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Catégorie : Technologies
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Cuisinière à gaz

 
 
 
 
Une table de cuisson à gaz.
 
Un brûleur à gaz

Une cuisinière à gaz, ou gazinière (néologisme forgé sur gaz et cuisinière) est un appareil utilisé dans les cuisines, permettant la cuisson alimentaire à partir de gaz naturel, de gaz de pétrole (butane, propane) ou gaz de ville.

Fonctionnement

Le gaz est détendu puis est mélangé à l'air par un injecteur et brulé à la sortie en fonction de la quantité d'air envoyé dans le mélange.

Histoire

Les cuisinières apparaissent début XIXe siècle avec les gaz manufacturés. Elles débarrassent les ménagères de la tâche ingrate de maintenir la cuisinière à charbon allumée ce qui en été constituait en plus, une source de chaleur difficilement supportable. Toutefois dans les années 1930-2000 on utilise encore la cuisinière à charbon avec éventuellement en appui un réchaud électrique ou au gaz. Pour les plats plus modestes on utilise le réchaud, pour les plats de choix on maintient la cuisinière à charbon allumée. La réussite de la cuisine nécessite donc le maintien de la chaleur constante dans le four et implique selon le cas de ralentir ou de pousser le feu, soit de surveiller le feu en permanence1.

Le gaz apporte donc un progrès indéniable.

 
Cuisinière à gaz 18682
 
Cuisinière à gaz. 1953

En Angleterre

La découverte, d'un gaz obtenu par distillation de la houille, aux alentours de 1800, et les recherches et inventions conjuguées du Français Philippe Lebon (gaz de bois), de l'Anglais William Murdoch et de l'Allemand Frédéric-Albert Winsor affirmeront le gaz comme moyen d'éclairage industriel, public et ensuite privé. En 1812, Frédéric-Albert Winsor fonde la Gas Light and Coke Company (aussi connue sous le nom de "Westminster Gas Light and Coke Company") qui produit du gaz et du coke. C'est la première compagnie de gaz manufacturé. Le gaz de houille d'abord utilisé pour l'éclairage, servira ensuite pour les turbines et moteurs, la cuisine et le chauffage, souvent fournis aux ménages par un système de distribution par canalisations appartenant aux municipalités.

Les premières gazinières sont apparues dès les années 1820. James Sharp déposa un brevet pour une gazinière à Northampton en Angleterre en 1826 et ouvrit une usine de fabrication en 1836.

Au Crystal Palace à La Great Exhibition of the Works of Industry of all Nations à Londres en 1851, vitrine de la puissance britannique d'époque victorienne, une gazinière fut exposée au public mais ce n'est que dans les années 1880 que la technologie devint un succès commercial. La lenteur du développement du réseau de gaz et la réticence face à l'entrée de la science dans les cuisines peut expliquer pourquoi la gazinière n'a pas obtenu un succès immédiat:

« Parmi les exposants à l'exposition industrielle se trouvait M. James Sharp, de Southampton. Il y a vingt-cinq ans, il a inventé un appareil de cuisson à gaz. Grâce à celle-ci, un dîner peut être cuit de manière parfaite et avec la plus grande précision, sans exiger beaucoup d'attention, ou augmenter la température de l'appartement dans lequel il est placé. Même au prix élevé du gaz à cette époque, le coût de la cuisson par cet appareil était insignifiant comparé à celle de la cuisson par la méthode ordinaire. Un nombre important de personnes prit l'habitude de visiter l'inventeur afin de voir l'appareil en fonctionnement; les témoignages flatteurs qu'il a reçus, les contacts qu'il eut avec des hommes fortunés, le convainquirent d'en entamer la fabrication en grand nombre. M. Sharp parcourut une grande partie du pays, donnant des conférences sur les avantages économiques de la cuisson au gaz, et expliquant les principes scientifiques sur lesquels son appareil a été construit. Un grand nombre furent vendus, et tous ceux qui l'ont essayé n'ont rien trouvé à redire de l'appareil. Toutefois, la méfiance, quant à l'introduction de la science dans la cuisine, le refus des compagnies de gaz d'assurer les approvisionnements en gaz, ont empêché l'adoption plus générale de l'appareil, et les spéculations quant à la fabrication en série ont échoué. D'autres personnes, cependant, récoltent maintenant les bénéfices de l'invention, et la cuisson au gaz est désormais courante dans les hôtels et maisons d'habitation, bien que les appareils actuellement en usage sont inférieurs à l'original(...) Les revues scientifiques exhortent à l'adoption de la cuisson au gaz, sous le rapport du confort et de l'économie.

M. Sharp a maintenant préparé, pour la grande exposition de 1851, un appareil de cuisson à gaz de construction supérieure. Dans les quatre pieds carrés, au rez-de Crystal Palace, il a installé un appareil qui peut cuisiner un dîner pour 100 personnes avec 2 dollars de gaz à son prix actuel. Un enfant peut presque s'en occuper, et par ailleurs la température de l'appareil n'augmente pas alors que la cuisson est en cours3. »

Bientôt un four sera intégré dans la base et la taille sera réduite pour que l'ensemble puisse facilement entrer dans une cuisine.

 
Face avant d'un Aga cooker (2006)

En 1912, le suédois Gustaf Dalén (Prix Nobel de physique 1912), fondateur de la société AGA a perdu la vue dans une explosion en développant son invention antérieure, un substrat poreux pour stocker des gaz, Agamassan. Contraint de rester à la maison, Dalen découvre que sa femme est épuisée par les travaux de cuisson. Bien qu'aveugle, il entreprend d'élaborer un nouveau poêle facile à utiliser. C'est l'AGA cooker (en:AGA cooker). La cuisinière est introduite en Angleterre en 1929, et sa popularité est telle dans certaines couches sociales de la société anglaise (les propriétaires de moyennes et grandes maisons de campagne, les en:English country house) qu'elle a conduit à la création du terme «AGA Saga» (en:Aga saga) dans les années 1990, se référant à un genre de fiction se passant dans une société de classe moyenne supérieure stéréotypée.

En France

 
La gazinière, 1935

Entre 1785 et 1786, l'ingénieur Philippe Lebon invente le gaz d'éclairage en France. Mais sa tentative d'industrialisation est un échec. En 1816, la compagnie de Winsor arrive à Paris et contribue à l'éclairage de Paris. En 1860, les usines sont au nombre de sept, lesquelles, avec des forces de production différentes, concourent toutes à l'éclairage de Paris4.

De 1860 à 1959, la consommation de gaz passe à Paris de 62 à 716 millions de m3. L’indice de consommation par habitant base 100 en 1860 monte à 828 en 1960. Jusqu’au tournant des deux siècles, le gaz est d’éclairage pour l’essentiel. En 1905, la consommation de gaz de jour s’élève à 43 % des ventes. C’est dire que la force motrice et surtout les usages calorifiques, qu’ils soient domestiques (chauffage de l’eau, cuisson) ou artisanaux, prendront désormais le pas sur la fourniture de lumière5.

Après la Première Guerre mondiale une part importante des abonnés (80 %) est raccordée aux conduites montantes des immeubles qui rentabilisent le réseau. Le gaz développe ses applications domestiques, à la cuisine, pour cuire et chauffer l’eau, ou comme mode de chauffage central. En amont de ce dynamisme commercial, l’action que mène la Société du gaz de Paris dans ses douze magasins d’exposition ou aux salons des arts ménagers est très efficace, de la promotion des appareils à l’organisation de concours culinaires5.

En 1934, la Société du gaz de Paris lance un concours de création d’un modèle spécifique de cuisinière d’où sort avec succès la Gazinière, présentée au Salon des arts ménagers de 19355.

Le gaz naturel

Les premières utilisations modernes du gaz naturel sont apparues aux États-Unis vers 1820 pour l'éclairage public. Depuis la fin de Seconde Guerre mondiale mais surtout à partir des années 1960, l'usage du gaz naturel se répand à travers le monde et supplante progressivement le gaz de houille. Le gaz naturel nécessitera des aménagements particuliers de tout son réseau de distribution, appareils de chauffe et autres, méthode de stockage et de transport. En Europe, c'est la découverte des premiers gisements en France (les gisements de gaz naturel de Lacq) et aux Pays-Bas (champ de gaz de Slochteren) ainsi que la mise au point de méthodes de transport longue distance qui permet l'expansion du gaz naturel6.

Le butane, le propane et le gaz de pétrole liquéfié

Risques et enjeux

Risques écologiques et énergétiques

Les 40 millions de gazinières produisent aux États-Unis autant de gaz à effet de serre que 500 000 voitures à essence. Entre 0,8 et 1,3% du gaz consommé n'est pas brulé et s'échappe donc dans l'atmosphère ce qui contribue aux émissions de méthane qui est un gaz à effet de serre bien plus puissant (pour un même volume) que le CO278

Risques sécuritaires

Les cuisinières au gaz peuvent constituer des risques d'explosions et incendie notamment si elles sont mal entretenues9.

Risques sanitaires

La combustion du gaz fossile dégage des oxydes d'azote (NOx) qui contribue à la pollution intérieure. Ces composés chimiques peuvent provoquer des problèmes respiratoires78.

Alternatives

Il existe diverses alternatives au gazinière, notamment les plaques à induction dont l'efficacité énergétique est bien meilleure :

Fabricants notables

Notes et références

  1. « Les risques liés à une cuisinière au gaz » [archive], sur www.m-habitat.fr (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

Plaque électrique

 
 
 

Une plaque électrique est un appareil à base de résistance électrique permettant de chauffer les aliments.

La plaque électrique évite le recours au gaz de ville ou au butane qui présentent des risques particuliers (asphyxie, explosion, etc.) et ne sont pas toujours disponibles facilement.

 
Plaque électrique dans une cuisine.

Fonctionnement

Le courant électrique circulant dans la résistance chauffe celle-ci par effet Joule. Cette chaleur peut être modulée en faisant varier l'intensité du courant électrique. Un thermostat coupe l'alimentation de manière régulière de façon à conserver une température proche de celle désirée. Un voyant lumineux est souvent couplé à ce processus afin que l'utilisateur puisse suivre ces coupures.

La chaleur de la résistance est transmise à la plaque chauffante à proprement parler, qui peut être en fonte ou en divers autres matériaux tel qu'une pierre dans la pierrade. Le matériau absorbe la chaleur et la diffuse vers le récipient ou l'aliment à chauffer.

Caractéristiques

La température des plaques peut aller de 60 à 220 °C1.

Vocabulaire régional

La plaque électrique est :

Notes et références

  1. Régime de chauffe des plaques de cuisson [archive], sur deluxe.fr, consulté le .

Voir aussi

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Articles connexes

Plaque à induction

 
 
 
Plaque à induction
Image dans Infobox.
Vue de dessus d'une plaque à induction 4 foyers.
Type
Caractéristiques
Composé de
Inducteur de chauffage (d)
Fonctionnement
Énergie
Utilisation
Utilise
 
Principe.

Les plaques à induction sont des plaques de cuisson fonctionnant à l'électricité et dont le mécanisme de chauffage est basé sur le principe des courants de Foucault et utilise donc le principe d'induction électromagnétique.

Description

 
Vue intérieure de l'électronique d'une plaque à induction.

Dans ce type de plaque, un inducteur bobiné avec du fil de Litz est placé sous une surface en vitrocéramique. Lorsqu'il est parcouru par un courant électrique alternatif (modulé en fréquence, typiquement aux alentours de 25 kHz), cet inducteur génère un champ magnétique variable qui, à son tour, induit des courants électriques dans le métal du récipient posé sur la plaque. Les pertes par courants de Foucault et par hystérésis produites dans ce métal — qui doit être ferromagnétique, avec une perméabilité magnétique élevée — génèrent l'énergie thermique (chaleur) par effet Joule.

Historique

Avant les années 1980, en France, des tables à induction puissantes (plusieurs kilowatts), existaient déjà à destination des professionnels (cuisiniers, restaurateurs). Leur handicap consistait en un prix et un volume dissuasifs pour le particulier. Des tables à induction plus petites existaient également, au Japon par exemple ; par contre, elles étaient peu puissantes (moins de 1 kW) et uniquement posables (c'est-à-dire non encastrables). Or, le Marché européen de l'électroménager encastrable se développait de façon considérable à cette époque. C'est dans les années 1980 que le département recherche et développement de la CEPEM (Compagnie Européenne de l'Electroménager, 45140, St Jean de la Ruelle, France ; Société du Groupe Thomson), avec les laboratoires électroniques de Thomson à Villingen (Allemagne) releva le défi de développer une table à induction à la fois puissante (3 kW) et encastrable (c'est-à-dire suffisamment mince pour être placée au-dessus d'un four ou d'un tiroir de cuisine). Il fallait également parvenir à un prix public abordable, à un pilotage fin de la puissance (de 50 W à 3 kW), et à une fiabilité et sécurité maximales (détection d'absence de récipient, des températures élevées, limitation des perturbations électro-magnétiques aux abords de la table, etc.). Plus d'une vingtaine de brevets furent pris (entre autres)1,2,3,4,5,6,7,8, et la première plaque à induction encastrable grand public fut commercialisée au début des années 1990 par des marques du Groupe Thomson (Sauter, Thermor...)9,10.

Aujourd'hui, les déclinaisons visuelles, utilitaires, et techniques de la plaque à induction, se sont multipliées.

Avantages

Sécurité

La surface de la plaque reste relativement froide : elle n'est chauffée que par le rayonnement et la conduction de la chaleur du récipient qu'elle supporte. Il y a ainsi moins de risques de se brûler en touchant la plaque après retrait de l'ustensile. Les parois du récipient sont aussi moins chauffées, ainsi qu'un éventuel couvercle. D'autre part, il n’y a pas de risques d'explosion, de fuites de gaz, d'intoxication, comme avec la table gaz.

Nettoyage

Le nettoyage de la surface vitrocéramique est facile car, en cas de débordement, les salissures ne brûlent pas sur la plaque qui chauffe peu. D'autre part, la plaque est plate et sans recoins (touches de commandes tactiles souvent).

Efficacité, rendement, coût à l'usage

La chaleur étant produite sans intermédiaire directement dans le fond du récipient, il en découle12 :

Le rendement d'une plaque à induction est de l'ordre de 80 à 90 %. Les pertes proviennent en grande partie de l'effet Joule au sein des bobines des inducteurs dont la chaleur excédentaire est parfois dissipée à l'aide d'un ventilateur. Ce rendement est très supérieur à celui d'une table gaz (dispersion de la chaleur par les flammes dans l'air ambiant, produits de combustion), d'une table vitrocéramique à foyer radiant (à halogènes par exemple ; dispersion de la chaleur par chauffage de la plaque de vitrocéramique), ou d'une table électrique à foyers en fonte (nécessité d'un bon contact entre ustensile et foyer, chauffage de la plaque fonte).

La palette de puissance s'échelonne de 3 kW à quelques dizaines de watts (par découpage de la puissance), donc couvre tous les besoins de la cuisson.

Enfin, l'utilisation judicieuse d'une minuterie permet d'optimiser la cuisson car l'arrêt automatique programmé permet de se passer d'une surveillance.

Environnement

Du fait de leur efficience élevée, les plaques à induction permettent des économies d'énergie. Par ailleurs, leur fonctionnement purement électrique peut être alimenté par une électricité décarbonée. C'est le cas dans certains pays dont la production d'électricité est faiblement carbonée, comme la France (90 gCO2/kWh) ou la Suède (40 gCO2/kWh)13,14.

Autres

La combustion de gaz (méthane, propane, butane) produit de la vapeur d'eau et du CO2. L'humidité dégagée est importante en comparaison avec l'induction, qui ne produit que l'éventuelle vapeur produite par la cuisson des aliments.

Inconvénients

Récipients adaptés

Les ustensiles doivent être constitués d'un matériau ferromagnétique. C'est le cas des récipients à base de fer tels que l'acier ou la fonte (les casseroles en tôle émaillée par exemple). Les récipients en acier inoxydable peuvent convenir s'ils sont en inox ferromagnétique (et non austénitique, comme la plupart des inox), à tester au moyen d'un aimant. Ceux à base de cuivre, d'aluminium ou de verre ne sont pas utilisables sauf si ceux-ci possèdent un double ou triple fond compatible (double fond réalisé en acier inox ferromagnétique notamment). Aujourd'hui, une étiquette indique souvent la compatibilité avec l'induction (symbole de spire horizontale)

Toutes les casseroles ne sont donc pas adaptées aux plaques à induction. De plus, le fond doit être assez épais pour que les différences de température ne le déforment pas. Le fond du récipient doit présenter une surface parfaitement plane : un champ magnétique mal réparti sur la totalité du fond pourrait entraîner une surchauffe partielle du fond qui pourrait, par transmission de chaleur, endommager les composants électroniques de la plaque (capteurs de thermostats en particulier).

À noter qu'il est aussi possible de placer sous le récipient un disque relais permettant en principe de cuisiner avec tout type de métal16. Cependant, le rendement s'en trouve significativement réduit car proche d'une plaque chauffante ordinaire.

Notes et références

Voir aussi

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