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Télévision

 
 
Télévision
Braun HF 1.jpg
Un téléviseur Braun de 1958.
Type
Caractéristiques
Composé de
Invention
Inventeurs
Soham Patel (d), Charles Francis Jenkins

La télévision est un ensemble de techniques destinées à émettre et recevoir des séquences audiovisuelles, appelées programme télévisé (émissions, films et séquences publicitaires). Le contenu de ces programmes peut être décrit selon des procédés analogiques ou numériques tandis que leur transmission peut se faire par ondes radioélectriques ou par réseau câblé.

L'appareil permettant d'afficher des images d'un programme est dénommé téléviseur, ou, par métonymie, télévision, ou par apocope télé, ou par siglaison TV.

La télévision est tributaire d'un réseau économique, politique et culturel (langues nationales ou régionales, genres et formats, réglementation et autorisation de diffusion).

 
Un téléviseur UHD à écran incurvé, 2014.

Étymologie

Le substantif féminin1,2 télévision est réputé emprunté1 à l'anglais television, un substantif3 composé de tele- (« télé- ») et vision (« vision »), et attesté en 1.

Histoire

Chronologie

 
Affiche promotionnelle RCA-NBC vantant les débuts de la diffusion télévisée à New York (avril 1939).

Télévision

La télévision est un moyen de diffuser par un courant électrique (ligne), par une onde (voie hertzienne) ou par internet, de façon séquentielle, les éléments d'une image analysée point par point, ligne après ligne. À l'origine, un mécanisme permet l'exploration d'un ensemble de cellules photoélectriques (mosaïque). Plus tard, le balayage de la mosaïque s'effectue par un mince faisceau d'électrons (analyse cathodique) et la première mosaïque composée d'éléments de sélénium est décrite, en 1877, par George R. Carey (Boston, États-Unis).

Inspiré par le Pantélégraphe de Caselli (1856)11, le principe du balayage apparaît en 1879, dans un projet de « télectroscope » de Constantin Senlecq, notaire dans le Pas-de-Calais : un mécanisme de pantographe explore la face arrière d'un verre dépoli sur lequel est projetée l'image d'un objet.

 
Un téléviseur portatif.

En 1884, l'ingénieur allemand Paul Nipkow dépose un brevet de « télescope électrique » (elektrisches Teleskop). Un disque, percé à sa périphérie de trous disposés selon une spirale centripète, analyse en tournant les brillances d'une ligne de l'image transmise par un objectif. Le décalage des trous permet de passer d'une ligne à l'autre. Dans ces divers cas, le caractère réversible de chacun des procédés doit assurer la reproduction de l'image.

En 1891, Raphael Eduard Liesegang publie l'ouvrage Beiträge zum Problem des electrischen Fernsehens (Contribution sur la question de la télévision électrique). L'ouvrage de R.W. Burns, Television, an International History of the Formative Years. The Institution of Electric Engineers12, ne mentionne pas Liesegang, mais il dit que Rosing (cité ci-dessous) reconnaît sa dette envers lui.

En 1907, le russe Boris Rosing dépose un brevet qui propose d'utiliser un tube cathodique, perfectionné en 1898 par Ferdinand Braun, pour reproduire une image analysée par des moyens électromagnétiques. L'année suivante, un Anglais, Campbell-Swinton, propose l'utilisation du tube cathodique aussi bien à l'analyse qu'à la reproduction de l'image. Aucun de ces projets ne mentionne la reproduction du mouvement.

Ces projets conduisent Vladimir Zworykin, un Russe émigré aux États-Unis, à déposer en 1923 un brevet de télévision « tout électronique » (all electronic), alors qu'en Grande-Bretagne Logie Baird obtient une licence expérimentale en 1926 pour son « Televisor »13. Les années 1930 allaient alors être marquées par des tentatives diverses d'émissions en Europe, principalement par la BBC de Grande-Bretagne, ainsi qu'aux États-Unis, mais la bataille entre les différentes licences et techniques utilisées d'une part, et la Seconde Guerre mondiale d'autre part, allaient retarder l'avènement de la télévision comme média populaire.

Au sortir de la guerre, les États-Unis sont les premiers à imposer une normalisation technique qui facilite la progression rapide des stations d'émission et un accroissement fulgurant du parc des récepteurs (30 000 en 1947, 157 000 en 1948, 876 000 en 1949, 3,9 millions en 195214). « L'année 1949 est [alors] celle de l'explosion. La grille des programmes de l'automne abonde en émissions en tout genre, annonciatrices de ce que nous pouvons voir à l'écran aujourd'hui : fictions comiques et dramatiques, théâtre, films, sport et, bien sûr, variétés et jeux de connaissances générales richement dotés. »15.

Le , le pape Pie XII fait de Claire d'Assise la sainte patronne de la télévision16.

Télévision en France

Aspects techniques

Principes, équipements et notions de base

Standards de diffusion

En analogique

 

En numérique

Moyens de diffusion

Moyens de réception

Aspects réglementaires et économiques

Autorisation de diffuser

Modèles et profils de Chaînes

Mesure de l'audience

Financement

Aspects sociétaux

Média de masse dominant

« Aux États-Unis, le nouveau média a évincé la radio et le cinéma pour s’imposer comme la forme de divertissement populaire standard dans les années 1950 ; pays prospère, la Grande-Bretagne a suivi dans les années 1960 » rapporte l’historien Eric Hobsbawm17.

En France, en 2007 chaque famille possédait en moyenne 1,8 téléviseur, selon le cabinet d’audit GfK18.

Selon une enquête menée au cours de l’année 2006 auprès des Français, la télévision resterait allumée en moyenne six heures par jour19.

Les études en sciences sociales

Durant les années 1990 en France, le sociologue Pierre Bourdieu a travaillé à comprendre la sociologie des médias, y compris la télévision avec son livre Sur la télévision.

La télévision est un sujet vaste analysé par de nombreux courants et disciplines des sciences sociales. Parmi ce lot, Henrion-Dourcy20 en répertorie plusieurs :

Les études sociales des médias touchent donc par défaut plusieurs disciplines.

Plus spécifiquement, les recherches anthropologiques sur la télévision, quant à elles, ont débuté par la publication, dès le début des années 1980, d’articles sur des études de cas de l’impact de la télévision sur certaines communautés. Parmi eux, il y a Granzberg et Steinberg21 chez les Algonquins, Graburn22 chez les Inuits, Kent chez les Navajos23. Quelques monographies marquantes se sont ajoutées à la liste : Naficy24 sur les immigrés iraniens de Los Angeles, Gillespie25 sur les immigrés indiens du nord de l’Angleterre.

Le sociologue américain Joseph T. Klapper (1917-1984) s'est consacré à l'étude des effets de la télévision sur le comportement, et sa principale conclusion est qu'elle n'a qu'un effet indirect sur l'opinion26.

La qualité des programmes

Effet sur le sommeil et la concentration

Dans la culture populaire

Dans La Grande Lessive (!) (1968), Jean-Pierre Mocky raconte l'histoire d'un professeur de littérature qui, déplorant les effets de la télévision sur la concentration et le sommeil de ses élèves, décide de saboter la télévision en appliquant un produit chimique sur les antennes de télévision.

Effets sur le développement de l'enfant

 
Enfants devant un poste de télévision, Mali, 2014

La télévision serait dangereuse pour le développement des bébés. En France, la direction générale de la santé (DGS) a publié un avis négatif concernant les chaînes de télévision pour enfant, à la suite des travaux du groupe d’experts réunis le 35. Les associations familiales et les syndicats d’enseignants réunis dans le Collectif inter-associatif enfance et média36, rappelant que les chaînes de télévision destinées aux bébés représentent un danger pour leur santé et leur développement intellectuel et émotionnel, ont demandé aux pouvoirs publics l’interdiction des chaînes Baby TV et Baby first37,38.

Une enquête américaine publiée en , soutenue par la Fondation Tamaki et le National Institute of Mental Health, a été menée auprès de plus de 1 000 parents d'enfants âgés de 2 à 24 mois. Selon Frederick Zimmerman, chercheur à l'université de Washington et auteur principal de l'étude : « Si la télévision en quantité appropriée peut être utile à un certain âge pour les enfants et leurs parents, il a été démontré qu'un excès de télévision avant 3 ans est associé à des problèmes du contrôle de l'attention, un comportement agressif et un développement cognitif pauvre. »39.

En comparant les performances des enfants à des tests cognitifs standardisés en fonction de la date d'introduction de la télévision dans les différentes villes américaines (entre 1940 et le milieu des années 1950), les économistes Matthew Gentzkow et Jesse Shapiro montrent que l'exposition à la télévision avant l'âge d'entrée à l'école n'a pas d'effet négatif sur les performances cognitives des enfants. Au contraire, il semble que l'exposition à la télévision avant l'entrée à l'école augmente légèrement les performances des enfants. L'effet sur les performances d'expression orale, de lecture et de connaissances générales est plus fort pour les enfants issus de famille dans lesquelles l'Anglais n'est pas la langue maternelle40.

L'Académie américaine de pédiatrie, à la suite d'une méta-analyse de 50 études sur les conséquences de la télévision sur les enfants, émet la recommandation de bannir l'écran de télévision ou de l'ordinateur à tout enfant de moins de deux ans (90 % de ces enfants américains regardent une forme de média numérique 1 à 2 heures par jour), ces médias nuisant à leur attention et diminuant la communication des parents avec leur enfant41.

Effets sur la santé

 
« Qu'est-il arrivé à l'homme que j'ai épousé ? », image de Turners (photographies), 1962.

La télévision est un facteur contribuant à l'augmentation de l'obésité à la fois par l'inactivité physique qu'elle entraîne pour le spectateur et par l'effet de la publicité pour des produits alimentaires souvent gras et sucrés. Il existe un lien entre une forte exposition aux publicités télévisées et l'obésité des jeunes de 2 à 18 ans. L'exposition à la publicité télévisée portant sur des aliments de haute densité énergétique (notamment sucrés et gras) est associée à une prévalence plus élevée de l'obésité42.

De manière plus générale, le temps passé devant l'écran est corrélé avec une augmentation du risque de diabète de type II, de survenue de maladies cardio-vasculaires ainsi qu'une augmentation de la mortalité, toute cause confondue43.

En 2011 un Français (Michel Desmurget, docteur en neurosciences) sort un livre (TV lobotomie (ISBN 978-2-31500-145-3)) qui réunit les conclusions d'études parues sur plusieurs années. Abordant de multiples aspect de santé (ex : psychologie, développement intellectuel, répercussions sociales)44.

Pour Christophe Piar, les médias en général, et la télévision en particulier, peuvent parfois avoir un impact sur les résultats des élections, avec ce que les chercheurs appellent des effets d'amorçage, d'association et de cadrage. Ces deux derniers effets ont en particulier contribué à la victoire de Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle de 2007. Les candidats ont ainsi tout intérêt à faire jouer à leur profit ces mécanismes, en essayant d'influencer au maximum les journalistes dans leur travail de fabrication de l'information46.

Effet sur la participation électorale

En comparant la participation électorale par ville en fonction de la date d'introduction de la télévision aux États-Unis, l'économiste Matthew Gentzkow montre que l'introduction de la télévision a un fort effet sur la baisse de la participation électorale. Cet effet s'explique principalement par une baisse de la lecture des journaux et de l'écoute de la radio qui conduisent à une baisse des connaissances politiques47.

La télévision se veut pourtant plus accessible, voire « démocratique » que certains médias traditionnels, du fait que le contenu informatif ne demande pas de compétence en lecture, selon l'anthropologue Henrion-Dourcy20. En Occident, Internet peut partager ces mêmes caractéristiques, mais dans les sociétés non occidentales, il s'agit du premier médium de masse en importance. Mankekar voit justement la télévision comme « un écran sur lequel se projette la culture et un espace d’où l’on peut voir le politique »48.

Effet sur les résultats de l'élection

Les économistes Stefano Dellavigna et Ethan Kaplan ont comparé l'évolution du vote en faveur des Républicains entre 1996 et 2000 dans les villes pour lesquelles la chaîne de télévision conservatrice Fox News a été ajoutée au réseau câblé et dans les villes qui n'ont pas accès à Fox News. Ils mettent en avant un effet de l'introduction de Fox News sur le vote en faveur des Républicains. Dans les villes où Fox News a été introduite, les Républicains ont gagné entre 0,4 et 0,7 points de pourcentage entre 1996 et 200049. Cette étude montre le pouvoir de persuasion potentiel de la télévision.

En comparant les résultats aux élections parlementaires russes de 1999 dans les régions où il existait une chaîne de télévision indépendante du gouvernement et dans les régions où il n'en existait pas, les économistes Ruben Enikolopov, Maria Petrova et Ekaterina Zhuravskaya montrent qu'il existe un effet massif sur le résultat électoral. En présence d'une chaîne de télévision indépendante, le score du parti gouvernemental baisse de près de 9 points de pourcentage50.

Effet sur le comportement social

En s'appuyant sur des données indonésiennes, l'économiste Benjamin Olken montre que l'introduction de la télévision diminue la participation à des organisations sociales et la confiance en soi51.

Selon Henrion-Dourcy20, la télévision joue sur l'interaction entre les plans microsocial et macrosocial puisque de grandes questions comme sur la construction de l'identité nationale sont discutées dans l'intimité des foyers selon le contenu présenté à la télévision. De nombreux grands sujets sont traités soit pour défendre une idée, en contester une autre ou pour amener un débat social.

Une addiction ?

La télévision offre une gratification immédiate aux téléspectateurs. Ce serait un plaisir qu’on regrette ensuite. Les enquêtes montrent que le petit écran est l’un des loisirs les plus frustrants pour les téléspectateurs eux-mêmes. La corrélation entre le nombre d’heures passées devant le téléviseur et les indices de satisfaction est négative. Selon Robert Putnam, comme toute consommation compulsive ou addictive, la téléphagie est une activité étonnamment peu valorisante52.

Les métiers de la télévision

 
Magasin de vente et de réparation de télévision.

Catégorie:Métier de la télévision

Les télévisions cathodiques et les magnétoscopes pouvaient être réparés. Lors de pannes, les appareils étaient confiés à des réparateurs.

Les commerçants qui vendaient des téléviseurs assuraient également leur réparation.

 

Notes et références

  1. Daniel Cohen, ’’Homo economicus, prophète (égaré) des temps nouveaux’’, Albin Michel, 2012, p. 20

Voir aussi

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Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Télévision.
 

Bibliographie

Histoire technique de la télévision

Essais

Santé

Roman

Jeunesse

Anthropologie

Filmographie

Voir aussi la Catégorie:Film documentaire sur les médias

Articles connexes

Liens externes

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Portail:Médias

 
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Le projet « Société » lié à ce portail
Vendredi 23 septembre 2022

Un média (ou mass-media) est un moyen de diffusion d'informations utilisé pour communiquer avec un grand nombre d'individus. Ces moyens de communication sont principalement la presse écrite, la radiodiffusion, la télévision, Internet sans oublier la publicité. Ce portail a pour but de diriger vers les pages propres à chacun de ces médias, ainsi que celles concernant les problématiques communes à l'ensemble. Il regroupe 97 136 articles.



À LA UNE

Lumière sur…

 
Entrée du siège social de Disney à Burbank.

The Walt Disney Company est une entreprise américaine créée en 1923 par Walt Disney, sous le nom Disney Brothers Studios. Elle est en 2012 le premier groupe de divertissement au monde, présent dans l'industrie des médias (journaux, radios, télévision, internet) avec des émissions et séries télévisées (Alias, Desperate Housewives etc.), du cinéma avec des courts métrages d'animation (Mickey Mouse, Donald Duck, Dingo, etc.), des longs métrages d'animation et des films en prises de vues réelles, dans l'industrie du tourisme (parcs d'attractions dont Disneyland et Walt Disney World Resort, hôtels, bateaux de croisière) et des loisirs (spectacles) ainsi que les produits dérivés de ses nombreuses productions (jeux et jouets, jeux vidéo, vêtements, etc.). Elle assure aussi la distribution de productions de tiers.

La société est rebaptisée Walt Disney Productions en 1929, puis The Walt Disney Company en 1986 et a été re-déclarée le 11 février 1987 dans l'État du Delaware, comme de nombreuses sociétés américaines. Son siège social est situé à Burbank en Californie. La société est à l'origine un studio d'animation fondé par Walt et son frère Roy Oliver Disney au début des années 1920, qui obtient un important succès avec une série lancée en 1928, Mickey Mouse. Les années 1940 amorcent plusieurs changements avec une introduction en bourse et des besoins financiers très tendus qui amènent à une diversification des productions dans les années 1950.

Le studio produit alors des films avec acteurs, des émissions pour la télévision et construit son premier parc à thème. Après la mort de Walt en 1966, puis celle de son frère en 1971, la société fait face à un certain marasme essentiellement dans ses productions. Au début des années 1980, lors une tentative d'OPA à son encontre, la société est contrainte de changer son actionnariat et d'élire un nouveau PDG, Michael Eisner. Ce dernier lance, à partir du milieu des années 1980, de nombreux projets qui permettent à l'entreprise de devenir rentable à la fin de la décennie en capitalisant sur ses productions telles que Disney Channel, Disney Store ou les développements des parcs à thèmes.

Le studio diversifie ses productions cinématographiques en créant ou achetant d'autres studios (Miramax, Touchstone, Hollywood). Au milieu des années 1990, l'entreprise se diversifie dans les nouvelles technologies liées à internet (Walt Disney Internet Group), les jeux vidéo (Disney Interactive) et devient un important groupe de média, avec l'achat d'ABC-ESPN (production et diffusion télévisuelle, radio). Le début des années 2000 est marqué par des problèmes financiers variés et la vente de certaines filiales mais, en parallèle, l'entreprise réalise de nombreux achats de sociétés dans des domaines variés (internet, télévision, jeux vidéo, etc.) La fin des années 2000 voit l'entreprise devenir gestionnaire et distributeur de licences avec, entre autres, les catalogues Disney, de Baby Einstein, des Muppets, Jetix, de Pixar (acheté en 2006), de Marvel (acheté fin 2009) et de Lucasfilm (acheté en octobre 2012).

 
 

Sélection

 
 
Journaux
 
Station de radio
 
Un téléviseur de 1958
 

Le saviez-vous ?

 
  • Médiathèque
    • Les bibliothèques proposent souvent d'autres documents (journaux, périodiques, enregistrements sonores, enregistrements vidéo, cartes et plans, partitions...) ainsi que des accès à internet et sont parfois appelées médiathèques ou informathèques. Certaines bibliothèques (municipales, par exemple) autorisent le prêt de certains ouvrages, ou de tous ; d'autres (par exemple la Bibliothèque publique d'information) leur consultation sur place seulement. Aujourd'hui, avec plus de 128 millions de documents, la plus grande bibliothèque du monde est la bibliothèque du Congrès à Washington.
  • Reportage
    • Un reportage filmé est un document film ou vidéo de courte durée (de moins d'une minute à quelques minutes), dont le contenu manifeste est essentiellement d'ordre informatif. Il est réalisé par un journaliste rédacteur ou sous sa direction et par un journaliste rapporteur d'images ou caméraman reporteur. Il se distingue du documentaire par le choix d'un angle, plus qu'il ne développe réellement une problématique. Il présuppose une « objectivité » qui n'est parfois qu'un leurre, mais est revendiquée a priori ainsi que l'effacement du journaliste au profit des sujets filmés et de l'exposé de faits.
       
       

Image du mois

 
 
Télévision modèle OT-1471 « Belweder », 1957-60
 
 
 

Virtuel

 
 

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Virtuel est un adjectif (qui peut être substantivé : le virtuel) utilisé pour désigner ce qui est seulement en puissance, sans effet actuel. Il s'emploie souvent pour signifier l'absence d'existence.

À partir des années 1980, cet adjectif est aussi utilisé pour désigner ce qui se passe dans un ordinateur ou sur Internet, c'est-à-dire dans un « monde numérique » par opposition au « monde physique ». Néanmoins, tout comme « immatériel » ou « dématérialisé », cet adjectif est trompeur, car les infrastructures du réseau internet et les serveurs des centres de données qui exécutent les requêtes lancées depuis des ordinateurs personnels ou des smartphones sont bien matériels, et consomment beaucoup d'électricité (voir la section « Impact écologique de l'infrastructure » de l'article Internet). Ainsi, tout ce qui transite sur le réseau internet (streaming, réseaux sociaux, GPS, courriels, consultations et mises à jour de sites web...) a un impact plus ou moins important sur l'environnement à travers la consommation d'électricité des centres de données, qui est souvent produite dans des centrales thermiques qui brûlent des combustibles fossiles, et qui donc émettent des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.

Plusieurs façons de le définir

Définition ancrée dans la philosophie (scolastique)

La définition courante de virtuel est strictement philosophique et dérive d'une traduction latine « virtualis » du concept aristotélicien de dunaton, elle provient de la scolastique du Moyen Âge. Aristote donne à ce mot trois significations dans son livre la « Métaphysique ». Il signifie « virtuel », « possible » et « puissant »1. Le concept de puissance est le plus intéressant. Il l'explique comme étant « le principe du mouvement ou du changement placé dans un autre être, ou dans le même être, mais en tant qu'autre »2. L'exemple de Marcello Vitali Rosati vient expliquer ce que l'on entend par puissance, « l'architecte a le pouvoir, dunamis, de bâtir une maison qui est donc « virtuelle », dunaton, en lui. Cette virtualité, continue Aristote, ne se trouve ni dans l'agent ni dans le patient : la maison virtuelle n'est pas proprement dans l'architecte, ni dans la maison actuelle qu'il bâtira. »1. Il en conclut que le virtuel n'a rien à voir avec le fictif, il ne manque au contraire pas de réalité.

Les définitions que donnent Gilles Deleuze et Pierre Lévy du virtuel se réfèrent à cette tradition.

Gilles Deleuze précise que le virtuel ne s'oppose pas au réel mais à l'actuel (ce qui existe dans le concret), alors que le réel s'oppose quant à lui au possible. Le possible est déjà défini, déterminé, c'est un réel latent auquel il ne manque que l'actualisation3. Pour reprendre un exemple régulièrement cité, l'arbre est virtuellement présent dans la graine, « l’arbre est présent dans la graine et il constitue son actualisation »4. Serge Tisseron est opposé à cette signification, il définit le réel comme ce qui résiste, et l'actuel est quant à lui localisé5.

Le virtuel est ce qui existe en puissance et non, en effet, de manière concrète, mais il agit par l'actualisation. Ainsi le virtuel se distingue du possible dans ce qu'il n'est pas prédéterminé et, par conséquent, imprévisible, répondant à une multiplicité de paramètres. Une multiplicité ouverte et de laquelle peuvent surgir une ou plusieurs actualisations. Mais une multiplicité qui n'a pas encore de structure unique. Ce qui donne comme conclusion que le virtuel est « ce qui a un principe de mouvement conduisant à la production de quelque chose de nouveau. Il occupe un interstice dynamique : il est, donc, extérieur à ce dont il est virtualité et il reste virtuel après l'actualisation »6.

Gilles-Gaston Granger insiste sur la capacité des mathématiques et du calcul à faire émerger la part de virtualité propre au réel. Pour Granger, « le virtuel apparaît alors comme cet aspect du réel dont traite le calcul »7.

Le virtuel n'est pas irréel dans la mesure où le réel ne se résume pas à ce qui est concret ou matériel, il est partie prenante du réel. C'est cette conception qui fait dire à Maurice Benayoun, souvent considéré comme artiste du virtuel: « Le virtuel c'est le réel avant qu'il ne passe à l'acte »8. Il faut comprendre : « avant qu'il ne s'actualise ».

Est alors qualifié de virtuel un être ou une chose n'ayant pas d'existence actuelle (c'est-à-dire dans les faits tangibles), mais seulement un « état potentiel susceptible d'actualisation ». Par exemple, pour Pierre Lévy : « Pourquoi la consommation d'une information n'est-elle pas destructive et sa détention n'est-elle pas exclusive ? Parce que l'information est virtuelle9 ».

Ce mot est devenu très à la mode depuis l'explosion des techniques informatiques ouvrant des possibilités quasiment infinies de communication en réseau à l'échelle mondiale, sans contact physique entre les personnes ainsi mises en relation. Chez Pierre Lévy par exemple, la virtualisation du réel s'opère par un renforcement des potentialités du donné.

Définition ancrée dans l'étymologie latine (virtus) et les emplois techniques

Selon Denis Berthier, « est virtuel ce qui, sans être réel a, avec force et de manière pleinement actuelle (c'est-à-dire non potentielle) les qualités (propriétés, qualia) du réel »10. Cette définition est basée sur l'étymologie du mot (du latin virtus -vertu-, et non de virtualis, mot inventé au Moyen Âge), ainsi que sur les usages techniques du terme dans des expressions comme « image virtuelle », « réalité virtuelle », « son virtuel », « environnement virtuel », etc.

Le prototype du virtuel en ce sens est le reflet dans un miroir. En effet, le reflet d'un objet est déjà là, que je sois là ou non pour le percevoir ; il n'est pas en attente d'une quelconque actualisation. Il s'impose à la vue et tant « que les conditions d’observation (être dans la portion d’espace adéquate) sont satisfaites (ce qui fait tout de même une différence tangible), rien ne permet de le distinguer visuellement de l’objet réel »11. Ce qui n'est pas forcément le cas d'autres modalités sensorielles, tel que le toucher et le son. On ne peut saisir une image, tout comme l'on peut créer un son virtuel qui semble provenir d'un endroit d'où aucun son réel ne sort.

Dans cette conception, il découle qu'un objet virtuel, non réel mais pleinement actuel, peut être issu d'effets réels (comme les rayons réfléchis), de sorte que la perception qu'on en a et toute notre relation à lui sont bien réelles, tout comme le sont (dans le champ visuel) celle du reflet ou (dans le champ auditif) celle d'un son virtuel. C'est également ainsi que l'on peut recourir à la réalité virtuelle pour soigner des phobies, y compris à travers l'hypnose.

Les nouvelles technologies de la réalité virtuelle tentent d'offrir une expérience d'immersion sensorielle totale. Elles visent principalement à « à étendre à tout l’espace le champ d’observation visuelle des objets virtuels ; et à étendre l’immersion à d’autres modalités sensorimotrices. Toutes les propriétés du virtuel relevées au sujet des images virtuelles se transposent, par construction, aux « mondes virtuels » de la réalité virtuelle »11.

De façon significative, cette définition met l'accent sur le virtuel comme expérience réelle et actuelle, mais médiatisée par une interface, un objet technique. Denis Berthier donne également comme exemple les allumettes : depuis l'invention des techniques d'allumage, le feu pourrait être considéré comme virtuel. Toutefois, il démontre qu'il n'y a rien de virtuel, ni potentiel dans le feu, puisqu'il faut une action extérieure précise sur l'allumette, action qui par ailleurs va changer sa situation11. Ici, l’expérience de l'allumette qui devient "flamme" par friction avec son extrémité est bel et bien réelle.

Virtuel dans le domaine numérique

En 1985, le terme « virtuel » se détache de ses significations philosophiques. Il est tout d'abord utilisé par l'informaticien Jaron Lanier, qui l'emploie afin de qualifier les nouvelles technologies, plus précisément celles qui permettent de représenter la réalité grâce à un médium électronique, et qui proposent une expérience unique où tous les sens sont présents, ainsi qu'une interaction avec un environnement simulé favorisant l'immersion (ex : jeu vidéo). Bien que ce soit une réalité, elle diffère de « notre » réalité habituelle. On a donc eu le besoin de spécifier cette réalité, et de mieux la nommer, on parle alors de « réalité virtuelle ».

Ce qui n'avait au départ pour but que de signifier un monde fictif, imaginaire, voire inexistant, se retrouve à avoir une signification beaucoup plus profonde et complexe. Le terme connait dès lors une grande gloire, et est utilisé pour signifier tout ce qui est en rapport avec les technologies informatiques : « réalité virtuelle, mais aussi de communication virtuelle, de commerce virtuel, de société virtuelle, de conférences virtuelles, de communauté virtuelle, etc. »12.

Image virtuelle

Image virtuelle est un terme utilisé en optique pour exprimer le résultat des rayons provenant d'un plan situé du côté du système optique. « C'est le prolongement des rayons issus du point objet conjugué qui convergent au point image »13. L'image virtuelle ne peut être recueillie sur écran, elle peut seulement être observée par un autre instrument visuel tel qu'une loupe, un microscope optique ou d'un télescope, etc. Pour la loupe par exemple, l'image qui nous apparait agrandie est une image virtuelle.

D'un point de vue philosophique, Platon distingue deux types d'images virtuelles : le simulacre, double infidèle de l'objet d'origine, et le symbole, notamment le symbole mathématique, reproduction fidèle et idéelle de la réalité. L'image virtuelle, avec la géométrie, se forme donc entièrement par la raison14. Cela dit, le concept d'image virtuelle se définit également par l'image que se fait la conscience de tout objet extérieur. La conscience, qui « se présente comme un ensemble organisé de perspectives »14, unifie l'objet ou le paysage regardé. Jules Lagneau précise que la conscience ne peut percevoir d'un cube plus de trois de ses faces. De plus, la conscience ne peut agencer simultanément toutes les faces vues alternativement. Ainsi, l'imagination et la mémoire, qui synthétisent toutes ces perspectives, sont nécessaires à la mise en forme et du cube l'esprit du sujet14.

En 1960, Ivan Sutherland réalise l'image synthèse d'un cube tridimensionnel. L'observateur regarde le cube à travers un visio-casque, qui doit prendre en compte les mouvements de ce dernier pour lui transmettre le bon positionnement du cube en recréant les mêmes procédés que feraient le cerveau. L'utilisation du casque et de la correspondance des mouvements du corps avec l'image regardée sont des concepts principalement utilisés pour la réalité virtuelle, expliquée ci-dessous.

Réalité virtuelle

Le terme réalité virtuelle a tout d'abord été utilisé dans le théâtre afin d'y décrire la nature illusoire des personnages et des objets. Ce n'est qu'au fil des ans que ce terme a acquis une signification plus technique. Aujourd'hui la réalité virtuelle est pour nous une technologie qui permet de plonger l'individu dans un monde parallèle, voire artificiel créé numériquement, et qui ressemble en tout point au monde réel qu'on connait, permettant à l'utilisateur d'interagir intuitivement, voire instinctivement15. L'individu doit se sentir immergé le plus naturellement possible. Il s'agit essentiellement de le mettre dans un environnement qui peut-être contrôlé.

« Les techniques de la réalité virtuelle sont fondées sur l'interaction en temps réel avec un monde virtuel, à l'aide d'interfaces comportementales permettant l'immersion « pseudo naturelle » des utilisateurs dans cet environnement »16. Elle permet donc à l'utilisateur de s'extraire de la réalité physique pour changer virtuellement de temps ou de lieu, etc. C'est une possibilité de dépasser les frontières du réel. Cette technologie englobe bon nombre de sens, elle offre à la fois une expérience visuelle, auditive, et également kinesthésique lorsque l'on est équipé d'interfaces adéquates (gants, vêtements, etc.), qui permettent d'éprouver des sensations liées au toucher ou à certaines actions comme les coups, ou l'impact, etc17

 Mémoire virtuelle

La mémoire virtuelle est une technique qui permet à « un ordinateur de compenser le manque de mémoire physique en transférant temporairement des pages de données de la mémoire vive (RAM, Random Access Memory) vers un stockage sur disque »18. La mémoire virtuelle n'est pas un objet physique, nous ne pouvons la toucher, elle est abstraite, c'est une suite logique de code. Elle correspond en tout point à la définition philosophique du terme « virtuel ». Marcello Vitali Rosati dresse une liste :

 Identité virtuelle

L'identité virtuelle signifie l'identité d'un utilisateur telle qu'elle est comprise et définie par une machine. Elle peut sembler être un synonyme du terme identité numérique, mais avec ses particularités ce dernier n'a rien d'irréel. Tandis que l'identité virtuelle, elle, ne correspond pas une réelle personne, ou à sa véritable identité, et peut être bâtie et changée selon nos souhaits. On peut donner comme exemple les pseudonymes sur le web, les comptes sur les réseaux sociaux, les comptes à des fins ludiques ou autre, nous les créons et nous pouvons les modifier à notre guise. Parfois ils représentent notre réelle identité, parfois il s'agit de « fausses » informations (sans doute le cas des comptes pour jeux, ou pour les sites où il ne nous semble pas pertinent de mettre notre réel nom, ou âge, etc.), mais dans tous les cas cette identité virtuelle « est une manière de présenter sur le web notre identité »20. Elle est même plus proche de notre identité que l'identité numérique, « c’est l’usager qui construit et gère son identité virtuelle, c’est la machine qui gère l’identité numérique et en dépossède l’usager »20.

Communauté virtuelle

La communauté virtuelle désigne un groupe de personnes éloignées physiquement, mais qui sont réunies sur internet et qui sont rattachées par des valeurs et des intérêts communs, que ce soit pour des raisons professionnelles, éducationnelles, ou pour une passion que ce groupe partage.

Elle est déterritorialisée, les personnes sont éloignées géographiquement mais proche en ligne, numériquement. On peut même considérer que ces personnes sont plus proches qu'une communauté « réelle ». En ligne, ces personnes là ne se regrouperont que parce qu'elles ont des points et des visions communes. « Une communauté virtuelle, en revanche, est le résultat d’une série de liens très concrets : elle ne se forme que parce que les actions de chaque individu sont liées à celles des autres »21.

Virtualisation 

Virtualisation en philosophie

D'un point de vue philosophique la virtualisation remonte du passage du réel ou de l'actuel vers le virtuel22. Prenons encore l'exemple de l'arbre présent virtuellement dans la graine. La virtualisation serait le chemin qui me permettrait de remonter de l'acte (dans ce cas de la graine) jusqu'à la possibilité d'avoir un résultat (ici : un arbre). « La virtualisation est de fait un processus d’abstraction visant à produire une connaissance »23.

« En reprenant la définition de Pierre Lévy, le virtuel serait à l'actuel ce que la question est à la réponse : autrement dit, la virtualisation n'est que le retour de la solution à la problématique6. »

Pour le philosophe Châtelet, le rapport entre sujets et objets, c’est-à-dire l’accès à l’actuel, est faussé par le langage, et crée l’illusion d’une virtualisation : « la désignation assassine toute virtualité »24. Châtelet propose de multiplier les processus de virtualisation afin de résoudre ce problème. La multiplication progressive des processus de virtualisation permet ainsi de démultiplier les regards portés sur l’objet, et donc de tendre vers son actualité. Dès lors, la virtualisation devient une méthode, non seulement afin d’accéder au réel, mais aussi de le construire.

Virtualisation en physique

En physique, la virtualisation par le biais du calcul peut devenir un mode d'accès vers un actuel qui, s'il n'est pas encore observé, le deviendra par la suite. Le physicien Serge Haroche utilise ainsi l'exemple du positron25. S'il est bien virtuel dans un premier temps, car issu des équations propres à la théorie quantique, le positron devient observé de façon empirique par la suite. L'hypothèse scientifique consiste en un processus de virtualisation, permettant d'accéder à l'actuel. En ce sens, l'actuel peut être considéré comme étant le fruit d'une virtualisation.

Virtualisation en informatique

La virtualisation a une signification bien technique également. Il s'agit d'un système d'exploitation qui permet le fonctionnement de plusieurs machines virtuelles (sur un même matériel) qui disposent chacune de leur propre système d'exploitation. Chacun de ces système n'a pas conscience de partager le même matériel26.

« Le concept couvre différents aspects : On peut ainsi virtualiser les serveurs (émulation des OS), le stockage (simplification de gestion), les applications (simplification de l'administration) ou encore le poste client (optimisation du TCO, coût de possession), etc. »26.

Notes et références

  1. « Qu'est-ce que la virtualisation ? » [archive], sur piloter.org (consulté le )

Voir aussi

 Bibliographie

Articles connexes