Ali Baba et les Quarante Voleurs (film, 1907)
Tout comme la version de 1902, l'intrigue sert surtout de prétexte à des effets visuels4. Henri Bousquets la résume ainsi :
« Alors que Ali Baba ramasse du bois dans la forêt, il en tend les mots “Sésame ouvre toi” et voit s’ouvrir une paroi rocheuse. Une fois les voleurs partis, il prononce les mêmes paroles et découvre une grotte au sol parsemé de pièces d’or et où s’accumulent des tas de pierres précieuses. Il en emporte autant qu’il peut et rentre chez lui. Son frère envieux, à qui Ali a dévoilé le secret, se rend à la grotte où il se fait surprendre par les bandits. Dans l’espoir de sauver sa vie, il trahit son frère. Le chef des bandits se déguise en marchand d’huile et il enferme ses compagnons dans des jarres d’huile en cuir. Ali le reçoit sans méfiance mais sa jeune femme, astucieuse, audacieuse et méfiante déjoue l’astuce des bandits. Elle met le feu aux jarres et poignarde le chef des bandits2. »
Fiche technique
Fragments
- Fragments du film colorés au pochoir
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Notes et références
Notes
Références
- (en)« Ali Baba » [archive], BFI (consulté le )
- Henri Bousquet, Catalogue Pathé des années 1896 à 1914, Bures-sur-Yvette, Éditions Henri Bousquet, 1994-2004
- Juan-Gabriel Tharrats, Segundo de Chomón : un pionnier méconnu du cinéma européen, Paris, L'Harmattan, , 322 p. (ISBN 978-2-296-09970-8, BNF 42109176), p. 104
- (en) Richard Abel, Encyclopedia of Early Cinema, Taylor and Francis, (lire en ligne [archive]), p. 332
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel
- :
Ali Baba et les Quarante Voleurs (film, 1954)
« Il était une fois, dans une petite ville d’Orient, un brave homme qui s'appelait Ali Baba ». C'est un brave homme, débrouillard et généreux, ami de tous les pauvres. Il est le serviteur de confiance d'un riche bourgeois, Cassim, dont il gère les affaires, la maison et le harem. Aujourd'hui, il a acheté la belle Morgiane, vendue par son propre père. Un amour protecteur naît chez Ali : un bon somnifère empêche Cassim de la posséder et puis comment faire disparaître chez cette nouvelle recluse la mélancolie. Le perroquet vert qu'on lui avait proposé au marché ferait un bon compagnon.
Ali, pour retrouver le vendeur itinérant, doit se lancer à la poursuite d'une caravane, parvenue loin de la ville et dans une zone peu sûre. Mais il irait au bout du monde pour Morgiane. Une fois l'affaire conclue, la caravane est attaquée par une bande de quarante voleurs. Tous les marchands préfèrent fuir, quitte à abandonner les marchandises : le chef a l'air bien cruel. Mais Ali, empêtré dans une nacelle, est témoin de la prise du butin et de ce qui s'ensuit : tout est caché dans une cavité de la montagne dont l'entrée est protégée par des pierres mobiles qui s'ouvrent sur un magique Sésame ouvre-toi.
Utilisant à son tour le formule magique, Ali pénètre dans la caverne : c'est un véritable amoncellement de richesses ! Ali Baba, n'ayant pu résister à la tentation, remplit sa besace de pièces d'or. De retour à la maison, il offre le perroquet à Morgiane - qui le boude -, et interpelle Cassim : « Je suis riche, et je rachète Morgiane ». Cassim veut savoir d'où Ali tire cette richesse, lui qui n'a jamais roulé sur l'or, quitte à l’enivrer avec un petit vin de Chypre. Et Ali mène Cassim à la grotte. Chacun puise dans les trésors. Des pensées meurtrières traversent l'esprit de Cassim : pourquoi partager !? Ali, sentant la menace, allègue qu’il a entendu du bruit et propose de déguerpir.
Mais le chef des brigands est bien là, en hauteur de la colline et les voit s’enfuir. Sitôt à la maison, Ali prend Morgiane du harem et la ramène chez son père. Celle-ci ne semble pas si ravie de ce retour au foyer paternel et demande à Ali de venir la revoir. En chemin, il rencontre quatre de ses anciens amis, quatre mendiants. Il les questionne sur ce qu’ils aimeraient avoir en cas de richesse et déclare : « Le Bon Dieu va vous le donner par mon intermédiaire, vous aurez le nécessaire et le superflu » et d’en faire ses majordomes. Le lendemain, Ali achète la plus belle maison de la ville. De la terrasse, il voit que Morgiane est de nouveau proposée à la vente ; il se précipite, repousse un acquéreur et propose à Morgiane le mariage.
La fête des noces se prépare. Toute la ville est invitée, le chef des brigands (déguisé) et Cassim sont présents eux aussi. Chacun fait entrer ses hommes et une terrible bagarre s'ensuit. Ali parvient à s'enfuir. Cassim et le chef des bandits sont enfermés dans des cages, mis au pilori. « Des pauvres il n’y en aura plus, je m’en charge » et Ali conduit la horde des pauvres à la grotte. Tous les habitants s'engouffrent dans la caverne. La grotte est vidée en quelques instants. Ali y reste seul, abattu. Mais Morgiane vient l'y chercher pour le ramener à la maison.
Fiche technique
- Réalisation : Jacques Becker
- Scénario, adaptation : Jacques Becker, Marc Maurette, Cesare Zavattini, Maurice Griffe, Annette Wademant à partir des Mille et une nuits avec une collaboration momentanée de Roger Nimier et Antoine Blondin
- Dialogues : André Tabet
- Assistants réalisateurs : Marc Maurette, Jean-François Hauduroy, Jean Becker, Jacques Rivette et de langue arabe : Abdelkak Chraïbi et Mohamed Gabsi
- Images : Robert Lefebvre
- Opérateur : Roger Delpuech, assisté de Gilbert Sarthe, Gaston Muller
- Montage : Marguerite Renoir, assistée de Geneviève Vaury
- Son : Pierre Calvet
- Perchman : Maurice Dagonneau
- Recorder : Christian Gourmes, Jacques Gérardot
- Décors : Georges Wakhévitch, assisté de René Calviera, Jean Forestier, Pierre Thévenet et Savin Couëlle
- Script-girl : Charlotte Lefèvre
- Costumes : Jacqueline Moreau, Ferdinand Junker, Georges Wakhévitch
- Robes : Marcelle Desvignes
- Musique : Paul Misraki (Éditions Hortensia et Impéria)
- Orchestre sous la direction de Marc Lanjean
- Parolier : Jean Manse, pour la chanson Ali Baba
- Régie générale : Georges Testard, assisté de Louis Manella
- Régie extérieure : Robert Christidès
- Photographe de plateau : Gaston Thonnart
- Accessoiristes : René Albouze, Louis Charpeau
- Maquillage : Jean Ulysse, Lina Gallet
- Coiffure : Georges Stern
- Tapissier : André Guénier
- Habilleuses : Albertine Banquarel, Simone Gerber
- Production : Les Films du Cyclope
- Chef de production : Adry de Carbuccia et Ronald Girard
- Directeur de production : René-Gaston Vuattoux et Jean Goiran
- Administrateur de production : Yvonne Toumayeff
- Secrétaire de production : Micheline Robert
- Distribution : Cinédis
- Tournage du au : extérieurs dans la vallée d'Agadir et à Taroudant, dans le sud marocain (notamment à Ouarzazate) et dans les studios de Billancourt
- Tirage : Laboratoire G.T.C de Joinville
- Pellicule 35 mm, couleur par Eastmancolor, développement Paris Studio Cinéma
- Système sonore : Western Electric
- Groupes électrogènes : Luxazur
- 30 vues stéréoscopiques tirées de scènes du film sont éditées en relief et en couleur par la société Stéréofilms Bruguière établie à Paris depuis 19461.
- Genre : Comédie orientale
- Durée : 89 minutes
- Première présentation le 24/12/1954
Distribution
Accueil critique
François Truffaut dans les Cahiers du cinéma signe un article élogieux sur le film2 qu'il déclare avoir vu trois fois : « À la première vision, Ali Baba m'a déçu, à la seconde ennuyé, à la troisième passionné et ravi. (…) Il faut avoir dépassé le stade de la surprise, il faut connaître la structure du film pour que s'évanouisse la sensation de déséquilibre tout d'abord éprouvée. » Il concède des défauts au film (le fait d'avoir situé celui-ci dans un « Orient de Canebière » - il note que la plupart des acteurs sont marseillais - la musique de Paul Misraki qu'il trouve « très mauvaise », le jeu d'Henri Vilbert qu'il trouve trop « intérieur » pour ce rôle où il faut bouger, sauter et courir : « Quand il est dans le champ on a envie de refaire le cadrage ») mais en parlant de sa mise en scène il assure que Ali baba et les Quarante Voleurs est le film français « le mieux fait » de l'année avec Touchez pas au grisbi et souligne son charme.
Truffaut trouve que le style de jeu de Fernandel est tout à fait adapté à la mise en scène choisie et que Jacques Becker réussit avec lui ce que Claude Autant-Lara ou Yves Allégret avaient raté avec L'Auberge rouge et Mam'zelle Nitouche. Pour lui le film est « un extraordinaire document sur (…) un monument nommé Fernandel ».
La critique de ce film est le premier article où François Truffaut utilise l'expression Politique des auteurs3. Il écrit « Ali Baba eût-il été raté que je l'eusse quand même défendu en vertu de la Politique des Auteurs (…) En dépit de son scénario trituré par dix ou douze personnes, dix ou douze personnes de trop excepté Becker, Ali Baba est le film d'un auteur, un auteur parvenu à une maîtrise exceptionnelle, un auteur de film. »
Notes et références
- Collectif, Paris en 3D : de la stéréoscopie à la réalité virtuelle 1850-2000, catalogue de l'exposition organisée du 4 octobre au 31 décembre 2000 au Musée Carnavalet à Paris, Paris musées, 2000, p. 276.
- François Truffaut, « Ali Baba et la “Politique des Auteurs” », Cahiers du cinéma, no 44, , p. 45 à 47 Les italiques sont de Truffaut.
- Histoire d'une revue, tome 1 : à l'assaut du cinéma (1951-1959, p. 153, Antoine De Baecque (ISBN 2-86642-107-8)
Voir aussi
Bibliographie
- Jean d'Yvoire, Téléciné, no 45, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), Paris, , fiche N° 232.
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel
- :
Ali Baba et les Quarante Voleurs (film, 1944)
Pour les articles homonymes, voir Ali Baba.
Ali Baba et les Quarante Voleurs (Ali Baba and the Forty Thieves) est un film américain réalisé par Arthur Lubin et sorti en 1944.
Synopsis
Après la mort de son père, assassiné par l'armée du Mongol Hulagu Khan, le jeune Ali s'enfuit dans le désert et est recueilli par quarante voleurs. Ensemble, ils organisent la vengeance du jeune garçon...
Fiche technique
Distribution
Liens externes
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Ali Baba et les Quarante Voleurs (film, 1980)
Fiche technique
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Distribution
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel
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Cinéma
- 1902 : Ali Baba et les Quarante Voleurs, film muet français réalisé par Ferdinand Zecca ;
- 1907 : Ali Baba et les Quarante Voleurs, film muet français réalisé par Ferdinand Zecca, remake de la version de 1902 ;
- 1908 : Ali Baba, film muet français ;
- 1911 : Ali Baba (Alí Babà), film muet italien réalisé par Enrico Guazzoni ;
- 1922 : Ali Baba, court métrage muet américain réalisé par Joe Rock ;
- 1936 : Ali Baba, court métrage américain réalisé par Ben Hardaway ;
- 1937 : Nuits d'Arabie (Ali Baba Goes to Town), film américain réalisé par David Butler ;
- 1942 : Ali Baba et les Quarante Voleurs (Ali Baba wa-l Arba'in Harami), film égyptien réalisé par Togo Mizrahi ;
- 1944 : Ali Baba et les Quarante Voleurs (Ali Baba and the Forty Thieves), film américain réalisé par Arthur Lubin ;
- 1952 : Le Fils d'Ali Baba (Son of Ali Baba), film américain réalisé par Kurt Neumann ;
- 1952 : La Revanche d'Ali Baba (Thief of Damascus), film américain réalisé par Will Jason ;
- 1954 : Alibaba and 40 Thieves, film indien réalisé par Homi Wadia ;
- 1954 : Ali Baba et les Quarante Voleurs, film français réalisé par Jacques Becker ;
- 1956 : Ali Baba Bunny, court métrage d'animation américain réalisé par Chuck Jones ;
- 1965 : Les Exploits d'Ali Baba (The Sword of Ali Baba) film américain de Virgil W. Vogel
- 1980 : Ali Baba et les Quarante Voleurs (Alibaba Aur 40 Chor), film indo-soviétique réalisé par Umesh Mehra et Latif Faiziyev ;
- 2004 : Alibaba Aur 40 Chor, film indien réalisé par Sunil Agnihotri ;
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