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La Ligne verte (film)

 
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Pour le roman, voir La Ligne verte (roman).
La Ligne verte

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Données clés
Titre original
The Green Mile
Réalisation
Frank Darabont
Scénario
Frank Darabont
Musique
Thomas Newman
Acteurs principaux
Tom Hanks
Michael Clarke Duncan
Sociétés de production
Castle Rock Entertainment
Darkwood Productions
Warner Bros.
Pays de production
États-Unis
Genre
Drame
Policier
Fantastique
Durée
188 minutes
Sortie
1999
 
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
La Ligne verte (The Green Mile) est un film américain écrit et réalisé par Frank Darabont, sorti en 1999.

Il s'agit d'une adaptation cinématographique du roman-feuilleton du même nom de Stephen King.

Synopsis
En 1996, le vieux Paul Edgecomb, un ancien gardien-chef d'un pénitencier en Louisiane dans les années 1930, entreprend d'écrire ses mémoires. Il revient sur l'affaire John Coffey — ce grand Noir au regard absent, condamné à mort pour le viol et le meurtre, en mai 1935, de deux fillettes — qui défraya la chronique de l'époque.

Le pénitencier où se déroule le film s'appelle le Cold Mountain. Paul, âgé à l'époque d'une quarantaine d'années, travaille dans le Bloc E où les condamnés à la chaise électrique passent leurs derniers jours. Le bloc en question est surnommé la « Ligne verte », en référence à la ligne au sol qui conduit les condamnés à la salle d'exécution.

Le jour d'arrivée de John Coffey, à la mi-juin 1935, les gardiens sont surpris par la taille du colosse, mais ils sont aussi impressionnés qu'au fond de lui se cache une âme enfantine d'une extrême candeur. L'exécution de Coffey est prévue pour le 10 juillet.

Paul Edgecomb tient à ce que les prisonniers jouissent d'un environnement paisible et humain avant leur exécution. Percy Wetmore, nouveau gardien sous les ordres de Paul, perturbe malgré tout cette organisation bien huilée, en faisant preuve de cruauté et de perversité envers les détenus. Pour passer ses nerfs, il frappe par exemple sauvagement son prisonnier souffre-douleur Édouard Delacroix et lui casse trois doigts. Mais ni Paul ni Hal Moores, le directeur du pénitencier, ne peuvent agir contre lui, car il est « protégé » par sa famille, en particulier par sa tante dont le mari est le gouverneur de Louisiane.

Une souris fait son apparition peu de temps après l'arrivée de John Coffey : elle sera désormais considérée par les gardiens comme un nouveau surveillant, que les surveillants au Bloc E apprécieront beaucoup. Après que Percy Wetmore ait rencontré la souris et ait voulu l'écraser (la souris a tout de même réussi à échapper à son dangereux ennemi), les gardiens ont pensé ne jamais la revoir, croyant qu'elle avait été effrayée par ce qu'a fait Percy Wetmore, mais les gardiens se trompent. Juste après l'exécution de Arlen Bitterbuck à la chaise électrique, la souris refait son apparition entre les bras du prisonnier Édouard Delacroix qui la considère à présent comme son animal de compagnie et la nomme Mister Jingle.

Paul et son équipe vont chercher un prisonnier particulièrement dangereux, William Wharton — qui se surnomme lui-même Billy the Kid — condamné à la peine de mort pour le meurtre de trois personnes, dont une femme enceinte, dans un braquage. Quand ils le prennent en charge, William semble dans un état léthargique, probablement drogué par une forte dose de calmants. En réalité, il simule et en arrivant dans le bloc E, il se jette sournoisement sur le gardien Dean Stanton pour l'étrangler. Alors que Percy pourrait maîtriser William Wharton, il ne fait rien, de toute évidence tétanisé par sa lâcheté. Heureusement, les autres gardiens font preuve de plus de sang-froid et réussissent finalement à délivrer leur collègue et à maîtriser le nouveau venu grâce à Brutus Howell, dit « Brutal ».

Hal, ami intime de Paul, lui apprend que sa femme a une tumeur cérébrale, inopérable. Paul souffre quant à lui d'une infection urinaire qui, non seulement le fait terriblement souffrir, mais en plus met à mal sa vie sexuelle avec sa femme. Un jour, John le soigne d'une manière miraculeuse : il l'empoigne violemment à travers les barreaux et pose sa main sur son entrejambe, puis régurgite le « mal » sous forme d'une étrange nuée de moucherons noirs. Paul va ensuite aux toilettes et est enchanté de voir qu'il peut de nouveau uriner normalement. John lui explique qu'il a ce don depuis tout petit, et qu'il ne sait pas d'où ce don pourrait venir.

William attrape également Percy, profitant que celui-ci passe trop près des barreaux de sa cellule, et le menace de viol. Percy a tellement peur qu'il en mouille son pantalon sous le regard éberlué de ses collègues. Après l'intervention de Paul, profitant de sa position grâce à ses relations, Percy les menace alors de tous les faire renvoyer s'ils ébruitent ce qu'il s'est passé.

Percy tente un jour d'écraser la souris Mister Jingle mais John ressuscite l'animal, faisant preuve une seconde fois de ses pouvoirs surnaturels. Paul fait ensuite jurer à Percy de demander sa mutation à l'hôpital psychiatrique de Briar Ridge dans un poste administratif. Percy accepte si Paul le laisse diriger la prochaine exécution.

Lors de l'exécution de Delacroix, Percy prend donc les commandes. Poussé par sa méchanceté perverse, alors qu'il sait pertinemment que l'éponge qu'on pose habituellement sur le crâne des condamnés doit obligatoirement être mouillée, afin que la décharge électrique aille directement au cerveau et les tue le plus rapidement possible, il s'abstient de mouiller l'éponge. Delacroix meurt finalement brûlé, en prenant feu dans sa cagoule carbonisée, après de longues minutes d'une torture inhumaine provoquant la peur et l'indignation des témoins de l'exécution, la haine de tous ses collègues et l'immense douleur de John (qui, du fait de ses pouvoirs, a ressenti toute la douleur de Delacroix). Peu après l'exécution de Delacroix, Percy, qui ment en prétendant (d'un air sarcastique) « qu'il ne savait pas qu'il fallait mouiller l'éponge », est sommé d'aller à Briar Ridge au plus vite, avec un coup de poing dans la figure par Brutal.

La maladie de la femme de Hal mettant en péril de plus en plus sévèrement sa vie, Paul a l'idée d'utiliser les pouvoirs de John Coffey pour la soigner. Paul, aidé par ses collègues qu'il a convaincus de l'innocence de Coffey, entreprend alors d'emmener John de nuit dans la maison de leur patron, au chevet de la femme de Hal. Avant de partir, il prend deux précautions : endormir William avec de la drogue forte et enfermer Percy (qui refuse toujours d'aller à Briar Ridge) dans la cellule de contention — tout en l'ayant d'abord sanglé dans une camisole de force et bâillonné — pour l'empêcher d'aller dénoncer Paul et les autres d'avoir libéré un condamné à mort et pour ce qu'il a fait subir à Delacroix.

Après tout cela, John, avec l'aide des gardiens, réussit à sortir de prison et à être emmené jusqu’au chevet de Melinda. John guérit Melinda Moores sous les yeux de son mari, mais cette fois il ne recrache pas le « mal ». En effet, juste avant cette expédition, Wharton a attrapé John par le bras à travers ses barreaux et ce contact a permis à Coffey d'avoir la révélation suivante : Wharton est coupable du double viol et assassinat pour lequel lui-même, Coffey, a été condamné (John avait été trouvé avec les corps sans vie des deux petites filles dans ses bras parce qu'il avait essayé d'utiliser son pouvoir pour les sauver). Ayant conservé en lui le « mal » de la femme de Hal Moores, John le transmet à Percy après son retour en prison. Percy perd alors totalement la tête et abat sauvagement Wharton en lui tirant dessus avec son arme à feu. Maîtrisé par ses collègues, Percy finit par recracher le « mal » mais ne s'en remettra pas : il restera toute sa vie dans un état catatonique et finira à l'hôpital psychiatrique de Briar Ridge, non pas en tant qu'employé, comme prévu après l'exécution de Delacroix, mais en tant que patient, comme Wharton avant lui, étant finalement puni pour sa méchanceté.

Paul ne peut se résoudre à l'idée d'exécuter John, qu'il sait dorénavant innocent, de manière indubitable, et qu'il considère comme le fils de Dieu de par les miracles qu'il peut faire. Il est hanté par l'idée du Jugement Dernier, le jour au cours duquel il devra rendre compte de ses propres actes. La veille de son exécution, Paul et ses collègues demandent donc à John s'il veut qu'ils le fassent évader. Mais John refuse. Il déclare ressentir la haine de l'humanité, qui lui provoque des effets semblables à « des bourdonnements d'abeilles » ou des « bouts de verre dans la tête », ce qui lui procure une souffrance physique et morale atroce. Il pense que seule la mort peut le délivrer de ces maux. Brutal lui demande quand même ce qu'il voudrait qu'on fasse pour lui avant son exécution : John demande à voir un film car il n’en a jamais vu auparavant. John et les gardiens l'emmènent donc dans une salle de cinéma pour aller voir le film Top Hat, un grand film de 1935. Ça sera le dernier grand moment pour Paul avec John.

Sur la chaise électrique, John refuse la cagoule que l'on pose sur la tête des condamnés car il a peur du noir. Paul accepte cette dernière volonté et lui serre une dernière fois la main (celui-ci lui dit d'ailleurs par télépathie que « c'est comme ça partout dans le monde »). Tous les gardes ont les larmes aux yeux quand John quitte ce monde. Paul et ses collègues du bloc E n'accepteront plus jamais de tenir le rôle de bourreau. Paul et Brutal démissionnent et demandent leur mutation dans une maison pour jeunes délinquants, préférant dorénavant éduquer les enfants plutôt que d'avoir à les exécuter une fois devenus criminels.

Paul a maintenant 108 ans et est toujours en excellente santé — ce qui est présenté comme un effet secondaire du contact avec John Coffey — et vit dans la maison de retraite Pines Georgia où il se lie d'amitié avec une patiente du nom d'Elaine. Un jour, Paul décide de lui en apprendre plus sur sa vie. Il l'emmène dans une cabane perdue dans les bois et lui montre Mister Jingle, qui est encore vivante elle aussi et est restée nichée dans une boîte de cigares pendant plus de 60 ans.

Paul : « Si la souris a pu vivre aussi longtemps, combien d'années faudra-t-il que j'attende ? Nous sommes tous promis à la mort, tous sans exception, mais pour certains, parfois, la Ligne verte semble bien longue. »

Paul n'a plus qu'à patienter que son heure vienne, tout en se demandant combien de temps il peut encore vivre.

Morale
La Ligne verte décrit un univers étouffant et brutal où la défiance est la règle. Personne ne sort indemne de cette prison coupée du monde. Aux frontières du film noir, fantastique et traumatisant, ce film est aussi une brillante réflexion sur la peine de mort. Ce film, issu d'un roman-feuilleton de Stephen King édité en 1996, est différent de ses habituelles incursions dans l'horreur. Le film est régulièrement reconnu comme terriblement efficace et dérangeant par les critiques1.

John Coffey est condamné à mort à tort : pour avoir été trouvé sur le lieux du crime, tenant dans ses bras le corps sans vie des deux fillettes (violées et assassinées), alors qu'il tentait en réalité de leur porter secours 2.

Fiche technique
Titre original : The Green Mile
Titre français : La Ligne verte
Réalisation : Frank Darabont
Scénario : Frank Darabont, d'après le roman-feuilleton La Ligne verte de Stephen King
Photographie : David Tattersall
Montage : Richard Francis-Bruce
Musique : Thomas Newman
Son : Willie D. Burton
Direction artistique : William Cruse
Décors : Terence Marsh
Costumes : Karyn Wagner
Casting : Mali Finn
Production : Frank Darabont et David Valdes
Sociétés de production : Castle Rock Entertainment, Darkwood Productions et Warner Bros.
Sociétés de distribution : Warner Bros., United International Pictures (UIP)
Budget : 60 000 000 $3
Pays de production : États-Unis
Langues : anglais, français
Format : couleur — 35 mm — 1,85:1 — son Dolby
Genre : drame, policier, fantastique
Durée : 188 minutes
Dates de sortie :États-Unis, Canada : 10 décembre 1999
France, Belgique : 1er mars 2000
Classification :France : interdit aux moins de 12 ans
Distribution
Tom Hanks (VF : Jean-Philippe Puymartin ; VQ : Alain Zouvi) : Paul Edgecomb, le gardien-chef
Michael Clarke Duncan (VF : Peter King ; VQ : Victor Désy) : John Coffey (Caffey en VF), le détenu doté de facultés inexpliquées
David Morse (VF : Loïc Houdré ; VQ : Benoît Rousseau) : Brutus « Brutal » Howell, l'adjoint du gardien
Bonnie Hunt (VF : Nathalie Juvet ; VQ : Marie-Andrée Corneille) : Jan Edgecomb, la femme de Paul Edgecomb
James Cromwell (VF : Claude Lévêque ; VQ : Claude Préfontaine) : Hal Moores, le directeur du pénitencier
Michael Jeter (VF : Gilbert Beugniot ; VQ : François Sasseville) : Édouard Delacroix, le détenu à la souris
Graham Greene (VF : François Siener ; VQ : Jean-Marie Moncelet) : Arlen Bitterbuck, le détenu indien
Doug Hutchison (VF : Martin Amic ; VQ : Martin Watier) : Percy Wetmore, le gardien sadique
Sam Rockwell (VF : Pierre-Olivier Mornas ; VQ : Gilbert Lachance) : William « Billy the Kid » Wharton, le détenu violent
Barry Pepper (VF : Rémi Bichet ; VQ : Daniel Picard) : Dean Stanton, le troisième gardien, plus jeune
Jeffrey DeMunn (VF : Christophe Odent ; VQ : Yvon Thiboutot) : Harry Terwilliger, le quatrième gardien, plus âgé
Patricia Clarkson (VF : Francine Bergé) : Melinda Moores, la femme du directeur, atteinte d'une tumeur au cerveau
Harry Dean Stanton (VF : Dominique Collignon-Maurin ; VQ : André Montmorency) : Toot-Toot, le concierge, testeur de la chaise électrique
Dabbs Greer (VF : Maurice Chevit ; VQ : Hubert Fielden) : Paul Edgecomb (âgé)
Eve Brent (VF : Martine Sarcey ; VQ : Françoise Faucher) : Elaine Connelly, la vieille dame de la maison de retraite
Christopher Ives : Howie Detterick
Gary Sinise (VF : Philippe Crubézy ; VQ : Jean-Luc Montminy) : Burt Hammersmith, l'avocat
Bill McKinney (VF : Jean O'Cottrell ; VQ : Aubert Pallascio) : Jack Van Hay, l'électricien d'État
William Sadler (VF : Pierre Baux ; VQ : Jacques Lavallée) : Klaus Detterick
Sources et légende : Version française (VF) sur AlloDoublage4. Version québécoise (VQ) sur Doublage Québec5
Production
Genèse et développement
Le projet de La Ligne verte naît d'une conversation téléphonique entre Stephen King et Frank Darabont qui avaient déjà collaboré ensemble sur Les Évadés. L'auteur raconte l'histoire, très brève sur le moment, au réalisateur qui se montre immédiatement intéressé. Mais Stephen King doit d'abord écrire l'histoire. Prenant exemple sur les séries de Charles Dickens, King décide de publier La Ligne verte en six épisodes. En découvrant le premier épisode, intitulé The Two Dead Girls (Deux petites filles mortes en français), Frank Darabont est conquis et commence à plancher sur le scénario. Mais il doit attendre de lire les autres livres que Stephen King écrit au fur et à mesure. En tout, Frank Darabont passe huit semaines à écrire le script.

Bien que peu d'éléments soient supprimés, le scénario présente des différences par rapport au roman :

Dans le livre, l'histoire se déroule en 1932 ; dans le film, cela se passe en 19356.
Les noms des prisonniers diffèrent parfois.
Le moment où John Coffey soigne l'infection urinaire de Paul Edgecomb : dans le livre, John demande à Paul de venir dans sa cellule s'asseoir et Paul le fait ; dans le film John attrape Paul et le plaque contre les barreaux de sa cellule.
Dans le livre, Burt Hammersmith est un journaliste qui a couvert le procès de John Coffey ; dans le film, il est son avocat (probablement commis d'office)6.
Dans le livre, Paul enquête sur le cas de John Coffey et y découvre de nombreux faits prouvant son innocence.
Le moment où Percy Wetmore tue de plusieurs balles William Wharton : dans le livre, il est dit que Wharton est allongé sur son lit, endormi à cause des puissants somnifères donnés quelques heures plus tôt par Paul ; dans le film, celui-ci a une conversation avec Percy avant qu'il ne le tue.
Dans le livre, John Coffey demande en guise de dernier repas un pain de viande avec de la sauce, de la purée, des gombos et une tarte aux pêches préparé par Jan Edgecomb, la femme de Paul ; dans le film, il demande un pain de maïs préparé par Jan Edgecomb à la place de la tarte aux pêches. Dans la version française du film, il demande un bon ragoût à la place du pain de viande6.
Dans le film, Brutus Howell et Paul Edgecomb sont avec John Coffey quand celui-ci annonce son envie de mourir. Dans le livre, c'est Paul Edgecomb qui l'annonce à Brutus Howell.
Dans le film, Paul Edgecomb dit à sa femme qu'il a fait des choses dont il n'est pas fier, mais qu'il a peur d'aller en enfer s'il tue John. Dans le livre, c'est Brutus Howell qui tient presque le même discours à Paul.
La scène où John Coffey regarde un film n'est pas présente dans le livre6.
Dans le film, Paul Edgecomb dirige l'exécution de John, mais ne parvient pas à donner l'ordre, au point que Brutus doit l'y contraindre. Dans le livre, c'est exactement l'inverse, avec cette différence que Paul finit par donner l'ordre vu le silence de Brutus.
Dans le livre, Paul a 104 ans lorsqu'il raconte son histoire à Elaine. Dans le film, il en a 1086.
La fin est également différente (le livre contient des informations supplémentaires sur la vie de Paul avant la maison de retraite, et une scène concernant Mister Jingle vieillissant).
Choix des acteurs
Dès l’écriture du scénario, Frank Darabont pense directement à Tom Hanks pour incarner le gardien-chef Paul Edgecomb, jugeant que le personnage est parfait pour l'acteur.

Le rôle de John Coffey est à l'inverse plus difficile à trouver lorsque Frank Darabont reçoit un appel de Bruce Willis qui lui propose alors Michael Clarke Duncan avec qui il vient de tourner Armageddon. Pour préparer son rôle, Duncan suit des séances de coaching pour donner à Coffey l'âme d'un enfant de 5 ans.

Découvert à la télévision pour son rôle inquiétant d'Eugene Tooms dans deux épisodes de la série X-Files : Aux frontières du réel, Doug Hutchison obtient ici son premier rôle important avec celui du sadique Percy Wetmore.

Tom Hanks retrouve Gary Sinise, après avoir joué avec lui dans Forrest Gump puis Apollo 13, mais aussi Barry Pepper après Il faut sauver le soldat Ryan.

Pas moins de quinze souris ont été utilisées pour donner vie à Mister Jingle dans le film. Dressées par le coach animalier Boone Narr, chaque spécimen possède sa caractéristique : une pour courir ; une pour tenir la bobine ; une pour s'arrêter au pied d'un personnage ; une pour longer les bras d'Edouard Delacroix d'une main à l'autre ; une pour attraper la nourriture... L'une d'elles a du subir des maquillages pour incarner Mister Jingle âgé à la fin du film.

À l'origine, Tom Hanks devait également assurer les scènes de Paul Edgecomb centenaire. Bien que les essais maquillage furent concluants, l'acteur ne se sentait pas à l'aise en devant jouer en présence de véritables personnes âgées. Finalement le rôle est confié à l'acteur Dabbs Greer, âgé en réalité de 81 ans. Ce sera son tout dernier film avant son décès en 2007.

Tournage
Le film est tourné de juillet à décembre 1998. La plupart des extérieurs sont filmés dans le Tennessee, notamment à Shelbyville, Buffalo Valley (en) ou encore à Columbia. D'autres séquences sont filmées en Caroline du Nord, entre autres dans les montagnes Blue Ridge.

La façade de la prison du film est celle d'une prison de Nashville qui fût autrefois un choix rejeté par Frank Darabont et le producteur David Valdes pour Les Évadés.

Si le tournage se déroule bien dans l'ensemble, Frank Darabont rencontre de petits soucis techniques : Alors que la ligne verte est construite avec du Linoleum, des opérateurs caméra se mettent à visser leur matériel sur cette ligne. Ne souhaitant pas l'abîmer, Darabont demande à ce qu'elle soit réparée puis repeinte. Finalement les cadreurs trouvent la solution en utilisant des sacs de sables.

De son côté, Michael Clarke Duncan parvient difficilement à jouer la scène où Coffey hurle en serrant les deux filles mortes dans ses bras avant d'être découvert par une cinquantaine d'hommes (dont le père des deux fillettes). L'acteur était réellement effrayé par les figurants armés de fusils.

Pour dégager une réelle amitié entre son personnage et Mister Jingle, Michael Jeter (Edouard Delacroix) passe beaucoup de temps à s'entraîner avec les souris afin de parfaire son jeu devant la caméra. À l'inverse, les autres acteurs ne sont pas très à l'aise chaque fois qu'ils doivent prendre les souris dans leurs mains. En effet celles-ci n'arrêtent pas de faire leurs besoins naturels, particulièrement dans les mains de Michael Clarke Duncan où chacune urinait.

Lorsque Sam Rockwell joue la scène où Wharton emmène les deux petites filles en les menaçant, l'une des figurantes a fondu en larmes, apeurée par le jeu de l'acteur. Celui-ci a dû la rassurer une fois la prise coupée.

Enfin l'actrice Patricia Clarkson, qui joue le rôle de Melinda Moores, est très frustrée de devoir rester allongée dans le lit le temps de ses prises pour simuler une agonie.

Effets visuels
Certains effets spéciaux ont dû être nécessaires pour la crédibilité du film.

Malgré sa grande taille (1,96 m), Michael Clarke Duncan ne paraît pas suffisamment imposant pour le personnage de John Coffey qui mesure 2,13 m. Outre quelques angles de caméra bien précis, l'acteur joue la plupart de ses prises sur des estrades dont une longeant entièrement la ligne verte pour l'arrivée de Coffey dans sa cellule. Pour la séquence de la découverte de Coffey serrant les corps des deux fillettes, des mannequins à format réduit sont construits pour créer une impression d'immensité du personnage. Il en est de même pour la chaise électrique dont un format réduit est construit pour l'exécution de Coffey.

Le passage où Mister Jingle fait rouler la bobine était irréalisable avec la souris seule. De ce fait, la bobine est reliée à un charriot de travelling puis roulée en avant. La souris crée l'illusion en tentant en fait de passer par-dessus.

Le plan où Mister Jingle court puis se fait écraser par le pied de Percy (un passage qui suscite la polémique auprès du public) est en fait réalisé en deux plans joints. S'il s'agît d'une vraie souris qui court, elle est remplacée numériquement par une souris en caoutchouc au moment de passer sous le pied du gardien.

Les séquences où Coffey crache des insectes a été un vrai défi. Réalisés par Industrial Light & Magic (compagnie d'effets spéciaux créée par George Lucas), les insectes sont de vagues formes géométriques qui finissent par disparaître sur l'image. La seconde crachée de Coffey (après avoir ramené Mister Jingle à la vie) a été réalisée en deux plans reliés numériquement, la caméra ne pouvant traverser les barreaux de la cellule.

Pour l'exécution spectaculaire d'Edouard Delacroix, un mannequin en fibre de verre est conçu avec des câbles reliés aux articulations. Ainsi la scène est filmée en deux temps : Michael Jeter assure lui-même les premiers plans puis est remplacé par le mannequin à partir du moment où le personnage prend feu.

Faux raccords
Lorsque Harry et Howie sont assis au bureau central, avec Percy debout sur la gauche de l'image, Mister Jingle s'avance puis s'arrête juste devant le bureau pile sous le reflet du ciel. Par la suite, les deux mêmes gardiens tentent d'attirer la souris en lui lançant des morceaux de nourriture et celle-ci s'avance encore. Au moment où Percy tente de la tuer en jetant sa matraque, Mister Jingle apparaît exactement placé au milieu du reflet.
Lorsque Wharton crache sur Brutus tout le chocolat qu'il a mâché, le gardien se retrouve défiguré et son épaulette droite est elle-aussi salie. Peu après, au moment d'enfermer Wharton dans la cellule capitonnée, Brutus a toujours la figure sale mais son épaulette apparaît bien propre.
Dans la scène de l'exécution d'Edouard Delacroix, Percy ordonne de lancer la phase no 1 et l'électricien d'état fait allumer toutes les ampoules. Or celles-ci apparaissent déjà allumées quelques plans auparavant.
Lorsqu'Edgecomb et ses collègues arrivent à la maison du directeur en camionnette, transportant Coffey, la caméra effectue un petit travelling pour se resserrer sur les acteurs. En chemin, on peut apercevoir des techniciens du tournage dans le reflet des vitres du véhicule.
Lorsque John Coffey pénètre dans la chambre de Melinda, cette dernière apparaît couchée dans son lit avec la nuisette relevée et le drap recouvrant en partie sa jambe gauche. Au changement de plan, la nuisette est bien ajustée et le drap ne couvre plus la jambe gauche de la pauvre femme.
Lorsque les gardiens viennent chercher John Coffey pour son exécution, celui-ci est assis sur son lit puis se lève. En se mettant debout, un mouvement de jambe de Michael Clarke Duncan indique clairement que l'acteur monte sur une estrade pour paraître plus imposant face aux autres acteurs.
Accueil
Accueil critique
Il a reçu un accueil critique favorable, recueillant 80 % de critiques positives, avec une note moyenne de 6,8⁄10 et sur la base de 132 critiques collectées, sur le site internet Rotten Tomatoes7. Il obtient un score de 61⁄100, sur la base de 36 critiques, sur Metacritic8. En France, les critiques ont été plus mitigées. Côté positif, Le Figaroscope évoque « un plaidoyer pour l'amour et la compréhension des autres », L'Écran fantastique « une étonnante chronique humaniste », Le Parisien souligne « l'excellence de l'interprétation », et Le Nouvel Observateur que « l'émotion est au rendez-vous ». Côté négatif, les Cahiers du cinéma trouvent le film « écœurant au plus haut point », Première évoque « une fable christique qui s'avère longuement ridicule » et Télérama regrette que le réalisateur ne remette jamais en question la peine de mort9.

Le film figure dans le Top 250 du classement des meilleurs films de l'Internet Movie Database, basé sur les votes du public, avec une note moyenne de 8,4⁄1010. En 2008, le magazine Empire l'a classé à la 331e place dans sa liste des 500 meilleurs films de tous les temps11. Le film est d'ailleurs 2e dans la liste des meilleurs films de tous les temps selon les spectateurs sur Allociné.

Box-office
Le film a rapporté 286 801 374 $ au box-office mondial (dont 136 801 374 aux États-Unis), ce qui en faisait jusqu'à la sortie de Ça le plus grand succès commercial d'un film adapté d'une œuvre de Stephen King3. Il a attiré dans les salles de cinéma 1 714 080 spectateurs en France, 313 321 en Belgique et 279 969 en Suisse12.

Pays ou région
Box-office
Date d'arrêt du box-office
Nombre de semaines
États-Unis
Canada
136 801 374 $
7 mai 2000
22
France
1 714 080 entrées
-
-
Total mondial
286 801 374 $
-
-
Distinctions
Sauf mention contraire, cette liste provient d'informations de l'Internet Movie Database13.

Récompenses
Saturn Awards :Meilleur film d'action/aventures/thriller
Meilleur second rôle masculin (Michael Clarke Duncan)
Meilleur second rôle féminin (Patricia Clarkson).
Critics Choice Awards :Meilleur scénario adapté
Meilleur second rôle masculin (Michael Clarke Duncan).
People's Choice Awards :Meilleur film
Prix du film Mainichi :
Prix des lecteurs du meilleur film étranger
Nominations
72e cérémonie des Oscars :Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour Michael Clarke Duncan
Oscar du meilleur film
Oscar du meilleur scénario adapté
Oscar du meilleur son
57e cérémonie des Golden Globes :Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle pour Michael Clarke Duncan.
Saturn Awards :Meilleur réalisateur pour Frank Darabont
Meilleure musique pour Thomas Newman
Satellite Award :Meilleur second rôle masculin (Doug Hutchison)
Critics Choice Awards :Meilleur film
Awards of the Japanese Academy :Meilleur film étranger
Erreurs
Le scénario présente un anachronisme : à l'époque où se déroule l'action (les années 1930), la Louisiane exécutait encore ses condamnés à mort par pendaison, la chaise électrique n'ayant été adoptée qu'en 1941 (voir l'article : Peine de mort en Louisiane).
Une autre incohérence apparait lorsque William Wharton retire la ceinture de sa taille, dans sa cellule, type d'accessoire en principe confisqué lors de l'emprisonnement.
Références dans la culture populaire
Le film présenté à John Coffey est Le Danseur du dessus (Top Hat) avec Fred Astaire et Ginger Rogers.
Deux épisodes de la série Les Simpson (Saison 13, épisode 21 : Une chaise pour deux et Saison 21, épisode 17 : À tyran, tyran et demi) contiennent plusieurs clins d’œil.
Dans Ma famille d'abord (Saison 3, épisode 14 : La veillée indienne), Tony fait une référence au film, en parlant de son hamster qui vient de mourir, Mr Jingle, qui serait resté longtemps enfermé dans une boîte.
Notes et références

« Avis sur le film La Ligne verte » [archive], sur Allociné (consulté le 27 janvier 2022)

Anaïs Pletinckx, « Redécouvrez La Ligne verte un film touchant sur fond de racisme » [archive], sur RTBF, 4 juin 2020 (consulté le 28 juin 2022)

« (en) The Green Mile » [archive], Box Office Mojo

« Fiche du doublage français du film » [archive] sur AlloDoublage, consulté le 26 novembre 2014

« Fiche du doublage québécois du film » [archive] sur Doublage Québec, consulté le 26 novembre 2014

Allyson Jouin-Claude, « La ligne verte : 7 différences entre le film et le livre de Stephen King » [archive], Le Figaro, 25 septembre 2016 (consulté le 9 juin 2020)

« (en) The Green Mile » [archive], Rotten Tomatoes

« (en) The Green Mile » [archive], Metacritic

« La Ligne verte - Critiques Presse » [archive], Allociné

« La Ligne verte » [archive], Internet Movie Database

(en) « The 500 Greatest Movies of All Time » [archive], Empire (consulté le 26 mars 2011)

« La Ligne verte » [archive], Lumière (consulté le 26 janvier 2011)

« (en) Awards for La Ligne verte » [archive], Internet Movie Database
Voir aussi
Articles connexes
La Ligne verte, le roman
Prison au cinéma
Liens externes
Ressources relatives à l'audiovisuel
 :Allociné
Centre national du cinéma et de l'image animée
Ciné-Ressources
Cinémathèque québécoise
(en) AllMovie
(en) American Film Institute
(en) Internet Movie Database
(en) Movie Review Query Engine
(de) OFDb
(en) Oscars du cinéma
(en) Rotten Tomatoes
(mul) The Movie Database
Ressources relatives à la musique
 :MusicBrainz (œuvres)
MusicBrainz (groupes de sorties)
Ressource relative à plusieurs disciplines
 :(en) Metacritic
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La Ligne verte (roman)

 
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Pour le film, voir La Ligne verte.
La Ligne verte
Auteur
Stephen King
Pays
États-Unis
Genre
Roman-feuilleton
Fantastique
Version originale
Langue
Anglais américain
Titre
The Green Mile
Éditeur
Signet Books
Lieu de parution
New York
Date de parution
mars 1996-août 1996
Version française
Traducteur
Philippe Rouard
Éditeur
Librio
Collection
SF-Fantastique
Lieu de parution
Paris
Date de parution
mars 1996-août 1996
Type de média
6 livres papier
Nombre de pages
503 (édition Le Livre de Poche)
ISBN
978-2-253-12292-0
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La Ligne verte (titre original : The Green Mile), est un roman-feuilleton fantastique écrit par Stephen King et édité initialement en six épisodes en 1996. L'histoire se déroule dans les années 1930 et est celle de Paul Edgecombe, responsable du couloir de la mort dans une prison, et de sa rencontre avec John Caffey (Coffey dans la version originale), un condamné à mort qui dispose d'extraordinaires pouvoirs guérisseurs. Ce roman, qui est aussi une réflexion sur la peine de mort, a remporté le prix Bram Stoker 1996. Stephen King a voulu, avec ce livre, renouer avec le style un peu disparu du roman-feuilleton et a entrepris cette expérience sans aucune idée ni du nombre d'épisodes qu'il allait écrire, ni de la tournure qu'allait prendre l'histoire.

Résumé
Aujourd'hui centenaire et vivant dans une maison de retraite, Paul Edgecombe écrit son histoire. Il était en 1932 le gardien-chef du bloc E (réservé aux condamnés à mort et surnommé « la ligne verte ») du pénitencier de Cold Mountain, en Louisiane. Il tente, avec son équipe composée des gardiens Brutus « Brutal » Howell, Dean Stanton et Harry Terwilliger, de faire en sorte que les conditions de vie soient les plus humaines possibles pour les condamnés mais Percy Wetmore, un gardien nouveau venu qui a des relations haut placées, lui donne du fil à retordre à ce niveau car il ne cesse de harceler les prisonniers. John Caffey, un gigantesque Noir condamné pour le viol et le double meurtre de deux fillettes, fait son arrivée dans le bloc E, où est déjà détenu Édouard Delacroix, un cajun pyromane. Malgré le meurtre affreux pour lequel il est condamné, Caffey semble être d'un naturel doux et timide.

Paul souffre d'une infection urinaire mais en est guéri par un simple contact des mains de John Caffey, qui semble aspirer son mal. Plus tard, Caffey parvient même à sauver Mister Jingles, une souris extrêmement intelligente qu'a adoptée Delacroix et qui agonisait après s'être fait écraser par Percy. Un nouveau détenu arrive au bloc, William Wharton, et celui-ci est décidé à rendre la vie des gardiens la plus difficile possible. Dès son arrivée, il manque d'étrangler Dean Stanton et, à une autre occasion, il humilie publiquement Percy. Pour se débarrasser de ce dernier, Paul lui promet qu'il dirigera la prochaine exécution, celle de Delacroix, après quoi il demandera sa mutation dans un hôpital psychiatrique. Percy accepte le marché mais, le jour de l'exécution, il omet délibérément de mouiller l'éponge qui doit conduire le courant et assurer une mort rapide sur la chaise électrique. Delacroix meurt donc carbonisé dans d'atroces souffrances.

Quelque temps plus tard, Paul et son équipe droguent Wharton, enferment Percy dans une cellule d'isolement et font sortir Caffey pour le mener à Melinda Moores, la femme du directeur de la prison qui est atteinte d'une tumeur du cerveau. Caffey réussit à la soigner mais garde le mal en lui au lieu de le recracher. De retour au pénitencier, Caffey transmet son mal à Percy et celui-ci, pris de folie, abat Wharton de plusieurs balles avant de sombrer dans la catatonie. Percy est envoyé, mais en tant que patient, dans l'hôpital psychiatrique où il devait être transféré et ne sortira jamais de son état catatonique.

Paul, qui a mené son enquête sur les meurtres dont Caffey est accusé, acquiert la certitude de son innocence quand il apprend que Wharton avait travaillé chez le fermier dont les deux filles sont mortes. Caffey le lui confirme, ayant acquis ce savoir lors d'un bref contact avec Wharton, raison pour laquelle il a fait en sorte que celui-ci soit tué par Percy. Caffey, qui passait là par hasard, s'est fait prendre alors qu'il tentait vainement de ramener les fillettes à la vie à l'aide de son pouvoir guérisseur. Paul et son équipe se demandent alors s'ils peuvent faire évader Caffey mais celui-ci leur enlève leur dilemme en annonçant à Paul que, fatigué de vivre dans ce monde dont il ressent toute la douleur et la violence, il souhaite mourir. John Caffey meurt sur la chaise électrique. Paul et Brutus démissionnent peu après.

Ayant terminé son histoire, Paul la fait lire à Elaine, sa meilleure amie de la maison de retraite, et la conduit à l'endroit où il garde Mister Jingles, la souris qui est toujours vivante grâce au pouvoir de Caffey. C'est aussi la raison pour laquelle Paul est en assez bonne forme et paraît trente ans de moins que son âge. Mister Jingles meurt peu après, ainsi qu'Elaine. Paul, qui trouve que la ligne verte est bien longue, se demande combien de temps il va encore devoir vivre.

Genèse du roman
L'idée d'écrire un livre sous forme de roman-feuilleton est partie d'une suggestion, à la suite d'une conversation à propos de Charles Dickens, que fit Ralph Vicinanza, l'agent de Stephen King, à l'écrivain à l'automne 1995. Cette idée d'écrire un roman à épisodes est d'être ainsi maître de son lectorat, qui ne pouvait pas connaître la fin du roman avant la parution du dernier épisode, plut immédiatement à King, qui se lança dans l'écriture du premier épisode alors qu'il en était à sa phase de relecture de Désolation et sans savoir où cela le mènerait au niveau de l'histoire, ni combien de temps cela lui prendrait1.

Les conditions d'éditions, édictées à l'époque par Stephen King, étaient que le roman soit édité, dans chaque pays, dans la collection la moins chère possible2. En France, c'est Librio (EJL) qui s'est chargé de l'édition, et chaque opuscule était vendu dix francs (1,50 €). Chaque épisode se terminait par un cliffhanger et chaque nouvel opus débutait par un petit résumé intégré à l'histoire sous forme d'un retour au présent de Paul Edgecombe à la maison de retraite. Les six épisodes ont été publiés aux États-Unis du 28 mars 1996 au 29 août 1996, à raison d'un épisode par mois :

Deux petites filles mortes (The Two Dead Girls)
Mister Jingles (The Mouse on the Mile)
Les Mains de Caffey (Coffey's Hands)
La Mort affreuse d'Edouard Delacroix (The Bad Death of Eduard Delacroix)
L'Équipée nocturne (Night Journey)
Caffey sur la ligne (Coffey on the Mile)
Accueil et distinctions
La publication du roman, en six épisodes et en livre de poche, fut un énorme succès aux États-Unis3, à tel point que King eut à un moment huit livres à la fois sur les listes de best-sellers, les six épisodes de La Ligne verte en livre de poche ainsi que Désolation et Les Régulateurs en grand format4. Il est classé à la septième place des romans favoris des lecteurs de Stephen King lors d'un sondage organisé par le magazine Rolling Stone en 20145.

Le livre est avant tout une dénonciation du racisme et de la peine de mort6. Mais Stephen Spignesi, dans The Essential Stephen King, voit aussi dans le personnage de John Caffey une réincarnation de Jésus-Christ (il partage d'ailleurs ses initiales) qui revient, encore et encore à travers les siècles, attendant le moment où il sera enfin reconnu au lieu d'être tué7.

La Ligne verte a remporté le prix Bram Stoker du meilleur roman 19968 et a été nommé au prix Locus du meilleur roman d'horreur 1997, terminant à la huitième place9.

Adaptation
Article détaillé : La Ligne verte.
Ce roman a fait l'objet d'une adaptation cinématographique en 1999 réalisée par Frank Darabont, avec Tom Hanks dans le rôle de Paul Edgecombe et Michael Clarke Duncan dans celui de John Caffey.

Liens avec d'autres romans de Stephen King
Dans Ça, un interné de Juniper Hill possède des origines françaises et a été également condamné pour actes de pyromanie, une ressemblance avec Édouard Delacroix.

Notes et références

Stephen King (trad. de l'anglais), La Ligne verte : roman, Paris, J'ai lu, 1999, 508 p. (ISBN 978-2-290-05157-3 et 2-290-05157-8), p. 5-10

Bruno Para, « La Ligne verte », Bifrost, no 80,‎ octobre 2015, p. 163

(en) Marc Oxoby, The 1990s, Greenwood Press, 2003 (lire en ligne [archive]), p. 146

(en) George W; Beahm, Stephen King from A to Z, Andrew McMeel Publishing, 1998 (lire en ligne [archive]), p. 90

(en) Andy Greene, « Readers’ Poll: The 10 Best Stephen King Books » [archive], Rolling Stone, 5 novembre 2014 (consulté le 28 septembre 2018)

Fabienne Soldini, Au prisme de l'art : Instantané de la recherche, vol. 2, L'Harmattan, 2002 (lire en ligne [archive]), p. 65

(en) Stephen Spignesi, The Essential Stephen King, Career Press, 2003 (lire en ligne [archive]), p. 29-31

(en) « 1996 Bram Stoker awards » [archive], The Bram Stoker awards (consulté le 7 mai 2019)

(en) « 1997 Locus Awards » [archive], Locus Magazine (consulté le 10 mars 2011)
Liens externes
Ressources relatives à la littérature
 :NooSFere
(en) Internet Speculative Fiction Database
Notices d'autorité
 :Fichier d’autorité international virtuel
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