La planche à voile (parfois désignée par son nom anglais, windsurf) est un type d'embarcation à voile minimaliste, c'est aussi le sport de glisse pratiqué avec cette embarcation.
Elle est constituée d'une simple planche ou flotteur, et d'un gréement articulé à la planche par la base du mât. La planche à voile se caractérise par la position debout de son pratiquant nommé « véliplanchiste » et par l'absence de gouvernail et d'écoutes. C'est le véliplanchiste qui soulève puis maintient le mât et la voile en position active, s'orientant sur l'eau en inclinant d'avant en arrière le gréement, ou en changeant ses appuis sur la planche.
Planche à voile au début des années 1980
Avant l'invention de la planche à voile telle que nous la connaissons, conçue pour naviguer debout, avec un gréement libre monté sur cardan, le terme Planche a voile était utilisé pour des petits dériveurs de plage très plats, à l'accastillage minimaliste, parfois sans cockpit équipés d'un gréement simplifié, comme le Sunfish américain (architecte Cortland Heyniger) et son prédécesseur un peu plus petit, le Sailfish (même architecte) ainsi que nombre d'imitations (comme le Beachcomber britannique) ou de bateaux approchants (Minisail et Minisprint, également britanniques). On le trouve notamment dans un livre de vulgarisation pratique de Jean Merrien paru en poche en 19671, avant la création (brevetée) du système de diabolo par Drake et Schweitzer (1968) et la diffusion en France des premières Windsurfer originales au mileu des années des années 70 .
Il est intéressant de noter que le Sailfish (ancêtre du Sunfish) conçu par Cortland Heyniger et Alex Bryan était à l'origine (1950) une grande planche de surf biplace (destinée aux postes de sauvetage balnéaires) transformée par l'ajout d'une dérive , d'un mini gouvernail et d'une voile latine provenant d'un canoë canadien. Le cocréateur de la Windsurfer moderne, Jim Drake, par ailleurs ingénieur aéronautique à la NASA, possédait un Sunfish avec lequel il régatait, non sans succès, en Californie.
Plusieurs personnes s’attribuent la paternité de la planche à voile.
Tout d’abord, un jeune Anglais Peter Chilvers qui esquissa, au début des années 1960, une sorte d'ancêtre de la planche à voile.
Au mois de mai 1964, en Pennsylvanie, un Américain, Newman Darby, installe un mât et une voile sur une planche qui tient plus de la porte que de la planche de surf. Sa planche mesure trois mètres de long pour 90 centimètres de large et possède un mât et une rotule qui malheureusement ne peut s’orienter que latéralement et se trouve dans le dos du pratiquant. Pendant deux ans, il va peaufiner son invention mais ne saura convaincre les investisseurs.
En , un Français, Serge Loiselot, dépose une demande de brevet pour le « plateau à voile » : flotteur caisson individuel plat de très faible densité aux contours ovoïdes sans arête vive, muni d'une quille-gouverne et d'un mât vertical supportant un mât horizontal de 1 mètre entre lesquels une voile triangulaire est tendue. Cet engin est entièrement démontable[réf. à confirmer]2.
En 1968, Hoyle Schweitzer, surfeur et Jim Drake, ingénieur aéronautique, mettent au point le système de joint universel (diabolo) qui permet d’orienter le gréement en tous sens en s'inspirant du joint de cardan présent en automobile. Ils créent également le wishbone, un double arceau permettant de tenir le gréement, et dont la forme rappelle l'os dont il est inspiré. Leur brevet d'invention est déposé à l'USPTO le 3.
Jim Drake et Hoyle Schweitzer déposent alors la marque Windsurfer en s’assurant d’un brevet dans les pays ayant le plus de relations commerciales avec les États-Unis (n'ayant les moyens de déposer le brevet que dans deux pays en Europe, ils choisiront l'Angleterre et l'Allemagne, oubliant la France). Hoyle Schweitzer rachètera par la suite l’ensemble des droits à Jim Drake.
En 1973, la société néerlandaise Ten Cate achète la licence Windsurfer pour l’Europe et importe les premières planches à voile. C'est la France qui deviendra cependant le pays où la planche à voile se développera le plus, dans un premier temps grâce à ses pionniers et promoteurs historiques (Patrick Carn, Charles Daher, Pierre-Yves Gires, Yves Loisance) et, dans leur sillage, grâce aux nombreux constructeurs qui s’inspirent de la planche originale Windsurfer sans avoir à en payer la licence.
L'invention du harnais, qui permet de maîtriser une voile plus grande, marque une transition entre l'ancienne pratique de celle de nos jours. 1977 voit l’arrivée de la Rocket Windsurfer, planche de saut plus courte, avec des attaches pour les pieds (footstrap), et un mât reculé. Le funboard, qui permet la navigation dans les vagues et le vent fort, est né.
Croquis du brevet déposé en 1968
Robby Naish devient le premier champion du monde de planche à voile à l'âge de treize ans.
La planche à voile devient sport olympique en 1984, à Los Angeles4.
Certains ouvrages de référence (notamment l'encyclopédie pour écoliers Folio Junior / Gallimard) indiquent ou ont indiqué comme inventeur de la Planche à Voile un certain Martin d'Estraux , censé avoir inventé le "vélivole", une planche à voile à gréement sur cardan dès 1913...Il s'agit en fait d'un canular monté de toutes pièces par le journaliste Daniel Allisy de la revue nautique Voiles et Voiliers avec un tel luxe de précision et de détails techniques (costumes d'époque et photos façons autochromes ) que beaucoup de lecteurs ont cru à ce poisson d'avril d'autant plus facilement qu'il fut publié alors que la bataille juridique sur l'antériorité de l'invention faisait rage entre Bic Sport (le Baron Bich) et Windsurfer / Ten Cate (Hoyle Schweitzer).
Aujourd'hui, il existe plusieurs types de pratiques, qui tiennent à la fois aux conditions de navigation et aux préférences du planchiste, et qui donnent lieu à un matériel adapté. Il existe le Funboard et la planche à dérive.
- La Windglider a été la première planche à voile utilisée aux Jeux olympiques, en 1984.
- La Lechner a été utilisée des Jeux olympiques de 1988 à Pusan à ceux de Barcelone en 1992. C'est une planche à dérive aux formes rondes, instable mais performante, issue de la jauge IYRU Division 2.
- IMCO / Mistral One Design : Monotypie, adaptée à la régate sur des parcours mettant en œuvre toutes les allures et se courant dans des conditions très variées, c'est la pratique qui a été retenue pour la voile olympique de 1996 à 2004. Avec l'avènement du funboard dans les années 1990, elle a été pratiquée essentiellement par des régatiers, des jeunes (circuit international à partir de 16 ans) aux athlètes accomplis (jeux olympiques). Initialement le flotteur mesure 3,72 mètres ou 2,93 mètre pour les moins de 17 ans dérive et une voile de 7,4 m2 ou 6,6 m25.
Depuis 2005, la planche support des Jeux olympiques a été modifiée dans l'idée de rapprocher ce matériel de celui plus performant utilisé au quotidien par les coureurs en Formula ; c'est ainsi l'équipementier Neil Pryde qui a enlevé le marché devant Mistral et d'autres concurrents tels Starboard ou Exocet. Le flotteur a été dessiné par le "shaper" Jean Bouldoires. La surface de voile est de 9,5 m2 pour les hommes et de 8,5 m2 pour les femmes et les jeunes. La RS:X a été la planche présente aux Jeux olympiques de Pékin en 2008, de Jeux olympiques de Londres en 2012 et de Jeux olympiques de Rio en 2016.
Cette catégorie monotypique s'adresse aux jeunes véliplanchistes ; elle est en outre une porte d'accès au RS:X, en pratique olympique. La planche est la même pour tous, la Bic Techno 293 OD de 205 L, avec multiples inserts de footsraps, ressemblant à une planche de RS:X. Les voiles vont de 6.8 à 7.8
Issue de la Race, discipline de régate sur funboard, la formula a été une tentative de supplanter la raceboard, tout en augmentant les chances de courir des régates dans des conditions de vent plus faible et en privilégiant le spectacle (les planches déjaugent).
Les flotteurs de formula sont dépourvus de dérive, ils sont larges (autour de 1 mètre) et courts (moins de 2,5 mètres). Les voiles de formula sont généralement de très grandes tailles (de 8 m2 à 12,5 m2). Les matériaux employés sont relativement onéreux et fragiles (mâts, wishbones et lattes de voile 100 % carbone, voiles en monofilm de faible grammage, etc.), mais très légers, pour favoriser les performances dans les vents faibles.
Pratique alliant la vitesse, l'habileté et la stratégie dans les manœuvres (jibe), le slalom se pratique sur un parcours en W appelé downvind (autour de bouées), plus simple que ceux des One Design ou des formula, n'intégrant ni gain au vent ni gain sous le vent. Elle requiert un vent plus fort (à partir de 15 nœuds) et fait appel à des flotteurs courts (moins de 2,5 mètres) et large, ainsi qu'à des voiles puissantes. Le champion du monde en titre est le Français Pierre Mortefon qui a succédé à Antoine Albeau (FRA 192).
Variante du slalom, basée sur des lignes droites plus longues et moins de jibe, comme son nom l'indique. La manifestation la plus connue est le Défi Wind de Gruissan (Aude), compétition ouverte à tous, professionnels et amateurs, pouvant regrouper 1400 participants (en 2017): le parcours consiste généralement en deux aller-retours jusqu’à Port-la-Nouvelle pour une distance totale de plus de 30 km.
Assez peu courante car très exigeante en matériel et en conditions, la pratique de la vitesse s'est considérablement démocratisée avec la vulgarisation des récepteurs GPS. Ainsi chacun peut aisément mesurer sa vitesse n'importe où sans avoir besoin d'une infrastructure lourde et couteuse (capteurs optiques, chronomètres, etc). Il existe de nombreux challenges, aussi bien locaux qu’internationaux.
La vitesse est une discipline intéressante pour la recherche et développement ainsi que pour les records. Contrairement aux autres, elle est individuelle, le but étant de parcourir une distance donnée le plus vite possible. Historiquement, la distance de référence est de 500 mètres. C'est celle qui sert à établir les records de vitesse à la voile pour toutes les catégories (kitesurf, bateaux, etc), mais grâce au GPS on peut maintenant mesurer la vitesse de pointe, la moyenne sur 10 secondes, sur un mille nautique, etc. Les canaux, naturels ou artificiels, et dans une moindre mesure les bords de plages offshore (vent de terre), sont très recherchés car le plan d'eau doit être le plus plat possible et le clapot réduit au minimum.
Le matériel est spécifique : les planches sont très étroites (45 à 50 cm pour 2,40 m de long environ), les ailerons sont parfois asymétriques de même que les wishbones, les voiles sont généralement les mêmes que celles utilisées en slalom ou bien des prototypes.
Le record de vitesse en planche à voile est détenu depuis 20086 par Antoine Albeau. Son record actuel de 53,27 nœuds a été réalisé en 2015 à Luderitz, en Namibie, sur un canal façonné pour offrir les meilleures conditions possibles.
Zara Davis a établi le record féminin en planche à voile à 45,83 nœuds (84,88 km/h), sur le même canal à la même période.
La planche à voile a été le support le plus rapide à la voile entre 1986 et 1993 (jusqu'au record de Yellow Pages Endeavour), puis de 2004 à 2008, avant que le kitesurf et le trimaran à foils l'Hydroptère ne se disputent le record validé par le World Sailing Speed Record Council. Celui-ci a été détenu entre 2010 et par le kitesurfeur américain Rob Douglas. Depuis le , le record est à Paul Larsen avec le Vestas Sailrocket 27.
Il s'agit de s'adapter à des plans d'eau très divers, et de s'y amuser en combinant vitesse, surfs, sauts de vagues, slalom... Ce type de course est aussi désigné par SuperX.
Le freestyle, littéralement « style libre » (qui se pratique en mer ou en lac mais aussi en "indoor" à Bercy par exemple dans des bassins remplis d'eau et bordée d’énorme et puissant ventilateur qui simulent le vent), existe depuis l'invention de la planche à voile mais a connu un fort renouveau à l'approche des années 2000, transposant sur des plans d'eau calmes des figures empruntées à la navigation dans les vagues, mais aussi à d'autres sports de glisse.
Il a permis de montrer à un plus large public une dimension spectaculaire et aérienne de la planche à voile, en mettant l'accent sur la rapidité d'exécution, mais aussi de faire émerger une nouvelle génération de sportifs de haut niveau, tels que Kiri Thode ou encore Gollito Estredo.
Une multitude de médias et vidéos sont régulièrement postées sur les sites spécialisés.
On utilise pour cette pratique des flotteurs larges et courts très manœuvrants et des voiles de freestyle à la construction allégée et puissantes. La recherche associée au développement de ce matériel, et du matériel de funboard en général tend à démocratiser l'utilisation du carbone et autres matériaux légers, réactifs et résistants, proposant du matériel toujours plus léger et accessible en termes d'utilisation.
Il y a aujourd'hui de nombreuses compétitions comme l'European Funboard expression dans le Sud de la France, où l'on retrouve de nombreux véliplanchistes de haut niveau tels Antony Ruenes, Nicolas Akgazciyan, Julien Mas ou Adrien Bosson.
De plus, depuis 2011 le WindMeet Freestyle Tour organise chaque année une série de compétitions où amateurs et professionnels se retrouvent et s'affrontent.
C'est la pratique la plus spectaculaire et une des plus grisantes, elle nécessite une mer bien formée et un vent assez soutenu, en général supérieur à 15 nœuds et de préférence soufflant de côté par rapport à la plage. On dit alors qu'il est side-shore. S'il souffle de droite, on dit alors que le spot est tribord, s'il souffle de gauche, alors le spot est bâbord. Il s'agit de surfer les vagues et de réaliser des sauts et des figures (backloop, frontloop, aérial...). Les flotteurs de vagues sont courts (autour de 2,2 mètres) avec peu de volume (de 67 à 100 litres max) existant en 1, 2, 3 ou 4 ailerons et très manœuvrants. Les voiles sont petites et moins puissantes que les voiles de slalom ou de vitesse pure, ce qui les rend plus maniables. La discipline exige un très bon niveau de pratique et une excellente condition physique afin de ne pas mettre en danger sa propre vie, ni celle des autres. Faire du Windsurf dans les vagues demande au pratiquant d'être capable de repartir très rapidement en water start, c'est-à-dire sans avoir à remonter la voile au tire-veille, directement par la force de la voile avec le corps encore entièrement dans l'eau. Le jibe ou empannage doit être aussi maîtrisé pour pouvoir effectuer un demi-tour dans l'urgence, comme une vague ou une mousse trop grosse.
Matériel de funboard récent
(2005)
Depuis le début de la planche à voile, le matériel a considérablement changé. Les fabricants de planche à voile ont dû alléger chaque élément pour gagner en maniabilité et en accessibilité car la planche à voile a la réputation d'être un sport physique. Le carbone et les matériaux en polymères ont permis de gagner en légèreté. Les planches se sont spécialisées en fonction des disciplines (vitesse, vagues...) mais aussi en fonction des niveaux de pratique : les flotteurs gagnent en largeur pour plus de stabilité. Les gréements se sont diversifiés pour répondre à chaque type de conditions météo. Après l'apparition du kitesurf un nouvel effort a été fourni et on a vu arriver des flotteurs avec des extrusions à l'arrière pour réduire la surface mouillée. En 2011, grâce à la marque AHD, les planches à voiles avec foil apparaissent mais gardent un prix très élevé.
Les compétiteurs amateurs et les pratiquants assidus (80 sorties par an ou plus) disposent généralement de 4 à 10 planches et autant de gréements afin de s'adapter à toutes les conditions, ce qui peut à terme représenter un budget assez important.
Malgré les apparences les réglages sont extrêmement précis, de l'ordre du millimètre pour la tension de guindant ou du centimètre pour la position du pied de mât pour ne citer qu'eux, pour obtenir le comportement souhaité (tenue dans le vent fort, passage du clapot, etc).
La longueur du flotteur varie communément entre 2,20 et 2,90 mètres. Son volume, qui détermine sa « flottabilité », varie entre 60 et 260 litres.
Les flotteurs ayant un volume inférieur à 100 litres nécessitent en général de pratiquer le water start, c’est-à-dire de s'aider de la force du vent pour se tirer hors de l'eau, alors que des planches plus volumineuses offrent une meilleure stabilité qui permet plus facilement d'extraire la voile de l'eau en position debout sur la planche. Ce sont le poids, l'habileté du planchiste et la force du vent, plus que le volume du flotteur, qui déterminent le choix de la méthode pour remonter la voile : au tire-veille, debout sur celle-ci, ou le water start. .
Pour les flotteurs de funboard la taille déterminante n'est plus vraiment le volume mais la largeur.
Saut sur eau plate en funboard, une planche sans dérive
Les flotteurs modernes ont beaucoup évolué et permettent maintenant des prouesses inimaginables dans les années 1980, mais facilitent également l'apprentissage de la planche à voile. Les planches d'apprentissage sont larges (1 mètre) mais courtes (2,5 mètres), ont autant de flottabilité (240 litres) et conservent souvent une dérive, tout en étant performantes. Leur principal intérêt est d'offrir une grande stabilité et une faible sensibilité au placement du débutant, qui peut alors se concentrer sur la maîtrise de sa voile et l'observation du plan d'eau, plus que sur la recherche de son équilibre. Elles peuvent cependant donner du plaisir au nouveau planchiste pendant plusieurs saisons, et lui permettre d'évoluer rapidement, avec une voile de plus grande taille.
Pour les plus expérimentés, de larges gammes de flotteurs sont adaptées à toutes les pratiques, à toutes les conditions de vent et de mer, et à tous les gabarits et préférences personnelles. Les flotteurs sans dérive sont appelés funboard. D'une manière générale, la tendance actuelle reste aux flotteurs courts et larges, mais le shape (forme et caractéristiques d'un flotteur) est souvent l'objet de retournements cycliques, les solutions écartées cinq ans auparavant au profit de la dernière innovation revenant finalement au goût du jour...
L'aileron est un élément déterminant pour la performance et le confort d'une planche à voile. Sa profondeur, son épaisseur et sa forme, voire leur nombre sur certains flotteurs doivent être adapté au programme de navigation, au gréement, aux conditions de vent et de mer, mais aussi au gabarit du planchiste et à ses préférences de sensations.
Il est généralement amovible, et est solidarisé avec le flotteur par un « boîtier », qui assure la rigidité et l'hydrodynamisme de l'ensemble.
Différents types de boîtiers sont aujourd'hui disponibles sur le marché
- Le boitier Power Box, présent sur les planches de freeride, de freeride et de freestyle-wave. Il présente une vis sur le dessus du flotteur et les côtés sont coniques
- Le boitier Tuttle Box, proche du boitier Power Box mais aux côtés parallèles et avec 2 vis sur le dessus du flotteur
- Le boitier Deep Tuttle Box, identique au Tuttle mais plus profond, généralement utilisé pour les ailerons de plus de 40 cm
- Le boitier US Box, composé d'une vis et d'un écrou que l'on visse directement dans le rail sous la carène. Principalement utilisé pour l'aileron central d'une configuration thruster ou pour l'aileron d'une planche de vague single.
- Le boitier Slot Box, inspiré des boîtiers de surf que l'on visse sur les côtés du rail, principalement utilisé pour les ailerons des planches de vague multi-fins.
En vague, plusieurs options sont possibles :
- Avoir un seul aileron : configuration single.
- Avoir 2 ailerons : configuration twinzer.
- Avoir 3 ailerons : configuration thruster. (1 *grand* aileron central et 2 plus petits ailerons latéraux) ou trailer (3 *petits* ailerons)
- Avoir 4 ailerons : configuration quad.
Le choix du nombre d'ailerons se fait en fonction de la forme du flotteur et du style du pratiquant.
En slalom, le marché est partagé entre les ailerons en G10 ou en Carbone. Là aussi, malgré une apparente simplicité, son choix est déterminant et influe considérablement sur le comportement de l'ensemble : longueur au centimètre près en fonction de la taille de la voile et du flotteur mais aussi du poids du planchiste, sa souplesse, son rake (angle du bord d'attaque par rapport à la verticale), etc.
En freestyle, on utilise généralement des ailerons plus courts afin de permettre la glisse dans les manœuvres.
La construction des flotteurs a également progressé. Si la construction en sandwich n'est pas une invention récente, celle-ci s'est généralisée dans toutes les gammes de flotteurs, au détriment de construction en extrudé (mousse enveloppée dans une peau en polyéthylène, très lourde, très solide mais irréparable et peu rigide) ou en thermoformé (pain de polystyrène sur lequel sont moulés à chaud deux panneaux en plastique, plus rigide et légère que l'extrudé, mais aussi plus fragile, notamment à la jonction des deux panneaux, sur la tranche du flotteur). De nouveaux matériaux (fibre de carbone, kevlar, mousses de différentes densité et bois) sont de plus en plus utilisés pour améliorer la légèreté et la résistance des flotteurs, mais au détriment d'un coût de fabrication plus élevé.
Exemple de composition d'un flotteur en sandwich :
- noyau en polystyrène.
- fine couche de mousse PVC haute densité pour le sandwich pris entre deux stratifications en fibre de verre, fibre de carbone, kevlar et résine époxy.
- pour certaines marques, une fine couche de bois (améliorant la souplesse et la résistance aux chocs ponctuels)
- finition : peinture ou vernis polyuréthane (comme les carrosseries automobiles), antidérapant et pads en mousse sur le pont.
Planchiste en combinaison étanche assemblant son gréement, tenant son wishbone de la main gauche et son mât de la main droite.
Le gréement d'une planche à voile est constitué par le pied de mât, qui relie le mât au flotteur, le mât, la voile, ainsi que par le wishbone, relié d'un côté au mât et de l'autre à la voile, et qui permet au véliplanchiste de tenir la voile. Chaque élément est adapté aux exigences des différentes pratiques. Une fois gréé (assemblé), le gréement est souvent désigné par le terme de voile.
La taille de la voile varie en fonction du gabarit du véliplanchiste et de la force du vent : de 1,1 m2 pour les enfants à 12,5 m2 environ.
Les principales évolutions sur les voiles ont visé à limiter leur poids et à mieux définir leur profil. Leur forme, triangulaire à l'origine, s'est perfectionnée grâce à l'utilisation de lattes, puis de camber inducers, qui ont permis de bloquer le creux de la voile dans le premier tiers en partant du bord d'attaque, avant d'être momentanément écartés pour leurs différentes contraintes.
Les voiles sont assemblées avec différents tissus, selon les pratiques visées. On peut citer le dacron, le mylar et le monofilm. Ce dernier est de loin le plus utilisé de nos jours, il est transparent mais peut être teinté, est très résistant à la traction mais très sensible aux chocs ponctuels et aux Ultraviolets. Il peut être plus ou moins densément tramé pour le renforcer.
À chaque pratique correspond un type de voile. On peut distinguer les 3 grandes familles de voiles suivantes :
Conçues pour la puissance et la vitesse, elles présentent un profil très étudié et bloqué, notamment grâce aux cambers inducers (au nombre de 3 ou 4) et à de nombreuses lattes, souvent en carbone. Elles sont généralement de fabrication très légère, et de plus grande taille car leur creux stable et la souplesse de leur tête permet de naviguer « sur-toilé » (avec une surface importante par rapport aux conditions de vent), pour être toujours plus rapide, y compris entre les rafales. La tension sur le guidant est considérable (plusieurs centaines de kilos) et nécessite généralement un palan 6 brins et une manivelle.
Chute d'Antoine Albeau dans les vagues
De taille réduite, ces voiles sont optimisées pour la maniabilité, et sont généralement « souples » et moins puissantes, pour neutraliser la traction en phase de surf et ne pas encombrer le planchiste dans les sauts. Elles présentent aussi la particularité d'être renforcées pour supporter les chutes violentes et la force des vagues après une chute. Contrairement aux voiles de slalom ou de vitesse, les voiles de vagues n'ont pas d'inducteurs de profil au niveau du mât (camber inducer). Le fourreau est rotatif et s'oriente en fonction de l'amure.
Ces voiles sont plus polyvalentes que les 2 familles ci-dessus, offrant un compromis entre les performances des voiles de race et la maniabilité et la facilité d'utilisation des voiles de vagues, pour permettre aux pratiquants occasionnel ou en phase d'apprentissage, de pouvoir naviguer avec le plus grand plaisir.
D'une longueur comprise entre 3,40 et 5,80 mètres échelonnée tous les 30 cm, le mât est un cône en fibre de verre et/ou en carbone, démontable en deux parties ou plus rarement en trois parties8 pour le transport. Pour la discipline des vagues, un mât excédera rarement 4,30 m, les voiles devant être maniables, elles sont plus petites et s'arrêteront aux environs de 6,0-6,2 m2. Ainsi, on navigue en vagues entre 3,7 m2 et 6,2 m2 avec 3 mâts : 3,70 m ; 4,00 m et 4,30 m. Pour les vents très forts et donc les plus petites surfaces de voiles, on peut aussi naviguer avec un mât à 75 % de carbone de manière à mieux encaisser les rafales.
Le taux de fibre de carbone, pouvant aller jusqu'à 100 %, permet de gagner en légèreté et en nervosité (vitesse de flexion et de retour à la normale en navigation). Les voiles haut de gamme, que ce soit en vagues ou en race, nécessitent donc des mâts avec un fort pourcentage de carbone pour donner le meilleur de leurs performances.
Pour s'adapter à la longueur du guindant, une rallonge placée à sa base est indispensable quand la têtière de la voile est fixe. D'une longueur totale de 20 à 50 cm et construite en aluminium ou en carbone, elle est réglable tous les centimètres pour la plus précise. Lorsqu'elle est présente c'est sur la rallonge que vient se clipser le pied de mât. Il existe aussi des rallonges placées en tête de mat, leur longueur est fixe.
À chaque taille de mât correspond un indice de rigidité (IMCS pour indexed mast check system), qui est requis par la voile. Mais la répartition de cette rigidité sur la longueur, bien que non normalisée, est aussi très importante ; dans la pratique on distingue trois courbures selon la rigidité de la tête du mât : hard top, constant curve ou flex top.
Deux diamètres de mât sont aujourd'hui utilisés :
Le mât SDM, (Standard Diameter Mast) qui est le diamètre de mât traditionnel et recommandé aujourd'hui quasiment exclusivement sur les voiles à cambers.
Le mât RDM (Reduced Diameter Mast) qui est un diamètre de mât plus étroit apparu au début des années 90 et conseillé aujourd'hui sur la plupart des voiles de vagues et freeride.
L'adéquation mât/voile est très importante, une mauvaise courbure pouvant réduire la plage d'utilisation du gréement au point de le rendre quasiment inutilisable.
Appelé ainsi en référence à l'os de poulet, le wishbone est une double-bôme, qui se fixe sur le mât par une poignée dite automatique, et qui permet de tendre la voile au point d'écoute. Il est également l'élément par lequel le planchiste tient son gréement.
Généralement constitué de tubes d'aluminium, matériau économique et assez rigide, il peut aussi être réalisé en carbone pour plus de légèreté et de rigidité, pour éviter que le profil de la voile ne se déforme.
Il peut comporter des bouts de harnais, et un tire-veille, sangle ou corde joignant le pied de mât et la poignée avant du wishbone, qui permet de sortir la voile de l'eau sur un flotteur suffisamment flottable.
Élément de liaison entre le flotteur et le gréement, il assure la mobilité du gréement par rapport au flotteur grâce à une articulation. Ce dispositif peut prendre la forme d'un cardan, d'une pièce en caoutchouc appelée diabolo (du fait de sa forme), ou d'un tendon en uréthane. Le pied de mât permet aussi d'étarquer la voile au point d'amure, à l'aide d'un palan: il intègre des réas et un taquet coinceur.
Parmi les sportifs les plus marquants de la discipline, on peut citer Robby Naish, Björn Dunkerbeck, Jason Polakow, Antoine Albeau, Svein Rasmussen (médaille d'or aux JO de 1984 et président de StarBoard). Multiples champions du monde de ce sport, ils sont devenus des stars dans le monde entier.
En 2016, Victor Fernandez du team Fanatic/North Sails est Champion du monde de vagues. Il a été vice-champion du monde en 2015 et 2014.
Parmi les nombreux représentants français de ce sport, on peut citer Raphaël Salles, Nathalie Lelièvre (cinq fois championne du monde), Nathalie Simon, Jenna de Rosnay, Erik Thiémé, Christian Marty qui effectua la première traversée de l'Atlantique en 1982 (pilote de ligne, il meurt lors du crash du Concorde à Gonesse le ), Patrice Belbéoch (champion du monde en vague dans les années 1990), Franck David, premier français champion olympique dans cette discipline à Barcelone en 1992 et bien sûr Robert Teriitehau, qui a énormément contribué à la médiatisation de ce sport et Arnaud de Rosnay, sportif, photographe et aventurier, disparu entre la Chine et Taïwan le lors de sa tentative de traversée du détroit de Formose.
Plus récemment, Antoine Albeau, originaire de l'île de Ré, s'est illustré en devenant champion du monde de Freestyle en 2001, de Formula Windsurfing en 2004, 2005 et 2007, de slalom 42 en 2006, de slalom en 2007, 2008 et 2009, 2010, 2012, 2013, 2014, 2015, 2017, 2018) et enfin de vitesse en 2007 et 2008. Il a également été champion de France à 10 reprises (1986, 1988, 1990, 1991, 1995, 1996, 1997, 1999, 2000, 2001). Il remporte le « Défi Wind » de Gruissan en 2005, 2006 et 2007. Il est le Français les plus titrés de l'histoire du windsurf, le plus titré toute discipline confondue en France et considéré comme l'un des meilleurs véliplanchistes du monde.
En 2014, Thomas Traversa devient champion du monde de vagues, la discipline reine, succédant ainsi à Patrice Belbeoch 18 ans plus tard.
Faustine Merret a remporté la médaille d'or aux Jeux Olympiques d'Athènes en 2004 en Mistral One Design.
Charline Picon a remporté la médaille d'or aux Jeux Olympiques de Rio en 2016 en RS-X.
Pierre Le Coq a remporté la médaille de bronze à ces mêmes Jeux olympiques également en RS-X.
Raphaëla le Gouvello a réalisé la traversée des océans Atlantique, Indien, et Pacifique, ainsi que de la mer Méditerranée.
En 2008, Julien Bontemps remporte la médaille d'argent aux Jeux Olympiques de Beijing, dans la baie de Qingdao.
Lucie Belbeoch est championne du monde 2014 en Bic techno+.
Il existe plusieurs divisions pour la compétition en planche à voile en fonction du niveau et en fonction du support : D1, D2, D3, (Bic Techno 293), RSX, Formula9.
Plusieurs associations existent, afin d'épauler la Fédération française de voile, qui à elle seule organise plus de 8 800 compétitions de voile par an.
L'Association Française de Funboard (AFF) organise par délégation de la FFV le championnat de France Vagues et Slalom10.
Aussi, l'Association France Windsurf (FW) a pour objet de promouvoir l'ensemble des supports de ce sport, encore peu médiatisé, méconnu de tous.
- ↑ Jean Merrien (de la poix de Fréminville, Naviguez à la voile, paris, Livre de Poche pratique,
- ↑ Brevet d'invention délivré le 21 mars 1966 INPI Paris
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Sur les autres projets Wikimedia :
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Le surf (abréviation française de l'anglais surf-riding, où riding signifie « monter » et surf « (vagues) déferlantes ») est une action ou une pratique physique individuelle de glisse sur les vagues, au bord de l'océan. Avec ce sens général, le surf englobe toutes les pratiques dans les vagues, sans restriction d'une posture (debout, sur le ventre, à genoux) ou du type de flotteur1. Faisant depuis des temps immémoriaux partie de la culture hawaïenne, le surf a notamment a été popularisé dans le monde par le double champion olympique du 100 m nage libre Duke Kahanamoku dans les premières décennies du XXe siècle.
Au sens plus moderne, le surf est aussi une discipline sportive codifiée à la fin du XXe siècle, un sport individuel pratiqué debout sur une planche courte (shortboard), par opposition à toutes les autres disciplines de glisse sur les vagues comme le longboard, le bodyboard, le bodysurf, le skimboard, le stand up paddle, le windsurf2.
Le surf se pratique sur des sites de surf, appelés « spots », plages qui sont baignées par des vagues plus ou moins grandes et propices à la glisse.
Les pratiquants sont nommés globalement « surfeurs » ou « surfers »3 (ou exceptionnellement aquaplanchistes[réf. nécessaire]4), sans distinction pour le niveau ou le type de pratique. D'autres termes plus spécifiques existent, comme shortboarder, bodyboardeur, longboardeur, bodysurfeur, etc.
Le terme « surf » (prononcé [sœʀf]), apparu en français en 19525, est la troncation française du nom composé anglo-américain surf-riding introduit en 19263 et où riding signifie « monter, chevaucher » et surf « ressac, vague déferlante »6. En anglais, le nom simple surf reste cantonné au sens de vagues déferlantes, l'activité étant désignée sous le nom verbal surfing7.
Au sens le plus ancien, le surf inclut toutes les pratiques historiques ou modernes de glisse sur les vagues, quelle que soit la posture ou le type de planche utilisée1.
Le terme « surf » a été ultérieurement repris par des sports de glisse non aquatiques, à l'exemple du snowboard ou « surf des neiges » pour désigner d'autres pratique de glisse1.
Au sens figuré, le surf désigne l'action de passer avec aisance d'une activité à l'autre. Le « surf » a ainsi été repris pour désigner une pratique d'Internet, consistant à parcourir des pages web1.
Illustration de la pratique du surf à Hawaï vers 1883-1905
Selon les historiens et anthropologues, diverses pratiques de surf existaient à travers la Polynésie et dans d'autres lieux du Pacifique avant l'époque moderne8. Le surf pratiqué debout sur de longues planches est attestée à Tahiti (1767) et à Hawaï par le récit des premiers explorateurs européens. Mais la pratique des vagues avec un flotteur a certainement été inventée indépendamment en d'autres endroits du monde, comme le suggèrent des pratiques isolées en Afrique, Australie8 ou au Pérou9.
C'est néanmoins à Hawaï que le surf semble avoir été particulièrement important dans la culture des populations8. Et c'est depuis ce lieu que le surf sera diffusé au XXe siècle dans le reste du monde, popularisant ainsi le mythe que Hawaï serait le « lieu de naissance » du surf8.
Le surf a pendant longtemps été une partie intégrante de la culture hawaïenne, comme une pratique sociale et culturelle (religieuse) ou comme un passe-temps permettant notamment de prouver ses qualités physiques. La majorité des surfeurs pratiquaient sur des planches courtes nommées alaia, en position couchée ou à genoux. Les chefs se distinguaient socialement par la possession des très longues planches olo, dont la construction était couteuse et ritualisée, et qui pouvaient être utilisées pour surfer debout.
Les premiers comptes rendus à ce sujet seraient ceux de Samuel Wallis et de l'équipage du Dauphin10, premiers Européens à mettre le pied à Tahiti en 1767, ou de Joseph Banks11, botaniste embarqué sur le HMS Endeavour de Cook et qui arriva sur la même île en 1769. Le lieutenant James King en fera mention en complétant les mémoires de Cook après le décès de celui-ci en 177912. En 1788, James Morrison, un des mutins de la Bounty, décrit de manière similaire la pratique du hōrue à Tahiti13.
La plus ancienne planche de surf connue à ce jour a été découverte en 1905 à Ko'Okena à l'intérieur d'un tombeau. Les archéologues pensent qu'il s'agissait de la sépulture d'une « cheffesse » nommée Kaneamuna, qui régnait au début du xive siècle. Fabriquée dans le fond de l'arbre à pain, cette planche fut retrouvée en parfait état de conservation14.
Quand Mark Twain visite Hawaii en 1866, il décrit des « indigènes, de tous sexes et âges, s'amusant avec ce passe-temps national qu'est le surf »15.[citation nécessaire]
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Illustration des maisons du premier ministre du roi d'Hawaï, avec une planche olo, vers 1819.
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Surfer hawaïen avec planche alaia vers 1898
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Duke Kahanamoku, 1911-1915
Au début des années 1900, Alexander Hume Ford (1868-1945) et Jack London médiatisent le surf comme un loisir et un moyen d'attraction touristique à Hawaï. Des pratiquants de surf se rassemblent autour du Outrigger Canoe Club, un club nautique réservé aux Blancs. Les Hawaïens George Freeth et Duke Kahanamoku fondent un club multiracial, le Hui Nalu Club (1908), pour rassembler des surfeurs de la plage de Waikiki et maintenir l'influence des Hawaïens sur les sites de surf.
À partir de 1907, Freeth et surtout Kahanamoku diffuseront le surf hors de Hawaï, en faisant des démonstrations aux États-Unis (Californie), en Australie et en Nouvelle-Zélande. Kahanamoku, champion olympique de natation et acteur hollywoodien, profitera de sa notoriété pour populariser le surf, devenant ainsi le « père du surf moderne ».
Les planches de l'époque sont en bois et inspirées des modèles anciens hawaïen : notamment la très longue planche olo dédiée au surf debout, alors que la courte planche alaia est peu à peu oubliée. À cette époque les planches ne sont pas seulement utilisées pour le loisir du surf dans les vagues. Elles sont également utilisées pour la pratique de courses de rame et de sauvetage en mer, avec de nombreuses compétitions (sauvetage sportif) organisées aux États-Unis puis en Australie.
Au milieu des années 1920, l'Américain Tom Blake construit les premières planches creuses (hollow board) plus légères (moins de 50kg), qui se diffusent rapidement à Hawaï et aux États-Unis pour la pratique de la rame et du sauvetage. Blake crée ensuite des planches creuses à structure renforcée. Vers 1935, il crée les premières planche avec un aileron, permettant le contrôle de ces planches légères (moins de 30kg) dans les vagues. Controversées, les planches de Blake deviendront rapidement la référence de tous les surfeurs à travers le monde et marquent le début des planches dites « longboard ».
La longboard, planche longue et d'un volume de flottabilité important, facilite le départ rapide au surf sur la plupart des vagues petites ou molles ; la pratique typique consiste en de grandes traversées rectilignes le long des vagues, avec éventuellement des mouvements acrobatiques du surfeur sur sa planche (déplacements et croisements de pied).
L'industrie de fabrication de planches de surf se développe aux États-Unis dans les années 1950 et 1960. Les planches dites « Malibu » deviennent la référence. La structure en balsa est progressivement remplacée par le polystyrène, puis les mousses polyuréthanes (1955) qui se généralisent dans les années 1960.
Les premiers leashs apparaissent dans les années 1950, en France ou aux États-Unis.
Diffusé par des surfeurs américains, la pratique apparait en France à la fin des années 1950, sur la côte basque. Le premier club (Waikiki) est créé en 1959. Les premières compétitions (course de rame) organisées en 1961.
À partir des années 1960, les surfeurs australiens développent une manière plus « agressive » de surfer, avec des changements multiples de direction sur la vague constituant différentes figures. Ce nouveau style est facilité par des planches plus légères et courtes. Cette évolution est notamment marquée par le surfeur australien Nat Young qui remporte le titre mondial en 1966, avec des figures innovantes sur une planche de 9'4. Sous l'impulsion de ce dernier, la longueur et le volume des planches ne cessera de diminuer dans les années 1970. C'est le début des « shortboard » (ou planches courtes4).
Plus légères, plus relevées et effilées au niveau du nez, plus fines, les shortboards sont beaucoup plus maniables et procurent une liberté beaucoup plus importante au surfeur dans sa trajectoire et les figures qu'il peut réaliser. Avec la diminution de la taille et du volume des planches, différentes périodes d'expérimentation aboutissent à la généralisation d'une configuration à trois ailerons (thruster, 1982).
Cette pratique sur planche courte est devenue dominante : sur le circuit professionnel, sur le nombre de pratiquants et l'industrie du surf, sur la codification récente de la discipline sportive du « surf ».
En raison de leur matériel, il est très peu probable que les anciens surfeurs hawaïen aient pratiqué sur de grandes vagues cassantes (plus de 3-4 mètres). Avec l'évolution des planches modernes, à partir des années 1950-60, les grandes vagues cassantes commencèrent à devenir le terrain de pratique de certains surfeurs, à l'exemple des grandes vagues de Waimea Bay (Hawaï). À partir de cette époque commença l'exploration du monde à la recherche des rares spots de grandes vagues cassantes. Ces voyages de recherche sont illustrés dans des reportages écrits et des films documentaires à partir des années 1960, à l'exemple de The Endless Summer (1966). Mais les plus grandes vagues restent inaccessibles, la propulsion à la rame (avec les bras) étant trop lente pour se positionner sur ces vagues rapides et éloignées ; il faudra attendre l'invention du surf tracté dans les années 1990.
En 1971, l'ingénieur américain Tom Morey (1935-) crée les premiers bodyboard, courtes planches en mousse destinées au surf sur le ventre (prone) ou à genoux (dropknee). Il s'est inspiré des planches traditionnelles hawaïenne : la paipo (utilisée par les enfants) et la alaia un peu plus grande. Commercialisées sous la marque Morey Boogie, ces planches facile d'accès deviennent un jouet de plage très répandu. Mais le bodyboard est aussi devenu une discipline sportive spectaculaire et exigeante, permettant de surfer les vagues les plus creuses.
Skimboard sur le shore break
Apparu aux États-Unis dans les années 1930, le skimboard devient plus répandu en Californie à partir des années 1980. Cette planchette permet de glisser sur de fines pellicules d'eau et d'atteindre les vagues de bord (shorebreak). Sans dérive et très petit, le skimboard permet des manœuvres extrêmement rapides et agressives. Plus récemment, quelques skimboardeurs professionnels comme Brad Domke ont commencé à surfer de grandes vagues plus éloignées, en utilisant des vagues d'accès (side waves), le transfert depuis une longue planche ou bien le tractage en jetski (towing)16.
Apparue dans les années 1980, le funboard (déclinaison de la planche à voile) a rapidement été pratiqué dans les vagues. Équipés de planches courtes et de voiles maniables, des windsurfers comme Robby Naish ou Jason Polakow se sont rapidement attaqués à de nombreuses vagues hawaïennes. La voile permettant même d'acquérir la vitesse nécessaire pour partir au surf même sur les très grandes vagues, de soutenir la planche sur les lèvres déferlantes (aerial) ou de propulser le windsurfer au-dessus de la vague (sauts). La discipline de « vagues » est ainsi devenues la pratique la plus médiatisée du windsurf et des compétitions mondiales de funboard.
Le longboard se pratique encore, avec des planches longues (plus de 9 pieds, 2,75m.) et épaisses, appelées aussi malibus. Celles-ci sont plus stables mais n'offrent pas autant de maniabilité que les planches plus courtes. Elles permettent par contre de surfer dans des conditions où la planche courte, du fait de son volume et donc de sa flottaison moindre, ne pourrait porter le surfeur. Ce type de surf, favorisant la glisse au détriment de la radicalité des figures, nécessite une adaptation continue de la position du longboarder (nom donné aux surfeurs de longboard). Lorsque celui-ci sent sa vitesse se ralentir par rapport à la vague, il doit avancer à petits pas à l'avant de la planche le long de l'axe (ce qui s'appelle un nose-ride, « la monte à l'avant ») afin d'y déplacer son centre de gravité et ainsi d'augmenter la vitesse de celle-ci et vice-versa. La taille et la stabilité de la planche longue donne la possibilité au surfeur de prendre des poses très théâtrales sur la planche, seul ou en couple.
En 1992, Kerbox et Laird Hamilton inventent la technique de surf tracté (towing) à l'aide d'un canot pneumatique à moteur, permettant de se positionner et se lancer sur les très grandes vagues. Les années suivantes la technique est perfectionnée, avec de courtes planches munies de cales pour les pieds (footstraps), le tractage par hélicoptère, jusqu'à la technique actuelle de tractage et récupération par jetski. Cette discipline du surf de très grandes vagues se répand, avoir l'organisation de compétitions mondiales. Aujourd'hui, de très grandes vagues de plus de 15 mètres sont régulièrement surfées (Jaw, Teahupo'o, etc), et quelques rares surfeurs pratiquent sur les « vagues géantes » de plus 20 mètres.
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Surf de rivière à Thoune (Suisse)
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Surf de rivière à Gatineau (Canada)
Kelly Slater réalise un brutal virage en haut de vague (
roller) durant une compétition, 2006.
Durant les années 1970-1980, l'élite des surfeurs parvenait difficilement à vivre de sa passion. Ces surfeurs étaient méconnus du public, les compétitions peu médiatisées et les gains des compétitions peu importants. Pour le grand public, l'image du surfeur est souvent le cliché d'un jeune marginal consommateur de drogues.
Au début des années 1990, la situation évolue rapidement avec l'influence du prodige américain Kelly Slater, qui devient champion du monde à 20 ans (1992), seulement deux années après son entrée sur le circuit WTC. Slater appartient à une « nouvelle école » de surfeurs qui n'hésitent plus à tenter les figures les plus risquées et agressives pour impressionner les juges. Slater parvient surtout à nouer de fructueux contrats de sponsoring avec des industriels (marques de surf ou non), ouvrant la voie à une véritable professionnalisation des meilleurs surfeurs. Slater voyage alors à travers le monde (spots de surf), diffusant les images se sa pratique pour des campagnes publicitaires. Slater accumule les victoires et acquiert une importante notoriété mondiale, alors qu'il endosse également un rôle de surfeur (1992-1993) dans la célèbre série télévisée Alerte à Malibu. Le surf acquiert une nouvelle notoriété auprès du grand public, de même que les compétitions du circuit mondial deviennent très médiatisées (télévision)17. Slater ne cessera de remporter des titres mondiaux (onze) les années suivantes. La nouvelle image du surfeur devient progressivement celle d'un sportif professionnel conciliant sa passion de la mer et la rigueur d'un compétiteur de haut-niveau.
La pratique du surf nécessite de bonnes conditions de vagues. Ces bonnes conditions de vagues ne peuvent être acquises que par de bonnes conditions de vent ou de houle, qui peuvent varier selon les spots (voir sites de surf). Il existe trois sortes majeures de vagues :
- les vagues creuses (plongeantes),
- les vagues molles ou peu puissantes (déferlantes),
- les vagues de petite houle (que l'on pourrait qualifier de flat).
Les vagues creuses sont les préférées des shortboarders mais aussi des utilisateurs de mini-malibu. Les vagues creuses sont les vagues les plus puissantes, mais pas forcément les plus grandes. En effet, certaines vagues que l'on peut qualifier de creuses sont bien plus puissantes qu'une vague molle de la même taille.
Surf à Waikiki Beach Honolulu Hawaii.
Pour une liste des spots de surfs : voir l'article spot de surf.
Le terme « spot » désigne le lieu où les surfeurs pratiquent leur activité, il peut s'agir d'une vague, d'une plage ou d'un endroit qui s'en approche.
Les sites de surf sont de plusieurs types. En fonction du fond marin, on distingue le site de récif sur fond rocheux, ou brisant de récif (reef-break), du site sur fond sableux, ou brisant de sable (beach-break).
Les fonds rocheux produisent des vagues appréciées et redoutées car elles ont toujours à peu près la même configuration, sont généralement creuses et puissantes avec un niveau d'eau peu profond. C'est le cas de la célèbre vague de Pipeline, sur la côte nord de l'île d'Oahu, à Hawaï. La houle du Pacifique nord se lève brutalement sur un corail mort et provoque une volute très large. La vague est courte, mais très intense. Une seule manœuvre est possible : le tube (le surfeur se laisse enfermer quelques secondes au creux de la volute). La vague est si violente qu'il n'est pas rare de heurter le récif. C'est la raison pour laquelle certains surfeurs, et non les moins talentueux comme Liam Mac Namara, un habitué du spot, portent une protection.
Les fonds rocheux permettent de « tenir le gros », c'est-à-dire qu'ils permettent à des houles de forte amplitude et avec des grandes longueurs d'onde de produire des vagues très grosses et « surfables ». C'est le cas de Jaws, sur l'île de Maui à Hawaï, de Maverick au nord de Santa Cruz ou plus récemment de Shipstern Bluff en Tasmanie. Ces spots sont célèbres pour leurs vagues gigantesques, qui peuvent atteindre ou dépasser les 10 ou 15 mètres. Les adeptes de ces spots hors normes sont appelés big waves riders, « chevaucheurs de grosses vagues ».
Dans certains cas les spots à fond rocheux créent des vagues qui déroulent sur une très grande distance, parfois plusieurs centaines de mètres. Ce sont des point breaks. La houle diffracte le long du récif, c'est-à-dire qu'elle change de direction au contact de la masse rocheuse. La zone de déferlement se fait donc uniquement sur ce point de contact. La vague déroule très régulièrement et sa volute y est particulièrement violente car les crêtes de houle convergent vers ce point où l'eau est peu profonde. Les vagues d'un point break sont orientées dans une seule direction. Quand elles déroulent vers la gauche du surfeur lorsqu'il regarde la plage, on parle de vagues « en gauche » et inversement pour la droite. Ces spots se situent souvent le long de caps rocheux, c'est le cas de la droite de Rincon en Californie ou de l'incroyable gauche de Desert Point à Lombok (Indonésie). Ils sont aussi souvent présents le long des passes de récifs coralliens. La houle se lève au large et offre au surfeur une première section relativement tranquille. Puis rapidement, elle tourne pratiquement à 90 degrés en suivant le corail au moment d'entrer dans la passe. Cet instant est attendu avec angoisse et excitation par le surfeur, car la vague double de taille, le niveau de l'eau devient très faible et la volute s'agrandit tandis que la lèvre prend de l'épaisseur. C'est la section à tube qu'on appelle le bowl. Après ce passage il reste encore une centaine de mètres à glisser sur des sections plus molles, mais qui déroulent toujours bien régulièrement vers la gauche.
Les beach-breaks offrent des vagues généralement plus aléatoires, car ces spots dépendent de bancs de sable, qui par nature sont mobiles. Ainsi leur zone de déferlement est moins définie et moins stable que sur les fonds rocheux. En revanche, sur les meilleurs spots de sable, on trouve des vagues courtes mais très creuses. Les phénomènes de point breaks ne sont pas inexistants pour les beach-breaks, mais plus rares. Mundaka au Pays basque espagnol et surtout Snapper Rock ou Kirra en Australie sont les exemples les plus connus. Les beach-breaks tiennent moins bien le gros que les spots de récifs. Généralement, ils saturent au-delà de trois ou quatre mètres, rendant la pratique du surf impossible. Les vagues ne déroulent plus, mais forment des longs murs d'eau qui s'écroulent brutalement en un seul tenant. On dit que les vagues « ferment ». Le spot de La Nord à Hossegor, ainsi que celui de Puerto Escondido au Mexique ou de Mundaka en Espagne sont les rares exceptions ; on peut y surfer des vagues de cinq mètres et parfois plus18. Les plus beaux beach-breaks se situent dans les Landes en France19, autour du Cap Hatteras aux États-Unis, et à Puerto Escondido dans l'état d'Oaxaca au Mexique. Sur ces spots les bancs de sable ont beaucoup de relief, ils offrent ainsi des zones de déferlement bien marquées.
Signalisation d'une présence de requin, sur le spot de Pyramid Rock, Hawaï, 2015.
Plusieurs risques sont liés à la pratique du surf, dont notamment :
- la noyade
- la collision avec d'autres surfeurs et les planches : contusions, coupures d'aileron, etc
- la vie marine (requin, épine de raie ou vive, méduse, pinnipède...) et les micro-organismes comme la bactérie Escherichia coli.
- les courants
- le contact contre le fond marin, notamment les fonds rocheux et le corail
- l'exostose ou « oreille du surfeur », la conjonctivite ou « œil du surfeur »
Les planches de surf sont aujourd'hui généralement réalisées en résine polyester, fibre de verre et âme synthétique (pain de mousse polyuréthane et résine polyester).
Les artisans qui fabriquent les planches de surf sont les shapers (« façonneurs »), ainsi que les glasseurs qui eux font le travail de stratification, certains shapers font également le glass.
On parle de shape, pour désigner la forme de la planche. Avec l'arrivée de nouvelles technologies et l'évolution, il existe maintenant un grand nombre de shapes différents.
- Shortboard (planche courte)
C'est le type de planche le plus répandu. Courte et étroite (1,50/2,10 m pour 44⁄49 cm de large), elle est destinée aux surfeurs possédant un minimum de technique.
Ce sont des planches de 1,90 à 2,20 m pour une largeur comprise entre 49 et 52 cm. Larges, épaisses, ces planches sont tolérantes tout en offrant des possibilités de manœuvre étendues.
Les planches dites fishs ressemblent aux évolutives mais sont beaucoup plus courtes et plus larges. De 1,70 à 1,90 m, très large (52 cm ou plus), avec pas mal de volume, un outline assez rond, elles sont l'outil idéal des petites vagues. De plus en plus de surfeurs l'utilisent à la place de leur longboard ou de leur mini-malibu dans les petites vagues de l'été.
Parfois montés en twin (avec deux dérives), les fish ont peu de rocker et offrent une flottabilité intéressante et surtout permettent de balancer des figures new school plus facilement que n'importe quelle autre planche.
Longues de 2,20 à 2,60 mètres, larges de 52 à 56 cm, ces planches stables offrent une glisse facile aux débutants mais aussi aux surfeurs moyens pour les vagues molles d'été.
Planche spécifique aux grosses vagues, d'une longueur allant de 2,10 mètres à plus de 3 mètres (abréviation anglaise de elephant gun, « fusil à éléphants »). Les guns sont très volumineux, ce qui leur permet de partir très tôt sur des grosse vagues. Ces planches sont à déconseiller aux débutants et sont vraiment une affaire de spécialistes.
Surfeur
regular en
frontside sur une vague droite.
Le surfeur se tient généralement allongé à plat ventre sur sa planche, un bras de chaque côté de la planche. Il rame (comme en crawl) quand il repère une vague qu'il souhaite surfer afin d'acquérir une vitesse suffisante pour que la vague puisse l'emporter. Quand il sent la vague le soulever, il rame plus rapidement puis pousse avec ses mains, et s'appuie sur ses bras pour se redresser en avant dans la bonne direction. En même temps qu'il redresse son buste, sa jambe gauche (pour un regular) ou droite (pour un goofy) vient se placer devant et sa jambe droite (ou gauche) à l'arrière de la planche. Il adopte une posture penchée sur ses jambes fléchies. Une fois debout, les bras servent essentiellement à maintenir l'équilibre et aider à changer de direction. Les jambes jouent un rôle d'amortisseur et d'équilibreur.
On désigne généralement par regular un individu qui se tient sur la planche pied droit en arrière. Les personnes se tenant pied gauche en arrière sont appelés goofy. Le pied arrière est généralement le pied sur lequel on prend appel lorsqu'on saute. Un surfeur regular, donc qui mettra son pied gauche à l'avant, sera frontside (face à la vague) sur une droite (vague qui déroule du pic vers la droite quand on est debout sur la planche) ; le même surfeur regular sera backside sur une gauche (qui déroule de droite à gauche). Pour un goofy, c'est l'inverse.
La discipline la plus connue et la plus populaire se pratique sur des planches de 1,50 m à 2,00 m. En compétition, elle consiste à réaliser des figures dont la difficulté et la qualité d'exécution déterminent le score du compétiteur. Le surfeur cherche généralement à chevaucher (to ride en anglais) la vague parallèlement à sa face, en suivant la direction de son déferlement et en précédant celui-ci. On ne surfe la vague perpendiculairement à sa face qu'au départ (take-off) pour prendre de la vitesse. Sur certains sites, la puissance des vagues permet de surfer à l'intérieur du rouleau. Cette figure, appelée tube, est l'une des plus spectaculaires du surf.
Le championnat principal est le World Championship Tour (WCT) organisé par la World Surf League (WSL). Il est constitué d'une série de 11 épreuves pour les hommes et de 8 pour les femmes, réparties sur l'ensemble du globe (Australie, Mexique, Afrique du Sud, Fidji, Tahiti, France, Espagne, Brésil, Hawaii et États-Unis).
Il existe deux circuits, le WQS ("World Qualifying Series") et le WCT ("World Circuit Tour").
Le WQS est le circuit de qualification : chaque année, les 16 premiers du tour WQS passent en WCT et les 16 derniers du WCT doivent retourner en WQS.
Les épreuves concernant le WCT se déroulent généralement entre les mois de février et décembre. Le classement est réalisé grâce à un système de points acquis par les surfeurs à chaque épreuve. Le surfeur qui a le plus de points à l'issue de la dernière étape, le Pipe Masters sur l'île d'Oahu à Hawaii, est déclaré vainqueur.
Le WCT est qualificatif pour les Jeux Olympiques pour les 10 premiers hommes et 8 premières femmes du classement, dans la limite de deux concurrents de chaque genre par pays 20.
Il existe en parallèle des championnats du monde, organisés par l'Association internationale de surf, et servant eux aussi de circuits de qualification aux Jeux Olympiques, depuis que ce sport a été admis comme discipline additionnelle pour les jeux de 2020 (reportés à 2021)21.
La compétition est loin d'être un passage obligé. En effet, certains surfeurs appelés « free surfers » comme Laird Hamilton sont devenus de véritables légendes de la discipline sans carrière dans le circuit professionnel (en tout cas, pour ce qui concerne le surf, puisque ce dernier est un ancien véliplanchiste).
La Surfrider Foundation Europe est une association à but non lucratif qui se propose de protéger et mettre en valeur les océans, les vagues et le littoral. Elle a été créée en 1990 par un groupe de surfeurs dont Tom Curren, triple champion du monde de surf. Elle regroupe plus de 3 500 adhérents en Europe. Elle compte parmi ses membres des personnes passionnées par les océans et soucieuses de l'environnement.
Les objectifs principaux de Surfrider Foundation sont de :
- lutter contre la pollution des océans : marées noires, rejets illicites d'hydrocarbures, déchets flottants, pollutions bactériologiques... ;
- informer le public de la qualité des eaux, des législations et des risques réels en cas de pollution ;
- faire prendre conscience de l'ampleur de la pollution et faire comprendre les enjeux de la protection de l'océan.
Surfrider Foundation a servi de modèle et des antennes locales existent dans le monde entier : Surfrider Foundation Europe, Surfrider Foundation Brazil, Surfrider Foundation Japan, Surfrider Foundation Australia, Surfrider Foundation Maroc.
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- AJ Dungo, In Waves, Casterman, (ISBN 978-2-203-19239-3).
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