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Catégorie : Technologies
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Lave-linge

 
 
 
 
Lave-linge de 2010 à axe horizontal avec ouverture de chargement à l'avant par un hublot.

Un lave-linge ou machine à laver le linge, aussi appelé laveuse au Canada francophone et lessiveuse en Belgique, est un appareil électroménager conçu pour nettoyer les vêtements et le linge de maison.

En général, cette appellation désigne les machines dans lesquelles l'eau constitue le solvant principal de lavage.

Ces machines se sont généralisées en Occident durant la seconde moitié du XXe siècle et ont contribué à supprimer l'usage des lavoirs où les blanchisseuses lavaient le linge dans l'eau froide et dans des positions qui devenaient vite pénibles.

Avec la lessiveuse brevetée en 1856[réf. nécessaire], la machine à laver a contribué à l'amélioration de la condition féminine.

Les machines effectuant un nettoyage à sec, c'est-à-dire ayant recours à des fluides de nettoyage alternatifs, ne sont pas qualifiées de machines à laver et sont l'apanage d'une industrie spécialisée.

Histoire

 
Lavoir à La Courneuve, sur le Croult en France, au début du XXe siècle. On distingue les lavandières agenouillées auprès de leur linge.

La machine à laver a été inventée en 1765 par Jacob Christian Schäffer[réf. nécessaire].

La laveuse à rouleaux est inventée en 1843 par John E. Turnbull à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick1. En 1866 apparaissent, en Angleterre, les premières machines à laver mécaniques fonctionnant à manivelles. L'Américain Alva John Fisher dépose un brevet concernant une machine à laver à moteur électrique en 19102. En France, on présente à la Foire de Paris de 1930 la première machine à laver à moteur électrique dont l'utilisation se développe dans les années 19603.

En 1937 est inventée la première machine semi-automatique par Rudique. Les années 1960 voient apparaître les premières machines (Laden), où l'essorage est obtenu par la force centrifuge au sein du tambour4.

 

Évolution constante depuis 1923

Information Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.

Innovations

Marché

En 2014, le principal marché est, de très loin, la Chine, avec 57 millions de lave-linge achetés, devant les États-Unis avec 8,59 millions et le Brésil avec 5,5 millions6.

Voici les principaux pays en construisant dans les années 2000 :

PaysNombre7Année
Chine 30 355 000 2005
Italie 9 680 000 2004
États-Unis 9 531 000 2003
Corée du Sud 4 977 000 2003
Allemagne 4 856 000 2003
France 3 618 000 2004
Japon 2 622 000 2005
Turquie 2 471 000 2003
Brésil 2 266 000 2003
Mexique 1 547 000 2003
Pologne 1 481 000 2005
Ukraine 322 000 2005
Suède 124 000 2003
Kazakhstan 72 800 2005
Sri Lanka 70 500 2014
Biélorussie 36 700 2005
Moldavie 36 200 2005
Roumanie 25 000 2005
Ouzbékistan 700 2005

En France, 57 % des ménages étaient équipés d'un lave-linge en 1970 contre 96,7 % en 2012. Le nombre de lave-linges vendus par an est en augmentation irrégulière au début du XXIe siècle passant de 2 225 000 exemplaires en 2001 à 2 585 000 en 20128 puis à 2 720 000 en 2014.

Aux États-Unis, le cabinet IBISworld estime en 2018 que l'acier constitue 52,8 % du coût de fabrication d'une machine à laver, contre 10,1 % pour la main d’œuvre. Voici en 2017 les trois principaux acteurs du marché dans ce pays9 :

EntreprisesPart de marché en 2008 aux États-Unis
(%)
Part de marché en 2017
(%)
LG Electronics 12,6 16,2
Samsung 1,8 19,8
Whirlpool 22,6 17,4

Fonctionnement général

Toutes les machines ont le même principe de fonctionnement : un cycle de lavage (éventuellement précédé par un cycle de prélavage) avec de la lessive, à chaud (entre 30 °C et 95 °C) ou à froid. Dans la plupart des modèles, la lessive, comme tous les autres produits utilisés, est placée dans un bac à produits. Ces derniers sont entraînés par de l'eau dans le tambour où se trouvent les vêtements, au moment adéquat, de manière automatique. Suit ensuite un cycle de rinçages à l'eau froide, pour éliminer la lessive et les salissures se trouvant dans l'eau. Enfin, l'essorage permet d'évacuer l'eau des vêtements par une rotation rapide du tambour.

Éléments constitutifs

La réalisation d'un cycle de lavage est possible grâce à la participation de différents éléments, coordonnés par un programmateur électrique :

Le programmateur, qui coordonne l'ensemble, existe sous deux formes :

Programmes et réglages

La machine dispose généralement des réglages suivants :

Le réglage du programmateur est prioritaire sur les réglages d'essorage et de température : en effet, si par exemple la vitesse d'essorage est réglée à 1 000 tr/min et que le programmateur est en mode « délicat », le tambour n'atteindra jamais les 1 000 tr/min, pour préserver le linge. Autre exemple : si la température est réglée à 60 °C et que le programmateur est sur le programme « laine », la température de lavage ne dépassera jamais les 30 °C ou 40 °C selon les lave-linges.

Réglages annexes :

Typologie

 
Machine à axe horizontal à hublot.
 
Machine à axe horizontal à ouverture par le haut.

Il existe différents types de machines à laver qui varient selon les aires géographiques. En effet, le rapport au nettoyage du linge est éminemment culturel. En France, on rencontre deux principaux types de machines contemporaines :

Axe horizontal

Dans ce cas le cylindre est également appelé tambour. L'agitation est fournie par la rotation du cylindre et par la gravité. Les vêtements sont soulevés à l'intérieur du tambour par des aubes à redans et retombent ensuite. Ce mouvement remue le tissu et fait pénétrer l'eau et la lessive au travers de tous les vêtements ; c'est le type de lavage le plus proche du battage traditionnel.

Deux cas de figure se présentent pour l'axe horizontal :

À l'heure actuelle et sur les machines les plus récentes, le lavage frontal consomme beaucoup moins d'électricité et d'eau que le modèle à ouverture aérienne11. Dans tous les cas, pour minimiser la consommation du lavage du linge, il est important de charger la machine au maximum.

Axe vertical

Ce type de machine où le chargement s'effectue par le haut se rencontre traditionnellement dans les pays anglo-saxons : États-Unis, Canada ou encore Australie. On le rencontre également en Asie.
On le rencontrait en France dans les années 1950, associé à un chauffage au gaz de ville et un essorage électrique à deux rouleaux, avant la généralisation des machines à tambour à axe horizontal.

Le linge y est placé dans un cylindre à axe vertical équipé au fond d'un agitateur central en forme d'hélice. Les machines avec ouverture par-dessus en Asie utilisent des pulsateurs au lieu d'agitateurs. Ces pulsateurs ressemblent aux agitateurs, mais s'en distinguent en ce sens qu'ils ne vont pas jusqu'au milieu du bac de lavage. Le linge y est chargé par le dessus de la machine, qui est recouverte d'une porte articulée. La consommation en eau de ces machines d'un plus grand format est importante (environ deux-cents litres pour un cycle) et sont rarissimes en France.

De nouveau, ces multiples modèles de machines à laver traduisent des relations au linge et à son nettoyage très différentes sur le plan culturel.

Sources d'énergie

Toutes les machines à laver fonctionnent grâce à trois types d'énergie différents. Elles utilisent l'énergie électrique, qui est ensuite transformée en énergie mécanique et souvent en énergie thermique (chaleur).

La lessive (et d'autres produits chimiques de blanchiment) permet une action chimique sur le linge mais on ne peut pas parler réellement d'énergie consommée. Les machines à tambour utilisent des lessives spéciales qui sont faites pour dégager différents éléments chimiques selon la température. C'est pourquoi différents types de taches et de salissures sont nettoyés pendant que l'eau est chauffée. Les machines à tambour ont également besoin de lessives à faible foisonnement parce que la rotation du tambour charge les vêtements d'air, ce qui les empêche d'être aussi bien nettoyés.

Il faut rajouter un facteur de temps pendant lequel le linge est brassé, on appelle ces quatre éléments le « cercle de Sinner ».

Économiser l'énergie

Dans une machine à laver classique, l’eau est chauffée à l’électricité, ce qui représente environ 80 % de la consommation d’énergie de chaque lavage.

Par contre, dans les machines « hot-fill », l’eau chaude provient directement du chauffe-eau (qui fonctionne en général au gaz ou à l'électricité, ou avec capteur solaire). Il est également possible, dans certaines conditions, de faire transformer votre ancienne machine en y plaçant un robinet mélangeur thermostatique pour obtenir les mêmes avantages énergétiques que cette nouvelle génération de machines.

Les machines « hot-fill » munies du label A (ou Energy Star) présentent une consommation d’énergie de moitié inférieure à celle des machines à laver classiques (à remplissage à eau froide) du même label. Cette économie d'énergie au niveau de la machine étant reportée en consommation supplémentaire du système de chauffe-eau, il n'y a donc économie d'énergie que si le chauffe-eau n'est pas un ballon électrique, fuel ou gaz, la meilleure solution étant d'utiliser un chauffe-eau alimenté par une source renouvelable non productrice de CO2 (solaire, éolienne, etc.).

D'autre part :

Machines lavantes-séchantes

Une machine lavante-séchante a l'avantage de combiner à la fois les fonctionnalités de lavage et de séchage pour réduire le temps de chargement et déchargement des vêtements d'une machine à une autre.

L'inconvénient de tels appareils est que seule la moitié du linge peut être séchée après un processus de lavage et que la condensation est obtenue avec une consommation d'eau froide pendant le cycle de séchage[réf. nécessaire]. De nos jours[Quand ?], ces combinés sont capables de réaliser les deux opérations sans interruption à charge complète[réf. nécessaire].

Obsolescence programmée

Selon un rapport [1] [archive] de l'association Halte à l'obsolescence programmée et de Murfy, une entreprise spécialisée dans la réparation des appareils électroménagers, la durée de vie des lave-linges a diminué de 30 % en huit ans. En 2010, les lave-linges, toutes marques confondues, fonctionnaient en moyenne dix ans. En 2018, leur durée de vie moyenne n’était plus de que sept ans. En outre, le rapport établit que les pièces de rechange qui permettraient de réparer ces appareils sont rendues inaccessibles et très chères par les fabricants. En particulier, les pièces connues pour être les plus sensibles à l’usure et nécessitant d’être fréquemment changées, comme la carte électronique des appareils13.

Annexes

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Bibliographie

Articles connexes

Références

Lave-vaisselle

 
 
 
 
Un lave-vaisselle. On remarque les différents compartiments de rangement : les assiettes se rangent généralement en bas, les couverts dans un bac dédié, les verres et bols se rangeant le plus souvent en hauteur.

Un lave-vaisselle ou machine à laver la vaisselle est un appareil électroménager conçu pour nettoyer la vaisselle.

Historique

La première mention d'une machine lavant la vaisselle remonte à 18501. Les lave-vaisselle modernes descendent d'un modèle semi-automatique imaginé par Josephine Cochrane en 18862.

Les premiers éléments électriques sont ajoutés en 1920. Cet appareil domestique est devenu un équipement courant en Occident dans les années 1980.

Fonctionnement

Lavage

Le lave-vaisselle lave tout ce qu'il contient à l'aide de jets d'eau sous pression, et à condition que ces jets ne soient pas bloqués et les buses bien débouchées. Un, deux ou trois bras rotatifs munis de gicleurs aspergent de l'eau tiède à très chaude, sur la vaisselle, selon un cycle dont la durée est calculée pour assurer une désincrustation des restes alimentaires quelle qu'en soit la nature (graisses brûlées, sucres caramélisés, résidus divers). Pour être efficace, le jet d'eau rotatif doit être puissant et durer assez longtemps. De ce fait, il existe une partie de la vaisselle, réputée fragile, (tel que verre en cristala,3, bordures dorées, etc.) qu'il n'est pas recommandé, ou autorisé, de laver en machine.

La température de l'eau à l'intérieur peut atteindre les 75 °C. Le niveau de bruit atteint pendant un lavage se situe entre 45 et 65 décibels. Un appareil qui émet entre 40 et 50 dB est considéré comme très silencieux.

Produit de lavage

Le liquide utilisé pour laver la vaisselle à la main ne doit pas être utilisé en machine, car il produirait une mousse considérable. Le lave-vaisselle requiert un produit spécifique à base de tensio-actifs non moussants. Durant des décennies, ce produit était distribué en barils, sous forme de poudre, comme la lessive pour le linge. Pour des raisons de mode, de marketing et de commodité, la plupart des marques de produits de lavage préfèrent aujourd'hui vendre ces produits pour lave-vaisselle sous forme de doses se présentant habituellement sous l'aspect de gros sucres, alors que certains constructeurs de lave-vaisselle déconseillent ces produits prédosés et préconisent les produits séparés.

On trouve donc le produit de lavage sous différentes formes :

Avantages et inconvénients des tablettes

La quantité d'eau utilisée a beaucoup diminué dans les machines récentes, faisant que la concentration des produits prédosés est trop élevée dans le liquide de lavage : il est donc courant de couper en deux les tablettes de produits prédosés (surtout pour le programme « ¹⁄₂ charge » ou les lave-vaisselle pour 6 couverts)5.

Les doses individuelles sont pratiques, mais sans permettre de dosage du produit, ce qui est source de gaspillage et de pollution.

Des produits tout-en-un incluant les fonctions détergent, liquide rinçage et sel existent. Côté détergent pas de changement, côté liquide rinçage, il est conseillé de ne pas utiliser l'appareil en lavage intensif, la fonction liquide de rinçage étant libérée en fonction de la haute température liée à ce moment du cycle (rinçage à 70 °C environ), l'efficacité du produit peut donc en être réduite. La fonction sel intégrée est quant à elle fonctionnelle dans une eau dure jusqu'à 35 °th, mais au-delà un complément de sel est nécessaire dans le réservoir. Certaines pastilles possèdent également des fonctions de protection de la verrerie ou d'entretien des divers organes de l'appareil.

Traitement adoucissant de l'eau

Les lave-vaisselle modernes disposent tous d'un adoucisseur d'eau intégré qui requiert une charge initiale d'environ 2 kilogrammes de sel (chlorure de sodium pur). Des boules de résine synthétique favorisent l'échange ionique entre le sel soluble et les sels calcifiants (chlorures de calcium, de magnésium, nitrates). Cet adoucisseur est indispensable lorsque l'eau est calcaire sinon les verres et les couverts, une fois séchés, seraient blanchâtres.

Rinçage

Une fois le cycle de lavage achevé, le cycle de rinçage introduit un produit favorisant le séchage, au dernier rinçage. C'est généralement un colloïde hydrosoluble qui rend l'eau plus ruisselante. Il est doté d'un pH bas.

Il est possible d'utiliser du vinaigre blanc comme produit de rinçage6 essentiellement si l'eau est calcaire.

Constitution

Le lave-vaisselle est constitué des pièces détachées fonctionnelles suivantes :

D'autres organes optionnels sont présents comme le détecteur de salissure, le ventilateur de séchage, le débitmètreetc. et de plus en plus des fonctions de domotique.

Entretien

Le lave-vaisselle demande plus d'attention qu'un lave-linge. Après quelques cycles de lavage, le filtre doit être nettoyé, du sel doit être régulièrement ajouté dans l'adoucisseur (pour régénérer les résines échangeuses d'ions), et du liquide de rinçage (pour faciliter l'écoulement de l'eau sur les couverts, assiettes…) dans le réservoir approprié.
Des produits liquides, à utiliser sans vaisselle avec un programme de lavage long et une température élevée, dissolvent les restes de graisses et détartrent les circuits d'eau (les orifices des bras de lavage sont parfois bouchés par du papier ou des restes d'aliments)7.

Des expériences récentes qui ont permis de faire les sels régénérants écologiques (100 % chlorure de sodium) ont prouvé que le simple gros sel de cuisine est aussi efficace que le sel régénérant, sans dégradader l'appareil (la taille des cristaux de sel est cependant un facteur important)[réf. nécessaire]. De même, le liquide de rinçage peut être remplacé par du vinaigre blanc, moins couteux8.

Environnement

La construction, le transport, la vente, l'utilisation et le recyclage ou destruction de l'appareil en fin de vie consomment de l'énergie et des matières premières.

Lors d'un cycle de lavage, l'appareil consomme entre 10 et 20 litres d'eau pour les modèles récents9, et environ 1 kWh d'électricité. Si l'on prend en compte uniquement la consommation lors d'un cycle de lavage, un lave-vaisselle plein utilise globalement moins d'eau que plusieurs lavages à la main de la même quantité de vaisselle10 et par conséquent nettement moins d'énergie (le chauffage de l'eau est très énergivore), mais il faut disposer de davantage de vaisselle s'il y a peu de personnes au foyer. Le détergent utilisé peut être polluant selon le type utilisé.
Un écolabel européen a été mis en place par l'Union européenne pour informer les consommateurs à ce sujet11.

Les produits chimiques utilisés pour le lavage laissent sur le verre des résidus en faible quantité, mais suffisants pour donner un goût à l'eau et à d'autres boissons bues dans des verres lavés au lave-vaisselle.

Risques pour la santé

Dans un contexte mondial d'augmentation du risque pandémique et du nombre d'humains immunodéprimée12,13 et alors que la demande mondiale en lave-vaisselle et machines à laver ne cessent de croître14, des préoccupations sérieuses en matière de santé environnementale ont été soulevées à la suite de l'apparition de souches résistantes de bactéries, mais aussi de micro-champignons colonisant les lave-vaisselle (ainsi que dans les bondes d'évier15, de douche et lavabo de salle de bain16 et les machines à laver17,18).

Dans l'atmosphère confinée du lave-vaisselle, les restes d'aliments souillant la vaisselle déposée en attente d'un lavage constitue à la fois un substrat et une nourriture abondante (sucres rapides notamment) immédiatement exploitée par de très nombreux microbes.

Parmi ceux-ci se trouvent des champignons tolérants au stress, qui souvent sont aussi des agents pathogènes humains opportunistes co-évoluant avec nous dans notre habitat19.

Depuis le début des années 2000, il a été clairement montré que dans notre environnement domestique, qu'il soit urbain ou rural, plus que la salle de bain ou les toilettes, c'est la cuisine (où l'on trouve l'évier, et souvent une poubelle à proximité) qui est colonisées par la plus grande diversité de micro-organismes extrémotolérants20,21,22.
De plus, l'intérieur de chaque lave-vaisselle en fonctionnement s'apparente pour ces microbes à un milieu extrême : bactéries, archées et microchampignons y sont soumis à des alternance de périodes humides, ennoyées et sèches ; à températures variant rapidement (de 20 °C à 74 °C), parfois élevées (plus de 70 °C) ; à de puissants détergents oxydants qui peuvent rapidement faire passer le pH de 6,5 à 12 ; à des taux variables et élevées de NaCl, à l'eau chlorée du réseau ; à la force de cisaillement des jets lancés par les asperseurs d'eau durant les cycles de lavage14. La plupart des prélèvements faits dans les lave-vaisselle révèlent des Pseudomonas sp, Escherichia sp et Acinetobacter sp, trois groupes de bactéries connus pour inclure des souches et espèces pathogènes opportunistes, notamment sources de maladies nosocomiales. Malgré les puissants détergents utilisés et l'eau chaude, ces bactéries et d'autres (éventuellement naturellement extrêmophiles) peuvent discrètement produire des biofilms dans les parties fixes et mobiles du lave-vaisselle. Ces derniers ne sont pas nécessairement pathogènes mais peuvent l'être, et on y trouve aussi des souches microbiennes de l'environnement humain, pouvant notamment provenir de la bouche et des poumons, devenant peu à peu, via la sélection naturelle, résistantes à ce milieu. C'est le cas par exemple des souches : Saprochaaete clavata EX 5631, Candida albicans EX 9382, Candida parapsilosis EX 9370, Aureobasidium pullulans EX 3105, Aspergillus fumigatus EX 8280, Fusarium dimerum EX 9214, Exophiala dermatitidis EX 5586 et Rhodotorula mucilaginosa EX 9762. Des études récentes ont montré que « L'âge, la fréquence d'utilisation et la dureté de l'eau du robinet entrant dans les lave-vaisselle ont eu un impact significatif sur la composition des communautés bactériennes et fongiques. Les représentants de Candida spp. ont été trouvés à la prévalence la plus élevée (100 %) dans tous les lave-vaisselle et sont supposés être l'un des premiers colonisateurs des lave-vaisselle récemment achetés ». Comme dans les milieux extrêmes naturels, mais avec une source de nourriture autrement plus riche, des microchampignons peuvent s'associer à des bactéries pour fortement accroitre les processus d'adhésion, de contact et les interactions précoces nécessaires à la formation d'un biofilm. Les scientifiques constatent dans la quasi-totalité des lave-vaisselle qu'ils observent la présence constante de groupes de micro-organismes qu'ils ont qualifié de poly-extrémo-tolérants-persistants, sur le métal, le plastique et les joints en polymères de type caoutchouc synthétique14.
Dans un monde aux ressources naturelles limitées, les nécessaires économie d'eau et d'énergie ont conduit à utiliser moins d'eau et des températures de lavage plus basses. Et les détergents tendent à être moins polluants (et donc en partie biodégradables), remplaçant des agents de lavage qui étaient très fortement biocides14. Paradoxalement, ce sont les conditions de nettoyage poussé (mais épisodique) qui induisent une forte pression de sélection sur une diversité microbienne réduite, pression qui pousse les espèces les plus adaptées à de mieux en mieux résister au stress induit par les cycles de lavage14.

Selon les chercheurs danois Prem Krishnan Raghupathi et al. (2018), le lave-vaisselle peut être une « source de pollution microbienne domestique, et de contamination croisée conduisant à des impacts médicaux élargis »14 ; ils soutiennent l'hypothèse déjà posée par au moins trois autres études, que l'augmentation régulière constatée ces dernières décennies[Quand ?] de l'incidence des infections fongiques d'origine domestique pourrait être expliquée par l'utilisation croissante du nombre de lave-vaisselle, appareils jouant le rôle de réservoir de pathogènes multirésistants25,26.

Notes et références

Notes

  1. Le cristal au plomb est interdit du fait des rejets de particules de plomb qui peuvent se décrocher et aller dans les égouts. Toute vaisselle recouverte de pigments peut en perdre à chaque lavage.

Références

  1. (en) K. C. Dannemiller, J. F. Gent, B. P. Leaderer et J. Peccia, « Influence of housing characteristics on bacterial and fungal communities in homes of asthmatic children », Indoor Air, vol. 26, no 2,‎ , p. 179–192 (PMID 25833176, PMCID PMC4591094, DOI 10.1111/ina.12205, lire en ligne [archive], consulté le )

Annexes

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Sèche-linge

 

Un sèche-linge est un appareil électroménager destiné à retirer l'humidité du linge essoré après son lavage. Les termes de sécheuse ou encore de séchoir sont également utilisés, notamment au Québec, au Nouveau-Brunswick ou en Belgique, alors que le mot tumbler l'est dans certains cantons de Suisse romande.

 
Une repasseuse dans les années 1930.
 
Armoire de séchage.
 
Sèche-linges à tambour dans un hôtel.

Description

Le sèche-linge peut se présenter sous deux formes différentes :

Certaines machines à laver font également office de sèche-linge : on parle alors de « machine lavante-séchante ».

Histoire

 

Il semble que les premiers systèmes d'activation du séchage du linge soient apparus dès le XVIIIe siècle. En France, on lit dans le Moniteur du qu'un « citoyen Pochon fera l'expérience d'un ventilateur, propre à dessécher le linge et toute espèce d'étoffe en moins de deux heures, dans la plus mauvaise saison. ». Ce ventilateur était un fût cylindrique percé de fentes, actionné manuellement au moyen d'une manivelle au-dessus d'un feu.

On doit l'invention du sèche-linge moderne à l'Américain J. Ross Moore. Celui-ci, originaire du Dakota du Nord, cherchait un moyen de faire sécher le linge lors des hivers rigoureux de cette région. Après plusieurs essais, il finit par mettre au point un sèche-linge électrique automatique en 1935. L'année suivante, à la suite de difficultés financières, il dut céder son invention à la Hamilton Manufacturing Company qui lança la production en série de l'invention dès 19381.

Sèche-linge à tambour rotatif

 

Ces sèche-linge sont utilisés par les particuliers.

Type de chargement

On distingue deux types de chargement du linge dans le sèche-linge :

en façade (ou par hublot)
l'ouverture est située sur la façade de l'appareil. On accède alors directement à la partie intérieure du tambour ;
par le dessus
l'ouverture est située sur le plan supérieur de l'appareil. Il faut alors relever une trappe pour accéder à l'intérieur du tambour.

Les machines équipées d'une ouverture en façade disposent d'une capacité plus grande (de 5 à 10 kg) et sont généralement plus larges que les machines à chargement par le dessus. Elles sont alors plus encombrantes.

Type d'évacuation

Les sèche-linge se distinguent également par la méthode d’évacuation de l’eau :

à évacuation
la vapeur d’eau rejetée par la machine est évacuée par une gaine vers l’extérieur ou vers une pièce ventilée. Le temps de séchage est plus court ;
à condensation
l'air ambiant aspiré par la turbine traverse un condenseur avant d’être chauffé puis ventilé dans le tambour. À mesure que la température augmente dans le tambour, l’eau du linge se transforme en vapeur et traverse à nouveau le condenseur où elle se condense. Elle est alors récupérée dans un bac ou évacuée par un tuyau.

Les appareils à évacuation coûtent moins cher, mais la contrainte de raccordement ne permet pas de les installer dans tous les types de logement, de plus, ceux-ci consomment plus énergie que ceux à condensation.

Type de programmation

Deux types de programmation sont proposés sur les sèche-linge :

électronique
la machine adapte le temps de séchage selon la nature, la quantité et l’humidité du linge dans le tambour, mesurées par des sondes électroniques ;
mécanique
la machine possède une minuterie manuelle qui permet à son utilisateur de contrôler le temps de séchage nécessaire selon la charge et le type de linge.

Consommation énergétique

 

De tous les appareils ménagers, les sèche-linge sont les plus grands consommateurs d'énergie. Un sèche-linge consomme en moyenne de 400 à 500 kWh par an, il représente donc à lui seul 15 % de la consommation électrique annuelle moyenne d'un ménage, hors chauffage.[réf. nécessaire]

Sans sèche-linge, la consommation électrique moyenne d'un ménage français en 2006 dans une maison « tout électrique », se répartit comme suit2 :

Les sèche-linge les moins chers sur le marché français en 2006 sont de classe énergétique D ou C. Ils sont donc une importante source de gaspillage d'énergie et sont d'ailleurs largement critiqués par les associations de consommateurs3 et les mouvements de défense de l'environnement qui recommandent la méthode de séchage sur fil.

Certains sèche-linge disposent d'une fonction de départ différé, afin de lancer l'appareil en heures creuses, ce qui diminue la facture sur le plan tarifaire, mais non sur le plan environnemental puisque les besoins énergétiques restent inchangés, néanmoins, dans certains pays, cela permet de bénéficier du tarif « heures-creuses » et d’alléger le réseau aux heures de pointe.

La meilleure efficacité énergétique est obtenue actuellement par l'utilisation du principe de la pompe à chaleur qui permet d'atteindre en Europe la classe énergétique A4.

Fonctions spéciales

 

Il existe plusieurs fonctions spéciales sur les sèche-linge :

Sèche-linge verticaux

 

L'armoire de séchage est un sèche-linge vertical qui permet de sécher des vêtements trop fragiles pour le tambour. Il est notamment utilisé depuis les années 1980 dans les blanchisseries en Europe et plus spécialement dans la tvättstuga (en), buanderie scandinave.

Notes et références

  1. Les classes énergétiques expliquées [archive], sur quelemeilleur.fr (consulté le 2 janvier 2020).

Voir aussi

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Article connexe

Bibliographie