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Catégorie : Films
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Bande-Annonce Scarface

 

Scarface
Description de cette image, également commentée ci-après
Logo du film.
Données clés
Titre québécois Le Balafré
Titre original Scarface
Réalisation Brian De Palma
Scénario Oliver Stone
Acteurs principaux

Al Pacino
Steven Bauer
Michelle Pfeiffer
Mary Elizabeth Mastrantonio

Sociétés de production Universal Pictures
Pays d’origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Film de gangsters
Durée 170 minutes
Sortie 1983

Résumé détaillé[modifier | modifier le code]

En 1980, au cours de l'exode de Mariel, les États-Unis du président Jimmy Carter offrent l'asile politique aux exilés cubains qui s'opposent au communisme de Fidel Castro à Cuba, que Castro fait expulser après les avoir dépouillé ; mais le « Líder máximo » en profite aussi pour se débarrasser de ses prisonniers de droit commun qui garnissent ses prisons, dont on estime qu'ils étaient 25 000 parmi les 125 000 expulsés cubains partant vers les États-Unis.

Un de ceux-ci, Antonio Montana dit Tony Montana et son ami, Manolo « Manny » Ribera, deux petits malfrats cubains issus de la rue, profitent de cette occasion et arrivent à Miami dans l'espoir de faire fortune. À leur arrivée sur le sol américain, ils sont parqués avec les autres exilés dans un camp de réfugiés, et attendent de savoir s'ils vont être acceptés par leur nouveau pays. Manny trouve alors le moyen, auprès d'un caïd de Miami, d'obtenir une carte verte américaine s'il accepte d'effectuer un contrat d'assassinat visant à liquider un opposant communiste du camp, nommé Rebenga. Les deux hommes se chargent du contrat et obtiennent peu après leur visa d'entrée américain.

Grâce à leur carte verte, les deux hommes trouvent un petit boulot dans une gargote minable de Miami. Mais travailler pour quelques malheureux dollars ne correspond pas à l'idée que les deux amis se font du « rêve américain ». Omar Suarez, le bras droit d'un caïd de la pègre locale, Frank Lopez, leur propose alors 500 dollars pour décharger de la marijuana d'un bateau. Tony refuse avec véhémence, désirant obtenir beaucoup plus d'argent. Suarez lui offre alors 5 000 $ pour faire ses preuves lors d'un rendez-vous avec des trafiquants de drogue colombiens : il devra acheter de la cocaïne pour Lopez ; mais Suarez l’avertit que s'il ne revient pas avec la drogue, il sera dans de beaux draps. Tony, Manny et leurs complices se rendent au rendez-vous et commencent la transaction, mais les choses tournent mal : un compagnon de Tony se fait assassiner à la tronçonneuse dans une baignoire, et Tony va subir le même sort. Mais, grâce à l'intervention de Manny, Tony se libère et tue le revendeur colombien en pleine rue. Ils s'enfuient avec l'argent et le stock de drogue du dealer.

Suspectant Omar Suarez de vouloir les doubler, Tony et Manny insistent pour livrer personnellement la drogue et l'argent à Franck Lopez. Lors de leur rencontre avec le caïd, Tony est immédiatement attiré par la petite amie de Frank, une ravissante américaine nommée Elvira Hancock. Impressionné par leur efficacité et leur sang-froid, Lopez les recrute sur le champ, leur promettant la richesse s'ils sont loyaux avec lui. Plus tard, il explique à son bras droit Omar qu'il lui fallait à tout prix recruter des hommes tels que Tony, prêts à se faire tuer pour lui dès lors que leur loyauté est acquise.

Quelques mois plus tard, Tony rend visite sa mère Georgina qui vit elle-aussi à Miami, ayant émigré depuis plusieurs années avec sa plus jeune sœur, Gina. À son arrivée, Gina est enchantée de revoir son grand frère Tony, ne l'ayant pas revu depuis des années (quand il était en prison à Cuba), mais sa mère lui fait un moins bon accueil. Lui reprochant sa vie de criminel, son allure de gangster et son absence, elle refuse l'argent que Tony lui jette sur la table puis le met à la porte de chez elle. Malgré sa mère, Gina rejoint Tony au dehors en lui disant de pardonner son attitude, lui affirmant que pour elle rien n'a changé car ils ont « le même sang ». Quand Tony retourne à sa voiture, Manny lui fait des commentaires sur la beauté de Gina qui mettent Tony hors de lui. D'un air menaçant, il lui défend de la voir, affirmant qu'elle n'est pas pour lui.

Plus tard, Frank envoie Tony escorter Omar Suarez en Bolivie lors de sa rencontre avec un important producteur de cocaïne du pays, Alejandro Sosa. Lors de la rencontre chez Sosa, et alors qu'il n'est officiellement que le garde du corps d'Omar, Tony prend des initiatives et négocie une importante transaction de drogue avec Sosa, sans avoir obtenu au préalable l'accord de Frank et en court-circuitant Omar, qui tente de le remettre à sa place. Sosa conseille alors à Omar de retourner à Miami pour consulter son chef, puis lui propose de rejoindre l'aéroport avec son propre hélicoptère, gardant Tony avec lui. Peu après, Sosa affirme à Tony qu'Omar est un informateur de la police ; Tony est témoin de son assassinat, pendu après avoir été passé à tabac depuis l'hélicoptère. Se demandant s'il peut faire confiance à l'organisation de Frank, Sosa demande à Tony de lui prouver qu'il n'est pas lui aussi un informateur ; Tony, avec aplomb, lui certifie qu'il n'a jamais fait confiance à Suarez mais que Frank est réglo. Acceptant ses explications, Sosa conclue la vente avec Tony, mais le met en garde de ne jamais chercher à le doubler.

De retour à Miami, Frank apprend avec fureur la mort d'Omar Suarez, ainsi que la transaction de Tony passée sans son accord. Les deux hommes, ayant des points de vue divergeants sur l'expansion de leur activité, commencent à s’éloigner l'un de l'autre. Tony entame alors son indépendance en vue de monter sa propre organisation et quitte le service de Frank. Dans le même temps, il informe Elvira de son intérêt pour elle, et lui demande de faire un choix entre lui et Frank. Un soir, dans un night-club où ils ont leurs habitudes, Tony est accosté par Mel Bernstein, un inspecteur de police corrompu qui tente de lui extorquer de l'argent en contrepartie d'une protection policière et d'informations sur ses concurrents. Le même soir, Tony met en colère Frank en faisant ouvertement des avances à Elvira. Tony remarque aussi la présence de sa sœur Gina, et ses manières lascives avec un homme. Il la poursuit quand celle-ci entre dans les toilettes avec son cavalier et la gifle, en colère devant son attitude. Manny la ramène ensuite chez elle, lui disant que son frère s’inquiète pour elle, la voyant comme quelqu'un de pur.

Plus tard, Tony échappe de peu à une tentative d'assassinat au night-club. Accompagné de Manny et Chi Chi, il se rend au bureau de Frank, certain que son ancien patron est le commanditaire de l'assassinat. Ils le trouvent là avec Bernstein. Sous la menace de son arme, Frank confesse à Tony son implication dans la tentative d'assassinat mais le supplie de l'épargner, lui promettant qu'il va disparaître. Mais Tony le fait tuer par Manny, puis s'occupe de Bernstein.

Devenu le chef de sa nouvelle organisation, Tony se marie avec Elvira et devient le distributeur principal de la cocaïne de Sosa en Amérique, accumulant alors les richesses. Il vit dans une vaste et somptueuse propriété privée, protégée en permanence par des gardes et des caméras de surveillance.

Mais en 1983, Tony commence à devenir paranoïaque, du fait de sa consommation excessive de cocaïne. Devant l'afflux d'argent à blanchir lié à son trafic de drogue, le banquier véreux de Tony exige un pourcentage plus élevé, ce qui pousse Tony à chercher un nouvel intermédiaire. Il tombe alors dans un piège monté par des agents fédéraux du fisc qui l'inculpent de blanchiment d'argent et de fraude fiscale. Mais Sosa intervient et propose son aide à Tony. Il lui offre d'utiliser ses relations pour éviter à Tony la prison et ne payer qu’une importante amende, mais en échange ce dernier doit accepter d'assister un de ses hommes de main, qui doit assassiner un journaliste avant son témoignage à l'ONU sur les liens entre Sosa, son cartel et les officiels boliviens.

Alors que Tony, Manny et Elvira sont au restaurant, Tony, sous le coup de la cocaïne, se met à reprocher à son ami sa récente arrestation car il avait suivit son conseil puis, sans gène, dévoile que sa femme est infertile à cause, dit-il de sa trop grande consommation de drogue. Elvira, furieuse, le quitte alors en lui disant qu'entre eux deux c'est fini. Tony se rend ensuite seul à New York où, avec Chi Chi et le bras droit de Sosa, Alberto, ils préparent l'attentat contre le journaliste. Le soir, Alberto place une bombe radiocommandée sous la voiture du journaliste. Le lendemain, ils le suivent en voiture pour le faire exploser devant l'ONU mais, au dernier moment, en se rendant compte que la victime est accompagnée de sa femme et de ses enfants, Tony dit à Alberto d'annuler la mission. Alberto insiste pour continuer, mais Tony, devenant fou furieux, le tue juste avant qu'il n'active la bombe. De retour à Miami, Tony est contacté par Sosa qui, en colère, met fin à leur partenariat en lui promettant de se venger.

Tony va à la recherche de Manny et Gina qui ont disparu depuis plusieurs jours. Il les retrouve dans une luxueuse maison inconnue. Alors que Manny vient lui ouvrir, il voit Gina à l'étage en petite tenue, qui lui sourit. Comprenant que Manny est avec Gina, Tony, fou de colère, abat Manny d'un coup de pistolet. Gina, dévastée par le chagrin, lui explique qu'ils viennent de se marier la veille et qu'ils avaient prévu de lui en faire la surprise.

Tony, en état de choc, est ramené à sa propriété où il arrive à son bureau et plonge la tête la première dans un grand sac de cocaïne, puis reste prostré en pensant à Manny. Mais, le soir venu, les hommes de Sosa envahissent la propriété, tuant silencieusement les gardes de Tony. Pendant ce temps, Gina arrive dans le bureau de Tony et, l'air étrange, accuse son frère de la vouloir pour lui seul. Elle pointe ensuite une arme sur lui et lui tire dessus. À ce moment, un des hommes de Sosa surgit du balcon derrière eux et tue Gina. Tony sort de sa torpeur et tue l'assaillant. Puis, à la vue du cadavre de sa sœur, et après avoir remarqué les assaillants sur les caméra de surveillance, il s'arme d'un fusil d’assaut M 16 équipé d'un lance-grenade et invective ses ennemis.

Après avoir fait sauter la porte de son bureau avec le lance-grenade, tuant plusieurs assaillants, Tony arrive sur le balcon attenant et mitraille les hommes de Sosa, qui ripostent. Touché de plusieurs balles, mais rendu insensible grâce à la cocaïne, Tony continue à les défier jusqu'à ce qu'il soit achevé par le tir d'un fusil à canon scié dans le dos. Son corps tombe alors du balcon dans une fontaine plus bas, celle-ci étant décorée d'une statue portant l'inscription « The World is Yours » (le monde est a vous).

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Le réalisateur du film, Brian De Palma, en 2011 au Festival de Deauville.

Distribution[modifier | modifier le code]

Source et légende : version française (VF) sur Allodoublage5

Production[modifier | modifier le code]

Développement[modifier | modifier le code]

Oliver Stone (ici en 1986), est le scénariste de Scarface.

Le Scarface de Brian de Palma est un remake du film du même nom de 1932, qui relate l'histoire d'un immigré bâtissant à Chicago un empire sur le trafic d'alcool pendant la Prohibition. L'histoire est réactualisée en changeant l'origine du héros et les trafics auxquels il est lié. Antonio Montana, en référence à Joe Montana, un joueur de football américain dont Oliver Stone est un fan6, se fait néanmoins appeler « Tony » comme le héros de 1932, d'origine italienne. Le film de 1932 décrit de manière indirecte Al Capone, qui était autrefois surnommé « Scarface ».

À l'époque où il écrivit le film, Oliver Stone luttait contre une dépendance à l'héroïne7.

Sidney Lumet était pressenti pour réaliser le film : c'est lui qui suggéra l'idée des personnages cubains et l'exode de Mariel dans l'histoire7 mais se désista finalement en raison du ton très violent du projetn 6, il est donc remplacé par Brian De Palma qui quitte pour l'occasion le film Flashdance6 après avoir aimé le script de Scarface7.

Distribution des rôles[modifier | modifier le code]

Sylvester Stallone devait tenir le rôle de Tony Montana et être coscénariste avec Oliver Stone mais déclina en raison du tournage de Staying Alive. Le rôle est confié à Al Pacino7. Stallone souhaitait offrir le même scénario que pour Cobra et Le Flic de Beverly Hills et voulait que Tony Montana soit un flic corrompu accro à la drogue.

John Travolta était pressenti pour incarner Manny Ribera7, mais le rôle est finalement confié à Steven Bauer, alors relativement inconnu à l'époque : les producteurs étaient convaincus qu'il était bon pour le rôle, avis fondé sur une audition frappante, ainsi que sur ses origines cubaines8.

Le rôle principal féminin, celui d'Elvira Hancock, est proposé à Rosanna ArquetteJennifer Jason LeighMelanie GriffithKim BasingerKathleen Turner et Jodie Foster, mais toutes le déclinent7Brooke Shields se voit également offrir ce rôle, mais sa mère refuse7. D'autres actrices – Geena DavisCarrie FisherKelly McGillis et Sharon Stone – ont auditionné pour incarner Elvira7Kay Lenz et Kristy McNichol auraient voulu l'incarner, mais Brian De Palma était contre7. Le choix se porte donc sur la jeune actrice Michelle Pfeiffer, qui venait d'obtenir des commentaires favorables pour sa prestation dans Grease 2, malgré l'échec critique et commercial du film.

Au départ, Brian De Palma refuse d'auditionner Michelle Pfeiffer après l'avoir vu dans Grease 2, mais le producteur le pousse à lui laisser sa chance9. Bien qu'intimidée par Al Pacino durant la répétition d'une scène9, elle obtient le rôle. Al Pacino et Michelle Pfeiffer se retrouveront en 1991 pour le drame sentimental Frankie et Johnny.

F. Murray Abraham est engagé pour le rôle d'Omar Suarez, lui permettant ainsi de sortir d'une longue et difficile période de chômage.

Le producteur Martin Bregman révèle dans son livre Scarface Nation que Glenn Close avait été le premier choix pour le rôle d'Elvira, mais il n'était pas satisfait car il pensait qu'elle serait seulement « la moitié d'une pute »7.

Bien que certain des personnages – principaux ou secondaires – aient des origines cubaines, seul Steven Bauer est né à Cuba, tandis qu'Angel Salazar (en) (Chi-Chi) est cubano-américain7.

Tournage[modifier | modifier le code]

El Fureidis, lieu où ont été tournés les extérieurs du manoir de Tony.

L'action du film devait se dérouler à Chicago, comme dans l'original, mais l'équipe n'a pas pu le faire pour des raisons de moyens, la transposition situe l'action du film à Miami6. Pourtant ce choix ne fait pas l'unanimité, notamment au sein de l'Office du Tourisme, craignant qu'il n'offre à la ville une réputation de haut lieu de la criminalité cubaine, faisant ainsi fuir les touristes6.

Le tournage de Scarface, débuté le 29 novembre 1982 et terminé près de huit mois plus tard, le 15 juillet 19832, s'est déroulé à Miami10, mais également à Miami Beach, notamment au 728 Ocean Drive, là où est tourné la scène de la tronçonneuse à l'hôtel10, à Atlantis Condo, sur Brickell Avenue, pour la scène de la piscine de la maison de Frank Lopez10, à South Beach, quartier de Miami Beach et au Fontainebleau Miami Beach et s'est étendue à Los AngelesMontecito et Torrance (la scène de la maison de la mère de Tony Montana) (Californie)10 et à New York10.

Une partie du film est tournée aux Universal Studios, à Universal City, en Californie10.

Steven Spielberg est venu donner un coup de main à son ami Brian De Palma pour la réalisation de la scène finale6.

Alors qu'il est sur le point de jouer une scène avec son personnage, F. Murray Abraham reçoit le scénario d'Amadeus. Pensant y tenir un autre second rôle, l'acteur accepte de s'y engager lorsque, plus tard, il apprendra qu'il jouerait le rôle principal : Antonio Salieri.

Musique[modifier | modifier le code]

Scarface
Bande originale de Giorgio Moroder
Sortie 1983
2003 (réédition)
Langue anglais
Genre DiscoHi-NRGrock électronique
Compositeur Giorgio Moroder
Label MCA
Critique

AllMusic 3/5 étoiles11

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La musique du film est composée par Giorgio Moroder et publiée par MCA Records en 1983. L'album sera réédité à grande échelle en 2003.

Liste des titres
  1. Scarface (Push It to the Limit)Paul Engemann - (Musique : Giorgio Moroder / Paroles : Pete Bellotte (en))
  2. Rush RushDebbie Harry - (Musique : Giorgio Moroder / Paroles : Debbie Harry)
  3. Turn Out the LightAmy Holland (en) - (Musique : Giorgio Moroder / Paroles : Pete Bellotte (en))
  4. Vamos a BailarMaria Conchita Alonso - (Musique : Giorgio Moroder / Paroles : Maria Conchita Alonso)
  5. Tony's ThemeGiorgio Moroder - générique du film (Musique et Paroles : Giorgio Moroder)
  6. She's on FireAmy Holland (en) - (Musique : Giorgio Moroder / Paroles : Pete Bellotte (en))
  7. Shake It UpElizabeth Daily - (Musique : Giorgio Moroder / Paroles : Giorgio Moroder et Arthur Barrow)
  8. Dance Dance DanceBeth Anderson (en) - (Musique : Giorgio Moroder / Paroles : Giorgio Moroder et Arthur Barrow)
  9. I'm Hot TonightElizabeth Daily - (Musique : Giorgio Moroder / Paroles : Giorgio Moroder et Arthur Barrow)
  10. Gina's and Elvira's ThemeGiorgio Moroder et Helen St. John (en) (Musique : Giorgio Moroder)

Accueil[modifier | modifier le code]

Sortie[modifier | modifier le code]

Le film a échappé de peu à être « classé X » (interdit aux moins de 18 ans) aux États-Unis car la scène de la tronçonneuse fut jugée trop violente. De Palma se mobilisa et finit par obtenir un « R » (interdit au moins de 17 ans non accompagnés).

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Scarface
Score cumulé
SiteNote
Metacritic 65/100n 7
Rotten Tomatoes 81 %n 8
Allociné 3.9 étoiles sur 5n 9
Compilation des critiques
PériodiqueNote

Lors de sa présentation en avant-première à New York, le 1er décembre 1983Scarface rencontra des réactions mitigées. Al Pacino et Steven Bauer étaient présents et ont été rejoints entre autres par Burt et Diane LaneMelanie GriffithRaquel WelchJoan Collins, accompagnée de son petit ami Peter Holm et Eddie Murphy12. Selon DVD TV : Much More Movie, diffusé sur AMCCher l'a adoré, Lucille Ball, qui est venue en famille, quant à elle, l'a détesté en raison du langage et de la violence, tandis que Dustin Hoffman dit s'être endormi. Les auteurs Kurt Vonnegut et John Irving auraient quitté la salle de dégoût à cause de la scène de la tronçonneuse. Au milieu du film, Martin Scorsese se tourna vers Bauer et lui dit « Les gars, vous êtes superbes, mais il faut vous préparer parce qu'ils vont le détester à Hollywood »13.

Initialement, Scarface a rencontré des commentaires très négatifs de la part des critiques, ce qui vaut à Brian De Palma d'être nommé à la cérémonie des Razzie Awards de 1984 pire réalisateur. Le film attise alors la controverse en raison du langage et de la violence employés dans le long-métrage. Sur le DVD édition collector, le producteur Martin Bregman déclarait que seul Vincent Canby (en), du New York Times l'avait très bien accueilli. Cependant, Roger Ebert, du Chicago Sun-Times lui attribua une note de 4 étoiles sur 4 en 1983 et l'a ajouté, quelques années plus tard, dans sa liste des grands films14.

Au fil des années, la réaction des critiques de cinéma a évolué, changeant leurs commentaires négatifs en positifs, voire favorables. Le site Rotten Tomatoes lui attribue 81 % d'avis favorables, sur la base de 69 commentaires et une note moyenne de 7.61015, tandis que le site Metacritic lui attribue le score de 65100, sur la base de 9 commentaires16.

Le film est classé à la 105e position du Top 250 des meilleurs films de tous les temps du site Internet Movie Database, avec une note moyenne de 8.31017.

Box-office[modifier | modifier le code]

PaysBox-officeBox-office arrêté le...
Drapeau des États-Unis États-Unis18 45 408 703 $ 2 octobre 2003
Drapeau de la France France19 794 085 entrées 26 novembre 2013
Monde Monde1866 023 329 $16 novembre 2014

Lors de son premier week-end d'exploitation en salles aux États-Unis, le film, sorti dans une combinaison de 996 salles, débute à la deuxième place du box-office avec 4 597 536 $ de recettes, se classant derrière Le Retour de l'inspecteur Harry, sorti le même jour20Scarface garde la deuxième position pour sa première semaine d'exploitation avec un total de 6 758 000 $21 avec la même combinaison de salles, qui passera à plus de 1000 à diffuser le film durant les deux semaines suivantes, qui totalise un cumul de 17 632 000 $21. Resté dix semaines dans les dix premiers au box-office depuis sa sortie, le film engrange durant sa huitième semaine avec 34 702 000 $21, dépassant ainsi son budget de 25 millions 2, finissant son exploitation avec 44 668 798 $18. Lors de sa reprise en salles sur le territoire américain, pour le vingtième anniversaire, Scarface ressort de façon limitée et reste à l'affiche durant deux semaines avec 739,905 $ de recettes22. Les recettes au box-office américain sont d'un total de 45 408 703 $23, comprenant la sortie initiale et la ressortie.

À l'étranger, le film totalise 20 476 000 $ 18, résultat décevant par rapport à celui engrangé sur le territoire américain, mais permettant à Scarface de faire un excellent score au box-office mondial avec 65 884 703 $, cumul des résultats américains et internationaux18. En France, le film totalise 770 544 entrées durant son exploitation24, dont 219 819 entrées à Paris25, ce qui ne constitue pas un énorme triomphe par rapport aux États-Unis, mais va acquérir au fil des années le statut de « film culte »26 grâce au succès du film dans le marché vidéo. Avec les ressorties en 1999 et 2013, le film frôle les 800 000 entrées19.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Source : Internet Movie Database27

Nominations[modifier | modifier le code]

Postérité[modifier | modifier le code]

Scarface est classé dixième meilleur film de gangsters de l'AFI's 10 Top 10, le classement des dix meilleurs films américains dans dix classements de genres cinématographiques différents, dévoilé par l'American Film Institute en juin 200828. La ligne de dialogue « Say hello to my little friend! »n 10, dite par Tony Montana (Al Pacino) au début de la scène finale de la fusillade est classé à la 61e place du AFI's 100 Years... 100 Movie Quotes, la liste des 100 meilleures répliques du cinéma américain.

Le magazine Entertainment Weekly l'a classé à la huitième place des « 50 meilleurs films culte »29 et le magazine Empire l'a classé à la 284e place des « 500 meilleurs films de tous les temps »30. En 2010, la chaîne VH1 le classe à la cinquième place des « 100 plus grands films de tous les temps ».[réf. souhaitée]

Scarface est l'un des premiers films à faire l'usage fréquent du juron « fuck » ; il est utilisé 207 fois (en) (à titre de comparaison, 265 fois dans Pulp Fiction) ; le chiffre dans le nom du groupe Blink-182 désigne le nombre de fois où c'est Al Pacino qui le prononce dans le film31.

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

Scarface est peu à peu devenu le film le plus populaire des banlieues françaises. Le personnage de Tony Montana est devenu culte, beaucoup de jeunes se retrouvant dans le destin de cet immigré cubain. Dans le film Générations Scarface, le journaliste Nicolas Lesoult explique : « Je suis né au Maroc, j'ai grandi dans une banlieue des Yvelines et, comme tous ceux qui m'entouraient, j'ai trouvé des valeurs dans le film qui me correspondaient »32. La volonté de s'en sortir pour les uns, des rêves de puissance pour les autres, Tony Montana inspire ces jeunes car il apparaît pour eux comme un « bandit d'honneur » qui, même s'il est un assassin, est une sorte de « Robin des Bois du ghetto »33.

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Dans l'épisode Nouveaux labos de la série télévisée américaine Breaking Bad (saison 5, épisode 3), le personnage de Walter White regarde la fin du film avec son fils Walter Jr. Un clin d'œil au film est également présent dans l'épisode Comme un chien enragé (saison 5, épisode 12) : Saul Goodman porte un costume blanc et rouge similaire à celui de Tony Montana et, regardant dans un miroir une blessure sur son visage, demande si celle-ci va laisser une cicatrice. Le créateur de la série avait par ailleurs cité le film dans une métaphore pour expliquer l'évolution du personnage principal : « Prendre Mr. Chips et le transformer en Scarface ». À noter également que deux acteurs de la série ont participé au film : Mark Margolis et Steven Bauer.

Jeux vidéo[modifier | modifier le code]

Dans Grand Theft Auto III (2001), la station de radio Flashback FM ne comprend que des chansons de la bande originale du film, dont le morceau Scarface (Push It to the Limit). De plus, certains passants reprennent certaines citations du film, comme « Say hello to my little friend ». L'acteur Robert Loggia, incarnant Frank Lopez dans le film, donne également sa voix au personnage de Ray Machowski34.

Les références au film sont plus nombreuses dans Grand Theft Auto: Vice City (2002), dont ce dernier ressemble d'ailleurs beaucoup au niveau du scénario. Les deux histoires se déroulent d'ailleurs à la même époque (les années 1980) et au même endroit. Vice City étant une parodie de la ville de Miami. Le manoir de Diaz dans le jeu ressemble à s'y méprendre au manoir de Tony Montana, en particulier le bureau où les caméras montrent clairement le bassin du manoir du long métrage avec le globe The World is Yours, alors que ce bassin n'apparaît nulle part dans le jeu ; au rez-de-chaussée, le salon comporte une tapisserie avec des palmiers semblable à celle du bureau de Frank Lopez. De plus, les initiales de Tommy Vercetti, le personnage principal de Vice City apparaissent sur les fauteuils comme celles de Tony Montana dans Scarface. On peut retrouver la réplique de l'appartement (appelé Appartement 3C) dans lequel se déroule le massacre au début du film, notamment la salle de bain éclaboussée de sang dans laquelle se trouve une tronçonneuse. On peut aussi remarquer la ressemblance quasi parfaite entre la rue où se trouve le premier point de sauvegarde du jeu et celle de l'hôtel où Tony effectue son premier deal. La discothèque du Malibu Club ressemble à celle du Babylon. Par ailleurs, outre la chemise hawaïenne, le joueur peut débloquer au cours du jeu une tenue appelée Mr. Vercetti, semblable à celle que porte Tony Montana à la fin du film. Enfin, la mission finale du jeu présente une fusillade dans le manoir du protagoniste semblable à celle concluant le long métrage34.

Dans le jeu Red Dead Redemption (2010), le personnage du capitaine Vincente de Santa est une parodie de Tony Montana, aussi bien dans son apparence que dans son attitude.

Dans le jeu Far Cry 3, les traits physiques et moraux du trafiquant d'esclave Hoyt Volker s'apparentent à ceux de Tony Montana, seulement à l'inverse de Tony Hoyt est un psychopathe sans entendement qui tue en toute situation.

Dans le jeu Payday 2, lors de la mise à jour de noël 2016, deux DLC nommés respectivement "Scarface Character Pack" et "Scarface Heist" permettent de jouer Tony Montana et d'organiser un casse dans son manoir.

Musique[modifier | modifier le code]

En 2003, le label Def Jam publie la compilation Music Inspired by Scarface qui regroupent des chansons dans lesquelles des rappeurs parlent notamment de leur passion du film, de son influence sur leurs carrières...

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Music Inspired by Scarface

Par ailleurs, de nombreux rappeurs français comme Booba, Django DKZ, Stomy BugsyÄrsenikIAMRohff et Fonky Family font souvent référence à Scarface et utilisent parfois des répliques du film ou des samples de la bande originale.

Le rappeur américain Rick Ross a repris un sample de « Push it to the limit » pour son premier album Port of Miami.

Le groupe de rap américain Mobb Deep a repris un sample du générique final pour la chanson « G.O.D Pt III » sur son album Hell On Earth.

Produits dérivés[modifier | modifier le code]

Jeu vidéo[modifier | modifier le code]

Le jeu vidéo Scarface: The World Is Yours (2006) repose sur une histoire alternative de Scarface où Tony Montana aurait échappé à la mort, en abattant le tueur qui lui donnait le coup de grâce dans le film. Le joueur doit alors aider Tony à reconquérir Miami.

Bande dessinée[modifier | modifier le code]

La maison d'édition Indeez Urban Éditions35, spécialisée dans la BD traitant des cultures urbaines et du hip hop, a lancé le 13 novembre 2008 la commercialisation de la BD du film culte, intitulée Scarface : marqué à vien 11. Suite du film Scarface, par John Layman et Dave Crosland, la BD raconte le retour de Tony Montana aux affaires. Scarface sera prêt à tout pour retrouver tout ce qu'il a perdu...

Projet de suite / reprise[modifier | modifier le code]

En 2010, l'idée d'un Scarface 2 est évoquée par Oliver Stone36.

En septembre 2011, Universal Pictures lance l'idée de refaire Scarface en utilisant le film de 1983 et celui de 193237. En mars 2014, il est révélé que le réalisateur chilien Pablo Larraín serait en négociation pour réaliser un nouveau film Scarface, qui raconterait les péripéties d'un truand mexicain aux États-Unis38.

En mars 2014, une suite alternative, Scarface 2 : Vengeance Aveugle, se déroulant dans les années 2010 avec pour protagoniste le neveu de Tony Montana, Lorenzo Gibson alias Enzo Montana est écrit par l'auteur français Samy Baroukh et publié aux éditions Edilivre

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le titre original peut se traduire littéralement par : « Le balafré »
  2. Crédité Jerry Greenberg au générique.
  3. Crédité Ed Richardson au générique
  4. Le R signifie que les mineurs (17 ans ou moins) doivent être accompagnés pour pouvoir assister à la projection du film.
  5. Créditée Dawnell Bowers au générique
  6. Gangsters, les plus grands chefs-d'œuvre en DVD no 1(page 4 du fascicule)
  7. Moyenne réalisée sur 9 critiques
  8. Moyenne réalisée sur 69 critiques
  9. Moyenne réalisée pour 8 titres de presse
  10. Littéralement « Dis bonjour à ma petite amie ! ». Dans la version française du film, la phrase a été traduite par « Elle va cracher, ma vieille frangine ! » — Source Article de Challenges [archive], 25 septembre 2015.
  11. Édition Collector en français tirée à 2 000 exemplaires, 124 pages (ISBN 2-9532-9600-X)

Références[modifier | modifier le code]

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  3. (en) Dates de sortie [archive] sur l’Internet Movie Database
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  36. Oliver Stone intéressé par Scarface 2 ? [archive] - Excessif.com
  37. « http://onparledefilms.ca/2011/09/22/universal-aimerait-faire-une-nouvelle-version-de-scarface/ »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  38. « Un remake de Scarface par le réalisateur de No ? » [archive], sur Allociné, 26 mars 2014.

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