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Catégorie : Les Armes
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Armure (équipement)

 
 
L'armure est destinée à protéger l'homme et/ou l'animal qui le porte, mais aussi à s'identifier ou impressionner l'adversaire.
 
Armure de plates complète d'un chevalier des Grandes compagnies, portant le blason de Bertrand Du Guesclin.

Une armure est un équipement (arme) corporel défensif, utilisé pour protéger le corps d'un combattant dans sa plus grande partie des coups de l'ennemi et autres dégâts.

Deux aspects primordiaux et opposés quant à la défense du porteur de l'armure président à sa conception : d'une part la mobilité (ce qui pousse à alléger l'armure) et de l'autre une meilleure protection (ce qui pousse à alourdir l'armure). Chaque modèle insiste sur l'un de ces deux aspects de la protection individuelle, ce qui n'exclut pas des tentatives de compromis.

Les armures ont évolué avec les techniques, notamment celles liées à la métallurgie. Elles sont ainsi devenues de plus en plus complexes au cours de l'histoire, pour recouvrir tout le corps de plaques de métal à la fin du Moyen Âge. Mais les améliorations des armes à feu les rendirent en partie obsolètes. En Europe, la Renaissance les réserva à la parade et aux tournois, sauf le plastron des cuirassiers et le casque.

Le prolongement moderne des armures se trouve dans les gilets pare-balles et les équipements de la police anti-émeute, souvent en Kevlar, et celui des démineurs.

Étymologie

Le mot « armure » a commencé à apparaître au Moyen Âge et est un dérivé du mot latin armatura ce qui signifie « armes et / ou équipement ».

Vrai couteaux

Histoire

De nombreux facteurs ont affecté le développement des armures personnelles tout au long de l'histoire humaine. Les plus importants dans le développement d'une armure étant les nécessités économiques et technologiques de sa production. Avec le temps, le développement des armures s'est fait en parallèle du développement des armes, qui devenaient de plus en plus efficace, avec des armuriers cherchant à créer une meilleure protection sans sacrifier la mobilité. Avec le développement du capitalisme et les progrès technologiques les armures sont devenues plus accessibles pour les classes inférieures, souvent en sacrifiant la qualité.

Antiquité

 
Armure grecque mycénienne (vers 1400 av. J.-C.).

L'armure orientale a une longue histoire, s'étendant sur plusieurs milliers d'années et commençant en Chine ancienne. De son côté, la plus ancienne des armures occidentales connue est la cuirasse mycénienne de Dendra, datant de l'époque mycénienne (environ 1 500 ans av. J.-C.).

La cotte de mailles, également appelée armure de maille, est constituée d'anneaux de fer reliés entre eux (rivés ou soudés) afin de former une protection individuelle corporelle. La plupart des cultures ayant utilisé la cotte de mailles employaient le mot celtique Byrnne ou une variante, suggérant que les Celtes sont les créateurs originels de la cotte de mailles. Les Romains utilisaient en masse la cotte de mailles, comme le lorica hamata, bien qu'ils aient employé aussi le lorica segmentata ainsi que le lorica squamata. Alors qu'ils n'utilisent plus aucune armure non métallique, un stratifié de lin connu sous le nom de linothorax est mentionné à plusieurs reprises dans des sources grecques.

En Asie de l'Est, des armures lamellaires, de style similaire aux brigandines, étaient couramment utilisées. Plus tard, des cuirasses et des plaques furent également utilisées. Lors des temps pré-dynastiques Qin, les armures en cuir étaient faites de cuir de rhinocéros. L'influence chinoise au Japon se traduisit par l'adoption japonaise des styles chinois, leur armure de samouraï étant le résultat de cette influence.

Hoplite grec

 
Armure grecque de parade.

Le hoplite grec, par-dessus sa tunique, porte une cuirasse (θώραξ / thốrax) protégeant le torse, ainsi que des cnémides (κνημῖδες / knêmĩdes) pour protéger ses tibias. Son casque (κράνος / krános) souvent orné d'un cimier est équipé d'une protection nasale. Il porte un bouclier (ἀσπίς / aspís) rond en bois de grande taille avec en son centre un cercle de métal (umbo) afin d'en renforcer la solidité et dévier les traits ; le bouclier est souvent peint. L'armure est en bronze. Le Hoplite est le premier fantassin lourd de l'histoire.

 

Légionnaire romain

 
Armure du légionnaire romain.

La cuirasse du légionnaire romain est composée de lamelles de fer articulées se portant au-dessus d'une courte tunique, et d'un casque en forme de bombe sans protection nasale, mais avec des rabats sur les côtés pour protéger le bas du visage sans obstruer les oreilles, ainsi que d'un protège-nuque (le modèle changera souvent, copiant par exemple un bon matériel de l'ennemi).

Ce modèle d'armure est certes efficace mais inférieur dans la mobilité qu'il confère face aux cottes de mailles (reprises par les cavaliers). La protection du légionnaire se renforce d'un grand bouclier de bois, dont le centre peut recevoir un cercle de métal, à la manière du bouclier des hoplites grecs, et d'une ceinture de cuir d'où pendent de fines lanières de cuir (où sont accrochées des pièces de métal) sur le devant du légionnaire, afin de protéger ses parties génitales et de terroriser l'ennemi (à cause du bruit provoqué par l'entrechoc des petites pièces de métal quand le légionnaire marche).

Moyen Âge

Avérée dès le Haut Moyen Âge, la broigne est une protection corporelle pour le thorax, constituée d'un justaucorps de tissu ou de cuir armé de renforts rigides.

Dans l'histoire européenne, les types d'armures les plus connus sont le haubert de maille du début de l'époque médiévale et l'armure complète de plates, portée par les chevaliers médiévaux et de la Renaissance, ainsi que quelques éléments clés (poitrail et dos) de l'armure d'un cavalier lourd, utilisé dans plusieurs pays européens jusqu'au début de la Première Guerre mondiale.

Normands

 
Représentation probable d'un chevalier normand (à droite) affrontant un housecarl, d'après un détail de la tapisserie de Bayeux1.
 
Reconstitution de l'équipement de cavaliers du XIIIe siècle.

Au XIe siècle, l'armure normande est celle qui fut utilisée lors de la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant et lors des premières croisades. Elle se compose d'une tunique matelassée, le gambison, sur laquelle on porte le haubert, une chemise de mailles, un casque de type « bol » avec protection nasale et un bouclier.

Le haubert comprend une capuche (camail) et descend en dessous des genoux. Il est fendu devant et derrière entre les cuisses pour permettre de marcher et de chevaucher. Un rabat permet de couvrir le bas du visage, ainsi, seuls les yeux restent exposés.

Les anneaux métalliques du haubert servent à empêcher les tranchants des armes de couper ; le gambison amortit les chocs et empêche les blessures par fracture et contusion.

Le bouclier est une évolution du bouclier viking (ancêtres des Normands). Il a la forme d'une goutte d'eau ou d'une amande, ce qui permet de protéger les jambes. Il a deux jeux de lanières dans lesquelles on passe le bras, ce qui permet de le porter verticalement lors de la marche, ou à l'horizontal lorsque l'on chevauche, pour protéger le flanc du cheval. Il dispose aussi d'une poignée permettant de le tenir au poing, pour mieux s'abriter contre une pluie de flèches ; de l'autre côté de la poignée se trouve une protubérance métallique, le tout formant l'umbo. Le dessin sur ce bouclier est inspiré des dessins vikings et n'a pas encore la fonction de reconnaissance (l'héraldique n'est apparue que plus tard, lorsque le visage fut intégralement caché par le heaume ou la salade).

Chevalier

 
Reconstitution composite d'une armure, vers 1400-1450, Metropolitan Museum of Art. Aucune armure complète du début du XVe siècle n'a été conservée. Celle-ci comporte donc divers éléments rassemblés et restaurés dans les années 1920.
 
Harnois complet d'un chevalier monté
(seconde moitié du XVe siècle).

Protections de la tête et du tronc :

Protections des membres supérieurs :

Protections des membres inférieurs :

Chevaux

Les chevaux pouvaient également avoir une armure afin de les protéger des coups de lance et d'épée. L’équivalent équin du harnois plain se nommait caparaçon (et non carapaçon, qui est une fausse étymologie). La protection de tête du cheval se nommait chanfrein.

Armure japonaise

 
Schéma d'une armure japonaise traditionnelle.
 
Guerrier japonais en armure (1925).

L'armure traditionnelle japonaise, gusoku ou yoroi pour les armures plus anciennes, est constituée de plaques de métal assemblées par des lanières. Les samouraïs privilégiaient la mobilité, le kabuto comporte donc plus de points de faiblesse que ses homologues européennes. Elle se compose :

Le bogu est l'armure utilisée en kendo.

Arabie

Les armées arabes du Moyen Âge privilégiaient la rapidité, l'agilité et la discrétion (rois de l'embuscade, ils préféraient par exemple monter des juments, qui hennissent bien moins que les étalons, voire des hongres) à la force brute. Tout leur équipement était donc tourné vers la légèreté. Le bouclier est ainsi souvent rond et bombé, fait d'osier tressé renforcé par des fils de laine ou de soie avec en son centre un cercle de métal pour en renforcer la solidité.

Sur les modèles d'apparat, bien plus décorés que ceux réservés à un usage strictement militaire, on retrouve souvent quatre vis sur le cercle de métal, permettant d'y accrocher des boules richement travaillées, souvent faites de pierres et métaux précieux. Cependant l'usage de la cotte de mailles et des casques était chez les Arabes tout aussi courant que chez les Occidentaux durant tout le Moyen Âge.

Renaissance

 
Colletin, dit de Louis XIII, XVIIe siècle.

À la Renaissance, les armures deviennent également un instrument d’apparat, utilisées notamment lors de cérémonies fastueuses (entrées3 des rois et des princes, victoires militaires). Son art illustre la culture raffinée de l'époque maniériste. Les armures s’épaississent pour faire face aux armes à feu et à partir de la deuxième moitié du XVIe siècle, certaines parties de celles-ci (comme les canons d'avant-bras, les cubitières et les jambières) disparaissent pour compenser la hausse de poids engendré4.

Des versions renforcées ou entièrement forgées à cet effet sont utilisées pour des joutes puis pour des carrousels. En plus de leur rôle militaire, elles servent grandement au prestige de son commanditaire en prouvant sa richesse et sa puissance. Elles sont parfois aussi offertes en tant que cadeaux diplomatiques ou collectionnées pour leur esthétique.

Le début du XVIe siècle est dominé par la maniérisme italien. La capitale de l'armurerie européenne est Milan, les ateliers milanais fabriquent depuis le XIVe siècle essentiellement des armures de combat réputées pour leur simplicité (aux formes lisses pour dévier les coups et en acier brillant poli « à blanc ») commandées par toutes les cours de l'ouest de l'Europe : ces armures ont une esthétique moins prononcée que les armures gothiques, caractérisées quant à elles par des lignes et arêtes plus travaillées (armure « côtelée »).

 

À partir des années 1530, les maîtres armuriers milanais réalisent sur mesure des armures d'apparat (ergonomiques, souples et très techniques, elles constituent une seconde peau5), les livrent aux orfèvres qui mettent au point un nouveau type d’ornementation qualifié par les contemporains de « Grande Maniera » : les armures de luxe ont des formes en relief (décors au repoussé puis gravures au ciselet réalisés par des orfèvres d'après les patrons de peintres) et sont en fer, enrichis par le travail de différents artisans, damasquineurs, doreurs, émailleurs. Ce travail collectif nécessite près d'une année de travail, les armures d'apparat peuvent atteindre plusieurs milliers de livres (à comparer avec les armures de guerre simples qui valent une centaine de livres, soit l'équivalent du salaire annuel d'un artisan). Cette nouvelle tendance consiste à transformer l'armure en une sorte de sculpture héroïque qui vise à retrouver l’esthétique6 et le faste des harnois mythiques des héros de l’Antiquité classique.

 
Armure de parade d’Henri II de France.

Au milieu du XVIe siècle, se développe le maniérisme français autour de l’École de Fontainebleau qui réalise une synthèse des inventions des artistes italiens, français et flamands. L’iconographie et la stylistique homogène de cette école (la « manière française ») est caractérisée par des décors repoussés en très faible relief exécutés par des orfèvres7, des dessins avec perspectives composés par des peintres comme Le Primatice, Jean Cousin l'Ancien, Rosso Fiorentino ou Luca Penni. Les armuriers de cette école sont connus grâce aux archives du Minutier central des notaires parisiens mais ils n'apposent pas leurs poinçons sur les armures qui ne peuvent être attribuées à tel ou tel artiste, contrairement aux armuriers italiens ou germaniques. Certaines de ces œuvres sont complétées par une armure équestre (dont l'intérieur est capitonné de cuir ou de textile pour le confort du cheval) comme le harnois d’Henri II de France8 ou d’Éric XIV de Suède (considéré comme l'armure la plus somptueuse jamais réalisée)9.

Les principaux dessins d'ornements de cette époque sont connus grâce au musée Staatliche Graphische Sammlung à Munich qui dispose du plus important fonds de dessins préparatoires des armures européennes, fonds constitué au XVIIIe siècle par un électeur de Bavière (170 patrons à l'échelle ayant servi de modèles à la réalisation des différentes pièces d'armures réalisées par un ou plusieurs ateliers ornemanistes).

Au XVIIe siècle, l'art de l'armure décline mais reste encore influencé par l'École de Fontainebleau. Certains cavaliers tentent d'alourdir leurs armures (jusqu'à 35 kg) pour résister aux armes à feu mais finalement les abandonnent brusquement vers 1750, décidant de privilégier la vitesse au combat10.

À mesure que les armes à feu s'amélioraient, il devenait plus efficace d'avoir des groupes d'hommes armés que d'avoir des chevaliers blindés coûteux. Cependant, les unités de cavalerie continueront à porter des armures pendant un certain temps. Les exemples incluent le Reître allemand, les hussards lourds polonais et les cuirassiers français.

Au XIXe siècle

 
Cuirassier français du XIXe siècle (Édouard Detaille, 1885).

Au début du XIXe siècle, l'armure était encore utilisée par des cuirassiers. Depuis le XVIe siècle, le nombre de pièces d'armure a progressivement diminué pour ne conserver que la cuirasse de l'armure et les casques en fer. Les cuirassiers sont devenus plus militairement significatifs pendant les guerres napoléoniennes et la dernière fois qu'ils ont joué un rôle tactique sur les champs de bataille fut dans les premiers stades de la Première Guerre mondiale. À l'heure actuelle, ils constituent les troupes de cérémonie de divers pays.

Époque contemporaine

 
Armure personnelle datant de la Première Guerre mondiale (« nettoyeur de tranchées ») comprenant un capuchon en acier, un gilet en plaques d'acier, un gantelet-poignard en acier et une paire de lunettes pare-éclats.

L'armure métallique est restée en usage limité longtemps après son obsolescence générale. Les soldats de la guerre civile américaine (1861-1865) ont acheté des vestes en fer et en acier à des colporteurs (les deux parties l'ont envisagé mais ont finalement rejeté cette idée). L'efficacité des gilets variait considérablement : certains ont réussi à dévier les balles et ont donc sauvé des vies, mais d'autres ont été mal fabriqués, entrainant une tragédie pour le soldat le portant. Dans tous les cas, les vestes ont été abandonnées par de nombreux soldats en raison de leur poids sur de longues marches.

Au début de la Première Guerre mondiale en 1914, des milliers de cuirassiers français se sont rendus au contact de la cavalerie allemande qui utilisait également des casques et des armures. À cette époque, les armures en plaques brillantes était couvertes de peinture sombre et une toile enveloppait les casques. L'armure d'un cavalier était censée le protéger seulement contre les sabres et les lances légères. Ainsi, la cavalerie devait se méfier de l'infanterie utilisant des fusils et des mitrailleuses.

Au XXIe siècle

Au XXIe siècle, de nombreuses armées du monde préparent pour leurs troupes des combinaisons très résistantes et rigides comparables à une armure.

Utilisation moderne

 
Un officier de police américain en octobre 2002 portant un casque et équipé d'un bouclier anti-émeute.

Les soldats modernes utilisent des plaques de métal ou de céramique dans leurs gilets pare-balles, offrant une protection supplémentaire contre les balles de fusil. Des composants métalliques ou des couches de fibres tissées et serrées peuvent donner une résistance légère face à des coups de couteau. Des gants en mailles continuent d'être utilisés par les bouchers et dans les abattoirs afin d'éviter les coupures et les blessures lors de la découpe des carcasses.

Fibres

 
Des soldats de l'United States Marines aidant une militaire Sri-Lankaise à porter une Modular Tactical Vest (en).

Le kevlar est un composant bien connu de certains gilets et masques pare-balles. Le casque et le gilet PASGT utilisés par les forces militaires américaines depuis le début des années 1980 utilisent tous deux du kevlar comme élément clé. Du côté civil, le kevlar est souvent utilisé par les motocyclistes dans des vêtements renforcés afin de se protéger contre les blessures par abrasion.

 
Des marins de l'United States Navy en 2007 portant des casques légers et des gilets tactiques modulaires (Modular Tactical Vest) équipés d'une armure de cou et d'aine.

Le kevlar est également utilisé dans des engins de protection des services d'urgence s'il s'agit d'opérations sous haute température (par exemple, un incendie). Le kevlar est aussi utilisé sous forme de gilet par la police, différents organismes de sécurité ainsi que les forces spéciales (par exemple, le SWAT). Le dernier type de kevlar développé par DuPont est le Kevlar XP. En comparaison avec le kevlar « normal », le kevlar XP est plus léger et plus confortable à porter.

Une autre fibre utilisée pour fabriquer des gilets pare-balles est le polyéthylène de masse molaire très élevée (Dyneema). Originaire des Pays-Bas, Dyneema a un rapport résistance / poids extrêmement élevé (une corde de Dyneema de 1 mm de diamètre peut supporter une charge de 240 kg), et est suffisamment légère pour flotter sur l'eau.

Dans la culture populaire

Les armures vues au cinéma ou dans un jeu de rôle grandeur nature d'aujourd'hui ne sont souvent pas des armures d'époque mais des armures imaginaires. Les armures ne sont souvent pas conçues pour la défense à armes réelles car elles sont plutôt légères pour permettre des combats avec des armes ne causant que peu ou pas de dégâts.

Dans certains films ou livres de science fiction, il s'agit d'exosquelettes recouvrant l'intégralité du corps, permettant de se protéger des explosions et des tirs. Le casque est équipé d'un ATH et le porteur voit son endurance, sa force, et sa vitesse augmentées. Par exemple, John-117 porte une armure de ce type dans le jeu vidéo Halo. Beaucoup d'autres personnages sont représentés portant un équipement similaire, on peut citer Iron Man, les Space Marines de Warhammer 40 000, de nombreux personnages de Star Wars, ou encore la célèbre chasseuse de prime intergalactique Samus Aran. Les jeux vidéo de la série Crysis font apparaître une armure conçue à l'aide de la nanotechnologie, appelée nano-combinaison, et dont les porteurs les plus connus sans doute Prophet, le sergent Sykes, et Alcatraz (bien que celui-ci ne la porte pas de son plein gré, mais par nécessité).

Galerie

Information Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Body armor » (voir la liste des auteurs).

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

e Projet

L'armure TALOS est une armure légère de type exosquelette à base de nanotechnologie1 qui donnerait aux soldats américains une « force surhumaine » (« superhuman strength »)2. Elle serait fabriquée par différentes entreprises (56 sociétés, 16 agences gouvernementales, 13 universités et 10 laboratoires nationaux)3.

Les armures de :

Caractéristiques

Protection contre les balles

Une équipe du MIT travaille sur une armure faisant appel à des fluides qui deviendraient solides lorsqu'on leur appliquerait un champ magnétique ou un courant électrique2. L'armure pourra ainsi protéger des balles ou des fragments de shrapnel en se durcissant brusquement lors de leur impact4.

Accroissement de la force du porteur de l'armure

L'exosquelette que constitue l'armure pourra être fixé aux bras et aux jambes. Un système hydraulique permettra à l'armure d'augmenter considérablement la force du soldat qui en sera équipé2.

Surveillance des données vitales

Grâce à des capteurs, l'armure pourra surveiller la température du corps, le rythme cardiaque et le taux d'hydratation2.

Capacité de portage

L'armure permettra un accroissement de la capacité de portage, notamment par une meilleure redistribution du poids porté4.

Casque

Il affichera des informations telle que des statistiques en temps réel, des cartes, des graphiques et un mode de vision nocturne.

Chronologie

Octobre 2013

L'armée américaine annonce qu'elle compte fabriquer des armures tactiques légères pour ses soldats5.

Février 2014

Juin 2014

Les premiers tests devraient commencer1.

2016

Les premières armures sont testées sur le terrain.[réf. nécessaire]

2018

Les armures ne sont toujours pas utilisées par les commandos des États-Unis d'Amérique et le projet ne cesse d'être repoussé.

Références

  1. comicsalliance.com/president-obama-united-states-army-iron-man-talos/

Liens externes

Armure japonaise

 
Armour red threads Kasuga shrine.jpg
 
Armure de samouraï, de type ō-yoroi.

L’armure japonaise (parfois désignée comme armure de samouraï) est un équipement traditionnel japonais destiné à la protection individuelle. Ce type d’armure était porté entre autres par les samouraïs et les daïmyos. Elle est constituée de plusieurs parties. L'assemblage des pièces de l'armure est conçu de manière à nuire le moins possible à la mobilité.

Histoire

C'est durant la période Heian, entre 794 et 1185, que l'armure japonaise évolue dans sa forme la plus connue, ō-yoroi1. Des pièces de cuir imperméabilisées avec de la laque sont employées conjointement avec du métal, de la soie et différents alliages comme le shakudō (or et cuivre) ou le shibuichi (en) (argent et cuivre). Les armures sont de type lamellaire, constituées de petites plaques de métal ou de cuir lacées les unes aux autres. Elles pèsent entre 20 et 30 kg.

En raison de sa lourdeur et de l'encombrement qu'elle cause aux fantassins (mais pas aux cavaliers), ceux-ci sont équipés de modèles plus légers et mobiles : dō-maru ou haramaki. L'armure dō-maru (en) avait une ouverture sur le côté droit que l'on fermait à l'aide de cordons. Grâce à l'acier utilisé, l'armure ne pèse que 10 à 20 kg, environ 20 kg pour l'emblématique harnois d'acier. Le haramaki se laçait dans le dos et ne protégeait que le buste. Au fil du temps, les samouraïs de haut rang ont commencé eux aussi à utiliser ce genre de cuirasses, moins contraignantes1.

Au XVIe siècle, le commerce avec l'Europe enrichit l'armure japonaise avec, par exemple, le morion. L'arrivée des armes à feu impose un renforcement de l'armure qui sera désormais construite de plaques faites de fer et d'acier, au lieu de lames. De même, le besoin d'armures en raison des conflits de l'époque Sengoku (1467-1573) amène l'introduction de plastrons faits de larges bandes lacées ou rivetées au lieu du long laçage d'écailles alors en vigueur, des tenues plus légères facilitant les déplacements rapides. Ces nouvelles armures appelées tōsei gusoku pèsent entre 10 et 13 kg en moyenne1. En comparaison, l'armure argentée du roi Henri VIII pèse 30,13 kg.

Durant la période Edo, les armures, moins nécessaires en ces temps de paix, se développement en vêtements d'apparat, rivalisant de richesse et de sophistication, jusqu'à la fin des samouraïs en 1877.

Description

 
Description de l'armure du samouraï (source : Wendelin Boeheim, Leipzig, 1890) :
1. Cuirasse : ou dou (?)
2. Jupe : kusazuri (草摺?)
3. Cuissard : haidate (佩楯?)
4. Genouillère : tateage (立挙?)
5. Jambière : suneate (臑当?)
6. Soleret : kōgake (甲懸?)
7. Épaulière : sode (?)
8. Manche : kote (籠手?)
9. Gantelet : tekkō (手甲?)
10. Casque : kabuto (?)
11. Écusson : kasa-jirushi (腰巻?)
12. Plaque frontale : mabisashi (眉庇?)
13. Lame : fukikaeshi (吹返?)
14. Protecteur du cou : shikoro (しころ?)
15. Cimier : wakidate (脇立?)
16. Cimier : maedate (前立?)
17. Masque : menpō ou mempō (面頬?)
18. Écusson : sode-jirushi (?)
19. Gorgerin : yodare-kake (襟廻?)

L'armure japonaise se décompose en plusieurs parties :

Parties individuelles de l'armure

Autres accessoires ou attributs

 
Samouraï portant un horo.

Revêtir l'armure

Revêtir l'armure est une longue opération pour son porteur :

Exemples

Quelques exemples d'armure :

Références

  1. Kyoko Katō, « Nishioka Fumio ou l’art de faire revivre les armures anciennes japonaises » [archive], sur Nippon.com, (consulté le ), p. 2.

Voir aussi

Bibliographie

 
 
 

Armures (Saint Seiya)

 

Dans l’univers du manga Saint Seiya et de ses séries d’animation dérivées, les Armures (Cloths en anglais) est le nom générique, dans la version française, donné aux protections utilisées par les combattants et les dieux.

Description

Il existe plusieurs catégories d'armures, selon la résistance et le niveau de protection offerte, ainsi que l’origine du combattant ou du dieu qui la porte. Les armures ont également des caractéristiques qui leur sont propres et on sait, par exemple, que les armures utilisées par les Chevaliers au service d'Athéna sont en fait des entités vivantes, fonctionnant en symbiose avec leur porteur. Ces armures peuvent également se transformer et évoluer en fonction des réparations qu’elles subissent et de la puissance de leur porteur.

Ces protections, qui semblent être faites de métal plus ou moins brillant et chromé, se présentent initialement sous la forme d’un objet, d’un animal (ex : l'armure de Pégase) ou d'une statue (ex : l'armure d’Athéna). Cette forme, qui varie selon le type d’armure et est en général inspirée des mythologies anciennes ou des contes et légendes, est nommée totem par les fans du manga.

Les pièces du totem peuvent se détacher les unes des autres et, après diverses modifications et transformations, venir se déposer sur le corps du porteur pour former une véritable armure. Au début du manga, c’est le porteur lui-même qui doit démonter l’armure et la vêtir mais, au fur et à mesure des chapitres, l’ouvrage finit par adopter le mode opératoire de la série d’animation, dans lequel c’est l’armure qui vient se poser d’elle-même sur le porteur.

La plupart des types d’armure sont inutilisables sous leur forme de totem, bien que certaines soient utilisées comme boucliers temporaires, du fait de leur grande résistance. Les Sômas utilisées par les Titans ont cependant des totems représentant des armes et qui peuvent être utilisés en tant que telles.

Types

Armures humaines

Elles sont constituées d’un alliage de gammanium, d’orichalque1 et de poussière d’étoile ; elles ont été élaborées par les alchimistes du continent de Mu. Leurs descendants ont la capacité de les réparer : les Chevaliers d'Or du Bélier (Les Chevaliers du Zodiaque), Shion (Saint Seiya: Next Dimension et Saint Seiya: The Lost Canvas), Kiki (Saint Seiya Omega), et le Chevalier d'Argent de L'Autel, Hakurei.
Dans le manga Saint Seiya: Next Dimension, on découvre une 13e armure d'or, appartenant au légendaire chevalier d'or d'Ophiuchus.

Armures des dieux

Notes et références

  1. Épisode 61 de Saint Seiya Omega, à 20 min 23 s.

Articles connexes

Kevlar

 
 
 
 
Fibre d'aramide (Kevlar) jaune doré.

Le poly(p-phénylènetéréphtalamide) (PPD-T) est un polymère thermoplastique constitué de noyaux aromatiques séparés par des groupes amide. Il appartient à la famille des fibres d'aramides.

Le PPD-T est commercialisé sous le nom déposé Kevlar. Ce dernier, comme les autres fibres textiles, ne fait pas partie des matières plastiques.

Histoire

 
L’inventrice du Kevlar, Stephanie Kwolek, une chimiste américaine d’origine polonaise.

En 1964, Stephanie Kwolek est chargée par la société Du Pont de Nemours de développer un matériau qui pourrait remplacer le cordon en acier noyé dans le caoutchouc des pneus de voiture. En compagnie de Herbert Blades, elle finit par créer accidentellement le Kevlar, une fibre synthétique qui est, finalement, cinq fois plus résistante que l’acier et beaucoup plus légère. De nos jours, le Kevlar est utilisé dans tous les domaines, des instruments de cuisine aux vaisseaux spatiaux.

La société choisit d'appeler ce polymère « Kevlar ». Il fut commercialisé en 1971. Depuis, le brevet a expiré et sont apparus des produits concurrents comme le Twaron de Teijin.

Structure et propriétés

 
Représentation schématique du PPD-T.
 
Structure chimique du PPD-T.
 
Autre représentation de la structure chimique du PPD-T.

Le Kevlar est une fibre synthétique qui possède de très bonnes propriétés mécaniques en traction (résistance à la rupture de 3 100 MPa et module entre 70 et 125 GPa) et fatigue. Il n'est toutefois pas aussi performant que la fibre de carbone qui peut atteindre une résistance à la traction de 7 000 MPa (fibres très haute résistance) et un module de 520 GPa (fibres très haut module).

Le Kevlar possède un réseau de liaisons hydrogène entre les chaînes polymères qui lui confère une grande rigidité.

La résistance à la traction spécifique (rapportée à la densité) est supérieure à celle de l'acier, mais inférieure à celle des fibres de carbone ou du Dyneema1.

Du fait de la présence du groupe phényle dans la molécule de PPD-T, il n'y a pas libre rotation autour de la liaison carbone-azote, la conformation s-cis est impossible (encombrement stérique). La conformation s-trans est donc la plus généralement observée. Les chaînes sont bien alignées, régulières et orientées. De ce fait, le Kevlar est très cristallin, ce qui explique sa rigidité (E) et sa résistance à la rupture (σ).

Il existe plusieurs grades de Kevlar : Kevlar, Kevlar 52, Kevlar 49, etc.

Qualités :

Défauts :

Utilisation

 
Gants anti-coupures en Kevlar.

Le PPD-T possède différentes propriétés intéressantes, telles la résistance à la chaleur (résiste à des températures pouvant aller jusqu'à 400 °C, il se décompose au-delà)[précision nécessaire], à l'élongation ou au cisaillement. Il est donc utilisé dans de nombreux domaines où ces caractéristiques sont recherchées :

Gilet pare-balles

Avant les années 1970, la plupart des gilets pare-balles étaient en acier ce qui les rendait lourds et encombrants. L'apparition du Kevlar de la société Du Pont a permis le développement d'un nouveau type de gilet pare-balles flexible et beaucoup plus léger, ce matériau étant aussi plus résistant que l'acier3. Ce matériau était cependant prévu à l'origine pour le renforcement de pneus, et ses réelles capacités antibalistiques étaient inconnues. Le grand potentiel de ce nouveau polymère poussa le National Institute of Justice américain à effectuer des recherches divisées en quatre phases. La première consista à tester la fibre de Kevlar afin de découvrir si elle pouvait arrêter une balle. La seconde consistait à trouver quelle épaisseur de Kevlar était nécessaire selon la vitesse et le type de projectile. Cette phase permit ainsi la création du premier prototype pouvant protéger contre les principales menaces des policiers de l'époque, soit les calibres .38 Special et .22 Long Rifle.

En 1973, des chercheurs de l'Arsenal Edgewood de l'armée américaine développèrent un gilet pare-balles fait de sept couches de Kevlar pour essai sur le terrain. Ces essais permirent de mettre en évidence la grande perte de résistance du Kevlar lorsque celui-ci était mouillé ou exposé aux ultraviolets, y compris via la simple exposition au Soleil. De plus, les agents de nettoyage à sec ainsi que les agents de blanchiment diminuaient également les propriétés antibalistiques du Kevlar après plusieurs utilisations. Afin de régler ces problèmes, les gilets pare-balles sont maintenant recouverts d'un matériau étanche à l'eau, résistant aux UV et aux agents de nettoyage.

Synthèse

 
Schéma de synthèse du PPD-T (réaction de Schotten-Baumann).

La synthèse du poly(p-phénylènetéréphtalamide) consiste en la polycondensation du p-phénylènediamine (PPD) (ou son chlorhydrate) et du chlorure de téréphtaloyle, en milieu solvanté et à très basse température.

Notes et références

  1. Tomic, Sacha. Plus solide que l'acier. In La science des sixties. Paris : Belin, 2014. p. 85-86.

Voir aussi

Articles connexes

Gilet pare-balles

 
Agent de police en uniforme portant un gilet pare-balles réglementaire et un fusil d'assaut, dans une rue.
 
Un policier londonien portant un gilet pare-balles.
Équipements de combat saisis par la police, exposés sur une table.
 
Gilets pare-balles (en haut) et armes, lors d'une saisie.

Le gilet pare-balles est un équipement principalement destiné à protéger le thorax, l'abdomen et le dos contre le tir d'armes à feu en empêchant la pénétration de la balle et en absorbant son impact. De nos jours, les gilets sont surtout fabriqués avec des fibres tissées serrées, principalement le Kevlar. Ils sont utilisés en général par l'armée et les forces de l'ordre (police, gendarmerie, douanes, surveillance pénitentiaire...). Ce type de gilet peut alors protéger celui qui le porte contre les projectiles d'armes de poing et de certains fusils, ainsi que les shrapnels de certains dispositifs explosifs comme les grenades. Des plaques de métal ou de céramique peuvent être glissées dans des pochettes prévues à cet effet sur le devant et à l'arrière des gilets, afin de leur permettre d'arrêter des munitions d'une puissance supérieure à la protection offerte par le seul gilet, au détriment du poids, qui peut être augmenté de plusieurs kilogrammes par les plaques. Les forces de police portent généralement le gilet seul, tandis que les plaques de céramique ou de métal sont utilisées par les armées nationales ou les forces spéciales d'intervention policière, tels le SWAT américain ou le GIGN, la BRI ou encore le RAID français. Mais les gilets pare-balles ne sont conçu que pour protéger d'un certain niveau de menace et ne sont donc pas invincibles. Il existe des armes très efficaces pouvant les percer, comme par exemple les munitions perforantes d'armes de poings telles que la 5,7x28mm ou la 7N21 russe dont le noyau est en acier1.

Vue d'ensemble

Des plaques de métal (acier ou titane), de céramique ou de polyéthylène fournissent une protection supplémentaire au niveau des organes vitaux. Elles permettent une protection efficace contre toutes les munitions d'armes de poing (sauf quelques exceptions) et la plupart des fusils. Ces « gilets pare-balles tactiques » sont devenus un standard dans le domaine militaire, car le gilet pare-balles classique n'offre pas assez de résistance contre les projectiles de fusils d'assaut, armes que les forces militaires risquent le plus souvent d'affronter. Le CRISAT NATO (Collaborative Research Into Small Arms Technology-North Atlantic Treaty Organization) recommande les plaques de titane.

Contrairement aux armures de métal des deux guerres mondiales, les gilets pare-balles modernes ne dévient pas les balles mais stoppent, plutôt, les projectiles en absorbant l'énergie cinétique qu'ils dégagent et en la redistribuant sur la plus grande portion du corps possible. C'est un peu le même principe des raquettes dans la neige, qui répartissent le poids de la personne sur une plus grande surface afin qu'elle ne pénètre pas la couche de neige. Pour le gilet, c'est donc l'énergie cinétique de la balle qui est redistribuée, afin qu'elle ne pénètre pas le corps. De plus, ce phénomène déforme un peu la balle, ce qui diminue son pouvoir de pénétration. Bien que les gilets pare-balles empêchent les projectiles de pénétrer le corps, ce dernier absorbe malgré tout l'énergie déployée par la balle, ce qui peut causer des traumatismes internes. Même si, la plupart du temps, on s'en sort avec un bleu, l'impact peut causer de graves blessures, telles une hémorragie interne, des déchirures au niveau des tissus ou encore des fractures aux côtes.

La majorité des gilets pare-balles offrent une protection limitée contre les flèches, les pics à glace, les coups de couteau, les munitions dont la pointe est effilée ou les munitions perforantes. Étant donné que l'énergie déployée par ce type d'objet est répartie sur une surface très restreinte, ils peuvent traverser certains gilets pare-balles. Des gilets sont cependant spécialement conçus pour contrer les objets tranchants tels que les couteaux – ils sont principalement utilisés par les gardiens de prison. Des matériaux tels le Dyneema (une alternative au Kevlar) offrent une plus grande protection contre les lames.

Les gilets pare-balles, sans l'ajout de plaques de protection, n'offrent pratiquement aucune protection contre les munitions de fusil ou même certaines munitions de pistolet tirées par des carabines, car leur vitesse et leur pouvoir de pénétration sont beaucoup plus grands. La seule exception est le .22 Long Rifle, qui est arrêté par les gilets pare-balles, et ce, même s’il est tiré par un fusil.

Histoire

Veste en soie

Les premiers ancêtres du gilet pare-balles étaient faits de soie ou de lin2. Ils ressemblaient aux jaques, vêtements matelassés médiévaux constitués de 18 à 30 couches de vêtements afin d'offrir une protection maximale contre les flèches. En 1881, George E. Goodfellow (en), médecin et naturaliste de Tombstone, dans l'État de l'Arizona, assistait à un duel d'armes à feu entre deux hommes. En examinant l'un des deux adversaires, il découvrit que le mouchoir de soie de l'homme avait ralenti quelque peu la balle qui l'avait touché. Le docteur Goodfellow documenta plusieurs autres cas où des tissus de soie auraient protégé des personnes d'une blessure par balle3.

À Chicago, un prêtre polonais du nom de Casimir Zeglen (en) utilisa la découverte de Goodfellow, pour développer l'un des premiers gilets pare-balles, vers la fin du XIXe siècle. Très coûteux, le gilet fait de plis de soie d'une épaisseur totale d'environ 10 à 12 mm pouvait arrêter les balles les plus lentes tirées par des armes de poing à poudre noire. Le gilet coûtait dans les 800 $ US à l'époque4. Des versions de ce tissu épaisses de 25 mm sont mentionnées par un journal en 1902 comme pouvant arrêter des balles de plomb des fusils militaires à n'importe quelle distance. Recouvert de 1,6 mm d'acier ce dernier peut également stopper des balles de fusil en acier tirées à une distance de 230 m, et d'une distance de 45 m si l'épaisseur de la plaque d'acier est doublée5.

Un tissu similaire protégeant la voiture du roi et de son épouse, créé par l'inventeur polonais Jan Szczepanik avec Casimir Zeglen4 en 1901, sauva la vie d'Alphonse XIII d'Espagne lors d'une attaque à la bombe en mai 1906.

Le , François Ferdinand, l'archiduc d'Autriche, possédait une de ces vestes mais ne la portait pas lors de son assassinat. Cependant, elle n'aurait pas put le protéger de la balle de .32 ACP tirée par Gavrilo Princip qui l'a atteint au cou6.

Plastrons d'acier

Armure constituée de plaques de métal reliées.
 
Armure corporelle d'infanterie allemande (Sappenpanzer), 1918.
 
Plusieurs armures américaines après des tests de tir en 1918.

Durant la Première Guerre mondiale, les États-Unis développèrent plusieurs types d'armure, incluant le Brewster Body Shield, fait d'un alliage de nickel, de chrome et d'acier. Cette armure pouvait arrêter les balles du Lewis Mark I, qui pouvaient atteindre la vitesse de 820 m/s. Cependant, cette armure était encombrante et très lourde (18 kg). Un autre type d'armure fut conçu, en , par le Metropolitan Museum of Art. Ce plastron, basé sur une armure du XVe siècle, pesait 12 kg, mais était considéré trop bruyant et contraignant. Un gilet sur mesure, fait d'acier en écailles attachées à une doublure de cuir pesant 5 kg, fut aussi développé. Étant ajustée au corps, elle était considérée comme plus confortable que les autres types d'armure.

Les Allemands quant à eux ont utilisé massivement dès 1916 des plastrons d'acier pour protéger leurs guetteurs dans la guerre de tranchée, les Sappenpanzer7.

En 1923, Leo Krause déposa un brevet américain pour un gilet pare-balle en tissu contenant des plaques de duralium et permettant d'arrêter les balles de pistolet. Les plaques étaient chacune enfermées dans des poches de tissu et se superposaient partiellement l'une sur l'autre comme des tuiles. Chacune des poches étaient agrafées en leur partie la plus haute à une toile placée derrière. Un matelassage en soie de Chine était également présent devant et derrière les poches contenant les plaques métalliques. Il n'hésitait pas à se faire prendre en photo portant son gilet et se faisant tirer dessus pour en faire la promotion8,9.

Gilet capitonné

Vers la fin des années 1920 et le début de 1930, des membres de groupes criminels des États-Unis commencèrent à porter des vêtements rembourrés de coton. Beaucoup moins chers que les armures d'acier, ces gilets pouvaient absorber l'impact de munitions d'armes de poing tel le .22 Long Rifle, .25, S&W .32 Long, .380 ACP et le .45 ACP qui se déplacent à des vitesses approchant les 300 m/s. Plusieurs services de police comme le FBI se dotèrent alors d'une munition plus puissante, la .357 Magnum, afin de répondre à ces gilets.

Seconde Guerre mondiale

Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis développèrent des armures pour l'infanterie, mais la plupart des modèles étaient trop lourds et contraignaient trop les mouvements. De plus, ces armures étaient incompatibles avec les équipements existants. La société Wilkinson Sword développa, parallèlement, un gilet à l'épreuve des shrapnels des Flak (FlugzeugAbwehrKanone) allemands pour les pilotes de la RAF (Royal Air Force). Ces gilets, faits de plaques de manganèse insérées dans une veste de nylon balistique développé par la firme Dupont, ne pouvaient cependant pas arrêter une balle. Des plaques en composite de fibre de verre, appelées Doron plate (en) et développées par la Dow Chemical Company dès mai 1943, furent également utilisées par des Marines lors des dernières phases de la bataille d'Okinawa. Les plaques en Doron insérées dans des vestes en nylon balistique conféraient une protection relative face aux éclats d'explosions et autres fragments. Cette même technologie fut ensuite utilisée à bien plus grande échelle durant la guerre de Corée et la guerre du Vietnam dans les années 5010.

L'armée japonaise produisit aussi quelques types d'armure pour l'infanterie durant la Deuxième Guerre mondiale, mais ils n'en virent pas l'utilité. Les tentatives de l'armée américaine reprirent au milieu de 1944, avec la production de plusieurs types d’armure telles les T34, T39, T62E1 et M12.

L'Armée rouge soviétique développa, quant à elle, des modèles de gilets pare-balles nommés SN-38, SN-39, SN-40 et SN-42. « Stalynoi Nagrudnik » étant la traduction de « Gilet d'acier » et le numéro représentant l'année de conception. Seul le SN-42, fait de deux plaques d'acier pressées, entra finalement en production. D'une épaisseur de 2 mm et d'un poids de 3,5 kg, il fut fourni au SHISBr (Génie de combat), au Tankodesantniki (des soldats d'infanterie embarquant sur les chars de combat lors d'un assaut) et à certaines brigades de blindés. L'armure SN protégeait contre des balles de la MP-40 allemande tirées à plus de 100-125 mètres, ce qui donna un avantage important lors de batailles urbaines (comme à Stalingrad). Malgré tout, son poids la rendait inutilisable pour l'infanterie à pied et la munition de 7,92 × 57 mm tirée par la Mauser Karabiner 98k et la MG42 la traversait facilement.

De 1945 à 1990

Durant la guerre de Corée (1950-1953), plusieurs nouveaux gilets furent produits pour l'armée américaine, dont le M-1651 qui apportait une grande amélioration au niveau du poids. Cependant, il n'était pas très efficace au niveau de la protection contre les balles et les shrapnels. Les gilets de la guerre du Viêt Nam utilisèrent différentes combinaisons de nylon, de nouvelles céramiques capables de bloquer les balles de fusil, de fibre de verre et de matériaux utilisés dans les armures d'acier de la Deuxième Guerre mondiale et de la guerre de Corée.

En 1968, l'« American Body Armor » fut fondé et produisit une combinaison de nylon recouverte de plusieurs plaquettes d'acier. Ce type de gilet fut vendu par la compagnie d'arme à feu Smith & Wesson, sous le nom de « Barrier vest » pour les forces de police.

Dans le milieu des années 1970, DuPont Corporation introduisit la fibre synthétique de Kevlar, qui était conçue pour renforcer les pneus. Le National Institute of Justice soumit ce nouveau matériel à une évaluation méthodique afin de pouvoir vérifier si le Kevlar pouvait premièrement arrêter un projectile, et déterminer le nombre de couches nécessaires pour y arriver. Lester Shubin, qui fut nommé coordinateur de cette évaluation, fournit un rapport qui approuva finalement que le Kevlar (comme matériel) pouvait fournir une bonne protection, qui était légère et pouvait être confortablement portée par les agents de police de façon régulière et, ainsi, sauver des vies.

En 1975, Richard A. Armellino, le fondateur d’American Body Armor, commercialisa un gilet entièrement fait de Kevlar, nommé K-15, comprenant 15 couches, ainsi qu'une plaque d'acier balistique de 5" x 8" vertical à la hauteur du cœur. Ce type de plaque est encore aujourd'hui utilisé dans les gilets modernes, afin de diminuer les traumatismes internes au niveau des organes internes et du sternum.

 
Soldats de la garde nationale des États-Unis portant le casque PASGT et le gilet Interceptor OTV.

En 1976, Richard Davis, le fondateur de Second Chance Body Armor, développa le premier gilet pare-balles de la compagnie entièrement fait de Kevlar. Nommé « Model Y », le poids léger de ce gilet lui permit de devenir la nouvelle forme de protection quotidienne pour les forces policières modernes. Dans le milieu des années 1980, on estime alors qu'entre un tiers et la moitié des policiers en patrouille des États-Unis portent le gilet de manière régulière. En 2006, aux États-Unis, plus de 2 000 policiers ont vu leur vie sauvée par leur gilet, prouvant ainsi la pertinence du gilet pare-balles comme pièce d'équipement standard de la police.

En 1979, l'URSS débute la production en masse du gilet 6B2 utilisant principalement des plaques de titane, de l'aramide et du nylon. Il fut utilisé durant la guerre d'Afghanistan et devait protéger des éclats et des balles d'armes de poing.

De 1990 à 2000

Le gilet léger de Kevlar possède cependant des imperfections, car les gros fragments ou les projectiles ayant une haute vélocité transfèrent assez d'énergie cinétique pour causer des blessures, qui peuvent s'avérer graves voire mortelles. C'est ainsi que le Ranger Body Armor fut développé par les militaires américains en 1994. Ce fut le deuxième gilet pare-balles américain moderne pouvant stopper une balle de fusil, tout en restant assez léger pour être porté par les soldats d'infanterie sur le terrain. Le gilet des US Rangers est cependant plus lourd que le PASGT (Personal Armor System for Ground Troops) porté par l'infanterie régulière, en plus de protéger moins efficacement les épaules et le cou.

Depuis les années 2000, le nouvel Interceptor Multi-Threat Body Armor System devint le standard de l'armée américaine en remplaçant le PASGT. Le gilet de Kevlar Interceptor offre une protection contre les shrapnels, les tirs automatiques de 9 mm ou de calibre inférieur. Des plaques SAPI (Small Arms Protective Insert (en)), faites de céramique au thorax et au dos, fournissent une protection accrue des organes vitaux contre les menaces de 7,62 x 51 mm OTAN.

De 2000 à 2010

Le masque balistique est désormais en dotation dans divers services de police ou forces spéciales.

Les matériaux

 
Gilet pare-balles de la police belge (2017).

Les matériaux flexibles

Depuis 1970, plusieurs nouvelles fibres et méthodes de fabrication des gilets pare-balles ont fait leur apparition, en parallèle au Kevlar. On distingue deux grandes familles de fibres dans la fabrication des gilets pare-balles modernes.

Aramides

Premièrement, les para-aramides (Poly-para-phénylène téréphtalamide), qui regroupent principalement le Kevlar de DuPont, le Twaron de Teijin et le GoldFlex de Honeywell. Le Twaron et le Kevlar sont des matériaux ayant des performances proches. Le procédé de fabrication du Kevlar utilisant du phosphotriamide hexaméthylique cancérigène, une guerre de brevet s'ensuivit entre DuPont et Akzo (Twaron d'Arko fut acheté par Teijin en 2000). Finalement, aujourd'hui, DuPont doit payer une licence de brevet à Akzo pour pouvoir utiliser leurs méthodes de production, et ce, malgré de nombreuses recherches de la part de DuPont pour trouver une alternative. Le GoldFlex, quant à lui, est plus résistant et flexible que ses concurrents, mais il reste plus cher et donc moins attrayant.

Polyéthylènes

Le second type de fibre comprend les fibres polyéthylène à haute résistance comme le « Spectra »(Archive.orgWikiwixArchive.ishttp://www.bodyarmornews.com/body-armor-news/honeywell_spectra_police_india.htm" rel="nofollow" class="external text">Google • Que faire ?) (consulté le ) de Honeywell et le Dyneema de DSM ainsi que le polyazole Zylon de Toyobo. Le Spectra et le Dyneema possèdent des caractéristiques très proches du Twaron et du Kevlar. Cependant, le Zylon a perdu son certificat du National Institute of Justice (NIJ) qui approuve son utilisation dans les gilets pare-balles, car une recherche démontra qu'il perdait ses capacités antibalistiques beaucoup plus rapidement que tout autre matériau. Cette recherche fut déclenchée en 2003 après la mort du policier Tony Zeppetella de Oceanside et les blessures sérieuses du policier Ed Limbachers de Forest Hills, qui portaient tous deux des gilets faits de Zylon11.

Les matériaux solides

Aciers

Titane

Céramiques

Standards de performance

Il existe de nombreux standards de performance différents, le plus souvent propres à chaque pays, comme par exemple le standard russe GOST, ou européen VPAM. Ils permettent de classer les gilets selon leurs niveaux de protection et d'en certifier les performances réelles. Le standard balistique du National Institut of Justice (en) est le plus connu et fournit une attestation du niveau de protection offert par les différents gilets pare-balles vendus aux États-Unis. Plus la note donnée par le NIJ est haute, plus le gilet est performant. Si le NIJ ne fournit pas de certificat ou encore le réforme, le produit ne peut plus être vendu sur le territoire américain.


Les gilets sont testés en laboratoire de certification dans des conditions bien précises, en particulier concernant l'état du gilet au moment des tirs ainsi que sont conditionnement préalable éventuel pour vérifier sont intégrité balistique après l'équivalent d'une utilisation normale. Par défaut dans le standard NIJ, une zone de 51 mm le long des bordures des gilets ne sont pas testées. De plus les impacts de tir de test ne doivent pas être éloignés de moins de 51 mm pour les munitions de pistolets et de 76 mm pour les munitions de fusils. Les gilets pare-balle sont testés avec 6 tirs, sauf pour le niveau IV ou un seul tir est suffisant. Les gilets sont montés sur un support en argile à base d'huile, la Roma Plastilina No.11. L'argile permet de mesurer la déformation permanente ayant eu lieu derrière le gilet une fois les tirs réalisés. Plusieurs gilets identiques du même fabricant sont testés. Les niveaux NIJ sont attribués aux modèles de gilets ayant respecté les conditions d'homologation, les principales étant la non pénétration des projectiles aux conditions données et une déformation arrière de l'argile inférieure à 44 mm12. En effet, la non pénétration seule ne garanti pas la survie en cas d'impact, le gilet pouvant arrêter la balle mais se déformer et s'enfoncer profondément dans le corps du porteur et y transférer beaucoup d'énergie. Cela peut provoquer des blessures contondantes graves comme la fracture de cotes et du sternum.

 
NiveauMunition stoppée*Énergie cinétique maximale*
Type I -.22 LR LRN (Long Rifle Lead Round Nose) d'une masse nominale de 2,6 g et d'une vélocité maximale de 329 m/s

-.380 ACP FMJ RN (Full Metal Jacket Round Nose) d'une masse nominale de 6,2 g et d'une vélocité maximale de 322 m/s

>300 joules
Type IIA -9mm FMJ RN (Full Metal Jacket Round Nose) d'une masse nominale de 8,0 g et d'une vélocité maximale de 341 m/s

-.40 S&W FMJ (Full Metal Jacket) d'une masse nominale de 11,7 g et d'une vélocité maximale de 322 m/s

>700 joules
Type II -9mm FMJ RN (Full Metal Jacket Round Nose) d'une masse nominale de 8,0 g et d'une vélocité maximale de 367 m/s

-.357 Magnum JSP (Jacketed Soft Point) d'une masse nominale de 10,2 g et d'une vélocité maximale de 436 m/s

>800 joules
Type IIIA -9mm FMJ RN (Full Metal Jacket Round Nose) d'une masse nominale de 8,0 g et d'un vélocité maximale de 436 m/s

-.44 Magnum SJHP (Semi Jacketed Hollow Point) d'une masse nominale de 15,6 g et d'une vélocité maximale de 436 m/s

>1 300 joules
Type III+ -7.62mm FMJ (Full Metal Jacket) d'une masse nominale de 9,6 g et d'une vélocité maximale de 847 m/s >3 400 joules
Type IV -.30-06 AP (Armor Piercing) d'une masse nominale de 10,8 g et d'une vélocité maximale de 878 m/s >4 000 joules

Les niveaux de protection IIA à IIIA correspondent aux niveaux de performance de pack balistique souple, qui sont constitués de plusieurs feuilles de para-aramides ou polyéthylènes protégeant essentiellement des armes de poing.

Les niveaux de protection III+ et IV sont atteints grâce à l'association d'un pack souple et d'une plaque additionnelle en métal ou d'une plaque de feuilles de polyéthylène pressées à chaud et recouverte de céramique.

Le poids d'un gilet pare-balles est compris entre 2,5 et 4 kg pour les classes I, IIA, II et IIIA et entre 5 et 16 kg pour les classes III+ et IV.

Développements futurs

Si le gilet pare-balles sauve beaucoup de vies, la protection qu'il offre se limite encore au thorax. Il en résulte de nombreuses blessures aux membres, pouvant aboutir à une amputation. L'armée américaine développe donc un nouveau type d'armure pare-balles. Constituée d'un gilet pare-balles comprenant des jupes plus grandes afin d'offrir une protection accrue au niveau des épaules et des cuisses, d'un casque, de jambière et de protège-bras, elle permettrait de diminuer grandement le nombre de blessures graves. Cependant, ce type d'armure reste encore lourd et très encombrant, tant au niveau de la mobilité des soldats que dans le tir (les jupes plus grandes au niveau des épaules gênent le tir), bien que certains soldats soient prêts à faire des sacrifices à ce niveau afin de bénéficier d'une protection accrue. Si l'application de ce type d'armure est totalement inadéquat pour l'infanterie, il pourrait être utilisé pour les équipages de véhicules terrestres.

La soie d'araignée

La soie d'araignée est plus de 10 fois plus résistante que l'acier et 3 fois plus que le Kevlar. Différents essais de domestication des araignées échouèrent. Si les vers à soie sont, depuis longtemps, domestiqués par l'homme, les araignées ont la fâcheuse tendance à s'entre-dévorer lorsqu'elles sont retirées de leur territoire. Un essai important fut tenté dans les années 1960 par l'armée américaine, qui tentait de trouver un nouveau moyen de protéger ses troupes lors de la guerre du Viêt Nam. Bien que l'expérience fût un échec, elle permit quand même d'identifier la Nephila clavipes, qui produit 7 types de soie, dont une ultra-résistante. Plusieurs années plus tard, les avancées technologiques permirent d'isoler les gènes qui codent les protéines qui forment la soie d'araignée et de les insérer dans une bactérie. C'est en 1990 que Lewis, grâce à un financement de l'armée, identifia les deux gènes nécessaires. L'US Army Soldier and Biological Chemical Command, à Natick, et l'université du Wyoming tentèrent d'en produire des quantités suffisantes en obligeant des bactéries à produire les protéines. Cependant, les résultats furent insuffisants, tant au niveau de la quantité que de la qualité. Si la soie d'araignée est si forte, c'est grâce à la nature répétitive de deux de ses gènes, mais les bactéries coupaient la séquence en diminuant ainsi la résistance de la soie produite.

En 1993, Turner, un généticien et chercheur de l'université McGill à Montréal, découvrit des similitudes entre les glandes séricigènes des araignées et les glandes mammaires des chèvres. Après trois ans de recherche au sein de la compagnie Nexia, les scientifiques réussirent à produire de grandes quantités de soie d'araignée en insérant les deux gènes dans des glandes mammaires de chèvres. Le lait récolté contenait ainsi des protéines qui, une fois purifiées, furent introduites dans de petits tubes où elles formèrent de la soie ultra-résistante, très proche de la soie naturelle.

Depuis, Nexia est propriétaire d'une ferme contenant une douzaine de chèvres génétiquement modifiées, élevées avec plus de 1 000 autres individus non génétiquement modifiés.

Les avancées de l'armée sur la soie nommée « Biosteel », créée grâce aux protéines de Nexia, sont plutôt discrètes. Cependant, on peut supposer la préparation de nombreux tests de performance de la soie dans le futur remplacement du Kevlar. En effet, le Biosteel possède de nombreux avantages. Alors que le Kevlar est fabriqué à base de pétrole et nécessite des procédés chimiques dans sa fabrication, le Biosteel ne nécessite qu'une infrastructure de production beaucoup moins lourde et moins coûteuse. En plus de ses meilleures performances, le Biosteel est aussi plus léger et flexible que le Kevlar. Il reste, cependant, des points d'interrogation quant à la longévité d'une telle soie, en plus de sa capacité à résister à de grandes chaleurs, qui pourrait être moins bonne que celle du Kevlar. Cependant, le Biosteel est voué à un grand avenir au niveau du gilet pare-balles. Même si ses capacités antibalistiques exactes sont encore inconnues (du moins publiquement), on peut prévoir la diminution marquée du poids d'un gilet pare-balles fait entièrement de Biosteel. Même s'il serait étonnant que l'utilisation de cette nouvelle fibre permette de se départir totalement des plaques de céramique ou de métal, elle permettrait certainement d'en diminuer l'épaisseur et donc le poids. Elle permettrait aussi de rendre le projet d'armure pare-balles de l'armée américaine beaucoup plus mobile.

La nanotechnologie

Plusieurs nanotechnologies ont aussi vu le jour dans les dernières années. Premièrement, des nanoparticules insérées dans le gilet pourraient réagir à la pression appliquée par une balle sur le matériel et se durcir suffisamment pour bloquer cette dernière. Il en résulterait une armure flexible qui pourrait dévier les balles comme le ferait une armure d'acier, mais avec un poids plus faible que les gilets modernes. Une autre technologie est présentée par la compagnie ApNano comme un nanocomposite rigide, basé sur du disulfure de tungstène, capable de résister à l'impact de 250 tonnes par centimètre carré, tout en restant en bon état. Un test du matériel sous une pression isostatique par une équipe française lui attribue même une résistante de 350 tonnes par centimètre carré. Le développement d'un gilet pare-balles constitué de soie d'araignée et de nanotechnologie fut démarré au courant de 2006 pour une commercialisation potentielle. On peut penser à un gilet traditionnel où le Kevlar serait remplacé par du Biosteel et les plaques de céramique par un matériel nanotechnologique.

Dans un futur un peu plus lointain, les nanotubes de carbone qui offrent des résistances près de 100 fois plus grandes que l'acier et un poids six fois moindre pour une même quantité, pourraient remplacer les plaques de céramique encore plus efficacement. De plus, les nanotubes pourraient fort probablement être fixés directement sur des fibres afin d'augmenter leur résistance, tout en ne diminuant pas leur flexibilité. Cependant, leur production reste trop onéreuse pour l'envisager dans un futur proche.

Législation

La possession de gilet pare-balles est légale dans la plupart des pays du monde. Il existe des exceptions comme en Australie13,14 ou encore la Thaïlande. Les personnes condamnées pour crimes violents se voient interdire leur possession aux États-Unis.

Notes et références

  1. (en) « Possession Of Bullet Proof Vests Or Body Armour - Australian Criminal Lawyers Brisbane & Gold Coast » [archive], sur Australian Criminal Lawyers Brisbane & Gold Coast (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

 
 
 

Blindage incliné

 
 
Blindage incliné à 30° sur la face avant du char soviétique T-54, ici découpé pour une exposition

Un blindage incliné est un blindage qui n'est ni en position verticale, ni en position horizontale. Il est souvent monté sur les chars et les véhicules de combat d'infanterie.

Principes de fonctionnement

L'inclinaison d'un blindage rend plus difficile sa pénétration par les munitions antichars, telles que les obus antiblindage (pénétrateurs à énergie cinétique) et les roquettes, car ces projectiles suivent généralement une trajectoire plus ou moins horizontale. Cette meilleure protection est obtenue par trois effets principaux.

Tout d'abord, un projectile frappant une plaque de blindage à un angle différent de l'angle droit doit traverser une plus grande épaisseur de blindage. À angle droit, seule l'épaisseur de la plaque doit être percée. L'augmentation de l'inclinaison du blindage, pour une épaisseur donnée, augmente l'épaisseur mesurée dans le plan horizontal et donc la protection à traverser. La protection d'une zone est indiquée par l'épaisseur moyenne horizontale, qui est identique à la masse surfacique (dans ce cas par rapport à l'horizontale).

Si l'on augmente l'épaisseur horizontale en augmentant la pente à épaisseur constante, il faut une plaque plus longue et donc plus lourde pour protéger une zone donnée. Cette amélioration de la protection est tout simplement équivalente à une augmentation de la masse surfacique et donc de la masse, et ne peut offrir aucun avantage en matière de poids. Le blindage incliné a donc été utilisé pour les deux autres effets principaux de la pente.

Le premier réside dans le meilleur enveloppement du volume du véhicule. En général, les formes plus arrondies ont une moindre surface à volume donné. Étant donné que dans le cas d'un véhicule blindé, la surface doit être recouverte par un blindage lourd, une forme plus adaptée peut se traduire par une réduction de poids significative, ou permettre un blindage plus épais pour le même poids. Un blindage incliné approche la forme idéale arrondie.

Le second effet tient dans la déviation, la déformation et le ricochet du projectile. Lorsqu'un projectile heurte une plaque sous une incidence élevée, sa trajectoire peut être courbée, l'obligeant à traverser une épaisseur plus grande, ou il peut rebondir sur le blindage. Le projectile peut également se déformer, ce qui réduit sa capacité de pénétration. Toutefois, ces effets sont fortement dépendants des matériaux utilisés pour le blindage et des propriétés du projectile. L'inclinaison du blindage peut dans certains cas augmenter la pénétration. Les ogives à charge creuse peuvent ne pas pénétrer et même exploser en cas d'impact sous un angle très oblique.

Les inclinaisons les plus grandes sont généralement visibles sur la plaque frontale du glacis, car il se trouve du côté le plus susceptible d'être touché et parce qu'il y a plus de place dans la longueur du véhicule pour incliner le blindage.

Le principe du blindage incliné

 
Une illustration sur le pourquoi un blindage incliné n'apporte pas de réduction de poids pour une surface protégée fixée. Une comparaison d'un blindage vertical à gauche et d'un blindage incliné à 45° à droite. La distance horizontale (flèches noires) est la même, mais l'épaisseur de la plaque inclinée (flèche verte) est moindre. On peut voir que la section droite du blindage et donc sa masse est la même dans les deux cas.
 
Illustration sur le fait qu'à masse donnée, la densité surfacique restant la même, la distance horizontale diminue dans le cas du blindage incliné / blindage droit.

La raison de la protection accrue généré par l'utilisation d'un blindage incliné est que, pour une épaisseur donnée, la distance horizontale (DH) que doit traverser le projectile avant de pénétrer le véhicule est augmentée.

 
Le cisaillement se fait à volume constant

Cependant, le simple fait d'augmenter la distance horizontale n'est pas la raison de l'utilisation du blindage incliné dans la conception des véhicules blindés, car elle n'offre aucun gain de poids. En effet, à masse donnée, la densité surfacique reste constante, et donc l'épaisseur normale aussi, si bien que si on incline le blindage la distance horizontale décroit. Ceci est similaire au cisaillement d'une plaque.

Le blindage incliné offre une protection accrue pour les véhicules de combat d'infanterie par le biais de deux mécanismes principaux. Le plus important est fondé sur le fait que, pour atteindre un niveau de protection donné le volume à protéger doit être délimité par le blindage et que le blindage incliné peut permettre de réduire le rapport surface / volume, et donc permettre soit une moindre masse relative pour volume donné, soit plus de protection pour un poids donné. Si l'attaque était équiprobable quelle que soit la direction, la forme optimale serait une sphère, mais comme l'attaque horizontale est plus probable la forme idéale est un sphéroïde. Incliner un blindage plan ou utiliser un blindage arrondi issus de fonderie permet d'approcher cette forme idéale.

Des raisons pratiques font que ceci n'est, souvent, mise en place que sur le devant du véhicule, où il y a suffisamment d'espace pour la pente et où une grande partie de l'armure est concentrée, du fait que l'attaque frontale est la plus probable. Une simple pente, comme on peut le voir sur l'avant du char M1 Abrams, est représentatif de ce qui est souvent mis en œuvre.

Le second mécanisme est que les projectiles heurtant un blindage incliné sont plus susceptibles d'être déviés, de ricocher ou d'éclater à l'impact. Les armes modernes ont considérablement réduit ce deuxième effet qui, initialement, était la principale raison d'incorporer un blindage incliné dans la conception des véhicules durant la Seconde Guerre mondiale.

L'effet du cosinus

La distance horizontale que doit franchir un projectile peut être calculée simplement. Elle est égale à l'épaisseur normale du blindage divisé par le cosinus de l'angle d'inclinaison du blindage à la perpendiculaire de la trajectoire du projectile (supposé horizontale).

D H = E p c o s ( θ ) {\displaystyle DH={\frac {Ep}{cos(\theta )}}}

Ainsi, par exemple, un blindage incliné de 60° par rapport à la verticale présentera une « épaisseur horizontale » égale à deux fois l'épaisseur réelle du blindage. Lorsque l'épaisseur du blindage ou son épaisseur RHA équivalente, d'un véhicule est donnée sans indication d'inclinaison, la valeur fournie prend généralement en compte de cet effet d'inclinaison, tandis que lorsque cette valeur est donnée comme « x mm RHA pour y degrés », les effets de l'inclinaison ne sont pas pris en compte.

Déviation

Le blindage incliné a une efficacité accrue par rapport à un blindage droit car il peut conduire à l'éclatement d'un pénétrateur à l'énergie cinétique ou une déviation de la pénétration, et ce même si la densité surfacique reste constante. Ces effets sont les plus forts lorsque le projectile a une faible masse et a un ratio longueur/largeur faible. Les obus antiblindage de la Seconde Guerre mondiale et dans les années suivantes, avaient ces propriétés si bien que le blindage incliné a donc été assez efficace durant cette période. Dans les années soixante, des pénétrateurs flèche ont été introduits, ces projectiles étaient à la fois très allongés et avaient une très grande densité.

Lorsqu'un pénétrateur à longue tige frappe un blindage incliné, et après la pénétration initiale dans l'épaisseur du blindage suivant une horizontale, il s'incline suivant une direction intermédiaire entre l'horizontale et la normale au blindage. De plus, le pénétrateur déformé tend à agir comme un projectile d'un très grand diamètre, ce qui crée des contraintes de tension dans le blindage non encore perforé, provoquant ainsi sa rupture. Si ces effets se produisent surtout pour les pénétrateurs modernes avec des blindages incliné entre 55° et 65°, une meilleure protection serait assurée par un blindage vertical (à épaisseur égale). De plus, l'introduction du blindage céramique dans les années 1970 a diminué l'importance du principe du blindage incliné. En effet, l'armure céramique est plus performante lorsqu'elle est montée verticalement, car pour une densité surfacique donnée, son épaisseur (suivant la normale) se réduit et résiste mal et se fracture plus facilement1.

Le blindage incliné peut faire ricocher le projectile, mais ce phénomène est beaucoup plus compliqué et n'est pas encore totalement prévisible. La densité du projectile, la vitesse d'impact, et le ratio longueur/diamètre sont des facteurs qui contribuent à un angle de ricochet critique élevé (l'angle sous lequel on s'attend que le ricochet apparaisse) d'un projectile à longue tige2, mais les études théoriques sur le sujet ne sont pas totalement matures.

Principes physiques de la déviation

 
Modèle très simplifié de l'effet de l'inclinaison. L'énergie cinétique absorbée par le blindage est proportionnelle au carré du sinus de l'angle (maximal pour 90°). Le frottement et les déformations du blindage ne sont pas pris en compte
 
Comment le cratère causé par le projectile accroit l'angle d'incidence réel (et donc réduit l'effet de l'inclinaison du blindage)
 
Illustrations d'effets qui peuvent se produire lors de l'impact d'un projectile sur un blindage incliné

Le comportement d'un projectile réel, et de la plaque de blindage qu'il heurte, dépend de nombreux effets et mécanismes, notamment de la structure des matériaux et de la mécanique des milieux continus, qui sont très difficiles à prévoir. Si on se tient à quelques principes de base, il n'est pas possible d'obtenir un modèle qui donne une bonne description de tous les résultats possibles. Toutefois, dans beaucoup de cas, beaucoup de ces facteurs ont un effet négligeable alors que quelques-uns sont prépondérants. Par conséquent, un modèle très simplifié peut être créé et donner une idée générale et faciliter la compréhension des principes physiques de base qui se dissimulent derrière la conception du blindage incliné.

Si le projectile se déplace très rapidement, et est dans un état d'hypervitesse, la résistance du matériau du blindage devient un paramètre négligeable - car à la suite de l'impact le projectile et le blindage vont fondre et se comporter comme des fluide (matière) - et seule sa densité surfacique devient un facteur important. Dans ce cas précis, le projectile après l'impact initial continue de pénétrer jusqu'à ce qu'il ait cessé de transférer sa quantité de mouvement à la cible. Dans ce cas, l'aire de la section, la densité et la distance horizontale (DH) sont des facteurs prépondérants. Ce cas est similaire au jet de métal causé par l'explosion de la charge creuse de munitions HEAT pénétrant un blindage. Cela constitue une bonne approximation de ce cas théorique. Par conséquent, si l'angle n'est pas très grand, et si le projectile est très dense et rapide, l'inclinaison n'a que peu d'effet et aucune déviation significative n'a lieu.

À l'autre extrême, plus le projectile est léger et est lent, plus la pente devient pertinente. Les obus antiblindage de la Seconde Guerre mondiale avaient une forme de balle et une vitesse bien inférieure à un jet de charge creuse. Un impact n'aboutissait pas à une fusion complète du projectile et du blindage (au point d'impact). Dans ce cas, la résistance du matériau du blindage devient un facteur important. Si le projectile est très léger et lent, la résistance de l'armure peut même conduire à une simple déformation élastique de celle-ci, laissant intacte la cible. Incliner le blindage impose au projectile d'avoir une vitesse d'impact supérieure pour le traverser, car lors d'un impact sur une blindage incliné seulement une partie de l'énergie cinétique est transférée à la cible, le ratio étant fonction de l'angle d'inclinaison. Lors d'une collision élastique, le projectile est réfléchi d'un angle égal à 2α (où α désigne l'angle entre la surface du blindage et de la direction incidente du projectile). Le changement de direction peut être assimilé à une décélération lorsque le projectile est arrêté dans la direction perpendiculaire à la plaque (et se déplace le long de la plaque après avoir été dévié d'un angle α), et une accélération, lorsque le projectile s'éloigne de la plaque (la vitesse le long de la plaque est considérée comme constante, car le frottement peut être négligé). Ainsi, l'énergie accumulée par la plaque peut être calculée à partir de la décélération du projectile à la suite de l'impact.

Sous l'hypothèse que seule une déformation élastique a lieu et que le blindage est solide, si le frottement est négligé, il est facile de calculer la proportion d'énergie absorbée par la cible touchée par un projectile, qui, si on ne tient pas compte des effets de déviations plus complexes, après l'impact rebondit au large (cas élastique) ou glisse le long de la plaque de blindage (cas inélastique).

Dans ce modèle très simple la partie de l'énergie absorbée par la cible dépend de l'angle de l'inclinaison du blindage :

E t / E p i = s i n 2 ( α ) {\displaystyle Et/Epi={sin^{2}(\alpha )}}

Toutefois, en pratique, les obus antiblindage sont assez puissants pour que les contraintes soient telles que la limite de déformation plastique soit atteinte si bien que l'élasticité de la plaque ne peut absorber qu'une petite partie de l'énergie. Dans ce cas, la plaque de blindage plastifie et une grande partie de l'énergie du projectile est dissipée dans la déformation du blindage. Dans ce cas, seule la moitié de la déviation se produit (angle α plutôt que 2α) et le projectile crée une rainure sur le blindage et glisse le long de celui-ci, plutôt que de rebondir. L'énergie dissipée par le frottement dans la zone plastifiée est également très faible en comparaison de l'énergie de déformation plastique et peut être négligée. Ceci implique que la formule ci-dessus est également valable pour les cas où le blindage subit une déformation plastique, mais en raison du rayage de la plaque un angle α (au lieu de 2α) doit être pris en compte.

Non seulement cela signifie qu'une partie de l'énergie transférée au blindage est utilisée pour l'endommager ; mais cela implique aussi que cette énergie est plus grande parce que l'angle α efficace dans la formule est maintenant supérieur à l'angle d'inclinaison du blindage. La valeur réelle de l'angle α ne peut être déduite de ce principe simple mais doit être déterminée par un modèle plus sophistiqué.

D'autre part, la déformation même entraînera aussi, en combinaison avec la pente du blindage, un effet qui diminue la pénétration de celui-ci. Bien que la déviation dans le cas où la plastification se produit, soit plus petite, elle modifiera néanmoins la trajectoire du projectile qui rainure le blindage qui à nouveau se traduira par une augmentation de l'angle entre la nouvelle surface du blindage et la direction initiale du projectile. Ainsi, le projectile doit pénétrer au travers de plus d'armure, si bien que le blindage peut absorber plus d'énergie, provoquant plus facilement le ricochet du projectile.

Applications historiques

Le principe est bien connu depuis longtemps et utilisé sur les bâtiments de guerre (une des premières applications du blindage incliné a été sur les cuirassés à coque en fer confédérés tel que le CSS Virginia) et partiellement appliqué sur les premiers chars français Schneider CA1 durant la Première Guerre mondiale ; mais les premiers chars totalement recouverts de ce type de blindage ont été le Somua S-35 et d'autres chars de la même époque tel que le Renault R35 qui avait un blindage de la coque et de la tourelle coulé.

Il a également été utilisé avec une plus grande efficacité sur le célèbre char de combat soviétique T-34. Il s'agissait d'une réponse technologique aux canons anti-chars qui venaient d'être mis en service à ce moment et qui avaient gagné en efficacité. Le blindage incliné est devenu très à la mode après la Seconde Guerre mondiale, le symbole étant peut-être le Chieftain britannique.

Cependant, les derniers chars de combat utilisent des blindages composites, qui tendent à déformer et à abraser le pénétrateur plutôt que de le dévier, car dévier un pénétrateur long est très difficile. Ces chars, tels le Leopard 2 et le M1 Abrams, ont une apparence plus compacte. Le char israélien Merkava faisant exception.

La pertinence du blindage incliné a encore diminué en raison des attaques par le haut et de l'augmentation de la fréquence du combat urbain dans laquelle le toit des véhicules blindés de combat est souvent attaqué à partir des bâtiments élevés.

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Notes et références

  1. (en) A. Tate, « A simple estimate of the minimum target obliquity required for the ricochet of a high speed long rod projectile », J. Phys. D: Appl. Phys., vol. 12,‎ , p. 1825–1829 (DOI 10.1088/0022-3727/12/11/011)

Annexes

Liens externes

(en) Calculateur permettant de calculer l'épaisseur horizontale d'un blindage lorsqu'il est incliné à un certain angle, à partir de son épaisseur réelle. [archive]