Statue de la Liberté
Statue de la Liberté en cuivre patiné de
vert-de-gris, sur un piédestal en placage de granite rose.
Présentation
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1886
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46,05 m de haut, sans le socle, 93 m socle compris (le socle fait 46,95 m)
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La statue de la Liberté ou La Liberté éclairant le monde1,2 (en anglais : Liberty Enlightening the World)3, ou simplement Liberté, plus connue sous le nom Statue of Liberty, est l'un des monuments les plus célèbres des États-Unis. Cette statue monumentale est située à New York, sur la Liberty Island, au sud de Manhattan, à l'embouchure de l'Hudson et à proximité d’Ellis Island.
Construite et assemblée en France, sur une idée en 1865 du juriste Édouard de Laboulaye, au moment d'une collecte du quotidien Le Phare de la Loire pour honorer la veuve d'Abraham Lincoln4, la statue fut offerte par le peuple français aux Américains, en signe d'amitié, et dévoilée au grand jour le en présence du président des États-Unis, Grover Cleveland pour le centenaire de la Déclaration d'indépendance américaine.
La sculpture fut confiée en 1871 au Français Auguste Bartholdi et l'énorme socle permettant de porter sa hauteur de 46 mètres à 93 mètres, pour un total de 225 tonnes, à une collecte des fonds américaine dirigée par le procureur général, William M. Evarts mais les travaux s'arrêtèrent aux fondations, suscitant des critiques de la presse américaine face à un projet jugé démesuré. Le journaliste Joseph Pulitzer, « précurseur » 5 d'une « presse d'investigation engagée » socialement5 accepta de mobiliser les premières pages de son quotidien New York World pour récolter plus d'argent, gagnant aussi grâce à ce geste 50 000 nouveaux abonnés.
Pour le choix du cuivre, l'architecte Eugène Viollet-le-Duc eut l'idée de la technique du repoussé et à sa mort en 1879, Bartholdi fit appel à l'ingénieur Gustave Eiffel qui imagina un pylône métallique supportant les plaques de cuivre martelées et fixées.
La statue fait partie des National Historic Landmarks depuis le et de la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 19846. La statue de la Liberté, en plus d'être un monument très important de la ville de New York, est devenue l'un des symboles des États-Unis et représente de manière plus générale la liberté et l'émancipation vis-à-vis de l'oppression. De son inauguration en 1886 jusqu'au Jet Age7, la statue est ainsi la première vision des États-Unis pour des millions d'immigrants, après une longue traversée de l'océan Atlantique. Elle constitue l'élément principal du Statue of Liberty National Monument qui est géré par le National Park Service. La création de la statue de la Liberté se place dans la tradition du colosse de Rhodes, dont certaines représentations ont sans doute été une inspiration pour Bartholdi8,9,10.
Après les attentats du 11 septembre 2001, l'accès a été interdit pour des raisons de sécurité : le piédestal a rouvert en 2004 et la statue en 2009, avec une limitation du nombre de visiteurs autorisés à accéder à la couronne. La statue (y compris le piédestal et la base) a été fermée pendant une année jusqu'au , pour qu'un escalier secondaire et d'autres dispositifs de sécurité puissent être installés (l'accès à l'île est cependant resté ouvert). Un jour après la réouverture, l'accès a été de nouveau interdit en raison des effets dévastateurs de l'ouragan Sandy. Les accès à l'île et à la statue ont été rouverts le 11. L'accès du public au balcon entourant la torche est toujours interdit, pour des raisons de sécurité, depuis 1916.
Histoire
Cadeau du peuple français aux États-Unis
L'idée d'un présent, en gage de l'amitié franco-américaine et pour célébrer le centenaire de la déclaration d'indépendance des États-Unis, est traditionnellement donnée comme ayant pour origine un dîner organisé au début de l'été 1865 à Glatigny chez le juriste français Édouard de Laboulaye qui avait réuni un groupe d'amis libéraux comme lui (Oscar du Motier de La Fayette, Charles de Rémusat, Hippolyte Clérel de Tocqueville et le sculpteur alsacien Auguste Bartholdi qui venait de sculpter le buste de Laboulaye) pour célébrer la victoire de l'Union dans la guerre de Sécession et se désoler de la mort d'Abraham Lincoln, mais en réalité aucun projet de cadeau n’était sorti du dîner4.
L'idée d'une statue en relation avec Lincoln et les États-Unis ne naît pas de ce dîner mais d'une collecte de fonds organisée en 1865 par le quotidien Le Phare de la Loire pour une médaille en or dédiée à Mary Todd Lincoln, la veuve du président américain et qui portait l’inscription « Dédiée par la Démocratie française à Lincoln, honnête homme qui abolit l’esclavage, rétablit l’Union, sauva la République, sans voiler la statue de la Liberté »4. Bartholdi a certainement mélangé la campagne pour la médaille et le dîner d'américanophiles pour inventer dans son journal, vingt ans après les faits, un pamphlet donné lors de ce dîner pour lever des fonds12.
Ce projet, né à la fin des années 1860, en pleine vague de statuomanie, vacille en raison de la situation politique instable de la fin du Second Empire. Bartholdi, impressionné par les colosses de Memnon qu'il a découverts lors de son voyage en Égypte en 1855, se consacre alors à d'autres sculptures colossales, comme celle d'un grand phare (sous la forme d'une fellahine de 19 m de hauteur tenant une torche en l'air) à l'entrée du canal de Suez qu'il propose en 1867 à Ismaïl Pacha, khédive d'Égypte et qui s’appellerait La Liberté éclairant l'Orient. Ce projet est abandonné, faute de financement (une statue plus modeste de Ferdinand de Lesseps, sculptée par Emmanuel Frémiet, est inaugurée le à Port-Saïd), mais Bartholdi garde le souvenir de cette statuaire colossale égyptienne13.
En 1870, Bartholdi sculpte une première ébauche en terre cuite et en modèle réduit14 aujourd'hui exposée au musée Bartholdi à Colmar. La même année, la France entre en guerre contre la Prusse et doit capituler. Le , elle cède l'Alsace-Lorraine à l'Empire allemand. L'opinion publique et le gouvernement français sont déçus de la sympathie des États-Unis pour les Allemands, dont le nombre était important sur le sol américain. Le projet commémoratif est temporairement écarté en raison des troubles politiques que connaît le début de la Troisième République. En effet, la plupart des Français pensent alors que cette république n'est qu'une solution temporaire qui laisserait place à la monarchie, ou à un régime semblable à celui de Napoléon Ier.
Gustave Eiffel participe également au projet de la statue de la Liberté dont il a conçu l'armature métallique.
Le , muni de lettres d'introduction de Laboulaye, Bartholdi part pour cinq mois pour les États-Unis où il repère le site de Bedloe's Island, future Liberty Island, et tente de gagner des partisans. Il rencontre le président américain Ulysses S. Grant le à New York15. Dans un club select de la ville de New York, il organise un dîner pour collecter des fonds auprès de riches républicains, leur révélant le coût initial de la sculpture, 125 000 dollars (correspondant à 2,5 millions au début du XXIe siècle) pour le piédestal à la charge des Américains, 125 000 pour le reste de la statue à la charge des Français, mais il revient en France sans argent, les hommes d'affaires voulant apposer le nom de leur compagnie sur la statue en échange de leur participation financière16.
La structure a été conçue dans les ateliers Gustave Eiffel, à Levallois-Perret, et au 25 rue de Chazelles dans le 17e arrondissement de Paris, là où se montaient les pièces de cuivre.
Modèles de la statue
Choix du visage
Des sources diverses mettent en avant différents modèles qui auraient servi à déterminer le visage de la statue. Cependant, les historiens en sont réduits à des hypothèses et aucune proposition n'est véritablement fiable et authentique17.
Parmi les modèles proposés, on trouve Isabella Eugénie Boyer, veuve de l'inventeur milliardaire Isaac Merritt Singer, fondateur de la célèbre entreprise de machines à coudre, qui avait contribué au financement du projet18. Mais Bartholdi ne l'a connue qu'en 1875, alors que le visage existait déjà19.
Selon certaines sources, Bartholdi se serait inspiré du visage de sa propre mère, Charlotte Bartholdi (1801-1891), dont il était très proche, pour donner à la statue son visage sévère20. Le National Geographic Magazine appuie cette hypothèse, en précisant que le sculpteur n'a jamais expliqué ni démenti cette ressemblance avec sa mère21.
D'autres modèles fantaisistes22,23,24 ont été avancés : Bartholdi aurait voulu reproduire le visage d'une jeune fille juchée sur une barricade et tenant une torche, au lendemain du coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte mais Bartholdi n'était pas présent à Paris à cette époque25. Il se serait inspiré d'un modèle qui posait pour lui, une femme surnommée la « Grande Céline », prostituée du quartier Pigalle, avec l'accord de la sous-maîtresse dirigeant le grand bordel de la rue de Chazelles, près des ateliers où les feuilles de cuivre de la statue furent assemblées26,27.
Une étude publiée par Nathalie Salmon en août et en 28,29 obtient le soutien d'institutions européennes et américaines30 ainsi que l'apport documentaire de divers organismes31. Elle met en avant une de ses ancêtres, l'Américaine Sarah Coblenzer (New York, 1844 - Paris, 1904), future épouse de son ami intime, fondé de pouvoir et promoteur de l'amitié franco-américaine Adolphe Salmon32, documents à l'appui, l'auteur montre comment elle a posé pour lui à Paris pour la statue de la Liberté33,34,35,36,37,38,39,40,22 au printemps 1875, lors d'un voyage en Europe41. Bartholdi a peut-être réalisé une synthèse de plusieurs visages féminins42,43,44, afin de donner une image neutre et impersonnelle de la Liberté mais la ressemblance avec le visage néo-classique de Sarah Coblenzer est indéniable45,42.
Selon Régis Hueber, historien et conservateur honoraire du musée Bartholdi, ces hypothèses relèvent de légendes. Voulant exalter la portée universelle du message républicain de la Liberté, Bartholdi ne s'est certainement pas inspiré de cas particuliers46.
Sources d'inspirations
Aquarelle du projet de Bartholdi pour le
canal de Suez, 1869. Musée Bartholdi de Colmar.
Lors d'une visite en Égypte, Auguste Bartholdi fut inspiré par le projet du canal de Suez dont la construction allait être entamée sous la direction de l'entrepreneur et diplomate français Ferdinand de Lesseps, qui devint par la suite l'un de ses plus grands amis. Il imagina ainsi un immense phare qui serait situé à l'entrée du canal et dont il dessina les plans. Le phare serait à l'image de la déesse de la Liberté Libertas du panthéon romain, divinité de la liberté, mais sa représentation devait être modifiée afin de ressembler à une paysanne égyptienne en robe (une fallaha). La lumière du phare devait resplendir à travers un bandeau placé autour de la tête du phare, ainsi qu'au sommet d'une torche maintenue en l'air, en direction des cieux47,48. Bartholdi présenta ses plans au Khédive Isma'il Pasha en 1867 puis de nouveau en 1869, mais le projet ne fut jamais retenu49. Les dessins de ce projet intitulé L'Égypte apportant la lumière à l'Asie ou La liberté éclairant l'Orient ressemblent fortement à la statue de la Liberté, même si Bartholdi a toujours affirmé que le monument new-yorkais n'était pas un réemploi, mais bien une œuvre originale14.
Le projet de construction d'un phare à l'entrée du canal de Suez s'inspirait lui-même d'un autre monument de l'Antiquité : le colosse de Rhodes qui était l'une des Sept Merveilles du monde50. Construit à effigie du dieu grec du soleil, Hélios, le colosse aurait eu une taille de l'ordre de 30 mètres, et se tenait également à l'entrée d'un port avec une torche pour guider les navires50. La position du colosse, les jambes écartées autour de l'entrée, étant cependant différente de celle de la statue de la Liberté. C'est également en statue d'Apollon Hélios, coiffée d'une couronne rayonnante, que fut transformée la statue colossale de bronze, de plus de trente mètres, de l'empereur Néron, lorsqu'elle fut déplacée devant le Colisée par Hadrien.
La coiffe de la Liberté est directement inspirée du Grand sceau de France, symbole officiel de la République française depuis la Seconde République en 1848. Les deux « Libertés », française et américaine, portent chacune une couronne à sept branches symbolisant les sept mers et continents de la planète51. De nombreuses autres sources d'inspiration sont évoquées, comme la statue de La Liberté de la poésie brisant ses chaînes (1883), monument à Jean-Baptiste Niccolini réalisé par Pio Fedi dans la Basilique Santa Croce de Florence et dont Bartholdi aurait pu voir l'esquisse sur place en 187052, la même année où Jules Lefebvre réalisait son tableau La Vérité et Bartholdi les premières études de sa statue ; tandis que le thème de la liberté figurait déjà avec Le Génie de la Liberté (1836) sur la colonne de Juillet ou dans le tableau de La Liberté guidant le peuple (1830) de Delacroix.
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La Liberté de la poésie brisant ses chaînes, Pio Fedi (1883).
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Représentation du colosse de Rhodes (1880).
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Denier de Néron au Colosse radié tenant le globe nicéphore.
Construction de la statue en France
D'un commun accord, il est convenu que les Français seraient responsables de la conception et de la construction de la statue puis de son assemblage une fois les pièces arrivées sur le sol américain, et que les États-Unis se chargeront de la construction du socle. Cependant, des problèmes financiers surviendront des deux côtés de l'océan Atlantique.
En France, la campagne de promotion pour la statue débute à l'automne 187553. C'est le Comité de l’Union Franco-Américaine54, pour lever des fonds, fondé en 1875 par Édouard de Laboulaye, qui se charge d'organiser la collecte des fonds pour la construction de la statue55. Tous les moyens de l'époque seront utilisés à cette fin : articles dans la presse, spectacles, banquets, taxations publiques, loterie, coupe-papier à l'effigie de la statue, etc. La cantate La Statue de La Liberté de Charles Gounod composée spécialement est créée à l'Opéra au profit de la souscription. Plusieurs villes françaises participèrent aux souscriptions (Le Havre offrit 1 000 francs ; le conseil municipal de Paris, 10 000 francs 56) ; des conseils généraux, des chambres de commerce, le Grand Orient de France mais aussi des milliers de particuliers firent des dons. Le nombre de 100 000 souscripteurs est annoncé (Chiffre invérifiable : 56). Dès la fin de l'année 1875, les fonds rassemblés se montent déjà à 400 000 francs, mais le devis passe par la suite à un million de francs de l'époque57. Ce n'est qu'en 1880 que la totalité du financement sera assurée en France. Parallèlement, aux États-Unis, des spectacles de théâtre, des expositions d'art, des ventes aux enchères ainsi que des combats de boxe professionnels sont organisés pour recueillir de l'argent nécessaire à la construction du socle.
Bartholdi adopte pour sa statue une structure interne recouverte de feuilles de cuivre repoussé, technique qu'il a découvert sur la statue de Charles Borromée en Italie, premier exemple de l'utilisation de cuivre repoussé sur une structure solide, un pylône en maçonnerie et qui lui est proposée par l'architecte Eugène Viollet-le-Duc (ce dernier avait opté comme structure interne solide des caissons remplis de sable afin de donner à la statue une stabilité face aux vents puissants de la baie)58. Viollet-le-Duc étant tombé malade (il mourra en 1879), Bartholdi engage un nouvel ingénieur, Gustave Eiffel, qui le convainc d'adopter la technique du mur-rideau avec un pylône métallique massif (stabilisé de neuf niveaux de traverses horizontales et d'entretoises posées en diagonales) qui soutient la statue, ainsi que le squelette secondaire interne (bandes de fer plat qui agissent comme un ressort) qui permet à la « peau » en cuivre de la statue de tenir d'elle-même en position verticale et d'osciller de 8 cm par vents de 80 km/h58.
Les 300 feuilles de cuivre d'un mètre sur trois sont fabriquées à la main dans les ateliers de la fonderie « Gaget-Gauthier et Cie » en 1878. 64 tonnes de feuilles de cuivre sont offertes par un donateur, l'industriel Pierre-Eugène Secrétan, permettant au chantier de démarrer59. Les travaux de précision sont ensuite confiés par Eiffel à Maurice Koechlin, l'un de ses proches avec qui il travaillera sur la tour Eiffel. Le pylône métallique servant d’armature et de support aux plaques de cuivre est construit à Levallois-Perret dans les ateliers Eiffel60, d'autres éléments dans le 17e arrondissement de Paris61.
La maison Gaget-Gauthier et Cie lance parallèlement la fabrication des plaques de cuivre. Elle loue un terrain de 3 000 mètres carrés rue de Chazelles, juste à côté de ses ateliers. Des formes en bois y servent à marteler des feuilles de cuivre de 2,5 millimètres d’épaisseur. Celles-ci sont ensuite fixées sur le squelette de fer, et boulonnées les unes aux autres. De nombreux aléas retarderont la construction et l'assemblage : manque d'ouvriers et artisans (charpentiers, ferronniers, plâtriers) dû au financement incomplet. Seules neuf des 300 feuilles de cuivre sont achevées à la date du centenaire de l’indépendance, le et le plâtre de la main droite, celle qui porte le flambeau, se brise en 62. Une fois terminée, elle est envoyée, la même année, à la « Centennial Exposition » (exposition du centenaire) de Philadelphie63. Les visiteurs peuvent monter sur une échelle qui mène au balcon situé autour de la torche, moyennant 50 cents. Des photographies, des affiches et des maquettes de la statue sont vendues pendant l'Exposition afin de financer la suite des travaux. C'est ensuite la réalisation de la tête présentée, en 1878, à l’Exposition universelle de Paris (dans les jardins du Champ de Mars). Les visiteurs peuvent pénétrer à l'intérieur jusqu'au diadème au moyen d'un escalier de 43 mètres64 moyennant la somme de 5 centimes.
Puis la haute statue émerge peu à peu des toits de la Plaine-Monceau et la rue de Chazelles, sur le terrain acquis pour l'occasion ; elle devient l’une des promenades favorites des Parisiens. Devenue le plus haut monument de Paris, elle se visite moyennant un droit d'entrée58.
Des miniatures de la statue portant sur le socle le nom de Gaget sont vendues pour financer le projet. Selon la légende, c’est de là que viendrait le mot « gadget » : Gaget avec la prononciation anglaise65.
L'ensemble terminé, la statue est démontée pour être transportée en 350 pièces par bateau. Remontée en quatre mois, elle est inaugurée à New York en avec dix ans de retard sur la date prévue.
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L'armature de la statue selon des plans de 1885.
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Construction d'une des mains en présence de Bartholdi.
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La tête de la statue à l'atelier parisien.
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La statue de la Liberté dans les ateliers Gaget-Gauthier, à Paris.
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Couverture de l'Illustrated Newspaper du .
Obtention du brevet
Le brevet de la statue, obtenu par Bartholdi en
1879.
Le , Bartholdi obtient un brevet pour sa statue, le brevet D11,02366,67.
Ce dernier la décrit en ces termes :
« Une statue représentant la Liberté éclairant le monde, qui consiste, fondamentalement en un personnage féminin drapé, avec un bras levé, portant une torche, alors que l'autre tient une tablette gravée, et avec un diadème sur la tête, en substance comme indiqué plus avant68. »
Le brevet précise aussi que le visage de la statue possède des « traits classiques mais graves et calmes »69, et note que le corps de la statue est légèrement penché sur la gauche afin de reposer sur la jambe gauche, de telle sorte que le monument tienne en équilibre70. Il est en outre précisé que la statue est interdite de reproduction « de toute manière connue en art glyphique sous forme de statue ou statuette, ou en haut-relief ou bas-relief, en métal, pierre, terre cuite, plâtre de Paris ou autre composition plastique71. »
Acquisition de l'île
La statue est située sur l'île de Liberty Island, dans le port de New York. À l'origine, l'île était connue sous le nom de Bedloe's Island, et servait de base militaire. Elle abritait le Fort Wood construit en granit et dont les fondations en forme d'étoile à onze branches servirent de base pour la construction du socle de la statue. Le tracé géométrique de ce fort a imposé l'orientation de la statue, qui est tournée vers le sud-est dans l'axe de l'un des principaux bastions du fort, face à l'Océan et à l'Europe72.
Le choix du terrain et son obtention demandèrent plusieurs démarches. Le , un jour avant la fin de son mandat, Grant signa une résolution approuvée par le Congrès des États-Unis autorisant le président à préparer un site et accepter la statue lorsque la France la présenterait73. W. T. Sherman fut nommé pour aménager le terrain où le monument serait bâti. Il choisit le site de Bedloe's Island74.
Quinze ans avant l’inauguration, Bartholdi avait déjà envisagé de construire son bâtiment sur l’île de Bedloe. Dans son esprit, elle y était déjà construite et tournée vers son continent d'origine, l'Europe dont elle accueillait et allait continuer d'accueillir les immigrants75.
Ce n'est qu'en 1956 que le Congrès des Etats-Unis décida du changement du nom de l'île en Liberty Island, c'est-à-dire « île de la liberté ».
Dernières étapes de la construction, puis l'assemblage
Socle
Élévation de la statue sur Liberty Island, c.1885.
Le socle, avant d'accueillir « Miss Liberty ».
La réalisation de l'immense socle de la statue avait été confiée par Bartholdi aux Américains, alors que les Français devaient se charger de la construction de la statue puis de son assemblage. La collecte des fonds nécessaires à la réalisation de l'ouvrage fut placée sous la responsabilité du procureur général, William M. Evarts. Mais elle manquait de financement et les travaux s'arrêtèrent aux fondations, suscitant des critiques de la presse américaine face à ce projet jugé démesuré.
Le journaliste et patron de presse Joseph Pulitzer, « précurseur » américain5 d'une « une presse d'investigation engagée » socialement5, qui donna son nom au prix Pulitzer, accepta de mettre à la disposition des responsables de la construction les premières pages du New York World afin de récolter de l'argent. Le journal fut également utilisé par son créateur pour critiquer les classes aisées, étant donné leur incapacité à trouver les fonds nécessaires, ainsi que les classes moyennes, qui comptaient sur les plus riches pour le faire. Les critiques acerbes du journal eurent alors des effets positifs, en incitant les donneurs privés à se manifester, tout en procurant au journal une publicité supplémentaire, puisque 50 000 nouveaux abonnés furent enregistrés pendant cette période.
Les fonds nécessaires à la construction du socle imaginé par l'architecte américain Richard Morris Hunt et réalisé par l'ingénieur Charles Pomeroy Stone, furent toutefois rassemblés en . La première pierre du piédestal, renfermant une copie de la Déclaration d'indépendance des États-Unis58, fut posée le .
Le socle est constitué de murs de béton coulé, de six mètres d'épaisseur, recouvert d'un piédestal en blocs de granit rose extrait d'une carrière du Connecticut76. L'édification eut lieu entre le et le 77. La partie socle était à la charge des Américains78,79. Lorsque la dernière pierre de l'édifice fut posée, les maçons prirent plusieurs pièces d'argent dans leur poche, et les jetèrent dans le mortier. Les participants à la cérémonie déposèrent leurs cartes de visite, des médailles et des journaux dans un coffret de bronze, déposé dans le socle80.
Inspiration
Richard Morris Hunt s'est inspiré du socle du phare d'Alexandrie pour réaliser celui de la statue de la Liberté81 : assis sur une pyramide basse sur des fondations en béton de 16 m de hauteur, le piédestal a une base dorique avec des boucliers sculptés dans la pierre, un fût avec des pierres en bossage et une loggia qui lui redonne une dimension humaine, et un couronnement avec balcon58. Au cœur du bloc qui compose le socle, deux séries de poutres rattachent directement la base à la structure interne imaginée par Gustave Eiffel de façon que la statue ne fasse qu'un avec son piédestal.
Traversée de l'Atlantique, assemblage et inauguration
Statue de la Liberté rue de Chazelles par Paul-Joseph-Victor Dargaud, v. 1885.
Les différentes pièces de la statue furent assemblées à Paris, dans les ateliers Gaget-Gauthier rue de Chazelles, tout près du Parc Monceau, de 1881 à 188482,83. La statue ainsi montée pour la première fois reçut alors plusieurs visiteurs de marque tels que le président de la République Jules Grévy et l'écrivain Victor Hugo84. Le , jour de la fête nationale américaine, eut lieu la cérémonie du don85 puis le démontage commença en 86.
La statue est envoyée à Rouen sur deux convois ferroviaires, le premier train de 40 wagons87 et un second de 30 puis chargée en 16 jours à bord du transport l'Isère88 commandé par le lieutenant de vaisseau Gabriel Lespinasse de Saune. Le , elle descend la Seine89, débarque à Caudebec-en-Caux ses 5 passagers provisoires90 puis appareille pour sa traversée transatlantique. Retardée par une tempête ainsi que par une escale à Horta aux Açores pour manque de charbon, elle entre dans le port de New York le 91,92. L'Isère, escortée par La Flore, vaisseau amiral du contre amiral Henri Lacombe chargé de représenter la France, remonte l'Hudson93 et jette l'ancre devant Bedloe island le vendredi 19 où elle reçoit un accueil triomphal de la part des New-Yorkais94. Afin de rendre la traversée possible à bord d'un tel navire, la statue fut démontée en 350 pièces, réparties dans 214 caisses, en sachant que le bras droit et sa flamme étaient déjà présents sur le sol américain, où ils avaient été exposés une première fois lors de la Centennial Exposition, puis à New York. 36 caisses furent réservées aux rondelles, rivets et boulons nécessaires à l'assemblage95.
Médaille pour l'inauguration de la statue par
Oscar Roty.
Une fois arrivée à destination et déchargée du au 96, la chambre de commerce de New york donna un banquet le soir du 24 au « Delmonico's »97 célèbre restaurant de l'époque. Le , le contre‑amiral Lacombe rend la politesse à ses hôtes lors d'un banquet à bord de la Flore98. La statue doit attendre la fin de la construction de son piédestal et est réassemblée en sept mois à partir du printemps 1886, sur son socle enfin achevé et dont le financement s'était accéléré grâce aux dons de nombreux Américains enthousiastes. Les différentes pièces furent jointes par des rivets en cuivre et le drapé permit de résoudre les problèmes de dilatation99.
Le , la statue de la Liberté fut inaugurée en présence du président de l'époque100, Grover Cleveland, ancien gouverneur de New York, devant 600 invités et des milliers de spectateurs101. Aucun Noir n'était invité à l'inauguration de ce monument censé aussi inspirer la fin de l'esclavage, pas plus que Joseph Pulitzer, juif et étranger, ou les femmes, d'où la manifestation de suffragettes58,61. C'est Frédéric Desmons, alors vice-président du Sénat, qui représenta la France lors de l'inauguration102. Outre Desmons, plusieurs francs-maçons faisaient partie de la délégation française, à laquelle appartenaient également Ferdinand de Lesseps, Eugène Spuller, l'amiral Jaurès, le général Pellissier, le colonel Laussedat et Napoléon Ney103 accompagnés de journalistes français104. Le monument représentait ainsi un cadeau célébrant le centenaire de l'indépendance américaine, livré avec dix années de retard.
Le succès du monument grandit rapidement : dans les deux semaines qui suivirent l'inauguration, près de 20 000 personnes s'étaient pressées pour l'admirer105. La fréquentation du site passa de 88 000 visiteurs par an, à 1 million en 1964 et 3 millions en 1987106.
La statue de la Liberté sur Liberty Island, autochrome, c.1905.
Phare du port de New York
La statue fonctionna comme phare entre la date de son montage, en 1886, et 1902107. À cette époque, c'est l'U.S. Lighthouse board qui était chargé d'assurer son fonctionnement. Un gardien de phare avait même été assigné à la statue et la puissance du faisceau lumineux était telle qu'il était visible à une distance de 39 kilomètres108. Un générateur d'électricité avait alors été installé sur l'île afin de faire fonctionner la structure.
Évolution
Dégâts en 1916
La statue fut endommagée lorsque, le , le réseau d'espionnage de l'Empire allemand, dirigé par Franz von Rintelen, fit sauter le dépôt de munitions de Black Tom Island à Jersey City pour empêcher la livraison de celles-ci à l'Entente.
La déflagration fut suffisante pour briser les vitres sur une distance de 40 kilomètres ; on estime généralement sa force à 5,5 sur l’échelle de Richter et l’explosion endommagea la statue de la Liberté. Une centaine de rivets cédèrent, entre autres dégâts. Depuis, la visite du bras et de la torche de la statue est interdite. Les réparations coûtèrent 100 000 dollars de l'époque (environ 2 millions en dollars 2010)109.
L'accès de l'île fut interdit au cours des dix jours suivant l'explosion et, pour réparer le flambeau, le gouvernement engagea le sculpteur Gutzon Borglum, qui conçut plus tard le mont Rushmore110.
Rénovations
Financement
La statue de la Liberté a été l'un des premiers monuments à bénéficier de ce que l'on appelle en Amérique une campagne de cause marketing. En effet, en 1983, le monument fut placé au cœur d'une opération promotionnelle menée par American Express, visant à récolter des fonds pour entretenir et rénover l'édifice. Il fut convenu que chaque achat fait avec une carte American Express entraînerait un don d'un cent par l'entreprise bancaire. La campagne permit ainsi de réunir 1,7 million de dollars. En 1984, la statue fut fermée afin que des travaux, d'un montant total de 62 millions de dollars, puissent être menés à l'occasion de son centenaire. Le président de Chrysler, Lee Iacocca, fut nommé par le président Ronald Reagan à la tête de la commission responsable de la supervision des œuvres, mais il fut plus tard destitué pour « éviter tout conflit d'intérêts »111.
En plus du remplacement de la plus grosse partie du fer de la charpente par de l'acier inoxydable et du renforcement de la structure même de la statue, la restauration du milieu des années 1980 concernait aussi le remplacement de la torche originale par une réplique, la rénovation des escaliers internes, l'installation d'un ascenseur dans le socle et l'amélioration du système de climatisation.
La statue fut rouverte au public le , le lendemain du Liberty Weekend.
Travaux de restauration
Les ouvriers chargés des travaux érigèrent un échafaudage autour de l'édifice, dont la vue fut occultée jusqu'à la cérémonie du centenaire le . La statue, entourée de son échafaudage, apparaît d'ailleurs dans les films Remo sans arme et dangereux et Le Retour du Chinois, sortis en 1985. Le travail à l'intérieur de la structure débuta par l'emploi d'azote liquide afin d'enlever les différentes couches de peinture appliquées à l'intérieur de la carcasse en cuivre pendant plusieurs décennies. Une fois ces couches de peinture éliminées, il ne resta plus que les deux couches de goudron d'origine qui servaient à prévenir les fuites et éviter la corrosion. Le goudron fut ensuite à son tour éliminé grâce à du bicarbonate de soude, sans que la structure en cuivre subisse de quelconques dommages. Les plus gros trous présents dans le cuivre furent quant à eux lissés, avant d'être obstrués par de nouvelles plaquettes.
Structure
Chacune des 1 350 pièces métalliques soutenant la « peau » dut être ôtée puis remplacée. Le fer avait subi une forte corrosion galvanique, partout où il était en contact avec le cuivre, avec pour effet une diminution de moitié de son épaisseur. Bartholdi avait pourtant anticipé ce phénomène et prévu une combinaison d'amiante et de poix pour séparer les deux métaux, mais l'isolation s'était détériorée plusieurs décennies auparavant. De nouvelles barres en acier inoxydable modelées remplacèrent les barres de fer, avec un film de Téflon les séparant du cuivre pour protéger de la corrosion, pour une meilleure isolation et une réduction des frottements112. Puis de l'hydrogène liquide fut à nouveau introduit par un processus cryogénique confié à l'entreprise du Michigan CryoTech, afin de s'assurer que certaines parties de la statue soient renforcées, et résistent longtemps après les travaux.
La structure interne du bras droit fut elle aussi retravaillée. Lors de la construction de la statue, le membre avait été décalé de 46 centimètres sur la droite, et en avant par rapport à la structure centrale d'Eiffel. La tête avait été décalée de 61 cm sur la gauche, ce qui faussait la charpente. Bartholdi aurait pris cette décision sans le consentement d'Eiffel en se rendant compte que le bras et le visage étaient trop proches. Les ingénieurs considérèrent les travaux de renforcement de 1932 comme insuffisants, et ajoutèrent une écharpe diagonale en 1984 et 1986 pour rendre la structure plus solide.
Torche
La torche originale, remplacée en
1986.
La flamme actuelle reprend le modèle original de Bartholdi alors que depuis l'inauguration elle avait été remplacée par un phare, qui n'a d'ailleurs pas fonctionné longtemps (1886-1891). Le flambeau a été entièrement restauré et la flamme en métal recouverte de feuilles d'or, éclairée par des lampes placées sur le balcon qui l'entoure. En 1985, pour rénover le flambeau de la statue, les États-Unis, à l'initiative de Jacques Graindorge directeur de l'artisanat français et de sa chargée de mission pour les métiers d'art Catherine de Logères, ont fait appel à une entreprise de Bezannes, près de Reims, où travaillent des artisans experts en ferronnerie d'art : les Métalliers champenois. La dorure de la flamme a été réalisée par une autre entreprise rémoise, les Ateliers Gohard. L'ancienne torche est aujourd'hui exposée dans le musée érigé à la pointe nord de l’île (ouvert en 2019).
Musée extérieur
En 2016, la construction du musée de la statue de la Liberté sur Liberty Island a été annoncée. Il a été achevé en 2019. Ce musée accueille la torche originale113.
Festivités du Liberty Weekend
La statue fut déclarée monument national le et fut confiée au National Park Service le . En 1986, le centenaire de la statue de la Liberté fut marqué par quatre jours de festivités appelés « Liberty Weekend »114. Celles-ci commencèrent le par une cérémonie d'ouverture sur Governors Island, et s'achevèrent le dans le Giants Stadium de New York. Ces quatre jours de fête marquèrent la fin des restaurations de l'édifice menées depuis le début des années 1980, sous la tutelle de la fondation Statue of Liberty-Ellis Island. Ces restaurations, dans lesquelles Chrysler fut partie prenante, furent terminées juste à temps pour la cérémonie du centenaire du monument, c'est pourquoi les différents acteurs des travaux rendirent hommage à la statue lors de ce Liberty Weekend.
La cérémonie d'ouverture, qui se tint le jeudi 3 juillet dans le port de New York et sur Governors Island, attira de nombreuses célébrités, comme Gene Kelly, Gregory Peck et Steven Spielberg. Le président de la République française de l'époque, François Mitterrand, fut quant à lui l'invité d'honneur de la cérémonie. Après plusieurs chansons interprétées par Debbie Allen, Neil Diamond et Frank Sinatra, le président de l'époque, Ronald Reagan prononça deux discours : le premier au milieu de la cérémonie pour dévoiler les travaux sur la statue, et le second à la fin, au moment d'allumer la torche de la statue, puis de déclencher les feux d'artifice. Le , jour de fête nationale fut quant à lui célébré, toujours en présence du président américain, par un déploiement naval de navires de ligne et de grands voiliers dans le port de New York. Reagan aurait alors dit que le cortège auquel le public allait assister était aussi coloré que des feux d'artifice, et que Lady Liberty elle-même115. Un concert fut donné plus tard dans la soirée, avec notamment la participation du compositeur John Williams. Le lendemain matin, l'épouse du président, Nancy Reagan prononça un discours marquant la réouverture de la statue au public, et le soir, un opéra fut joué à Central Park. Le , les cérémonies de clôture eurent lieu dans le Giants Stadium situé dans le New Jersey, mais géographiquement proche de la statue.
En prélude à ces festivités, le , jour de l'anniversaire de Ronald Reagan pour ses 75 ans, l'ambassadeur de France à Washington, Emmanuel de Margerie, accompagné de Catherine Deneuve, avait remis au Président américain une statuette de cristal de 35,5 cm de haut et pesant près de 3 kg, réplique de la statue.
Période récente et après 11 septembre 2001
La statue de la Liberté et, au second plan, les tours jumelles du
World Trade Center sur le point de s'écrouler.
La visite de l'intérieur de la statue est possible depuis son inauguration, même si l'accès au public a été plusieurs fois fermé pour des raisons de sécurité ou des travaux. Les visiteurs arrivaient par ferry, le plus souvent en provenance de Battery Park, et avaient la possibilité de grimper l'unique escalier en colimaçon au cœur de la structure métallique. La statue étant très exposée au soleil, il n'était pas rare que la température à l'intérieur du monument soit très élevée. Environ trente personnes à la fois pouvaient grimper les 354 marches conduisant à la tête de la statue et à sa couronne. De là, il était possible d'apercevoir le port de New York, mais pas la skyline116 de Manhattan contrairement à une croyance répandue. Cela s'explique par le fait que le visage de la statue est orienté en direction de l'océan Atlantique et de la France, vers l'est. Elle fait d'ailleurs face à sa réplique parisienne « officielle » la plus célèbre du pont de Grenelle. En outre, ce même panorama était relativement restreint étant donné que les 25 fenêtres de la couronne sont plutôt petites, la plus grande d'entre elles atteignant 46 centimètres de hauteur. Toutefois, cela ne décourageait pas les touristes, qui devaient en moyenne attendre trois heures pour pénétrer dans l'enceinte de la statue, sans compter l'attente au ferry et au guichet pour les billets.
Après les attentats du 11 septembre 2001, Liberty Island fut interdite d’accès, avant d'être à nouveau ouverte au public en décembre de la même année, sans toutefois que l'accès au piédestal et à l'intérieur de la statue ne soit possible. Le piédestal fut de nouveau accessible le . Seuls le socle de dix étages et le musée qu'il abrite étaient ouverts aux touristes, à condition d'avoir réservé un Monument Access Pass deux jours au moins avant la visite. Bien que l'intérieur de la statue soit inaccessible, une baie vitrée située à l'intérieur du socle permettait de voir la structure interne réalisée par Gustave Eiffel. Tous les visiteurs qui désirent se rendre sur Liberty Island sont contrôlés de la même manière que dans les aéroports.
Le , la directrice du National Park Service, Fran Mainella annonça dans une lettre adressée à Anthony Weiner, représentant de l'État de New York, que l'intérieur de la statue resterait fermé indéfiniment. Mainella déclara dans sa lettre que « l'actuelle réglementation des accès reflétait une stratégie de gestion responsable dans l'intérêt de tous nos visiteurs »117. Malgré cela, le , l'accès du public à l'intérieur de la tête de la statue de la Liberté fut rétabli pendant une durée de deux ans avant une nouvelle fermeture devant permettre une rénovation totale118 avant réouverture au public.
Le , le Secrétaire à l'Intérieur du président Obama, Ken Salazar annonça un « cadeau spécial » pour les États-Unis, en promettant une réouverture de la statue au public le jour de la fête nationale, le 119. En revanche, seul un nombre limité de personnes pouvait accéder à la couronne de la statue chaque jour119.
La statue de la Liberté à New York, en 2015.
La statue et le piédestal furent de nouveau fermés le pour permettre l'installation de nouveaux ascenseurs, et la rénovation de plusieurs équipements comme les toilettes. La fermeture dura un an, jusqu'au 120,121,122. Une journée seulement après la réouverture, la statue fut de nouveau fermée en raison de l'Ouragan Sandy123. Bien que la tempête n'ait pas endommagé la statue, elle causa des dégâts sur une partie des équipements de Liberty Island et Ellis Island, comme le quai d'amarrage des ferrys acheminant les passagers sur les deux îles. Le , un porte-parole des Park Services annonça que les deux îles resteraient fermées au public pour une durée indéterminée, le temps que les travaux de réparation puissent être effectués124. En raison du manque d’électricité sur Liberty Island, un générateur fut installé pour alimenter temporairement les projecteurs servant à éclairer la statue. La statue rouvrit finalement au public le 125. Ellis Island resta cependant fermée pendant plusieurs autres mois avant de rouvrir en 126. Liberty Island fut de nouveau fermée temporairement lors de l'arrêt des activités gouvernementales fédérales de 2013 en compagnie de plusieurs autres musées, parcs et monuments publics127.
Caractéristiques
Description et symbolique
Buste d'
Hélios, divinité solaire de l'Antiquité. Détail d'un
sarcophage romain du
IIIe siècle. Les rayons de son diadème rappellent ceux de la statue de la Liberté.
La statue représente une femme en station verticale, les épaules tournées de trois quarts et le pied gauche en avant, le talon arrière droit soulevé128. Portant des sandales, elle est vêtue d'une robe drapée recouverte d'une stola à la romaine, et coiffée d'une couronne comportant sept pointes, symbolisant les « Sept Continents » (Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, Asie, Afrique, Océanie et Antarctique)129. Cependant, les sept pointes pourraient également évoquer les sept océans (Arctique, Antarctique, Atlantique nord et sud, Pacifique nord et sud et Indien)130. Le diadème fait aussi penser à celui que portait le dieu du soleil Hélios. En tout cas, Bartholdi n'a pas retenu l'idée du bonnet phrygien, symbole de liberté depuis l'Antiquité. La statue tient dans sa main gauche une tablette, qu'elle garde près de son corps, alors que sa main droite brandit une torche enflammée, maintenue en hauteur. La tablette évoque la loi ou le droit, alors que la torche renvoie aux Lumières. Certains y ont vu un symbole maçonnique131. La structure est recouverte d'une fine couche de cuivre, qui repose sur une énorme structure en acier (à l'origine en fer puddlé), à l'exception de la flamme qui est recouverte de feuillets d'or. La structure repose sur un premier socle de forme carrée, lui-même posé sur un autre socle en forme d'étoile irrégulière à onze pointes. La hauteur de la statue de la Liberté est de 46,05 mètres, hauteur qui est portée à 92,9 mètres entre la base du piédestal et la torche132. Le piédestal fait 27,2 m de hauteur, la torche 6,4 m, le bras droit tenant la torche 14 m, la tête (du menton au sommet) 5,26 m133.
La tablette de 7,18 m de hauteur, tenue dans la main gauche, est gravée de la date d'indépendance des États-Unis, écrite en chiffres romains : JULY IV MDCCLXXVI. Les vingt-cinq fenêtres symbolisent quant à elles vingt-cinq pierres gemmes trouvées sur la terre et les rayons du ciel qui brillent sur le monde134. Au pied de la structure se trouvent des chaînes brisées qui symbolisent l'affranchissement du joug de l'oppression, i. e. la liberté. La statue est tournée vers l'est, c'est-à-dire vers l'Europe, avec laquelle les États-Unis partagent un passé et des valeurs.
The New Colossus, poème d'Emma Lazarus
Sur sa base, une plaque de bronze porte gravée, une partie (la fin) du poème de la poétesse américaine Emma Lazarus, intitulé « The New Colossus » (« le nouveau colosse »). La plaque de bronze n'est pas d'origine, elle a été ajoutée en 1903135,136. Voici les derniers vers du poème, tel qu'écrit sur le socle, dans sa version originale puis traduit en français :
“Keep, ancient lands, your storied pomp!” cries she Give me your tired, your poor, Your huddled masses yearning to breathe free, The wretched refuse of your teeming shore. Send these, the homeless, tempest-tost, to me, I lift my lamp beside the golden door !
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Garde, Vieux Monde, tes fastes d'un autre âge, crie-t-elle Donne-moi tes pauvres, tes exténués, Qui en rangs pressés aspirent à vivre libres, Le rebut de tes rivages surpeuplés, Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête m'apporte J'élève ma lumière et j'éclaire la porte d'or !
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Répliques et produits dérivés
Miniatures
En raison de son statut de monument universel, la statue de la Liberté a été copiée et reproduite à différentes échelles et en divers endroits du globe137. Ces reproductions vont des simples miniatures souvenirs vendues dans la boutique du musée aux reproductions à grande échelle qui siègent à l'entrée de certaines villes, soit parce qu'elles sont liées à l'histoire du monument ou de l'un de ses créateurs, soit parce que l'original constitue un symbole majeur de la Liberté à travers le monde137.
Les premières miniatures de la statue, réalisées par l'entreprise Gaget-Gauthier (dont le nom pourrait avoir donné le mot « gadget » en anglais), commercialisées et distribuées aux nombreuses personnalités présentes lors de la cérémonie d'inauguration du , ont servi de modèles aux diverses répliques construites par la suite. On en trouve surtout en France ou aux États-Unis138, mais aussi en Autriche, en Allemagne, au Brésil, en Chine, en Italie, au Japon, au Viêt Nam, ancienne colonie française.
Répliques en France
La statue du Square du Général Morin, Paris
- Paris :
- 48° 51′ 00″ N, 2° 16′ 47″ E : à l'extrémité aval de l'île aux Cygnes, à la hauteur du pont de Grenelle, près de l'ancien atelier de Bartholdi, haute de 11,50 m. Elle fait face à la statue de New York.
- 48° 50′ 47″ N, 2° 19′ 59″ E : une version de 2,85 m en bronze fondue par Bartholdi en 1889, qui se trouvait depuis 1906 dans le jardin du Luxembourg, a été déplacée en 2012, à la suite du vol de sa torche, à l'entrée de la nef des sculptures du musée d'Orsay et remplacée par une copie.
- La maquette originale en plâtre par Bartholdi de 1878 : haute de 2,83 m et utilisée pour l'agrandissement de la vraie statue, se trouve dans l'église du musée des Arts et Métiers139.
- 48° 51′ 57″ N, 2° 21′ 20″ E : depuis 2010, une copie en bronze de 2,83 m de haut se trouve dans le jardin d'entrée du musée des Arts et Métiers, Square du Général Morin. La France envoie le cette statue de la Liberté aux États-Unis pour renforcer l’amitié franco-américaine. Embarquée au port du Havre à bord du porte-conteneurs français Tosca, son arrivée est prévue pour le , Jour de l'Indépendance. La statue sera ensuite exposée pendant 10 ans dans les jardins de l'ambassade française à Washington140,141.
- En 1989, une réplique de la flamme, la Flamme de la Liberté, réalisée par deux entreprises françaises ayant participé à la restauration à New York en 1985-1986, « offerte par les États-Unis » grâce à une souscription lancée par l'International Herald Tribune, a été installée à Paris place de l'Alma. Elle est devenue depuis 1997 un monument commémoratif « spontané » de l'accident mortel de la princesse Diana, survenu juste au-dessous.
- Barentin (Seine-Maritime) 49° 32′ 06″ N, 0° 57′ 51″ E : une copie en polyester de 13,5 m et d'un poids de 3,5 tonnes, utilisée dans le film Le Cerveau de Gérard Oury (1969), qui devait être détruite, faute de dédouanement, après avoir séjourné dans les locaux de la douane de Saint-Maurice, a été conservée grâce à l'action de Paul Belmondo (le père de Jean-Paul Belmondo), du maire André Marie et de Gérard Oury.
- Bordeaux (Gironde) 44° 51′ 19″ N, 0° 34′ 17″ O : place Picard, à l'intersection du cours Saint-Louis et du cours Balguerie Stuttenberg142,143.
- Cambrin (Pas-de-Calais) 50° 30′ 39″ N, 2° 44′ 29″ E : elle dominait depuis 1926 le monument aux morts de la ville, mais la statue a été déplacée pour un nettoyage et une rénovation. Début elle a été installée place Marcel-Cabiddu. La statue mesure 2,90 m et pèse 630 kg. Elle repose sur un socle en pierre de Soignies d’une vingtaine de tonnes144.
- Cessenon (Hérault) 43° 28′ 14″ N, 3° 01′ 42″ E : sur la place du hameau de Lugné. Découpée de la proue du paquebot Maxim’s des mers.
- Châteauneuf-la-Forêt (Haute-Vienne) 45° 42′ 50″ N, 1° 36′ 26″ E : sur la place de la mairie.
- Chaumont (Haute-Marne) : base aérienne de Chaumont-Semoutiers.
- Cléguérec (Morbihan) 48° 07′ 28″ N, 3° 04′ 12″ O : sur la place centrale, coulée en 1875 en l'honneur du maréchal des logis Pobéguin dans le cadre de l'opération de financement du cadeau de la France aux États-Unis.
- Colmar (Haut-Rhin) 48° 06′ 30″ N, 7° 21′ 49″ E : sur un rond-point situé à l'entrée de la ville, en venant de Strasbourg. La statue de la Liberté « colmarienne », d’une hauteur de 12 mètres au flambeau, a été réalisée en 2004 en matériau composite teinté dans la masse pour lui donner l’aspect du cuivre patiné145. Elle fut réalisée pour marquer l'année du centenaire de la mort d'Auguste Bartholdi. Avec ses trois tonnes pour douze mètres de haut, elle dépasse de cinquante centimètres son aînée parisienne du pont de Grenelle, jusque-là la plus grande en France.
Statue de Saint-Affrique, fondue en 1942, remplacée en 2006 par une réinterprétation en métal soudé de l’artiste forgeron André Debru.
- Gourin (nord-ouest du Morbihan) 48° 08′ 23″ N, 3° 36′ 22″ O : sur la place de la victoire à Gourin (à côté de la mairie). Cette statue en bronze mesure 2,90 m de haut et est une copie conforme de la statue de 1889 au Jardin du Luxembourg (à Paris). Le moule de la statue a été réalisé par les Musées nationaux de Paris et la fonte de la statue a été réalisée à la fonderie Chapon de Bobigny. Elle a été installée le 146,147,148 après des retards du au confinement du à la pandémie de covid19 149,150. Cette statue a été payée pour la plus grande part par souscription publique 151.
- Lunel (Hérault) 43° 40′ 33″ N, 4° 07′ 55″ E : à l'entrée Sud du centre-ville, place de la République, elle trône au milieu d'un rond-point. Elle mesure 2,80 m de haut. Henri Canitrot, maire, l'a inaugurée le (bicentenaire de la Révolution). La précédente statue de la Liberté installée en 1889 avait été fondue par les Allemands en 1943.
- Narbonne (Aude) : 43° 10′ 13″ N, 3° 02′ 09″ E.
- Nice (Alpes-Maritimes) 43° 41′ 42″ N, 7° 16′ 21″ E : sur le quai des États-Unis, 2014.
- Poitiers (Vienne) 46° 35′ 09″ N, 0° 20′ 34″ E : une réplique en fonte, élevée par souscriptions sur l'initiative des loges maçonniques de Poitiers et Neuville, trône au milieu de la place de la Liberté. Inaugurée le , elle présente une torche singulière, différente de l'originale, et une couronne qui compte seulement 6 flèches152.
- Roybon (Isère) 45° 15′ 31″ N, 5° 14′ 37″ E : une en fonte, datée de 1906, sur un monument dédié à François Henri Saint-Romme (portrait de celui-ci sur le piédestal de la statue dans un bas-relief d'Auguste Davin) sur la place centrale du village
- Saint-Affrique (Aveyron) 43° 57′ 31″ N, 2° 53′ 12″ E : sur la place de la Liberté, 1889, en bronze. Fondue en 1942. Remplacée en 2006 par une réinterprétation en métal soudé de l’artiste forgeron André Debru153.
- Saint-Cyr-sur-Mer (Var) 43° 10′ 50″ N, 5° 42′ 40″ E : une réalisée dans les années 1900 sur la place du village.
- Saint-Étienne (Loire) 45° 25′ 27″ N, 4° 23′ 30″ E : initialement sur la place Badouillère et aujourd'hui sur la place Jules-Ferry, elle date de 1915 mais n'a jamais été inaugurée officiellement. Le flambeau est remplacé par un luminaire.
- Soulac-sur-Mer (Gironde) 45° 31′ 11″ N, 1° 07′ 16″ O : sur le front de mer. Statue inaugurée en 1989.
- Toulon (Var), la réplique est sur la place de la Liberté.
Ailleurs dans le monde, les répliques les plus célèbres sont celles du casino New York-New York à Las Vegas et celle de l'Odaiba à Tokyo. Durant les manifestations de la place Tian'anmen en 1989 à Pékin, les manifestants exhibèrent une statue baptisée Déesse de la Démocratie154, qui s'inspirait très largement de la statue de la Liberté ; son sculpteur, Tsao Tsing-Yuan, déclara avoir volontairement changé son apparence pour ne pas paraître trop pro-américain155.
Il existe d’autres répliques de la statue de la Liberté, dont Pristina, au Kosovo. Elle symbolise la libération du pays par les Américains ; Buenos Aires (fonte du Val d'Osne) au parc Belgrano.
Une statue de la Liberté « revue et corrigée façon Salvador Dalí » est située à l'entrée du village de Cadaqués, en Espagne.
Culture populaire
La statue est très rapidement devenue une icône populaire, figurant sur de nombreuses affiches et images, dans divers films et livres. « Icône vide » donnant une image neutre et impersonnelle de la Liberté, elle peut représenter de nombreux symboles156. En 1911, l'écrivain américain O. Henry faisait dialoguer Miss Liberty avec une autre statue. En 1918, le monument figurait sur l'affiche du Victory Loan (prêt de la victoire) accordé par les États-Unis à l'Europe. Les représentations de la statue de la Liberté endommagée ou détruite constituent un thème iconographique récurrent dès la fin du XIXe siècle, que ce soit sur les affiches, les illustrations, les comics ou au cinéma, avec un gain net de popularité à partir du début du XXe siècle157. Dans les années 1940 et 1950, de nombreux magazines à sensation dépeignaient la statue entourée de ruines et de sédiments. Pendant la Guerre froide, la statue était figurée sur les affiches de propagande comme symbole de la liberté ou des États-Unis. Les dessinateurs américains en ont fait l'incarnation de New York au moment des attentats du . La publicité l'a aussi utilisée pour mettre en valeur des produits tels que le Coca-Cola ou le chewing-gum106. La statue a également inspiré des peintres du XXe siècle comme Andy Warhol106.
Dans le cinéma, la statue a fait de très nombreuses apparitions. La toute première remonte à 1917, dans le film de Charlie Chaplin L'Émigrant. En 1942, elle apparaît dans la scène finale du film Cinquième colonne, d'Alfred Hitchcock106. À la fin de la première version de La planète des singes, elle se trouve en partie ensevelie sous le sable d'une plage. Dans Superman 4, elle est retirée de son socle par un ennemi de Superman, avant que celui-ci ne l'y redépose. Dans SOS Fantômes 2, Miss Liberty prend vie et s'anime pour vaincre les ennemis. Elle est également filmée dans d'autres blockbusters158 comme Le Cinquième Élément, Le Jour d'après, A.I. Intelligence artificielle, ainsi que dans des cut-scenes de séries télévisées comme Sex and the City ou Les Experts : Manhattan. Dans Cloverfield, film catastrophe réalisé par Matt Reeves, un monstre sème la destruction dans New York. On voit une scène où la tête de la statue de la Liberté s'écrase brutalement en pleine rue. Dans le film d'animation Ballerina (2016), la statue est encore en construction à Paris. Dans quelques jeux vidéo en ligne notamment dans League of Legends l'un des skins de Karthus, liche, est Statue Karthus, et dans MapleStory, la statue se trouve à NLC (New Leaf City). Dans Grand Theft Auto IV, la statue de la Liberté y est parodiée. Celle-ci tient un café au lieu d’une torche et le modèle ressemble grandement à Hillary Clinton qui, à l’époque du jeu (2008), était en campagne électorale pour l´investiture du parti démocrate contre son homologue, Barack Obama ; Liberty City, qui représente la ville de New York, parodie le fait que la ville y est très libérale et démocrate. La statue est aussi un élément du décor dans les jeux vidéo Deus Ex (2000), à moitié détruite, et Assassin's Creed Unity (2014), alors en construction à Paris.
En 1978, la statue est au cœur d'un canular imaginé à l'Université du Wisconsin à Madison. Plusieurs étudiants reproduisent les parties hautes de la statue pour les placer dans un lac gelé de la région, ce qui donne l'impression qu'elle en émerge. Le monument figure en outre sur les plaques d'immatriculation de l'État de New York ainsi que sur celles du New Jersey. Dans le milieu du sport, Lady Liberty sert de logo à l'équipe de la NHL des Rangers de New York, et à l'équipe féminine de basket-ball des Liberty de New York, qui évolue en WNBA159. Pour célébrer le centenaire du monument, la Poste française crée en 1986 un timbre représentant le visage de la statue et intitulé « Liberté ». En 2000, le monument fait partie des propositions pour désigner les « sept nouvelles merveilles du monde » (New7Wonders), projet lancé par le réalisateur suisse Bernard Weber. Le logo de l'Université de New York reprend la torche de la statue de la Liberté pour montrer qu'elle est au service de la ville de New York. La torche apparaît à la fois sur le sceau et sur le logo de l'université, dessiné par Ivan Chermayeff en 1965. Il existe également une torche en argent réalisée par Tiffany & Co (un don d'Helen Miller Gould en 1911).
Dans le roman postcolonial États-Unis de Banana de Giannina Braschi, les personnages principaux Hamlet, Zarathustra et Giannina prennent le ferry à partir du Ground zero pour libérer Segismundo de la Statue de la Liberté où son père, le roi des États-Unis de Banana, l'a séquestré il y a cent ans160,161. Dans le roman inachevé L'Amérique de Franz Kafka, Karl Rossmann débarque à New-York où s'élève la statue de la Liberté brandissant non pas une torche mais un glaive162.
L'intrigue de la bande-dessinée Un cow-boy à Paris (2018) de la série Lucky Luke se base sur le transfert de la statue de France vers les États-Unis163. Dans l'album de bande dessinée La Grande Traversée, le gaulois Astérix prend la pose de la statue de la Liberté avec une torche164.
Faits et événements
Sauts en parachute, escalade, paramoteur et sauts à l'élastique
Le , le réparateur de clochers Frederick R. Law réussit un saut en parachute depuis le balcon entourant la torche de la statue. L'autorisation lui avait été donnée par le capitaine d'armée chargé de Liberty Island. Selon un article du New York Times, le cascadeur « serait tombé comme un poids d'une hauteur de 23 mètres, alors que le parachute ne montrait aucune intention de s'ouvrir au départ », avant de descendre « gracieusement » mais d'atterrir durement pour enfin s'éloigner en boitillant165.
En 2000, le pacifiste Tito Kayak, de son vrai nom Alberto de Jésus, escalada la statue de la Liberté et y déploya un drapeau portoricain, afin de réclamer la pleine indépendance de l'île166.
Suicides
Le premier suicide enregistré sur la statue de la Liberté remonte au . Au Times qui l'interrogeait, un témoin expliqua que celui qu'on allait identifier comme étant Ralph Gleason, avait rampé à l'extérieur depuis l'une des fenêtres de la statue avant de se retourner, comme pour rentrer, puis avait semblé glisser avant de tomber, rebondissant sur la poitrine de la structure dans sa chute. Le corps avait atterri sur un bout de pelouse au pied de la statue, à quelques pas d'un employé en train de tondre167.
Six ans plus tard, en 1935, Jeffery Magee et Theodore Benz tentèrent de se suicider mais survécurent tous les deux, malgré de graves blessures.
Légende sur l'origine du mot « gadget »
Le jour de l'inauguration de la statue de la Liberté, le , l'entreprise Gaget-Gauthier aurait distribué des miniatures de la statue aux personnalités présentes pour la cérémonie. Les invités se seraient ainsi demandé entre eux, et avec l'accent américain : « Do you have your Gaget? », c'est-à-dire « Avez-vous votre Gaget ? », ce qui aurait donné naissance au mot « gadget », aujourd'hui courant dans la langue française168.
Cependant, si la première attestation écrite du mot date bien de 1886, dans l'ouvrage de Robert Brown intitulé Spunyarn and Spindrift, A sailor boy’s log of a voyage out and home in a China tea-clipper169, d'autres étymologies sont proposées pour ce terme170, même si l'origine réelle en reste inconnue171. Il est de toute façon très peu probable que la véritable étymologie du mot soit liée à la miniature de Gaget-Gauthier, d'une part parce que le terme de « gadget » était déjà apparemment en usage dans certains milieux avant l'inauguration de la statue de la Liberté (peut-être dès les années 1850, selon l'Oxford English Dictionary), et d'autre part parce que le mot n'est devenu populaire aux États-Unis eux-mêmes qu'après la Seconde Guerre mondiale169.
Fonds Bartholdi
En 1907, Jeanne Émilie Bartholdi, veuve de l’artiste, a fait don au musée des Arts et Métiers (Paris, France) d’un ensemble d’épreuves photographiques et d’objets (maquettes, moulages), consacré à la statue de la Liberté. Parmi ces moulages, on retrouve les originaux ayant servi à Bartholdi pour la réalisation de la statue172.
Chiffres
Ses principales mesures sont173 :
46,07 m. |
La hauteur du sol au sommet de la base |
92,99 m. |
La taille totale de la structure, socle compris |
5 m. |
La taille de la main |
2,44 m. |
La taille de l'index |
4,40 m. |
La hauteur de la tête |
3,05 m. |
La largeur de la tête |
0,76 m. |
La largeur d'un œil |
1,48 m. |
La taille du nez |
12,8 m. |
La longueur du bras droit |
7,19 m. |
La longueur de la tablette |
4,14 m. |
La largeur de la tablette |
3,5 m. |
La longueur du plus grand rayon de la couronne |
225 |
En tonnes, la masse de la structure (dont 125 d'acier et 31 de cuivre) |
40 |
Le nombre de personnes qui peuvent tenir dans la tête |
3,5 |
Le nombre de mois nécessaires à l'assemblage de la structure |
2,37 |
L'épaisseur en millimètres des plaques de cuivre |
210 |
Nombre de caisses utilisées pour transporter la statue, démontée, de la France vers les États-Unis |
343 000 |
Le coût estimé, en euros à la construction |
|
La date du premier rivet posé |
|
La date inscrite en chiffres romains sur le livre |
46,05 m |
La taille de la statue sans le socle |
Galerie
Monument
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La statue de la Liberté par beau temps.
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La statue prise au niveau de la base.
-
La statue de la Liberté vue de la navette touristique qui mène à la statue et à Ellis Island
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Répliques
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Réplique du jardin des Arts et Métiers, Paris (détail).
Notes et références
Notes
Références
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Annexes
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
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Articles connexes
Liens externes
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- Notice de l’œuvre [archive] sur le site de l'Unesco
- 1875 – 1886 La construction de la statue de la Liberté [archive], sur Google Cultural Institute (photographies)
- Construction de la statue de la Liberté [archive] sur le site du musée des Arts et Métiers [PDF]
- La statue de la Liberté : histoire d’une flamme [archive] sur France Culture
- Bartholdi, les bâtisseurs de la liberté [archive], exposition photos du mmusée des Arts et Métiers (-)
- La statue de la Liberté [archive] sur Insecula
- Archéologie de la statue de la Liberté en ruine [archive], étude du motif de la statue de la Liberté en ruine dans la science-fiction, notamment, par Patrick Peccatte (Culturevisuelle)
- La statue de la Liberté au cinéma [archive], étude publiée par la revue Positif
- La statue de la Liberté, naissance d'un symbole [archive], analyse d'un docu-fiction de Mark Daniels [PDF]
Empire State Building
L'Empire State Building, vue aérienne de 2012.
Histoire
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Achevé
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Bureaux
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Architecture
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Flèche : 443,2 m2Toit : 381 mDernier étage : 373,1 m2
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L’Empire State Building4 est un gratte-ciel de style Art déco situé dans l'arrondissement de Manhattan, à New York. Il est situé dans le quartier de Midtown au 350 de la 5e Avenue, entre les 33e et 34e rues. Inauguré le 1er mai 1931, il mesure 381 mètres (443,2 avec l’antenne) et compte 102 étages.
En 2022, il est le septième immeuble de la ville de New York par sa hauteur d'antenne, derrière le One World Trade Center et la Central Park Tower. Il avait retrouvé sa première place à la suite de l'attentat terroriste du 11 septembre 2001 qui a causé la destruction des tours jumelles du World Trade Center, mais l'a reperdue en 2012 avec la construction du One World Trade Center5. L'Empire State Building a été pendant des décennies le plus haut immeuble du monde. Il tire son nom du surnom de l’État de New York, The Empire State.
Considéré comme l’une des Sept Merveilles du monde moderne par l’American Society of Civil Engineers, l'Empire State Building est un immeuble caractéristique du panorama urbain new-yorkais, et compte parmi les symboles les plus célèbres de New York. Au 86e étage, un observatoire ouvert au public offre une vue panoramique impressionnante sur New York. Le sommet de l’édifice est éclairé en fonction des différents événements du calendrier, de la fête nationale américaine au marathon de New York.
L’Empire State Building est présent dans de très nombreux films et séries télévisées se déroulant à New York. La mise en scène la plus célèbre de l’immeuble se déroule pendant le film King Kong de 1933 dans lequel le gorille géant l’escalade pour échapper à ses poursuivants et aux avions.
Histoire
Un chantier gigantesque
Le projet
Les plans de l’Empire State Building ont été réalisés par la compagnie d’architectes Shreve, Lamb and Harmon6,7. L’architecte en chef, William F. Lamb8, décrit le projet qu’on lui avait attribué en ces mots :
« Le programme tient en quelques lignes : budget fixé, pas plus de 8,50 mètres entre la fenêtre et le couloir et autant d’étages que possible. Façade en calcaire et date d’achèvement des travaux le 1er mai 1931, ce qui signifie un délai d’un an et demi à partir des ébauches des plans9. »
Un
skyboy,
ouvrier travaillant sur le chantier de l’Empire State Building, sans protection au-dessus du vide. Au second plan, le
Chrysler Building.
Les plans furent achevés en l’espace de deux semaines et s’inspiraient de ceux du Reynolds Building7 qui avait été réalisés par le même cabinet d’architectes, et ceux de la Carew Tower, située à Cincinnati, qui avait, elle, été réalisée par l'architecte Walter W. Ahlschlager (en)10.
La construction fut placée sous la direction de Starrett Brothers and Eken11. Le chantier était financé par John J. Raskob (ex-dirigeant de General Motors), qui avait créé, en 1929, associé à Coleman du Pont (en), Louis G. Kaufman (en) et Ellis P. Earle l'Empire State, Inc12 La construction était ainsi supervisée par Alfred E. Smith13, ancien gouverneur de l’État de New York et candidat malheureux de la présidentielle de 1928, nommé président de l’entreprise par Raskob. Le coût total du projet s’éleva, terrain compris, à 40 948 900 $ mais, du fait du krach boursier de 1929, la valeur du bâtiment ne dépassa pas 24 718 000 $, c’est-à-dire un peu plus de la moitié du budget initial.
La construction
Les travaux d’excavation débutèrent en janvier 1930 sur l'emplacement de l'ancien hôtel Waldorf-Astoria, rasé l'année précédente. Ces travaux permirent le début effectif de la construction le 17 mars. Jusqu’à 3 400 ouvriers14 pouvaient travailler en même temps sur le projet, essentiellement des immigrés européens et plus d'une centaine d'ouvriers mohawks (les Ironworkers (en))15. Parmi les nombreux ouvriers travaillant sur le chantier, les sky boys16 (littéralement : « Les garçons du ciel ») devaient assembler les différents composants de l’armature métallique de l’immeuble, à plusieurs centaines de mètres du sol, souvent sans la moindre protection. Il nous reste de nombreuses images de ces ouvriers, notamment plusieurs photographies sur lesquelles on les voit déjeuner, assis sur des poutres, au-dessus du vide17,18. Selon un rapport officiel, cinq ouvriers trouvèrent la mort durant la construction19 : ce chiffre ne comprenait étonnamment aucun sky boy, qui étaient pourtant les ouvriers qui prenaient le plus de risques20. Les premiers travaux de maçonnerie débutèrent en juin 1930 et s’achevèrent le 13 novembre de la même année. La construction évolua au rythme de quatre étages et demi par semaine21 et a requis environ sept millions d’heures de travail22,23.
Le , Alfred E. Smith posa la pierre angulaire symbolique du bâtiment, devant une foule de cinq mille personnes, avec une truelle en argent24. L’immeuble ouvrit ses portes le 1er mai 1931. La construction dura un an et quarante-cinq jours, soit un total de 410 jours (dimanches et vacances compris) ce qui permit au gratte-ciel d’être achevé avant la date prévue. L’inauguration fut menée de façon très solennelle, puisque c’est le président des États-Unis de l’époque, Herbert Hoover qui actionna l’éclairage de l’immeuble en appuyant sur un bouton depuis Washington25,26,27,28.
La course au plus haut bâtiment du monde
Pendant la construction de l’Empire State Building, deux autres grands bâtiments étaient sur le point d’être achevés, le 40 Wall Street et le Chrysler Building29. La « guerre » était ouverte entre H. Craig Severance et William Van Alen30, architectes respectifs des deux gratte-ciel, et c’est finalement Van Alen qui la remporta grâce aux 319 mètres de son Chrysler Building, achevé en 1930. Mais le succès de Van Alen et de Walter Chrysler fut bref, puisque moins d’un an plus tard, l’Empire State Building s’imposait de loin comme le nouveau détenteur du record du plus haut bâtiment au monde. Le succès était double pour Raskob, qui dépassait son rival Chrysler sur un autre terrain, en tant que fondateur de General Motors. L’antenne, installée en 1952 accentua encore l’avance de l’Empire State Building sur ses rivaux, puisqu’il resta le plus haut bâtiment du monde jusqu’en 1967, année de la construction de la tour Ostankino (537 mètres) à Moscou31,32.
Des premières années difficiles
Le bâtiment ouvrit ses portes au moment où la Grande Dépression frappait les États-Unis. La moitié des bureaux restèrent vides33, faute de locataires. Cela amena les New-Yorkais à surnommer ironiquement le gratte-ciel « Empty State Building » (empty signifiant « vide »)34. Durant cette période de récession économique, l’immeuble coûta plus d’argent qu’il n’en rapporta, et l’Empire State Building ne devint pas rentable avant 1950. Ces difficultés financières contraignirent Raskob à vendre l’immeuble en 1951, pour un montant avoisinant les 34 millions de dollars, à un groupe dirigé par Roger I. Stevens35. Mais ce dernier le céda à son tour en 1954, à un groupe de Chicago, dirigé par le colonel Henry Crown (en)36,37. L’opération se révéla intéressante étant donné que l’immeuble fut revendu pour 51,5 millions de dollars21,38.
La bataille des propriétaires
L’Empire State Building était donc possédé depuis 1954 par Henry Crown, qui avait acquis l’immeuble pour 51,5 millions de dollars. En 1991, une véritable guerre pour prendre possession du gratte-ciel le plus célèbre de New York débuta. En effet, cette année-là, le Prudential Trust (fonds prudentiel), qui détenait officiellement l’Empire State Building décida de le vendre38. Le prix demandé par le fonds était de 40 millions de dollars, mais en raison d’un bail de 114 ans sur l’immeuble (bail détenu par Leona Helmsley39 et Peter Malkin, le futur possesseur du gratte-ciel recevrait 1,98 million de dollars par an. Un conflit opposant le magnat de l’immobilier Donald Trump, l’homme d’affaires japonais Hidekei Yokoi et sa fille Kiiko Nakahara40, Leona Helmsley41 (veuve du milliardaire Harry Helmsley), et Peter Malkin (homme d’affaires américain), débuta alors. Ce conflit ne s’acheva qu’en 2000, et c’est Trump qui remporta l’immeuble42,43,44.
À la suite des attentats du 11 septembre 2001, l’immeuble changea à nouveau de propriétaire. Le , c’est l’homme d’affaires Peter Malkin45, ancien possesseur d’un bail de 114 ans sur le gratte-ciel, qui en prit le contrôle, moyennant 57,5 millions de dollars46, alors qu'il avait, selon le Wall Street Journal, lancé plusieurs offres d’achat consécutivement aux attaques terroristes qui avaient fait perdre de sa valeur au bâtiment. Le traumatisme des attentats avait même poussé les différents locataires à vouloir résilier leurs baux.
W&H Properties47 a repris la gestion du bâtiment, en août 2006 et lance fin 2009 un grand programme de rénovation de 500 millions de dollars sous la direction de Belle Architects & Planners48,49,50.
L'accident aérien du B-25 Mitchell
Le samedi , à la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, un bombardier B-25 Mitchell51 s’écrasa sur la face nord de l’immeuble au niveau du 79e étage, alors qu’il volait par un épais brouillard (le brouillard fut tel que le pilote aurait dit aux contrôleurs « … c'est très difficile, je ne vois même pas l'Empire State… »). L’incendie fut éteint en 40 minutes mais 14 personnes périrent dans l’accident52,53,54. Parmi les rescapés, Betty Lou Oliver (en), opératrice d’ascenseur55, a survécu à une chute de 75 étages, à l’intérieur d’un ascenseur, ce qui demeure encore aujourd’hui un record du Guinness56. En dépit des dégâts et des décès, le bâtiment ouvrit tout de même normalement ses portes le lundi suivant57.
Les suicides
Barrière autour de l'observatoire du
86e étage.
En dépit des protections placées au sommet du gratte-ciel, environ trente personnes se sont suicidées en se jetant du sommet de l'Empire State Building. La barrière autour de l'observatoire du 86e étage a été ajoutée en 1947 après que cinq personnes eurent tenté de se jeter dans le vide, dont Evelyn Francis McHale le 1er mai à dix heures quarante58. La fiancée de vingt trois ans dont le visage est resté intact dans le métal broyé de la limousine sur laquelle son corps chuta59,60, inspira à Andy Warhol une des sérigraphies de Death and Disaster61. Son écharpe blanche, accompagnant sa chute58, inspira également François Truffaut pour la scène d'introduction de La mariée était en noir. Ophélie des temps photographiques62,63, Evelyn McHale, à la différence de l'Inconnue de la Seine, a expliqué ce qui figure « le plus beau des suicides »64 par un mot laissé sur la plate forme du quatre-vingt sixième étage, au lendemain d'une visite à son fiancé, l'ex-GI Barry Rhodes65 : « (…) Je ne ferais une bonne épouse pour personne. Il est bien mieux sans moi (…) j'ai trop des tendances de ma mère. »66.
Les cas les plus récents de suicide remontent à 2004, 2006, 2009, 2010. Le suicide le plus récent connu est celui de l'étudiant de l’université Yale, Cameron Dabaghi, qui s'est suicidé le en sautant de la terrasse d'observation du 86° étage de l'Empire State Building67,68.
Deux personnes sont connues pour avoir échappé à la mort après avoir tenté de se suicider en se jetant du sommet de l'immeuble. C'est le cas de Thomas Helms qui tenta le , à l'âge de 26 ans, de se suicider en sautant dans le vide depuis le 86e étage. Mais ayant pris trop peu d'élan, il retomba sur la corniche du 85e étage, sans blessure trop importante69,70. En 1979, c'est Elvita Adams71, jeune femme âgée de 29 ans qui tenta de se donner la mort ; elle prit suffisamment d'élan pour sauter, mais une rafale de vent la ramena également sur la corniche du 85e étage, et elle s'en tira avec une hanche brisée.
Rénovation et efficacité énergétique
En 2010, la rénovation de l'intérieur de l'Empire State Building a été achevée72. Elle avait pour objectif de renforcer l'efficacité énergétique du gratte-ciel new-yorkais. Les quelque 6 500 vitres à double vitrage du bâtiment ont été rénovées et une couche supplémentaire de film isolant a été ajoutée72. Les espaces entre chaque vitre ont été remplis de krypton et de gaz argon, ce qui empêche le transfert de chaleur72. Un système automatisé lève et abaisse les stores en synchronisation avec le soleil72. Dans les espaces de travail, un système de lumières LED automatisées a été installé72. La rénovation a coûté 31,1 millions de dollars mais a permis, dix ans plus tard, d'économiser 4 millions de dollars par an sur la facture d'électricité72. La consommation d’électricité de l’Empire State Building a chuté de plus de 40%72. Chaque année depuis 2010, l’Empire State Building reçoit la certification ''Energy Star''. Parmi les scores d’efficacité énergétique fournis par l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), l’Empire State Building a obtenu un A72.
Caractéristiques
Informations générales
L’Empire State Building culmine à 381 mètres, hauteur qui est portée à 443 mètres si l’on compte l’antenne située au sommet. Il a été le plus haut bâtiment de New York entre sa construction en 1931 et 1973, date de l’inauguration des tours jumelles du World Trade Center et le plus haut gratte-ciel du monde jusqu’en 196773. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, l’Empire State Building est redevenu provisoirement le plus haut immeuble de Big Apple jusqu'au , où il fut dépassé par le One World Trade Center, achevé en 2013, dont la structure s'élève à 541,32 mètres de hauteur.
Relief en aluminium dans le hall d’entrée.
On considère souvent que l’Empire State Building possède 102 étages, alors qu’en réalité, seuls 85 étages sont occupés par des bureaux, pour une surface utilisable de 200 900 m233. Un étage entier est réservé à l’observatoire au 86e étage, et les seize autres « étages » constituent en fait la flèche de l’immeuble, qui soutient notamment l’antenne de 62 mètres, au sommet du gratte-ciel. L’Empire State Building est cependant le premier bâtiment à avoir dépassé les cent étages. Le poids total du gratte-ciel est de 365 000 tonnes, et son volume est estimé à 37 millions de pieds cubes, ce qui représente environ 1,05 million de mètres cubes74. Il comporte 6 400 fenêtres25, 73 ascenseurs, et 1 860 marches d’escalier, entre le rez-de-chaussée et le sommet. Les fondations de l’immeuble sont situées 17 mètres au-dessous du niveau du sol75, et les sous-sols atteignent 10,6 mètres de profondeur.
L’Empire State Building emploie quelque 250 personnes, dont environ 150 sont chargées de la maintenance.
L’architecture
Contrairement à de nombreux gratte-ciel modernes, l’Empire State Building présente une façade assez classique, et une forme très conventionnelle, sans courbes dans un style art déco. Les deux auvents en acier, situés respectivement sur la 33e et la 34e rue conduisent au hall d’entrée, situé autour des ascenseurs centraux. Le hall a une hauteur équivalente à celle de trois étages, et comporte un relief en aluminium, qui représente le bâtiment sans son antenne (celle-ci n’a été ajoutée à la flèche qu’en 1952). Très richement décoré, majoritairement en marbre, (dont le marbre Bois Jourdan76), le hall de l’Empire State Building est assez similaire à celui du Chrysler Building.
Les matériaux
De nombreux matériaux ont été employés dans la construction de l’Empire State Building. L’armature faite de poutres d'acier à elle seule a nécessité 60 000 tonnes d’acier, ainsi que des volumes très importants de béton. 10 millions de briques et 200 000 tonnes de pierre77 (granit et calcaire) ont été utilisées, dont 8,485 m3 de calcaire de l'Indiana pour les façades. À l’intérieur, 929 m2 de placage de marbre Rose Famosa et 27 871 m2 de placage de marbre d'Hauteville-Lompnes et de Rocheron ont été utilisés pour les couloirs, les ascenseurs, et les premiers étages. De l’aluminium a également été utilisé à l’intérieur et aussi à l’extérieur de l'édifice74.
Influence architecturale
L’Empire State Building, en dépit de son architecture assez classique, a inspiré de nombreux architectes. Plusieurs bâtiments s’apparentent au célèbre gratte-ciel bien que ces ressemblances ne soient que partielles.
À Mexico, la Torre Latinoamericana ressemble beaucoup à l’Empire State Building78 : elle est aussi pourvue d’un observatoire et possède une antenne très similaire. La différence se fait au niveau de la façade, qui est essentiellement composée de verre et au niveau de la taille, puisque l’Empire State Building est deux fois plus haut que sa « jumelle » (qui atteint 182 mètres).
L’Empire State Building a en outre inspiré les gratte-ciel staliniens, dont l’université d’État à Moscou79,80, et la Williams Tower à Houston81.
À Montréal, se trouve l'édifice Aldred. Sa ressemblance avec l'Empire State Building a trait à ce que la taille de l'édifice est réduite graduellement aux huitième, treizième et seizième étages, formant une sorte de pyramide de type Art déco82,83.
L’Empire State Building : un monument de New York
L’Empire State Building, depuis le
Frank Sinatra Park, à
Hoboken.
L’Empire State Building est aujourd’hui le gratte-ciel le plus représentatif de New York, et peut être aussi l’un des gratte-ciel les plus célèbres au monde. Toutefois, il ne constitue pas, si l’on se réfère aux nombreux sondages, l'édifice préféré des habitants de Big Apple84, en apparaissant souvent classé derrière son grand rival dans les années 1930, le Chrysler Building de William Van Alen85.
Depuis le , l’Empire State Building possède la distinction officielle de monument (landmark), distinction attribuée par la New York City Landmarks Preservation Commission (commission de préservation des monuments importants de la ville de New York). En 1986, l’Empire State Building a même reçu le titre de « Monument national historique » (National Historic Landmark) de la part du département de l'Intérieur des États-Unis. Une plaque commémorative a été installée à cette occasion. L’immeuble est aujourd’hui protégé ce qui traduit son importance pour la ville de New York, surtout depuis la disparition des deux tours jumelles qui avaient changé la Manhattan Skyline86 en 2001.
L’Empire State Building est un véritable monument de New York, et est parfois cité parmi les sept merveilles du monde moderne. Depuis juillet 1963, le hall du bâtiment abrite huit tableaux massifs, réalisés par Roy Sparkia et son épouse Renee Nemerov ; ils représentent les sept merveilles du monde, alors que le huitième représente l’Empire State Building87. Le bâtiment est visité chaque année par environ 2,5 millions de personnes88.
L’entrée du bâtiment située sur la Cinquième avenue, munie de six fenêtres, sert de salle d'exposition à des œuvres d’art provenant des nombreux musées de New York. L’exposition change plusieurs fois par an.
Les lumières de la ville…
La nuit, le sommet de l'Empire State Building est illuminé.
Des projecteurs illuminent le sommet de l’Empire State Building la nuit, avec des couleurs associées aux différents événements qui ont lieu dans la ville (événements sportifs, comme l’US Open par exemple) mais aussi en fonction des événements qui ont lieu à l’échelle des États-Unis, ou même du monde. L’idée est venue de l’un des investisseurs du bâtiment, Lawrence Wien (en) qui, de retour de Paris, décida de faire de New York l'autre ville de lumière. En 1976, l’immeuble fut éclairé de rouge, blanc et bleu, à l’occasion du bicentenaire de l’indépendance américaine89. Ces trois couleurs seront complétées l'année suivante par une palette de 9 autres coloris. Au préalable, 4 projecteurs rotatifs de 1,50 mètre de diamètre et pesant 1 tonne furent installés en 1956 au pied de la flèche afin de symboliser la liberté et pour souhaiter la paix dans le monde. Ces lumières représentaient l’équivalent de 45 millions de bougies si bien qu’elles étaient visibles à 480 km dans les airs et 130 km au sol. Au mois d'avril 1964, les 30 derniers étages sont illuminés en blanc à l'occasion de l'exposition mondiale de New York. En 1984, Douglas Leigh (en) va automatiser le système d’illumination du building en le dotant de 880 tubes fluorescents de 75 watts chacun placés autour du mât et de 220 tubes fluorescents verticaux afin de créer un effet d’auréole dorée autour de la partie supérieure du mât. Le , un show inédit avec pour vedettes Alicia Keys et l'immeuble est offert à la ville de New York et au monde par l'Empire State Building. Ce spectacle de sons et lumières inaugure le nouveau dispositif d'éclairage du bâtiment. Les tubes fluorescents ont été remplacés par des LED pilotées par ordinateur. Ce nouveau dispositif permet non seulement de parer le sommet de la tour (du 72e étage jusqu'au mât) de 16 millions de couleurs, mais offre aussi la possibilité d'avoir des effets d'éclairage dynamiques tels des ondulations, des fondus enchaînés croisés, des scintillements, des séquences, des effets stroboscopiques, de balayage et d’explosion90.
L’Empire State Building éclairé de blanc.
De nos jours, le gratte-ciel s’illumine des couleurs bleu, blanc, rouge, non seulement pour la fête nationale américaine, le 4 juillet, mais aussi pour la fête nationale française, le 14 juillet91. Pour Noël, l’Empire State Building s’illumine de vert et de rouge91, couleurs traditionnelles des fêtes de fin d’année, ce qui représente, avec le sapin géant du Rockefeller Center, l’un des symboles les plus frappants de la saison de Noël à New York. En outre l’Empire State Building est parfois éclairé pour des événements exceptionnels. À l’occasion du 80e anniversaire de Frank Sinatra, le gratte-ciel fut éclairé d’une lumière bleue, en référence au surnom de Sinatra, Ol’ Blue Eyes. Fin 2004, après la mort de l’actrice Fay Wray, le bâtiment fut même plongé dans une obscurité totale pendant quinze minutes, afin de rendre hommage à l'actrice qui avait contribué à rendre célèbre l'Empire State Building en tenant le rôle principal dans King Kong (1933).
En ce qui concerne les évènements sportifs, l’Empire State Building prend souvent les couleurs des équipes de la ville lorsqu'elles jouent à domicile. Ainsi, les soirs de match de l’équipe de NBA des New York Knicks, l’immeuble est illuminé en orange, bleu et blanc, alors qu’il prend les couleurs des hockeyeurs des New York Rangers, le bleu, le blanc et le rouge, les soirs de match au Madison Square Garden. Lors de l’US Open, l’un des tournois majeurs de la saison, le sommet de l’immeuble est illuminé en jaune91, en référence aux balles de tennis, pendant la quinzaine de jours du tournoi, fin août et début septembre. Le , l’équipe universitaire de football de l’université Rutgers eut même l’honneur de voir sa couleur écarlate au sommet du gratte-ciel, à l’occasion d’un match contre l’université de Louisville, qui allait d’ailleurs être la plus grande victoire de l’histoire de l’école.
En 2001, après les attentats du 11 septembre, le bâtiment fut illuminé en bleu, blanc, rouge, les couleurs du drapeau américain, pendant plusieurs mois, avant un retour à la normale du calendrier des illuminations. L’année suivante, en juin 2002, lors du jubilé de la reine Élisabeth II, l’immeuble fut illuminé en violet et or, les deux couleurs de la royauté au Royaume-Uni91. Pour le maire de la ville, Michael Bloomberg, c’était un moyen de remercier la reine, qui avait fait jouer l’hymne national américain au palais de Buckingham, après les attentats, ainsi que le Royaume-Uni pour son soutien. Le , à l'occasion de la sortie du film Les Simpson - Le Film en DVD, il fut illuminé en jaune91.
Enfin, depuis l'élection du démocrate Franklin D. Roosevelt en 1932, la tradition veut que le jour de l'élection présidentielle, la célèbre tour revête les couleurs des partis des deux candidats, bleu pour les démocrates et rouge pour les républicains, avant de prendre uniquement la couleur du parti vainqueur.
Lors de la période de migration des oiseaux au printemps et en automne, les lumières du sommet de l’Empire State Building sont éteintes les nuits de brouillard, afin que les oiseaux ne se trompent pas de route et ne viennent pas s’écraser sur le gratte-ciel, attirés par les spots.
Événements et éclairage
Voici les principaux éclairages de l’Empire State Building, associés aux différents événements du calendrier. Cependant, ce tableau n’est pas exhaustif, et ne comprend pas l’ensemble des illuminations du gratte-ciel. En outre, à chaque couleur du tableau est associé l’évènement le plus important, car il se peut qu’une unique couleur soit associée à de très nombreux évènements comme c’est le cas de la couleur bleue par exemple92. Ces illuminations sont traditionnellement utilisées entre 1976 et 2012, jusqu'à l'installation du nouveau dispositif d'éclairage permettant l'utilisation de nombreuses couleurs et effets de lumières multipliant les possibilités de célébration. Le calendrier des illuminations est publié sur le site officiel de l'Empire State Building93.
Le bâtiment illuminé en vert.
Le bâtiment éclairé de vert et de rouge, à l'occasion des fêtes de fin d'année. On aperçoit la
Metropolitan Life Tower elle aussi éclairée, en bleu et en jaune.
Couleurs | Événement(s) |
Bleu |
Memorial Day de la police |
Bleu et blanc |
Jour de l’indépendance de la Grèce et jour des Nations unies |
Bleu, blanc et bleu |
Jour de l’indépendance d’Israël |
Bleu, blanc et rouge |
Bastille day, le nom donné par les Américains au 14 juillet français, en mémoire de la prise de la Bastille |
Jaune et blanc |
Printemps et semaine de Pâques |
Lavande et blanc |
Jour des fiertés |
Noir, jaune et rouge |
Jour de la réunification allemande |
Pas de lumières |
Jour sans art, nuit sans lumières et lutte contre le SIDA |
Pourpre et blanc |
Cause contre la maladie d’Alzheimer |
Rose et blanc |
Lutte contre le cancer du sein |
Rouge |
Saint-Valentin, semaine de prévention contre les incendies et LOVE Day célébré par Cartier en juin |
Rouge et blanc |
Croix rouge |
Rouge, blanc et vert |
Columbus Day |
Rouge et bleu |
Journée des parents et du Droits des enfants |
Rouge et/ou bleu |
Election Day (rouge et bleu pendant l'élection, puis bleu si les démocrates gagnent, rouge sinon) |
Rouge, blanc et bleu |
Jour du Président, Memorial Day, jour de l’Indépendance et jour des Anciens combattants |
Rouge et jaune |
L’automne |
Rouge, jaune et vert |
Jour du Portugal |
Rouge, noir et vert |
Jour du Dr Martin Luther King Jr. |
Rouge et vert |
Fêtes de fin d’année |
Vert |
Jour de la Saint-Patrick, journée de la Terre |
Vert, blanc et orange |
Jour de l’indépendance de l’Inde. |
L’antenne de l’Empire State Building
L’antenne de diffusion de 62 mètres, qui porte la taille de l’Empire State Building à 443 mètres.
New York constitue le plus grand marché de médias au monde. Depuis les attentats du 11 septembre 2001 et la destruction des tours jumelles du World Trade Center, la quasi-totalité des stations de diffusion (radio et télévision confondues) transmettent à partir de l’antenne située au sommet de l’Empire State Building94,95. Seul le Condé Nast Building, situé dans le quartier de Times Square sert aussi de relais96.
À l’origine, le mât de l’édifice devait servir de point d’amarrage à des ballons dirigeables, considérés à l’époque comme les transporteurs de luxe du futur97. Un ascenseur avait ainsi été spécialement mis en place entre le 86e et le 102e étage, afin de transférer les passagers qui devaient embarquer. Le projet fut abandonné en raison de risques importants, notamment à cause de courants d’air ascendants, engendrés par la taille de l’immeuble. La première tentative d’amarrage avait pourtant été un succès, mais lors du second essai, le dirigeable qui devait s’arrimer ne fut pas loin de se renverser, et son ballast rempli d’eau se déversa sur des passants, pourtant situés plusieurs blocks plus loin87.
L’Empire State Building a servi pour la première fois de relais pour la Radio Corporation of America (ou RCA) le 98. Une première petite antenne avait été placée au sommet du gratte-ciel après l’échec des expériences d’arrimage de dirigeables. La RCA loua à bail le 85e étage, et y place un laboratoire, et en 1934, Edwin Howard Armstrong installa en coopération avec la RCA une antenne FM expérimentale99,100. Mais Armstrong et le RCA se brouillèrent en 1935, et la station FM fut supprimée101. Le 85e étage devint alors le centre de diffusion du réseau de télévision de la RCA, avec une première chaîne expérimentale la W2XBS channel 1 qui devint le 1er juillet 1941 WNBT Channel 1, et existe toujours aujourd’hui sous le nom WNBC channel 4, chaîne du réseau NBC. Les stations radio de la NBC (WEAF-FM, devenue WQHT) commencèrent de transmettre depuis l’Empire State Building en 1940102. La NBC conserva l’exclusivité de l’utilisation de l’antenne jusqu’en 1950, année où la Federal Communications Commission (commission fédérale aux médias) mit fin au monopole à la suite des plaintes de consommateurs désireux que les antennes de diffusion des six chaînes de télévision de l’époque soient réunies en un unique endroit, afin d’éviter des ajustements perpétuels des antennes de réception. La construction d’une antenne immense débuta alors, à l'emplacement du point d’ancrage en T des dirigeables. Cette nouvelle antenne, qui existe toujours aujourd’hui fut achevée en 1952103.
Une fois la nouvelle antenne achevée, de nombreuses radios se joignirent à la Radio Corporation of America, occupant les 81e, 82e et 83e étages. À partir de 1965, une nouvelle antenne fut ajoutée autour de l’observatoire du 102e étage, afin de répondre à une demande sans cesse croissante. Mais dès 1973, date d’achèvement des tours du World Trade Center, culminant respectivement à 413 et 417 mètres104, la plupart des stations de télévision quittèrent le sommet de l’Empire State Building. Cela permit de rénover l’antenne, et les équipements de transmission, au profit des stations de radio qui restèrent sur place. La destruction des tours jumelles marqua le retour massif des stations de télévision.
Les plates-formes d’observation
Vue sur
Downtown,
Manhattan, depuis l’observatoire du
86e étage.
L’Empire State Building, du fait de sa situation centrale dans l'arrondissement de Manhattan, et de sa hauteur de 381 mètres, offre un panorama exceptionnel, non seulement sur la ville de New York et ses environs, mais aussi sur l’océan Atlantique, et des régions beaucoup plus éloignées, essentiellement dans le New Jersey.
Le gratte-ciel est pourvu de deux observatoires, le premier au 86e étage, et le second au 102e. L’observatoire du 86e est le plus célèbre, mais aussi le seul à être ouvert en permanence au public. Il offre un panorama unique à 360°. Depuis son ouverture au public en 1931, en même temps que celle de l’immeuble, l’observatoire a accueilli quelque 110 millions de personnes, parmi lesquelles de nombreuses célébrités. Parmi celles-ci, on retrouve la reine Élisabeth II, Fidel Castro en 1959, ou encore le footballeur Pelé105. L’observatoire du 102e étage est quant à lui beaucoup plus petit. Il a été fermé en 1999, mais a rouvert en novembre 2005. Il reste fermé les jours de grande affluence.
L’observatoire est ouvert tous les jours de la semaine, 365 jours par an, de 8 h à 23 h 30 (dernier ascenseur). Les tarifs d’accès à l’observatoire du 86e étage sont variables selon l’âge des touristes, de 32 $ pour les adultes (de 17 à 61 ans) à 29 $ pour les jeunes (de 12 à 17 ans) et les seniors (plus de 65 ans). Les enfants (de 5 à 11 ans) doivent quant à eux débourser 12 $, alors que les bébés, ainsi que les militaires, portant leur uniforme peuvent monter gratuitement. L’accès à l’observatoire du 102e étage, selon les conditions d’ouverture coûte 17 $ en plus106.
Le panorama de New York, vu de l’observatoire du
86e étage, au printemps
2005.
Dans la culture populaire
King Kong
Le gratte-ciel apparaît pour la première fois au cinéma dans le film King Kong en 1933107,108. C’est incontestablement l’apparition la plus célèbre de l’Empire State Building sur le grand écran, étant donné qu’elle remonte quasiment à la construction du bâtiment, mais aussi parce que la fameuse scène où King Kong escalade le gratte-ciel a fait le tour du monde.
Cette scène où le singe géant escalade le plus haut bâtiment du monde de l’époque témoigne de l’influence que le gratte-ciel avait dès sa construction. En effet, l’Empire State Building était le seul véritable bâtiment de l’époque à la mesure de King Kong, ce qui explique le choix des scénaristes. Plusieurs autres films sur le thème de King Kong ont été tournés depuis, et l’Empire State apparaît dans quasiment toutes les versions, sauf celle réalisée par John Guillermin en 1976, où c’est l’une des tours jumelles du World Trade Center, bâtiment le plus haut de New York à l’époque qui est escaladée par King Kong. Dans le dernier film réalisé sur le thème de King Kong, sorti en 2005 et réalisé par Peter Jackson, King Kong escalade également l’Empire State Building, un Empire State Building totalement réalisé en images de synthèse.
En 1983, pour le 50e anniversaire du film, un King Kong gonflable fut placé sur l’immeuble109,110.
Au cinéma
- Dans la série animée réalisée par Matt Groening, Futurama, qui est censée se dérouler en l’an 3000, l’Empire State Building est le seul bâtiment à avoir été conservé depuis l’ensevelissement de l’ancienne ville de New York. Il n’est cependant pas précisé si l’immeuble a été reconstruit, ou si ce sont les ruines de l’ancien gratte-ciel qui ont permis de le reconstruire.
- L’Empire State Building apparaît dans le film d’Andy Warhol Empire en 1964111. Dans ce film en noir et blanc, le gratte-ciel est filmé sans interruption pendant huit heures. Ce film a été sélectionné en 2004 dans le National Film Registry ce qui signifie qu’il est digne de figurer dans les archives de la Bibliothèque du Congrès.
- Dans Le Gendarme à New York, l'Empire State Building112 est le lieu où se tient le congrès international de la gendarmerie dans lequel Louis de Funès et ses collègues doivent représenter la France.
- La plate-forme qui se trouve au sommet de l’édifice a servi de cadre aux rendez-vous romantiques des deux films Elle et lui et Nuits blanches à Seattle113.
- Dans le film Independence Day, le gratte-ciel est anéanti par un gigantesque vaisseau extraterrestre qui stationne à son sommet.
- Au début de Capitaine Sky et le monde de demain, un zeppelin s’amarre au sommet de l’Empire State Building. L'édifice réapparaît par la suite à l’arrière-plan d’une autre scène, où il est escaladé par King Kong.
- Dans Godzilla: Final Wars, le ptérosaure Rodan vole par-dessus l’Empire State Building, avant de se poser sur un autre bâtiment à proximité. La construction apparaît en arrière-plan, avant que Rodan ne continue son attaque de la ville, qui l’amènera à détruire la Statue de la Liberté.
- Dans la série télévisée Gossip Girl l'Empire State Building appartient à BASS INDUSTRIES, et donc a Charles Bass (Chuck).
- Un double épisode de la série Doctor Who (L'Expérience finale et DGM : Dalek génétiquement modifié) se déroule à l'Empire State Building, il sert de base à un groupe de survivants Daleks.
- Dans la série télévisée Les Sentinelles de l'air (Thunderbirds) de Gerry Anderson, un épisode montre le déplacement de l'Empire State Building par un tracteur atomique afin de réaménager ce quartier de New-York. Le gratte-ciel s’effondre sous son poids durant l'opération.
- Dans le film Percy Jackson : Le Voleur de foudre, tiré du roman éponyme de Rick Riordan, le « 600e étage » de l'Empire State Building est l'emplacement actuel de l'Olympe, légendaire cité des dieux grecs, qui se déplacerait donc avec le cœur de la civilisation occidentale.
- Dans le film Prédictions, une puissante vague émanant du Soleil recouvre l'Empire State Building et le fait s'effondrer.
- Dans la série FBI : Duo très spécial (White Collar), l'intrigue de plusieurs épisodes dans la saison 4 se passe autour de l'Empire State Building.
- Dans Superman 4, film américain réalisé par Sidney J. Furie, l'appartement de Lex Luthor est situé à son sommet.
Dans les jeux vidéo
Dans la série de jeux vidéo Grand Theft Auto, une copie de l’Empire State Building apparaît dans plusieurs titres. De plus, dans l'extension de Grand Theft Auto: The Ballad of Gay Tony, il est possible de sauter du bâtiment en parachute.
Dans le jeu vidéo Mafia II sorti en 2010 et dont l'action se déroule au début des années 1950, l'Empire State Building est le plus haut bâtiment de la ville fictive d'Empire Bay (inspirée de celle de New York).
On peut également l'escalader dans les jeux vidéo Prototype[réf. nécessaire], Prototype 2114 et Spider-Man 2.
Il est également présent à Manhattan dans le mode libre de Lego Marvel Super Heroes et dans le dernier Spider Man sorti en 2018 sur Playstation 4.
Dans les jeux
- L'artiste et architecte américain Adam Reed Tucker en a conçu une version entièrement réalisée à partir de Lego, dans la gamme Lego Architecture.
La course de l’Empire State Building
Chaque année depuis 1978, les New York Road Runners organisent une épreuve de course d'escaliers dans le gratte-ciel, l’Empire State Building Run-Up115,116. Des concurrents provenant de toute la planète s’affrontent dans une course allant du rez-de-chaussée de l’immeuble à l’observatoire du 86e étage. Le record masculin est détenu par l’australien Paul Crake, qui a gravi les 1 576 marches (320 m de hauteur) en 9 minutes 33 en 2003. Chez les femmes, le record est détenu par l’autrichienne Andrea Mayr, avec une course de 11 minutes 23 en 2006117.
Parachutisme, escalade et base jump
L’Empire State Building, parmi les plus hautes constructions au monde.
Le , deux parachutistes britanniques s'élancèrent du sommet de l'Empire State Building. Le premier parvint à prendre un taxi et à s'enfuir une fois posé, mais le second fut rattrapé par la police. Le , deux cascadeurs sautèrent à leur tour en parachute du 86e étage, et parvinrent tous deux à s'enfuir une fois au sol118.
En 1994, les 381 mètres de l'Empire State Building furent grimpés, à main nue et sans matériel d'assurance, par le grimpeur français Alain Robert119.
Le , Jeb Corliss, cascadeur américain spécialisé dans le base jump, employé par la Discovery Channel120, pénétra dans l'immeuble avec un parachute et une caméra (pour filmer son saut) grâce à un déguisement complexe qui échappa aux services de sécurité, afin de réaliser un saut du sommet de l'Empire State Building. Mais quelqu'un parvint à prévenir la police, ce qui permit à la sécurité d'empêcher Corliss de sauter121 et de l'arrêter.
Objet d'une expérience par la presse
Le New York Daily News a réussi, le , à faire enregistrer en 90 minutes par le service du cadastre de la ville de New York, le transfert du titre de propriété de cet immeuble d'une valeur de 2 milliards de dollars à une société fantôme, grâce à de faux documents, pour démontrer l'incurie de la ville concernant l'enregistrement des titres de propriété, des hypothèques ou autres transactions122,123.
Accès
L’Empire State Building fait partie des bâtiments les plus visités de New York, non seulement du fait de sa popularité, mais aussi en raison de sa situation dominante par rapport à Manhattan : il offre aux touristes qui en rejoignent le sommet une vue remarquable sur l’ensemble de la ville. De nombreux moyens de transport permettent d’accéder au gratte-ciel ; plusieurs lignes de bus, mais aussi plusieurs lignes de métro, dont les lignes A, C, E, et les lignes 1, 2, 3, dans la station voisine de 34th Street-Penn Station.
Galerie de photos
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L'Empire State Building et le Chrysler Building, au second plan.
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Le relief du hall d'entrée de l'Empire State Building.
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L'Empire State Building par temps clair.
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L'Empire State Building à la tombée de la nuit.
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L'Empire State Building émerge au-dessus des autres bâtiments de Midtown.
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L'Empire State Building, de nuit, pendant les fêtes de fin d'année.
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L'Empire State Building, au loin depuis Chinatown.
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L'Empire State Building comme on le voit depuis la 34e rue.
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Vol d'avions F-16 devant l'Empire State Building.
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L'Empire State Building éclairé en jaune le premier jour du printemps et durant la semaine de Pâques.
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Panorama depuis le sommet du gratte-ciel, direction sud-est. On aperçoit le Flatiron Building en contrebas et au fond sur droite, le Financial District, au sud de Manhattan.
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Panorama depuis le sommet, direction est. On peut noter le contraste entre les immeubles moyens de Murray Hill et les gratte-ciels de Midtown.
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Notes et références
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Annexes
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
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- (en) Deborah Hopkinson, James E. Ransome, Sky Boys: How They Built the Empire State Building, Schwartz & Wade Books, 2006 (ISBN 0375836101)
- (en) Elizabeth Mann, Alan Witschonke, Lewis Hine, Empire State Building: When New York Reached for the Skies, éditeur : Mikaya Press, édition : Reprint, 2006 (ISBN 1931414084).
- (en) Carol Willis (dir.), Building the Empire State, W. W. Norton & Company, 2007
- Photographies
- Peter Skinner, Antonio Attini, New York vu du ciel, White Star, Paris, 2006, (ISBN 8861120083)
- Judith Dupre (préface), Jorg Brockmann (photographies), One Thousand New York Buildings, Black Dog & Leventhal Publishers, 2003 (ISBN 157912237X)
- Will Jones, New York, Maxi-Livres, Paris, 2004 (ISBN 2743451378)
Articles connexes
Liens externes
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Empire State Building
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Plus haute structure autoportante du monde |
1931 à 1967 |
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