Imprimer
Catégorie : Emulateurs-Simulateurs-Consoles
Affichages : 1426

La défense personnelle (en anglais : self-defense) est la maîtrise de techniques de combat permettant de faire face à une agression physique. On parle aussi parfois de combat rapproché (close combat) ou combat de rue.

Le terme « autodéfense » a étymologiquement la même signification, mais renvoie plutôt à une défense armée.

Introduction[modifier | modifier le code]

Défense avec un bâton sur une tentative de saisie

Selon William Legrand, la défense personnelle est en premier lieu la gestion de la peur lors d'une agression. L'enseignement de la défense personnelle est souvent basé sur des arts martiaux ou sports de combat avec toutefois une différence de taille : les arts martiaux, portent une attention particulière au respect de l'adversaire, parfois même nommé « partenaire » ; dans la défense personnelle, le but est de faire cesser l'attaque avant d'être maîtrisé, blessé ou même tué, le plus rapidement possible. S'il y a un respect rigoureux de règles de sécurité pendant l'enseignement et l'entraînement, avec utilisation d'armes factices et port de protections, l'application réelle se fait sans aucun respect de l'attaquant, puisque celui-ci ne respecte pas sa victime. Il faut toutefois souligner que, vis-à-vis de la loi française, la réponse doit être proportionnée à l'attaque, et que l'on ne peut être considéré en légitime défense que si l'on est attaqué en premier1.

La défense personnelle s'attache à utiliser au mieux l'environnement et à utiliser les objets qui nous tombent sous la main : ceinture, chaise, bouteille, cendrier…

Les enseignements sérieux ne se limitent pas à l'enseignement des techniques de combat, mais concernent aussi à la gestion des situations tendues — éviter l'affrontement par le comportement et la parole — et l'aspect juridique (légitime défense).

Dans les pays où l'État n'arrive pas à endiguer la criminalité et où les citoyens ressentent une forte insécurité, la défense personnelle peut prendre une forme armée, sous la forme de milices civiles ; dans certains cas, ces groupes d'autodéfense sont des bras armés de partis politiques et sont le prétexte de violences politiques.

Efficacité directe et arts martiaux traditionnels[modifier | modifier le code]

Les arts martiaux traditionnels ont été développés durant des siècles de guerre, où les combattants étaient réellement confrontés à la mort ; ils sont donc issus d'une longue expérience et ont prouvé leur efficacité.

Ils se sont cependant transformés entre le xviie et le xixe siècle par trois phénomènes :

Ainsi, la savate qui était un combat de rue est devenue une boxe bourgeoise, les arts martiaux d'Extrême-Orient se sont détournés de la violence et l'on est passé du combat à mort à des compétitions sportives régulées.

Or la préoccupation de la défense personnelle est bien l'efficacité immédiate. À ce titre, les arts martiaux et sports de combats semblent parfois éloignés des situations réelles. Un certain nombre d'experts ont donc décidé de reprendre l'héritage des arts martiaux mais en les retravaillant à partir de situations probables :

Toutefois, la pratique d'arts martiaux traditionnels reste souvent la base nécessaire de l'enseignement : certaines personnes continuent toutefois à opposer les techniques de défense personnelle dites « modernes » aux arts martiaux dits « traditionnels », arguant que les derniers se sont éloignés de la réalité. Dans un certain nombre de cas, il s'agit d'un argument commercial, d'une manière de promouvoir sa propre pratique avec des arguments du type « j'ai conservé le meilleur de la tradition pour rechercher l'efficacité maximale » ; par ailleurs, les mouvements traditionnels souvent ont été soigneusement étudiés et leur modification, même si elle semble mener vers une plus grande efficacité, peut au contraire mettre le pratiquant en danger lors d'une application réelle.

Nous avons donc trois types de pratiques :

La notion d'efficacité doit aussi s'aborder dans la notion de diffusion vers le public. Les sports de combat et les pratiques applicatives peuvent sembler plus efficaces, mais vont rebuter de nombreuses personnes en raison de la peur de la douleur, du sentiment d'échec, de l'effort physique réclamé. Une personne pratiquant un art « doux » sera certes moins préparée à la violence d'une attaque réelle qu'une personne pratiquant un art « dur », mais elle sera mieux préparée qu'un non-pratiquant. Lors d'une agression, elle gérera mieux les distances, tombera sans se faire mal (évitant d'ajouter la blessure de la chute à celles des coups) et se mettra en boule durant le tabassage, là où un non pratiquant sera plus gravement atteint. La personne aura donc mieux préservé son intégrité physique et psychologique, l'art « doux » aura donc été efficace.

Enfin, certains spécialistes dénoncent dans des articles des méthodes irréalistes dans des enseignements modernes et applicatifs, comme des erreurs dans la position des pieds, pouvant induire une position instable, ou un désarmement d'une personne armée d'un pistolet dans lequel on ne saisirait que l'arme et pas la main2.

Intelligence défense personnelle[modifier | modifier le code]

En droit pénal français[modifier | modifier le code]

La légitime défense est prévue à l'article 122-5 du code pénal dans son livre premier (Disposition générales). C'est une cause d'irresponsabilité pénale, ce qui signifie qu'elle empêche que soit engagée la responsabilité pénale de l'auteur bien que l'infraction soit constituée dans tous ses éléments (éléments légal, matériel et moral). Il s'agit plus précisément d'un fait justificatif, c'est-à-dire une cause d'irresponsabilité liée à l'infraction elle-même et non à son auteur.

« N'est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, effectue dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d'elle-même ou d'autrui, sauf s'il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l'atteinte » (art 122-5 CP)

Pour agir dans le cadre de la légitime défense des personnes, l'agression contre soi-même ou autrui doit répondre à trois conditions (cumulatives) :

En outre, la défense doit répondre à trois critères (cumulatifs également) :

Armes sub-létales[modifier | modifier le code]

Des armes ont été développées afin de provoquer une incapacité temporaire tout en limitant les effets néfastes. Ces armes sont dites « sub-létales », ce qui signifie qu'elles ont un potentiel mortel faible, mais on ne peut pas assurer que la personne ne risque pas de mourir, à la suite d'un mauvais usage de l'arme (frappe sur des points vitaux), ou à la suite d'une complication (problème de santé non visible qui vulnérabilise la personne, chute ou précipitation à la suite de l'usage de l'arme...)

La faible dangerosité fait que ces armes peuvent parfois être possédées sans autorisation spéciale ; cela en fait des « armes de défense » idéales, mais aussi des armes d'attaques, l'agresseur encourant une peine moins importante s'il se fait arrêter.

L'exemple le plus commun est la bombe lacrymogène ou à gaz poivre pour sa rapidité d’exécution, son ergonomie (ce sont souvent de petits tubes de l'envergure de 12 cm en moyenne) et son efficacité qui n'est plus à défendre, en témoigne son utilisation dans les services de maintien de l'ordre et ceux dont la majorité des pays. Mais son utilisation est aussi reconnue dans la sphère privée3.

Il faut se méfier :

Pour parer à ces inconvénients, on préférera utiliser une bombe lacrymogène au gel.

Défense personnelle armée[modifier | modifier le code]

Un agresseur pouvant être armé, certaines personnes pensent qu'elles doivent être armées pour se protéger. Cette notion est parfois appelée equalization : l'agressé est « à égalité » avec l'agresseur.

Le fait de détenir et de transporter une arme est en soi un risque ; même si celle-ci n'est destinée qu'à la défense contre une attaque à main armée, rien ne garantit :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1.  Article 122-5 du Code pénal (extrait) [archive]
  2.  Uri Kaffe, entretien avec Avi Bardia, Budo International no 120, mai 2005, éd. Budo International Publishing Co.
  3.  http://www.nordeclair.fr/faits-divers-justice/braquages-a-mouvaux-et-croix-cinq-suspects-incarceres-ia0b0n368836 [archive]
  4.  « Monclar. L'enfant blessé par arme à feu est mort » [archive], sur La Dépêche du Midi, 29 juillet 2010
  5.  Isabelle Mandraud, « Le policier ivre qui a blessé grièvement un jeune homme dans un restaurant de Franconville a été écroué » [archive], sur Le Monde, 5 février 2008
  6.  « Yvelines. Un policier blesse sa femme avec son arme de service » [archive], sur La Dépêche du Midi, 17 octobre 2011
  7.  Sorj Chalandon, « La peur défie les pleurs » [archive], sur Libération.fr, 23 octobre 1978

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]