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Catégorie : Technologies
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Tissu peut désigner :

 

Textile

 
 
 
 
 
Détail d'un objet tissé.

Un textile est un matériau susceptible d'être tissé ou tricoté. Initialement, il désigne donc un matériau qui peut se diviser en fibres ou en fils textiles, tels le coton, le chanvre, le lin, la laine (textiles organiques) ou la pierre d'amiante (textile minéral), puis avec la découverte de nouvelles techniques, les fibres synthétiques.

L'action de séparer les fibres d'un textile s'appelle le filage. Par extension, le mot textile peut également s'appliquer au résultat après transformation, un drap est un textile.

S'il est tissé, le textile forme un tissu. Dans le cas contraire, il forme une étoffe servant à rembourrer et orner. À la fin du XVIe siècle, l'étoffe prend le sens plus spécifique de textile servant à l'habillement ou à l'ameublement. Aujourd'hui, on trouve des tissus formés par pressage ou agglomération de textile, une extension technique moderne aboutissant à l'expression contradictoire tissu non tissé.

On distingue deux grandes classes de textiles auxquelles s'ajoutent plusieurs sous classes possibles :

Par exemple les filtres, le feutre, les mèches, le fil, les tricots, le papier... sont des textiles.

On parle de textiles intelligents ou actifs dès lors que le textile a la capacité de sentir une information dans son environnement et d'y répondre avec un comportement spécifique.

Histoire

 
Jeton de la corporation des commerces de draperie

Le filage industriel se développe avec deux inventions : d'une part, la machine à égrener le coton pour fournir la fibre ; d'autre part, celle du métier à tisser pour utiliser le fil. L'expansion des filatures crée un exode rural qui engendre une mécanisation agricole visant à maintenir les niveaux de production et oblige les artisans fileurs à se reconvertir. Le travail en filature ne demandant ni force, ni aptitude spéciale, la main d'œuvre bon marché que sont les femmes et les enfants est préférée, avant que l'évolution de la législation ne finisse par interdire le travail des enfants6.

Matières premières

Les matières textiles sont généralement classées en trois grandes catégories en fonction de leur origine. On distingue ainsi les matières naturelles (végétales ou animales), artificielles et les matières synthétiques.

Techniques

Fibres

 
Fibre de bambou vue au microscope
 
Tissage traditionnel maya.

Les fibres textiles sont classées en trois grandes catégories :

Filature

 
Filature industrielle.

La fabrication d'un fil nécessite le décorticage et le nettoyage de la matière première (égrenage), le desserrement et la parallélisation des fibres (cardage, peignage) puis enfin la filature.

La réalisation d'un fil est une succession d'étapes dépendant de la qualité du fil souhaité et du type de fibres à travailler, mais qui comporte toujours au moins trois phases :

Il existe deux grands processus de filature :

Pour ces deux processus, on part de bourres de fibres nettoyées, si nécessaire, qu'on transforme en ruban puis en mèche puis en fil.

Tissage

Le tissu est obtenu par le tissage qui est le résultat de l'entrecroisement, dans un même plan, de fils disposés dans le sens de la chaîne et de fils disposés, perpendiculairement aux fils de chaîne, dans le sens de la trame. Le liage obtenu entre ces fils de chaîne et trame se définit par une armure.

On distingue trois grandes classes fondamentales d'armures : toile, sergé et satin.

Il existe des armures dérivées des trois précédentes : le reps, le cannelé, le croisé, le satin à répétition, etc. Un tissu peut être composé de plusieurs armures différentes et dans ce cas on parle de tissu façonné (e.g. Le velours de Gênes).

Le métier Jacquard permet la sélection de fils de chaîne de façon indépendante tandis que les métiers à cadres font une sélection de cadres et donc de groupes de fils.

Selon l'utilisation qui est faite des fils, on parle de duites (fils de trame) et de fils (fils de chaîne). On peut aussi trouver des fils fantaisie quand une grande importance est donnée à l'esthétisme du fil au lieu de sa régularité. Il existe aussi les fils dit techniques utilisés dans des applications techniques.

Le tissage s'accompagne d'étapes précises dont les plus importantes sont :

Tricot

Plusieurs méthodes de tricotage ont été développées.

Le tricotage à mailles cueillies, appelé aussi tricotage trame est le plus connu. Il permet l'obtention de tricot jersey, interlock, côte 1x1, côte anglaise, etc. Ces mailles sont fréquemment utilisées dans les sous-vêtements, les tee-shirts, les pull-overs, les chaussettes, etc.

Le tricotage à mailles jetées ou chaîne permet la réalisation d'articles indémaillables. Les armures les plus fréquentes sont la charmeuse, l'atlas, le satin. Ces mailles sont utilisées dans la confection de maillots de bain, de lingerie, de voilages.

Non-tissé

Les non-tissées sont des textiles dont les fibres sont maintenues de façon aléatoires, ils sont souvent classés selon leur domaine d'application ou leurs caractéristiques techniques.

Voie de fabrication

Voie de consolidation

Applications

Les non-tissés les plus connus sont les feutres. Mais le grand public connaît également cette technologie sous la forme des lingettes ménagères ou cosmétiques.

Ennoblissement

Les techniques d'ennoblissement ont pour but de modifier les propriétés du textile « brut ».

Une fois les textiles préparés (flambage, désencollage, etc.), ils peuvent recevoir une opération de teinture ou d'impression.

Pour leur donner « de la main » (du toucher), des apprêts mécaniques (émerisage, grattage, etc.) ou des apprêts chimiques sont utilisés. Enfin, des fonctions (bactériostatisme, déperlance, hydrophilie, protection UV, etc.) peuvent être greffées sur ces textiles par apprêts chimiques.

Teinture

NomCaractéristiques
Ikat Procédé asiatique de teinture où les parties du fil à préserver de la teinture sont cachées par un fil noué sur le fil de la trame.
Mahaju Méthode de teinture par réserve, l'étoffe à teindre est nouée en différents endroits pour jouer sur la densité de couleur.
Batik Technique inventée à Java consistant à masquer avec de la cire les parties non teintes

Impression

 
Tissus imprimés.

L’impression est la décoration d’une étoffe par un motif répétitif. Historiquement, l’impression daterait du IIe millénaire av. J.-C. et serait originaire des Indes11.

NomCaractéristiques
Dévorage S’applique pour les supports de deux fibres distinctes. La pâte d’impression contient un agent chimique qui détruit l’une des fibres.
Flocage Le motif est encollé et saupoudré de fibres textiles courtes pour un aspect velours.
Impression à cadre rotatif Un rouleau creux, contenant la couleur et découpé aux endroits à imprimer, passe sur l’étoffe ; l’opération est répétée une fois par couleur.
Impression à la planche Procédé artisanal. Les motifs sont sculptés dans une planche qui est ensuite appliquée sur l’étoffe.
Impression par rouleau Version mécanique de l’impression à la planche.
Impression sérigraphique Le motif est gravé sur du vernis fixé sur un cadre puis appliqué sur l’étoffe.
Pochoir Procédé artisanal. Le motif est pré-découpé dans une plaque qui s’applique sur l’étoffe et les couleurs sont appliquées à la brosse.
Thermocollage Collage de motifs figuratifs ou de patterns (strass ou perles synthétiques) en planches.

Textiles à usage technique

Les TUT sont de plus en plus dénommés textiles techniques et fonctionnels. Ils contribuent à la diversification du secteur textile traditionnel, en réponse aux délocalisations notamment.

Ils regroupent des tissages de matériaux dont les performances et propriétés fonctionnelles qui diffèrent de celles des fibres textiles traditionnelles. On les retrouvera notamment surtout dans des applications techniques et parfois 'extrêmes' : ailes d'avions, voiles de bateaux, pansements, vestes de pompier, prothèses médicales, stabilisateur de route, para-grêle, dirigeables, etc.

La production de TUT croît régulièrement depuis les années 1990 (Marché estimé à 65 milliards d'euros en 1995, puis à 85 milliards d'euros en 2005, et qui pourrait atteindre 100 milliards d'euros vers 2010.

Le 1er producteur et le 1er consommateur de textile technique en Europe serait l'Allemagne où la recherche est pilotée par un réseau de compétences supra régional dit Conseil en Recherches Textiles, avec 16 unités de recherche (en 2007) et de nombreux partenaires institutionnels et industriels.

Un nouveau type de textile fait son apparition : les Smart Textiles incorporant de l'électronique pour plus d'interaction avec l'utilisateur ou l'environnement. Ces nouveaux produits promettent des applications dans les domaines du médical (vêtement avec capteur cardio-vasculaire, respiratoire, thermomètre, etc.), du loisir (veste avec lecteur MP3 intégré, mode : vêtement lumineux), de la sécurité (dossard clignotant et communicant, etc.). On évoque aussi des tissus susceptibles de produire de l'électricité, c'est-à-dire jouant le rôle de panneaux solaires, susceptible de recharger des batteries de téléphone, ordinateur, etc. voire d'alimenter des dirigeables.

Performance des textiles

Applications
Caractéristique mécanique

Métrologie des textiles

Typologie

NomCaractéristiquesUtilisation
Bachette Tissu de coton semblable à une bâche mais en plus léger Habillement, ameublement
Batiste Fine toile de lin Habillement, chemiserie (vieux)
Bogolan Tissu teint suivant une technique utilisée au Mali, Burkina Faso, Guinée Habillement
Buckram Textile, généralement à base de coton et plus rarement de lin, rigidifiée par un trempage de nitrocellulose Reliure
Calicot Toile de coton Drap de lit, etc.
Crêpe Tissu léger, à l'origine en soie ayant un aspect granuleux Habillement
Cretonne Toile de coton Habillement, Ameublement
Damas Tissu jacquard mélangeant fils mats et brillants Linge de table, ameublement
Dentelle Tissu ajouré Habillement
Denim Tissu de coton résistant Habillement, Jean
Faille Tissu de soie (ou acétate, polyester) à gros grains formant de petites côtes Habillement
Feutre À l'origine textile obtenu par l'agglomération de fibres animales par des opérations thermiques et mécaniques de foulage Chapeau, Habitat, Habillement
Flanelle Tissu à l'origine de laine à l'aspect duveteux et doux au toucher. Aspect obtenu par foulage. Aussi utilisé pour des tissus de coton ayant les mêmes qualités. Habillement
Gabardine Tissu serré présentant une côte en diagonale sur l'endroit Habillement
Gaze Toile légère et transparente Habillement, Médical
Indienne Étoffe de coton peinte Habillement
Jacquard Tissu réalisé avec un « métier Jacquard », à l'origine en soie  
Kelsch Tissu de lin à carreaux bleus et/ou rouges Linge de maison
Linon Toile de lin délicate, transparente et aérée Chemises, lingerie, mouchoirs
Lustrine Tissu de coton d'armure croisée, fortement apprêté et glacé sur une face Habillement (doublure)
Métis Tissu réalisé avec une chaîne en pur coton et une trame en pur lin, contenant au minimum 40 % de lin
Moiré Tissu à fines côtes transversales utilisant les reflets des fils de soie, viscose, etc. pour créer des motifs changeants
Moire Étoffe à reflets changeants obtenus en écrasant le grain du tissu avec une calandre (machine à lustrer ou glacer les tissus) spéciale
Mousseline Tissu fin et transparent de coton ou de laine. Origine ville de Mossoul  
Organdi Mousseline enduite d'un apprêt Habillement, broderie
Ottoman Tissu à grosses côtes transversales Ameublement, Habillement
Pongé Taffetas de soie léger et souple Habillement
Popeline Tissu de coton serré et pesant. À l'origine, tissu dont la chaine était en coton et la trame en laine retorse12 Habillement
Satin Tissu plat, uni, brillant et initialement en soie Habillement, Ameublement
Serge Tissu à armure sergé Habillement
Taffetas Toile de soie légère et brillante Habillement
Tulle Étoffe légère à maille hexagonale Habillement, Ameublement
Tussor Tissu de soie sauvage rustique
Tweed Tissu épais en laine Habillement
Velours Étoffe à l'aspect velu sur l'endroit, serré sur l'envers Habillement, Ameublement
Vichy Étoffe de coton à carreaux tissé et teint d'au moins deux couleurs Habillement

Usage courant

Le textile sert à la confection de vêtements spécifiques aussi divers que variés.

Civil

Religieux

Économie

Industrie textile

 
Bobines coniques de fil textile

L'industrie textile débute par une chaîne de transformation partant de matières premières fibreuses jusqu'à des produits semi-ouvrés ou entièrement manufacturés. Elle regroupe de nombreux métiers et commence par transformer des matières premières (fibres naturelles, artificielles ou synthétiques, pigments, additifs) en fils. Les métiers associés sont notamment la filature, le guipage, le moulinage ou encore la texturation. À partir de fils unidimensionnels, le tissage ou tricotage (ou des techniques de tissus non-tissés) produisent des surfaces textiles bidimensionnelles (voire tridimensionnelles13) qui peuvent être teintes et/ou imprimées et/ou brodées. Des propriétés particulières leur sont éventuellement apportées par des apprêts chimiques, mécaniques, des enduction, contre-collage, etc.). Les surfaces textiles sont alors transformées en habits, meubles, rideaux ou utilisées pour de nombreux autres buts (ex : géotextiles stabilisants des routes, des voies ferrées..), pour drainer des terrains (agrotextiles), pour faire voler des hélicoptères, suppléer une articulation déficiente ou encore protéger un pompier du feu (textiles techniques fonctionnelles).

En déclin en occident, cette industrie demeure cependant dynamique dans les secteurs du textile technique et du textile de luxe. La majorité des 1 280 entreprises textiles actives en France se situe dans les régions : Alsace, Champagne, Lorraine, Midi-Pyrénées, Nord, Normandie, Picardie, Rhône-Alpes, par exemple, des entreprises telles que Jules Tournier & Fils et la société Bel Maille, spécialistes des tissus techniques.

L'industrie textile est florissante en Asie (Inde, Bangladesh, Chine, etc.) où sont implantées des usines officielles ou des sous-traitants (y compris travaillant pour de grandes marques). Il est reproché à ces usines de rarement respecter le règlement européen REACH, et de mal protéger la santé ou l'intégrité physique de (leurs) personnel (et souvent, des enfants y travaillent). Les rares usines traitant leurs eaux ne filtrent pas les produits chimiques (Nonylphénol par exemple) qui polluent l'eau et les sols locaux et contribuent à la pollution globale, aussi subie par les pays acheteurs de ces vêtements. Certains polluants et des microplastiques, voire des nanoplastiques (dégradation des fibres synthétiques) quittent les vêtements au fur et à mesure des lavages, polluants des eaux mal filtrés par les usines d'épuration, ou les boues d'épuration. 80 % des légumes français contiendraient notamment du Nonylphénol.
Les grandes marques (françaises ou autres) arborent des écolabels ou des assertions environnementales ou socio-environnementales sur leur site, mais ne peuvent ou déclinent contrôler leur chaîne d'approvisionnement. L'étiquetages des vêtements et autres textiles produits hors Europe ne permet pas de savoir si le règlement REACH ou d'autres exigences environnementales sont respectés, ni la législation internationale du travail, y compris pour des vêtements haut-de-gamme si le textile a été importé sans traçabilité 14.

Les ouvriers des usines textiles asiatiques sont en outre mal payés ; selon la sociologue et autrice d'une enquête sur la « fast fashion » et ses impacts socio-environnementaux, résumée dans un ouvrage intitulé Une mode éthique est-elle possible ? (2018)15, majdouline Sbaï, à la fin des années 2010, 50 % des textiles sont en outre « vendus en soldes. Quand on regarde le découpage du prix d’un vêtement, il apparaît que les phases de production et de transport représentent le plus souvent moins de 10 % du prix final. Le salaire de l’ouvrier ne représente même pas 1 % de ce prix. 90 % de la valeur va à la conception, au marketing, à la distribution et à la marge (...) les soldes sont devenues le business model de la fast fashion (...) C’est une logique de vente événementielle quasi-permanente pour que les gens aient envie de revenir dans les magasins. Les marques font du réassort permanent pour que les gens aient soif de nouveauté. Le prix initial auquel était vendu un produit ne veut plus rien dire. Des marques produisent même spécialement pour les soldes. Certaines marques produisent en effet à ces occasions des vêtements avec le même design mais avec un tissu de moins bonne qualité pour le vendre moins cher », avec comme point d'orgue le Black Friday.
En réaction à cette tendance des mouvements comme le collectif De l'éthique sur l'étiquette (créé par quarante-sept syndicats et organisations de consommateurs et de solidarité internationale)16 plaident pour un commerce équitable, le retour de la qualité et de la transparence sur les prix et les filières et pour une éthique sociale et environnementale17, y compris dans le secteur de l'habillement18.

De nombreuses marques déploient progressivement des technologies de traçage pour améliorer la transparence d'approvisionnement et la traçabilité des textiles19. Comme le groupe H&M qui solidifie sa collaboration avec TextileGenesis™, une technologie pour tracer toutes les matières cellulosiques et synthétiques, ainsi que le polyester recyclé.20

Arts textiles

Pratique : usages et entretien

Institutions

Écoles d'ingénieur textile en Europe

Notes et références

  1. (en-US) « H&M Group expands partnership with TextileGenesis » [archive], sur H&M Group, (consulté le )

Annexes

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Machine à filer

 
 
 
 
 
Une machine à filer le coton du XIXe siècle construite par Whitin Machine Works, société américaine établie au Massachusetts.

La machine à filer est une machine qui transforme un matériau en un fil textile. Elle est apparue pour la première fois au XVIIIe siècle en Grande-Bretagne lors de la révolution industrielle. Elle a été améliorée par la suite et est devenue la Water frame (brevetée en 1764), laquelle permit d'augmenter la quantité de textiles produites dans les usines.

Histoire

La notion de machine à filer semble ancienne. Ainsi des roues d'une machine à filer ont été découvertes dans une tombe ancienne datant de la fin de la dynastie des Han de l'Est (25 – 220 avant J-C) dans la province du Guangxi1.

Richard Arkwright engagea John Kay pour fabriquer une nouvelle machine à filer qu'il avait en partie développée, probablement en s'appropriant les principes d'un autre inventeur, Thomas Highs2. Avec l'aide d'artisans locaux, ils parvinrent à créer une machine à filer, laquelle fabriquait un fil plus solide que la spinning jenny fabriquée par James Hargreaves. La machine utilisait des draw rollers (littéralement, des « rouleaux à tirer ») inventés par Lewis Paul pour étirer ou raccourcir le fil textile.

Un épais brin de coton était passé à travers trois ensembles de rouleaux, chacun tournant plus rapidement que son prédécesseur. L'épaisseur du brin était réduite et sa longueur augmentée avant qu'il ne soit tordu par un mécanisme, le rendant plus solide.

Trop grosse pour être entraînée à la main, la machine à filer avait besoin d'une autre source d'énergie. Arkwright tenta d'utiliser la force des chevaux, mais préféra celle des moulins à eau, ce qui a donné le nom à l'invention qui a suivi, le water frame (littéralement, le « cadre à eau »).

Notes et références

  1. (en) « Thomas Highs and his spinning machines » [archive], Cotton Times,

Annexes

Bibliographie

Liens externes

Machine à coudre

 
 
 
 
Machine à coudre
Image illustrative de l’article Machine à coudre
Machine à coudre domestique moderne
(années 1990).

Inventé par Barthélemy Thimonnier en 1830
Domaine d'application assemblage des tissus

Une machine à coudre est un outil permettant de réaliser un tissage linéaire prenant appui sur une pile de tissus, de cuir ou de tout autre matériaux plan et souple. Les machines à coudre sont utilisées pour assembler des tissus, empêcher qu'un tissu ne s'effiloche (surfiler), assembler et empêcher que plusieurs tissus ne s'effilochent (surjeter), assembler une pile de tissus à plat (recouvrir), combiner des points selon un motif donné (broder).

Les machines à coudre sont utilisées dans quasiment tous les domaines domestiques, artisanaux et industriels où l'on manipule des textiles ou des cuirs : couture domestique, patchwork, maroquinerie, fabrication et réparation de chaussures, mobilier, habillement, sellerie, voile, parachutes…

Bien que n'étant pas indispensable au foyer, elles restent l'un des outils mécaniques domestiques les plus populaires. Et d'une manière générale, c'est surement un des outils mécaniques le plus populaire, Ghandi dira d'elles qu'elles sont « one of the few useful things ever invented ».

Les machines à coudre familiales et industrielles sont aujourd'hui très différentes : alors que la machine familiale doit être transportable (moins de 10 kg), polyvalente (utilisable pour tous types de couture et sur tous types de tissus), souple d'utilisation (assistée électroniquement et réalisant moins de 1200 points à la minute), la machine industrielle est fixe, spécialisé pour un type de matériaux et quelquefois pour une et une seule couture d'un vêtement (systèmes d'entrainement spécifique au matériaux1, un et un seul point de couture par machine 2), ultra-rapide (4000 à 6000 points à la minute), et très souvent équipée d'un guide bordeur permettant une grande précision malgré la vitesse de la machine (guide ourleur A11, guide pose biais, guide double plis A35…).

Aujourd'hui, on fabrique environ 25 millions de machine à coudre par an, dont 70 pour cent sont fabriquées en Chine3. Les 30 pour cent restants correspondent aux machines très haut de gamme fabriquées en Allemagne (Pffaf), au Japon (Juki, Janome), en Suisse (Bernina), aux États-Unis, ou au milieu de gamme en Thaïlande (Bernina, Bernette) et bien sûr Taiwan (Pfaff, Singer…).

Si le marché de la machine à coudre a été très largement dominé par Singer jusque dans les années 1950 qui possédait environ 70 pour cent du marché, aujourd'hui c'est la marque Juki qui s'est imposée dans des proportions similaires (70 pour cent).

Les premières machines à coudre, apparues au XIXe siècle, étaient mécaniques et mues manuellement ; elles empruntèrent dans un premier temps le crochet des métiers à tricots pour le point de chainette puis la navette des métiers à tisser pour le point noué. Cette navette sera remplacée au début XXe siècle par la canette (crochet) oscillante ou rotative ; de nos jours, elles sont généralement électriques et font de plus en plus appel à l'électronique même si les couturiers professionnels préfèrent encore les machines purement mécaniques, ainsi que la programmation mécanique des points zig zag à l'aide de cames. Depuis les années 1950, la barre d'aiguille des machines à coudre domestiques, ainsi que l'entrainement, sont pilotées électroniquement ou mécaniquement (Necchi Supernova), ce qui confèrent à ces machines un statut de brodeuse 5-9mm, allant jusqu'à la broder de suites de lettres pour les machines les plus modernes.

 
Couture avec une machine à coudre Singer de 1894.

Histoire

 
Femme chinoise cousant à la machine sur le trottoir (2008).
 
Hommes et femmes travaillant dans une manufacture de vêtements à Montréal en 1941.
 
Fonctionnement du mécanisme effectuant les points de couture.

L'Américain Elias Howe, l’Allemand Balthasar Krems [archive], l’Anglais Thomas Saint [archive] et l’Autrichien Josef Madersperger (en) sont les pionniers de la machine à coudre.

La première machine à coudre véritablement pratique est attribuée à un tailleur français originaire de la région lyonnaise, installé rue des Forges à Saint-Étienne, Barthélemy Thimonnier. Il dépose en 1830 le premier brevet d'une « mécanique à coudre » (ou « métier à coudre ») construite en bois, à un fil continu, en point de chaînette, cousant 200 points à la minute. Il en fabrique 80 exemplaires pour honorer une commande d'uniformes de l'armée. Beaucoup d'inventeurs de cette époque misent sur la reproduction du mouvement de la main, ce qui limite la couture à une simple aiguille (Madesperger notamment dont la machine s'appelait « la main qui coud »).

En 1834, l'Américain Walter Hunt est le premier à utiliser une canette, et donc à utiliser deux fils. Cette idée est reprise et améliorée par Elias Howe qui dépose un brevet en 1846 mais n'obtient aucun succès et part en Angleterre pour tenter de l'exploiter. Isaac Merrit Singer perfectionne en 1851 une machine fabriquée par Lerow & Blodgett. Singer la redessine en ajoutant un pied-de-biche. Le , il dépose un premier brevet et crée la même année la I.M. Singer & Co qui vend des machines à coudre à usage domestique et s'empare du marché américain en deux ans4. Elias Howe le poursuit en justice et gagne son procès en 1854 mais ne peut en profiter car Isaac Merrit Singer a apporté suffisamment d'améliorations protégées pour que sa production à grande échelle se poursuive5.

La fabrication des machines à coudre françaises allait être brillante sous le Second Empire : Peugeot, Hurtu, Journaux Leblond, Brion, Reimann. La machine à coudre à canette, fonctionnant au pied avec une pédale, fut brevetée le par Pierre Carmien. Brevet et nom furent vendus à la famille Peugeot qui la fabriqua à Audincourt.

À l'Exposition universelle de Paris de 1878, la Légion d'honneur fut décernée au constructeur de la machine à coudre.

En 1871, l'Allemand Kayser imagine un dispositif qui permet de déplacer l'aiguille transversalement afin d'obtenir une couture en zigzag. En Alsace, Caroline Garcin imagine un moteur à ressort, car à cette époque l'électricité ne pouvait encore être produite que par des piles encombrantes et onéreuses.

En 1873, Ward invente l'ancêtre de la machine à bras libre utilisée par la marque suisse Elna pour coudre manches et jambes de pantalon.

En 1937, Pfaff ajoute à cette machine un moteur.

La machine à coudre a révolutionné la couture en la rendant plus rapide et moins chère.

Fonctionnement

 
Aiguille d'une machine à coudre filmée au ralenti.

Les machines à coudre ont une structure de fonctionnement commune, qu'elles soient manuelles, mécaniques, électroniques, familiales ou industrielles. Le premier fil est issu de la bobine et est inséré par le haut de la machine, mis sous tension avant d'être enfilé dans une aiguille conçue pour cela. Le second fil est enroulé sur une cannette placée dans le boîtier à cannette, assurant ainsi une tension optimale et une circulation fluide du fil pour une efficacité maximale de la machine.[2] [archive]

L'activation de la pédale ou de la manivelle provoque un mouvement plus ou moins rapide de l'aiguille pour coudre le tissu. Le fil de la bobine s'enroule autour du fil de la cannette pour créer un point solide sur l'ouvrage. Le système d'entraînement des griffes assure la synchronisation de la rotation du pouce et du mouvement de la griffe d'entraînement, qui transporte le tissu sous l'aiguille.[3] [archive]

Le crochet, élément essentiel de la machine à coudre, assure la synchronisation entre l'aiguille et le fil supérieur pour créer des points solides et réguliers. Les machines à coudre modernes intègrent souvent des technologies avancées, telles que des capteurs de tension du fil, des écrans tactiles et des fonctionnalités de couture automatisées, pour un ajustement précis de la tension du fil et une variété de points de couture pour répondre à toutes les exigences.[4] [archive]

Dysfonctionnement

Si les machines à coudre modernes offrent de nombreuses fonctionnalités avancées telles que la couture automatisée et les options de programmation personnalisées, il se trouve que c'est également la cause de nombreux dysfonctionnements. Les professionnels de la réparation de machines à coudre soulignent ainsi que les machines électroniques modernes sont plus difficiles et coûteuses à réparer que les anciennes machines mécaniques. Les composants électroniques utilisés dans ces machines étant par définition électroniques et n'étant parfois plus disponibles sur le marché, rend les réparations plus compliquées et coûteuses. Dans certains cas, la réparation est d'ailleurs impossible, faute de composants électroniques. Ce qui n'est pas le cas des anciennes machines à coudre mécaniques qui, bien entretenues, peuvent durer pendant des générations. La raison est qu'elles sont plus faciles à réparer que les machines électroniques en raison de leur conception simple et de l'utilisation de pièces mécaniques standardisées.[5] [archive]

Galerie

Voir aussi

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Articles connexes

Notes et références

  1. Machine à coudre de Thimonnier [archive] sur universalis.fr.

6. [https://lacliniquedelamachineacoudre.reparateur.bzh/services/entretien-et-r%C3%A9parations [archive] La Clinique de la Machine à coudre]

métier à tisser

 
 
 
 

Étymologie

De métier et tisser.

Locution nominale

SingulierPluriel
métier à tisser
\me.tje a.ti.se\
métiers à tisser
\me.tje.z‿a.ti.se\
Métier à tisser mécanique au Tyrol

métier à tisser masculin

  1. (Tissage) Machine utilisée dans l’industrie textile pour tisser les tissus.

Traductions

Méronymes

Prononciation

Anagrammes

Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi