette entité dédie à sa politique de sécurité.
Politique de sécurité
Pour un État, une politique de sécurité constitue un élément central du système de sécurité découlant du modèle de sécurité que cet État a édifié. Elle consiste :
- à établir un équilibre acceptable de responsabilités et d’obligations mutuelles entre, d’une part, les détenteurs institutionnels des pouvoirs en matière de sécurité pour le compte de cet État et, d’autre part, la collectivité nationale qu’elle rassemble et leurs environnements extérieurs,
- à concevoir et à mettre en œuvre, tant pour son pilier interne que pour son pilier externe, un ensemble cohérent de garanties positives et de garanties négatives, assorti de mesures de confiance ainsi que de mesures de réassurance compatibles avec le modèle de société qu’elles sont destinées à consolider et à sauvegarder.
Pour une organisation régionale telle que l’Union européenne, une politique commune de sécurité constitue un élément central du système de sécurité découlant du modèle de sécurité que cette organisation a édifié. Elle consiste :
- à établir un équilibre acceptable de responsabilités et d’obligations mutuelles entre, d’une part, les détenteurs institutionnels des pouvoirs en matière de sécurité pour le compte de cette organisation régionale en tant que telle et, d’autre part, ceux de ses États membres, la collectivité qu’elle rassemble et leurs environnements extérieurs,
- à concevoir et à mettre en œuvre, tant pour son pilier interne que pour son pilier externe, un ensemble cohérent de garanties positives et de garanties négatives, assorti de mesures de confiance ainsi que de mesures de réassurance compatibles avec le modèle de société qu’elles sont destinées à consolider et à sauvegarder,
- et à offrir un cadre de convergences, d’harmonisations et de solidarités concrètes aux politiques de sécurité nationales des États parties à cette organisation régionale.
Garanties positives et négatives de sécurité
Les garanties négatives de sécurité consistent en un engagement d'une entité compétente en matière de sécurité et de la collectivité qu’elle rassemble à ne pas recourir ou menacer de recourir à des mesures coercitives à l’encontre de quiconque qui ne ferait courir aucun risque ou aucune menace sur la vie et les activités collectives et individuelles à l’intérieur de ses frontières (lorsqu’il s’agit de sécurité intérieure) ou à l’encontre de tiers parties à des traités, conventions, protocoles ou accords ayant trait à la sécurité (lorsqu’il s’agit de sécurité extérieure ou de sécurité internationale).
Les garanties positives de sécurité consolident les garanties négatives en engageant cette entité à prendre des mesures appropriées en cas de violation des obligations découlant de son droit interne (lorsqu’il s’agit de sécurité intérieure), ou des obligations découlant des traités, conventions, protocoles et accords ayant trait à la sécurité (lorsqu’il s’agit de sécurité extérieure ou de sécurité internationale). Ces dernières consistent en un grand nombre de mesures dédiées qui sont conçues et mises en œuvre de manière à permettre à cet acteur régional d’accomplir les fonctions opérationnelles suivantes :
- détecter et identifier les risques et les menaces, potentiels ou avérés, ainsi que leurs causes et leurs protagonistes ; en identifiant et en hiérarchisant les différentes occurrences ;
- préparer la collectivité à faire face à ces risques et menaces,
- identifier et réduire les vulnérabilités de la collectivité en regard de ces risques et menaces,
- dissuader les protagonistes de menaces potentielles,
- prévenir ces risques et menaces, notamment en décevant les protagonistes de menaces potentielles,
- protéger la collectivité, la vie de ses membres et ses activités collectives et individuelles contre des risques ou menaces avérés, par la voie de la parade ou de la riposte,
- poursuivre, juger et sanctionner les protagonistes des menaces avérées,
- stabiliser l’espace affecté, notamment en réparant les dégâts occasionnés et/ou en reconstruisant.
Mesures de confiance et de réassurance
Les mesures de confiance attachées à une politique de sécurité consistent principalement en des actions pacifiques de contrôle ou de vérification du respect d’obligations découlant de traités, conventions ou accords, qui sont entreprises dans le cadre d’un mandat international et qui sont régies par des codes de procédure définis et adoptés par la Communauté internationale.
Les mesures de réassurance consistent en la conclusion d’alliances, d’accords de sécurité et/ou de défense, et en l’établissement de Conventions et de Traités ayant pour objet la consolidation d’une dynamique de sécurité collective (ONU), de défense collective (OTAN), et/ou de sécurité coopérative (OSCE).
Sécurité active et sécurité passive
Les mesures de sécurité sont des actions destinées à procurer ou à garantir la sécurité. On distingue :
Les éléments intervenant en sécurité
Les standards de sécurité
En sécurité informatique, on trouve les standards suivants :
Cette dernière norme est toutefois en cours de réactualisation, sous une forme plus globale, avec la série ISO 27000 (voir ISO/CEI 27001, 2013).
Une meilleure sécurité peut être obtenue, sur les aspects d'interopérabilité des systèmes, par une meilleure standardisation des données. Ce chapitre fait l'objet de l'architecture de données et de la sécurité des données.
Sur l'aspect normatif, voir :
Failles de sécurité
Les produits qui n'offrent pas la sécurité à laquelle on peut s’attendre, notamment en fonction :
- de la présentation du produit ;
- de l’usage raisonnable du produit ;
- du moment de la mise en circulation du produit ;
sont considérés par la législation européenne comme des produits défectueux5.
La commercialisation de tels produits engage la responsabilité du producteur.
Notes et références
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
- Guillon, F. Les politiques de sécurité - Enjeux et choix de société. L'Harmattan, Paris, déc. 2016.
Articles connexes
Liens externes
Communication
La communication est l'ensemble des interactions avec autrui qui transmettent une quelconque information. On distingue la communication interpersonnelle, la communication de groupe et la communication de masse, c'est-à-dire de l'ensemble des moyens et techniques permettant la diffusion du message d'une organisation sociale auprès d'une large audience.
Plusieurs disciplines emploient la notion de communication sans s'accorder sur une définition commune. Comme le constate Daniel Bougnoux : « Nulle part ni pour personne n'existe la communication. Ce terme recouvre trop de pratiques, nécessairement disparates, indéfiniment ouvertes et non dénombrables1 ». Si tout le monde s'accorde pour la définir au moins comme un processus, les points de vue divergent lorsqu'il s'agit de la qualifier.
Les « sciences de l'information et de la communication » proposent une approche de la communication basée sur la théorie de l'information, éventuellement complétée par les apports des sciences cognitives. La psychologie sociale s'intéresse essentiellement à la communication interpersonnelle.
Un « métier de la communication » est une activité professionnelle destinée à convaincre ou persuader à travers les médias, le nom moderne de la rhétorique.
Principaux domaines
Entre humains, la pratique de la communication est indissociable de la vie en société. L'étude de la communication englobe un champ très vaste que l'on peut diviser en communication interpersonnelle, de groupe et de masse[réf. souhaitée].
Communication interpersonnelle
La communication humaine comporte une part de rhétorique, art de convaincre ou de persuader dont l'enseignement remonte à la Grèce antique. Elle comporte, avec la communication verbale, une part non verbale qui inclut diction, gestes et attitudes. La rhétorique implique une intention consciente d'agir sur autrui. Elle sert aussi pour analyser avec une certaine distance la tentative de l'interlocuteur, la nature des figures qu'il emploie, sa communication non verbale2.
Quand s'instaure un rapport de domination, ou qu'une des deux personnes agit de façon dissimulée sur le contexte (Gaslighting), la communication peut se qualifier de manipulation mentale[réf. souhaitée].
Modèle de communication transactionnelle
Au milieu du XXe siècle l'école de Palo Alto, influencée par le courant cybernétique de Norbert Wiener, généralise les apports de la théorie mathématique de la communication aux relations entre les êtres vivants3 : la communication interpersonnelle y est fondée sur la relation de personne à personne, chacune étant à tour de rôle l'émetteur et/ou le récepteur dans une relation de face à face : la rétroaction est censée être facilitée sinon quasi systématique[réf. souhaitée].
Le modèle cybernétique fait correspondre le message à un répertoire de significations. Ce modèle s'appuie sur des significations explicites. Or les perceptions humaines ne se limitent pas à ces dernières, même si toute perception comporte une part d'interprétation de signes. Celle-ci, comme celle de la situation dans laquelle on se trouve, varie selon des hypothèses… que par la suite on peut remettre en cause. Certes, l'usage rituel, coutumier, normal, de paroles ou de gestes orientent les associations interprétatives auxquelles ils donnent lieu, et constituent des répertoires de significations qui cadrent l'expérience de la communication mais la relation entre humains ne se réduit pas à cette canalisation socialement construite4.
L'interactionnisme symbolique de George Herbert Mead, puis les travaux d'Erwin Goffman, étudient des situations où les acteurs s'influencent réciproquement et coordonnent leurs actions sans réflexion préalable.
Un réseau français des chercheurs en anthropologie de la communication a été constitué en sciences de l'information et de la communication (SIC), en France à la fin du XXe siècle. Il est initié à partir de l'analyse des travaux de Palo Alto, et en particulier par ceux d'Erving Goffman et de Gregory Bateson, à partir des publications du Belge Yves Winkin (1981). Stéphane Olivesi effectue quelque temps après des variations critiques autour de l’École de Palo Alto en vue de passer d'une « anthropologie à une épistémologie de la communication » (1997). L'Argentin Eliseo Veron (1987), qui a rencontré Lévi-Strauss et l'a traduit, développera un modèle sémio-anthropologique5, l'enseignera à l'université Paris VIII où il dirigea le département des sciences de l'information et de la communication. Constatant que les acteurs impliqués dans une relation de face à face n'ont pas la distance et le temps pour « décortiquer » rationnellement la complexité de ce qui se passe ici et maintenant, Béatrice Galinon-Mélénec, effectue l'analyse des relations de face à face à partir d'une analyse des flux d'interactions qui s'établissent entre « Hommes-traces » (« corps-traces ») via une interactions de « signes-traces » (2011)6. Cette anthropo-sémiotique constitue une critique des approches de la communication interpersonnelle orientée vers la seule rhétorique argumentaire. Dans la lignée de l'anthropologie des mondes contemporains, on trouve Pascal Lardellier dont la recherche porte sur les rites sociaux7. Paul Rasse8, vice-président de la SFSIC, développe quant à lui une « anthropologie des technologies de la communication ». Joanna Nowicki, chercheuse en SIC née en Pologne, explore l'anthropologie inter culturelle via L'homme des confins (2008).
Communication de groupe
La communication de groupe part de plus d'un émetteur s'adressant à une catégorie d'individus bien définis, par un message ciblé sur leur compréhension et leur culture propre.
C'est celle qui est apparue avec les formes modernes de culture, souvent axées sur la culture de masse (société de consommation), dont la publicité ciblée est la plus récente et la plus manifeste.
Les effets de la communication de groupe se situent entre ceux de la communication interpersonnelle et ceux de la communication de masse.
La communication de groupe est aussi complexe et multiple car elle est liée à la taille du groupe, la fonction du groupe et la personnalité des membres qui le composent. On peut également intégrer cette notion dans la communication interne à une entité. Les groupes peuvent alors être des catégories de personnels, des individus au sein d'un même service, etc.
On peut aussi intégrer cette notion à une communication externe ciblée vers certains partenaires ou parties prenantes de l'entité.
Communication de masse
Dans la communication de masse, un émetteur (ou un ensemble d'émetteurs liés entre eux) s'adresse à un ensemble de récepteurs disponibles plus ou moins ciblés. Là, la compréhension est considérée comme la moins bonne, car le bruit est fort, mais les récepteurs bien plus nombreux. Elle dispose rarement d'une rétroaction, ou alors très lente (on a vu des campagnes jugées agaçantes par des consommateurs, couches pour bébé par exemple, conduire à des baisses de ventes du produit vanté).
Ce type de communication émerge avec :
- la « massification » des sociétés : production, consommation, distribution dites « de masse » ;
- la hausse du pouvoir d'achat ;
- la généralisation de la vente en libre-service ;
- l'intrusion entre le producteur et le consommateur de professionnels et d'enseignes de distribution ;
- les médias de masse ou « Mass-Media » dont la radio et la télévision. L'absence de réponse possible en fait un outil idéal de la Propagande, ce que souligne à plusieurs reprises Georges Bernanos.
Aujourd'hui, les NTIC et en particulier Internet abaissent à un niveau sans précédent le coût de communication et de plus rendent la rétroaction possible.
En France, l'État lie significativement Culture et Communication en les confiant à un même ministère.
« Psychologie des foules » (1895) du psychopathologue Gustave Le Bon est un ouvrage considéré comme fondateur de la notion de « masse », bien qu'il soit contestable sur son contenu et son objectivité. La persuasion clandestine, ouvrage de Vance Packard, montre à ce sujet que la science de la manipulation était déjà bien avancée en 1957. Retour au meilleur des mondes d'Aldous Huxley va dans le même sens.
Enjeux
Besoin d'identité
L'image que nous donnons doit être confirmée par autrui. Le fait que le rôle, le statut et la place des acteurs soient bien identifiés permet aux interlocuteurs de se reconnaître dans une position sociale, d'éviter les mal-entendus, les conflits, et d'assurer la crédibilité. L'identité situationnelle du locuteur est repérable dans l'énonciation.
Pour une entreprise, l'image de marque correspond à l'identité de l'entreprise perçue par ses parties prenantes. Toute atteinte à l'image de marque est un risque de réputation, préjudiciable à la bonne marche de l'entreprise, à sa crédibilité et à la confiance que lui accordent ses clients.
Besoin de souveraineté
Une communication habile est synonyme d'influence. La prolifération du renseignement d'origine source ouverte, les publications d'organisations non gouvernementales dans le contexte de mondialisation, sous l'influence de l'idéologie de la transparence démocratique ou des théories du complot, peut menacer la souveraineté et l'indépendance des États[réf. nécessaire].
La communication et le secret sont des composantes essentielles du fonctionnement de toute organisation sociale. Ces deux pôles déterminent ses limites et son autonomie.
Ils s'exercent dans la diplomatie et l'exercice de la souveraineté d'une État. Lorsqu'un chef d'État ou un représentant d'un gouvernement s'exprime lors d'une réunion internationale, d'un sommet de la Terre, d'une conférence internationale sur un sujet d'intérêt mondial (commerce international, gestion de l'eau, santé, biodiversité), la communication est essentielle sur le plan de la perception de l'autorité[réf. souhaitée].
Dynamique des territoires
L'espace physique et psychique (intime) doit être protégé. Dans toute organisation, chacun défend son espace et évite les intrusions injustifiées.
Dans la vie économique territoriale, pour l'organisation de pôles de compétence par exemple, la communication s'établit entre des organisations très différentes : services déconcentrés des États en régions (Länder…), conseils régionaux, directions régionales de groupes industriels, petites et moyennes entreprises, chambres de commerce et d'industrie, universités et grandes écoles, centre d'études et de recherches.
Afin de se comprendre avec toutes les précisions du langage, il est souvent préférable, au niveau régional ou local en tous cas, d'utiliser la langue maternelle, quitte à employer une langue véhiculaire lors des séjours internationaux.
Besoin d'une langue
L'importance de la langue dans la communication apparaît au cours de l'Histoire. Les traductions en du Livre des merveilles du monde de Jean de Mandeville eurent un impact considérable au XIVe et XVe siècles sur les explorateurs (notamment Christophe Colomb), peut-être davantage que le Devisement du monde qui relatait les voyages supposés de Marco Polo. François Ier fait en 1539 de la langue vernaculaire la langue officielle en imposant par l'Ordonnance de Villers-Cotterêts de diffuser les actes administratifs et juridiques en français et non plus en latin.
L'utilisation du français ou de l'anglais est un enjeu quotidien au sein de la relation Québec-Canada.
Il est souvent reconnu que l'influence culturelle et économique d'un pays se perçoit par l'influence et l'utilisation de sa langue[réf. souhaitée]. On notera donc l'influence forte de l'anglais et du chinois actuellement. Mais au temps de Louis XIV, la langue de la diplomatie et de la noblesse était le français.
On a vu aussi l'impact considérable qu'eurent, au XVIIe siècle, certaines œuvres écrites en français, dans des domaines qui restaient encore réservés au latin : l'Utopia de Thomas More, le Discours de la méthode de Descartes (1637), les Provinciales de Pascal (1656). Au XVIIIe et XIXe siècles, la Bible de Sacy eut un impact considérable sur la littérature. Au XVIIIe siècle, les cours européennes communiquaient en français.
L'anglais aujourd'hui est largement employé pour la communication dans de nombreux domaines (informatique, affaires, sciences essentiellement). Les langues ont des statuts de communication très différents : les six langues officielles des Nations unies sont l'anglais, l'espagnol, le français, le russe, l'arabe et le chinois.
Néanmoins, les langues maternelles restent les langues de communication localement, en particulier en Europe, qui a défini une politique sur ce point.
Les langues ne sont pas forcément parlées. Elles peuvent aussi être gestuelles. La Langue des signes française permet par exemple de communiquer entre et avec les malentendants et les non-entendant. C'est une langue à part entière, et qui connaît sa propre évolution. Au Québec il s'agit de la langue des signes québécoise.
Se référer à la Langue des signes, au Braille et la Convention relative aux droits des personnes handicapées (article 2).
Mise en réseau avec les outils de télécommunication
La communication est le passage obligé pour entrer en relation avec autrui.
À ce stade, il faut noter l'importance des moyens de télécommunication basés sur des techniques optiques, électriques et électroniques, développées depuis le XIXe siècle. Le télégraphe électrique fonctionne à partir de 1838, le téléphone à la fin du siècle.
Les autres médias fondés sur les techniques électroniques, radio à partir des années 1920, télévision après la Seconde Guerre mondiale sont des moyens de diffusion, sans possibilité d'interaction avec la plupart des auditeurs.
Avec les dernières générations d'outils de télécommunications électroniques, la rétroaction devient plus aisée, et les messages se sont beaucoup enrichis (documents, images). Les messageries électroniques, l'internet… permettent d'atteindre des groupes de personnes, et de faire une véritable communication de groupe.
Message à transmettre
Les aspects techniques de la communication ne doivent pas cacher l'essentiel : la communication a pour objectif de faire passer un message.
L'avènement de l'internet depuis les années 1960 a suscité diverses études de la part de philosophes et de sociologues. Parmi ces études, on retiendra celles de Pierre Musso et de Philippe Breton, qui, sous des arguments un peu différents, portent le même diagnostic : la communication a tendance à être instrumentalisée par les outils de télécommunication et les technologies de l'information. L'idée est qu'il existe une croyance selon laquelle on communique bien parce que l'on dispose de moyens techniques sophistiqués (dernière version du logiciel, mobile…). Pierre Musso note que cette croyance serait fondée sur la philosophie des réseaux, sorte de pseudo-« religion » qui serait la résurgence de la philosophie de Saint-Simon9, fondée sur le principe de gravitation universelle.
En réalité, sur le fond, la communication cherche bien à répondre à l'un des objectifs suivants :
On parle alors d'enjeux de la communication. Ces enjeux sont liés aux différentes fonctions du message (voir les concepts de Roman Jakobson).
On voit qu'une communication trop axée sur des moyens techniques peut faire oublier les risques inhérents à la communication.
Sciences de l'information et de la communication
Concernant la communication en tant que science, certaines notions ont été dégagées par les différents modèles de communication explicités plus bas.
Durant les années 1980, S. H. Chaffee et C. R. Berger proposèrent une définition généraliste qui reste de nos jours une base connue des sciences de la communication : « La science de la communication cherche à comprendre la production, le traitement et les effets des symboles et des systèmes de signes par des théories analysables, contenant des généralisations légitimes permettant d'expliquer les phénomènes associés à la production, aux traitements et aux effets. » (traduit de l'anglais)
Distinction entre information et communication
Selon Paul Watzlawick, chercheur de l’École de Palo Alto, la communication est de l'ordre de la « relation », l'information de l'ordre du « contenu » d'un message10.
Au moment de la naissance de la discipline des sciences de l'information et de la communication en France (1975-1995) Daniel Bougnoux distingue information et communication dans un ouvrage didactique qui regroupe des textes de nombreux auteurs susceptibles d'illustrer l'un ou l'autre terme11. Pour lui, la communication est de l'ordre du « chaud » et l'information de l'ordre du « froid ».
Pour Dominique Wolton, spécialiste de la communication politique12, pendant des siècles, la rareté de l'information et la difficulté de sa transmission étaient telles « que l'on croyait de bonne foi que l'information créait de la communication ». (…) La « croissance de l'information et sa multiplication, comme l'hétérogénéité des récepteurs rendent finalement visible cette dissociation entre information et communication ». (…) L'explosion de la « communication » telle qu'elle est comprise en général peut même amplifier l'incommunication »13.
Au sein du CNU (comité national des universités), dans la section SIC no 71 fondée en 1975, l'influence respective des recherches de l'information et de la communication fluctuent. Avec le développement d'Internet, les questions se portent fréquemment sur la façon dont ce média influence la qualité de l'une et de l'autre.
Selon Irène Lautier14, pour Dominique Wolton, le mot « information » fut « d'abord lié à une revendication politique : la liberté d'information comme condition de la démocratie et le complément de la liberté de conscience » puis « le symbole de la presse » et du « droit de savoir ce qu'il se passe », avant d'être repris dans l'informatique, pour parler de « système d'information »15. Le développement d'Internet a encore modifié la donne, avec l'explosion des communications sous forme de blogs et de mailing, où la part d'information vérifiée et codifiée fut dès le départ très modeste et beaucoup plus faible que dans les « systèmes d'information » des entreprises. Cette masse croissante de communication a suscité une demande de journalisme plus indépendant, capable de la trier, recouper, hiérarchiser, pour transformer de simples émetteurs de message en sources d'information, en allant jusqu'à assurer la protection de l'anonymat quand c'est nécessaire, afin de rétablir une relative hiérarchie entre les différents émetteurs de message, basée plus sur la compétence et la fiabilité que sur la puissance et la motivation. La protection des sources d'information des journalistes permet par ailleurs de vérifier auprès des institutions et entreprises que la communication affichée à l'extérieur par le porte-parole officiel correspond bien à la réalité vécue à l'intérieur.
Communication verbale et communication non verbale
Une communication verbale est faite de signes linguistiques.
Ces signes confèrent un corpus appelé langue, ou plus généralement langage, mais les linguistes viennent à distinguer langue et langage.
L'écriture, la langue des signes, la voix sont des médias, des moyens de communiquer. L'art de conceptualiser ce message dans un langage afin de minimiser les interférences est appelé la rhétorique. Aristote et Cicéron étaient des théoriciens de rhétorique, qui devint l'un des sept arts libéraux dans le haut Moyen Âge.
Est dite « non verbale » une communication basée sur la compréhension implicite de signes non exprimés par un langage : l'art, la musique, la kinesthésie, les couleurs, voire les vêtements ou les odeurs. Ces signes, leur assemblage et leur compréhension ou leur interprétation sont dans leur grande majorité dépendants de la culture. La communication non verbale peut ainsi être ambiguë (Adler, 2013). Par exemple, un clin d'œil peut être interprété différemment d'un individu à l'autre. Pour certains, il pourra s'agir d'un signe de remerciement, alors que pour d'autres, il pourra s'agir d'un manque d'assurance. Ce type de signe ayant une signification différente selon les cultures est nommé « emblème ».
Mais on définit en premier lieu la communication non verbale à travers le corps, la posture, les gestes ou encore les différentes expressions du visage.
Le mot verbal peut également être compris comme exprimé de vive voix (Petit Larousse). On parlera alors de communication verbale, par opposition à la communication écrite. Mais la communication n'est pas qu'orale. Elle est aussi non verbale (voir plus bas).
La communication passe donc aussi par le corps. Ainsi elle sera non verbale ou plutôt non verbalisée. La communication non verbale peut être para-verbale, c'est-à-dire qui accompagne la vocalisation. Ainsi lorsque le locuteur explique qu'il faut aller à droite et qu'il bouge sa main dans cette direction, c'est un cas de communication para verbale. Croiser les bras dans un signe de protection est aussi une communication non verbale. Mais ici ce sera pour dire que : « je me retranche derrière mes idées laissez-moi tranquille ». Mimiques et posture font partie de la communication.
Des gestes risquent de faire passer un message comme plus fort, plus prononcé que ce que l'on dit.
Le ton d'un message est aussi une forme de non-verbal. C'est cette base, le non-verbal, qui définit par exemple ce qu'on appelle le jeu d'un acteur, au théâtre.
On parle d’intelligence non verbale lorsqu'une personne utilise à la fois ses capacités d'écoute et d'observation pour analyser son interlocuteur. Cette analyse en temps réel au cours de la relation porte sur l'ensemble de sa communication, ainsi que sur ses actions et réactions dans un environnement donné. L'objectif étant l'optimisation de la communication et des relations. La maîtrise de la communication non verbale et verbale, ainsi que l'exploitation des erreurs de perception (biais cognitifs) permettent d'influencer l'issue de la relation et des échanges, selon la thèse défendue par Eric Goulard16,17,18.
Contextes de communication
Une communication est gravée dans un contexte. Elle peut avoir lieu à un instant donné, dans un lieu donné, et vis-à-vis d'une situation, d'un évènement donné.
Tout cet environnement, qui ne fait pas partie de la communication à proprement parler, mais qui accompagne cette communication, est appelé contexte. L'environnement peut générer du bruit, ou être source d'interférences.
La philosophie du langage s'intéresse au contexte, et la linguistique précise le contexte d'une phrase : voir contexte (linguistique).
Le contexte intervient dans les enjeux cités plus haut : culture, changement de médias, langue, souveraineté, identité, dynamisme des territoires, mise en réseau.
Réseaux
On nomme réseau un ensemble d'acteurs, d'agents économiques, de nœuds, ou lieux de communication grâce auxquels les messages circulent. L'information se concentre et se redistribue ainsi.
Réseaux sociaux
Un réseau social est un agencement de liens entre des individus et/ou des organisations, possédant des intérêts communs (par exemple réseaux d'anciens élèves de grandes écoles, d'universités, d'associations, d'ONG, de centres de recherche, d'organismes publics…). Par extension, l’expression « réseaux sociaux » désigne les « médias sociaux », qui sont les applications web qui permettent la création et la publication de contenus générés par l’utilisateur19 et le développement de réseaux sociaux en ligne en connectant les profils des utilisateurs20.
Voir dans le cas d'entreprises : Entreprise étendue.
Sur le plan technique
Des réseaux de transport (routes, canaux, chemins de fer), des réseaux de télécommunications et informatiques (télégraphe, téléphonie, web) se sont développés considérablement depuis deux siècles.
Voir aussi sur ce sujet : télécommunications, sémaphore, télégraphie, téléphonie.
Interactions informelles
On découvrit dans les années 1960 que la généralisation des ascenseurs automatiques, qui supprimait les garçons d'ascenseur, supprimait un nœud important de communication informelle entre les étages d'une entreprise (car le garçon d'ascenseur connaissait tout le monde et tout le monde lui parlait). Ce rôle a été partiellement remplacé par les coins café considérés aujourd'hui comme indispensables dans les bureaux, et lieux d'échanges informels souvent importants.
Temporalité
Une communication qui peut durer dans le temps (le message n'est pas supprimé au moment où il est envoyé) est dite « intemporelle ». Par exemple, un message rédigé dans un livre est intemporel. Cette notion est liée au contact entre les entités qui communiquent. Un message éphémère, lui, est dit « temporel ». Par exemple, une discussion orale est éphémère, temporelle. La communication est notamment enseignée dans les écoles d'ingénieurs.
Localisation
Dans l'espace, une communication peut être :
- localisée (concentrée à un endroit), telle une discussion ;
- alocalisée (disponible de n'importe quel endroit) — par exemple internet, extranet ;
- délocalisée (le lieu d'émission est loin du lieu de réception), c'est le cas d'une discussion téléphonique.
Cette notion est liée à l'expression du contact entre les entités qui communiquent.
Code
Le code (information) est un concept souvent mis en avant dans la vision mécaniste de la communication. Il est pourtant rarement adéquat, ne s'appliquant bien qu'aux seules situations hiérarchiques et autoritaires : interface humain-machine, relations humain-animal, etc. Par extension et d'une manière pessimiste, la notion de code est souvent employée pour l'étude des relations humaines.
Dans ce cadre simplifié, pour communiquer, l'émetteur et le récepteur doivent disposer d'un code commun. La communication se caractérise alors surtout par l'utilisation d'un code établissant les correspondances entre un signe et son sens qui doit être commun aux interlocuteurs. L'absence de code commun entre émetteur et récepteur est l'une des sources d'échecs de la communication, chacun pouvant supposer que l'autre comprend son code, sans que ce soit le cas :
- un chef de projet américain est choqué de voir son équipe française exiger du matériel pour son travail. Élucidation faite, cette équipe ne voulait que demander ce matériel (or to demand signifie exiger) ;
- le même s'étonne de voir, après avoir stigmatisé le peu de temps dont on dispose pour un petit projet, de voir des membres européens se demander pourquoi au contraire on dispose d'une telle marge. Élucidation : quand il écrivait sur son tableau « 6/6 pour la date de début et 6/12 pour la date de fin, il pensait pour cette dernière au 12 juin ». L'équipe européenne a compris 6 décembre ;
- un collègue japonais désirant montrer le grand respect qu'il éprouve pour la famille d'un collègue européen l'invitant à dîner apporte à la maîtresse de maison une fleur considérée comme l'une des plus belles au Japon : un chrysanthème. Gêne garantie chez celle-ci, pour qui cette fleur est symbole de cimetière.
Dans tous ces exemples, la notion de code explique l'incompréhension entre les êtres humains; mais la notion n'explique pas pour autant la compréhension. Or les situations sont courantes où le défaut de code n'apporte pas de catastrophe, au contraire : relations sourd-entendant, relations aveugle-voyant, relations entre étrangers sans mots communs, etc. Entre humains, on peut toujours essayer de se faire comprendre ; essayez donc de vous « faire comprendre » d'un ordinateur qui détecte une faute de syntaxe dans l'ordre envoyé. Non, décidément, le code est une notion trop évidente pour être utilisée sans pincettes.
Transmission
La communication consiste à transmettre un message afin d'établir un contact. L'établissement du contact comporte certains risques, notamment lors de l'« ouverture » et « fermeture » de la communication. Les risques d'intrusion, de non-réponse, de blocage et d'abandon existent réellement. Ce point fait l'objet de la confidentialité en sécurité de l'information, on l'appelle le message.
Protocole de communication
On désigne sous ce terme tout ce qui rend la communication possible ou plus aisée sans rapport avec le contenu de la communication elle-même.
Attendre une tonalité pour numéroter, demander à l'interlocuteur de se répéter, épeler son nom, s'entendre tacitement sur le moment où une communication sera considérée comme terminée font partie des protocoles.
La mise en œuvre d'un protocole demande la définition de normes élaborées.
Voir aussi
Rétroaction
Le message de Rétroaction (ou Feedback en anglais), est le message, verbal ou non, renvoyé sous forme de réaction par le récepteur, à l'émetteur. La possibilité d'obtenir et de traiter une telle réponse ouvre la voie à la communication bidirectionnelle. Selon les cas, le feed-back consiste à confirmer ou infirmer la réception du message, demander des précisions, relancer ou terminer la discussion.
La notion de rétroaction (feed-back) est issue des travaux de Norbert Wiener dans les années 1950 sur la cybernétique21. Elle correspond au saut technologique du passage de la mécanographie à l'informatique, et à l'apparition des premiers ordinateurs basés sur des technologies électroniques. Cette notion montre qu'il existe à côté de la vision linéaire (unidirectionnelle) de la communication la possibilité et l'intérêt de créer et d'entretenir un processus circulaire (bidirectionnelle) avec trois formes de Feed-Back :
- Le Feed-back positif, qui conduit à accentuer un phénomène, avec un effet possible de boule de neige (hausse de la tension entre les communicants, énervement croissant entre deux personnes).
- Le Feed-back négatif peut être considéré comme un phénomène de régulation, qui en amoindrissant la communication, l'équilibre et la stabilise grâce à la reformulation ou au questionnement.
- L'absence de Feed-back (réponse néant) révèle une « panne » de communication. Non seulement aucune information n'est renvoyée, mais on ne sait même pas si le message émis a été reçu ou pas.
La boucle de rétroaction a conduit à définir des modèles théoriques et systémiques de système d'information (niveaux opérationnel, organisationnel, décisionnel).
Modèles
De nombreux théoriciens de la communication ont cherché à conceptualiser « le processus de communication ». La liste présentée ci-après ne peut prétendre être exhaustive, tant les modèles sont nombreux et complémentaires. L'objectif est de fournir un aperçu de l'évolution générale en explicitant les modèles les plus connus ainsi que leurs apports.
Modèle de Shannon et Weaver
Modèle de Shannon et Weaver
Le modèle de Claude Shannon et Weaver22 désigne un modèle linéaire simple de la communication : cette dernière y est réduite à sa plus simple expression, la transmission d'un message. On peut résumer ce modèle en :
Un émetteur, grâce à un codage, envoie un message à un récepteur qui effectue le décodage dans un contexte perturbé de bruit.
Apparu dans Théorie mathématique de la communication (1948), ce schéma sert à deux mathématiciens Claude Shannon (père entre autres de nombreux concepts informatiques modernes) et Warren Weaver (scientifique versé tant dans la vulgarisation que la direction de grands instituts), à illustrer le travail de mesure de l'information entrepris pendant la Seconde Guerre mondiale par Claude Shannon (ce dernier a été embauché par Weaver à l'Office of Scientific Research and Development pour découvrir, dans le code ennemi, les parties chiffrées du signal au milieu du brouillage). À l'origine, les recherches de Shannon ne concernent pas la communication, mais bien le renseignement militaire. C'est Weaver qui a « traduit » la notion de brouillage par celle de « bruit », la notion de signal par « message », la notion de codeur par « émetteur », la notion de décodeur par « récepteur »… Jusqu'à la fin de sa vie, Claude Shannon se défendra contre la reprise du soi-disant modèle pour autre chose que des considérations mathématiques.
Le modèle dit de Shannon et Weaver n'a en effet de prétention qu'illustrative. Mais il a souvent été pris au pied de la lettre, révélant alors la forte influence béhavioriste du modèle de Pavlov (stimulus-réponse).
Ce modèle, malgré son immense popularité (on le trouve cité souvent comme « le modèle canonique de la communication »[réf. souhaitée]), ne s'applique pas à toutes les situations de communication et présente de très nombreux défauts :
- et s'il y a plusieurs récepteurs ?
- et si le message prend du temps pour leur parvenir ?
- et si la réalité décrite n'existe pas ailleurs que chez le premier locuteur ?
- et s'il y a plusieurs messages (au besoin contradictoires) qui sont prononcés en même temps?
- et s'il y a un lapsus ?
- et si sont mis en jeu des moyens de séduction, de menace ou de coercition ?
- et si le message comporte des symboles nouveaux ou des jeux de mots ?
En sus de sa linéarité, le modèle de Shannon et Weaver considère que le récepteur est passif : toutes les recherches en sciences de l'information et de la communication montrent que cela est simpliste, ou faux.
Modèle de Lasswell
Harold Dwight Lasswell, politologue et psychiatre américain, s'est fait un nom en modélisant la communication de masse à travers les questions : « Qui, dit quoi, par quel canal, à qui et avec quel effet ? ». Questions reprises de la méthode que Quintilien, pédagogue latin du Ier siècle, enseignait à ses apprentis rhéteurs.
Qui parle ? |
Correspond à l'étude sociologique du ou des milieux et organismes émetteurs |
Pour dire quoi ? |
Se rapporte à l'énoncé du contenu du message, à son analyse |
Par quel média ou canal ? |
Description et évaluation des techniques utilisées pour diffuser l'information à un instant donné vers une cible donnée |
S'adresse à qui ? |
Vise l'auditoire, ou audience. Soit la définition, la mesure, la localisation des publics récepteurs |
Avec quel effet ? |
Il s'agit d'analyser et d'évaluer les influences qualitatives et quantitatives du message sur l'audience. |
Ce modèle conçoit la communication comme étant un processus d'influence et de persuasion, très proche de la publicité. Ce modèle dépasse la simple transmission du message (même s'il y reste centré) et envisage notamment les notions d'étapes de communication, la capacité de pluralité des émetteurs et des récepteurs et de finalité d'une communication (ses enjeux).
Pourtant il est critiquable, sur la même base que les critiques émises contre le modèle de Claude Shannon et Weaver. En effet, il envisage la communication comme une relation d'autorité et de persuasion. Et il néglige le message de rétroaction, ainsi que les notions de psychologie et de sociologie de part et d'autre de la relation de communication. Le récepteur est toujours considéré comme passif, ce qui est encore inexact, car il existe en général interaction entre l'émetteur et le récepteur, ce qui n'est pas pris en compte dans ce modèle.
L'un de ses ouvrages majeurs, Propaganda Technique in the World War (1927), fait partie des ouvrages de référence dans l'usage de la propagande dans la Seconde Guerre mondiale. Sa vision autoritaire, voire autoritariste de la communication, lui vaut de nombreux ennemis, encore aujourd'hui.
Ce modèle est à lier par antithèse aux travaux de Marshall McLuhan (La Galaxie Gutenberg, 1967) et Régis Debray (Traité de médiologie, 1991).
Modèle de Jakobson
Le linguiste russe Roman Jakobson (1896-1982) propose un autre modèle. Basé sur la linguistique, il développe un point de vue centré non plus sur la transmission d'un message, mais sur le message lui-même, évitant ainsi les dangers d'instrumentalisation technique (voir sur ce point philosophie des réseaux).
Il est composé de six facteurs. À chacun de ces facteurs est lié une fonction du message, explicitée par Jakobson :
- Le destinateur, lié à la fonction expressive du message ;
- Le message, lié à la fonction poétique ;
- Le destinataire, lié à la fonction conative ;
- Le contexte, l'ensemble des conditions (économiques, sociales et environnementales principalement) extérieures aux messages et qui influence leur compréhension, liée à la fonction référentielle ;
- Le code, symbolisme utilisé pour la transmission du message, lié à la fonction métalinguistique ;
- Le contact, liaison physique, psychologique et sociologique entre émetteur et récepteur, lié à la fonction phatique.
On notera l'apparition ou la réapparition des trois dernières notions (contexte, code, contact) qui complètent énormément la vision d'ensemble sur ce qu'est une communication.
Certains facteurs peuvent être considérés comme des agents de communication (destinataire). Sur le contexte, voir l'article perception de l'environnement.
Ces travaux sont à lier à l'impulsion linguistique de Ferdinand de Saussure, conceptuelle de Shannon et Weaver, et philosophique de John L. Austin.
Modèle de Gerbner
George Gerbner, sociologue des années 1950, avait l'ambition de formuler un modèle général de la communication. Il présente en 1956 un modèle beaucoup plus complexe que les précédents. Son modèle s'articule autour de deux propositions essentielles :
- Il lie le message au contexte, ainsi il permet de le renseigner sur la signification du message ;
- Il décrit le processus de communication comme un ensemble à deux dimensions : une perceptive et une autre dimension pour le contrôle.
Le trait particulier de ce modèle est qu'on peut l'appliquer aux différentes formes de communication en fonction du contexte. Il convient à un acte de communication interpersonnelle entre deux personnes mais aussi au processus plus complexe de la communication de masse.
Modèle de Newcomb
Theodore M. Newcomb, en 1953, présente le modèle ABX triangulaire et devient le premier à introduire le rôle de communication dans la relation sociale.
Newcomb relève en effet dans les relations sociales deux dimensions23. L'attitude, qui est la qualité du lien affectif, et l'union qui est la spécificité du lien. À travers ces deux grilles d'analyse, il va s'intéresser à l'équilibre ou le déséquilibre d'une relation sociale. Une relation est dite équilibrée lorsque les attitudes ont la même orientation. Son hypothèse est que nous sommes tous à la recherche d'un équilibre dans la situation de communication. S'il n'est pas atteint, nous souhaiterons alors soit réduire ce déséquilibre, soit rompre la relation. Newcomb s'intéresse donc à la notion de similarité, à leur possession, leur association ou à leur contraire.
Il nous fait également remarquer que les relations se nouent généralement autour d'un objet (thème de conversation, une personne, une passion commune…). Il exposera par la suite 8 schémas de relation, dont 4 modèles équilibrés et 4 modèles déséquilibrés.
Le modèle de Newcomb soulève donc des faits essentiels selon quoi toute situation de communication met en présence des individus caractérisés par des attitudes, des motivations et que toute situation de communication peut être un moyen de faire évoluer une relation. La communication est donc ici appréhendée comme un phénomène dynamique et complexe et non mécanique.
Modèle de Matilda et John Riley
Ce modèle introduit de nouvelles notions liées à la sociologie, notamment celle de contexte et d'appartenance à un groupe. Il considère en premier lieu l'appartenance des individus humains à des groupes qui influencent la façon de voir, de penser et de juger de leurs membres et évoluent dans un contexte social dont ils dépendent. L'émetteur rebaptisé communicateur, et le récepteur sont distribués dans des groupes primaires (familles, communauté, petits groupes…) sociologiques.
Ce modèle est le premier à prendre en compte la notion d'une boucle de rétroaction, entre l'émetteur et le récepteur. Cela montre qu'il y a réciprocité et inter-influence entre les individus. Il est à l'origine des travaux sur la communication de groupe.
Études de communication
De nombreux jeunes souhaitent se lancer dans le domaine professionnel de la communication. De nombreux étudiants apprécient les métiers de la communication : Chargé de communication, attaché de presse, directeur de communication, et sont donc de plus en plus nombreux à se lancer dans des cursus en école de communication qui peuvent aller de bac+2 à bac+5.
Notes et références
- Daniel Bougnoux, Introduction aux sciences de la communication lieu=Paris, La découverte, coll. « Repères », (ISBN 978-2-7071-3776-0).
- Olivier Reboul, Introduction à la rhétorique, Paris, PUF, , p. 3.
- La cybernétique, ou le contrôle et la communication chez l'animal et chez la machine (Cybernetics, or Control and Communication in the Animal and the Machine), 1948.
- Dan Sperber, Le symbolisme en général, Paris, Hermann, , 163 p. (ISBN 2-7056-5771-1).
- Eliseo Verón, « 7. Mediatization theory: a semio-anthropological perspective », dans Mediatization of Communication, De Gruyter (ISBN 9783110272215, lire en ligne [archive])
- Philippe Boissinot, « Béatrice Galinon-Mélénec (dir.), L'Homme trace. Perspectives anthropologiques des traces contemporaines, Paris, CNRS Éditions, 2011, 410 p. », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 70, no 02, , p. 543–545 (ISSN 0395-2649 et 1953-8146, DOI 10.1353/ahs.2015.0003, lire en ligne [archive], consulté le )
- Élizabeth Gardère, « Théorie du lien rituel anthropologie et communication de Pascal Lardellier, Paris, L’Harmattan, coll. Communication, 2003, 238 pages, 19 € », Communication et organisation, no 22, (ISSN 1168-5549 et 1775-3546, DOI 10.4000/communicationorganisation.2801, lire en ligne [archive], consulté le )
- Rasse, Paul., La rencontre des mondes : diversité culturelle et communication, Paris, A. Colin, , 330 p. (ISBN 2-200-26760-6 et 9782200267605, OCLC 77569110, lire en ligne [archive])
- Voir Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint Simon
- Paul Watzlawick, lien auteur1=Paul Watzlawick, Janet H. Beavin et Donald D. Jackson, Une logique de la communication, Paris, Seuil, (1re éd. 1967) (ISBN 978-2020052207).
- La Communication par la bande : Les sciences de l'information et de la Communication, Paris, Larousse,, .
- INFORMATION ET COMMUNICATION : DIX CHANTIERS SCIENTIFIQUES, CULTURELS ET POLITIQUES, par Dominique Wolton, du Laboratoire communication et politique du CNRS, à Paris [1] [archive]
- Dominique Wolton, Il faut sauver la communication, Paris, Flammarion,
- "Expression - Communication" par Irène Lautier, directrice de la Faculté des sciences du sport de l'université Lille II [2] [archive]
- Avec son prolongement, la création du poste de DSI, voulant dire Directeur des systèmes d'information d'une société.
- Eric Goulard. Comprendre et maîtriser l'intelligence non verbale. Ed.Leducs. 2014. 256p
- Joe Navarro. Louder than Words. Harpercollins Publishers. 2010. 256 p
- Eric Goulard. Tous Irrationnel. Votre cerveau vous joue des tours. Createspace. 2014. 256p
- (en) Andreas Kaplan et Michael Haenlein, « Users of the world, unite! The challenges and opportunities of Social Media, », Business Horizons, (lire en ligne [archive])
- (en) Boyd, d. m. and Ellison, N. B., « Social Network Sites: Definition, History, and Scholarship », Journal of Computer‐Mediated Communication, (lire en ligne [archive])
- (Cybernetics or Control and Communication in the Man and the Machine (1948) et Cybernétique et société (1950))
- Claude Edwood Shannon et W Weaver, Théorie mathématique de la communication, 1975
Annexes
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
- Lucien Sfez, La communication, PUF, coll. « Que-sais-je », .
- Lucien Sfez (dir.), Dictionnaire critique de la communication, PUF, (2 volumes).
- Judith Lazar, La science de la communication, PUF, coll. « Que-sais-je », .
- L'Utopie de la communication. Le mythe du village planétaire. Philippe Breton. La découverte. 1992, 1995, 1997.
- Dominique Wolton, Penser la communication, Paris, Flammarion, , 388 p.
- Béatrice Galinon-Mélénec, Penser autrement la communication : Du sens commun vers le sens scientifique. Du sens scientifique vers la pratique, Paris:L'Harmattan, 2007.
- I. Cousserand, Communication & Organisation, no 37, 2007. Lire en ligne [archive].
- Pierre Musso, Télécommunications et philosophie des réseaux, 1998.
- Éric Maigret, Sociologie de la Communication et des Médias, Armand Colin, 2003.
- Edmond Marc & Dominique Picard, Relations et communications interpersonnelles, Dunod (Les Topos), 2000.
- Mario Perniola, Contre la communication, Lignes/Manifeste, 2004.
- Daniel Bougnoux, La Communication par la bande, Paris, La Découverte, 1998 (ISBN 2707128678).
- Dan Sperber et Dreidre Wilson, La Pertinence : Communication et Cognition, Paris, Minuit, (présentation en ligne [archive]).
Articles connexes
- Disciplines connexes à la communication
- Les sciences de l'information et de la communication
- La médiation et la médiation professionnelle
- La communication interculturelle
- La communication non verbale
- La communication numérique ou digitale
- Le management : gestion d'équipe dans un cadre de projet.
- Les relations publiques : gestion de la communication avec le monde extérieur, le public, et gestion de l'opinion publique.
- Les sciences cognitives et la gestion des connaissances.
- La pédagogie et la didactique : sciences de l'apprentissage et de la manière de faire apprendre (à lier avec l'éducation, le conditionnement, l'andragogie voire le conditionnement) les savoirs
- Le marketing, dont découle la politique de communication.
- La réseautique, liée à la communication entre appareils informatiques (l'informatique étant la contraction d'information automatique).
- La communication de crise, sur la gestion de la communication en période de crise.
- La communication sur le climat, vulgarisation scientifique et actions possibles d'atténuation et d'adaptation
- La théorie de l'information issue de diverses théories de (Norbert Wiener sur l'entropie informationnelle, ou autres).
- La sémiologie qui est la science d'étude des signes et de l'étude du signifiant et du signifié qui leur sont liés et son application, la sémiotique.
- la géographie des médias et de la communication.
- L anthroposémiotique qui met en évidence la dimension anthropologique de l'interprétation des signes.
- L'interactivité augmentée et le principe de réalité augmentée
- Auteurs pertinents dans le champ
- Articles généraux et principaux de portails
Liens externes
Piscine
Une piscine est un bassin artificiel, étanche, rempli d'eau et dont les dimensions permettent à un être humain de s'y plonger au moins partiellement. Une piscine se différencie d'une cuve ou d'une baignade par ses équipements de filtration (pompe, filtre…). Il existe différents types de piscine dont les caractéristiques varient en fonction de leurs destinations (piscine privée, piscine privée à usage collectif, piscine publique) et de leur usage (piscine familiale, piscine de loisir, piscine thérapeutique, piscine d'entraînement sportif, piscine de plongée, aussi appelée « fosse à plongée »…). Les piscines servent à la détente, la socialisation, le jeu, le sport (natation course, plongée, water-polo), et l'apparat (décoratif).
Un bassin du parc aquatique du Ludolac à
Vesoul.
Étymologie
Du latin piscina1 (« vivier ») dérivé du mot piscis2 (« poisson »), le terme piscine adopte, depuis 1865, le sens de bassin pour activités humaines.
Histoire et perspectives
Les types de piscines
Piscines publiques
Les piscines publiques sont composées d'un ou plusieurs bassins et leur accès est le plus souvent payant.
- Les piscines publiques, couvertes, en France, comportent, en général, un bassin de 25 mètres de longueur pour une largeur comprise entre 10 m et 20 mètres ;
- Une piscine olympique est un bassin de 50 mètres de longueur par 25 mètres de large, qui peut servir pour les compétitions internationales, notamment les Jeux olympiques ; son volume est d'environ 3 000 m3.
En France, les piscines publiques sont surveillées par des maîtres-nageurs sauveteurs, qui assurent la sécurité des piscines et sont compétents pour le sauvetage aquatique.
Piscines privées
Piscine privée dans une villa des environs de
Mexico.
Les piscines privées sont des piscines dont l'usage est dit « familial », c'est-à-dire qu'elles ne sont pas amenées à recevoir du public. On distingue les piscines privées des piscines privées à usage collectif (piscine d'hôtel, de chambre d'hôte, de campings, etc.) qui sont destinées à accueillir du public. Ces dernières doivent respecter les mêmes normes DDASS que les piscines publiques.
Les piscines privées dépassent rarement 12 × 6 mètres, bien que les dimensions ne dépendent que de la volonté du maître d'ouvrage. Les piscines maçonnées, en béton armé ou en gunite (telles que la piscine d'Algarrobo) n'ont pas de limite de dimensions. Les piscines préfabriqués ont par définition un nombre fini de forme et souffrent de limites dans les dimensions (transport exceptionnel ou par hélicoptère pour les piscines coques, dimensions hors limite pour le liner). Le plus souvent, elles sont enterrées3, mais peuvent être hors sol (souvent de dimensions plus réduites4 : 7 × 3 m ou 6 × 4 m). De nos jours, elles ont souvent une profondeur variant entre 1,00 et 1,60 mètre alors que les piscines plus anciennes ont des profondeurs plus importantes (de 1,80 m en moyenne)5.
Les coûts d'acquisition ont globalement baissé depuis le début des années 1980 avec le développement des produits d'entrée de gamme comme les piscines en kit, mais de manière générale, la propriété d'une piscine est un signe extérieur de richesse (en raison du coût d'installation elle-même, des équipements (chauffage, traitement d'eau, type filet de sécurité ou abris, de l'entretien, et du traitement de l'eau). Les piscines en kit sont composées de panneaux modulaires en divers matériaux recouverts par un liner. Ce dernier est une bâche étanche plaquée contre le fond et les parois par le poids de l'eau. Il doit généralement être changé au bout d'une dizaine d'années, ce qui induit alors un coût non négligeable.
Avec 24 % du parc en France (en 2012), la région Provence-Alpes-Côte d'Azur est la première de France pour les piscines privées4.
Les techniques de piscines
Il existe plusieurs façons d'installer ou de construire une piscine selon l'usage et la destination du projet. On peut distinguer les piscines dites hors-sol, et les piscines enterrées. Le choix s'effectue en fonction des problématiques d'accès pour les engins de chantier pour le terrassement, et la construction (camion toupie, benne, pelleteuse…), et des coûts de fabrication.
Les structures de piscine
Les piscines hors-sol
Les piscines hors-sol sont des bassins posés à même le sol, sans terrassement particulier, sur un terrain préparé (sable, géotextile, dalle de béton…). Ces piscines peuvent également être enterrées, mais avec une faible durabilité. Elles existent sous deux formes :
- Piscine hors sol autoportante : piscine équipé d'un boudin gonflé d'air en partie haute du bassin et dont le liner en forme de tore permet l'ensemble de tenir par lui-même. Généralement de forme circulaire ou ovoïdes, il existe cependant des piscines autoportantes rectangulaires avec un renfort sur la grande longueur ;
- Piscine hors sol à support : piscine à support bois ou métallique sur lequel est fixé un liner attaché en partie haute du bassin. Le support donne la forme et la résistance de la piscine, le liner assure l'étanchéité du bassin.
Les piscines enterrées préfabriquées
- Coque polyester : sont des structures légères et étanches, fabriquées en usines et prêtes à être installées. Technique originellement conçu pour les toits de par leur légèreté, il est possible de les enterrer moyennant une protection importante contre les poussées du sol. Elles sont déclinées sous plusieurs formes, leurs dimensions demeurant toutefois limitées en largeur en raison des impératifs liés à leur transport par la route (hauteur des ponts et tunnels souvent limitée à 4,30 mètres) ;
- Piscine modulaire : souvent composée d'un kit comprenant des panneaux, de la visserie et un liner d'étanchéité. Sur une dalle béton saine, les panneaux (acier galvanisés, plastique, bois…) sont assemblés entre eux afin de créer un support. L'imperméabilité est assurée par un liner PVC ou plus rarement par un liner dit membrane armé, soudé sur place.
Les piscines enterrées construites
Les piscines maçonnées en béton, du type : « agglo, banché, projeté, coulé ou vibré » sont des structures résistante6 pouvant recevoir différents types de revêtement.
- Piscine maçonnée : existent généralement selon deux procédés :
- les piscines en maçonneries (agglos creux collés par le bas) qui doivent recevoir un liner comme étanchéité ;
- les piscines en bloc à bancher7 (agglos de béton remplis de béton) permet de réaliser une structure résistante8, pouvant recevoir un carrelage ou enduit de finition après étanchéité. Il existe aussi des agglos en polyester à bancher qui pourront recevoir un liner en finition.
- Piscine béton armé : se dit d'une piscine construite selon les règles de construction béton armé ou encore banché, coulé et/ou vibré. La réalisation d'une piscine B.A. nécessite plus d'études pour le calcul, la pose et la structure des fers ;
- Piscine béton armé monobloc : généralement en gunite ou béton projeté. Ce dernier permet de réaliser une structure monobloc de haute résistante9.
Comparaison des types de structures8,10,11
Type de structure | Installation | Monobloc | Résistance
(en psi)
| Forme
libre
| Coût
d’acquisition
|
Piscines hors sol autoportante |
Particulier |
Non |
Faible |
Non |
Faible |
Piscines hors sol modulaire |
Particulier |
Non |
Faible |
Non |
Faible |
Coque polyester |
Professionnelle et particulier |
Oui |
500 |
Non |
Moyen |
Panneaux modulaires |
Professionnelle et particulier |
Non |
1000 |
Non |
Moyen |
Béton maçonné |
Particulier |
Non |
1500 |
Oui |
Moyen |
Béton banché |
Professionnelle |
Non |
2500-4000 |
Oui |
Élevé |
Béton projeté |
Professionnelle |
Oui |
4500-9000 |
Oui |
Élevé |
Les revêtements de piscine
Il existe différents types de revêtements de piscine en fonction du type de structure :
- Liner : membrane en PVC, le liner est une bâche préfabriquée aux dimensions exactes de la piscine, permettant d'en assurer l'étanchéité. Le liner a une épaisseur variant de 0,75 à 1,5 mm ;
- Membrane armée : dérivée du liner, la membrane armée se présente en rouleau. Elle est découpée sur place et assemblé directement aux caractéristiques de la piscine ;
- Polyester : généralement composé d'un primaire d'accrochage, d'une couche de fibre de verre collée à la résine et d'une couche de finition ;
- Peinture : peinture spécialement conçue pour l'immersion, à renouveler tous les 1 à 2 ans ;
- Carrelage : généralement en pâte de verre de 2,5 × 2,5 cm (mais d'autres dimensions sont disponibles), le carrelage est un des revêtements les plus utilisés ;
- Enrobé : aussi appelé pebble, les enrobés sont des revêtements dont le grain est apparent ;
- Enduits : les enduits sont constitués d'un liant (ciment), d’agrégats de différentes granulométrie (poudre de marbre, cristaux de marbre, quartz, etc.) et d'adjuvants (plastifiants et/ou durcisseurs).
Compatibilité des revêtements en fonction de la structure du bassin8
Type de structure | Indépendant du support | Dépendant du support |
Liner | Membrane
armé
| Polyester | Peinture | Carrelage | Enrobé | Enduits |
Piscines hors sol autoportante |
Non |
Non |
Non |
Non |
Non |
Non |
Non |
Piscines hors sol modulaire |
Oui |
Non |
Non |
Non |
Non |
Non |
Non |
Coque polyester |
Non |
Non |
Non |
Non |
Non |
Non |
Non |
Panneaux modulaires |
Oui |
Oui |
Oui |
Non |
Non |
Non |
Non |
Béton maçonné |
Oui |
Oui |
Oui |
Non |
Non |
Non |
Non |
Béton banché |
Oui |
Oui |
Oui |
Non |
Non |
Non |
Non |
Béton projeté |
Non |
Oui |
Oui |
Oui |
Oui |
Oui |
Oui |
Dénominations particulières
Il existe des dénominations spécifiques caractérisant des types de piscine :
- Piscine de mer : au début du XXe siècle, particulièrement en Australie, des piscines de mer furent construites, le plus souvent sur des promontoires, en utilisant les bassins naturels formés entre les rochers, éventuellement clos par des murs de maçonnerie, l'eau étant renouvelée grâce à des réservoirs alimentés par la marée ou simplement par les eaux de la marée haute. Des piscines de mer existent aujourd'hui dans d'autres endroits, particulièrement ceux qui sont dépourvus de plages, tels qu'archipel portugais de Madère ;
- Baignade biologique : le bassin biologique est un bassin de baignade agrémenté de végétaux assurant la filtration naturelle de l'eau, dépourvu ainsi de produits chimiques, et dont la forme libre est bordée d’une végétation. La tendance écologique a fait la part belle d'un point de vue médiatique à ce type de réalisations. Dans les faits seules quelques dizaines de bassins ont été construits sur les 1 500 000 piscines de particuliers réparties dans l'Hexagone. Techniquement parlant, les expériences à grande échelle comme à Combloux (Haute-Savoie) demeurent décevantes : fermetures, pollutions, contraintes prophylactiques et techniques ont émaillé les essais de ce type de bassins de baignades ;
- Fosse de plongée : une fosse de plongée est un bassin profond en piscine artificielle permettant notamment de s’entraîner à la plongée en apnée ou plus généralement en profondeur ;
- Piscine de rééducation : la gymnastique pratiquée en piscine met en jeu la pesanteur moindre du corps dans l'eau (grâce à la poussée d'Archimède, on considère qu'un corps y est environ cinq fois plus léger[réf. nécessaire]). Les bassins sont étudiés de façon à pourvoir réaliser des exercices (petite « rivière » de marche par exemple, où il est possible d'appuyer les mains des deux côtés). Ils sont généralement d'une profondeur de 1,50 mètre permettant d'avoir pied et de marcher, de faire les mouvements de tout le corps pour se délier les articulations suivant les indications du kinésithérapeute. La fréquentation du bassin est limitée en faible nombre de participants pour de strictes règles de non transmission d'agents pathogènes. Les patients sont contrôlés pour ne pas être porteurs de pathologies transmissibles. La piscine est équipée d'appareils permettant aux patients d'accéder à l'eau même en cas de fort handicap moteur. Des jets pulsant l'eau en massage sont installés en appareil sur le bord, le masseur peut utiliser une lance à eau individuelle. L'utilisation d'un fond mobile est très efficace et aide les personnes à mobilité réduite à descendre dans l'eau sans danger ;
- Piscine thermale : une piscine thermale, issue d'une source thermale, est un bassin chauffé qui recueille la chaleur d'une source thermique souterraine. Elle est reconnue pour les effets thérapeutiques comme pour des soins de réhabilitation, handicap…
Qualité de l'eau
La qualité de l'eau d'une piscine est un élément fondamental du confort de la baignade aussi bien en ce qui concerne la sécurité sanitaire que le plaisir du bain. Et notamment pour les personnels encadrants (éducateurs sportifs, professeurs des écoles, maîtres-nageurs…) qui sont exposés régulièrement ou en permanence, soit directement, soit par les émanations (vapeurs) dont certaines contribuent à donner une odeur caractéristique (chloramine) à l'atmosphère d'une piscine en espace clos. La qualité de l'eau de piscine repose sur différents éléments.
Prévention pour la qualité de l'eau
Des mesures simples permettent de limiter les impacts humains sur la bonne qualité originale de l'eau du bassin. Une bonne hygiène est ainsi la base : se laver intégralement avant d'entrer dans l'eau, avec du savon, puis bien se rincer, cela s'illustre d'ailleurs par un passage dans le Pédiluve obligatoire dans les piscines collectives. Ceci permet d'éliminer sueur, peaux mortes, maquillage, gel coiffant… Ne porter qu'un maillot ou des habits propres. Ne pas uriner, cracher, ni fréquenter ce genre d'espace partagé lorsque l'on est sujet à une maladie contagieuse. Des agglomérations communiquent sur cet axe de prévention12.
Filtration et entretien
Local de filtration d'une piscine publique.
Pour que la piscine reste propre, il faut s'assurer de la qualité de la filtration et de l'entretien de la piscine pour garantir la propreté (physique et chimique) de l'eau. Selon la Fédération des Professionnels de la Piscine, la filtration est responsable de 80 % de la qualité de l'eau13. Pour cela, il faut un système de filtration dimensionné, performant et entretenu régulièrement avec une circulation d'eau optimale : un écumage de surface (élimination des impuretés flottantes par un système de skimmer, d'écumeur de surface, de débordement ou de goulotte) et une aspiration de fond (bonde de fond permettant l'aspiration des impuretés ayant coulé.
Qualité chimique de l'eau
Désinfection
Une eau de piscine doit être désinfectée et désinfectante (eau chargée en désinfectant). Dans les piscines publiques ou la fréquentation et la pollution sont importantes, il faut notamment assurer un taux de chlore optimal ainsi qu'un pH correct (7,2Note 1 à 7,4)Note 2 (afin que le chlore soit le plus efficace possible). Dans les piscines privées, ces valeurs dépendent du revêtement (liner, polyester, carrelage, enduit marbre…). Pour la désinfection, on se sert généralement de produits suivants :
- le chlore et les produits chlorés (le plus utilisé et il est homologué pour les piscines publiques en France)Note 3 ; le chlore peut être stabilisé ou non stabilisé ;
- « chlore longue durée » (avec ou sans produit additionnel tel que floculant ou anti-algue) ;
- « chlore choc » : pour « rattraper » (corriger et/ou ré-assainir) une eau ayant « tourné » (s'est polluée ou s'est retrouvée polluée) à la suite de grosses chaleurs ou de pluies acides ;
- le brome (moins irritant, plus efficace à température élevée mais plus onéreux, très conseillé pour les spas) ;
- le polyhexaméthylène (PHMB) (qui est utilisé accompagné d'un algicide) a été interdit dans les piscines publiques françaises en 2010 ;
- l'oxygène actif (plus écologique, mais réservé aux petits bassins ; contient du H2O2, du KMnO4 ou du H3K5O18S4). Ce produit étant un précurseur d'explosif, il devient de plus en plus compliqué de s'en procurer.
Il existe des appareils permettant d'automatiser le traitement de l'eau. Les systèmes les plus utilisés sont :
- Électrolyse de sel : séparation par électrolyse des molécules de sel NaCl en Na+ et Cl- (hypochlorite de sodium) ;
- Chlorinateur : doseur de brome ou de chlore avec mesure en continu ;
- Système cuivre / argent (qui ne peut être utilisé qu'en complément d'une désinfection par un produit chloré)14 ;
- Système d'ozone : injection dans le circuit d'eau par un ozonateur (qui ne peut être utilisé qu'en complément d'une désinfection par un produit chloré) ;
- Système ultraviolets (UV) (qui ne peut être utilisé qu'en complément d'une désinfection par un produit chloré).
Sont autorisés par la DASS dans les piscines publiques en France : le chlore liquide et le brome liquide (la version liquide du brome étant difficile à trouver en France, la croyance veut que seul le chlore liquide soit autorisé).
Autres produits utilisés
Le maintien d'une bonne qualité d'eau est essentiel pour garder une piscine propre et correctement désinfectée. Les principaux produits utilisés sont :
- pH+ et pH- : pour maintenir le pH entre 7,2 et 7,8 en fonction du type de piscine, afin que les désinfectants (chlore, brome, etc.) soient à leur efficacité optimum ;
- TAC+ et TAC- : pour corriger l'alcalinité de l'eau ;
- TH+ : permet d'augmenter la dureté de l'eau ;
- Anti-algues : traitement préventif ou curatif permettant généralement de réduire les phosphates de l'eau ;
- Floculant : solution liquide ou solide, pour améliorer la qualité de filtration d'un filtre à sable.
Le pH, le TH (dureté) et le TAC (alcalinité) permettent également de calculer la balance de Taylor qui permet d'évaluer le caractère agressif ou déposant d'une eau.
Hivernage
Lorsque la piscine n'est plus utilisée, en hiver, un certain nombre de précautions doivent être prises afin de les protéger. La piscine étant un réservoir à eau, il convient de la protéger du froid dans les régions à risque de gel. Les piscines fonctionnent généralement tout l'hiver pendant au moins quelques heures durant les plus froides, entre 4 et 6 heures du matin (risque de gel). Il est souvent conseillé de bâcher le bassin pour le protéger des feuilles et autres déchets. Les manipulations varient en fonction du type de piscine et de son revêtement.
Eau polluée
La pollution de l'eau provoque différents symptômes :
- Eau trouble blanche : caractérisée par de la « poussière » dans l'eau, souvent provoquée par un temps orageux qui peut temporairement troubler l'eau. Une eau laiteuse peut aussi être liée à un manque de filtration ou un nettoyage des filtres insuffisantNote 4. L'utilisation de floculant permet l’agglomération de la poussière afin de clarifier l'eau ;
- Eau trouble verte : généralement liée à la présence d'algues et qui peut être corrigée en augmentant la filtration et la dose d'algicide. L'exposition directe de la piscine au soleil augmente rapidement la quantité d'algues dans le bassin, la durée de la filtration doit être réglée en conséquence. L'utilisation de la « bâche a bulles » réduit l'exposition directe au soleil et la prolifération des algues mais maintient aussi une température élevée la nuit ce qui augmente la prolifération des bactéries et autres polluants. Au remplissage, une eau verte fluo peut signifier une alcalinité trop basse ;
- Parois vertes : (avec eau transparente) signifie généralement que la désinfection est insuffisante. Peut aussi indiquer la présence importante de phosphates ou d'algues résistantes (type algue moutarde).
Équipements d'une piscine
Chauffage du bassin
L'eau de piscine peut être chauffée. Pour cela, plusieurs solutions sont envisageables :
- Chauffage par pompe à chaleur : fonctionnant sur le même principe qu'une climatisation (air-air), une pompe à chaleur (air-eau) récupère les calories de l'air afin de chauffer l'eau de la piscine ;
- Chauffage par réchauffeur électrique (gourmand en énergie mais permettant un chauffage rapide) ;
- Chauffage par échangeur à plaque permettant de transférer le pouvoir calorifique d'un système domestique (chauffage au fioul, au gaz, etc.) à l'eau de la piscine ;
- Chauffage par chaudière à gaz (réservé aux piscines publiques) ;
- Chauffage solaire : chauffage solaire via un capteur solaire non vitré (réseau de tubes plastiques noirs) dans lequel circule l'eau du circuit de filtration (solution la plus simple et la moins performante), ou via un système solaire à tubes sous vide qui permet d'utiliser la piscine pendant une période plus importante.
Quelle que soit la solution de chauffage, l'installation peut être rendue plus efficace par l'utilisation d'une bâche isolante (généralement plastique à bulle) flottant sur l'eau et isolant ainsi la surface. Le refoulement par le fond du bassin permet un meilleur rendement thermique. Les déperditions thermiques par convection (vent) ou par rayonnement (nuit étoilée ou journée sans soleil) sont ainsi réduites.
Domotique
L'essor de la domotique n'épargne pas les piscines : analyse de l'eau, automatisation du temps de filtration, allumage à distance du chauffage, désinfection optimisée ou encore allumage des projecteurs. La majorité des appareils fonctionnent par contrôle de l'alimentation électrique ou contrôle des détecteurs de débits (présent notamment sur les pompes à chaleurs, les électrolyseurs au sels…). Les systèmes domotiques fonctionnent sur des algorithmes liant la température de l'eau, la température de l'air, le RedOx (potentiel désinfectant), le pH et la conductivité.
Sécurisation du bassin
Depuis janvier 2006, la loi française impose le choix d'un dispositif de sécurité afin d'éviter les noyades accidentelles d'enfants à la suite de chutes dans les bassins. D'après la norme en vigueur15, les différents systèmes possibles sont les suivants :
- une alarme : posée sur la margelle avec un bec plongeant, sous la margelle à moitié immergée ;
- une alarme périmétrique : composé de poteaux équipés de laser, activant une alarme dès franchissement des faisceaux ;
- une clôture de sécurité : barrière périphérique empêchant l'accès à la piscine d'un minimum de 1,20 m15 ;
- un volet roulant automatique : couverture flottante faite de lame PVC, permettant d'enrouler et de dérouler un rideau empêchant l'accès à la piscine ;
- une bâche : que ce soit un filet de sécurité (attaché sur le tour de la piscine) ou une bâche à barre, la bâche rend impossible l'accès au bassin et permet de protéger le bassin des feuilles ;
- un abri : structure de type véranda permettant de fermer l'espace piscine et d'en profiter sur une plus grande période.
Les noyades en piscine représentent moins de 5 % des noyades en France16.
Réglementation
Urbanisme
Autorisation administrative
La construction d'une piscine représente un ouvrage comptabilisé dans l'occupation du sol.
En France, la construction d'une piscine est soumise à la réglementation de l'urbanisme dont les règles varient en fonction de la taille du bassin (moins de 10 m2, de 10 à 100 m2 et plus de 100 m2), des aménagements existants (pourcentage d'occupation du sol, Plan local d'Urbanisme, autorisation des Architectes des Bâtiments de France) et de la destination de la piscine (piscine ouverte au public suivant les normes de l'Agence régionale de santé).
L'installation d'une piscine hors sol oblige à respecter les mêmes règles que pour l'installation ou la construction d'une piscine enterrée17. En effet, toute piscine installée plus de 3 mois dans l'année (15 jours dans les zones classées) nécessitera une autorisation administrative : soit une déclaration préalable (piscine de 10 à 100 m2), soit un permis de construire (plus de 100 m2). Dans le cas des piscines de moins de 10 m2 ou des piscines installées moins de 3 mois dans l'année, aucune autorisation n'est requise, seul le respect des règles d'urbanisme est nécessaire (distance aux limites séparatives, PLU…). À noter que les piscines hors-sols ne sont pas concernées à cette date par l'obligation légale de les équiper d'un système de sécurité homologué.
Autorisation administrative en fonction de la surface du bassin18,19
Surface de la piscine | Construction sans abri
(ou abri < 1,80 m ou abri < 5 m2 si > 1,80 m)
| Construction avec abri
(abri > 1,80 m et > 5 m2)
|
Bassin de moins de 10 m2 |
Aucune autorisation |
Déclaration préalable |
Bassin de 10 à 100 m2 |
Déclaration préalable |
Permis de construire |
Bassin de plus de 100 m2 |
Permis de construire |
Permis de construire |
Rétention des eaux
Les PLU demandent généralement qu'un bassin de rétention soit mise en place permettant de collecter 70 litres par m2 de surface imperméable. Contrairement à la majorité des ouvrages, une piscine offre une garde d'eau souvent de plus de 100 millimètres permettant de collecter les pluies soit près de 100 litres au m2.
Hygiène
Les piscines publiques proscrivent de plus en plus (particulièrement en ville) le port du short de bain, celui-ci pouvant être porté ailleurs20. De plus, elles imposent souvent une douche savonnée avant la baignade, même si la plupart des nageurs ne respectent pas cela et arrivent secs dans le bassin21.
En outre, il est interdit de cracher, uriner ou manger aux abords de la piscine. La réaction entre l'urée ou la sueur et les hypochlorites (désinfectant) produit des chloramines, molécules irritant la peau et à long terme, pour le personnel des piscines, pouvant provoquer des allergies et des troubles respiratoires.
Un autre problème est la mode du sagging, le fait de porter un caleçon sous le maillot, en le faisant dépasser lequel a pu être déjà porté et contient souvent de l'urine. Ainsi, les caleçons et shorts de bain sont interdits dans la majorité des piscines françaises, mais certains hommes mettent leur caleçon sous un jammer.
De surcroît, de nombreux nageurs (environ 20 %) y compris professionnels, et surtout masculins, avouent uriner dans la piscine, tels que Michael Phelps ou Ryan Lochte, produisant une réaction chimique aboutissant en des trichloramines22. Cependant, la gravité de l'acte est discutée par certains scientifiques.23
La consommation du chlore avec les déchets organiques (peaux mortes, urine, sueur) forme des chloramines, plus précisément, les trichloramines et le chlorure de cyanogène pouvant causer des irritations des yeux, de la peau, voire de l'asthme et des maladies respiratoires chez le personnel (maîtres-nageurs) et les baigneurs réguliers. Le traitement des chloramines est essentiel pour toutes les piscines intérieures et peu ventilées.
Dans la culture populaire
La piscine, comme lieu de vie, est très présente dans la culture populaire.
Au cinéma :
A la télévision :
Notes et références
- Notes
- En dessous de 7 (pH acide), se baigner devient désagréable, voir irritant, pour la peau et les yeux.
- Pour le confort et pour que les produits d'entretien agissent de manière optimale.
- Contient, entre autres, du dichloroisocyanurate de sodium (DCCNa), de l'hypochlorite de sodium (NaClO), de l'hypochlorite de calcium (Ca(ClO)2), génère des sous-produits dangereux et dont l'activité est très dépendante du pH (à un pH de 7, il est actif à 70 %, à un pH de 8, il n'est plus actif qu'à 30 %).
- Pour les filtres à sable, il faut nettoyer régulièrement le sable et ajouter du « floculant » si nécessaire. Le sable doit être renouvelé tous les cinq ans environ ; son « usure » le rend moins efficace avec le temps.
- Références
- « Littré » [archive], sur Dictionnaire Littré en ligne.
- « Article étymologique » [archive], sur CNRTL.
- Activité Piscine, « Business | L'activité Piscine » [archive], sur activite-piscine.com (consulté le ).
- « 12 euros pour remplir sa piscine » [archive], enquête dans le Var par le mensuel provençal Le Ravi, mars 2013.
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- « bloc à bancher en polystyrène pour piscine » [archive].
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- (en) American Shocrete Association, « Compressive (Strength) Values of Pool Shotcrete » [archive] [PDF], sur shotcrete.org [archive], .
- (en) American Shotcrete Association’s, « Compressive (Strength) Values of Pool Shotcrete », Pool and Recreational Shotcrete Committee, (lire en ligne [archive] [PDF]).
- (en) « Shooting for Strength » [archive], sur poolspanews.com, .
- [PDF] « Les bons gestes à adopter dans les piscines de la CUS [archive] », Services des Sports de la Communauté Urbaine de Strasbourg.
- « Filtration et traitement pour ma piscine », La Fédération des Professionnels de la Piscine et du spa FPP, (lire en ligne [archive], consulté le ).
- (en) The Association of Pool & Spa Professionals, Copper-Silver Ionizers, , 6 p. (lire en ligne [archive] [PDF]), p. 4.
- AFNOR, NF P90-306 : Éléments de protection pour piscines enterrées non closes privatives à usage individuel ou collectif, .
- « Planetoscope - Statistiques : Noyades dans les piscines en France » [archive], sur planetoscope.com (consulté le ).
- « Installation ou construction d'une piscine privée » [archive], sur service-public.fr
- Fédération des Professionnels de la Piscine, « Livre blanc FPP » [archive] [PDF], sur propiscines.fr, .
- Code de l'Urbanisme, R.421-2, R.421-2, R.421-9.
- « Port du maillot de bain obligatoire : la réglementation » [archive], sur guide-piscine.fr (consulté le ).
- « Pourquoi se doucher avant d'aller nager ? » [archive], sur guide-piscine.fr (consulté le ).
- « Les nageurs urinent dans la piscine, même Michael Phelps » [archive], sur Franceinfo, (consulté le ).
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
- Pere Planells, Piscines, Éd. du Chêne, 2000.
- Marie Pierre Dubois-Petroff, La Piscine, Éd. Massin, 2002.
- Katie Sulliver, Piscines de rêve, Éd. Atrium, 2006.
- Patrice Cartier et Luc Svetchine, La France des piscines, Éd. Christian Ledoux, 2006.
Articles connexes
Liens externes
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Égout
Égout en construction dans la ville portuaire d'
Ystad,
Suède.
Le plus fréquemment souterrain, un égout est une canalisation ou une conduite en maçonnerie destinée à collecter et à évacuer les différentes eaux, qu'elles soient naturelles telles que les eaux de ruissellement et les eaux pluviales ou produites par l'activité humaine comme les eaux de lavage, les eaux de drainage ou encore les eaux usées (eaux ménagères et eaux-vannes ; eaux grises).
Historique
La rue de la
Porte mordelaise menant à la
cathédrale de Rennes. Les villes médiévales font appel aux
vidangeurs professionnels et nomment un responsable de l'hygiène publique. Cet officier veille à l'état des chaussées, à l'entretien des pavés et des caniveaux qui conservent les eaux nauséabondes, les systèmes de chasse mis en place étant plus ou moins efficaces.
Il existe dans les ruines de la ville de Mohenjo-daro bâti au IIIe millénaire av. J.-C. un système complexe d'égouts permettant à la plupart des habitations de la ville d'avoir accès à une salle de bains.
À Akrotiri, les bâtiments indiquent un haut degré de civilisation. Les maisons disposaient de salles de bains à l'étage, reliées à l'égout par des descentes en terre cuite : les tuyaux commençaient à l'étage à un mur extérieur, étaient conduits au rez-de-chaussée à travers le mur et aboutissaient devant la maison, sous la rue, à un des fossés reliés à l'égout.
Le début du Moyen Âge est marqué par un déclin des cités au profit des campagnes, et par une dégradation des infrastructures publiques de l'époque romaine. Les réseaux d'égouts antiques sont ainsi progressivement abandonnés, ils s'embourbent et se perdent1. Il résulte de cette situation une dégradation de l'hygiène publique, avec la formation de cloaques constitués des boues formées par les activités urbaines, excréments, mais aussi eaux usées des tanneries, ateliers de teintures, et des boucheries par exemple2.
Le développement désordonné des villes médiévales rend difficile la mise en place de réseaux d'égouts souterrains. La chaussée est fréquemment constituée par de la terre, mais des pavés ou des galets sont quelquefois mis en place pour éviter qu'en l'absence de dénivellation et si le terrain est naturellement humide, elle devienne, à chaque orage, un bourbier malodorant3. La gestion des déchets se traduit par des réalisations qui débutent par l’usage de simples rigoles creusées à même le sol le long des façades des maisons puis des tranchées maçonnées, les caniveaux. Les rigoles, franchies par une passerelle de bois, sont des fossés plus ou moins grands faisant l'objet d'anecdotes ou de procès-verbaux d’enquêtes judiciaires qui racontent comment des passants éméchés se coincent les pieds dedans, s’y embourbent et s'y noyent4. Dans bien des cas, les axes majeurs de circulation sont constitués de deux plans inclinés vers un caniveau central, tranchée creusée au milieu des chaussées sans trottoirs de forme concave. Ce dispositif permet de faciliter l'écoulement des eaux de pluie, d'éviter quelques glissades en période d'humidité, et sert de rigole d'écoulement pour évacuer les eaux usées déversées par les habitants (directement depuis les étages dans les maisons à encorbellement, malgré des édits qui en interdisent la pratique), ou les excréments des piétons et des animaux5. Ces équipements, pratiques mais sommaires, sont cependant vite saturés : « ils nuisent à l’esthétique urbaine et leurs exhalaisons peuvent être redoutables avec les chaleurs estivales »6.
Les gens du peuple qui croisent des aristocrates, des bourgeois ou des gens respectables (par leur âge, leur fonction), doivent se décaler vers le cloaque du centre tandis que ces derniers continuent à « battre le haut du pavé »7. Les habitants comptent sur la pluie, et notamment les orages pour curer « naturellement » ces profondes rigoles. Des ruisseaux encaissés, recouverts de dalles ou laissés à l'air libre, prennent parfois le relais, avec plus ou moins d'efficacité en tant que système de chasse d'eau8.
Il faudra attendre le XIIe siècle pour que le savoir-faire développé par les Romains soit remis en pratique et que de nouveaux égouts souterrains soient construits en maçonnerie.
Gilles Corrozet parle d'égouts trouvés au Louvre lorsqu'on reconstruisit ce palais en 1538. Il existait, sous le quartier de l'université de Paris, des égouts (romains probablement) qui furent longtemps utilisés et refaits en 1412, parce qu'ils étaient hors de service. Nous avons vu souvent, en faisant des fouilles dans le voisinage d'édifices du Moyen Âge, des restes d'égouts construits en belles pierres de taille. Les établissements religieux et les châteaux féodaux sont déjà munis d'égouts bien disposés et construits dès la fin du XIIe siècle. Il arrive souvent même que ces égouts soient praticables pour des hommes.
Jean Chardin au XVIIe siècle, découvrant la Perse, ne peut que constater que les eaux courantes y sont trop rares pour créer des égouts et donc emporter les ordures9.
À Paris le tout-à-l’égout s'impose fin XIXe siècle, conduisant par la suite à une épuration des eaux systématique.
Surveillance et entretien
Boule destinée à entretenir les égouts.
Égoutiers débouchant un égout au moyen d'un combiné
hydrocureuse.
Des capteurs et une surveillance physique visent à connaitre quantitativement et qualitativement les flux qui circulent dans les égouts, de manière que ces derniers soient correctement dimensionnés. Ils visent aussi à vérifier le bon état des installations.
Divers types de robots peuvent servir à inspecter l'intérieur des canalisations de divers diamètres et/ou à les nettoyer, y supprimer les racines d'arbres qui s'y seraient développées, etc. Depuis peu des systèmes de tuyaux ou de coudes transparents, que l'on peut éventuellement surveiller via une webcam permettent aussi de localement visualiser le flux10 ou optimiser sa circulation11 des effluents.
L'entretien des égouts est parfois réalisé depuis la surface ou, le plus souvent, en profondeur même. On appelle « égoutiers » les professionnels chargés de manœuvrer les bateaux vannes, les boules de curage, les vannes et le reste du matériel. Leur mission est double :
- empêcher le bouchage des égouts, y compris par d'éventuelles racines de végétaux qui auraient réussi à s'y infiltrer ;
- gérer l'afflux variable d'eau.
C'est pour cela que des bassins de retenue d'eau de pluie, d'une très grande capacité, sont aménagés.
Certaines villes (en zone inondable ou zones de mousson par exemple) sont très exposées aux risques de débordements d'égouts unitaires ou de dysfonctionnement dus à des intrusions massives d'eau de ruissellement ou d'inondation, avec des risques pour la qualité de l'eau potable, souterraine ou de surface12.
Le métier d'égoutier est exigeant et pénible, avec des risques particuliers (exposition à certains microbes et maladies (en particulier à la leptospirose véhiculée par les rats 13). La technologie tend à se généraliser dans les réseaux modernes. Le système est construit de façon à pouvoir fonctionner avec une relative autonomie, le flux d'eau récurant directement l'égout. Les boules de nettoyage sont de diamètre juste inférieur à la largeur du conduit. À Paris, les égouts sont sur plusieurs niveaux avec répartition du niveau des égouts entre les différents secteurs en cas de fortes pluies.
Valorisation de matière, d'eau ou d'énergie à partir des égouts
Récupération d'énergie
Il est possible, en aval, au niveau de la station d'épuration, de méthaniser les effluents (le méthane alimente par exemple les bus de la communauté urbaine de Lille).
Dans le cadre de son Plan climat, Paris et la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) ont en 2010 expérimenté la récupération de chaleur dans les égouts. La chaleur est récupérée au moyen de pompes à chaleur et d'échangeurs de chaleur pour être - via les réseaux de chaleur - utilisée pour chauffer des écoles (première expérience avec le groupe scolaire Wattignies, du XIIe arrondissement), piscines, gymnases, bâtiments administratifs, etc. Les circuits seront pour des raisons évidentes d'hygiène totalement sécurisés et étanches14.
Récupération d'eau
Dans les régions manquant d'eau, les réseaux d'eaux pluviales, voire les réseaux d'égouts sont une source potentielle d'eaux d'irrigation, à utiliser avec prudence en raison de leurs teneurs souvent élevées en métaux et/ou microbes ou autres substances indésirables (ex : mercure perdu par les cabinets dentaires, provenant des amalgames dentaires15).
Dans les villes très peuplées les flux d'eau circulant dans les égouts sont plus importants parfois que les fleuves ou rivières qui traversent ces villes, ce qui fait des égouts un élément (et une « ressource renouvelable ») de l'hydrologie urbaine16.
Récupération de matières précieuses
À titre d'exemple dans les années 2010, 1,8 million de dollars d'or transitent chaque année dans les égouts suisses, venant notamment des nombreuses usines de raffinage d'or du pays, mais en concentration trop dispersée pour être récupérable de manière rentable. S'y ajoutent 1,7 million de dollars d'argent (hautement écotoxique sous forme nanoparticulaire, or le nano argent est de plus en plus présent sous cette forme dans les produits commercialisés). Ces chiffres sont conformes à des évaluations antérieures faites pour les villes américaines et un incinérateur japonais qui dit collecter 2 livres d'or pour 1200 livres de cendres.
Dans les poussières routières et urbaines, évacuées en partie vers les réseaux d'eau pluviale, d'autres DTQD (issu des pots catalytiques) dont des métaux rares et précieux du groupe du platine.
Ils pourraient peut-être à l'avenir être récupérés et valorisés.
Égout, environnement et santé
Risques pour l'environnement
Les égouts présentent beaucoup d'avantages environnementaux, mais s'ils ne sont pas étanches, ils peuvent contaminer les nappes et des puits. De plus, certains microbes et parasites indésirables et espèces considérés comme de bons vecteurs biologiques (rats, cafards, mouches, etc.) peuvent y trouver des milieux propices à leur développement.
Quand les égouts conduisent directement dans le milieu naturel, sans passage par une station d'épuration (ou lagunage) performante, ils sont sources de nombreux polluants et eutrophisants, ainsi que d'une flore microbienne qui peut perturber le milieu récepteur autour de l'émissaire et en aval parfois17.
Risques pour la santé
Si les systèmes d'égouts ont amélioré l'hygiène urbaine de surface, ils sont sources de problèmes sanitaires pour le personnel qui les entretient, et pour les riverains en cas de défaillance (débordements, émanations de H2S). Des impacts écotoxicologiques et écoépidémiologiques pourraient être associés, en zone périurbaine notamment.
À titre d'exemple, selon une étude réalisée par l'Inserm avec la mairie de Paris (parue en 2010), les égoutiers parisiens vivraient 17 ans de moins que la moyenne nationale, et l'espérance de vie des égoutiers parisiens serait même en baisse (l'étude n'a pas pu identifier les causes de cette baisse)18.
Les égoutiers sont exposés à des émanations chimiques dont la plus connue et redoutée est le sulfure d'hydrogène (H2S) qui est source de problèmes respiratoires, éventuellement rapidement mortels, mais aussi en cas d'exposition à long terme à des accidents cardio-vasculaires, des problèmes du tube digestif, avec diarrhées à répétition, etc., à de nombreux microbes (issus des excréments, des déchets organiques ou véhiculés par les rats), dont le virus de l’hépatite E qui attaque le foie en conduisant à développer un cancer du foie19. Longtemps les égoutiers n'ont pas été informés ou protégés, et une partie des maladies graves, allergies (cutanées notamment), troubles respiratoires et œdèmes oculaires, etc. et les risques qu'ils subissent ne sont pas encore reconnus par les administrations sanitaires18.
Les égoutiers disposent d'un détecteur de gaz (qui les alerte sur la présence d'un ou plusieurs gaz ou sur le manque d'oxygène). Voir aussi Oxymètre.
Les opérations de réparation et de nettoyage (au nettoyeur haute-pression notamment) sont également sources d'aérosols et poussières qui peuvent être inhalés ou se déposer sur la peau et les vêtements et objets (les transformant en fomites, c'est-à-dire en vecteurs de microbes)18. Certaines administrations urbaines cherchent à « à se débarrasser du problème en privatisant »20. Selon le service médical de la mairie de Paris, par rapport à un ouvrier moyen de la région parisienne, un égoutier a 97 % de risque en plus de développer un cancer de l'œsophage, plus 85 % pour le cancer du foie et plus 59 % pour le cancer de l'oropharynx . De plus, « la mortalité a augmenté de 56 % en dix ans »18.
Notes et références
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- « Histoire des eaux usées : comment leur évacuation a t-elle été gérée à travers les âges ? | Centre d'information sur l'eau » [archive], (consulté le )
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- Jean-Pierre Leguay, Vivre dans les villes bretonnes au Moyen Âge, Presses universitaires de Rennes, (lire en ligne [archive]), p. 424.
- Jean-Pierre Leguay, Vivre dans les villes bretonnes au Moyen Âge, Ouest France, , p. 40.
- Jean-Pierre Leguay, op. cit., 2015, p. 138
- Expression « le haut du pavé » [archive]
- Jean-Pierre Leguay, op. cit., 2015, p. 129
- Jean Chardin, Journal du voiage du Chevalier Chardin en Perse. 1686
- Exemple d'accessoire transparent [archive]
- Underground research for sewer optimization [archive], 5 aout 2013
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- (en) Dr Rakesh Aggarwal DM, Dinesh Kini MD, Sunil Sofat MD, Subhash R Naik MD, Krzysztof Krawczynski MD, Duration of viraemia and faecal viral excretion in acute hepatitis E, The Lancet, vol. 356, issue 9235, p. 1081-1082, 23 septembre 2000, DOI:10.1016/S0140-6736(00)02737-9 (résumé [archive])
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
- Égout, sur Wikimedia Commons
- égout, sur le Wiktionnaire
Bibliographie
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Articles connexes
Liens externes