Ninja
Ninja (忍者 ) est un terme japonais moderne (XXe siècle) servant à désigner une certaine catégorie d'espions ou de mercenaires, actifs jusqu'à la période d'Edo (XVIIe siècle), traditionnellement appelés shinobi (忍び , littéralement « se faufiler »).
Les fonctions du ninja comprenaient l'espionnage, le sabotage, l'infiltration, l'assassinat et la guérilla1. Leurs méthodes cachées de guerre non conventionnelles ont été jugées déshonorantes pour la caste de samouraï qui observait des règles strictes concernant l'honneur et le combat mais, pour autant, qui ne rechignait pas à acheter leur service contre leurs rivaux2. Le shinobi proprement dit, un groupe spécialement formé d'espions et de mercenaires, est apparu au XVe siècle pendant la période de Sengoku3, mais des antécédents peuvent exister au XIVe siècle4 et peut-être au XIIe siècle (Heian ou début de l'ère Kamakura)5,6.
Dans les troubles de la période de Sengoku XVe et XVIIe siècles, louer les services de mercenaires et d'espions était devenu courant dans la province d'Iga et dans la zone adjacente autour du village de Kōga7 et c'est à partir des clans de ces régions que provient la majorité de notre connaissance du ninja. Après l'unification du Japon sous le shogunat Tokugawa (XVIIe siècle), le ninja s'est évanoui dans l'obscurité8. Un certain nombre de manuels shinobi, qui s'appuient souvent sur la philosophie militaire chinoise, ont été écrits aux XVIIe et XVIIIe siècles, notamment le Bansenshukai (1676)9.
Au moment de la restauration de Meiji (1868), la tradition du shinobi est devenue un sujet d'imagination et de mystère populaire au Japon. Le ninja figurait en bonne place dans la légende et le folklore, où il était associé à des capacités légendaires telles que l'invisibilité, la marche sur l'eau et le contrôle des éléments naturels. En conséquence, leur perception dans la culture populaire repose souvent davantage sur une légende et un folklore que sur ce qu'ont été réellement les mercenaires de la période Sengoku.
Étymologie
Autrefois shinobi, voire kancho, sekko, ou kagimono-hiki, « ninja » vient de nin = furtif et ja ou sha = individu, spécialiste10. Cette lecture est une lecture on'yomi des deux kanjis 忍 et 者. Dans la lecture native kun'yomi, il est prononcé shinobi, une forme raccourcie de la transcription shinobi-no-mono (忍の者 ), combattant de l'ombre11.
Le mot shinobi apparaît dans les écrits jusqu'à la fin du VIIIe siècle dans des poèmes dans le Man'yōshū12,13. La connotation sous-jacente de shinobi (忍 ) signifie « furtif », « cacher », « secret », d'où son association avec la perspicacité et l'invisibilité. Mono (者 ) signifie « individu ». Dans les documents historiques, le terme shinobi est presque toujours utilisé.
Historiquement, le mot ninja n'était pas d'usage courant mais les occidentaux l'utilisent aujourd'hui pour décrire ce que son image renvoie dans l'inconscient populaire. Cette image romantique, et le terme même de « ninja », sont relativement récents (vers 1780). On connaissait également : les shinshu (de Nagano) que l'on appelait suppa (素破/水破/出抜 , vagues de cristal), les koshu (de Yamanashi), appelés nozaru (singes des montagnes), les rikuzen (de Sendai), appelés kuro-nagi (cheveux noirs), les joshu (de Tochigi) appelés rappa (乱破 , échevelés)14. Kusa (草 , « les herbes ») est une appellation n'étant attribuée qu'à une certaine catégorie d'espions infiltrés dans les provinces pour des années, voire des générations, y prenant véritablement racine. Au Japon, le mot « ninja » est devenu usuel dans les années 1950, à travers le succès de romans historiques, de mangas et de films de cinéma15.
En Occident, le mot ninja est devenu plus répandu que le shinobi dans la culture après la Seconde Guerre mondiale, peut-être parce qu'il était plus confortable pour les locuteurs occidentaux2.
Un autre terme, kunoichi (くノ一 ) existe, et est, à l'origine, de l'argot qui signifie « femme »16, supposément venu des caractères く, ノ et 一 (prononcé ku, no et ichi), qui forment les trois traits qui forment le kanji pour « femme » (女)17. Une autre explication du terme kunoichi vient du fait que les humains mâles ont neuf trous ou fentes dans leurs corps (yeux, narines, bouche…) mais que les femmes en ont un ichi de plus (la vulve). De fait, l'entraînement des kunoichi s'axait pour beaucoup sur la manipulation et la séduction. Dans les fictions écrites à l'ère moderne, kunoichi signifie « ninja féminin », bien que l'existence de ninja féminin ne soit quasiment jamais référencée dans les écrits.
Origine
En raison de leur origine géographique probable, les ninjas sont aussi parfois nommés hommes d'Iga (Iga no mono) ou de Kōga, ou encore troupe d'Iga (Iga shu) ou de Kōga. Mais anciennement, plusieurs clans étaient disséminés sur tout le territoire nippon.
Les ninjas les plus réputés étaient en effet probablement issus de ces deux provinces voisines situées à côté de Kyōto. Ces provinces étant indépendantes, ils n'étaient redevables d'aucune taxe et jouissaient d'une liberté de mouvement que n'avaient pas les bushi (ou samouraïs), qui étaient, eux, inféodés aux daimyos (seigneurs féodaux) ; ils n'étaient pas non plus soumis au bushidō (武士道 , code de l'honneur du bushi), et pouvaient donc pratiquer des techniques de guerre non-orthodoxe (espionnage, guérilla, embuscades, assassinats). N'étant pas subordonnés aux grandes familles, celles-ci les utilisaient pour leurs basses besognes (pillages, assassinats). Une de leurs grandes spécialités était de s'introduire de nuit dans les châteaux et camps militaires et d'allumer un incendie, afin de faciliter l'assaut par des troupes classiques ; en général, ils se déguisaient pour porter la même tenue que leurs victimes (ils n'étaient donc pas forcément vêtus de noir) afin de semer la confusion.
Par ailleurs, les familles nobles commencèrent à faire appel à des mercenaires dès le règne du premier empereur du Japon : Jinmu Tennō (sans doute des ninjas). Mais c'est lors de la période Kamakura (1192-1333), période marquée par de nombreux conflits et assassinats entre familles, que ces pratiques, même si elles ne correspondaient pas au code du bushido, ont été le plus utilisées par le pouvoir et les seigneurs féodaux. Ceux qui devinrent par la suite les ninjas avaient établi leurs demeures souvent dans les montagnes où ils côtoyaient les pratiquants de shugendō : les yamabushi qui souvent furent leurs maîtres d'armes. On voit souvent des documents anciens montrant des guerriers aux prises avec des tengu, dieux de la montagne, en réalité des yamabushi.
La séparation entre samouraï et ninja est difficile à établir comme le montre la vie du célèbre guerrier Jūbei Mitsuyoshi Yagyū qui fut un samouraï et un ninja hors pair. Il rédigea des traités de stratégie militaire, nommés les Carnets de la Lune (月の諸, Tsuki-no-shō ).
Aux yeux de la population, les ninjas, par leur activité criminelle et leurs méthodes peu orthodoxes, faisaient partie des classes sociales eta (穢多 , « paria ») ou hinin (非人 , « non-humain »). Ces castes comprenaient les criminels, mendiants, vagabonds et tanneurs, activités et états indésirables de la société japonaise, aujourd'hui regroupés sous le terme burakumin.
Histoire
Les ninjas proviennent a priori à l'origine de troupes formées entre le VIIIe et le IXe siècle, et de bushi vaincus sans seigneurs (rōnin), qui se sont réfugiés dans les provinces d'Iga et de Kōga (maintenant les préfectures de Mie et de Shiga, du côté du lac Biwa). Ayant en commun le déracinement et la défaite, ils développèrent des techniques de survie dans ces contrées sauvages, ainsi que des techniques de combat pragmatiques provenant d'origines diverses. Ils subirent sans doute l'influence :
- des pirates (海賊, kaizoku ) de la région de Kumano, à qui ils doivent les techniques d'utilisation des grappins,
- des yamabushi, ascètes vivant dans la montagne et adeptes du shugendō (pratiques mystiques),
- des moines bouddhistes de la région, notamment des bouddhistes ésotériques shingon,
- et des hinin, personnes de basse condition sociale utilisées pour les tâches jugées impures, notamment en relation avec le sang et le cuir.
Les ninjas étaient sans doute à l'origine des troupes de guerriers similaires à des milices civiles au service de propriétaires terriens (jizamurai) dont le but était la défense de la province ; ils n'étaient probablement pas uniquement des guerriers mais exerçaient un autre métier (paysan ou goshi : soldat-paysan).
À cette époque, Kibi no Makibi, ambassadeur japonais en Chine, amena au Japon les doctrines militaires chinoises, dont L'Art de la guerre de Sun Tzu (appelé Son Shi au Japon). Une autre hypothèse probable est qu'à cette période les futurs ninjas aient subi l'influence de sociétés secrètes chinoises, déjà formées à ce genre d'activités depuis des siècles, dans les guerres incessantes dans l'Empire du milieu, et qui auraient pu avoir quelques membres expatriés dans l'archipel nippon.
Une chose est sûre, nombreux ont été leurs emprunts et améliorations dus aux échanges commerciaux et de populations, comme dans l'île d'Okinawa, berceau de certains types d'arts martiaux, qui ont pu se mélanger.
Dans le cas du développement des traditions purement japonaises qui s'ensuivirent et aboutirent à la perfection de ces troupes, il est incontestable que l'établissement dans ces contrées sauvages et entourées de montagnes, sans grand intérêt économique et protégées des invasions des seigneurs voisins, a sans doute contribué à développer un esprit d'indépendance, et notamment l'absence d'attachement à un seigneur, et aucune réticence morale à se retourner contre d'anciens alliés. Cela a aussi contribué au secret, et donc à l'aura de mystère qui les entoure.
Il est difficile de donner une date exacte de l'apparition des ninjas, il s'agit sans doute d'une évolution progressive. Le premier recours documenté daté à l'utilisation de ces troupes d'Iga et de Kōga (les Iga shû et les Kōga shû) est sans doute l'attaque du château du seigneur Rokkaku à Magari par le seigneur Ashikaga vers 1487. Ieyasu Tokugawa, qui fut daimyo (seigneur féodal) puis shogun au XVIe siècle eut fréquemment recours à ces agents de renseignement. Mais les ninjas étaient aussi parfois des guerriers inféodés à leur seigneur et n'ayant aucun rapport avec les familles d'Iga et Kōga, comme ceux utilisés par Shingen Takeda à la même période : il existait plus de soixante-dix familles de ninjas à travers l'ensemble du Japon à cette époque, moins réputées que celles des deux provinces phares certes, mais tout aussi dévouées à cet usage.
L'événement le plus marquant fut sans doute la sanglante soumission de la province d'Iga (la province actuelle de Mie, à l'est de la ville de Nara) par les troupes de Nobunaga Oda entre 1579 et 1581. Nobunaga était le régent (bien qu'il ne fût pas nommé shogun par l'empereur), et l'indépendance d'Iga représentait un défi à son autorité. Les deux premières tentatives de soumission se soldèrent par un échec. Pour la troisième, il envahit la province avec six armées venant de six endroits différents. Devant le nombre écrasant d'adversaires, les techniques de guérilla se révélèrent insuffisantes et les familles d'Iga et Kōga furent massacrées. Quelques survivants allèrent se réfugier chez les daimyos voisins (dont Ieyasu Tokugawa) et se mirent à leur service.
À partir de là, certains ninjas, nommés onmitsu, employés par le shogun pour espionner les daimyos, et d'autres, les oniwaban, étaient utilisés pour assurer la sécurité rapprochée du shogun et la surveillance de son château, ainsi que, dans une certaine mesure, la police dans la capitale Edo. En effet, la période Edo se caractérise par une relative paix entre les clans, les techniques de maîtrise non armées ou avec des armes non tranchantes développées par les ninjas étaient particulièrement intéressantes dans ce contexte.
Le Ninjutsu, les techniques des ninjas
La « mission » d'un ninja est une mission de renseignement, ce qui implique d'éviter le combat à tout prix pour revenir vivant. L'entraînement se concentre donc sur les techniques de défense et d'esquive, de façon à échapper à l’ennemi15.
Le terme ninjutsu (忍術 ), ou shinobi jutsu, désigne l'ensemble des techniques des ninjas. Cela comprend des techniques de combat, et notamment l'utilisation des armes classiques, le combat à mains nues (tai jutsu), mais aussi des techniques de camouflage (hensō jutsu, doton no jutsu), d'utilisation d'explosifs, de poisons, la prestidigitation (gen jutsu), la natation, l'équitation, etc.
Mais le ninjutsu comporte aussi des connaissances en météorologie, astronomie, médecine, psychologie, chimie et mathématiques qui ne sont plus enseignées de nos jours. Ainsi, certains ninjas ont conçu des digues ou exploité des mines, ils étaient ce que l'on appellerait maintenant des « ingénieurs ».
Équipement spécifique
Les ninjas utilisaient des armes et du matériel spécifiques, principalement des outils de paysans modifiés :[réf. nécessaire]
- Jitte (ou jutte ou jatte) : sorte de dague non tranchante et non perforante munie d'une garde courbée vers l'avant (à la différence du sai, il n'y a qu'une branche à la garde), servant à bloquer les sabres ;
- Kaginawa : grappin ;
- Kamayari : lance à crochet ;
- Kusarigama : faucille reliée à une chaîne ;
- Metsubushi : fumée, en général produite par un mélange de cendres et de verre pilé contenu dans un œuf évidé servant à aveugler l'adversaire ;
- Mizu gumo : chaussures flottantes munies de vessies gonflées et permettant de se tenir debout sur l'eau, pour espionner ou se défendre ;
- Ninjatō : sabre court;
- Otzu tsu : arme à feu, sorte de mortier fait dans un tronc évidé[réf. nécessaire] ;
- Ashiko : griffes de pieds, situées sous la semelle, servant à l'escalade, à marcher sur un terrain glissant ou bien comme arme ;
- Tegaki ou shuko : sorte de griffes portées sur la paume, servant à transporter des billots sur le dos par les montagnards (et surtout pas à escalader, tout bon alpiniste fera la différence) à frapper en combat à mains nues ou bien pour bloquer les sabres, comme le jitte ;
- Kunaï : couteau de lancer avec un anneau au bout du manche.
- Shuriken : armes de jet dont les shaken, étoiles métalliques tranchantes pouvant avoir plusieurs formes différentes (trois ou quatre branches, carrées, rondes…) et les bo-shuriken, sorte de tige de métal, effilées à une extrémité. Cependant, contrairement à ce que croient la plupart des gens, le shuriken n'est pas une arme d'attaque directe et doit être manié conjointement à l'art du sabre. Les dommages causés n'étant que de l'ordre d'une coupure ou pouvant être complètement stoppés par l'armure d'un bushi si les yeux ou les points vitaux accessibles n'étaient pas touchés. De plus, sa trajectoire est assez aléatoire dans les mains d'une personne non experte. C'est une arme souvent empoisonnée, pour faire peur et plus particulièrement pour désorienter l'ennemi. Elle servait également à faire diversion pour attirer l'attention d'une sentinelle ;
- Makibishi ou tetsubishi : appelé aussi chausse-trappe, petits clous à quatre pointes utilisés pour couvrir une fuite ; ceux-ci traversaient les sandales des poursuivants ;
- Jō : bâton de quatre pieds et d'environ un pouce et demi de diamètre. Servant autrefois de canne, il devint une arme redoutable que même les vieillards pouvaient manier très efficacement ;
- Fukumibari : fléchettes plates cachées dans la bouche et destinées à être crachées au visage.
- Nunchaku : détournement du fléau agricole, où les deux bâtons sont reliés par une chaîne plutôt que par une corde (cette dernière étant facilement coupée par un sabre). Cette arme peut être utilisée alternativement par les deux mains.
- Kyoketsu shoge : arme à poignée simple et double pointe, constituée d'une lame avec un prolongement en lame droite d'estoc (environ 30 cm) ainsi que d'un second prolongement en lame courbe, voire en crochet, pour l'escalade, le fauchage aux articulations tant antérieures que postérieures. De l'autre côté de la poignée vient se greffer une chaine longue (plus longue que le kusarigama), qui est terminée par un anneau en métal servant tant pour l'escalade que pour des manipulations type « nœuds coulissants » pour étranglement, soumission ou retrait d'arme de l'opposant.
- Nekote : bague à épine, souvent enduite de poison, avec laquelle les ninjas frappaient à la manière des osselets.
- Sokko : chaussures dotées de griffes servant pour l'escalade.
Dresser ici une liste exhaustive des armes du ninpō relèverait de la gageure et, évidemment, il ne saurait être question de parler d'autre chose que des bases et des premiers échelons de connaissance.
Ninja et ninjutsu aujourd'hui
Le ninjutsu a été très médiatisé et fortement déformé par le cinéma, dans la continuité de la vague du cinéma d'arts martiaux après la mort de Bruce Lee. Mais les ninjas sont aussi beaucoup présents dans les mangas (comme dans Naruto) ou autres livres, bandes dessinées, etc.
Contrairement aux bujutsu qui ont subi une transformation pacificatrice en budō du XVIIIe au XXe siècle et ont subi un enseignement de masse dès la fin du XIXe siècle, le ninjutsu moderne du cinéma est souvent un amalgame récent de différentes pratiques sportives.
Au début du XXIe siècle, l'école moderne du Bujinkan, fondée par Masaaki Hatsumi, diffuse un enseignement martial qu'il a nommé ninpô. Masaaki Hatsumi étudia divers arts martiaux dans sa jeunesse auprès d'Iwata Manzo, Nawa Yumio et de Toshitsugu Takamatsu qui lui légua les écoles qui sont réunies aujourd'hui sous l'association du Bujinkan.
La dernière personne connue à avoir été formée selon la tradition du ninjutsu est Jinichi Kawakami. Directeur honorifique du musée ninja de la région d'Iga depuis plusieurs années, M. Kawakami est également un proche collaborateur de l'université japonaise de Mie sur les recherches concernant la tradition du ninjutsu.
Il existe encore quelques écoles dans le monde, en particulier dans le Bujinkan, le Genbukan et le Jinenkan. Ces trois écoles ont la même source : Toshitsugu Takamatsu, tronc commun aux trois écoles. Elles sont constituées du savoir provenant des anciennes écoles Gyokko Ryû, Togakure Ryû, Shinden Fudô Ryû, Kukishinden Ryû, Kotô Ryû Koppô et TakagiYôshin Ryû. Cependant, ces bases communes ne sont pas rigoureusement identiques d'un style à l'autre, du fait que chaque technique possède une multitude de variations, et que leur approche varie souvent légèrement, d'un dojo à l'autre18.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ninja » (voir la liste des auteurs).
- (en) Oscar Ratti et Adele Westbrook, Secrets of the samurai: a survey of the martial arts of feudal Japan, Tuttle Publishing, 1991. (ISBN 978-0-8048-1684-7).
- (en) Stephen Turnbull, Ninja AD 1460–1650, Osprey Publishing, (ISBN 978-1-84176-525-9).
- Turnbull 2003, p. 5.
- (en) Terry Crowdy, The enemy within: a history of espionage, Osprey Publishing, 2006. (ISBN 978-1-84176-933-2)
- (en) L. Frederic, Japan Encyclopedia, Belknap Harvard, 2002. (ISBN 0-674-01753-6)
- (en) T. Moriyama, Weekend Adventures Outside of Tokyo, Shufunotomo Co. Ltd., Tokyo, 1998. (ISBN 4-07-975049-8)
- (en) Illuminati Disclosure, « Ancient Warfare : Shinobi Ninjas and Kung Fu Shaolin Monks » [archive], sur YouTube, 20 avril 2015.
- (en) Thomas A. Green, Martial arts of the world: an encyclopedia, Volume 2 : « Ninjutsu », ABC-CLIO, 2001. (ISBN 978-1-57607-150-2)
- Green 2001, p. 358 ; basé sur différentes lectures, Ninpiden est également connu comme Shinobi Hiden, et Bansenshukai peut également être Mansenshukai.
- Gabrielle Habersetzer et Roland Habersetzer, Encyclopédie des Arts Martiaux de l'extrême Orient, Emphora, , p.515.
- Habersetzer et Habersetzer 2004, p. 641.
- Takagi, Gomi & Ōno 1962, p. 191; the full poem is "Yorozu yo ni / Kokoro ha tokete / Waga seko ga / Tsumishi te mitsutsu / Shinobi kanetsumo".
- Satake et al. 2003, p. 108; the Man'yōgana used for "shinobi" is 志乃備, its meaning and characters are unrelated to the later mercenary shinobi.
- Habersetzer et Habersetzer 2004, p. 516.
- À l'approche des vrais ninjas [archive], Nippon.com, le 27 septembre 2017
- 吉丸雄哉(associate professor of Mie University) (April 2017). "くのいちとは何か". In 吉丸雄哉、山田雄司 編. 忍者の誕生. 勉誠出版. (ISBN 978-4-585-22151-7): p168.
- 吉丸雄哉(associate professor of Mie University) (April 2017). "くのいちとは何か". In 吉丸雄哉、山田雄司 編. 忍者の誕生. 勉誠出版. (ISBN 978-4-585-22151-7), : p168.
- « Le Ninjutsu aujourd'hui » [archive], bujinkan-kanji.com, 10 août 2014.
Voir aussi
Bibliographie
- Sunzi, L'Art de la guerre, IVe av. J.-C., plusieurs éditions en français, trad. Jean Lévi, Éditions Hachette.
- Philippe Barthélémy, L'Esprit des ninjas, Chiron, 1999, 157 p. (ISBN 9782702706183).
- Watanabe Kondo, Roland Habersetzer et Walter Rausch, Ninjutsu, le monde des Ninjas, Éditions Amphora, 2003, 304 p. (ISBN 9782851806093).
- Kacem Zoughari, Ninpô. Ninjutsu, l'ombre de la lumière, éd. Guy Trédaniel éditeur, 2003, 235 p. (ISBN 9782844454645).
- Kacem Zoughari et Ludovic Mauchien, « Dossier : les ninjas », Karaté Bushido, no 320, p. 42-52, éd. Européenne de Magazines, février 2004.
- Florent Loiacono, Ninja et yamabushi, guerriers et sorciers du Japon féodal, Budo Éditions, 2006, nouvelle édition 2013 [PDF] (ISBN 9782846172721).
- Sylvain Guintard, Ninja, les armes du ningu, Éditions SEM, 2007, 112 p. (ISBN 9782907736909).
- Natori Masazumi, Axel Mazuer, Shōninki : l'authentique manuel des ninjas, Albin Michel, 2009, 192 p. (ISBN 9782226183132).
- Ashida Kim, Secrets of the Ninja, version anglaise seulement, DojoPress I-Book, 2011, 236 p. (ISBN 9781435768482).
- Fujibayashi Yasutake, Axel Mazuer, Bansenshûkai : le traité des dix mille rivières, Albin Michel, 2013, 250 p. (ISBN 9782226246592).
- Guillaume Lemagnen, Le ninjutsu, une discipline à démystifier, éd. Guillaume Lemagen, 2014, 120 p. (ISBN 9782954742601)
- Sylvain Guintard, Le dernier ninja, Fujita Saiko, 2015, Éditions Budo Eds, (ISBN 2846173591)
- Masaaki Hatsumi, L'Essence du ninjustu. Les neuf traditions, traduit par Florent Loiacono, Budo éditions, 2015, 192 p. (ISBN 9782846176200).
Articles connexes
Liens externes
- Jidaigeki Renaissance Project: Ninja [archive]
- Bujinkan Ninjutsu France [archive]
- (en) Toei Kyoto Studio Park [archive]
- (en) Iga-ryu Ninja Museum [archive]
- Portail arts martiaux et sports de combat
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Samouraï
Le samouraï (侍, samurai ) (à ne pas confondre avec le bushi (武士 )) est un membre de la classe guerrière qui a dirigé le Japon féodal durant près de 700 ans.
Étymologie
Le terme « samouraï », mentionné pour la première fois dans un texte du Xe siècle, vient du verbe saburau qui signifie « servir ». L'appellation est largement utilisée dans son sens actuel depuis le début de la période Edo, vers 1600. Auparavant, on désignait les guerriers plutôt par les termes mono no fu (jusqu'au VIIIe siècle), puis tsuwamono (強者 )1 ou bushi (武士 ), qui peuvent l'un ou l'autre se traduire par « homme d'armes ».
Les guerriers sont souvent décrits comme des « Ebisu », c’est-à-dire des barbares dans le Dit des Heike. À partir de la période Edo, les termes bushi et samouraï ne sont pas tout à fait synonymes, il existe une différence subtile (voir l'article Bushi).
On trouve aussi parfois le terme buke : il désigne la noblesse militaire attachée au bakufu (gouvernement militaire), par opposition aux kuge, la noblesse de cour attachée à l'empereur. Les buke sont apparus durant l'ère Kamakura (1185-1333).
Histoire
La classe de guerriers professionnels du Japon, constituée d'archers montés sur des étalons, trouve son origine dans la volonté impériale de conquérir des terres des Aïnous à la fin de la période Nara.
Jusque-là, le Japon disposait d'une armée fondée sur la conscription, inspirée du modèle chinois. Les hommes âgés de vingt à trente ans étaient conscrits, répartis en autant de gunki (corps de mille soldats et officiers) qu'il y avait de provinces et attachés au service du kokushi (gouverneur de la province).
Ce système se révéla totalement inefficace pour lutter contre les « barbares » Aïnous, redoutables cavaliers. L'empereur décida en 792 de le dissoudre pour mettre en place un nouveau système appelé kondeisei. Le kondeisei avait l'avantage de réduire le poids du service militaire chez les paysans (sur qui reposait l'économie) puisqu'il était constitué de jeunes cavaliers archers issus de milieux plus aisés. Cette milice, formée de 3 964 hommes, commença à tomber en désuétude au Xe siècle2, mais on ne peut affirmer qu'elle soit à l'origine des premiers samouraïs, apparus à cette époque.
Mitsuo Kure, dans son livre3, cite plusieurs autres origines possibles pour les samouraïs :
- les kugutsu, des nomades qui parcouraient le Japon en vivant de spectacles de marionnettes et d'acrobaties, eux aussi réputés grands cavaliers archers. Il est toutefois impossible de dire s'ils utilisaient des grands arcs ;
- les contacts avec les Emishi, durant les combats contre eux, mais aussi au cours d'activités commerciales ou en les employant comme mercenaires pour protéger Kyūshū de tentatives d'invasion coréennes ou chinoises, ont pu inspirer à la cour impériale de Kyōto l'idée de créer une cavalerie, jusqu'ici totalement absente de l'histoire militaire du Japon.
Enfin, Mitsuo Kure énonce une dernière hypothèse selon laquelle les samouraïs seraient à l'origine des gardes du palais impérial au début du Xe siècle, se fondant sur les premiers documents mentionnant le mot samurai (ou plutôt saburai, « en service », qui se déforma plus tard en samurai). S'il rejette rapidement cette hypothèse, arguant que les meilleurs élevages de chevaux se trouvaient dans le Kantō et le Tōhoku et que les armures o-yoroi furent mises au point sur le champ de bataille et non dans la paix de la cour, cette hypothèse est en revanche la seule origine citée par Stephen Turnbull dans son Samurai Sourcebook, (p. 8).
Turnbull indique à leur sujet qu'ils passèrent rapidement du service impérial à celui des riches propriétaires terriens des provinces, qui devaient lutter contre les Emishi, les bandits et les propriétaires terriens rivaux. Il précise aussi que ces premiers clans de samouraïs étaient d'origine modeste, mais se plaçaient sous l'égide de descendants de lignées impériales mineures, partis chercher fortune dans les contrées sauvages. Les deux plus puissants clans de samouraïs de la fin de l'ère Heian, les clans Taira et Minamoto, découlent de cette tradition, descendant respectivement des empereurs Kammu et Seiwa.
Shin'ichi Saeki, dans son livre Samouraïs (2017)4 explique que :
« Les guerriers étaient à l’origine de petits notables qui exerçaient des charges publiques et contribuaient au défrichement en rassemblant de la main d’œuvre. Ils avaient pour occupation principale l'engrangement des redevances […], l’organisation de leur transport vers la capitale, l'entretiens des routes et des bâtiments publics, encadrement des forces de police, organisation/surveillance des cultes et fêtes religieuses. [Mais ils] étaient aussi des chefs d’exploitation agricole […] dont la mise en valeur des terres leur permettaient d’obtenir des exemptions de paiement des redevances. Ce prestige acquis lui permettait d’imposer son autorité sur les paysans mais aussi sur d’autres petits notables […]. Ceux qui réussirent le mieux finirent par se bâtir des […] manoirs au centre de leurs terres avec toutes les activités afférentes à un domaine agricole y compris centres artisanales et marchés. Puis les membres de la famille ou des proches (bunke) construisent aussi leur manoir en reconnaissant la suprématie de la branche principale en charge de rendre les cultes aux anciens du clan4. »
Ère Heian
« Devant l’effacement de l’état impérial et la montée de l’insécurité […], la militarisation de ces notables devient la norme […] ils commencèrent à regrouper des hommes d'armes entrainés [tsuwamono], en créant des bandes de guerriers [bushidan] dans le cadre des relations familiales. […] La guerre privée devint alors le meilleur moyen de régler un différend avec son voisin. […]. On assista alors, au cours des XIe et XIIe siècles à la montée puis à l'hégémonie […] d'une couche sociale de spécialistes de la guerre, désigné sous le nom de Bushi (guerriers) ou samouraïs. […] caractérisaient par des liens d'hommes à hommes, notamment de relations de vassalité, et, imposaient un système de privilèges hiérarchisés sur la terre. […]. Une féodalité dans la rizière en quelque sorte. À la fin du XIIe siècle, ces guerriers se regroupèrent dans deux organisations vassaliques majeures : les Taira et les Minamoto5. »
— Shin'ichi Saeki et Pierre-François Souyri, Samouraïs, 2017.
Si l'ère Heian est pour la cour impériale une période de paix et de prospérité, les provinces, en revanche, étaient secouées de révoltes paysannes dues aux lourds impôts, réprimées par les kokushi (gouverneurs de provinces nommés par le gouvernement impérial). Les petits fermiers se placèrent sous la protection de puissantes familles de propriétaires terriens, qui de ce fait s'enrichirent et furent bientôt en mesure de recruter des armées privées, constituées de guerriers professionnels, mais aussi de simples civils (paysans, artisans, citadins).
Ces armées conféraient une certaine puissance et une indépendance grandissante à ces propriétaires terriens, riches, mais dénigrés par l'aristocratie de Kyōto, et leur permettaient de défendre leurs terres contre les menaces diverses, mais aussi de s'étendre aux dépens de leurs voisins. De plus, certains tentaient de se dégager de la tutelle du gouvernement central, ce qui provoqua des révoltes auxquelles prirent part certains des premiers gouvernements samouraïs.
Premières rébellions
En 935, Taira no Masakado, gouverneur de la province de Shimosa, tua son oncle Kunika et rallia à lui de nombreux guerriers, gagnant ainsi le contrôle de la quasi-totalité du Kantō et s'autoproclama empereur en 939. La même année, sur les côtes de la mer intérieure, Fujiwara no Sumitomo rassembla des wakō (pirates) et se révolta également.
Le gouvernement n'eut pas de mal à réprimer ces premières révoltes samouraïs, se contentant d'engager d'autres clans pour lutter contre les premiers, lors de ce qui fut désigné comme rébellion de Jōhei Tengyō.
En 1028, Taira no Tadatsune se révolta également et prit le contrôle du Kantō. La cour tarda alors à réagir, selon Louis Frédéric (Le Japon, dictionnaire et civilisation, [p. 1073]), « les forces impériales [étaient] trop faibles pour intervenir efficacement contre lui ». Au bout de quatre mois, cependant, la cour envoya contre lui Taira no Naokata, qui fut vaincu. En 1031, Minamoto no Yorinobu se joignit aux forces de pacification impériale, obligea Tadatsune à se rendre, et prit le contrôle du Kantō.
Par la suite, les familles de samouraïs les plus influentes, notamment les Taira et les Minamoto, furent appelées à la cour pour assurer la sécurité de l'empereur et de l'aristocratie, avec qui ils tissèrent peu à peu des liens, bien que gardant un statut très bas. Les jōkō, notamment, s'entouraient de gardes du corps samouraïs à demeure dans leur palais, les hokumen no bushi (ce qu'on peut traduire par « samouraïs du côté nord »).
Guerres dans le nord de Honshū
Dans les provinces du Tōhoku, la partie nord de l'île de Honshū, plus récemment colonisée et loin de la capitale, des seigneurs tentaient d'échapper à l'influence de la cour. En 1051, Abe no Yoritoki se souleva et la province de Mutsu fut secouée par les affrontements de la guerre de Zenkunen, qui dura en réalité jusqu'en 1062, le général des forces impériales, Minamoto no Yoriyoshi (fils de Yorinobu) ayant fait appel au clan Kiyohara de la province de Dewa. La cour attribua les biens du clan Abe à ces derniers, et, lorsqu'en 1083, Minamoto no Yoshiie, fils de Yoriyoshi, fut nommé juge dans une querelle interne des Kiyohara, il en profita pour les détruire au cours de ce qu'on appelle la guerre de Gosannen. Estimant qu'il avait agi pour des raisons personnelles, la cour refusa de lui attribuer une récompense et il dut prélever des parcelles sur son propre domaine pour payer ses hommes. Selon Mitsuo Kure (Samouraïs, p. 14), cet acte le rendit très populaire et de nombreuses familles de samouraïs se mirent à son service.
Intrigues à la cour
Ces premières rébellions samouraïs, actions isolées et menées loin de la cour eurent finalement peu d'impact dans l'arrivée au pouvoir à la fin du XIIe siècle. En revanche, les clans de samouraïs présents à la cour tirèrent parti de la lutte de pouvoir entre l'empereur Go-Shirakawa et l'empereur retiré Sutoku en 1156. À l'issue de ce qui est connu comme la rébellion de Hōgen, l'influence des régents Fujiwara diminua considérablement et les clans Taira et Minamoto parvinrent à gagner des positions importantes à la cour.
En 1159, lorsque Minamoto no Yoshitomo et Fujiwara no Nobuyori tentèrent un coup d'État connu sous le nom de rébellion de Heiji, Taira no Kiyomori écrasa les Minamoto, massacrant une bonne partie du clan et entama une ascension qui l'amena en 1167 au poste de dajō-daijin, premier ministre.
Cependant, en 1180 éclata la guerre de Genpei, une guerre de succession au trône impérial, les Minamoto reconstitués soutenant un candidat différent de celui des Taira. Au terme de cinq ans de guerre, les Taira furent finalement éliminés et Minamoto no Yoritomo mit en place le premier bakufu, avant d'être nommé shogun en 1192. Pour la première fois, le Japon était dirigé par des samouraïs, et le resta jusqu'en 1868.
Réincarnation en crabes
En 1185, les clans Taira et Minamoto s'affrontent dans la baie de Dan-no-ura. Lors de cette bataille décisive, le jeune empereur Antoku, âgé de six ans, sentant la défaite finale, plonge dans les eaux avec sa grand-mère pour se donner la mort plutôt que de subir le déshonneur d'une capture. Plusieurs samouraïs imitent son geste. La légende prétend que les guerriers Taira se sont réincarnés en crabes, d'où cet ornement qu'on retrouve quelquefois sur des casques de samouraïs. Encore aujourd'hui, les pêcheurs qui attrapent des crabes dont la carapace évoque un visage les rejettent à l'eau6. Il s'agit en fait d'une espèce endémique : le heikegani, dont l’aspect proviendrait d’une sélection artificielle par cette coutume.[réf. souhaitée]
Avènement des Tokugawa
Après leur victoire, les Minamoto « fondèrent en 1185 un nouveau régime politique à Kamakura dans les provinces orientales […]. Le chef de ce régime, le Shôgun, fut reconnu par l’empereur comme seul responsable de l’ordre militaire et policier. […] Le Shogunat se déplaça à Kyoto vers 1336 et s'installa en 1378 définitivement dans le quartier de Muromachi […]. Cette structure bicéphale qui réunit l'est et l'ouest du japon correspond à une alliance entre la noblesse de la cour de Kyoto, les grands monastères bouddhistes et les grands vassaux guerriers du shôgun […]. Cette alliance fonctionna7 […] avant son délitement avec les guerres seigneuriales d’Ônin (1467-1477) et laissant place à une franche anarchie politique »8.
Avec la pacification de la période Edo, la fonction combattante des guerriers diminue et ceux-ci deviennent des fonctionnaires. Ils vont laisser le côté guerrier pour les cérémonies, et commencer à s'intéresser aux arts (surtout l'écriture). Néanmoins, probablement pour se redonner de la valeur, des règles très strictes sont codifiées, sous le nom de bushido (« voie du guerrier », mise en place dès le XVIe siècle). Le suicide rituel du seppuku — aussi connu sous le nom de « hara-kiri » (littéralement « ouvrir le ventre ») — devra être interdit à certaines périodes par le shogun (seigneur militaire du Japon).
En effet, pour sauvegarder son honneur, un samouraï devait se faire seppuku s'il arrivait malheur à son maître, à sa famille, ou simplement s'il avait fait une faute grave, son seigneur pouvait lui commander à n'importe quel moment le seppuku s'il ne s'estimait pas satisfait. Ce rite provoquait parfois des ravages dans les rangs des samouraïs.
À la fin du XVIIIe siècle, les samouraïs représentent environ 7 % de la population japonaise9.
Ère Meiji et fin des samouraïs
La période des Tokugawa amène un certain renfermement du Japon sur lui-même, peu ouvert aux pays étrangers. Cet isolement prend fin avec l'intervention du commodore Matthew Perry qui force le pays à s'ouvrir au commerce extérieur à partir de 1854. Des changements majeurs surviennent alors, avec notamment la reprise en main du pays par l'empereur.
La restauration de Meiji en 1867 entraîne avec elle toute une série de mesures. Les samouraïs sont également frappés par les réformes. Ils sont privés du droit d'usage exclusif des noms de famille, de porter le sabre, et de tuer les roturiers sous prétexte de manque de respect. Les domaines sont abolis en 1871, l'État prend alors en charge le paiement de leurs rémunérations héréditaires. Mais ces rémunérations coutent cher, elles représentent 30 % des ressources de l'État, qui décide en 1876 de les remplacer par des obligations d'État. Ne pouvant pas vivre de ces obligations, les shizoku (anciens samouraïs) s'en servent de capital pour se lancer dans les affaires, mais la plupart échouent et se retrouvent ruinés10.
Une partie des samouraïs se révoltent à la suite de changement de statut. Ils sont écrasés par l'armée impériale en 1874, puis lors de la rébellion de Satsuma en 1877. Le passage à l'ère moderne fit qu'il fut décidé de conserver l'héritage culturel des différents arts utilisés par les samouraïs au sein de la Dai Nippon Butoku Kai créée en 1895.
Une autre partie rejoint le Mouvement pour la liberté et les droits du peuple d'Itagaki Taisuke, qui contraint le gouvernement de créer une assemblée nationale. Cependant, la majorité des élus de la première Chambre des représentants en 1890 sont d'anciens roturiers (heimin), les samouraïs élus sont une minorité10.
Religions
Le bouddhisme zen a fortement influencé les samouraïs11. Voir par exemple le samouraï Suzuki Shōsan, devenu moine zen à 42 ans.
En 1913, le moine Kaiten Nukariya a écrit un ouvrage sur cette influence du zen : (en) The Religion of the Samurai A Study of Zen Philosophy and Discipline in China and Japan12.
Le shintoïsme a eu une certaine influence13, ainsi que le confucianisme14.
Éducation du jeune samouraï
Dans la tradition samouraï, un fils de samouraï était soumis à une discipline très stricte. Le temps des caresses maternelles était douloureusement court. Avant même d'avoir vêtu son premier pantalon, on l'avait soustrait autant que possible aux tendres contacts et on lui avait appris à réprimer les élans affectueux de l'enfance. Tout plaisir oisif était rigoureusement mesuré et le confort lui-même proscrit, sauf en cas de maladie. Ainsi, dès le moment où il savait parler, on lui enjoignait de considérer le devoir comme le seul guide de son existence, le contrôle de soi comme la première règle de conduite, la souffrance et la mort comme des accidents sans importance du point de vue individuel.
Cette éducation austère n'allait pas sans impératifs beaucoup plus contraignants, destinés à développer une impassibilité totale dont l'enfant ne devait jamais se départir, hormis dans l'intimité de la maison. On accoutumait les garçonnets à la vue du sang en les forçant à assister à des exécutions. Ils ne devaient manifester aucune émotion. De retour chez eux, on les obligeait à manger un grand plat de riz coloré en rouge sang par l'adjonction d'un jus de prunes salées, afin de réprimer tout sentiment d'horreur secret. Des épreuves encore plus pénibles pouvaient être imposées, même aux très jeunes enfants. À titre d'exemple, on les contraignait à se rendre seuls, à minuit, sur les lieux du supplice, et à en rapporter la tête d'un des condamnés pour preuve de leur courage. En effet, la crainte des morts était jugée tout aussi méprisable de la part d'un samouraï que celle des vivants. Le jeune samouraï devait apprendre à se prémunir contre toutes les peurs. Dans toutes ces épreuves, la plus parfaite maîtrise de soi était exigée. Aucune fanfaronnade n'aurait été tolérée avec plus d'indulgence que le moindre signe de lâcheté.
En grandissant, l'enfant devait se satisfaire, en guise de distractions, de ces exercices physiques qui, très vite et pour le restant de ses jours, préparent le samouraï à la guerre : kenjutsu, jujutsu, bajutsu, kyujutsu, respectivement art du sabre, lutte, art équestre, tir à l'arc. On lui choisissait des compagnons parmi les fils des domestiques, plus âgés que lui et sélectionnés pour leur habileté dans l'exercice des arts martiaux. Ses repas, bien qu'abondants, n'étaient pas très raffinés, ses tenues légères et rudimentaires, sauf à l'occasion des grandes cérémonies. Lorsqu'il étudiait, en hiver, s'il arrivait qu'il eût si froid aux mains qu'il ne puisse plus se servir de son pinceau, on lui ordonnait de plonger dans l'eau glacée pour rétablir la circulation. Si le gel engourdissait les pieds, on l'obligeait à courir dans la neige. Plus rigoureux était encore l'entraînement militaire proprement dit : l'enfant apprenait de bonne heure que la petite épée à sa ceinture n'était ni un ornement, ni un jouet.
Pour l'éducation religieuse du jeune samouraï, on lui apprenait à vénérer les dieux anciens et les esprits de ses ancêtres. On l'initiait à la foi et à la philosophie bouddhiques et on lui enseignait l'éthique chinoise. Ceci est à nuancer, du fait que tel clan ou telle famille ou encore telle koryu (école d'arts martiaux) tendaient à une vision shintoïste, bouddhique ou confucianiste. Ainsi la Tenshin shōden katori shintō-ryū incline vers le shintoïsme tandis que la Hyoho niten ichi ryu ouvre son texte majeur sur une invocation à une déité bouddhiste en poursuivant que s'il faut vénérer les dieux, il ne faut pas pour autant attendre d'eux la victoire.
Peu à peu, à mesure qu'il passait de l'enfance à l'adolescence, la surveillance à laquelle il était soumis allait s'amenuisant. On le laissait de plus en plus libre d'agir selon son propre jugement, avec la certitude qu'on ne lui pardonnerait pas la moindre erreur, qu'il se repentirait toute sa vie d'une offense grave et qu'un reproche mérité était plus à redouter que la mort même.
Le samouraï apprenait son métier au sein d'écoles anciennes dispensant une formation aux armes, à la stratégie, au renseignement et aux divers aspects de l'art de la guerre. Ces koryu, écoles anciennes, ont été le cadre qui a façonné l'excellence technique et morale du samouraï.
La voie du samouraï
Le bushido (voie du guerrier) est un ensemble de principes (rendus homogènes au début de l'ère Edo, car généralisés aux dépens des nombreux autres codes de conduite préexistants), que devait respecter le samouraï.
D'autres codes de conduite l'ont donc précédé pendant des siècles.
Un ouvrage populaire, vu comme un guide du samouraï est le Hagakure.
Il s’agit d’une compilation des pensées et enseignements de Jōchō Yamamoto, ancien samouraï vassal de Nabeshima Mitsushige.
Différents types de samouraïs
Un samouraï n'ayant pas de rattachement à un clan ou à un daimyō (seigneur féodal) était nommé rōnin.
Un samouraï qui était un vassal direct du shogun était appelé hatamoto.
Cependant, tous les soldats n'étaient pas samouraïs, ceux-ci constituant une élite équivalent en quelque sorte aux chevaliers européens ; l'armée, à partir de la période Kamakura, reposait sur de larges troupes de fantassins de base nommés ashigaru et recrutés principalement parmi les paysans.
Armes
Le samouraï utilisait environ 40 armes avec une mention spéciale pour le katana, grand sabre, qu'il était le seul à pouvoir porter. Il étudiait les kobudo, les arts martiaux japonais d'avant 1868, au sein des koryu. Il attribuait une grande importance au katana, suivant ainsi le bushido pour lequel le katana est l'âme du samouraï.
Quand un enfant destiné à devenir Samouraï avait atteint l'âge de 15 ans, il pouvait obtenir un wakizashi (petit sabre) et un nom d'adulte lors d'une cérémonie appelée genpuku (元服).
Lors de cette cérémonie, il devenait samouraï et il obtenait aussi le droit à porter un katana.
Une cordelette (souvent fabriquée à partir d'une mèche de cheveux) était souvent nouée à travers un trou dans le tsuba (habituellement prévu pour faire passer le kogatana, stylet rangé dans un compartiment du fourreau), une sorte de sécurité pour katana, permettant de manifester des intentions pacifiques, puisqu'il devenait dès lors impossible de le dégainer sans dénouer d'abord cette sécurité.
Un katana et un wakizashi réunis sont appelés un daisho (littéralement : « grand » et « petit »).
Le wakizashi était « la lame d'honneur » d'un samouraï et il ne quittait jamais son côté. Le samouraï dormait avec l'arme à portée de main et l'emmenait avec lui quand il entrait dans une maison et devait laisser ses armes principales dehors.
Le tanto était un petit poignard, et il était porté quelquefois à la place du wakizashi dans un daisho. Il était utilisé quand un samouraï devait faire seppuku ou hara-kiri (suicide). Cependant, placé dans le keikogi (« vêtement d'entraînement »), le tanto se révélait être une arme de poing très utilisée pour les assassinats ou les combats rapprochés.
L'arme favorite du samouraï était le yumi (« arc »). Le yumi resta inchangé jusqu'à l'apparition de la poudre à canon et des fusils au XVIe siècle. L'arc composite de style japonais avait une puissance pouvant aller jusqu'à 30 kg (environ 60lbs), même si communément sa puissance avoisinait les 20 kg. Sa taille permettait de lancer divers projectiles comme des flèches enflammées[réf. nécessaire] et des flèches-signaux d'une portée efficace de 50 m, et plus de 100 m quand la précision n'était pas importante. Il était ordinairement utilisé à pied derrière un tedate (手盾), un grand mur de bambou mobile, mais il pouvait même être utilisé à dos de cheval. La coutume de tirer à dos de cheval, yabusame (流鏑馬), est devenue une cérémonie shintoiste.
Le nodachi est un sabre d'aspect similaire au katana, mais plus long, il mesure généralement environ 150 cm ; il était réservé aux samouraïs les plus forts.
On peut voir Kikuchiyo, personnage venant du monde paysan, en manipuler un dans le film Les Sept Samouraïs. Ce type d'arme est adapté à la lutte contre les unités de cavalerie, et surtout contre les fantassins en armures légères.
Elle ne fut toutefois jamais vraiment populaire en raison de la difficulté de son maniement (requérant davantage de force et de dextérité qu'un katana de taille moyenne), et du fait que le naginata remplissait déjà très bien ce rôle.
Certains samouraïs les utilisaient toutefois, certains pour crâner à l'instar de nombreux kabuki-mono, et moins souvent en raison de compétences réelles dans son maniement.
On notera notamment le célèbre Sasaki Kojirô et sa Monohoshizao, ainsi que Makara Jurōzaemon Naotaka, et son fameux nodachi, Tarōtachi, mesurant 220 cm pour 4,5 kg (éléments de poignée et autres accessoires exclus).
Au XVe siècle, le yari (lance) est également devenu une arme populaire, il a remplacé le naginata sur le champ de bataille lorsque la bravoure personnelle est devenue moins importante, et les batailles, plus organisées.
Le yari était plus simple à utiliser et plus mortel qu'un katana. Une charge, à cheval ou à terre, était plus efficace quand une lance était utilisée, et offrait plus de 50 % de chances de vaincre un samouraï armé d'un tachi, forme primitive de katana adaptée au combat monté, parfois appelé par erreur daïkatana dans la culture occidentale.
Dans la bataille de Shizugatake, où Shibata Katsuie fut vaincu par Toyotomi Hideyoshi (ou Hashiba Hideyoshi), les « sept lances » de Shizugatake (賤ヶ岳七本槍) ont joué un rôle crucial dans la victoire.
Jusqu'au XVIIIe siècle, le tranchant des lames de katana était testé sur des condamnés vivants par des bourreaux payés par les samouraïs15.
Les armes blanches utilisées par les samouraïs ont énormément gagné en qualité au fil des siècles, jusqu'à arriver à une qualité inégalée : les lames forgées selon la tradition japonaise sont encore aujourd'hui les meilleures que l'homme ait faites sur le plan des qualités physiques, grâce aux techniques complexes de forge et de trempe développées dans le temps par les forgerons d'armes japonais, ainsi que le tamahagane, acier spécial obtenu à base de sable ferrugineux nécessitant un gros travail pour en tirer un métal de qualité par des artisans spécialisés respectueux de rituels et techniques précises, le choix du résultat parmi les morceaux de tamahagane au sortir du fourneau avant forgeage déterminera le potentiel de l'arme à naître, qui sera ensuite travaillée par plusieurs artisans spécialisés lors de nombreuses étapes incontournables pour obtenir l'excellence du savoir-faire artisanal de ces experts vouant leur vie à leur art, de la transformation du sable ferrugineux au forgeage, au ponçage, la trempe, le ponçage final, l'affûtage final... un long processus pour obtenir une arme bien plus complexe en apparence avec une histoire quand au développement des plus longues et passionnantes, de la multiplicité des modèles anciens à quelques modèles modernes de collection.[réf. nécessaire][source insuffisante]16.
Accessoires
Armure
Équipement protecteur passif qui couvre le samouraï partiellement ou totalement de la tête aux pieds selon l'époque et le modèle.
L'armure est constituée de plusieurs parties et est conçue de manière à ne pas défavoriser la mobilité du combattant, en recherchant le plus possible la conservation des capacités telles que de monter à cheval, utiliser un arc et les autres armes habituelles du porteur de l'armure.
Selon l'époque, les armures ont été de conception différente reflétant les armes utilisées le plus fréquemment à l'époque de leur conception, on distingue surtout les armures résistantes aux armes blanches avant l'apparition des armes à feu et celles après adaptées aux armes à feu.
Bâton de commandement
Durant les guerres féodales, plusieurs dizaines de milliers de samouraïs pouvaient être impliqués dans les combats. Il devenait donc important de trouver un moyen de transmettre les ordres de déplacement. À cette fin, on utilisait un bâton de commandement (saihai) qui pouvait être aperçu de loin. Il s'agissait d'un bâton orné à une extrémité d'un faisceau de poils de yak, de lamelles de papier laqué, de lanières de cuir ou de bandelettes de tissu. Le bâton était fixé à l'armure à l'aide d'une corde. Son utilisation remonte aux années 1570.
Quelques samouraïs célèbres
Nom Fief né en mort en Minamoto no Yoshitsune Yamashiro (un ancien nom de Kyoto) 1159 1189 Kenshin Uesugi Echigo (un ancien nom de Nigata) 1528 1578 Shingen Takeda Kai (un ancien nom de Yamanashi) 1522 1573 Igawa Mitsunobu Province de Noto vers 1530 ? Hideyoshi Toyotomi Owari (un ancien nom d'Aichi) 1536 1598 Torii Mototada 1539 1600 Yukimura Sanada Shinano (un ancien nom de Nagano) 1567 1615 Sune'emon Torii Mikawa (près de Nagoya) 1540 1575 Musashi Miyamoto Aucun (rōnin) 1584 1645 Shirō Amakusa Shimabara 1621 1638 Shigetsuke Taira 1639 1730 Tsunetomo Yamamoto 1659 1719 Heihachirō Ōshio 1793 1837 Takamori Saigō Satsuma (ancien nom de Kagoshima) 1827 1877 Isami Kondô Musashi 1834 1868 Tomoe Gozen 1161 1184 On peut également noter :
- les 24 généraux de Shingen Takeda et d'autres groupes de samouraïs ;
- des étrangers au Japon ayant pu devenir samouraïs :
Dans la culture populaire
Poésie
- Un poème issu du recueil Les Trophées de José-Maria de Heredia se nomme « Le Samouraï ».
Romans
- Eiji Yoshikawa, La Pierre et le Sabre (1935), La Parfaite Lumière (1935).
- Endo Shusaku : L'Extraordinaire voyage du samouraï Hasekara, Buchet-Chastel (1987).
- James Clavell, Shogun (1975).
- Thomas Day, La Voie du sabre (livre-jeu, 1987).
- Lian Hearn, Le Clan des Otori (2002-2008).
- Armand Cabasson, Par l'épée et le sabre, Éditions Thierry Magnier (2007).
- Romain d'Huissier, Seppuku, coll. « Trash » no 14, Trash éd. (2015).
Cinéma
- Rashomon d'Akira Kurosawa (1950)
- Les Sept Samouraïs d'Akira Kurosawa (1954)
- Samurai d'Hiroshi Inagaki (1954)
- Le Château de l'araignée d'Akira Kurosawa (1957)
- La Forteresse cachée d'Akira Kurosawa (1958)
- Le Garde du corps d'Akira Kurosawa (1961)
- Sanjuro d'Akira Kurosawa (1962)
- Hara-kiri de Masaki Kobayashi (1962)
- La Légende de Zatoïchi. Le masseur aveugle de Kenji Misumi (1962)
- Les 13 Tueurs de Eiichi Kudō (1963)
- Les Trois Samouraïs hors-la-loi de Hideo Gosha (1964)
- Dai-bosatsu tōge de Kihachi Okamoto (1966)
- Le Samouraï de Jean-Pierre Melville (1967)
- Rébellion de Masaki Kobayashi (1967)
- Goyokin, l'or du shogun de Hideo Gosha (1969)
- Puni par le ciel de Hideo Gosha (1969)
- Kozure Ōkami (série de films)
- Soleil rouge de Terence Young (1971)
- Le Samouraï et le Shogun de Kinji Fukasaku (1978)
- Shogun (1980)
- Kagemusha, l'ombre du guerrier d'Akira Kurosawa (1980)
- Ran d'Akira Kurosawa (1985)
- Ninja Scroll de Yoshiaki Kawajiri (1993)
- Princesse Mononoké de Hayao Miyazaki (1997)
- Blade de Stephen Norrington (1998). Utilisation d'un katana et des valeurs zen du combattant.
- Ghost Dog : La Voie du samouraï de Jim Jarmusch (1999)
- Après la pluie de Takashi Koizumi (1999)
- Tabou de Nagisa Ōshima (1999)
- Le Dernier Samouraï d'Edward Zwick (2003)
- Zatoichi de Takeshi Kitano (2003)
- Le Samouraï du crépuscule de Yoji Yamada (2002)
- Sword of the Stranger de Masahiro Andō (2007)
- Hara-Kiri : Mort d'un samouraï de Takashi Miike (2011)
- 47 Ronin de Carl Rinsch (2013)
Bande dessinée et manga
- Stan Sakai, Usagi Yojimbo (depuis 1984)
- Patrick Cothias, Adamov, Le Vent des dieux (1985-2004)
- Bosse, Michetz, Kogaratsu (1988-1999)
- Hiroaki Samura, L'Habitant de l'infini (1993-2002)
- Nobuhiro Watsuki, Kenshin le vagabond (1994-1999)
- Eiichirō Oda, One Piece (depuis 1997)
- Takehiko Inoue, Vagabond, Tonkam (1999)
- Takashi Okazaki, Afro Samurai (1999-2000)
- Akimine Kamijyō, Samurai Deeper Kyo (1999-2008)
- Masashi Kishimoto, Naruto (1999-2014)
- Hideki Mori, Tengu (2001-2002)
- Tite Kubo, Bleach (2001-2016)
- Hideaki Sorachi, Gintama (2003-2019)
- Shinichiro Watanabe, Samurai Champloo (2004)
- Ron Marz, Luke Ross, Jason Keith, L'Âme du samouraï (2004-2007)
- Hub, Okko (depuis 2005)
- Yōsuke Nakamaru, Gamaran (2009-2013)
- Ryōta Yamaguchi, Kochoki (2019)
Jeux de société
Cry havoc: Samuraï blades (VO) / Samouraï (VF) Type de jeu : Wargame / jeu de guerre (1984).
Jeux de rôle
Bushido (1981), Genre médiéval fantaisiste.
Tenga (2011), Genre : strictement historique, lieu : japon, période : vers 1585, pendant l'époque Azuchi Momoyama.
Jeux vidéo
Ghost of Tsushima, Équipe de développement : Sucker Punch Productions (2020).
Trek to Yomi développé par Flying Wild Hog (2022)
Shogun total war, Équipe de développement : Éditeur : The creative assembly (2000) Genre : Stratégie militaire / temps réel.
Shogun total war 2, Équipe de développement : Éditeur : The creative assembly (2000) Genre : Stratégie militaire / temps réel.
Sengoku Jidai: Shadow of the Shogun, Équipe de développement : Byzantine Games, Editeur : Slitherine Ltd. (2016) Genre : Stratégie militaire / wargame tour par tour.
Notes et références
- (en) « English Reference for tsuwamono (つわもの) » [archive], jlearn.net (consulté le 24 juillet 2018).
- Louis Frédéric, Le Japon, dictionnaire et civilisation, français, Éditions Robert Laffont, collection « Bouquins », Paris, 1996 (ISBN 978-2-221-06764-2).
- Samouraïs, p. 7.
- Shin'ichi Saeki et Pierre-François Souyri, Samouraïs : du "Dit des Heiké" à l'invention du bushidô, Paris, aRKH2, , 103 p. (ISBN 978-2-918682-29-5), p14-17.
- Shin'ichi Saeki et Pierre-françois Souyri, Samouraïs : du "Dit des Heiké" à l'invention du bushidô, Paris, arkhé, , 103 p. (ISBN 978-2-918682-29-5), p. 17-18.
- Uesugi Kenshin, « Le temps des samouraïs », dans Richard Béliveau, Samouraïs, Les Éditions Libre Expression, 2012 (ISBN 978-2-7648-0783-5), p. 15-16.
- Kuroda Toshio, Thése, .
- Shin'ichi Saeki et Pierre-françois Souyri, Samouraïs : du "Dit des Heiké" à l'invention du bushidô, Paris, Arkhé, , 103 p. (ISBN 978-2-918682-29-5), P18.
- Hiroyuki Ninomiya (préf. Pierre-François Souyri), Le Japon pré-moderne : 1573-1867, Paris, CNRS Éditions, coll. « Réseau Asie », (1re éd. 1990), 231 p. (ISBN 978-2-271-09427-8, présentation en ligne [archive]), chap. 5 (« La culture et la société »).
- Atsushi Kawai, « Aux origines du capitalisme moderne japonais : les hommes d’affaires Iwasaki Yatarô et Shibusawa Eiichi » [archive], sur Nippon.com, (consulté le ).
- Thomas Cleary, La Voie du samouraï, Seuil, .
- « The Religion of the Samurai Index » [archive], sur www.sacred-texts.com (consulté le ).
- « Le code du Bushido » [archive], sur Gctm.free.fr (consulté le ).
- « Le confucianisme » [archive], sur Culturedujapon.e-monsite.com (consulté le ).
- Les Samouraïs [ Samurai Headhunters ], de John Wate, de Urban Canyons, Smitshonian Channel, Arte, UKTV et ZDF Enterprises, Arte, 25 janvier 2014 [présentation en ligne [archive]], de 0 h 09 min 30 s à 0 h 10 min 30 s : présentation en anglais sur les sites du réalisateur [archive] et du producteur [archive].
Annexes
Bibliographie
Littérature
- Richard Béliveau, Samouraïs, Les Éditions Libre Expression, 2012 (ISBN 978-2-7648-0783-5)
- Pascal Fauliot, Contes des sages samouraïs, Seuil, 2011.* Cyril Flautat, William Adams, le samouraï des mers, Éditions du Jasmin, 2013 (ISBN 978-2-35284-115-9)
- Dale Furutani, La Promesse du samourai.
- Dale Furutani, Vengeance au pays de jade.
- Dale Furutani, Menace sur le shogun.
- Inazo Nitobe, Bushido, l'âme du Japon (ISBN 978-2-84617-011-6)
- David Kirk, Le Samouraï, Éditions Albin Michel, 2014.
- Julien Peltier, Samouraïs. 10 destins incroyables, Economica, 2016.
- Nicolas Poy-Tardieu, Le Syndrome du samouraï, Éditions de l’éveil, 2011 (ISBN 978-2-91279-549-6) [présentation en ligne [archive]].
- Shigetsuke Taira, Budō shōshin shū. Le code du jeune samouraï (ISBN 978-2-84617-102-1)
- Yamamoto Tsunetomo, Hagakure ou Le Livre du samouraï, une série de textes écrits par un samouraï du XVIIIe siècle.
- Yoshikawa Eiji, Musashi.
- Yoshikawa Eiji, La Pierre et le Sabre.
Essais et ouvrages historiques
- Robert Calvet , Une histoire des samouraïs, Larousse, 2009 (ISBN 978-2-03-583984-8) ; rééd. 2012 (ISBN 978-2-03-587638-6) et Au temps des samouraïs, 2015 (ISBN 978-2-215-15535-5) avec un DVD.
- Jean-Christophe Carbonnier, Daimyo. Seigneurs de la guerre au Japon, Musée national des arts asiatiques-Guimet, ToriiLinks, 2018, 253 p. (ISBN 978-2952000697).
- Hélène Capodano Cordonnier, Aurélie Samuel, Samouraï. De la guerre à la voie des arts, Snoeck éd., 2017 (ISBN 978-9461613660)
- Thomas D. Conlan, Samouraï : techniques de bataille et armement du XIIIe au XIXe siècle, ETAI-Du May, 2008, 221 p. (ISBN 9782841021338).
- Lafcadio Hearn, Kokoro, Minerve, 1989. [présentation en ligne [archive]].
- Misuo Kure, Samouraïs, Philippe Picquier, 2004, 191 p. (ISBN 9782877306621).
- Dominique Martel, Shogun. Le pouvoir de la guerre, Pardès, 1991, 281 p. (ISBN 2-86714-107-9).
- Yukio Mishima, Le Japon moderne et l'éthique samouraï (1967). Cet ouvrage théorique comporte en annexe des extraits du Hagakure.
- Inazo Nitobe, Bushidō, l'âme du Japon, Budo éditions, 1899. Format Kindle, 2016, 151 p. (ASIN B01IWB5E4K)
- C. Parvulesco, Samouraï et kamikaze, la tradition guerrière au Japon, ETAI, 2009.
- Julien Peltier, Le Crépuscule des samouraïs. L'âge d'or des guerriers japonais au tournant du XVIIe siècle, Economica, 2010.
- Pierre François Souyri, Samouraïs. Du dit des heiké à l'invention du bushidô, Paris, Les éditions arkhê, coll. « Homo Historicus », , 128 p. (ISBN 978-2-918682-29-5).
- Pierre François Souyri, Les Guerriers dans la rizière. La grande épopée des samouraïs, Flammarion, 2017, 383 p. (ISBN 978-2-0813-9250-2).
- Pierre-François Souyri, Samouraï : 1 000 ans d'histoire du Japon, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2014, 263 p. [présentation en ligne [archive]].
- Clive Sinclare, Samouraï. Les armes et l'esprit du guerrier japonais, ETAI - Du May, 2005, 143 p. (ISBN 9782726894316).
- Stephen Turnbull, Les Samouraïs, Gremese, 2019, 208 p. (ISBN 978-2-36677-219-7).
Expositions et liens externes
- Samouraï, de la guerre à la voie des arts : Nice, Musée des Arts asiatiques, 2017-2018 (présentation en ligne : [1] [archive]) (Catalogue, Hélène Capodano Cordonnier et Aurélie Samuel dir. (ISBN 978-94-6161-366-0))
- Samourai, armures de guerriers : Musée du quai Branly, 2012 [2] [archive]
Articles connexes
- Biographies de samouraïs dans la catégorie samouraï
Sumo
Pour les articles homonymes, voir Sumo (homonymie).
Combat de sumoDomaine Arts martiaux japonais Pays d’origine Japon Pratiquants renommés Taihō, Chiyonofuji, Hakuhō, Asashōryū, Kitanoumi Sport olympique non mais reconnu par le CIO (Comité International Olympique) Fédération mondiale www.sumo.or.jp modifier Le sumo (相撲, sumō , littéralement « se frapper mutuellement ») est un sport de lutte japonais. Le combat sumo se caractérise par le gabarit des lutteurs ainsi que par les nombreux rites traditionnels qui entourent les combats, et consiste en deux règles simples : les lutteurs ne doivent pas sortir du cercle (dohyō), ni toucher le sol avec une autre partie du corps que la plante des pieds. Ce sport reste populaire au Japon, même si le baseball et le football le détrônent désormais, notamment chez les jeunes.
Histoire
Les origines
Le sumo fut mentionné pour la première fois en 712 dans le Kojiki (古事記 ), « Chronique des faits anciens », premier livre d'écriture japonais (alors en langue japonaise mais en écriture chinoise)1. Le premier rouleau du Kojiki relate la victoire de Takemikazuchi contre Takeminakata (ja), deux dieux anciens lors d'un combat de sumo. C'est ainsi que le peuple mené par Takemikazuchi obtint la possession des îles japonaises et que fut fondée la famille impériale dont est issu l'actuel empereur2. Le Nihon Shoki (720) rapporte lui le combat qui aurait eu lieu lors du règne de l'empereur Suinin (-29 - 70) entre Nomi-no-Sukune et Taima-no-Kuehaya, considéré comme l'origine du sumo et du ju-jitsu. Nomi-no-Sukune est aujourd’hui considéré comme le saint patron ou kami des lutteurs de sumo, et est notamment vénéré dans un sanctuaire shinto homonyme de Ryōgoku, quartier des sumos à Tokyo.
Mis à part ces légendes, il semble que les combats sumo soient apparus il y a près de 1 500 ans, sous forme de rituels religieux shinto : des combats sumo ainsi que des danses et du théâtre étaient dédiés aux dieux (kami) en même temps que des prières pour obtenir de bonnes récoltes2.
D'autres anciennes luttes asiatiques telles que la lutte mongole, le shuai jiao chinois et le ssirum coréen auraient également pu avoir une influence.
Au VIIIe siècle (époque de Nara), les combats sumo sont introduits dans les cérémonies de la Cour Impériale appelées sechie (節会 ), sous le nom de sechie-zumo (節会相撲 ) ou sumai-sechie (相撲節会 , se lit également sumahi-sechie). Des tournois annuels sont organisés, accompagnés de musique et de danses auxquelles participent les combattants victorieux. Les combats de l'époque, qui mélangent boxe et lutte et qui autorisent presque tous les coups, restent très éloignés des combats de sumo actuels. Cependant, sous l'influence de la Cour Impériale, des règles furent progressivement formulées, des techniques furent développées et le combat sumo devint proche de ce qu'il est actuellement2.
Moyen Âge et période moderne
L'établissement d'une dictature militaire à Kamakura en 1192 est suivie d'une longue période de guerres et d'instabilité (époque de Kamakura)2. Le combat sumo est tout naturellement vu par les chefs sous l'angle militaire et est utilisé pour augmenter l'efficacité au combat des soldats (samouraïs), en particulier pour immobiliser l'adversaire2,3.
L'unification du Japon sous le shogunat Tokugawa, en 1603, est suivi d'une période de paix et de prospérité (époque d'Edo), marquée par le développement d'une classe aisée de commerçants2. Des groupes de sumo professionnels sont créés pour divertir la classe bourgeoise et le combat sumo prend sa forme actuelle, en tant que sport national du Japon à partir du XVIIIe siècle2,3. Les tournois n'ont alors pas de champion et n'offrent pas de prix aux lutteurs les plus performants. Le score d'un lutteur lors d'un tournoi n'est pas important et la promotion dans la hiérarchie est plus liée à sa popularité4.
Période contemporaine
À la restauration de Meiji (fin du XIXe), des associations et des syndicats se créent3. En 1884, le Yomiuri Shimbun commence à publier des résumés des tournois une fois ceux-ci finis. En 1889, le journal Jiji shimpō est le premier à offrir une récompense lors d'un tournoi, choisissant de le donner à tout lutteur ayant fini le championnat invaincu. D'autres journaux suivent rapidement. En 1900, les feuilles de match occupent une part centrale de la couverture quotidienne des tournois par les journaux et les scores deviennent importants pour le public4.
Au début du XXe siècle, le sport se professionnalise progressivement3. Le Kokugikan, lieu couvert réservé au sumo, est inauguré en 1909. La même année, les uniformes des gyōji, les arbitres, sont modifiés, passant du kamishimo, un costume de cérémonie de l'époque d'Edo, au hitatare, plus complexe et datant de la période médiévale5.
La période de l'expansionnisme du Japon Shōwa (1926-1945), qui s'accompagne d'une idéologie nationaliste, provoque un essor du sumo3. En 1925 se crée l'Association japonaise de sumo (JSA), qui gère les compétitions professionnelles de sumo, et crée le système de championnat l'année suivante. Elle met en place des règles pour que les pertes durant un affrontement soient incontestables, garantissant ainsi un seul gagnant à la fin des tournois, en 19285. La même année, le service public NHK commence à diffuser les principaux tournois (honbasho) à la radio6. Le shikiri, le rituel durant lequel les lutteurs se préparent au combat, est alors limité à dix minutes afin de convenir à la retransmission5.
En 1931, le toit rustique de style irimoya-zukuri au-dessus de l'arène est remplacé par un toit de style shinmei-zukuri généralement utilisé pour les sanctuaires shinto5. À partir de 1936, l'association organise les tests de sélection annuels des nouvelles recrues7. En 1947, l'association établit une structure éliminatoire pour décider des champions en cas de matchs nuls5.
La NHK débute la diffusion des grands tournois à la télévision en 19536, le shikiri est alors raccourci à quatre minutes5. En 1955, les kimarite (techniques utilisées par les lutteurs pour battre leur adversaire) sont réorganisées en 68 techniques officielles. Deux sont ajoutés en 1960, puis douze autres en 20018.
De nos jours
Depuis les années 1990, le recrutement de lutteurs s'avère difficile, et pour la première fois en 2007, le test est annulé faute de candidats7. En contrepartie, on retrouve de plus en plus de lutteurs étrangers, notamment des Austronésiens américains ou samoans dès les années 1960 et des Mongols à partir de 1992, les plus connus étant Akebono (premier non-japonais à devenir yokozuna), Konishiki (en) (premier étranger à devenir ōzeki), Musashimaru (en), Asashōryū, Hakuhō, Harumafuji et Kakuryū7,9. À partir de 2002, le nombre de lutteurs étrangers par écurie est limité à un seul lutteur10. En janvier 2016, Kotoshōgiku est ainsi le premier Japonais à gagner un tournoi majeur depuis dix ans11.
En janvier 2006, le Bulgare Kotoōshū est le premier Européen à devenir ōzeki, il sera suivi par l'Estonien Baruto en mars 2010 et par le Géorgien Tochinoshin en mai 2018. Le , l'ōzeki Kotoōshū est le premier Européen à gagner un tournoi, insuffisant néanmoins pour devenir yokozuna. En , face à l'augmentation du nombre de naturalisations de lutteurs étrangers (six depuis avril 2009), c'est le nombre de lutteurs nés à l'étranger qui est limité à un10. En , l’Égyptien Abdelrahman Ahmed Shaalan est le premier Africain à devenir lutteur de sumo professionnel, sous le nom d'Ōsunaarashi ; il participe à son premier honbasho en mars (catégorie jonokuchi), qu'il remporte12. Il gravit ensuite rapidement les échelons, et passe en jūryō en mai 2013, devenant ainsi sekitori13.
Des tournées de promotion à l'étranger sont régulièrement organisées par l'association ou par les écuries (clubs des lutteurs) : à Las Vegas en 2005, en Israël en 2006, à Hawaï en 2007 et à Los Angeles en 2008, alors que celle de 2009 à Londres est annulée faute de moyens à la suite de la crise économique14,15. Le tournoi de juillet 2010 n'est pas diffusé à la suite d'un scandale de paris illégaux6. De nouveaux rebondissements dans ce scandale provoque l'annulation du tournoi de mars 2011 à Osaka, une première depuis 1946.
En 2020, la crise du coronavirus provoque l'annulation du tournoi de mai, et le déplacement du tournoi de juillet de Nagoya à Tokyo16.
Les lutteurs
Le sumo professionnel est un sport réservé aux hommes. Les lutteurs de sumo sont appelés au Japon rikishi (力士 , lit. « homme fort »), voire o-sumō-san (お相撲さん , litt. « M. Sumo », avec une marque de respect), plutôt que sumotori (相撲取り, sumōtori ), appellation usitée en France, mais peu au Japon17, si ce n'est pour les débutants. Ils portent un nom de combat (四股名, shikona ), gardant généralement leur propre prénom, sauf pour les lutteurs étrangers.
Lors des combats, ils ne sont vêtus que du mawashi, une bande de tissu serrée autour de la taille et de l'entrejambe, qui constitue la seule prise solide autorisée pendant le combat. Celle-ci fait réglementairement entre 9 et 14 mètres suivant la corpulence du rikishi. Ils sont coiffés selon le style chonmage : les cheveux, lissés avec de l'huile, sont maintenus par un chignon. Un rikishi garde ses cheveux longs pendant toute sa carrière active ; son départ à la retraite (引退, intai ) est marqué par une cérémonie appelée danpatsu-shiki (断髪式 ) au cours de laquelle ce chonmage est coupé. Les rikishi des divisions supérieures sont coiffées avec un chonmage en forme d'ōichō (大銀杏 , feuille de ginkgo) lorsqu'ils sont en tournoi ou en représentation.
Il n'y a pas de catégorie de poids pour les rikishi et il peut arriver que l'un des combattants ait plus du double du poids de l'autre (les poids de rikishi pouvant aller de 70 à 280 kg). Cependant, les rikishi des meilleures divisions pèsent en moyenne environ 150 kg, poids semblant le plus à même d'assurer à la fois stabilité et souplesse.
Chaque lutteur appartient à une écurie (部屋, heya ), c'est en fait le club ou l'école du rikishi au sein de laquelle il vit et s'entraîne, sous la direction de son oyakata (親方 ). Ces heya, ou beya, sont réparties en groupes appelés ichimon (一門 ) qui permettent de mutualiser certaines ressources. En 2018, il existait 47 écuries, regroupées en six ichimon (quatre écuries n'étaient rattachées à aucun groupe)18.
La vie quotidienne du lutteur au sein des écuries est très réglementée : réveil à 5 h 30 ou 6 h du matin, entraînement à jeun18, repas de midi à base de chankonabe, sieste et repas du soir également à base de chanko nabe. Le lutteur ingère en moyenne 5 000 kcal par jour19. Les entraînements suivent un certain nombre de rituels ancestraux et les lutteurs les mieux classés se font servir par les apprentis18.
La plupart des écuries occupent un seul et même bâtiment, la salle d'entraînement est au rez-de-chaussée et les pièces de vie dans les étages supérieurs. Souvent, l’oyakata et sa famille occupent le dernier étage. Les lutteurs des divisions inférieures partagent un dortoir, tandis que les sekitori (voir plus bas Catégories) bénéficient d'une chambre individuelle. L’oyakata et sa femme (okami-san) gèrent de nombreuses facettes du quotidien des lutteurs. En principe, un lutteur ne peut s'émanciper de cette vie collective qu'une fois devenu sekitori, et s'il s'est marié18.
À chaque écurie sont aussi souvent rattachés un coiffeur (tokoyama), un arbitre (gyôji) et un annonceur (yobidashi), voir ci-dessous18.
Le combat
Le but de chaque lutteur est d'éjecter l'adversaire hors du cercle de combat ou de lui faire toucher le sol par une autre partie du corps que la plante des pieds. L'arène est appelée dohyō (土俵 ) : c'est une plateforme carrée faite d'argile tassée, d'une hauteur de 34 à 60 cm. Un cercle de 4,55 m de diamètre, fait à l'aide de ballots de paille ancrés dans la plateforme, délimite l'aire de combat. Outre les lutteurs, le gyōji (行司 ), l'arbitre, est également sur le dohyō. Les juges (審判, shinpan ), les annonceurs ou présentateurs (呼出, yobidashi ) ainsi que les lutteurs suivants se trouvent autour de l'arène.
Les lutteurs sont d'abord appelés par le yobidashi à monter sur le dohyō. Avant l'affrontement, les lutteurs chassent les esprits en frappant le sol avec les pieds, après les avoir levés très haut : il s'agit du shiko (四股 ). En signe de purification, ils prennent une poignée de sel et la lancent sur le cercle de combat : on parle alors de kiyome no shio (清めの塩 ). Il y a également le rituel de « l'eau de force » (力水, chikara-mizu ) que le rikishi boit puis recrache. Ce sont les trois gestes rituels les plus importants avant le début du combat proprement dit.
Le combat débute au signal du gyōji, qui présente alors l'autre face de son éventail (軍配, gunbai ). Après une phase d'observation (仕切り, shikiri ), les lutteurs doivent toucher le sol avec leurs deux mains pour accepter le combat, la confrontation physique peut alors commencer. Les deux protagonistes se lèvent et s'élancent l'un vers l'autre, action nommée tachi-ai (立ち会い ). Le premier contact entre les deux, atari (当たり ), est souvent très violent. Lorsque l'un des deux rikishi n'a pas mis les deux mains au sol alors que l'autre s'est élancé vers lui, on parle de matta (待った ), et le départ est redonné.
Les combattants peuvent utiliser les prises parmi les 82 autorisées, ces prises gagnantes sont appelées kimarite (決まり手 ). Lorsque le combat dure trop longtemps, le gyōji peut alors accorder une pause aux lutteurs, appelée mizuiri (水入り ). Si le choix du vainqueur à la fin du combat n'est pas évident, les juges se réunissent sur le dohyō pour délibérer (物言い, mono-ii ), il arrive alors que le combat soit rejoué : torinaoshi (取り直し ).
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Dohyō du Ryōgoku Kokugikan à Tokyo
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Kiyome no shio : purification au sel avant le combat
-
Positions autour du dohyō
L'accès au dohyō est interdit aux femmes même en dehors du combat, selon une ancienne tradition shinto considérant le sang comme une souillure (kegare), et donc les femmes potentiellement impures du fait des menstruations20. Le , pour la première fois dans l'histoire du sumo professionnel, une spectatrice pose le pied dans l'arène, sans toutefois atteindre la zone de combat car stoppée par un lutteur20.
Le sumo féminin se développe dans plusieurs lieux du Japon du début du XIXe siècle avant de disparaitre après la seconde guerre mondiale21.
La compétition
Catégories
Le sumo professionnel se compose de 500 à 600 lutteurs, regroupés en six divisions :
- Makuuchi, la première division composée de 42 lutteurs répartis en cinq rangs, du plus élevé au moins élevé :
- Yokozuna, actuellement un : Terunofuji.
- Ōzeki, actuellement trois : Takakeishō, Shōdai et Mitakeumi.
- Sekiwake, au moins deux.
- Komusubi, au moins deux.
- Maegashira, plus de 30 lutteurs.
- Jūryō, la deuxième division, comportant 28 lutteurs.
- Les divisions inférieures, par ordre décroissant : makushita (120 lutteurs), sandanme (200 lutteurs), jonidan (environ 185 lutteurs) et jonokuchi (environ 40 lutteurs).
Les 70 lutteurs en makuuchi et en jūryō sont appelés les sekitori et sont payés par l'association japonaise de sumo (NSK). Les trois rangs ōzeki, sekiwake et komusubi de la division makuuchi sont surnommés san'yaku (les yokozuna y sont parfois inclus).
Dans toutes les catégories, chaque rang est classé selon deux places : Est ou Ouest, la place Est étant la plus honorifique.
Tournois ou basho
Il y a six tournois principaux par an, nommés honbasho . Ils durent 15 jours :
- Hatsu basho à Tokyo en janvier ;
- Haru basho à Ōsaka en mars ;
- Natsu basho à Tokyo en mai ;
- Nagoya basho à Nagoya en juillet ;
- Aki basho à Tokyo en septembre ;
- et Kyūshū basho à Fukuoka en novembre.
Ces tournois sont diffusés à travers tout le Japon et sont suivis fiévreusement par une grande partie de la population bien que la discipline soit victime de la désaffection du public depuis quelques années. Des tournois régionaux qui ne comptent pas dans le classement des lutteurs sont également organisés : les jungyō (巡業 ). Ils peuvent avoir lieu à l'étranger; la France en a accueilli un en 1995 à Bercy.
Les sekitori effectuent quinze combats par tournoi, contre seulement sept pour les quatre divisions inférieures. Le trophée que remporte le vainqueur de chaque division (celui qui a obtenu le plus de victoires) s'appelle yūshō. Avec sa victoire en 2012, Kyokutenhō est devenu le plus vieux lutteur à gagner un tournoi en première division, à l'âge de 37 ans et huit mois22.
D'autres prix sont attribués à l'issue d'un basho dans la catégorie makuuchi23 :
- les kinboshi (金星 , étoiles d'or), à celui parmi les maegashira qui aura réussi à gagner un combat contre le (ou les) yokozuna en titre, et les ginboshi (銀星 , étoile d'argent) dans le cas d'une victoire sur un ōzeki ;
- les sanshō, trois prix qui récompensent un lutteur qui s'est démarqué des autres :
- par la qualité technique avec laquelle il a gagné ses combats : ginō-shō,
- par une performance remarquable tout au long du basho : shukun-shō,
- ou par son courage : kantō-shō.
Tous ces prix y compris le yūshō, en plus de la prime occasionnée, octroient une augmentation du traitement du rikishi jusqu'à sa retraite.
Classement ou banzuke
Le tableau de classement, appelé banzuke24, est publié à l'approche de chaque honbasho. Pendant le tournoi, l'objectif du rikishi est d'obtenir plus de victoires que de défaites :
- S'il obtient une majorité de victoires, il est kachi-koshi (勝ち越し ) et va gagner des places dans le prochain banzuke.
- S'il obtient une majorité de défaites, il est make-koshi (負け越し ) et va perdre des places dans le prochain banzuke.
Le banzuke reprend le classement des lutteurs mais aussi des gyōji et même des yobidashi, les personnes qui déclament le nom des rikishi avant chaque combat.
Lorsqu'un lutteur parvenu au rang d'ōzeki excelle, la fédération peut le désigner yokozuna, champion suprême. Il est généralement nécessaire pour cela de remporter au moins deux tournois à la suite et d'être jugé moralement digne d'un tel rang, les yokozuna étant considérés comme les rikishi les plus proches des dieux, voire comme des demi-dieux. Le yokozuna — qui ouvre chaque journée des tournois par une cérémonie spéciale — conserve son titre à vie. Il ne peut régresser dans le classement. Néanmoins, si ses résultats deviennent indignes d'un yokozuna, l'usage lui impose de se retirer.
Scandales
Divers scandales ont émaillé ce sport traditionnel dans les années 2000. Ils ont provoqué l'exclusion ou la rétrogradation de plusieurs lutteurs et maîtres d'écuries, mettant notamment en cause les conditions d'entrainement des jeunes lutteurs :
- Le , Takashi Saitō (斉藤 俊, Saitō Takashi ), apprenti lutteur de dix-sept ans, meurt d'une crise cardiaque après avoir été frappé à plusieurs reprises avec une bouteille de bière par le maitre de son écurie, la Tokitsukaze-beya (時津風部屋 ), et avec une batte de baseball en métal par d'autres lutteurs plus âgés25,26. Le maître, Futatsuryū Jun'ichi, est radié à vie par la JSA le 25. Par la même occasion, le président et plusieurs responsables de l'association s'infligent des réductions de salaire de 30 à 50 % pendant trois ou quatre mois25. Le maître et trois lutteurs, Masanori Fujii, Masakazu Kimura et Yuichiro Izuka, âgés de 23 à 26 ans, sont arrêtés début , et inculpés un mois après27,28. En , les lutteurs sont reconnus coupables, condamnés à de la prison avec sursis et exclus par la JSA, puis en le maître est condamné à six ans de prison29,30.
- En , deux autres cas de brimades sont rendus publics, impliquant le maître de l'écurie Magaki (間垣部屋, Magaki-beya ), Kanji Wakanohana II (若乃花 幹士, Wakanohana Kanji ), membre du conseil d'administration de la JSA, et un lutteur de l'écurie Michinoku (陸奥部屋, Michinoku-beya ), Toshiaki Toyozakura (豊桜 俊昭, Toyozakura Toshiaki )31. Les deux hommes voient leur salaire réduit de 30 % pendant trois mois32.
À la suite de ces affaires, plusieurs lutteurs, anciens ou en activité, ont avoué avoir subi des brimades, appelées par euphémisme kawaigari (可愛がり , « caresses »), lors de leurs débuts, tels que Muneyoshi Fujisawa (藤沢 宗義, Fujisawa Muneyoshi ), plus connu sous le nom de Kotonofuji (琴乃富士 ), brulé, tabassé, la bouche gavée de sable et de sel26, et surtout le yokozuna Hakuhō, parfois frappé pendant près de quarante-cinq minutes à ses débuts : « Les vingt premières minutes sont incroyablement douloureuses, mais après (…), même si vous continuez à être frappé, vous sentez moins la douleur »33.
Plusieurs cas de consommation de cannabis ont également été répertoriés, des infractions sévèrement punies par la législation japonaise :
- Le , le lutteur russe Toshinori Wakanohō (若ノ鵬 寿則, Wakanohō Toshinori ), de son vrai nom Soslan Aleksandrovich Gagloev, 20 ans, est exclu à vie pour avoir fumé du cannabis34. Étant mineur au moment des faits et pour une première infraction, il n'est pas poursuivi par la justice, et porte plainte pour demander sa réintégration35. Il déclare par la même occasion que d'autres lutteurs et des maitres d'écurie fument également, et surtout qu'il a « été obligé de livrer des combats truqués contre de l'argent, dès que [il est] entré en makuuchi » et que son maître et d'anciens lutteurs savaient et avaient fait la même chose pendant leur carrière36. Il précise alors au Shūkan Gendai avoir été approché par l’ōzeki Kotoōshū, qui lui aurait dit :« Nous sommes tous les deux Européens. Si tu fais ça pour moi, je ne l'oublierai jamais. Je te donnerai un million de yens (6 900 euros). Je peux même aller jusqu'à 1,5 million », propos aussitôt démentis par l'intéressé37. Le 29 novembre, il reconnait avoir inventé toutes ces accusations, en contrepartie d'une somme de 2,5 millions de yens pour l'interview38. Ce même magazine a déjà faussement accusé en plusieurs lutteurs dont Asashōryū d'avoir payé des adversaires pour perdre contre eux, et est condamné avec son éditeur Kōdansha et l'auteur de l'article à payer 40 millions de yens (300 000 euros) de dommages et intérêts au total aux plaignants39.
- Le , deux nouveaux lutteurs russes, Yukio Rohō (露鵬 幸生, Rohō Yukio , dont le vrai nom est Soslan Feliksovich Boradzov, 28 ans) et son frère Yūta Hakurozan (白露山 佑太, Hakurozan Yūta , Batraz Feliksovich Boradzov, 26 ans) de l'écurie du directeur de la JSA Toshimitsu Kitanoumi, sont contrôlés positifs au cannabis40. Kitanoumi démissionne quelques jours plus tard, les lutteurs étant exclus à vie malgré leur recours en justice41,42.
- En , le lutteur Wakakirin (若麒麟 ), de son vrai nom Shin'ichi Suzukawa (鈴川 真一, Suzukawa Shin'ichi ), est également exclu à vie pour possession de marijuana, et condamné à dix mois de prison avec sursis en avril avec trois ans de mise à l'épreuve43,44.
Les plus grands scandales interviennent en . D'abord avec le démantèlement de l'écurie Kise (木瀬部屋, Kise-beya ) et la rétrogradation de son maître Naoya Higonoumi (肥後ノ海 直哉, Higonoumi Naoya ), de son vrai nom Naoto Sakamoto (坂本 直人, Sakamoto Naoto ), pour avoir offert des places au honbasho de Nagoya à des yakuzas du Kōdō-kai (弘道会 )45.
Puis surtout le , lorsque le magazine Shūkan Shinchō affirme que l’ōzeki Kotomitsuki est impliqué dans une affaire de paris illégaux sur le baseball avec des yakuzas46. La JSA annonce le 28 juin qu'elle exclut le lutteur47. Avec lui sont finalement suspendus dix-huit autres lutteurs également impliqués, alors que le maître de l'écurie Ōtake (大嶽部屋, Ōtake-beya ), Tadashige Naya (納谷 忠茂, Naya Tadashige ), connu sous le nom de Takatōriki (貴闘力 ), est exclu48.
Cette affaire connait de nouvelles répercussions début 2011 avec l'arrestation de Sadahide Furuichi (古市 貞秀, Furuichi Sadahide ), Tetsuya Yabushita (藪下 哲也, Yabushita Tetsuya ) et Shunsaku Yamamoto (山本 俊作, Yamamoto Shunsaku ) de l'écurie Ōnomatsu (阿武松 ) pour organisation de paris illicites, toujours sur le baseball49. Puis, lorsque la police découvre, via des e-mails présents dans les téléphones portables confisqués lors de leur enquête, des preuves de trucage de match de sumo (八百長, yaochō ) entre mars et juin 201050. Onze lutteurs, la plupart de jūryō, et deux maîtres d'écurie sont alors mis en cause ; trois d'entre eux, les lutteurs Chiyohakuhō (千代白鵬 , jūryō) et Enatsukasa (恵那司 , sandanme) et le maître de l'écurie Takenawa (竹縄 ) Kasuganishiki (春日錦 ), reconnaissent rapidement les faits50,51,52,53. En conséquence, le tournoi de mars ou haru basho à Ōsaka est annulé, une première depuis 1946, et l'entrée au tournoi de mai est rendue gratuite pour tous les spectateurs54,55.
Après investigations, dix nouvelles personnes sont reconnues comme impliquées dans le scandale début avril ; seules trois sur les 23 impliquées ont alors reconnu les faits56. On compte parmi ces 23 personnes 21 lutteurs : en conséquence leurs supérieurs, 17 au total, bien que non impliqués sont également punis pour ne pas avoir correctement surveillé leurs protégés57. Deux nouveaux lutteurs sont alors forcés de se retirer : Sōkokurai (en) (蒼国来 , makuuchi) et Hoshikaze (星風 , jūryō)58. Puis c'est au tour du lutteur Futen'ō (普天王 ) de se retirer après avoir été suspendu en juillet 201059. Le tournoi de mai est finalement transformé en rencontres destinées à établir un nouveau classement pour le tournoi de juillet à Nagoya, littéralement « tournoi d'examen des compétences » (技量審査場所, ginryū shinsa basho ), et n'est pas diffusé à la télévision60,61. Cependant en mars 2013, la cour de Tokyo invalide la décision de la NSK à la suite d'une demande de Sōkokurai, qui est réintégré pour le tournoi de juillet62,63.
Le 29 novembre 2017, le yokozuna Harumafuji annonce qu'il met fin à sa carrière (intai), après avoir avoué avoir frappé un autre lutteur, Takanoiwa (en)64.
En décembre 2017, le 40e grand arbitre Shikimori Inosuke, de son vrai nom Itsuo Nouchi, présente ses excuses pour avoir agressé sexuellement un jeune arbitre après avoir bu65.
En janvier 2018, un ancien jeune lutteur, Arashi Yahagi, poursuit en justice un autre lutteur retraité ainsi que Tochinowaka Kiyotaka (en) le maître de son écurie, Kasugano, et demande un dédommagement de 30 millions de yens (220 000 euros) à la suite d'une agression survenue en 201466.
En 2020 et 2021, en pleine pandémie de Covid-19, plusieurs lutteurs sont suspendus pour avoir enfreint les nouvelles mesures sanitaires en vigueur lors des tournois. Les maegashira Abi et Ryūden sont suspendus trois mois, et l’ōzeki Asanoyama est suspendu douze mois67.
Le sumo dans la culture populaire
Diverses disciplines au Japon s'inspirent du sumo :
- Le tōgyū, combat entre taureaux, né au XVIIe siècle.
- Le kumo gassen (en), combat entre araignées qui existe d'entre d'autres pays d'Asie, et se pratique à Aira, préfecture de Kagoshima depuis la fin du XVIe siècle
- Le robot sumo, une compétition de petits robots s'inspirant du sumo, créée par Fujisoft en 1989.
Le kamizumo désigne un passe-temps et un spectacle japonais qui repose sur un match de sumo entre des poupées ou autres personnages inanimés, dont des kami.
L’ukiyo-e, mouvement artistique japonais de l'époque d'Edo (1603-1868) d'estampes gravées sur bois, représentait régulièrement des lutteurs de sumo, correspondant aux centres d'intérêt de la bourgeoisie de l'époque. Dès le XVIIe siècle, Moronobu illustre des livres sur le sumo, puis, plus tard, Buncho et Koryusai font les premiers portraits de lutteurs. Enfin, l'école Katsukawa, en particulier avec Shunsho et Shun'ei, profite de son expérience des portraits d'acteurs de kabuki pour s'investir dans ceux des sumotoris. Plus tard, Utamaro, Sharaku et Hokusai s'intéresseront également au sujet68.
Dans l'art moderne, les peintres Bernard Buffet et Robert Nicoïdski ont été inspirés par le sumo et lui ont consacré une suite de toiles.
On trouve dans les jeux vidéo, principalement les jeux de combat, des sumotoris de fiction, tel que Ganryu dans la série de jeux Tekken ou Edmond Honda dans la série Street Fighter.
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Triptyque de Kunisada Utagawa
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Shunga sur le sumo
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Illustration du jōiron (ja), expulsion des étrangers lors de l'époque d'Edo
Au catch américain, le lutteur samoan-américain Yokozuna, de son vrai nom Rodney Anoa'i, se faisait passer pour un ancien rikishi, bien qu'il n'ait jamais fait de sumo professionnel.
Sumo amateur
Le premier tournoi national amateur du Japon, Zen-Nihon sumō senshuken taikai (全日本相撲選手権大会 ), a lieu en 1952, le gagnant recevant le titre annuel d’amateur yokozuna (アマチュア横綱, amachua yokozuna ). Musōyama, Asashio IV ou encore Kotomitsuki ont ainsi été amateur yokozuna avant de devenir lutteur professionnel. En 1980, des lutteurs étrangers sont invités pour la première fois69. Le Kokusai sumō kyōgikai (国際相撲協議会 , littéralement « Forum du sumo international ») est créée en juillet 1983 par le Japon et le Brésil, et devient en décembre 1992 l'International Sumo Federation (国際相撲連盟, Kokusai sumō renmei )69. En 1985 apparaissent officiellement les International Sumo Championships, qui deviennent les World Sumo Championships (世界相撲選手権大会, Sekai sumō senshuken taikai ) en 1992 avec 73 participants de 25 pays69. En 2005, la fédération internationale compte 84 pays membres69.
Les World Sumo Championships se découpent en quatre compétitions : individuelle et par équipe nationale, homme ou femme69. Les lutteurs combattent par catégories : moins de 85, moins de 115 et plus de 115 kg, plus une catégorie libre pour les hommes ; moins de 65, moins de 80 et plus de 80 kg, plus également une catégorie libre pour les femmes70. Chez les hommes, certains lutteurs sont devenus professionnels, tels que Kotomitsuki, Hamanishiki (trois fois vainqueurs), Kaihō, Hayateumi, Kiyoseumi (deux fois vainqueurs), Dejima, Kakizoe ou encore Aran (une fois vainqueur). Chez les femmes, ce sont les Russes qui dominent la compétition.
Les fédérations continentales ont été fondées en 199569. En Europe, on trouve l’European Sumo Union, composée de 28 pays membres en 201071. Les catégories sont plus nombreuses : moins de 70, moins de 85, moins de 100, moins de 115 et plus de 115 kg, plus une catégorie libre pour les hommes, moins de 55, moins de 65, moins de 80, moins de 95 et plus de 95 kg, plus également une catégorie libre pour les femmes72. En Pologne, la fédération créée en 2003 compte en 2010 plus de mille adhérents dans soixante clubs73.
Références
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- Le sumo s'exporte hors du Japon [archive], LeMatin.ch, le 19 octobre 2010.
Voir aussi
Articles connexes
- Arts martiaux japonais
- Association japonaise de sumo
- Liste des termes japonais spécifiques à la lutte sumo
- Liste des lutteurs de sumo en activité
Liens externes
- (ja) (en) Site officiel de l'Association japonaise de sumo [archive]
- Dosukoi [archive], informations et actualités
Bibliographie
- Kazuhiro Kirishima, Mémoires d'un lutteur de sumo, Philippe Picquier, 2001, trad. Liliane Fujimori, autobiographie
- Philippe Blasband, Quand j'étais sumo, Le Castor Astral, 2000, nouvelle
- (es) Fco. Javier Tablero Vallas, Parentesco y organización del sumo en Japón, Universidad Complutense, 2002, essai d'anthropologie (ISBN 84-8466-257-8)
- Éric-Emmanuel Schmitt, Le Sumo qui ne pouvait pas grossir (2009), récit.
- Portail des sports de combat
- Portail arts martiaux et sports de combat
- Portail du Japon
Judo
Exécution d'un Ō-uchi-gari.Domaine art martial Pays d’origine Japon Fondateur Jigorō Kanō Dérive de ju-jitsu A donné jiu-jitsu brésilien, kosen judo, sambo Pratiquants renommés Grands champions :
• France : David Douillet (1990-2000), Teddy Riner (2000-….)
• Japon : Shiro Saigo (1880), Sakujiro Yokoyama (1890), Yoshiaki Yamashita (1880), Kyuzo Mifuné (1900), Masahiko Kimura (1930-1940), Toshiro Daigo (1950), Koji Soné (1950-1960), Akio Kaminaga (1960)
• Pays-Bas : Anton Geesink (1960)Sport olympique 1972 (démonstration 1964) Pratiquants 15 millions dans le monde Fédération mondiale
• International judo federation (IJF)
• World independant budo kai (WIBK)modifier Le judo (柔道, jūdō , litt. « voie de la souplesse ») est un art martial, créé au Japon en 1882 par Jigorō Kanō en tant que pédagogie physique, mentale et morale. Par rapport au Kobudō1, ou « voie martiale traditionnelle », le judo est ce qu'on appelle un shin budō, c'est-à-dire une "voie martiale moderne", dont une branche a évolué en sport de combat puis en sport olympique à l'occasion des Jeux olympiques de Tokyo de 1964.
Détenant, à l'âge de 21 ans, trois densho de maître d'arts martiaux (équivalents des menkyo2, ou autorisations de délivrer l'enseignement), Jigorō Kanō adopta sa propre méthode[pas clair], à laquelle il donna le nom de "jūdō kodōkan". En 1920, il définit la philosophie de son art par deux maximes : "Seiryoku zenyo", la "bonne utilisation de l'énergie", et "Jita kyoei", "entraide et prospérité mutuelles".
Kanō écarta toute technique dangereuse des anciennes écoles d'arts martiaux qu'il avait étudiées afin de faire du judo un système éducatif, à usage d'activité physique et morale, pour la jeunesse de son pays. Il transforma une méthode de combat à mains nues guerrière et brutale (aujourd'hui maladroitement désignée par l'appellation ju-jitsu3) en un art où prédominent l'éthique et la recherche de la maîtrise de soi, dans le but de développer sa personnalité ainsi qu'un état d'esprit constructif et non-violent.
La caractéristique principale du judo est de projeter, soit d'amener l'adversaire au sol et de l'immobiliser (techniques de maîtrise), ou de l'obliger à abandonner à l'aide de clés articulaires et d'étranglements. Les techniques de percussion ainsi que les armes traditionnelles font aussi partie du judo, mais seulement sous sa forme théorique (kata) ; elles ne sont pas autorisées en compétition, ni même en pratique libre (randori).
Le lieu où l'on pratique le judo s'appelle le dojo (道場, dōjō , litt. "lieu d'étude de la voie"). Les pratiquants, nommés judokas4, portent une tenue en coton renforcé, le judogi, communément appelée "kimono"5 en France (à tort, le terme kimono désignant en japonais un autre type de vêtement). Le judogi est généralement blanc, mais afin de faciliter la distinction entre les combattants dans les compétitions internationales, un des deux judokas peut porter un judogi de couleur bleue. Le judo se pratique pieds nus et torse nu sous le judogi chez les hommes ou avec un T-shirt blanc sous le judogi chez les femmes.
Les judokas pratiquent, à l'entraînement et en compétition, sur une surface plane délimitée de forme carrée, le tatami, qui est habituellement constituée d'un ensemble de tapis juxtaposés. Ceux-ci sont faits d'une mousse expansée à forte densité, qui amortit les chutes6. On utilisait à l'origine une dalle dense et épaisse de paille de riz tressée.
Description
Le terme jūdō est composé de deux kanjis, prononcés selon la lecture dite "on". Le premier, en neuf traits, signifie "souplesse, adaptation" (柔, jū ), et le second, en douze traits, signifie "voie, principe" (道, dō ). Jūdō peut ainsi être traduit par l'expression "voie de la souplesse", "esprit de l'adaptation" ou encore "principe de l'adaptation". Le mot fait partie du vocabulaire du JLPT-4.
Histoire
Les origines
Le souhait de Jigorō Kanō, fondateur du judo, était de populariser une méthode visant à mieux utiliser ses ressources physiques et mentales, ce en prenant comme point de départ le ju-jitsu tel qu'enseigné par les koryū, les anciennes écoles traditionnelles. Kanō avait notamment pratiqué la Tenshin Shin'yō-ryū et la Kitō-ryū pendant six années.
La légende dit que le principe jù serait né en 1733 de la réflexion d'un certain Akiyama Shirobei Yoshitoki (fondateur de l'école Yoshin-ryū, l'"école du cœur du saule"), qui, observant la neige tomber sur les branches d'un saule, constata que les branches les plus raides cassaient sous le poids de celle-ci, alors que les branches les plus souples se courbaient puis se redressaient. Il aurait ainsi eu la révélation du principe jù, la souplesse. En effet, tout comme les branches souples du saule et contrairement aux branches rigides, le principe jù prône l'adaptabilité plutôt que la résistance (go).
Kanō semble également avoir été séduit par un enseignement de l'école Kitō-ryū : les applications dynamiques d'un principe déjà ancien, celui de la "bonne utilisation de l'énergie".
La "légende", dans sa simplicité, n'est pas éloignée du souhait initial de populariser une méthode visant à mieux utiliser ses ressources physiques et mentales. Kanō avait conscience que le ju-jitsu, tel qu'il était pratiqué, n'était plus adapté à l'époque moderne. Les techniques étaient parfois très dangereuses à apprendre, et la plupart des maîtres n'étaient guère pédagogues ou enseignaient un ju-jitsu décadent et inefficace[réf. nécessaire]. En s'inspirant des méthodes de différentes gymnastiques occidentales, Kanō décida d'expurger du ju-jitsu les mouvements dangereux et de codifier les techniques restantes, afin de faciliter l'enseignement sous forme de kata. L'art de la souplesse, débarrassé de sa vocation guerrière, n'était donc plus du ju-jitsu mais une nouvelle voie martiale7 à vocation éducative. Le judo était né.
Le judo commença à être enseigné au Japon en 1882, dans la salle de pratique du Kōdōkan.
Le judo des origines s'orienta de plus en plus vers la dimension sportive lorsque les champions du Kōdōkan, au cours de défis, eurent remporté des victoires face aux meilleurs représentants des différentes écoles de ju-jitsu. Le pouvoir économique de l'institut du Kōdōkan était ainsi définitivement installé dans le monde des arts martiaux japonais.
L'essor en France
Le judo connut un succès qui s'étendit bien au-delà des frontières du Japon et contribua largement à populariser les arts martiaux japonais, tout en induisant néanmoins une confusion entre art martial et sport de combat.
En 1936, Moshe Feldenkrais fonde le 1er club de judo de France : le Jujitsu-Club de France.
Dans les années 1920 et 1930, un ambassadeur du Kōdōkan, Mikinosuke Kawaishi, développe le judo en France. Il ouvre son premier dojo à Paris 13e, au 109 Boulevard Auguste-Blanqui, dans un ancien atelier. Puis il remanie le gokyo8 afin de l'adapter à l'Europe[pas clair] et publie son premier recueil Ma méthode de judo, qui sortira après la Seconde Guerre mondiale. Il importe d'Angleterre le système progressif des ceintures de couleur, toujours en vigueur en France aujourd'hui.
En 1946, Paul Bonet-Maury fonde la Fédération française de judo et de ju-jitsu (FFJJJ)9, dont il devient le 1er président. Se dissociant ainsi de la Fédération française de lutte, la FFJJJ deviendra par la suite la Fédération française de judo, jujitsu, kendo et disciplines associées (FFjudo)10.
En 1947, Jean de Herdt fonde le Collège des ceintures noires de judo, dont le 1er président élu sera Jean Andrivet9.
C'est aussi à cette époque que se développe l'aspect sportif et qu'apparaissent les premières compétitions (championnats de France, d'Europe et du monde). Le nombre de pratiquants de par le monde s'accroît alors considérablement.
Mikinosuke Kawaishi est secondé, à partir des années 1950, par maître Shozo Awazu.
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Mikinosuke Kawaishi, 10e dan (jū-dan, ceinture rouge). Au centre, en présence du champion d'Europe 1951, Jean de Herdt.
-
Shozo Awazu à Paris, en 2003, 9e dan (kyū-dan, ceinture rouge).
-
Ichirō Abe en 2009, 10e dan.
En 1951, au cours d'une campagne visant la promotion du judo par l'institut du Kōdōkan en Europe, Ichiro Abe s'établit à Toulouse en France. Il a alors 29 ans et est 6e dan du Kōdōkan. Après deux ans passés en France, Abe part pour la Belgique et, de là, diffuse le judo par des stages dans la plupart des pays d'Europe. Abe fut aussi entraîneur national de l'équipe de judo de Belgique.
Une crise des années 1950 est liée à la séparation du Collège national des ceintures noires (CNCN) de la Fédération française de judo et de ju-jitsu (FFJDA), créée en 1948. Le CNCN est composé en majorité de professeurs de judo. Il se dote de sa propre fédération, la Fédération nationale de judo sportif, puis, de 1965 à 1971, la Fédération nationale de judo traditionnel (FNJT)11.
La situation perdure pendant quinze ans. La FNJT disparaît finalement en 1971, lors de la réunification au sein de la FFJDA. Celle-ci avait tenté d'intervenir dans les règles d'obtention de la ceinture noire en la limitant à une simple épreuve de compétition. Un arrêté ministériel met fin au conflit en déboutant la FNJT.
Les temps modernes et le développement international
Le judo est le premier art martial japonais à avoir obtenu une reconnaissance internationale.
En 1948 est reconstituée Fédération européenne de judo (ou l'European Judo Union, EJU) comme instance européenne de son organisation12.
En 1951, les premiers championnats d'Europe postérieurs à la seconde guerre mondiale sont organisés à Paris12.
En 1951 est créée la Fédération internationale de judo (FIJ) comme instance mondiale de son organisation12.
En 1956, les premiers Championnats du monde de judo sont organisés à Tokyo au Japon.
Pour l'introduction du judo aux Jeux olympiques, le judo masculin est testé dans le programme olympique pour les Jeux de Tokyo en 1964, et définitivement admis aux Jeux de Munich en 1972.
Très populaire au Japon, son introduction dans l'événement olympique est due au fait que le pays organisateur peut choisir d'ajouter un nouveau sport à la liste des sports olympiques13. Quatre épreuves furent alors organisées dans quatre catégories de poids différentes, lesquelles épreuves furent exclusivement masculines, le judo féminin ne s'étant pas encore développé. Durant la compétition, les judokas nippons décrochèrent trois des quatre médailles d'or, la dernière revenant au Néerlandais Anton Geesink qui s'imposa dans la catégorie open (ou toutes catégories). Cette victoire contredit les critiques supposant le judo comme étant une « chasse gardée » japonaise.
En 1976 ont lieu les premiers championnats d'Europe féminins et, en 1980, les premiers championnats du monde féminins.
Le judo féminin apparaît en tant que sport de démonstration aux Jeux de Séoul en 1988, mais n’est officiellement admis au programme qu’à partir des Jeux de Barcelone en 1992.
Dans le monde, en 2015, le judo est le troisième art martial le plus pratiqué derrière le karaté et le taekwondo avec 8 millions de pratiquants14. Il est la discipline martiale la plus pratiquée en France, devant le karaté et l'aïkido. En nombre de licenciés, il est le quatrième sport français avec 552 815 licenciés en 201515 et plus de 5 547 clubs16.
Code moral du judo
Lorsqu'il a créé le judo, Jigorō Kanō voulait extraire du jiu-jitsu un moyen d'éducation du corps et de l'esprit « adapté à l'éducation de toute une nation ». Depuis sa création, l'enseignement du judo est accompagné de l'inculcation au judoka de fortes valeurs morales. Certaines valeurs du judo sont donc directement extraites du bushidô.
En France, Shozo Awazu fait partie de ceux qui sont à l'origine du Code moral du Judo créé, en 1985, par Bernard Midan17, sur la base du code d'honneur et de morale du collège national des ceintures noires proposé par Jean-Lucien Jazarin18 sur la base du texte de Nitobe19.
- La politesse, c'est le respect d’autrui.
- Le courage, c'est faire ce qui est juste.
- La sincérité, c'est s'exprimer sans déguiser sa pensée.
- L'honneur, c'est être fidèle à la parole donnée.
- La modestie, c'est parler de soi-même sans orgueil.
- Le respect, car sans respect aucune confiance ne peut naître.
- Le contrôle de soi, c'est savoir se taire lorsque monte sa colère.
- L'amitié, c'est le plus pur et le plus fort des sentiments humains.
Le respect et la confiance que l'on accorde à son adversaire lors d'un combat de judo sont primordiaux. En effet, lorsqu'un judoka fait chuter son adversaire, il doit garder le contrôle de sa prise, et la plupart des prises nécessitent de retenir son adversaire pour qu'il chute « correctement ». À défaut, l'adversaire pourrait être gravement blessé. Les clés de bras pourraient facilement disloquer ou déboîter les articulations de son adversaire. Les étranglements, s'ils étaient mal exécutés ou mal maîtrisés, pourraient eux aussi être très dangereux. Mais le respect et la confiance du judoka envers un autre judoka lors d'un combat sont absolus. Au judo, les valeurs morales sont plus importantes que la technique elle-même.
Les nombreux saluts exécutés durant la pratique sont également la marque la plus visible du respect qui régit le judo.
Techniques
Classification
Le judo sportif différencie explicitement :
- Techniques de projection ou nage waza visant à déséquilibrer l'adversaire pour le faire tomber au sol, vers l'arrière, l'avant ou le côté. On retrouve différents groupes de techniques :
- Groupe des techniques debout : tachi waza
- techniques de jambes : ashi waza
- techniques de bras (épaule) : te waza
- techniques de hanches : koshi waza
- Groupe des techniques de jeté de corps (souvent traduit par sacrifice) : sutemi waza
- techniques de sacrifice dans l'axe : ma sutemi waza parmi lesquelles on retrouve la fameuse « planchette japonaise » (tomoe nage)
- techniques de sacrifice sur le côté : yoko sutemi waza (dont les techniques d'enroulement : makikomi waza)
- Groupe des techniques debout : tachi waza
- Techniques pratiquées au sol ou ne waza :
- techniques de contrôle et d’abandon visant à dominer l'adversaire par neutralisation. C’est le katame waza dans lequel on retrouve :
- techniques d'immobilisation : osae komi waza, qui s'effectuent lorsque l'adversaire est couché sur le dos, les deux épaules au sol (au contraire du système « jujutsu-fighting » où une immobilisation sur le ventre est comptabilisée).
- techniques d'étranglement : shime-waza, qui peuvent porter sur le système respiratoire obligeant l'adversaire à abandonner rapidement (hadaka-jime par exemple), ou sur le système sanguin du cou (comme sankaku-jime), plus rapide à agir mais aussi plus dangereux.
- techniques de luxation : kansetsu waza, portées uniquement sur le coude (comme ude-gatame et waki-gatame).
- techniques de contrôle et d’abandon visant à dominer l'adversaire par neutralisation. C’est le katame waza dans lequel on retrouve :
N.B. : Les techniques de luxation et d'étranglement sont également autorisées en position debout (en tachi waza), bien que très rarement vues et utilisées en compétition. En effet, le règlement interdit l'amenée au sol par ces techniques, ce qui les rend plus difficiles à placer.
- Les katas20 : ou formes traditionnelles du judo exécutées dans des scénarios prédéterminés. Elles nécessitent de pratiquer également les techniques de frappe (atemi waza). Aucun coup n'y est porté réellement. On y retrouve
- les coups de pied (geri),
- les coups de poing (tsuki)
- les coups du tranchant de la main (shuto).
Certains katas supérieurs nécessitent la pratique face à des attaques avec des armes traditionnelles japonaises, notamment la dague (tanto) et le sabre (katana).
Liste des techniques
La Liste des techniques est répertoriée par catégorie : 1/ techniques de frappe (atemi : coups de pied, de genou, de poing, du tranchant de la main, de coude), 2/ formes de contrôle au sol (katame-waza : clé, immobilisation et étranglement), 3/ formes de projections (nage-waza : techniques de jambe, de hanche, de sacrifice, de main et d’épaule) et 4/ types de brise-chute (ukemi).
Projection en judo
L’apprentissage d’une projection en judo se déroule la plupart du temps en quatre phases.
- 1re phase : Tsukuri ou la préparation - Il y a deux formes de tsukuri :
- A - Aite no tsukuri : préparation de Uke, c’est-à-dire amener Uke dans une position favorable pour attaquer. Elle s'organise à partir de composantes comme l'action de kumi-kata, un déplacement, un changement de postures ou d'une attaque ; afin de créer une vulnérabilité provisoire. Elle compte plusieurs types de tactique offensive c’est-à-dire des manœuvres de l’opposant :
- l'attaque en confusion ou feinte (misekake) ou demandant le sens de la feinte (sorashi). Il s’agit ici d’une simulation d'attaque ayant pour but de créer une réaction chez l'adversaire et permettant d'exécuter une technique initialement prévue. C'est ce qu'on appelle souvent « action/réaction » (avant/avant, avant/arrière, arrière/arrière, arrière/avant, gauche/droite, droite/gauche, droite/droite, gauche/gauche). Cette tactique vous permet d'avoir un temps d'avance : toki (temps) tobashi (envolé).
- l'enchaînement ou combinaison d’attaque (renzoku-waza). Cette liaison d’action consiste à attaquer l'adversaire qui réagit et d'effectuer une attaque en fonction de cette réaction. Contrairement à la confusion, la réaction de l'adversaire n'est qu'une éventualité, elle n'est pas provoquée par l’attaquant comme dans la stratégie citée précédemment.
- l'attaque répétée est un type d'enchaînement (de liaison d’actions) qui consiste à attaquer plusieurs fois l'adversaire avec l'intention de faire tomber à chaque fois. Un redoublement d'attaque est une attaque répétée de la même technique.
- B - Jibun no tsukuri : préparation de Tori c’est-à-dire le placement de Tori. C'est attaquer une fois l'adversaire avec l'intention de faire tomber (zanshin). Cette attaque s'effectuer soit : après la prise le kumi-kata, soit pendant la prise du kumi-kata c'est-à-dire à la volée
- 2e phase : Kuzushi ou le déséquilibre.
- 3e phase : Kake ou l'accrochage - mise en suspension (point engrenage de non-retour possible pour Uke).
- 4e phase : Nage (ou nageru) ou la projection.
Rituel ou « étiquette »
Les Japonais ne se serrent pas la main pour dire bonjour afin d'éviter le contact dans un souci d'hygiène principalement. Le salut à distance en inclinant le buste vers l’avant est donc monnaie courante dans la vie de tous les jours et revêt également un caractère plus cérémonial dans la pratique des arts martiaux originaires du Japon.
Le judo commence et se termine par le salut, appelé « Rei ». Ce salut signifie la dignité et la paix intérieure avant comme après le combat. Il annonce aussi le respect des règles ainsi que la droiture et la sincérité. Le judoka devrait saluer lentement, gravement et faire en sorte de montrer le respect à celui qu'il salue. Un salut oublié ou mal exécuté, est le signe d'un judo mal compris et superficiel.
Saluts divers au dojo
Un rituel est propre à la pratique du Judo. On parle de l'étiquette. En matière de cérémonial nous trouvons :
- salut du tatami : en rentrant sur le bord du tatami, le judoka exécute un salut debout afin de montrer le respect envers la surface de travail sur laquelle il va pratiquer. De même lorsqu'il quitte le tatami.
- salut en ligne à genou et/ou debout par l’ensemble des pratiquants dirigé par l'enseignant et cela face au portrait de Jigorō Kanō (apposé sur le mur du dojo) :
- - au début du cours afin d'honorer sa mémoire et remercier maître Kano pour la transmission de son enseignement ; et de remercier le professeur, au début du cours afin de montrer leur respect, de le remercier du temps qu'il va consacrer à l’enseignement.
- - en fin du cours afin de remercier le professeur pour l'enseignement qu'il nous a dispensé.
- salut individuel : le judoka salue avant et après le travail en binôme pour :
- - montrer le respect à notre partenaire (ou adversaire en compétition),
- - et le remercier pour le travail qu'il nous a permis de réaliser.
Dans un cours de judo, le judoka salue son partenaire, à genou ou debout suivant que le type de travail - s’il s'effectue au sol (ne-waza) le salut s’exécutera ainsi à genoux.
Formes des saluts
On distingue deux formes de salut :
- ritsurei : salut debout . On salue en pliant le haut du corps à 30°, les talons joints, le regard en avant, les mains sur la face externe des cuisses. On reste trois secondes avant de se redresser ;
- zarei : salut à genoux . À partir de la position debout, le judoka se met à genoux en posant d'abord le genou gauche puis celui de droite. Il y a un écart entre le genou gauche et droit. Le judoka s'assied sur ses talons, salue et se relève d'abord avec le pied droit.
Entraînements traditionnels
- Tandoku-renshu : Couramment traduit par « judo contre l'ombre » « désigne l'entraînement en solitaire sans l'aide d'un partenaire »21.
- Uchi-komi : signifie « marteler ». Se pratique à deux pour travailler en répétition l'entrée d'une projection (déséquilibre « Kuzushi », placement du corps « Tsukuri ») sans faire chuter le partenaire.
- Nage-komi : se pratique à deux, c'est la suite logique de l'uchi-komi puisqu'il s'agit de répéter plusieurs fois une technique entière, avec chute (« Tsukuri-Kuzushi-Kake-Nage ») lorsque l'on travaille le nage-waza. Il est possible de travailler en nage-komi en ne-waza (au sol).
- Yaku-soku-geiko : traduit par entraînement conventionnel, dans le même esprit que le nage-komi, cet exercice s'effectue en déplacement permanent, lors duquel Tori profite d'opportunités pour lancer des attaques. Uke chute à chaque fois, n'esquive ni ne bloque les attaques (c'est une sorte de randori d'étude).
- Kakari-geiko : est une sorte de randori dans lequel on impose un thème. On peut donner comme exemple : Tori (celui qui saisit) a un rôle offensif, il attaque constamment Uke (celui qui reçoit) qui doit se défendre sans toutefois bloquer complètement Tori afin de lui permettre de travailler. On peut appeler cela une opposition standardisée.
- Randori : se traduit par « saisies libres ». Le randori est une forme de combat souple, dans lequel les deux judokas sont partenaires plus qu'adversaires puisqu'ils doivent permettre à l'autre de travailler. Il faut donc ne pas bloquer l'autre, tout en opposant une résistance modérée pour simuler les conditions d'un combat. C'est un exercice difficile à réaliser dans cette optique.
- Shiai : « Combat martial de la compétition pure où aucune erreur n'est permise sous peine de perdre le combat ».
Katas
Les katas du judo ou formes traditionnelles chorégraphiées représentent des exercices de style, de concentration particulièrement difficile et constituent la source même des principes du judo. La bonne exécution de ces katas nécessite de ce fait de longues années de pratique pour permettre au judoka d'en saisir le sens profond. Les plus connus des katas sont :
- formes du Kodokan :
- Nage-no-kata (forme des projections) composé de 5 groupes (te-waza, koshi-waza, ashi-waza, mae-sutemi-waza, yoko-sutemi-waza).
- Katame no kata (forme des contrôles) composé de 3 groupes (osae-komi-waza, shime-waza, kansetsu-waza).
- Kime-no-kata (forme de la décision).
- Kodokan Goshin-Jutsu (Techniques de défense personnelle du Kodokan).
- Ju-no-kata (forme de la souplesse).
- Itsutsu-no-kata (forme des cinq principes).
- Koshiki-no-kata (forme des techniques anciennes).
- Seiryoku-zen'yo-kokumin-taiiku (éducation physique nationale pour l'efficacité maximum) - ce kata contient le kime-shiki (forme de la décision, à destination des femmes) et le jù-shiki (forme de souplesse, à destination des femmes)
- Joshi goshin-ho
- autres formes :
- Go-no-sen (forme des contre-prises)
- Nanatsu-no-kata (forme des sept techniques)
- Nage-ura-no-Kata (autre forme de contre prises créée par maître Mifune)
- Go-no-kata (forme de dureté)
- Kodomo-no-kata (forme des enfants)
Concours de kata : depuis quelques années des compétitions de kata sont organisées à travers l'Europe et le monde, notamment en Belgique et en France où il existe un circuit national.
Entraînements des jeunes judokas
Les plus jeunes judokas
Les plus jeunes judokas pratiquent leur sport de manière ludique grâce aux entraînements sous forme de jeux proposés par l'entraîneur qui les aide à prendre confiance en eux et à découvrir leur corps qui va évoluer. Une des étapes indispensable est l'apprentissage de la chute, les ukemis. Ils vont devenir plus sûrs d'eux, plus souples et plus forts afin de se préparer pour les prochaines compétitions et pour le prochain passage de grade.
Le passage se déroule en général à la fin de la saison avec son professeur (pour tous les grades jusqu'à la ceinture marron incluse), qui demande à l'élève d'effectuer certaines techniques qu'il a apprises au cours de la saison. Ces techniques sont à effectuer avec un partenaire : Tori, celui qui saisit, et Uke celui qui « reçoit » l'action de son partenaire.
Lors des randoris, combats d'entraînement, il y aura les « souples » qui consistent à se laisser tomber si son partenaire a bien fait sa technique, puis le randori « normal », c'est-à-dire, que le but est de ne pas tomber sur le dos (comme en compétition) mais sans se faire mal ou mal à son partenaire et sans commettre de faute. L'entraînement est fait pour apprendre et il faut tomber pour apprendre !
Sport-étude
Le sport-études destiné aux jeunes judokas français (à partir de 12 ans) se divise en quatre catégories :
- l'Institut national des sports et de l'éducation physique (INSEP) ;
- les pôles France : INEF (Institut national des espoirs français), quatre pôles mixtes Bordeaux, Marseille, Orléans, Strasbourg ;
- les pôles Espoir : vingt-cinq en France métropolitaine et une outre-mer (à peu près un pour chaque région) ;
- les Centres Régionaux d’Entraînement Judo (CREJ) sont des structures qui s’appuient sur le Pôle Espoirs. Ils permettent soit d’intégrer plus tôt la filière (en minime 2) soit d’y rester plus longtemps (jusqu’au Baccalauréat). Le CREJ offre les mêmes possibilités d’entraînement et d’encadrement que le pôle mais les judokas ne sont pas listés au niveau du ministère chargé des sports. Ils ont quasiment les mêmes droits et devoirs que les judokas du Pôle Espoirs ;
- les classes études ou classes départementales de judo (environ 35 en France). Elles sont aussi appelées section sportive départementale (SSD), section sportive régionale (SSR).
Grades ou ceintures
Généralités
Les grades sont attribués à un pratiquant et permettent d'évaluer son niveau technique, son efficacité en combat, son degré d'ancienneté et d’investissement dans la pratique ainsi que ses qualités morales, ce qui correspond au respect scrupuleux du code moral du judo. Sans un minimum de respect des règles exigées, aucun judoka ne peut prétendre à l'obtention d'un grade.
Les ceintures de couleurs ont été inventées en Angleterre au milieu des années 1920 puis introduites en France par l’expert Mikinosuke Kawaishi. On trouve dans l'ordre les ceintures blanche, jaune, orange, verte, bleu et marron. Suivent les ceintures dites supérieures, respectivement noire du 1er au 5e dan, rouge et blanc du 6e au 8e dan, et enfin rouge pour les 9e et 10e dan.
En France dans les années 1990, la ceinture violette (située entre les ceintures bleue et marron) a été retirée depuis la mise en place des ceintures bicolores dites à sections (blanc-jaune, jaune-orange, orange-vert) représentant des grades alternatifs pour évaluer et récompenser les plus jeunes ; les ceintures vert-bleu et bleu-marron ont quant à elles été abandonnées lors de l’obtention possible du grade à partir de l’âge de 15 ans au lieu de 16 ans auparavant pour l'obtention du 1er dan. On trouve aussi, dans la catégorie « éveil-judo » et « baby-judo » (3 à 5 ans), les ceintures blanches à 1 ou 2 « lisérés » horizontaux. Il se peut aussi d'avoir également des barrettes transversales à la place d'une ceinture blanc-jaune. Ce qui donne une ceinture blanche avec une barrette jaune à coudre, ainsi de suite jusque parfois trois barrettes dans certains pays (notamment en Belgique).
Symboliquement, dans les années 1950, il fut accordé à Jigorō Kanō, fondateur du judo, une ceinture particulière à titre posthume, la ceinture blanche large, de la couleur d’un débutant pour signifier que l'on n'a jamais tout appris et qui correspond au 12e dan, sachant qu’à ce jour, en 2021, le grade de 11e dan n’a pas encore été remis à un grand expert afin que personne ne puisse dépasser le 10e dan, et par conséquent ne pas rejoindre le grand maître.
Échelle des grades de base (ou ceintures de couleur)
Les ceintures de couleur (de la blanche à la marron) correspondent à des grades nommés kyus : du 9e kyu représenté par la ceinture blanche jusqu'au 1er kyu par la ceinture marron. En France, les grades inférieurs à la ceinture noire ne peuvent être délivrés que par un professeur de judo diplômé d'État, dont c'est la prérogative, le plus souvent à la suite d'un passage de grades organisé par le professeur au sein du club, selon des critères techniques, des résultats ou participations aux diverses compétitions, du comportement de l'élève (lié au code moral du judo) qui porte sur la présence durant la saison, vis-à-vis de ses camarades, etc.
Illustration des grades de base (kyu) pour les moins de 15 ans
Ci-dessous un accès âge par âge dans l’échelle des kyus pour les « jeunes », pour un pratiquant qui débuterait à partir de l’âge de trois ans, et au meilleur de sa progression.
En France, il est quelquefois d'usage depuis les années 1980 d'utiliser dans les clubs la « ceinture vert-bleu » voire également la « ceinture bleu-marron », ce qui ajoute des étapes intermédiaires (kyus) dans la progression d’un jeune pratiquant.
Anciennement, il existait la « ceinture violette » à la place de la « ceinture bleu-marron », qui se situe également entre la ceinture bleue et la ceinture marron. Depuis les années 1990, cette dernière n'est attribuée que très rarement. Elle peut marquer une étape lorsqu'un pratiquant trop jeune et possédant la ceinture bleue est pour valider le grade du haut de l’échelle, c’est-à-dire celui de la « ceinture marron ».
Illustration des grades de base (kyu) pour un adolescent ou un adulte
En France, le système de grades de couleur utilise celui de la plupart des arts martiaux français. Ainsi, on trouve une progression en six étapes. Ci-dessous un accès âge par âge dans l’échelle des kyus, pour un pratiquant qui débuterait à partir de l’âge de 14 ans, et au meilleur de sa progression.
Grade en France 6e kyu 5e kyu 4e kyu 3e kyu 2e kyu 1er kyu Nom en japonais 六級
Roku-kyū五級
Go-kyū四級
Yon-kyū三級
San-kyū二級
Ni-kyū一級
Ichi-kyūCouleur en France blanche jaune orange verte bleue marron Représentation en France Au meilleur de la progression 14 ans 14 et ½ 15 15 et ½ 16 17 Échelle des grades supérieurs
Au-dessus des kyus, les grades supérieurs sont nommés dans : du 1er dan au 5e dan, la ceinture est noire ; les 6e, 7e et 8e dan sont représentés par une ceinture à sections bandes rouges et blanches alternées (6e dan blanc-rouge 20 cm, 7e dan blanc-rouge 15 cm, 8e dan blanc-rouge 10 cm), les 9e et 10e dan par une ceinture rouge. Rappel : Après la ceinture rouge, il y a une ceinture obtenue uniquement par le fondateur du judo, Jigorō Kanō, la ceinture blanche large (11e et 12e dan que maître Kano n'a obtenu qu'à titre posthume.
Le grade supérieur, quel que soit son degré dans l’échelle, symbolise les valeurs de l’esprit et du corps (attitude générale, forme et style, qualités mentales et morales, technique, efficacité). Ainsi, pour certaines spécialités martiales, si la partie technique et sportive est indispensable dans la progression des grades notamment du début de l’échelle, elle ne se suffit pas à elle-même car d’autres valeurs essentielles doivent toujours entrer en ligne de compte.
Le respect de ce que l’on fait et de ce que l’on est, sont les conditions premières et la garantie de la valeur de nos actes. Ainsi le port d’un grade supérieur nécessite bien plus que des qualités techniques mais l’entière adhésion aux valeurs morales et sociales que doit véhiculer la pratique du sport, notamment les vertus cardinales ci-dessous :
- - Valeurs individuelles et de développement personnel : Maîtrise de soi, Combativité, Courage, Détermination, Motivation, Volonté, Persévérance, Confiance en soi, Humilité, Mesuré/Nuancé, Tolérance, Patience, Optimisme, Positivité, Sérénité, Dignité, Responsable, Honneur…
- - Valeurs psycho-sociales : Respect, Loyauté, Sincérité, Compassion, Courtoisie, Bonté, Générosité, Amitié, Rassurant…
- - Valeurs propres à l’esprit de corps d’une confrérie de pratiquants d’une discipline martiale et sportive : Entraide, Camaraderie, Empathie, Emphase, Reconnaissance…
Par ailleurs, un âge minimum pour accéder à chacun des degrés et des délais de présentation entre chaque degré technique sont imposés, afin d’aborder les apprentissages nécessaires, de les renforcer et ainsi se donner le temps d’acquérir des connaissances et compétences suffisantes. Les candidats – et leurs enseignants – doivent se rappeler que ces délais correspondent non pas à du temps mort, inemployé, mais au temps minimum de maturation indispensable qui doit être effectivement consacré à l’entraînement et permettre ainsi de progresser dans l’étude des arts martiaux ; un an de pratique c’est au moins une centaine de séances intenses ; pour cette raison, un âge et un temps minimums sont fixés pour l’accession aux différents grades.
Souvent, en parlant de « ceinture jaune » ou de « ceinture noire », on désigne par métonymie non pas la ceinture en elle-même, mais le détenteur du grade associé. Il est donc possible de dire : « ce judoka est une ceinture noire ».
Certificat de Menkyo
Au Japon dans la plupart des arts martiaux japonais, en plus des grades techniques (dan) sont délivrés des titres d’experts22 pour le Bugei23 et le Budo à partir du 5e dan24 (notamment pour les arts de combat ancestraux : Bu-jutsu, ju-jitsu, Ko-budo, Nin-jutsu25), les Menkyos sont formalisés en 1895 par la structure, le Butokukaï26 :
- Le 1re dan (Sho-dan) correspond au nom japonais de deshi (en approfondissement) ;
- Les 2e dan (Ni-dan) et 3e dan (San-dan) correspondent au nom japonais de ushi-deshi (en formation supérieure) ;
- Le 4e dan (Yon-dan) correspond au titre de renshi-ho à partir de l’âge de 25 ans au moins (statut d’assistant-formateur), étape entre le pratiquant et l’expert ;
- Le 5e dan (Go-dan) correspond au titre de renshi à partir de l’âge de 30 ans au moins (personne « forgée » : maîtrise extérieure) ;
- Les 6e dan (Roku-dan) à partir de l’âge de 35 ans au moins et 7e dan (Shichi-dan) à partir de l’âge de 42 ans au moins, correspondent au titre de kyoshi (cadre formateur, maîtrise extérieure supérieure - le plus haut niveau dans l’autorisation d’enseigner la technique et l’esprit d’un art martial classique) ;
- Les 8e dan (Hachi-dan) et 9e dan (Hachi-dan) à partir de l’âge de 50 ans au moins, correspondent au titre de hanshi (personne « modèle », maîtrises intérieure et extérieure unifiées) ;
- Le 10e dan (Ju-dan) au-delà de l’âge de 70 ans, correspond au titre de meijin [le plus souvent, le(s) doyen(s) des hauts gradés en activité] parfois mal traduit par « trésor vivant ».
Grade 1er dan 2e dan 3e dan 4e dan 5e dan 6e dan 7e dan 8e dan 9e dan 10e dan 12e dan Appellation au Japon 初段
Sho-dan二段
Ni-dan三段
San-dan四段
Yon-dan五段
Go-dan六段
Roku-dan七段
Shichi-dan
ou
Nana-dan八段
Hachi-dan九段
Kyū-dan十段
Jū-dan師範
ShihanNiveau de Menkyo
免許
Attribution d’un
Makimono
ou
document écritMenkyo-shoden : transmission initiale Menkyo-chuden : transmission intermédiaire Menkyo-okuden : transmission profonde Menkyo-kaiden :
expertStade de la maîtrise Personne modèle Personne accomplie Fondateur Désignation
au JaponPratiquant en perfectionnement Formation complémentaire Personne forgée :
instructeurMaîtrise extérieure :
formateurMaîtrise extérieure supérieure Maîtrises intérieure et extérieure unifiées
(Shihan à partir du 8e dan)Doyen Créateur de la discipline Qualification
japonaise
créée en 1902
par la
Daï Jappan
Butoku Kai
大日本武徳会Deshi Ushi-Deshi Renshi-ho [4e dan]
錬士 Renshi [5e dan]Kyoshi-ho [6e dan]
教士 Kyoshi [7e dan]Hanshi-ho [8e dan]
範士 Hanshi [9e dan]名人
Meiji [10e dan]嘉納
治五郎
Jigorō KanōAu meilleur
de la progression- - - 24 ans 29 ans 35 ans 42 ans 50 ans - - - Modes d’obtention des grades supérieurs (dan)
Suivant la fédération concernée plusieurs modes d’obtention de grades supérieurs (dans) coexistent. Nous trouvons les formules suivantes pour les grades du bas de l’échelle (1er au 3e dan) :
Formules de validation par un examen technique fédéral
Examen technique classique (deux voies : « dominante technique » et » dominante compétition ») [ETC].
- Il existe dans certaines fédérations, des adaptations pour certains profils de candidats :
- Examen technique aménagé pour un vétéran de 35 ans et plus (notamment une dispense du module 3 : points de compétition) [ETA]
- Examen technique spécial pour un cadre fédéral, athlète émérite et entraîneur de club émérite [ETS]
- Examen technique en sport adapté (handisport) [ETH].
Formules par la validation des acquis de l’expérience (V.A.E.)
Examen des grades supérieurs (dan)
Suivant la fédération, pour l'obtention d’un grade, Il faut valider différents modules (ou UV : unités de valeur) définis pour chacun des degrés de l’échelle. Les épreuves techniques se déroulent devant un jury fédéral (régional ou national suivant le degré du grade). Citons ci-dessous, pour exemple, les modules du grade de 1er degré de la ceinture noire ou 1er dan. L’obtention de ce grade peut s’effectuer de deux manières principales :
Voie de la « dominante technique »
Il faut valider quatre modules :
- M1 : Investissement du candidat27
- M2 : une épreuve de kata.
- M3 : exercices d'application de judo – opposition (randori)
- M4 : une épreuve de techniques de judo (debout et sol).
Voie de la « dominante compétition »
Il faut valider quatre modules :
- M1 : Investissement du candidat.
- M2 : une épreuve de kata.
- M3 : comptabiliser des points lors de combats officiels (44 en un tournoi ou en un shiai ou 100 sur plusieurs tournois entre ceintures noires et marron pour l'obtention du 1er dan).
- M4 : une épreuve de techniques de judo (debout et sol).
N.B. : Pour l’obtention des grades à partir du 2e dan, les épreuves techniques sont différentes.
Validation de grades par les acquis de l’expérience
Pour certains grades, il existe d’autres voir d’accès, notamment :
- Reconnaissance des expériences techniques [RET] ;
- Accession par les résultats de compétitions [ARC] ;
- Accession par les titres sportifs de haut niveau [ARS] ;
- Accession à titre exceptionnel [ATE] ;
- Équivalence de diplôme issu d’une autre fédération ou de l’étranger [EDF]
- et Mise à jour de diplôme fédéral [MDF].
Réduction du temps de pratique et de l’âge requis
Ces bonifications consistent en une diminution du temps requis pour accéder au grade supérieur. Elles sont obtenues sur présentation d’un dossier conforme au dossier type élaboré par le bureau de la Commission Spécialisée des Dans et Grades Équivalents (CSDGE). Ce dossier comporte les attestations des titres et fonctions dont se prévaut le candidat. Pour une carrière, les bonifications ne peuvent être accordées que pour deux degrés au maximum :
- Pour les grades du haut de l’échelle (Exemple pour une échelle de dix degrés : à partir du 5e degré), la demande de bonification en temps de pratique doit être envoyée au plus tard 90 jours avant le passage d’examen au responsable national des grades et équivalences (RNGE). Le directeur technique national (DTN) ou à défaut le responsable national des grades et équivalences (RNGE), au vu de ces pièces, délivre une attestation ouvrant droit aux bonifications.
- Pour les grades du bas de l’échelle (Exemple pour une échelle de dix degrés : à partir du 1er jusqu’au 4e degré), la demande de bonification en temps de pratique doit être envoyée au plus tard 90 jours avant le passage d’examen au responsable régional des grades et équivalences (RRGE) de la Ligue régionale de rattachement. Le directeur technique régional (DTR) de la ligue régionale ou à défaut le responsable régional des grades et équivalences (RNGE), au vu de ces pièces, délivre une attestation ouvrant droit aux bonifications.
Certains pratiquants, par leur rayonnement et leurs actions rendent d'éminents services à leur propre discipline martiale ou/et sportive et la fédération, à leur image nationale, internationale et mondiale. Il a été décidé d'accorder des bonifications de temps à ces pratiquants dont la valeur technique et sportive est connue et reconnue. Ces bonifications sont obtenues sur présentation d’un dossier comportant les attestations des titres et fonctions correspondantes. Les ayants droit à ces bonifications sont classés en différentes catégories. Les durées d’activité seront certifiées par le président de la ligue, de la zone interdépartementale ou du comité départemental, ou le responsable national de l’arbitrage. Classification des ayants droit :
- Catégorie A : Les médaillés des championnats individuels (du monde, du monde para, d'Europe, d'Europe para, olympique, olympique para, jeux mondiaux, jeux mondiaux para), le directeur technique national en activité, les conseillers techniques nationaux en activité, les entraîneurs nationaux des équipes nationales d’athlètes en activité, les formateurs nationaux de cadres en activité (d’enseignant bénévole de club et des diplômes d’État d’éducateur, de préparation aux examens de grades du haut de l’échelle, d‘officiels nationaux), les arbitres internationaux et nationaux en activité, les membres de la direction technique nationale en activité (Responsable de département et de division sportive, etc.), les brevetés d'État du 3e degré et 2e degré, DEJEPS, DESJEPS - Temps réduit d’1 an et 6 mois.
- Catégorie B : Les médaillés des championnats nationaux de la série élite et para (excepté, Universitaire, Armée, Corporatif et Police), les entraîneurs régionaux des équipes régionales d’athlètes en activité, les formateurs régionaux en activité (d’enseignant bénévole de club, de préparation aux examens de grades du bas de l’échelle, d‘officiels régionaux), les conseillers techniques régionaux en activité, les membres de l’équipe technique régionale en activité (Responsable de département et de division sportive, etc.), les arbitres régionaux en activité, les brevetés d'État 1er degré, CQP, DPF (BF3°) - Temps réduit d’1 an.
- Catégorie C : Les champions nationaux non fédéraux (universitaire, interarmées, police, corporatifs, seniors), les champions de ligue régionale et sélectionnés aux championnats de France de la série élite, les arbitres départementaux en activité, les superviseurs de compétition, les diplômés instructeurs fédéraux (BF2°) et notamment les entraîneurs de club émérites - Temps réduit de 6 mois.
Les bonifications ne sont pas cumulables, c’est-à-dire conjointement pour une diminution de l’âge d’accès et une réduction de temps entre deux grades, et ne peuvent être accordées que trois fois dans une carrière aussi bien pour la filière "examen technique" [ET] ou pour la filière "validation des acquis" [VAE] notamment :
- Reconnaissance des expériences techniques pour un vétéran de 35 ans et plus [RET]
- Accession par les résultats de compétition pour l’accès des degrés du bas et milieu de l’échelle des grades (addition des points de combat : nombre de rencontres, victoires, titres et podiums) [ARC]
- Accession par les titres sportifs en junior/senior de la série « élite » pour l’accès des degrés du bas et milieu de l’échelle des grades [ATS]
- Accession à titre exceptionnel [ATE].
Autres pratiquants pouvant bénéficier de ces dispositions :
- Un lauréat d’un grade du milieu de l’échelle ayant obtenu une mention « très bien » au grade précédent pourra bénéficier d’une réduction de temps d’1 an pour se présenter à l’examen du degré supérieur.
- Un lauréat d’un grade du haut de l’échelle ayant obtenu une mention « très bien » au grade précédent pourra bénéficier d’une réduction de temps d’1 an et 6 mois pour se présenter à l’examen du degré supérieur.
N.B. : le cumul des bonifications n’est pas envisageable (soit une réduction de l’âge requis soit de temps entre deux degrés).
- Réduction de temps entre deux degrés Échelle Bas de l‘échelle Milieu de l‘échelle Haut de l‘échelle Degrés (dan) 1er dan 2e dan 3e dan 4e dan et 5e dan 6e dan et 7e dan 8e dan à 10e dan Catégorie A 1 an 1 an 1 an et 6 mois 1 an et 6 mois 1 an et 6 mois - Catégorie B 1 an 1 an 1 an 1an 1an - Catégorie C 6 mois 6 mois 6 mois 6 mois 6 mois - Illustration des grades supérieurs (dan)
Pour la France, ci-dessous un accès âge par âge dans l’échelle des dan, pour un pratiquant qui obtiendrait le 1er dan à l’âge de 15 ans au meilleur de sa progression.
Le grade le plus élevé du judo international est la ceinture large et blanche (12e dan) appelée « ceinture maîtresse ».Règlement de compétition
Pendant une compétition un tableau est établi par catégorie de poids allant en moyenne de moins de 60 à plus de 100 kilogrammes (les catégories précises dépendent de l'âge et du sexe)28.
Des tableaux de rencontres sont constitués en fonction du nombre de participants, soit par rencontre de poule de sept judokas au maximum où tous se rencontrent (ronde ou système « round robin ») soit par élimination directe (moins fréquent).
Des repêchages sont aussi présents pour les judokas éliminés en quarts de finale et demi-finales pour l'attribution des deux troisièmes places.
Catégories de poids
À la création de cet art martial moderne, il n'existait pas de catégorie. Lors des compétitions officielles, les judokas sont répartis en catégories dites de poids. Ainsi les combats se font ensuite entre judokas d'une même catégorie et un classement final est obtenu pour chaque catégorie.
- Début des catégories avant les années 1960 :
- hommes : - 68 kg, - 80 kg, + 80 kg
- En 1965 on trouve :
- hommes : - 63 kg, - 70 kg, - 80 kg, - 93 kg, + 93 kg.
- Anciennes catégories :
- hommes : - 60 kg, - 65 kg, - 71 kg, - 78 kg, - 86 kg, - 95 kg, + 95 kg.
- femmes : - 48 kg, - 52 kg, - 56 kg, - 61 kg, - 66 kg, - 72 kg, + 72 kg.
- Il y a depuis quelques années 7 catégories masculines et 7 catégories féminines dans la catégorie « élite » (1re division) :
- hommes : - 60 kg, - 66 kg, - 73 kg, - 81 kg, - 90 kg, - 100 kg, + 100 kg.
- femmes : - 48 kg, - 52 kg, - 57 kg, - 63 kg, - 70 kg, - 78 kg, + 78 kg.
- Quant aux autres catégories d'âges, les poids sont :
- En juniors :
- hommes : - 55 kg, - 60 kg, - 66 kg, - 73 kg, - 81 kg, - 90 kg, - 100 kg, + 100 kg.
- femmes : - 44 kg, - 48 kg, - 52 kg, - 57 kg, - 63 kg, - 70 kg, - 78 kg, + 78 kg.
- En cadet(e)s :
- garçons : - 46 kg, - 50 kg, - 55 kg, - 60 kg, - 66 kg, - 73 kg, - 81 kg, - 90 kg, + 90 kg.
- filles : - 40 kg, - 44 kg, - 48 kg, - 52 kg, - 57 kg, - 63 kg, - 70 kg, + 70 kg.
- En minimes :
- garçons : - 34 kg, - 38 kg, - 42 kg, - 46 kg, - 50 kg, - 55 kg, - 60 kg, - 66 kg, - 73 kg, + 73 kg.
- filles : - 36 kg, - 40 kg, - 44 kg, - 48 kg, - 52 kg, - 57 kg, - 63 kg, - 70 kg, + 70 kg.
- En benjamin(e)s :
- garçons : - 30 kg, - 34 kg, - 38 kg, - 42 kg, - 46 kg, - 50 kg, - 55 kg, - 60 kg, - 66 kg, + 66 kg.
- filles : - 32 kg, - 36 kg, - 40 kg, - 44 kg, - 48 kg, - 52 kg, - 57 kg, - 63 kg, + 63 kg.
Catégories d'âges
En France, les catégories d'âge depuis septembre 2019 sont :
- motri-judo ou baby-judo (3 ans) ;
- éveil-judo (4-5 ans) ;
- mini-poussins (6-7 ans) ;
- poussins (8-9 ans) ;
- benjamins (10-11 ans) ;
- minimes (12-13 ans) ;
- cadets (14-15-16 ans) ;
- juniors (17-18-19 ans) ;
- seniors (20 ans et plus) ;
- vétérans (30 ans et plus).
Au niveau international, les catégories d'âge depuis 2017 sont :
- U7 - mini-poussins (6-7 ans) ;
- U9 - poussins (8-9 ans) ;
- U11 - benjamins (10-11 ans) ;
- U13 - minimes (12-13 ans) ;
- U15 - cadets (14-15-16 ans) ;
- U18 - juniors (17-18-19 ans) ;
- et finalement, senior (20 ans et plus).
Arbitrage
Les arbitres en judo ont pour mission :
- d'accorder les avantages ou la victoire aux combattants à la suite de techniques partiellement ou totalement réussies ;
- de maintenir l'intérêt du combat et d'assurer la sécurité des combattants en arrêtant et en faisant reprendre le combat lorsque c'est nécessaire ;
- d'informer les combattants et la table (et si possible les spectateurs) du déroulement du combat, par exemple lorsqu'il y a début d'immobilisation ;
- de faire respecter les règles et d'appliquer les sanctions appropriées si nécessaire.
Dans les compétitions officielles, trois arbitres assurent l'arbitrage d'un combat : un arbitre en position debout qui se déplace avec les combattants, et deux juges qui se trouvent assis à la table de marque. L'arbitre central prend les décisions en donnant la décision de la majorité. Le rôle des juges de table est de donner leur avis en cas de désaccord avec la décision de l'arbitre central. Pour cela, ils utilisent les mêmes gestes d'arbitrage que l'arbitre central. Lorsqu'un seul des deux juges de table donne son avis, il doit ou non modifier sa décision selon que ce soit en accord avec la majorité. Si les deux juges de table sont d'accord contre l'avis de l'arbitre central, celui-ci doit modifier sa décision. Dans les autres cas, l'arbitre central a toujours la possibilité de revenir sur sa décision, s'il pense s'être trompé. Les juges de table disposent de la vidéo, elle leur permet de vérifier la valeur d'un impact s'ils ont un doute sur l'avantage accordé par l'arbitre central ou pour une réclamation venant d'un coach.
- Un seul arbitre sur la surface de travail. On distingue l'arbitrage du combat dans les phases de tachi waza (combat debout) et de ne waza (combat au sol), les techniques employées n'étant pas les mêmes.
Avant et à la fin du combat
Saluts avant le combat
Juste avant le combat proprement dit, les deux combattants saluent une première fois le tapis en montant dessus, puis ils rentrent (avant en passant derrière les juges), pour aller se positionner face à face au centre du bord de la zone de combat (la bande rouge dite zone de combat qui était de 1 mètre de large n'existe plus) dont les dimensions sont de 4 mètres carrés à 10 mètres carrés, avec aux abords, une distance de sécurité de 50 cm pour les panneaux publicitaires, de 1 à 4 mètres entre deux zones de combat, de 1 à 3 mètres avec les endroits n'étant pas recouvert de tatamis (tapis de chute). De là, ils attendent le signal de l'arbitre, qui fera signe en rapprochant ses bras tendus en face de lui. Ils saluent alors une première fois la surface de combat (ce salut n'est plus obligatoire depuis 2004 pour les compétitions, mais il a été maintenu pour les « démonstrations »), puis lorsqu'ils sont à distance de combat, soit environ trois mètres, ils se saluent mutuellement, font un pas en avant, pied gauche d'abord, et attendent le signal de départ hajime.
Saluts après la fin du combat
Lorsque l'arbitre a donné le signal de fin et désigné le vainqueur (en avançant d'un pas, désignant le vainqueur et en levant la main en présentant ce même judoka), les deux combattants sortent en effectuant l'inverse de l'entrée : ils se saluent, peuvent saluer l'arbitre, peuvent se serrer la main, puis reculent hors de la zone de combat et y saluent le tapis à leur sortie.
Termes d'arbitrage
Pour se faire comprendre, l'arbitre utilise des termes d'arbitrage précis souvent accompagnés d'un geste, afin d'être compris de loin dans un environnement bruyant. Voici une liste des termes d'arbitrage employés en compétition et leur signification :
- Termes génériques
- Hajime (les mains le long du corps) : commencez
- Mate (bras tendu vers les commissaires sportifs, paume face à la table) : pause dans le combat
- Soremade : fin du combat
- Hiki-wake : égalité
- Sonomama (en touchant les deux combattants) : ne bougez plus (lorsque l'arbitre veut vérifier quelque chose sans modifier l'issue du combat ou replacer un combattant en immobilisation)
- Yoshi (en touchant brièvement les deux combattants) : reprenez le combat (après sonomama)
- Hantei : décision des juges
- Avantages (tous les points donnés ci-dessous sont attribués lors des compétitions officielles)
- Kinza : n’est pas « ouvertement comptabilisé » par l'arbitre, mais est gardé en tête par ce dernier jusqu'à la fin du combat, et, en cas d'égalité, permet de désigner un vainqueur. Parfois en cas d'égalité, même si aucun combattant n'a chuté, si l'un des deux combattants a entrepris beaucoup plus d'attaques que l'autre, en prenant beaucoup plus de risque que l'autre, il peut être désigné vainqueur par l'arbitre.
- Koka : 3 pts a disparu du judo moderne depuis la saison 2008-2009 pour les minimes, cadets, juniors et seniors (règlement français et international). Il désignait une chute, sur la partie arrière du corps, sans qu'aucune épaule ne touche à terre, mais avec suffisamment de vitesse, de force et de contrôle. Dans le cas général, une chute sur les fesses entraînait un koka. Il est devenu un kinza.
- Yuko : 5 pts a disparu du judo moderne depuis la saison 2017-2018 pour les minimes, cadets, juniors et seniors (règlement français et international). Il désignait une chute sur le côté mais plus côté ventre, considéré comme valeur basse, attribué lors d'une projection, un temps d'immobilisation au sol ou sanction à l'adversaire.
- Waza-ari : 7 pts (bras tendu sur le côté au-dessus de l'horizontale, doigts tendus) — "Il y a technique", par projection temps d'immobilisation au sol ou sanction à l'adversaire.
- Ippon : 10 pts (bras tendu au-dessus de la tête, doigts tendus) — "Un point", par projection dite « parfaite », immobilisation de l'adversaire jusqu'au terme du temps, debout ou au sol, par abandon de l'adversaire par soumission (à la suite d'un étranglement ou d'une clef de bras), c'est la fin du combat.
Nouvelle répartition des avantages et critères d'attribution :
- Ippon : impact significatif sur le dos. Donne immédiatement la victoire.
- Waza-ari : impact sur le côté prononcé vers le dos. Deux Waza-ari donnent la victoire. " Waza-ari awasete ippon", "victoire par waza-ari combinés". (Durant une courte période des saisons 2016-2017 et 2017-2018, le cumule de waza-ari n’entraînait plus un ippon)
- Yuko : impact sur le côté prononcé vers le ventre (retiré dans les nouveaux règlements de l'IJF 2017, valable à un waza-ari=1 pt
- ne-waza :
- Osae-komi : début d'immobilisation
- Toketa : sortie d'immobilisation
- Sanctions :
- Shido (observation) : le premier avertissement est « gratuit » et oral, anciennement il donnait un Koka
- Chui (remarque) : 2e avertissement (donnait anciennement un Yuko)
- Keikoku (avertissement) : 3e avertissement dernier avant disqualification
- Hansoku-make (défaite par disqualification) : faute grave (disqualification de la compétition ou du combat) ou accumulation de trois fautes légères (disqualification du combat).
- Nouvelles répartitions des sanctions :
- Shido (remarque) — avertissement pour faute, au nombre de trois au maximum.
- Hansoku-make (défaite par disqualification) — le troisième Shido donne Hansoku-make, disqualification par accumulation de fautes
- N.B. : Le règlement d'arbitrage de 2017 prévoit directement un Hansoku-make s'il y a mauvais esprit du judo, saisie en dessous de la ceinture.
Commissaires sportifs
- Les commissaires sportifs sont des éléments indispensables à la tenue d'une compétition. Ils sont chargés de la logistique de la manifestation. Les fonctions du commissaire sont :
- Chronométrer : il doit prendre le temps de combat et suivre les instructions données par l’arbitre.
- Marquer : il inscrit au tableau de marque les valeurs données par l’arbitre.
- Tenir la table : il remplit le tableau ou la poule de déroulement des combats et appelle les judokas qui doivent combattre et ceux qui se préparent.
- Il s’occupe de la pesée et de l’inscription des combattants.
- Sans oublier le plus important, il se charge de la feuille de poules ou du tableau, c'est-à-dire qu'il se charge de l'ordre et des enchaînements des combats.
Avantages
- Le but dans un combat de judo a toujours été la recherche de l'ippon, soit la victoire directe par une technique efficace. En judo debout, cela se traduit selon quatre critères : chute largement sur le dos avec force, vitesse et contrôle. Cependant, la compétition étant ce qu'elle est, il faut pouvoir juger de l'efficacité d'une technique partiellement réussie, en attribuant des avantages plus ou moins importants selon des critères de réussite, cela afin de pouvoir départager les combattants à l'issue du combat. Ces critères sont la qualité de la projection et la position de réception de l'adversaire en combat debout, et le temps d'immobilisation en combat au sol (un abandon donne la victoire et fait bien souvent suite à une technique d'étranglement ou de clé au coude réussie).
- Les avantages à répartir sont le koka (disparu en 2008), le yuko (disparu en 2017), le waza-ari et l'ippon. C'est toujours l'avantage le plus fort qui l'emporte, ce qui veut dire qu'un waza-ari est plus fort que n'importe quel nombre de yuko. Lorsque le même combattant marque deux waza-ari, il gagne par waza-ari awasete ippon (waza-ari combiné donne ippon). Lorsque l'avantage le plus fort est le même pour les deux combattants, le vainqueur est celui qui en a le plus. Si c'est une égalité, on prend en compte l'avantage inférieur et ainsi de suite jusqu'au plus petit avantage.
- L'attribution d'avantages debout ou au sol, demande toujours une part de jugement personnel de l'arbitre, ce qui veut dire que les décisions qu'il prend sont parfois contestables et contestées. Ce problème est en principe résolu grâce à l'aide des arbitres de coin, mais ce n'est malheureusement pas toujours le cas. En pratique, selon les règles officielles (et comme dans la plupart des sports) l'arbitre a toujours raison. Plus précisément, la décision validée par au moins deux des trois arbitres sur le tapis est incontestable. On trouve aussi, au niveau national, la présence de la vidéo, auquel l'arbitre central peut faire appel en cas de doute.
- Dans ce cadre, l'autorité de l'arbitre est absolue. Quand bien même l'arbitre aurait « mal vu », et sa décision « fausse » par rapport à ce qui s'est réellement passé, de par le fait qu'il l'ait prononcée, cette décision deviendrait la seule réalité à laquelle les combattants devraient se conformer (il est toutefois possible de s'adresser à la fédération pour exprimer une contestation). Cela fait partie du respect, de la discipline et de l'obéissance que le judo tente d'enseigner. Aussi le judoka doit rester humble, à l'image de Jigorō Kanō qui a choisi de porter une ceinture blanche. De la part d'un judoka, contester une décision qu'un arbitre aurait prise à son sujet serait la chose la plus impolie, la plus vulgaire et la plus malvenue qui soit. L'arbitrage du judo est volontairement subjectif, mais du point de vue du résultat sportif, on peut considérer que statistiquement, les erreurs d'arbitrage s'annulent, et ne valent donc même pas la peine d'être mentionnées. Traditionnellement, à l'issue d'un combat, le judoka n'était pas non plus autorisé à exprimer de la joie ou de la tristesse vis-à-vis de sa défaite ou de sa victoire. L'influence des traditions sportives occidentales, en particulier depuis que le judo est devenu un sport olympique tend à changer tout cela.
Combat debout
- Kinza : cet avantage n'est pas comptabilisé, ni annoncé, mais doit être pris en compte par l'arbitre pour départager les combattants en cas d'égalité. Il correspond à une attaque franche, suivie ou non d'une chute de l'adversaire sur le ventre ou les genoux, ou à un ancien « Koka ». Il est rarement prononcé en compétition.
- Yuko (résultat) : il est donné quand il manque deux des quatre éléments de l'ippon. Il correspond à une chute sur le côté (chute latérale) ou bien une chute sur les fesses avec l'impact sur le bas du dos. Si la vitesse de chute est élevée et immédiatement suivie d'un contact du dos au tapis, cela vaut un « waza-ari ».
- Waza-ari (il y a technique) : il est donné quand il manque l'un des quatre éléments de l'ippon. Il correspond à un impact sur le dos mais où la force et la vitesse de la projection sont insuffisants. Il peut aussi être donné à la suite d'une chute sur les fesses ou le bas du dos, suivie immédiatement d'un contact des épaules au tapis. Mais aussi si le judoka tombe violemment sur une épaule.
- Ippon (ichi hon, une barre, un point) : il est donné à la suite d'une projection avec impact sur le dos avec force, vitesse et contrôle, et donne la victoire.
Combat au sol
- Un avantage est donné en combat au sol après une immobilisation de l'adversaire. Pour ce faire, il faut qu'au moins une des deux épaules de l'adversaire touche le tapis et que le contrôle se fasse, le buste tourné vers le tapis. L'arbitre annonce alors Osae-komi en avançant le bras tendu et un pied avancé en direction des combattants, la « table » actionne alors le chronomètre d'immobilisation. On juge que l'adversaire a réussi à sortir de l'immobilisation quand sa sortie est totale : soit il est sur le ventre (les deux épaules tournées vers le tapis), soit il a renversé complètement son adversaire, soit il avorte le contrôle adverse en enveloppant la jambe ou le buste de son adversaire avec ses jambes. L'arbitre dit alors Toketa en agitant latéralement le bras tendu en direction des combattants. On arrête alors le chronomètre et on relève le nombre de secondes qu'il indique. Pendant ce temps, le combat continue jusqu'à ce que l'arbitre donne le signal d'arrêt matte, quand il n'y a plus de suite technique intéressante. Les avantages sont donnés selon le temps d'immobilisation :
- Les nouveaux temps d'immobilisations sont les suivants :
- La victoire (par ippon) est donnée à la suite d'un abandon de l'adversaire ou du jugement de l'arbitre afin de préserver l'intégrité physique du combattant qui se refuserait à abandonner. En combat au sol, ce type de finalisation est très fréquemment provoqué par un étranglement ou une clé au coude (la seule autorisée en judo). Pour ce faire, dans le cadre le plus simple, le combattant frappe trois brèves fois sur son adversaire ou sur le tapis avec la main, le pied si ses mains sont indisponibles mais, frapper une fois ou crier peut pousser l'arbitre à mettre fin au combat. Les étranglements et les clés de bras sont autorisés dans la limite des techniques du judo et sont interdits en catégories U9, U11 et U13 (moins de 9 ans, moins de 11 ans et moins de 13 ans).
Sanctions
Ancien système
Différentes pénalités s'accumulaient :
- la première, Shido, donnait un koka à l'adversaire ;
- la suivante, Chui, donnait un yuko à l'adversaire en éliminant le Shido précédent ;
- la troisième pénalité, Keikoku, donnait un Waza-ari à l'adversaire ;
- la quatrième pénalité, Hansoku-make, donnait la victoire à l'adversaire.
- N.B. : Si le Hansoku-make est dû à une faute grave qui y donne lieu immédiatement sans passer par les autres pénalités, il est éliminatoire de la compétition.
Système depuis 2013
- Les différentes pénalités sont remplacées par des Shido qui s'accumulent.
- Les premier, deuxième et troisième Shido (avertissement) sont sans sanction pour toutes les fautes.
- Le quatrième Shido vaut une victoire de l'adversaire par ippon, entraîne l'élimination du fautif par Hansoku-make et la disqualification pour le combat.
- N.B. : En cas d'égalité à la fin du combat, l'arbitre donne la victoire à celui qui a le moins de Shido. S'il y a le même nombre de Shido, un golden score commence jusqu'à ce qu'une valeur ou pénalité soit donnée.
- Pour les éliminations directes, jusqu'à 2005, la règle était la suivante : si un Hansoku-make est donné, il est éliminatoire non seulement du combat, mais aussi de la compétition. Depuis 2005, on distingue deux cas : les fautes graves volontaires, éliminatoires de la compétition, et les fautes graves involontaires, qui n'excluent que du combat.
Fautes sanctionnées
- Les trois premières pénalités sont données principalement pour des fautes de type : non-combativité (passivité), refus du combat (fuite ou sortie volontaire de la zone de combat), attitude excessivement défensive (bras tendus, buste complètement plié vers l'avant, saisie du judogi particulière non suivie d'une attaque), fausse attaque (et non pas une tentative avortée qui fait partie du combat), gestes interdits (doigts à l'intérieur de la manche, revers ou membre sur le visage de l'adversaire, prise « pistolet » (tenir le bout de la manche en le chiffonnant)…).
- Les Hansoku-make sont donc donnés soit par accumulation de 4 Shido, ce qui peut signifier la non prise en compte de l'arbitre, des remarques faites à celui-ci, après une action mettant en danger l'adversaire ou soi-même, après des gestes ou un comportement contraire aux valeurs morales de l'esprit du judo. Les gestes dangereux sont nombreux mais faciles à éviter si le pratiquant recherche l'efficacité avant tout. Sont considérées comme dangereuses les actions suivantes : faire un ciseau de jambes autour du tronc, du cou ou de la tête seule de l'adversaire… Depuis 2010, en position debout, saisir le pantalon à une main ou deux mains pour bloquer ou pour attaquer est sanctionné par Hansoku-make (disqualification). La saisie du pantalon en enchaînement ou en contre prise était autorisée, mais interdite désormais (2013) en attaque directe et en contre. En particulier, une attaque directe en Kata-Guruma est interdite, bien que cette prise soit un mouvement du Gokyo.
Valeurs des techniques
- Ippon : donner plus de valeur, ne prendre en compte que les techniques ayant un réel impact au sol sur le dos.
- Toutes les situations en pont valent ippon.
Avantage décisif ou Golden score
En cas d'égalité à la fin du temps réglementaire initial, la victoire est donnée à celui qui marque le premier point du temps additionnel accordé.
- Hantei est supprimé, plus de limite de temps pour l'avantage décisif29, le premier qui prend Shido ou qui marque un avantage gagne.
Temps d'immobilisations
Système depuis 2017
Actions pénalisées par shido
Le Shido, c'est le code de déontologie, qu'on retrouve dans le terme Bu-shi-do pour désigner le code des samouraï.
- Rompre la saisie avec 2 mains sur la main, le poignet, l'avant-bras ou la manche.
- Rompre la saisie de la manche avec son propre genou.
- Rompre la saisie en donnant un coup.
- Dominer physiquement le Kumi kata de son adversaire sans l'intention d'attaquer.
- Bloquer une main ou les deux sans intention réelle d'attaquer.
- La garde croisée, prise de la ceinture, garde unilatérale doit être suivie d'une action immédiate sinon SHIDO.
- Essayer de ne pas être saisi par l'adversaire (exemple : protection des revers).
- Ne pas s'engager en Kumi Kata rapide ou éviter d'être saisi.
- Ceinturer l'adversaire directement de face (prise de l'ours).
- Se déshabiller volontairement en retirant sa ceinture ou en retirant la veste de sa ceinture
Actions pénalisées directement par hansoku-maké
- Donner une gifle (volontaire ou involontaire) en prise du kumi kata.
- Toutes les actions en nage waza (tachi waza et sutemi waza) en dessous de la ceinture avec une ou deux mains, un ou deux bras en attaque ou défense, telle qu'une combinaison, un blocage, une contre-attaque ou une liaison debout-sol.
- Effectuer une prise dangereuse (clef de poignet, kani basami…)
- Insulter son adversaire.
Organisation d'une compétition de judo
La compétition est organisée, pour chaque catégorie, sous la forme d'un tournoi à élimination directe.
- Le vainqueur et le finaliste reçoivent respectivement la médaille d'or et la médaille d'argent.
- Pour l'attribution de la médaille de bronze, le système est un peu plus compliqué : contrairement à une croyance assez répandue, les perdants des demi-finales ne s'affrontent pas dans un match pour la troisième place. En fait, il y a deux médailles de bronze attribuées aux vainqueurs des deux matchs opposant chaque perdant d'une demi-finale au vainqueur d'une finale de repêchage30.
- Le tournoi de repêchage (à élimination directe) a lieu entre les quarts de finale et les demi-finales (appelées généralement finales de tableau) : il oppose l'ensemble des judokas éliminés précédemment par l'un des demi-finalistes. Les quarts de finalistes sont donc automatiquement reversés dans le tournoi de repêchage mais les autres concurrents sont tributaires du parcours de leur vainqueur. Chaque concurrent intègre le tournoi de repêchage en fonction du stade où il a été éliminé du tournoi principal : le quart de finaliste entre ainsi à l'avant-dernier tour.
- Dans chaque combat pour la troisième place, les deux combattants comptent une seule défaite.
Grandes compétitions
Compétitions internationales
Grands tournois
- Grand chelem :
- Grand prix :
- Bakou
- Düsseldorf
- Tunis
Arts dérivés
- En 1914, Mitsuyo Maeda introduit le judo au Brésil. Il devient ainsi le professeur de Carlos Gracie et d'autres membres de la famille. En utilisant les techniques enseignées par Maeda, puis en se focalisant plus sur les techniques de combat au sol, des membres de la famille Gracie développent leur art d'abord nommé Gracie jiu-jitsu, connu plus tard comme jiu-jitsu brésilien.
- Dès les années 1940, le professeur autrichien Julius Fleck qui souhaite privilégier un aspect éducatif du judo tout en s'inspirant de l'aïkido, développe sa variante du style qu'il nomme judo-do. Il reprend notamment au judo la mobilité, l'esquive et la non-résistance, tant dans les formes de projection que dans les techniques de contrôle au sol (immobilisations, luxations et étranglements). Il est célèbre pour avoir développé à un haut niveau les techniques de retournement aériens dites « contre-projections acrobatiques ». En 1947, Julius Fleck envoie son travail au Kōdōkan et reçoit le plus grand honneur, la médaille Fuji-Yama.
Le judo do est un terme qui diffère quelque peu du « judo » dans le sens où ce dernier peut signifier aussi bien « voie de la souplesse » que « souplesse de la voie »31. Le judo do en même temps que le judo masculin entre en sport de démonstration dans le programme des jeux olympiques d'été de 1964 de Tôkyô32.
- Fleck meurt en 1967 et son héritage intellectuel ira à Ringwood (Victoria), localité de l'État de Victoria (Australie) au professeur Wally Strauss d'origine autrichienne, qui le fera évoluer vers l'IDO. Celui-ci sera ensuite repris par le Shihan Hans Schöllauf33.
- Le Ju No Michi est un art martial européen d'influence japonaise dont la forme de pratique vise à conserver les principes d'origine du judo, notamment la mobilité, l'esquive et la non-résistance, tant dans les formes de projection que dans les techniques de contrôle au sol. Il a été développé et diffusé en France par Igor Correa Luna34, dès les années 1970.
Fédérations internationales
- (en) International judo fédération (IJF) [archive] : Fédération internationale de judo (FIJ) – Président : Marius Vizer
- (en) European judo union (EJU) [archive] : Fédération européenne de judo – Président : Segey Soloveychick
- (fr) World indépendant budo kai (WIBK) [archive] : Fédération mondiale d’arts martiaux : judo, ju-jitsu – Président : Bernard Creton
- (en) International martial arts federation – Europe (IMAF) [archive] : Fédération européenne d’arts martiaux : judo, karaté kumité et kata compétition – Président : Jens Fricke
Fédérations françaises
- Fédération française de judo, ju-jitsu, kendo et disciplines associées [archive] (FFjudo) : judo, ju-jitsu (jujitsu-self-defense et ju-jitsu-fighting), kendo, sumo, iaïdo, naginata, jōdō, sport chanbara, judo taïso et kyūdō - fédération créée en 1946 - Président : Stéphane Nomis – Directeur Technique National : Jean-Claude Senaud
- Dojo de France des arts martiaux [archive] (DdF) : judo, ju-jitsu moderne (auto-défense et combat), kendo, karaté, kapap krav maga, sambo, pancrace, iaido, kenjutsu, judo-kento, gorin kiai jutsu, yoga, self-défense - fédération créée en 2002 - Président : Hervé Navarro – Directeur Technique Fédéral : …
- Fédération de sports de combat (et arts martiaux) – France [archive] (FSC) : arts martiaux traditionnels et modernes (jeet-kune-do, judo, ju-jitsu traditionnel et moderne, kali-arnis-eskrima, karaté traditionnel, ko-budo traditionnel et moderne), activités de self-défense (kick-défense, P.I.S.D), activités de fitness-martial (cardio-kickboxing), boxes pieds-poings (full-contact, kickboxing, muaythaï), sports pieds-poings-sol (boxe libre, shooto), luttes sportives au corps-à-corps (submission-wrestling), activités du sport adapté (toutes les disciplines précédentes pratiquées en handisport) - fédération créée en 2002 – Président : Thierry Muccini – Directeur Technique Fédéral : Alain Delmas
Notes et références
Sources
- Brousse Michel, Le Judo, son histoire, ses succès, Éd. Minerva, no 401 (ISBN 2-8307-0659-5), 2002, préface de Jacques Rogg
- Chaliand Gérard, Blin Arnaud, Dictionnaire de stratégie militaire, Éd. Perrin, Paris, 1998
- Delmas Alain, 1. Glossaire des sports de combat, Université P. Sabatier - Toulouse, 1973 – 2. Les comportements d’opposition, Mémoire de BEES 2°, Évry, 1978 – 3. L’acte d’opposition, Ligue de Picardie, Amiens, 1981 – 4. Cahiers de formation du moniteur, Ligue de Picardie, Amiens – 5. Lexique de combatique, le verbe contre la barbarie, document de formation, UFR-EPS, Université P. Sabatier - Toulouse, 1975-1980 — 6. Manuel de formation des enseignants en sports de combat, Université des Savoies, 2014
- Habersetzer Gabrielle & Roland, Encyclopédie des arts martiaux de l'Extrême-Orient, Éd. Amphora, Paris, 2000
- Jazarin Jean-Lucien, L'Esprit du judo, Éd. Budostore, no 401 (ISBN 2-908580-52-7), 1997
- Jazarin Jean-Lucien, Le Judo, école de vie, Éd. Budostore, no 402 (ISBN 2-908580-53-5), 1995
- Lombardo Patrick, Encyclopédie mondiale des arts martiaux, Éd. E.M., Paris, 1997
Références
- Kobudo (Jap.) : Désigne l’ensemble des arts martiaux japonais pratiqués avec des armes non conventionnelles ou mineures (moins courantes). Il existe historiquement des kobudo japonais (Nihon-kobudo) et des kobudo d’Okinawa (Okinawa ko-budo jutsu ou Ryukyo-Kobukutsu)
- Menkyo (Jap.) en Bu-jutsu : Licence, autorisation donnée par un maître d’art martial (Shihan, Senseï) à un disciple, lorsqu’il considère que ce dernier a atteint un niveau de compréhension le rendant capable de transmettre l’école à travers son enseignement. (« Men » vient de « Manuka », être libéré ; « Kyo » signifie, autorisé). Le Menkyo se présentait sous forme de rouleau (Makimono) où sont inscrites différentes informations concernant celui qui le recevait, comme son nom, son niveau, les techniques apprises. Il existe plusieurs niveaux de maîtrise et « les délais de passage de ces reconnaissances de l’un à l’autre dépendent de chaque école (…) ». Cette disposition classique du temps du Bugei (9), et qui subsiste encore dans certaines écoles traditionnelles du Budo (4) actuel, a été quelque peu reprise dans l’attribution des titres d’enseignants (Renshi, Kyoshi, Hanshi). Dans le système de gradation par « Dan », intervenant en général à partir du 4e dan.
- Ju-jutsu (Jap.) : « Technique de la souplesse », principe général appliqué au combat, dans un système de combat au corps à corps élaboré au Moyen Âge japonais et intégrant aussi bien les techniques à mains nues que d’autres faisant appel à des armes (notamment le sabre). Ces techniques adoptent cette appellation au cours du XVIIe siècle. À cette époque, il existe une centaine d’écoles que compose le Japon féodal et postféodal. Ces écoles enseignent un large éventail de techniques de saisies, contre-saisies, projections, luxations, strangulations et immobilisations. Dans certaines écoles est enseigné les techniques de frappe (Ate-waza). Certaines écoles sont également proches du Nin-jutsu japonais. La référence à Ju, souligne l’essence du procédé : il s’agit dans une confrontation, de ne pas engager une force brute mais utiliser du mieux possible celle de l’adversaire, de mettre la technique nécessaire à la victoire en harmonie avec la situation. Souplesse dans l’esprit (tactique) comme dans la forme (technique). Les anciennes techniques de Ju-jutsu ont été à la base de la synthèse faite par Jigoro Kano à la fin du XIXe siècle dans une optique éducative et sportive, le « Judo ». (*) Nin-jutsu (Jap.) : « (…) ensemble des arts martiaux japonais pratiqués, à l’origine, par les membres d’une caste particulière : celle des ninjas. Le Nin-jutsu fut qualifié de techniques d’espionnage du Japon féodal. »
- L’appellation Judokate se retrouve souvent au féminin, toutefois le dictionnaire Larousse donne judoka au féminin comme au masculin : « judoka » sur Larousse.fr [archive]
- En français, le kimono, est un nom usuel du judogi. D'après le dictionnaire Larousse
- La surface plane est constituée de tapis rectangulaires habituellement de 2 mètres sur un 1 mètre de côté. Sa périphérie est scindée à l'aide de tapis d’une seconde couleur afin de spécifier le risque de sortie de la surface. La dimension de combat est de 64 mètres carrés (8 x 8) au minimum et de 100 mètres carrés (10 x 10) au maximum
- Budo (Jap.) : « voie du combat » ou « voie du guerrier ». De "Bu"= martial eu "Do"= voie. Désigne l’ensemble des arts martiaux japonais pratiquées en tant que « Voies » ("Do" ou "Michi") éthiques, chemins de perfectionnement de l’homme en quête de soi-même. »
- Le Gokyo ou Go-kyō-no-waza (五教の技) est l'ensemble des 40 techniques debout de projection du judo classées en 5 groupes. Reconnu en 1895 par le Kodokan, le Gokyo a été modifié en 1920.
- Source: Les Pionniers du Judo Français de Claude Thibault, Éditions Budo, 2011, 494 pages (ISBN 978-2-84617-281-3)
- « Naissance du judo français » [archive], judo-witry.com, consulté le .
- Président : Jean-Lucien Jazarin ; trésorier : Igor Correa Luna ; directeur technique : Haku Michigami Shi-Han.
- ffjudo L'histoire du judo [archive]
- Judo (Sport olympique depuis 1964) [archive], site des Jeux olympiques d'été de 2008, fr.beijing2008.cn
- Judo, an Olympic Sport [archive], sur le site de la Fédération internationale de judo
- Catherine Pacary, « Top 10 des fédérations sportives en nombre de licenciés » [archive], Le Monde, (consulté le )
- Ministère français des Sports - données 2007 [archive]
- FFJDA (2008). Shin, Éthique et traditions dans l'enseignement du Judo. Noisy-sur-École, Budo Éditions.
- Jazarin, J-L. (1974). Le Judo, école de vie. Paris, Le Pavillon.
- Nitobe, I. (2000). Bushidô, l'Âme du Japon. Noisy-sur-École, Budo Éditions.
- Kata (Jap.) : représente une séquence de combat (imaginaire et simulée) contre un ou plusieurs adversaires attaquant sous différents angles. Ensemble d’actions d’attaque et défense. Cet enchaînement est réalisé avec un partenaire lorsque saisies, contrôles, projections, rentre dans la réponse donnée à l’attaque. Les katas constituent en quelque sorte les archives d’un art martial, le vivant testament, ou code gestuel, qu’il faut savoir pénétrer pour toucher à l’essence de l’art. On les appelait autrefois « trésors infinis » car on les considérait comme de véritables clés pour la connaissance.
- Jean-Bernard Gardebien, Présentation du programme pour l'obtention du 6e dan, Institut du Judo, Paris, 2005, p. 9.
- Kodansha : désigne les porteurs de grades (du 5e dan au 10e dan ou degré dans la « ceinture noire ») dans la progression technique et mentale d’un pratiquant d’arts martiaux (Budo) selon une classification posée par le Butokukai en 1895 et qui va du débutant (Mudansha) à la reconnaissance de la maîtrise (grade de Kyu-dan ou 9e dan)
- Bugei (Jap.) : « méthode pour le combat ». De "Bu"= martial eu "Gei"= art. Désigne l’ensemble des techniques utilisées par les guerriers (Bushi) dès le Haut Moyen Âge japonais, strictement étudiées et codifiées. ». « Le « Bugei » devient « Budo » à une époque où lorsque les préoccupations d’ordre éthique influencèrent de plus en plus les techniques », et notamment à la fin du XIXe siècle avec l’arrivée des sports modernes. »
- Les 5e dan et 6e dan correspondent par ailleurs au stade dit « kokoro » (cœur, conscience), qui marque une véritable prise de conscience, l’acquis d’une densité intérieure, d’un vécu, d’une expérience, qui le mettent au-delà des préoccupations qui sont celles des premiers degrés de la progression. Au-delà du 6e dan, les derniers échelons de grades (« Kyoshi » et « Hanshi ») sont du domaine dit « iko-kokoro », exprimant le niveau de la maturité en tant qu’individu et de la maîtrise en tant que technicien.
- Nin-jutsu (Jap.) : « (..) ensemble des arts martiaux japonais pratiqués, à l’origine, par les membres d’une caste particulière : celle des ninja. Le Nin-jutsu fut qualifié de techniques d’espionnage du Japon féodal. »
- Butokukaï (Jap.) : aussi « Budokukai ». L’association Dai Nippon Butokukai a été fondée en 1895 à Kyoto et fut chargée par les autorités d’organiser et de classifier les divers styles et écoles d’arts martiaux (Bu-jutsu) qui s’étaient multipliés pendant la longue période des Tokugawa (1603-1868), dans le cadre légal et officiel. Avec la mission, pour un comité d’experts spécialement constitué d’authentifier grades et titres de maîtrise (Shihan-menjo).
- Investissement du candidat : participer à un stage concernant l'organisation et l'arbitrage de compétitions. Pour le 1er dan, officier régulièrement en tant que bénévole pour aider le club ou le comité départemental ou la ligue régionale, ou encore la fédération à l’organisation de manifestations/animations sportives. Par exemple, ce prérequis peut consister à passer un après-midi sur une compétition officielle en tant qu'arbitre auxiliaire
- « Les catégories de poids au Judo » [archive], sur metzjudo.com (consulté le )
- Voir sur lequipe.fr. [archive]
- Repêchage et tableau de repêchage [archive] sur judogrisolles.free.fr.
- Encyclopédie des arts martiaux de l'Extrême-Orient : technique, historique, biographique et culturelle par Gabrielle Habersetzer, Roland Habersetzer Paru en novembre 2012 - Dictionnaire et encyclopédie (broché) (ISBN 978-2851808417)
- IDO Ruch dla Kultury 2001 Lire en ligne [archive]
- Pour Hans Schöllauf le but ultime de l'IDO est le développement de la force intérieure (de l'énergie vitale - Ki) et l'augmentation de la puissance mentale. Cela conduit à un homme mûr qui a surmonté son ego.
- « Maître Correa: La dernière interview » [archive], sur budo.blogg.org, Budo International,
Voir aussi
Bibliographie
- Jigorō Kanō, Judo Kodokan, Budo Éditions
- Mikinosuke Kawaishi, Ma méthode de Judo, Éd. Cario, 1951
- Yves Klein, Les Fondements du Judo [archive],1954, Rééditions Dilecta Paris, 2006, préface de Jean-Luc Rougé
- Shozo Awazu, Méthode de judo au sol, Publi-Judo, Paris, 1963
- Michel Brousse, Le Judo, son histoire, ses succès, Paris, Éd. Minerva, 2002
- Michel Brousse, Les Racines du judo français. Histoire d'une culture sportive, Presses universitaires de Bordeaux, préface de Jean-Luc Rougé. no 401 (ISBN 2-86781-368-9), 2005
- Igor Correa Luna, L’Origine du judo (entretiens avec Rudolf di Stefano et Laurent Bruel), Éd. Association des actions physiques et mentales, France
- Frédéric Bourgoin, La Nomenclature du judo debout, AB Éditions
- Tadao Inogai et Roland Habersetzer, Judo kata, Éd. Amphora (ISBN 2-85180-327-1), 1998
- Bernard Wirz, Judo, Budo et Tradition : La voie et ses degrés [archive], Éd. Hagakuré, 2005
- Nitobe, I., Bushidô, l'Âme du Japon. Noisy-sur-École, Budo Éditions, 2000
- FFJDA, Shin, Éthique et traditions dans l'enseignement du Judo, Noisy-sur-École, Budo Éditions, 2008
- Michel Novovitch, Judo Gravité Zéro, Publiday Editions, 2003
- Claude Thibault, Les Pionniers du judo français, Éd. Budo, 2011, 494 p. (ISBN 978-2-84617-281-3)
- Yves Cadot, Du judo et de sa valeur éducative comme pédagogique, (texte de Kano Jigoro de 1889 introduit, traduit et commenté par Yves Cadot), Metatext, Textes essentiels, 2013, 259 p. (ISBN 979-10-91766-01-2)
Filmographie
Selon les Camy dans Sport & Cinéma, le judo est peu considéré par le cinéma, la préférence va nettement au kung-fu et arts martiaux. Les quelques films évoquant le judo restent dans l'ombre de celui de Kurosawa, dont les remakes sont souvent considérés comme médiocres.
- La Légende du grand judo (Sugata Sanchiro) et La Nouvelle Légende du grand judo, films japonais de Akira Kurosawa retraçant l'origine du judo.
- Judo de Johnnie To
- Douches froides de Antony Cordier
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Techniques avec liens vidéos [archive]
- (en) Site du Kodokan [archive]
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Karaté
Pour les articles homonymes, voir Karaté (homonymie).
Le terme karate-dō écrit en kanjis.Autres noms Karaté Domaine Percussion projection Pays d’origine Japon (Okinawa)
avant Okinawa n'appartenait ni au Japon ni à la ChineFondateur Kanga Sakugawa, Sōkon Matsumura, Ankō Itosu, Arakaki Seishō (en), Kanryō Higaonna, Gichin Funakoshi, Motobu Chōki Sport olympique Provisoire aux JO 2020
Non retenu pour les JO 2024Pratiquants 110 millions dans le monde1,2 modifier Le karaté (空手道, karate-dō ) est un art martial, dit japonais. Cependant, il est originaire du royaume de Ryūkyū, un ancien royaume indépendant annexé par le Japon en 1879. Il s'est développé sur l'île d'Okinawa, île principale de l'archipel des Ryūkyū, en dérivant de la boxe de la grue blanche, pratiquée dans la province du Fujian, lors d'échanges avec la Chine impériale des Qing.
En 2021, le karaté est un sport olympique provisoire lors des Jeux de Tokyo.
Il existe plusieurs styles de karaté dont le Shotokan-ryu, le Wado-ryu, le Shito-ryu, le Shorin-ryu ou encore le Goju-ryu.
Étymologie
En japonais, le kanji kara (空 ) signifie le « vide », plus précisément la « vacuité » au sens bouddhique du terme ; té (手 ) est la main et, par extension, la technique avec laquelle on la réalise. Dō (道 ) signifiant « voie », karate-dō peut être traduit par « la voie de la main vide » ou « la voie de la main et du vide », compris dans le sens « la voie de la vacuité (au sens bouddhique/zen), réalisée par la main (les techniques) » ou dans le sens « combat à mains nues », les différentes interprétations ne s'excluant pas mutuellement.
À l'origine, « karaté » était écrit avec les kanjis 唐手 (tō-de : « main Tang » ou « main de Chine »). Le , en raison de la montée du nationalisme japonais, et aussi à cause de l'antagonisme avec la Chine, et pour faciliter la reconnaissance et la diffusion du karaté, les principaux grands maîtres (dont Hanashiro Chomo, Motobu Chôki, Chôshin Chibana et Chojun Miyagi)3 ont remplacé ces kanjis pour « gommer » l'origine chinoise, sacrifiant ainsi à l'usage japonais du moment (remplacement par des kanjis de prononciation équivalente, d'« origine » japonaise).
Présentation générale
Le karaté est une discipline martiale dont les techniques visent à se défendre uke (受け ), puis à répondre par une attaque (atemi (当て身 )) au moyen des différentes parties du corps : doigts (nukite), mains ouvertes (shuto) et fermées (tsuki), avant-bras (uke), pieds (geri), coudes (enpi), genoux [ex. : hiza geri]). Les 20 préceptes du karaté voudraient qu'il n'existe pas d'attaque pure et dure de la part d'un karatéka.
Ainsi distingue-t-on chez le combattant nippon deux types de répliques à l'attaque: le go no sen, qui consiste en une contre-attaque une fois que l'adversaire a déjà porté ou tenté de porter son coup; et le sen no sen, généralement qualifié "d'attaque dans l'attaque", qui consiste quant à lui à porter la contre-attaque avant même que l'adversaire ait eu le temps d'exercer sa technique. Un sen no sen parfaitement maîtrisé pourrait laisser penser, d'un point de vue extérieur, à une anticipation, ou à une inversion des rôles attaquant / défenseur, du fait que le spectateur ne perçoit pas nécessairement les signes de déclenchement d'une attaque. Pour autant, la finesse d'exécution du sen no sen ne saurait remettre en cause la notion de riposte: le karatéka travaille toujours ses attaques sur un mode défensif.
Des nuances de contenus techniques et philosophiques sont relativement marquées en fonction du style (Shōrin-Ryu, Shōtōkan, Shōtōkai, Wadō-ryū, Shitō-ryū, Gōjū-ryū, etc.).Pour acquérir la maîtrise de ces techniques en combat, l'enseignement comporte trois domaines d'étude complémentaires : le kihon (基本), les katas (型 ou 形) et le kumite (組手). Mais d'autres domaines d'étude font partie de l'apprentissage. Le placement et la maîtrise de la respiration sont essentiels à la compréhension des techniques de karaté. En outre, certains maîtres pratiquent la méditation zen.
- Le kihon (qui signifie « technique de base ») consiste à répéter individuellement, et la plupart du temps en groupe, des techniques, positions et déplacements. Pratiqué avec un partenaire de façon codifiée, on parle alors de kihon-kumite.
- Le kata (qui signifie « forme ») est un enchaînement codifié et structuré de techniques « représentant un combat réel contre plusieurs assaillants virtuels quasi simultanés » et ayant pour but la formation du corps, l'acquisition d'automatismes ainsi que la transmission de techniques secrètes. Le kata dépasse l'aspect purement technique en permettant au pratiquant, après de nombreuses répétitions, de tendre vers la perfection des mouvements (pour certains, on pourrait dire la danse des combattants).
- Le dernier domaine est le kumite, ou combat. Littéralement, cela signifie « grouper les mains », c'est-à-dire travailler en groupe et non plus tout seul (voir randori). Cette notion de kumite peut prendre de multiples formes en karaté, de la plus codifiée à la plus libre. Le combat peut être prédéfini (kihon-kumite), fixé à un nombre d'attaques précis (ippon kumite pour une attaque, nihon kumite pour deux attaques, sanbon kumite pour trois attaques, etc.), souple (jū kumite), sans contact (kunde kumite) ou libre (jiyū kumite).
Les origines de l'art
Bodhidharma et le temple de Shaolin (l'origine mythique)
En 480 ou 520, un moine nommé Bodhidharma quitta l’Inde pour s’installer dans le monastère Shaolin dans le nord de la Chine4.
La tradition affirme que les bonzes, faméliques parce que mal nourris, ne pouvaient supporter l’immobilité que leur imposait la méditation. Bodhidharma se souvint alors de diverses formes gymniques, plus ou moins guerrières, qu’il avait étudiées pendant son jeune âge sous la direction de son père. Ce dernier était en effet, en plus d'être roi, un haut initié de la caste des kshatriya et connaissait donc l’art du combat, proche de ce qui est, actuellement en Inde, le kalaripayat. Il mit donc au point une méthode connue sous le nom évocateur de « Nettoyage des muscles et des tendons, purification de la moelle et des sinus », le yijing kingyi suijing, parfois écrit i chin ching, méthode connue également sous les dénominations de shi ba lo han she (shih pa loran sho) et de ekkinkyo (ekki kin kyo jya) en japonais.
Cette méthode mi-gymnique, mi-martiale provoqua de nombreuses réactions, puisqu’elle était considérée par certains comme étant à l’origine même des diverses pratiques martiales réputées du monastère de la Petite Forêt, donc de la plupart des arts martiaux chinois, et ce faisant des origines profondes des arts martiaux japonais (bujutsu et budō).
La diffusion de ces enseignements a été possible lors de l’invasion du temple Shaolin qui a forcé les moines à fuir dans toute la Chine et donc à diffuser ces techniques, y compris aux delà des frontières par le biais d'échanges. De nos jours, beaucoup de styles se disent toujours d’inspiration Shaolin.
Selon la tradition bouddhique, Bodhidharma serait le 28e descendant de Bouddha5 et le fondateur du chán (zen en japonais), bouddhisme influencé par le taoïsme et le plus répandu en Chine (à l'exception du Tibet et de la Mongolie-Intérieure), enrichi par la culture coréenne avant d'arriver enfin au Japon6.
Critique historique
Ces récits historiques de la création du karaté semblent néanmoins teintés du désir japonais de minimiser l’influence chinoise4. Il s’avère que des pratiques guerrières, ou martiales, étaient déjà très développées en Chine bien avant la venue de Bodhidharma.
Sunzi, général chinois, dans ses Treize Chapitres sur l’Art de la Guerre, ouvrage écrit au IVe siècle av. J.-C., traite, par exemple, de l’« art du poing » (quanfa ou chuan fa) et en conseille l’usage aux officiers, 800 ans avant la venue de l’Illuminé en Chine.
Les historiens japonais de la période nationaliste attribuaient la paternité des arts martiaux à Bodhidharma, donc au courant bouddhiste zen. Ils en avaient ignoré les origines taoïstes à dessein, à l'instar des shoguns et autres daimyos pendant toute l'histoire du Japon, depuis l'époque Kamakura, le zen étant ce qui convenait le mieux à une « caste guerrière ».
Ils passaient ainsi sous silence les autres versions issues d’une tradition chinoise, avec laquelle le Japon impérial avait historiquement peu d’affinités.
Ceux d'aujourd'hui ne font guère mieux, en attribuant au karaté ancestral okinawaïen les modifications qu'ils ont eux-mêmes apportées à certaines techniques ainsi qu'à leur nom, ou en qualifiant de « traditionnelles » les écoles modernes les plus récentes, maitre Gichin Funakoshi étant le « père » du karaté « moderne ». (Opposition des termes « traditionnel » et « moderne ».)
En outre, il semble qu'il y avait bel et bien cinq temples portant l'appellation Shaolin en Chine. Le moine bouddhiste aurait trouvé refuge non pas dans le monastère Shaolin du Quangzhou (d'où proviennent bien les applications martiales apparentées au kung-fu), mais dans celui de Songchan dans le He Nan, au centre de la Chine. Le monastère de Quangzhou étant situé bien plus au sud, son influence sur la pratique martiale d'Okinawa est incontestable. Beaucoup de biographies de grands maîtres du karaté attestent d'ailleurs de très longs séjours réalisés dans le sud de la Chine. C'est le cas notamment de Kanryō Higaonna, le maître du naha-te, et de Chojun Miyagi, son meilleur disciple et père du Goju-ryu, qui furent plutôt influencés par les traditions martiales taoïstes (travail basé sur la respiration abdominale, entre autres), mais aussi de Sakugawa Kanga ou Tode Sakugawa et de Sokon Matsumura, père du Shōrin-ryū, ancêtre du shōtōkai qui, eux, ont voyagé dans presque toute la Chine et ont été plutôt influencés par les Shaolin quan (« poings de Shaolin ») mais aussi, plus près de nous, de Kanbun Uechi, ce qui indique la persistance des échanges.
D'Okinawa au Japon
Après avoir été importé de Chine, le karaté a été développé et perfectionné dans le royaume de Ryūkyū (1429–1879), principalement à Okinawa7. Au début de l'expansionnisme de l'ère Shōwa, le Japon conquiert le royaume (en) entre 1872 et 1879. Les plus grands experts de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, dont Hanashiro Chomo, Chotoku Kyan, Azato Yasutsune (le premier maître de Funakoshi), Kentsu Yabu, Ankō Itosu (le second maître de Funakoshi), Chibana Chōshin (l'un des condisciples de Funakoshi), Gichin Funakoshi, Kanryō Higaonna, Chōjun Miyagi (disciple du précédent), Kenwa Mabuni (autre condisciple de Funakoshi), entre autres, sont tous originaires d’Okinawa8. À part Kanryō Higaonna et Chōjun Miyagi, son disciple et successeur, tous les autres, sans exception, sont des disciples, directs ou indirects, de Sokon Matsumura (1809-1896).
Il n’y a pas de traces écrites de la transmission de ces techniques à Okinawa, qui est le berceau du karaté tel qu'il est pratiqué aujourd’hui. Mais ce dont on est sûr, c’est que ces techniques ont été importées en grande partie de Chine, la culture d'Okinawa étant encore plus sinisée que la culture japonaise. Les Okinawaïens avaient aussi des techniques martiales qui leur étaient propres, comme la rotation axiale du poing dans les coups de poing et les blocages.
En 1409, le roi Sho Hashi unifie les territoires d’Okinawa. Sous son règne se développe l'art du ti (ou te, ou di), cependant déjà présent chez les classes guerrières et nobles. Deux cents ans plus tard, soit en 1609, l'invasion de l'île par le clan Satsuma appauvrit la noblesse okinawaïenne, la contraignant à exposer une de ses dernières richesses : le te. Les armes sont encore confisquées par le nouveau gouvernement japonais ; cependant, les armes à feu ayant supplanté les armes blanches, l'autorité se soucie peu du contrôle des villageois. L'art martial des îles Ryūkyū (Ryūkyū no ti ou te) existait déjà, mais était enseigné en vase clos et n'est pas apparu à cette période. Aucune source historique ne justifie la pose arbitraire de la création du te à cette date : les classes paysannes ne repoussaient pas des samouraïs en armure et équipés d'armes à feu à mains nues et n'avaient pas accès au savoir du te. En revanche, les classes de guerriers, de la police, de l'administration (peic hin) ou des nobles participent au développement du te. On remarque que les maîtres de cet art sont tous d'origine sociale aisée (marchands, nobles, officiers), pratiquant de ce fait entre eux.
Pour ces raisons, les classes aisées d’Okinawa ont adapté les méthodes de combat chinoises reprises sous le nom de Okinawa-te (nom donné au tō-de à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, en réaction à la domination japonaise) en développant des techniques de combat à mains nues. Te signifiant « main », Okinawa-te signifiait donc les techniques de combat à mains nues d’Okinawa. Dans le dialecte okinawaïen (uchinaguchi), le terme tōdi était également employé.
Facteurs de développement du karaté
De nombreux facteurs ont permis le développement du karaté (initialement tō-de ou to-te ou to-di, « main chinoise ») ou encore plus simplement appelé de ou te par les Okinawaïens) :
- Les nombreux échanges commerciaux entre Okinawa et la Chine ainsi que le lien de vassalité qui reliait les rois d'Okinawa à la dynastie chinoise ; de ce fait, de nombreux habitants de l'île sont partis étudier un art martial chinois, puis, de retour, l'ont adapté en l'incorporant à leur propre art martial ;
- L'installation sur l'île d'Okinawa, dans le village de Kume, de 36 familles chinoises dans le but de faciliter les échanges culturels et commerciaux entre cette île et la Chine ;
- Certains historiens affirment que le karaté s'est également développé sur l'île d'Okinawa en réaction à l'interdiction faite par les Japonais aux Okinawaïens de porter et de posséder des armes (après l'annexion au XVIIe siècle de l'archipel par le Japon et l'installation du clan Satsuma en 1609). Cette théorie largement reprise, sans fondements réels du fait de l'absence d'écrits (transmission orale jointe aux ravages de la Seconde Guerre mondiale) est critiquable. Premièrement, l'enseignement du te se faisait seulement dans les castes supérieures ; deuxièmement, nous n'avons pas d'exemples de villageois ayant repoussé les forces des Satsuma par leurs seuls poings ; troisièmement, l'art martial autochtone du te était déjà présent depuis des siècles. Même le kobudō (combat par armes usuelles, agraires ou simples) ne date pas de la confiscation des armes par le clan Satsuma. On peut ajouter que les samouraïs de Satsuma, bien qu'ayant établi un contrôle assez strict lors des sept premières années, étaient de façon générale assez généreux. Ainsi, ils laissèrent une certaine autonomie à la famille royale de Ryūkyū, et le port de sabres ne semble avoir été interdit qu'en public et autorisé pendant les cérémonies et en privé. Okinawa faisait également commerce de sabres avec la Chine à cette époque et reversait donc une partie des profits à Satsuma, tout en prenant un soin extrême de cacher aux Chinois leurs accords avec les Japonais (sinon, les accords commerciaux auraient été rompus, puisque le Japon isolé des Tokugawa n'était pas tributaire de la Chine impériale).
Bien que le te ne puisse être distingué en « styles », étant un ensemble, deux grands courants principaux sont apparus, liés aux deux principales villes d'Okinawa : Shuri (Shuri-te) et Naha (Naha-te). Un troisième courant (Tomari-te) s'est également développé, combinant certaines techniques des deux précédents, mais malgré tout plus proche du Shuri-te, ceci s'expliquant en partie par la situation géographique de sa ville d'origine, Tomari, située entre Shuri et Naha.
Du XVIIe siècle au XIXe siècle, du fait que la pratique de cet art était interdite par l'occupant japonais, les cours avaient lieu en secret, de nuit et dans des jardins fermés. Il s'est « ouvert » au milieu du XIXe siècle grâce à Sokon Matsumura, héritier du Shuri-te et créateur du Shōrin-ryū, qui fut le garde du corps personnel des trois derniers rois d'Okinawa et entraîneur officiel de leur garde.
À la suite du choix fait par Chōshin Chibana pour satisfaire la demande de Jigoro Kano (créateur du judo), c'est maître Funakoshi qui introduisit le karaté en 1922 sur l'archipel japonais en réalisant une démonstration devant l'empereur du Japon.
Le développement des techniques du karaté et leur enseignement s'est fait aussi grâce à des maîtres tels que Sōkon Matsumura (1809-1896), ainsi que son principal disciple et successeur Ankō Itosu (1832-1916).
Ce dernier a développé une véritable pédagogie du karaté Shōrin Ryu, créant les cinq premiers katas de base (pinan shodan, pinan nidan, pinan sandan, pinan yodan, pinan godan), à partir de plusieurs katas d'origines, longs et compliqués dont, entre autres, kosokun dai (ou kushanku dai ou encore kanku dai en japonais). Il fut, en 1901, l'instigateur de l'introduction du karaté comme « matière » obligatoire dans le cursus scolaire d'Okinawa. C'est d'ailleurs pour faciliter son enseignement à de jeunes enfants qu'il a créé les pinan.
Ce fut Chōjun Miyagi, le père fondateur du Gōjū-ryū, qui présenta le premier l'examen officiel de maître bushido devant les autorités du Dai Nippon Butokukai, organisme d'État japonais créé dans le but de contrôler tous les arts martiaux du pays. C'était la première fois qu'un maître de karaté faisait cette démarche. Il obtint le titre de kyōshi (« maître »), le plus haut titre qui sera jamais donné à l'époque à un maître de karaté présentant cet examen. Grâce à lui, cet art martial faisait, en 1935, sa véritable entrée dans le budō japonais.
La même année fut décidée l'adoption du terme « karaté » (dans le sens de « main vide ») par l'assemblée générale des « grands maîtres d'Okinawa ».
Un an plus tard, en 1936, sans doute sous la pression du Dai Nippon Butokukai, maître Funakoshi, après avoir modifié la forme et les techniques des katas eux-mêmes (pour sacrifier au développement du « sport spectacle » de l'époque, permettant ainsi au public ainsi qu'à des arbitres néophytes de comprendre ce qui se passe en compétition), en a changé et le nom (de naihanchi en tekki, et de pinan en heïan, de la prononciation chinoise à la prononciation japonaise pour les mêmes raisons que celles citées plus haut) et l'ordre des pinan, le premier étant devenu le deuxième et inversement.
En parallèle du karaté s'est développé le kobudō (combat avec des outils de la vie quotidienne, agraires ou autres ustensiles de cuisine faisant office d'armes : tonfa, nunchaku, bō, jō, saï, etc.) : l’interdiction d’utiliser des armes a été contournée par l’utilisation d’outils traditionnels. C’est ainsi qu’on retrouve parmi les armes traditionnelles d’Okinawa : le bō (le bâton de l’éleveur a de multiples usages), le nunchaku (utilisé pour battre le blé, le riz), le saï (trident qui servait à faire un trou pour planter le plant de riz), le tonfa (manche de meule), l'eku (la rame de barque). L'école de kobudō la plus connue dans le monde est du courant de maître Matayoshi.
La dénomination « karaté »
Comme dit plus haut, le karaté vient du Japon. Cet art de combat était connu à Okinawa sous le nom de tō-de depuis le XVe siècle jusqu'à la fin du XIXe siècle, puis d'Okinawa-te.
En 1935 ou 1936, le 25 octobre, les grands maîtres d'Okinawa ont organisé une « assemblée générale » pour décider de la politique à adopter pour favoriser le développement de leur art et en faciliter la reconnaissance et la diffusion au Japon. C'est lors de cette réunion que, à cause de la montée du nationalisme japonais et surtout de l'antagonisme sino-japonais du fait de la guerre récente entre les deux pays, perdue par la Chine, mais aussi pour montrer leur « japonisation », qu'ils ont décidé de modifier l'idéophonogramme et le pictogramme 唐手 (« main de la dynastie Tang ») qui étaient prononcés tō-te en okinawaïen et « karaté » en japonais par l'idéophonogramme et le pictogramme 空手 (« main vide » dans le sens bouddhique de vacuité) prononcés également « karate », suivant en cela les préconisations de l'un d'entre eux, Hanashiro Chomo, qui avait déjà fait cette modification en 1905.
Envoyé près de 15 ans plus tôt par les mêmes pour satisfaire la demande de Jigorō Kanō, Gichin Funakoshi, venu faire une démonstration, est resté au Japon pour enseigner le karaté. Jigorō Kanō lui apporta son aide pour s'installer et a adopté à son tour cette modification.
Depuis 2005, la préfecture d'Okinawa et les fédérations locales, célèbrent le comme« la journée du karaté », Karate no hi.
Le karaté, sport olympique
Le karaté est officiellement admis aux Jeux olympiques de Tokyo en 20209. En outre, la Fédération mondiale de karaté (WKF) est reconnue par le Mouvement olympique10 et il est au programme des Jeux mondiaux, des Jeux asiatiques, des Jeux panaméricains et des Jeux méditerranéens, critères d'évaluation pour devenir sport olympique.
Le taekwondo est discipline olympique à partir des Jeux de 2000 à Sydney, sous l'impulsion de Juan Antonio Samaranch, président du Comité international olympique (CIO) de l'époque.
En 2005, lors de la 117e session du CIO à Singapour, il est décidé que le baseball et le softball ne seraient plus au programme des Jeux à partir des 201211. Il reste donc deux places disponibles pour de nouvelles disciplines. Cinq sports non olympiques sont examinés par la commission du programme olympique : le roller, le squash, le golf, le karaté et le rugby à sept. Après un premier vote, le squash et le karaté sont retenus comme finalistes pour être au programme des Jeux de Londres, mais ils n'obtiennent pas la majorité des deux tiers requise à l'époque pour devenir un sport olympique12.
Le karaté est une nouvelle fois en lice pour être sport olympique lors des Jeux de 2016 et la majorité absolue des voix suffit alors13. Cependant, il n'est une nouvelle fois pas retenu, au contraire du golf et du rugby à sept14 qui deviennent sports olympiques après le XIIIe congrès olympique, qui s'est tenu du 3 au à Copenhague15.
En parallèle, des contacts ont lieu entre les fédérations de handisport et le Comité international paralympique pour que le handikaraté (notamment sa pratique en chaise) soit en démonstration dès les Jeux de Londres en 2012, mais la démarche n'aboutit pas.
Lors de la 123e session du CIO, à Durban en juillet 2011, sept sports sont retenus pour une éventuelle admission au programme sportif des Jeux de 2020 : le softball, le baseball, le karaté, le squash, le roller, le wushu, le wakeboard et l’escalade sportive. Il est décidé que la question de l'admission d’un ou plusieurs de ces sports au programme des Jeux de 2020 sera entérinée lors de la 125e session du CIO à Buenos Aires en septembre 201316. Néanmoins, le programme olympique est limité à 28 sports17 et toutes les places sont occupées : l'adhésion du karaté nécessiterait donc d'enlever un sport existant ou de faire passer le nombre de sports olympiques à 29. La Fédération mondiale de karaté lance à cette occasion une importante campagne de promotion du karaté18. À la suite de la décision du CIO le , à Saint-Pétersbourg, le karaté n'est pas choisi pour figurer dans la liste restreinte des trois sports pouvant prétendre à participer aux JO de 2020. Toutefois, le CIO prend la décision d'étendre le nombre de disciplines en refaisant un grand appel à candidatures pour étendre le panel des sports proposés.
En , une série de fédérations présentent leurs disciplines au bureau du CIO réuni pour cette raison à Tokyo. À ce moment, il reste neuf sports en lice, dont le karaté. Le , la commission exécutive du CIO se déclare favorable à l'intégration du karaté19. Le , la décision finale est prise lors de la 129e session du CIO à Rio : le karaté ainsi que quatre autres sports (baseball/softball, escalade sportive, skateboard et surf20) sont intégrés au programme à Tokyo.
Les différentes pratiques et styles majeurs du karaté
Plusieurs écoles ou styles différents se sont créés au cours du XXe siècle. Ils varient tous les uns des autres, dans bien des domaines : frappes, positions de combat, utilisation d'armes, applications martiales…
Les quatre grands styles officiels du karaté sont : le Shōtōkan, le Gōjū Ryu, le Wado Ryu et le Shito Ryu. Toutefois, au cours de l'histoire, nombre d'écoles ont été créées et ont grandi avec plus ou moins de réussite.
À part le Gōjū Ryu et le Shito Ryu, les deux autres styles sont issus exclusivement du Shōrin Ryu de Sōkon Matsumura.
Bien qu'aujourd'hui il y ait beaucoup de différents karatés pratiqués en tant que sports, à l'origine il n’y en avait qu’un seul et unique. Le Premier Karaté ou Traditionnel (karate-dō) était le karaté « original », auquel ces différents sports, qui sont arrivés plus tard, ont emprunté le nom « karaté », comme il est généralement et largement utilisé aujourd'hui.
Après la Seconde Guerre mondiale, la valeur du karaté pour l'autodéfense, la forme physique, la compétition et le développement général mental et physique est devenue de plus en plus reconnue. Cependant, en tant qu’art martial, le karaté nécessite de longues études approfondies. La pratique du karaté allait connaître un boom de popularité, et les exigences de longues études approfondies finirent par être ignorées à cause de la demande du monde d’aujourd’hui, qui veut des résultats et un développement plus rapides.
La conséquence a été l'apparition de beaucoup de nouveaux sports utilisant le nom de karaté. Pour éviter la confusion avec ces récents enseignements, le public a commencé à distinguer le karaté originel en tant que « karaté traditionnel ».
Shōtōkan Ryu
Shōtōkan-ryū est un style de karaté japonais fondé en 1938 et issu du Shorin Ryu d'Okinawa introduit par Gichin Funakoshi.
Il fut l'un des premiers à promouvoir cet art martial et fut choisi afin de représenter le karate-dō lors de la première démonstration nationale d'athlétisme à Tokyo en 1922, sur invitation de Jigorō Kanō, fondateur du judo.
C'est le fils de Gichin Funakoshi, Yoshitaka, qui fut à l'origine du style tel qu'on le connaît désormais. Ce style est considéré comme l'un des plus puissants. Les coups de poing sont directs, les coups de pieds bas et les katas sont longs (comme dans le Shorin Ryu dont il est issu).
Gōjū Ryu
Le Gōjū-ryū est un style de karaté prenant son origine dans le Naha-te (puis Shōrei-ryū) d’Okinawa et fondé par Chojun Miyagi, en 1926. C'est ce dernier qui concrétisa le passage du Naha-te au Goju Ryu et qui décida de l'appellation. La véritable branche japonaise du Gōjū Ryu connut toutefois son essor avec un de ses élèves, Gogen Yamaguchi, un maître légendaire du karaté qui fut surnommé « le chat ».
Le style Goju Ryu a été celui de la casse par excellence, exercice pratiqué précédemment afin de voir le degré de force et de résistance des meilleurs élèves. Style de karaté resté assez traditionnel, il marie des techniques issues de différentes écoles chinoises (mêmes concepts techniques, même importance donnée au travail de l'énergie interne) ainsi que les bases ancestrales d'Okinawa.
Caractérisé par des positions naturelles, il comprend des modes de frappes et des déplacements souvent circulaires, visant les points vitaux, les coups de pieds bas.
Le représentant en France au sein de la Fédération française de karaté est maître Oshiro Zenei.
Wadō Ryu
Le Wadō-ryū (和道流 , « l'école de la voie de la paix ») est un style japonais de karaté créé en 1939 par Hironori Ohtsuka. Celui-ci était maître de ju-jitsu lorsqu’il découvrit le karaté sous la férule de Gichin Funakoshi. Il complétera quelques lacunes grâce à ses connaissances initiales et à la pratique du Shito Ryu afin de créer son style plus proche du budō. Initialement pratiquant de karaté Shōtōkan, Ohtsuka perçoit les limites de ce style après une sévère défaite que lui inflige un pratiquant de boxe chinoise. Il modifia le Shōtōkan original en développant un style moins rigide, visant à éviter les coups de l'adversaire plutôt qu'à les bloquer comme le fait le karaté Shōtōkan. C'est ce style qui a été choisi pour le taihojutsu, méthode d'intervention de la police japonaise et du Kidotai (escouade anti-émeute).
Shitō Ryu
Shitō-ryū est un style de karaté d’Okinawa créé en 1939 par Kenwa Mabuni. Le fondateur a été un élève brillant des 2 grands maîtres de l’île : Anko Itosu du Shuri-te, et Kanryo Higashionna (ou Higaonna) du Naha-te. Ce style possède officiellement 60 katas. Le Shito Ryu est le style possédant le plus de katas. Maître Mabuni, créateur du style, rajouta au Naha-te et au Shuri-te des techniques souples de mains comme des blocages circulaires et des attaques de poings à courte distance qui lui furent nécessaires dans l'exercice de son métier de policier. Ce style utilise des coups de poing souples et les coups de pieds visent les parties médianes du corps.
Autres styles et écoles
Jeetkido-kaikan
Le shinkai jeetkidokai (截拳道館) traduit en français par « la voie du combat intégrale », plus connu sous le nom de jeetkïdô, est un art martial basé sur les traditions japonaises et vietnamiennes. Créé en 1945 à Osaka, au Japon, par Sosai Nguyen Luxuha, il est introduit en Europe à Lausanne en Suisse en 1984 par Kancho Shirigsu Ogama d'où il s'étend en Europe, sur le continent africain, au Brésil et aux États-Unis. Introduit en France en 1992 par Claude Santaguiliana, son développement est plus discret et placé sous l'autorité de la Fédération française de karaté et disciplines associées et de l'association nationale France jeetkidokaï karaté. Il fait partie des nombreux styles de karaté japonais et représente un karaté moderne dont la finalité est le combat libre ou free fight, dit aussi MMA Mixed Martial Arts. Le jeetkidokaï est un style de karaté de MMA ou Free Fight, sa particularité étant de toujours coller l'adversaire en combat pour l'amener au sol ; 80 % des combats en jeetkidokaï se terminent au sol, et seulement 20 % se terminent debout. Comme tous les styles de karaté, le jeetkidokaï travaille aussi les katas, les bunkai et d'autres techniques qui lui sont propres ; on lui donne le surnom de Free Fight Martial Art, ou Luxuha Karaté Intégrale "La Voie de l'efficacité Total."
Seigokan
Seigokan (正刚馆) est un style traditionnel de karatedō Goju Ryu créé par Seigo Tada hanshi (8e dan), en 1945 (Kyoto, Japon). À un moment donné, en vie du grand maître Seigo Tada, dans les années 1960[pas clair], a été la plus grande organisation (Kai-Ha) du Goju Ryu au Japon, avec plus de 200 000 membres.
Karate-dō Shōtōkaï Egami Ryu
Il s'agit d'une association fondée en 1935 par les disciples de Gichin Funakoshi, mais qui ne devient un style de karaté à part entière qu’en 1957, sous l’égide de Shigeru Egami. Ce style se veut être le prolongement des recherches de Yoshitaka Funakoshi (Shōtōkan) et intègre des techniques et notions propres à l’aïkido afin de rendre la méthode davantage en rapport avec les traditions martiales japonaises (budō). Deux courants prédominent : le Shōtōkaï actuel, celui de Tetsuji Murakami (également subdivisé en plusieurs associations du fait de sa mort et de la dispersion de ses élèves : International karate do shotokaï, Aïki-karate-do, Kiseikai, Shōtōkaï Europe, Mushinkai, Shōtōkaï Egami Do…), et celui de Mitsusuke Harada qui est revenu à une pratique plus classique. L’appellation de ce style, bien que significative du style par rapport à l'association créée en 1935, n'est pas dans son contexte exact.
En effet, jusque dans les années 1965-1966, on parlait uniquement du style Shotoikai qui fut importé du Japon avec la venue d'un 4e dan français (nommé par Egami senseï) porteur d'une lettre dans laquelle Egami demandait que l'on enseigne son style spécifique dès réception de cette lettre. Cette lettre fut remise à Marc Bassis qui a alors commencé à enseigner les changements du style Shōtōkan spécifique au groupe Egami de l'association Shōtōkaï NKS (Nippon Karate Shōtōkaï). Dans cette association, il y avait en ce temps-là deux courants : celui du Shōtōkan de son créateur Funakoshi Gichin représenté par Hironishi et celui de Egami qui avait commencé à changer les formes de son maître depuis quelques années.
On parlait ainsi du karaté Shōtōkaï pour se référer uniquement au style transformé par Egami. Ce n'est qu'en 1995, afin de se distinguer du style Shōtōkaï des élèves de Murakami (qui a, par ailleurs, enseigné le style sans l'avoir jamais pratiqué et qui n'a pas transmis les formes d'Egami de façon exacte mais adaptés à sa compréhension), qu'un élève de Harada, A. Schneider (qui fut l'un des derniers à avoir suivi au Japon un stage avec Egami senseï) a créé l'association AKSER et a appelé officiellement le style Shōtōkaï Egamiryū (nom enregistré à l'INPI). Après la mort de ce dernier, toutes les associations issues des élèves de Murakami ont créé leur propre organisation — sauf celle créée par un ancien membre de l'AKSER — et, pour garder le nom d'Egami dans son appellation, ils l'ont baptisée Egami-do puisque le nom Egami Ryu était protégé.
Shotobudō Ryu
Le Shotobudō est un nouveau style de karaté du XXIe siècle, créé par senseï Pascal Ninot. Ce style met en exergue dans le karaté, les armes du kobudō d'Okinawa (bâton, tonfa, saï etc.). Le shotobudō karaté utilise notamment le bō (bâton long) dans les kihon, les katas et les bunkai du karaté Shōtōkan. Dans les bunkai, tori (l'attaquant) utilise principalement le sabre. C'est peut-être un paradoxe pour l'art du combat aux mains vides, mais cette forme de travail originale, qui équipe le karatéka avec les armes du kobudō, est un travail innovant qui met en relation directe le karaté et le kobudō. Le shotobudō est en quelque sorte, un prolongement du karaté Shōtōkan et il permet en outre, de retrouver les gestes authentiques du karaté et du budō de l'époque féodale d'Okinawa ou encore de la Chine ancienne.
Kyokushinkai
Kyokushinkai (l’école de « l’Ultime Vérité ») est un style créé en 1964 par Masutatsu Oyama à partir du Goju Ryu et de quelques éléments du Shōtōkan. Le karaté Kyokushin est basé sur le combat au contact, ce qui en fera d'ailleurs sa particularité. Pour les plus enhardis de ses karatékas, maître Oyama a créé une épreuve que chacun peut présenter quand il le désire : l'épreuve des 100 combats.
Selon la légende, maître Oyama aurait vaincu 52 taureaux et en aurait tué 3, se contentant le plus souvent de briser leurs cornes du tranchant de la main. Son fondateur inscrira son école dans la légende en participant à différentes formes de démonstrations et de casses spectaculaires. Avec plus de douze millions de pratiquants à travers les 5 continents[réf. nécessaire], le Kyokushinkai est le style de karaté le plus pratiqué.
Kanreikai
Cette organisation a été fondée en par hanshi Manny Matias, 8e dan et instructeur-chef de l'administration centrale à Danbury CT (États-Unis), par senseï Robert Underhill, président également de l'administration centrale, et par senseï Denis Cordeiro, directeur, de Montréal (Canada). haitam aouam karate
Dans le milieu des années 1970, après une recherche approfondie, hanshi Manny Matias choisit de poursuivre sa pratique des arts martiaux sous la direction de Shigeru Oyama Soshu. Il a renoncé à ses écoles, à sa ceinture noire, et à son titre en tant que senseï d'un autre style de former sous le grand Shigeru Oyama Soshu[pas clair]. Soshu Shigeru a ensuite été saiko shihan de l'Organisation Karate Kyokushinkai fondée au Japon, par Mas Oyama. Après une période d'entraînement intensif, hanshi Manny a ouvert son dojo Kyokushinkai dans le Connecticut. Lorsque Shigeru Oyama Soshu, séparé de Kyokushinkai, a formé World Oyama Karate, hanshi Manny l'a loyalement suivi et est resté avec lui jusqu'à la démission de Soshu Shigeru en tant que directeur de l'organisation en 2004. Après sa démission, il y eut certains débats quant aux techniques du style Oyama. À la suite de cela, une séparation eut lieu qui donna naissance au style Kanreikai.
Peu de temps après la formation de World Kanreikai Karate, shihan Shlomi Lévy, qui exploite cinq écoles de karaté en Israël, a rejoint l'organisation. Ensuite, le New York dojo, nouvellement consolidé et dirigé par shihan Jose Coton, senseï David Sheeger, senseï Maria Van Dessel et senseï Michelle Gay, a également rejoint, renforçant encore la nouvelle organisation.[pas clair]
Ces gens sont les pionniers qui ont partagé la vision du monde de karaté Kanreikai à ses débuts. Ensemble, ils et beaucoup d'autres ont développé une organisation qui promeut le karaté traditionnel japonais Contact en poursuivant les enseignements des grands maîtres de Mas Oyama et Shigeru Oyama Soshu.[pas clair]
Shidokan
Le Shidokan est une discipline moderne en constante évolution, qui sait perpétuer la philosophie et l'éthique des arts martiaux ancestraux. Apparaissant comme l'un des styles les plus durs, les plus efficaces et les plus intransigeants, il devient incontournable pour les guerriers d'aujourd'hui.
Son fondateur, Maître Yoshiji Soeno, est né le à Tokorozawa, département de Saitama. Il est le descendant direct d’une famille de samouraïs. Il expérimente au Japon les arts martiaux suivants : judo, wado kaï, kendo, boxe et fait ses armes au karaté Kyokushinkaï sous la tutelle de Masutatsu Oyama et de trois de ses disciples : Tadashi Nakamura, Kenji Kurozaki et Akio Fujihara, pendant de nombreuses années.
Uechi
Style de karatedō okinawaïen hérité de l'enseignement de Kanbun Uechi, qui naquit à Okinawa le . Son père était un paysan et la famille Uechi vivait très modestement. Homme tranquille et très doux, le père se faisait souvent importuner par ses voisins. Aussi, le jeune Kanbun décida-t-il d’apprendre les arts martiaux pour devenir fort et se faire respecter. À l’âge de vingt ans, pour éviter la conscription, il partit en Chine. Là, en 1897, dans la province de Fujian, il fit la connaissance d’un maître chinois Zhou Zihe (Shu Shiwa en okinawaïen). Shu Shiwa, expert d’une école de boxe chinoise du nom de pangainoon, enseignera ce style à Kanbun pendant dix ans. Ce type d'art martial est basé sur les boxes du tigre, de la grue et du dragon. Son originalité est le travail main ouverte, les coups portés avec la pointe des orteils, des piques aux yeux, des blocages circulaires…
Kanbun Uechi, sous la surveillance de son maître Shu Shi Wa, obtint son menkyo kaiden (diplôme de professeur), et fonda ensuite un dojo en Chine dans lequel il enseigna pendant trois ans. Il retourna finalement à Okinawa, en 1909, après avoir passé 13 ans en Chine. Son style associe l'attaque et la défense dans un même mouvement et favorise l'endurcissement du corps pour l'attaque et la défense, notamment lors du kata sanchin.
Shinkudo
En 1987, Yves Déry fonda un style de karaté qu'il nomma Shinkudo21. Cette discipline est un mélange de disciplines et de diverses expériences vécues dans le domaine des arts martiaux par celui-ci au cours de ses 33 ans d'expérience dans les arts de combat (karaté Shōtōkan, karaté Kyokushin, boxe, ju-jitsu, aiki ju-jitsu, kendo, etc.).
Le mot shinkudo signifie la « voie de l’esprit libre », shin voulant dire « esprit », ku « libre » et do « la voie ».
Le Shinkudo est non compétitif. Cette discipline, d'origine canadienne, est éducative et a une approche individualisée. Elle recherche le développement de chaque individu au niveau mental, physique et spirituel.
L'adepte du Shinkudo se perfectionnera par la pratique de katas (formes), par la pratique du kumite (combat), du shiwari (cassage) et du karate-jitsu (autodéfense), ce dernier aspect prenant une importance primordiale. Certains katame waza (techniques de contrôle), issus du ju-jitsu et de l’aïkido, ainsi que les atemi (frappes) et certains nage waza (projections) font partie des techniques à maîtriser pour l'adepte du shinkudo.
Le combat se fait avec contact, avec peu de protections (fondé sur la méthode Kyokushinkai), mais de façon graduelle et sécuritaire et le shinkudo a été reconnu par la WKF (World Kobudo Federation) en 2011.
En 2013, Yves Déry se retire de l'enseignement et laisse la place à son fils, Vincent. Ce dernier s'installe dans un nouveau local et poursuit la pratique du Shinkudo selon la philosophie de son père.
Goju Ryu KuYuKai
Sous l'impulsion de plusieurs élèves de Gogen Yamaguchi, certaines écoles Gōju ont abandonné l'usage de la dureté au profit d'une plus grande fluidité. C'est le cas du Goju Ryu KuYuKai enseigné par maître Osamu Hirano.
À titre d'exemple, sanchin, le kata respiratoire symbole du Goju (du même nom que la position des pieds : en sanchin rachi), y perd en contraction et sonorité pour y gagner en profondeur. Cette amplitude à l'inspiration et l'expiration lui a d'ailleurs valu de se voir rallongé. De façon générale, les frappes elles-mêmes se sont déliées avec pour conséquence une fluidité accrue des enchaînements.
De nos jours, le Goju Ryu KuYuKai compte de nombreux clubs à travers le monde.
Shōrin Ryu
(少林流, style de Shaolin) est le style le plus ancien fondé par Sōkon Matsumura, et connaissant de multiples variantes. C'est le style le plus pratiqué à Okinawa. Il provient du shuri-te d'Okinawa.
Tous les styles de karaté modernes, sans aucune exception sont issus de son enseignement, y compris, en partie, le Gōjū Ryu, et le Uechi Ryu (les deux autres styles traditionnels okinawaïens).
Matsumura eut de nombreux disciples, dont plusieurs furent très éminents, en particulier Itosu Ankō, son successeur officiel, qui jeta les bases du développement du karaté tel que nous le connaissons aujourd'hui, et qui est un père du karaté moderne.
Shorinji Ryu
« L'école du temple de la petite forêt », en référence au temple de Shaolin, provenant du style Shuri-te sur l'île d'Okinawa. Créé par Joen Nagazato, lui-même élève de Chotoku Kyan, cette école contient à l'origine 9 katas que Kyan a enseigné à Nagazato et que ce dernier a voulu préserver tels quels. Ce style a connu par la suite quelques variantes selon qu'il fut enseigné par des Okinawaïens ou des Japonais de Honshu. En France, le Shorinjiryu a été développé sous l'influence du senseï Richard Kim par le senseï Richard Lee ; le style a intégré des techniques provenant du Naha-te comme du Tomari-te tout en conservant la fluidité du Shuri-te. Certains katas de kobudō sont également enseignés.
Shorinjiryu kenkoken
Shinan Masayoshi Kori Hisataka, créateur du Shorinjiryu kenkoken, est né le sur l’île d’Okinawa. Il étudia avec de nombreux grands maîtres des arts martiaux tout le long de sa vie. Ces premiers enseignants d’art martiaux furent son père, son grand-père et son oncle qui lui enseignèrent la pratique familiale du Kudaka Ryu. Par la suite, alors qu’il était encore jeune, il commença son étude des arts martiaux dans les écoles du maître Anko Azato. Le maître Anko Azato était alors considéré un expert du karaté d’Okinawa et de la manipulation du sabre. Il est dit que celui-ci aurait appris à Shinan Masayoshi Kori Hisataka une forme particulière du kata nijushiho. Certains affirment également que shihan Masayoshi Kori Hisataka aurait étudié avec les maîtres Anko Itosu, Kanryo Higaonna et Chojun Miyagi alors que ceux-ci faisaient l’introduction du karaté dans les écoles d’Okinawa.
Lors de son adolescence, Shinan Masayoshi Kori Hisataka aurait passé quelque temps sur l’île japonaise de Kyūshū où il aurait appris le jujustu. Cependant, très peu d’informations sont disponibles à ce sujet. Il étudia également la manipulation des armes avec Ufuchiku Kanegushiku à la demande de la famille Hisataka. Sa pratique des armes se concentra alors particulièrement sur les saï, le bō et le jō. Cependant, son principal instructeur dans les arts martiaux fut le maître Chotoku Kyan, lui-même un étudiant du maître Anko Azato et l’un des meilleurs maîtres des arts martiaux d’Okinawa à l’époque. Maître Chotoku Kyan aurait enseigné à l’époque plusieurs caractéristiques clefs du Shorinjiryu d’aujourd’hui à Shinan Masayoshi Kori Hisataka tels que l’utilisation d’un poing vertical, le déhanchement et les esquives. Il commença son étude du karatedō avec ce dernier en 1919.
En 1929, il fit une tournée à Taïwan en compagnie du maître Chotoko Kyan et du maître Ryosei Kuwae. Ils firent alors plusieurs démonstrations et apprirent de différents adeptes locaux des arts martiaux. Une légende dit d’ailleurs qu’il ne perdit aucun combat lors de cette tournée.
Voulant toujours améliorer ses habiletés, il partit en Chine perfectionner l’art du Shorinjiryu Kempo. Au début des années 1930, il voyagea dans différents pays dont la Thaïlande, la Corée, la Birmanie, l’Afghanistan, la Russie et la Mongolie, perfectionnant dans chaque endroit sa connaissance des arts martiaux.
Puis il se rendit à Tokyo afin d’étudier le judo sous la tutelle du maître Sanpo Toku. En une seule année, Shinan Masayoshi Kori Hisataka serait parvenu au rang de ceinture noire quatrième dan. Il étudia également le kendo lors de cette période et aurait fait une tournée du Japon en compagnie du maître Chotoku Kyan.
Vers la fin des années 1930, après le début des hostilités entre la Chine et le Japon, Shinan Masayoshi Kori Hisataka fut posté en Mandchourie. Lors de son séjour, il eut l’opportunité de s’entraîner avec le maître Minoru Mochizuki, un étudiant du créateur du judo, maître Jigoro Kano, et du fondateur de l’aïkido, maître Morihei Ueshiba. Il est dit que certaines des techniques du karatedō Shorinjiryu auraient été influencées par maître Minoru Mochizuki. Il aurait également étudié un art martial chinois connu sous le nom de Baji Quan lors de son séjour.
Quelques années plus tard, à la fin de la guerre et à la suite du décès de son principal instructeur, maître Chotoku Kyan, il fonda les écoles de karatedō Shorinjiryu Kenkokan afin de promouvoir la santé et la discipline. Shinan Masayoshi Kori Hisataka créa ainsi son propre style de karaté, le Shorinjiryū kenkoken, dérivé du karaté qui lui avait été enseigné par maître Anko Azato et maître Chotoku Kyan, ainsi que du judo, du jujutsu, de l’aikijutsu et de différents arts martiaux chinois. Il ouvrit sa première école de karatedō Shorinjiryu en 1947. Il continua alors à développer son art en utilisant ses connaissances de différents arts martiaux japonais, chinois et d’Okinawa et ses nombreuses années de pratique. Il mit alors l’accent sur le développement de l’individu tant sur le plan physique que mental, principe qui devint en quelque sorte sa devise.
Il mit également l'emphase sur les différents aspects qui caractérisent aujourd’hui le Shorinjiryu, tels que l’utilisation de toute la force du corps dans les techniques (le déhanchement), l’utilisation du talon lors de certains coups de pied, la position verticale du poing lors des coups de poing, l’apprentissage et l’exécution de kumite, les positions relativement hautes, l’utilisation d’esquives en préférence aux blocages et l’utilisation de bogus[Quoi ?] pour plus de sécurité. En 1964, à la demande spéciale du gouvernement japonais, il introduit le Shorinjiryū aux États-Unis. Il envoie alors plusieurs de ses meilleurs étudiants, dont son fils, shihan Masayuki Kukan Hisataka, ouvrir des écoles de karaté Shorinjiryū kenkokan à New York, à Baltimore et à Montréal.
En 1974, Shinan Masayoshi Kori Hisataka se retira de l'enseignement quotidien du karatedō et céda sa place à son fils. Il est mort en 1988, laissant les écoles de karatedō Shorinjiryū kenkokan dans les mains de son descendant.
Shorinjiryū Shindo Budō Kwai
Hanshi Michel Laurin a toujours été passionné par les sports de combat. À quatre ans, son père l'initie à la boxe. À 12 ans, influencé par les exploits de Bruce Lee, il commence l'apprentissage du karaté. À 19 ans, il se rend au Japon pour deux ans où il s'entraîne sous la supervision de shihan Masayoshi Kori Hisataka et de son fils, shihan Masayuki Kukan Hisataka. Lors de son séjour, il remporte 3 fois le championnat du Japon. Il remporta également 6 fois le championnat mondial de karaté Koshiki (style de combat du Shorinjiryū). Il fonde par la suite sa propre branche de karaté Shorinjiryū, le Shorinjiryū shindo des écoles budō kwai. Hanshi Michel Laurin est actuellement 9e dan et dirige un dojo à Santa Clarita, en Californie. Hanshi Laurin a enseigné et formé plusieurs personnes qui sont aujourd'hui responsables de ses écoles du Québec, dont le shihan feu Ghislain Doré, le kyōshi Gilles Labelle, le shihan Patrick Panneton et le renshi Larry Foisy. Ceux-ci ont tous leur propre école aujourd'hui. Respectivement à Saint-Jérôme, Sainte-Adèle, Sainte-Agathe-Des-Monts et Sherbrooke.
Seido
Fondé par Tadashi Nakamura, 9em dan. Tadashi Nakamura a commencé son étude du karaté en 1956 avec Masutatsu Oyama, le fondateur du style Kyokushin. En 1962 Tadashi Nakamura devient une sensation locale au Japon en mettant KO un champion de kick boxing ou boxe thaï dans un combat pour déterminer quel pays possède l'art martial le plus efficace.
À cette époque, Nakamura enseigne également le karaté et occupe les fonctions de chef instructeur a la base navale US de camp Zama près de Tokyo. Alors qu’il reçoit son 7e Dan en karaté Kyokushin, il est également le chef instructeur du dojo de Kyokushin de Honbu à Tokyo.
En 1966, Nakamaru est personnellement choisi par Masutatsu Oyama pour apporter « l’esprit vrai » du karaté aux États-Unis. Il enseignera le karaté Kyokushin pendant une dizaine d’années à New York et formera plusieurs étudiants talentueux.
En 1976 Nakamura se retire respectueusement du karaté Kyokushin. La même année il fonde l’organisation mondiale du karaté Seido, qui reflète sa vision de la signification réelle du karaté.
Il crée le karaté Seido qui signifie « la voie sincère », et vise à développer non seulement les techniques de karaté mais également à aider les individus à se réaliser et a aider leurs communautés. Le Seido repose en partie sur les bases techniques du Kyokushin, tout en apportant une dimension spirituelle supplémentaire ainsi qu’un enracinement dans la communauté ou il est enseigné. Rendre à sa communauté ce que l'on a reçu, transmettre les valeurs du Seido dans le désintéressement, aider les étudiants à se réaliser en tant qu'individu et se forger l'attitude du « non-renoncement » sont les valeurs à la base de l’enseignement du Seido.
Techniques de combat corollaires au karaté utilisant des ustensiles de la vie quotidienne en tant qu'armes, comme le sansetsukon, le nunchaku, les tonfa (manivelle de moulin à moudre) et le bō. Ces armes étaient utilisées par les agriculteurs pour se défendre contre les envahisseurs et les pirates22,23.
Nanbudō
Fondé par Yoshinao Nanbu, qui est également le fondateur de l'école Sankukaï.
Chito-kan
Fondé par soke Pierre Myre au Canada, surtout répandu en Amérique du Nord. Soke Pierre Myre a donc fondé son style en regroupant trois maisons : Shoto-kan /Chito Ryu et le jeet-kun-do pour n'en faire qu’un où l’on pratique le traditionalisme et les techniques rapides de la main ouverte tout en respectant les origines.
Yoseikan budō
Art martial fondé par maître Hiroo Mochizuki, le Yoseikan budō est une des disciplines associées de la Fédération française de karaté (FFKDA).
Yoseikan karate-dō
Le Yoseikan karate-dō est un style de karaté fondé au Québec par Giancarlo Borelli-Lucchesi24. Le maître du style est Louise Chevalier, kyōshi, 8e dan. La Fédération Yoseikan Karaté-Do compte plus de 30 écoles au Québec et plusieurs écoles en Côte d'Ivoire.
Yōseikan-ryū
Fondé au Québec, par maître Aymé Favre. Puis le style a été développé par maître Jacques Marleau et maître Jim Hartnell. L'Association Yoseikan Ryu opère principalement dans la région de Longueuil, Pointe-aux-Trembles et à La Prairie.
Kenshikan kenpo karate ko
Il s'agit d'une branche du Shito ryū, créée par maître Kenji Kusano. Voir à ce sujet le site [archive].
Tokitsu Ryu Jiseidō : jisei budō (jisei karatedō et tai-chi de combat)
Synthèse de différentes écoles chinoises et japonaises, le Tokitsu Ryu Jiseidō est une méthode fondée sur l'intégration de la respiration, de l'énergie et de l'action martiale via l'art de la percussion. Développée en plus de 40 ans d'études et de recherches menées par Maître Kenji Tokitsu, 10e Dan WUKO [archive] La méthode fait sienne le concept profondément ancré dans la culture orientale selon lequel le corps et l'esprit forment une unité indissoluble. Le Jiseidō est le produit d’une conjugaison du Karaté [archive], du TaiChi [archive] , du Yi Chuan, du Da Cheng Chuan, de l’Art du sabre japonais, et du Kikô de la méthode du Dr Yayama [archive]. Voir le site [archive] à ce sujet.
Yoshukai
Kenpō ou Kempo Ryu
Le kenpō, ou « loi du poing », renvoie à un certain nombre de pratiques martiales d'origine japonaise, qui se sont étendues dans le monde, par l'intermédiaire d'Okinawa, puis de Hawaii, par maitre Chow. Certains l'assimilent au karaté japonais. Cependant, c'est un système qui a son identité propre, identité qui s'est renforcée au fil du temps.
Le grand maître Mitose James va introduire ce système dans l'île, puis certains de ses élèves, dont le professeur William K. S. Chow, vont le modifier. Ce dernier formera quelques élèves à l'origine d'autres systèmes de kenpō. Parmi les plus connus, on trouve : le maître Ed Parker, fondateur de l'American Kenpo ; le maître Emperado, fondateur du kajukenbo ; le maître Nick Cerio, élève de maître Chow, qui crée son propre style de kenpō, le système Nick Cerio's kenpō.
Plusieurs, comme Nick Cerio, se sont approprié le style pour le modifier. Ce système enseigne les blocages, les coups circulaires ainsi que les frappes. Les katas sont nombreux et très importants et les coups de pied sont très présents. C'est aussi très efficace en autodéfense.
Kudo Daido Juku
Aujourd'hui appelé simplement Kudo, c'est une forme de karaté dur, héritier du Kyokushinkai, fondé en 1981 par maître Takashi Azuma. Maître Azuma est né en 1949, à Kenennuma, dans la province de Miyagi au Japon. Il commence les arts martiaux par la pratique du judo. En 1971, il découvre le karaté Kyokushinkai et deviendra le disciple de maître Oyama Masutatsu, fondateur du karaté Kyokushin. Il semble qu'après une altercation dans la rue, Azuma a compris l'utilité des frappes au visage (interdites en Kyokushinkai) et créa donc son style, le Kudo Daido Juku. C'est un style complet qui pratique le combat au sol, les projections et, bien sûr, le combat pieds poings avec droit de frapper au visage. Environ 2/3 du travail est constitué de frappes : poings, pieds, genoux, coudes et 1/3 du travail est constitué de projections et de combats au sol.
Ce qui a fait l'originalité du Kudo daido juku est le casque que portent les combattants lors des combats, casque qui a été mis au point par maître Masayuki Kukan Hisataka, fondateur du Karaté Contact Koshiki, puis repris et modifié par maître Azuma, pour éviter que les pratiquants aient des troubles cérébraux (comme certains pratiquants en ont après leur carrière, tel que Mohamed Ali), et se rapproche sur ce point du karaté Mumonkai.
La compétition se déroule au KO, on y utilise toute la panoplie du Kudo daido juku, le combat au sol est limité à trente secondes, les frappes au sol sont autorisées sauf à partir de la position montée où elles sont simulées. Un décompte des points a lieu si aucun des participants n'est KO ou a abandonné. Le ippon rapporte des points, tout comme les amenées au sol, etc.
Le Mumonkai est un style de karaté contemporain, fondé par maître Togashi Yoshimoto en 1973, qui s'illustra dans sa jeunesse en remportant défis et tournois de karaté. Il fut particulièrement apprécié par maître Oyama Masutatsu lui-même, après avoir notamment remporté la 5e place du All Japan Kyokushinkai de 1973 en toutes catégories, juste derrière celui qui deviendra deux ans plus tard le 1er champion du monde de karaté Kyokushinkai, Sato Katsuaki. Le Mumonkai est l'art du duel, où le poing est une flèche prête à être décochée.
Tout a commencé au Japon, en 1950, dans le temple Jozenji dans la préfecture de Yamagata, au nord-ouest du Japon, où Togashi Yoshimoto voit le jour. Élevé à la campagne, il ne se passionne pour le karaté que tardivement, vers ses 19 ans. Son intérêt le pousse à fréquenter différents dojos à la recherche du karaté absolu. Véritable samouraï des temps modernes, Togashi Yoshimoto est en quête d'un art martial authentique s'inspirant de méditation et dépassement de soi. En 1970, il se retire 10 jours dans les montagnes d'Ontake (nord de Nagoya), puis 100 jours en 1973 dans les monts Okutama. Entretemps, il effectue le yakunin-kumite (épreuve des 100 combats) et continue à participer à différents tournois open de karaté.
Très perplexe devant les règles de combat qui n'autorisent pas les coups aux parties vitales, il s'interroge alors sur le réalisme des méthodes de karaté qu'il rencontre et décide de s'isoler du monde durant un an, afin de trouver l'inspiration. C'est donc à l'issue de cette retraite, qu'il créé un style radicalement différent, auquel il donne le nom ésotérique Mumonkai (« École aux portes de la vacuité ») et en détermine les règles de combat basées sur l'authenticité.
Ce style de karaté met l'accent sur l'ichigeki (le « coup fatal ») en travaillant les tsuki (attaques directes) sur la base du ju-soko (coups de poing en flèche), afin que ceux-ci puissent mettre KO un adversaire en une seule frappe. En outre, c'est la garde très spécifique, qui permet à ses adeptes d'avoir un tsuki fulgurant et qui le caractérise dès le premier regard. Alors que de nombreux styles de karaté sont similaires et souvent dérivés les uns aux autres, le Mumonkai cultive quant à lui sa différence et ne se laisse pas aspirer par la mondialisation des arts martiaux.
Les passages de grade en kudo se décomposent en 3 parties: une partie physique (un certain nombre de pompes ou de développé-couché et de flexions selon le grade), une partie kihon et ido (mouvements de base) et une partie combat. Les règles et la durée des combats dépendent du grade, il y en a 4 types : kyokushin, boxe thaïlandaise, judo/jjb et kudo.
On peut également passer des grades en fonction de ses résultats en compétition (les combats en compétition remplacent alors les combats du passage de grade). Lors du premier passage de grade, on peut directement « sauter » des kyus et devenir 7e ou 6e kyu par exemple, puis on passe les grades un par un sauf si on obtient de bons résultats en compétition.
- 9e kyu : ceinture blanche
- 8e kyu : ceinture jaune
- 7e kyu : ceinture orange
- 6e kyu : ceinture verte
- 5e kyu : ceinture bleue 1 barrette
- 4e kyu : ceinture bleue 2 barrettes
- 3e kyu : ceinture brune 1 barrette
- 2e kyu : ceinture brune 2 barrettes
- 1re kyu : ceinture brune 3 barrettes
- 1er dan jusqu'au 8e dan : ceinture noire
La compétition Mumonkai se pratique avec un casque à bulle, pour éviter les traumatismes au visage, autorise les techniques de poings, coudes, genoux et de jambes et admet les kin geri (frappes aux parties génitales) avec coquille. Cette forme de budō-karate garde donc, même en compétition, son aspect martial basé sur le combat réel.
Il existe à ce jour cinq villes en France qui propose des clubs de Kudo: Paris25, Nice26 et Rennes27,28, Tours et Niort.
Zendokan
Le zendokan dénommé Shōtōkan dharma, a été créé vers la fin de 1950 par le défunt Michael Kelly, qui avait étudié le Okinawa-te et le judo après son retour de la Seconde Guerre mondiale. Ce style ayant beaucoup évolué depuis sa création, plusieurs mouvements et positions le distinguent des autres styles de karaté.
Chitō Ryu
Ne doit pas être confondu avec Shitō-ryū.
Le style Chitō Ryu, fondé en 1946, a été développé par le Dr Tsuyoshi Chitose, gynécologue et obstétricien29. Chitose est né à Naha, sur l'île d'Okinawa, le . À l'âge de 7 ans, il commence sa formation en karaté sous la gouverne du fameux maître de karaté d'Okinawa Arigaki Seisho en 1905. Il a notamment pratiqué les arts martiaux avec les grands maîtres suivants : Choyu Motobu, Choki Motobu, Hanashiro Chomo, Kanryū Higashionna, Chotoku Kyan, Moden Yabiku, Sanda Chinen, Anko Itosu, Gichin Funakoshi (Shōtōkan Ryu), Kenwa Mabuni (Shito Ryu), Kanken Toyama (Shudo-kan), Yasuhiro Konishi (Ryobu-kai), Chojun Miyagi (Goju Ryu), Gogen Yamaguchi (Goju-kai).
Alors que Chitose enseignait au premier dojo de Funakoshi, il a enseigné à un autre homme, Masatoshi Nakayama, qui deviendra plus tard l'instructeur chef de l'Association japonaise de karaté (JKA). Le Dr Tsyuoshi Chitose est décédé le . Dans le milieu des années 1970, il y avait plus 40 000 étudiants et instructeurs de ce style au niveau mondial.[réf. nécessaire]
Gembukan Tōde ryū
Le Gembukan-Tōde est une école de karate-dō issue de l'enseignement de senseï Ogura Tsuneyoshi au Gembukan dojo (créé à Kofu en 1944) et faisant référence aux racines chinoises de ce qui allait devenir karate-dō à Okinawa, puis au Japon, à partir des années 1920-1930.
Cette école, absente de la Fédération française de karaté, se situe hors du cadre sportif, compétitif et administratif généralement admis. Elle insiste sur la fluidité, la flexibilité et la continuité des mouvements au travers des katas, kihon et kumite, visant un épanouissement du pratiquant à travers une démarche à long terme. La progression propre à cette école n'utilise plus depuis 2006 le système hiérarchique en dan, mais uniquement les certificats de transmission et de compétence (menkyo-jō).
Décédé en 2007, senseï Ogura Tsuneyoshi a laissé trois personnes dans sa succession : Roland Habersetzer et Pierre Portocarrero en France, Hisanori Ogura son deuxième fils au Japon. Senseï Ogura a décerné le titre de shihan (1984), puis le certificat de transmission et d'enseignement menkyo kaiden (1988) à Pierre Portocarrero, lui accordant l'autorisation d'utiliser le nom du dojo « Gembukan » pour ultérieurement baptiser son ryūha (« courant », « style »). Ce fut chose faite en 2006 en bonne harmonie avec senseï Roland Habersetzer, soke (titre décerné de son vivant par senseï Ogura) de son propre ryūha, Tengu-no-michi.
Lexique des termes japonais couramment utilisés au karaté
Au karaté, même en dehors du Japon, on emploie des termes japonais pour désigner les parties du corps, les techniques, les postures, etc.
Mot japonais Traduction française 上げ (Age ) Lever, remonter 当て身 (Atemi ) Frappe 払い (Harai)(parfois Barai) Dévier 中段 (Chūdan ) Niveau moyen (abdomen) 段 (Dan ) Niveau, degré, grade pour une ceinture noire 立ち (Tachi ) (parfois dachi30) Position 道場 (Dojo ) Endroit où l'on apprend la « voie », où se pratique le karaté 猿臂(Enpi) (ou 肘 (Hiji )) Coude 下段 (Gedan ) Niveau bas (jambes) 蹴り (Keri ) (parfois geri31) Attaque de la jambe (coup de pied) 逆 (Gyaku ) Contraire, opposé 背刀(Haitō) Tranchant intérieur de la main (côté pouce) 始め (Hajime ) Commencez ! 腹 (Hara ) Ventre 左 (Hidari ) Gauche 膝 (Hiza ) Genou 上段 (Jōdan ) Niveau haut (visage) 空手 (Kara-te ) Main vide 関節蹴り (Kansetsu geri, littéralement « coup de pied-genou » ) Coup de pied cassant (pratiqué au niveau des genoux) 決め (Kime ) Décision (être prêt(au combat)) 級 (Kyu ) Classe, grade avant le dan 前蹴り (Mae geri, littéralement « coup de pied avant » ) Coup de pied de face 回し蹴り (Mawashi-geri ) Coup de pied circulaire 右 (Migi ) Droite 双手 (Morote ) À deux mains 抜き手 (Nukite, littéralement « main qui arrache » ) Pique des doigts de la main 追い突き(Oi tsuki) Coup de poing en poursuite 礼 (Rei) Salut 流 (Ryū, littéralement « courant » ) Utilisé pour désigner les courants des écoles de karaté Sabaki Esquiver, tourner 先生 (Sensei ) Professeur, maître 手刀 Shutō Tranchant extérieur de la main 足刀 Sokutō Tranchant du pied 外 (Soto ) Extérieur 畳 (Tatami ) Tapis en paille de riz 取り (Tori) Celui qui attaque 突きTsuki/zuki Attaque directe (utilisé pour le poing) 内 (Uchi ) Intérieur 腕 (Ude ) Poignet, fin de l'avant-bras 受け (Uke ) Celui qui se défend, blocage 裏 (Ura ) Opposé, arrière 後 (Ushiro ) Derrière Wado Colombe 止め (Yame ) Arrêtez ! 横 (Yoko ) Latéral (ou horizontal) Codes et pratiques
Souvent, les cours commencent et se terminent par une courte méditation et par le salut (rei), les élèves faisant face au professeur, ou senseï. Parfois, les plus gradés ou anciens (sempai) sont situés légèrement à part et saluent le senseï séparément en plus du salut à tous. Le salut se fait avec un respect mutuel.
Les séances d'apprentissage commencent habituellement (même si ce n'est pas codifié) par un échauffement qui prépare les muscles et les articulations à l'entraînement proprement dit. On adaptera l'échauffement à l'entraînement qui suivra en insistant sur la souplesse, l'endurance ou la force physique.
L'entraînement peut se composer de kihon, constitué de répétitions et/ou d'enchaînements de mouvements ; de l'apprentissage d'un ou de plusieurs katas (combat imaginaire codifié contre un ou plusieurs adversaires) ; de l'assimilation de bunkai (application du kata au combat) et enfin de kumite (combat), lequel peut être souple (ju-kumite) pour s'échauffer et tester des techniques ou plus codifié pour apprendre la prise de distance et les tactiques de combat (ippon kumite, sambon kumite, gohon kumite, pinan kumite, oyo kumite).
La compétition en karaté sportif
Ici sont expliquées les règles de la compétition selon la Fédération mondiale de karaté (WKF)32, reconnue par le mouvement olympique. Des compétitions d'autres styles suivent des règles différentes, par exemple les compétitions de Kyokushinkai, régies en France par la Commission nationale Kyokushinkai au sein de la Fédération française de karaté33. D'autres compétitions sont régies par les règles de la World Kickboxing and Karate Association (WKA)34, notamment en Amérique du Nord.
Le kumite (combat), en individuel
La tenue et les protections
Les compétiteurs portent une tenue qui diffère selon le style mais chaque pratiquant porte un gi (uniforme), généralement blanc (mais qui peut être d'une autre couleur) et une ceinture de couleur rouge ou bleu selon qu'il soit aka ou ao.
Selon les règles de la compétition, les participants portent ou non des protections. Dans certains cas, les combattants n'ont aucune ou très peu de protection. Dans d'autres cas, il peut être autorisé ou obligatoire de porter des gants, un casque, un protecteur buccal, des protège-tibia, protège-facial, coquille, pied, etc.
Les protections ne sont pas obligatoires ou plus importantes si la compétition est de type full contact. Dans certains tournois où les coups à plein contact sont permis, il n'y a aucune protection. Dans d'autres, les participants sont extrêmement protégés.
Techniques autorisées
Dans la plupart des compétitions, il n'est pas permis de viser des cibles vitales sous la ceinture tels que les parties génitales ou les genoux. Il est souvent permis de faucher ou de balayer une jambe, soit pour déséquilibrer, déranger ou tout simplement faire chuter l'adversaire.
Il est rarement permis que des coups à mains ouvertes soient portés (avec le tranchant de la main par exemple, ou la pointe des doigts). De façon générale, il est également interdit de s'acharner sur un adversaire qui se retrouve au sol.
Dans certains cas, le compétiteur doit accumuler des « points », en touchant des cibles permises (sans contact ou avec contact selon le cas) pendant une période de temps déterminée. Dans bien des cas, une fois qu'on a accumulé le nombre de points maximum (8 points d'écart), on remporte la victoire, avant que la limite de temps soit écoulée.
Dans d'autres types de compétitions, l'objectif est de battre l'adversaire en le faisant abandonner ou en le mettant KO (c'est ce qu'on voit normalement en compétition Kyokushin). Le vainqueur est celui qui a mis hors combat son adversaire ou qui l'a fait tout au moins chuter pendant l'affrontement.
Certaines compétitions utilisent l'aide de juges qui sont aux quatre coins de la surface de combat. Ces juges détermineront le vainqueur ou aideront l'arbitre à prendre la décision finale. Dans certaines compétitions, ces juges prennent des notes au fur et à mesure du combat. Dans d'autres, ceux-ci lèvent un drapeau à chaque bon coup porté, durant le combat. L'arbitre arrête le combat dès qu'une frappe légale et efficace est portée si cela est la règle (compétition aux « points »).
Comptage des points
Le comptage des points est très variable selon les règles de la compétition. Dans certaines compétitions, il n'y a aucun point à compter, l'objectif étant de mettre l'adversaire au sol ou hors combat par des frappes réelles. Dans d'autres cas, les points sont accordés à des combattants qui portent des atemi :
- sur des cibles permises;
- avec une bonne précision et une bonne intensité;
- avec un contrôle souhaité (sans contact ou avec peu de contact selon le cas au visage);
- avec une bonne concentration.
Au corps, le contact est autorisé jusqu'au KO (règle des 10 secondes).
Les points sont accordés en fonction de la sévérité de l'arbitre et des juges, sévérité qui varie selon le niveau des pratiquants qui combattent : on sera souvent plus sévère avec des pratiquants ayant un haut niveau d'expérience (ceintures noires) qu'avec des débutants.
Dans certaines compétitions, dès que l'on atteint le nombre de points nécessaires à la victoire, le combat est stoppé, peu importe s'il n'a pas duré le temps prévu.
Les infractions
Des infractions aux règles établies peuvent amener des pertes de points ou, dans certains cas, une disqualification.
Il y a infraction lorsque des coups interdits sont portés, et des gestes ou propos offensants ou inadéquats sont souvent considérés comme des infractions (gestes ou propos vis-à-vis l'adversaire ou un arbitre, par exemple).
L'infraction est souvent punie par la perte de points ou par un avertissement, mais les infractions peuvent amener, même sans disqualification, une défaite du combattant (par exemple s'il ne reste que cette façon pour établir un gagnant lors d'un match).
Déroulement du combat
Selon les règles de la compétition, le combat peut durer une, deux ou trois minutes voire beaucoup plus.
Généralement, les compétiteurs masculins et féminins ne combattent pas dans la même catégorie. Il y a aussi bien souvent, même si cela n'est pas automatiquement le cas, des catégories de poids et de grades.
On attend des combattants qu'ils démontrent de la précision, de l'efficacité et de la combativité. La notion d'efficacité varie selon les tournois. Dans un tournoi où il y a un contact réel, on cherche à voir si le coup porté est puissant (si le combattant tombe, cela en est souvent la preuve évidente). Dans un tournoi où on compte les points, on cherche à voir si la frappe est vive, précise et contrôlée.
Le combat se déroule selon le temps établi, et on calcule le nombre de points portés, selon le cas. Dans d'autres cas, on arrête le combat dès que le nombre de points maximum est atteint (deux ou trois points bien souvent).
Dans certains types de tournois dits « avec contact », on arrête le combat dès qu'un adversaire est hors combat.
Les grades et ceintures
Les couleurs des ceintures de karaté sont blanc, jaune, orange, vert, bleu, (mauve) marron et noir. L'ordre des couleurs et le nombre de ceintures peuvent varier dans certains styles de karaté.
À l'origine, au Japon, les pratiquants portaient un kimono blanc, similaire à leur habit de travail, ainsi qu'une ceinture blanche pour fermer la veste. La ceinture blanche devenant marron puis noire au fur et à mesure de l'entraînement, la ceinture noire fut considérée comme l'ultime étape à atteindre.
Le style Shōtōkan de maître Ohshima a gardé ce principe originel de trois couleurs, blanche du 9e au 4e kyu, marron du 3e au 1er kyu, puis noire à partir de shodan (premier dan).
Même si à l'origine, le karaté et les autres arts martiaux n'utilisaient la ceinture que pour tenir le pantalon, il devint vite courant de différencier le pratiquant initié (et non « accompli ») du débutant en ceignant une ceinture noire (initié) ou blanche (débutant). Par la suite, la ceinture marron apparut. Elle désignait l'élève sur le point d'obtenir la ceinture noire. De nos jours, une classification large et variée existe et varie dans certains styles.
Néanmoins, les différents pratiquants s'entendent en général sur les éléments suivants :
- Il peut y avoir entre six et dix niveaux à gravir jusqu'à la première ceinture noire. Ils sont appelés kyus (級, qui est le chiffre « neuf », et vont par conséquent de neuf à un (voir la liste des couleurs ci-après à titre indicatif). Ces niveaux sont à la discrétion du senseï et/ou de la fédération et peuvent être encore subdivisés en sous-grades, généralement représentés par des barrettes noires ou de couleur apposées sur la ceinture. Ces barrettes sont parfois utilisées sur la ceinture blanche (dans certains styles traditionnels) pour indiquer les kyus à défaut des changements de couleur.
- Ensuite vient la ceinture noire, qui est en fait le 1er dan (段, « étape ») : le karatéka a acquis les bases du style.
- Puis, les dans se succèdent en ordre croissant jusqu'au 10e dan, qui est le grade le plus élevé et bien souvent réservé au soke (ou directeur du style, le fondateur ou son héritier). Les passages de grade se font dans le club jusqu'au 1er kyu mais, en France, les dans sont passés devant un jury (suivant un programme en général délimité collégialement, selon la fédération et le groupement du club). Toutes les écoles ne décernent pas le même nombre maximum de dans. Certaines écoles autorisent de monter plus vite leurs grades dans : la progression n'est pas homogène.
Les ceintures bicolores (blanche et jaune, jaune et orange, etc.) sont parfois utilisées comme ceintures intermédiaires et remplacent les barrettes. Selon les styles, les couleurs (sauf blanche, marron et noire) peuvent être différentes, et leur succession, différer. Dans des styles voisins, la ceinture marron est parfois remplacée par une ceinture rouge.
9e kyu (blanche) 8e kyu (jaune) 7e kyu (orange) 6e kyu (verte) 5e kyu (violette/bleue¹) 4e kyu (violette/bleue¹) 3e kyu (marron) 2e kyu (marron) 1er kyu (marron) 1er dan, 2e dan, 3e dan…
(noire)Blanche 9e kyu Jaune 8e kyu Orange 7e kyu Verte 6e kyu Bleu 5e kyu Bleu 4e kyu Marron 3e kyu Marron 2e kyu Marron 1er kyu Noire 1er, 2e, 3e… 10e dan
Pour le Kyokushin, les couleurs sont (shidokan, kudo daido juku pas d'orange)[pas clair]11e kyu (blanche) 10e kyu (orange) 8e kyu (bleue) 7e kyu (bleue + barrette) 6e kyu (jaune) 5e kyu (jaune + barrette) 4e kyu (verte) 3e kyu (verte + barrette) 2e kyu (marron) 1er kyu (marron) 1er dan, 2e dan, 3e dan… 10e dan Matsutatsu Oyama (1923 - 1994)
(noire)Blanche 11e kyu Orange 10e kyu Bleu 8e kyu Bleu + barrette 7e kyu Jaune 6e kyu Jaune + barrette 5e kyu Verte 4e kyu Verte + barrette 3e kyu Marron 2e kyu Marron 1er kyu Noire 1er, 2e, 3e… 10e dan
Ensuite, le pratiquant porte la ceinture noire à partir du 1er dan. Toutefois, dans certains styles, il est permis de porter une ceinture à barrettes rouge et blanche à partir du 6e dan, et une ceinture rouge ou blanche (pour marquer le fait que l'on ne cesse d'apprendre et boucler la boucle) à partir du 9e dan.L'article L. 212-5 du Code du sport français prévoit que
« Dans les disciplines sportives relevant des arts martiaux, nul ne peut se prévaloir d'un dan ou d'un grade équivalent sanctionnant les qualités sportives et les connaissances techniques et, le cas échéant, les performances en compétition s'il n'a pas été délivré par la commission spécialisée des dans et grades équivalents de la fédération délégataire ou, à défaut, de la fédération agréée consacrée exclusivement aux arts martiaux. »
À ce titre et en ce qui concerne le karaté, seules les ceintures noires et les dans délivrés par la Commission spécialisée des dans et grades équivalents de la Fédération française de karaté seraient reconnus en France.
Enfin, dans les combats des compétitions de la WKF, les pratiquants portent une ceinture rouge (aka) ou bleue (ao) [qui remplace maintenant la blanche (shiro)], pour permettre au public et aux arbitres de les différencier plus facilement et de les désigner au moyen de drapeaux bleus ou rouges.
Le karaté comme arme de santé
On traduit le plus souvent le mot "karaté" par « main vide », au sens de lutter à mains nues, mais il est à noter que les origines bouddhiques du karaté nous renvoient également à des conceptions plus philosophiques et méditatives. C'est ainsi que l'on peut relever sous cette appellation l'idée d'avoir les mains vides au sens de se décharger de son quotidien. On associera alors la pratique de cet art martial au concept de lâcher prise. En ce sens, le karaté devient un outil de gestion du stress et un moyen de mettre une distance entre soi et ses soucis.
Les méthodes de travail respiratoire que l'on peut retrouver dans certains katas (notamment Sanchin et Tenshō, qui sont des katas du Gojū Ryu) reposent sur des préceptes de modulation et de positionnement de la respiration issus du yoga.
Enfin, la pratique du karaté constitue un cheminement au plus profond de son être. Il confronte les gens à leurs instincts de violence, à leurs fantasmes de domination ou à leur peur de la confrontation et amène chacun, pas à pas, à gérer les conflits qui naissent chaque jour dans la vie en les purgeant de leur caractère dramatique. « Le karaté, chemin vers un plus grand moi », est alors la voie de la sérénité.
Néanmoins, le karaté peut être pratiqué comme une activité gymnique. Ainsi, chaque partie du corps peut être sollicitée, et la pratique adaptée à chaque morphologie.
CAMI Sport & Cancer propose des programmes de thérapie sportive incluant des cours de Karaté. Le karaté est utilisé comme accompagnement chez les personnes atteintes de cancer soit en cours de traitement , soit après traitement et pendant les remissions. Cette pratique sportive améliore la qualité de vie, le risque de rechute et diminue les effets indésirables des traitements.
Sport de combat et/ou art martial ?
Même si le karaté est actuellement pratiqué comme un sport par bon nombre d'adeptes sur la planète, beaucoup de pratiquants ont encore à cœur le code du bushido (« la voie des techniques du guerrier ») et n'hésitent pas à le mettre de l'avant dans leur pratique35. Dans cette dernière voie, le karaté devient plus un art de vivre qu'un simple sport et tend vers la maîtrise du corps et de l'esprit.
Historiquement, ce code bushido est en fait le code d'honneur de la caste militaire japonaise des samouraïs, qui émergea véritablement pendant la période Heian au XIIe siècle. L'apparition du terme "bushido" date du XVIe siècle, au moment où le Japon était ravagé par les guerres civiles. Il fut standardisé au XVIIe siècle, sous la période Tokugawa. Le samouraï y était alors considéré comme un exemple vivant. Ce code est imprégné de nombres d'influences bouddhiques et taoïstes.
Les grandes lignes en sont les suivantes :
- L’honneur (meiyo)
C’est la qualité essentielle. Nul ne peut se prétendre budōka (guerrier au sens noble du terme) s’il n’a pas une conduite honorable. Du sens de l’honneur découlent toutes les autres vertus. Il exige le respect du code moral et la poursuite d’un idéal de manière à toujours avoir un comportement digne et respectable. Il conditionne notre attitude et notre manière d’être vis-à-vis des autres.
- La fidélité (chujitsu)
Il n’y a pas d’honneur sans fidélité et loyauté à l’égard de certains idéaux et de ceux qui les partagent. La fidélité symbolise la nécessité incontournable de tenir ses promesses et de remplir ses engagements.
- La sincérité (seijitsu ou makoto)
La fidélité nécessite la sincérité dans les paroles et dans les actes. Le mensonge et l’équivoque engendrent la suspicion, qui est la source de toutes les désunions. En karatédo, le salut est l’expression de cette sincérité ; c’est le signe qu'on ne déguise ni ses sentiments, ni ses pensées, qu'on se sait authentique.
- Le courage (yuuki ou yuukan)
La force d’âme qui fait braver le danger et la souffrance s’appelle le courage. Ce courage qui nous pousse à faire respecter, en toutes circonstances, ce qui nous paraît juste et qui nous permet, malgré nos peurs et nos craintes, d’affronter toutes les épreuves. La bravoure, l’ardeur et surtout la volonté sont les supports de ce courage.
- La bonté et la bienveillance (shinsetsu)
La bonté et la bienveillance sont des marques de courage qui dénotent une haute humanité. Elles nous poussent à l’entraide, à être attentif à notre prochain et à notre environnement, à être respectueux de la vie.
- La modestie et l’humilité (ken)
La bonté et la bienveillance ne peuvent s’exprimer sincèrement sans modération dans l’appréciation de soi–même. Savoir être humble, exempt d’orgueil et de vanité, sans faux-semblant est le seul garant de la modestie.
- La droiture (tadashi ou sei)
Faire preuve de droiture, c’est suivre la ligne du devoir et ne jamais s’en écarter. Loyauté, honnêteté et sincérité sont les piliers de cette droiture. Elle nous permet de prendre sans aucune faiblesse une décision juste et raisonnable.
- Le respect (sonchoo)
La droiture engendre le respect à l’égard des autres et de la part des autres. La politesse est l’expression de ce respect dû à autrui, quelles que soient ses qualités, ses faiblesses ou sa position sociale. Savoir traiter les personnes et les choses avec déférence et respecter le sacré est le premier devoir d’un budōka, car cela permet d’éviter de nombreuses querelles et conflits.
- Le contrôle de soi (seigyo)
Le contrôle de soi doit être la qualité essentielle de toute ceinture noire. Il représente la possibilité de maîtriser nos sentiments, nos pulsions et de contrôler notre instinct. C’est l’un des principaux objectifs de la pratique du karatédo, car il conditionne toute notre efficacité. Le code d’honneur et la morale traditionnelle enseignée dans le karatédo sont fondés sur l'acquisition de cette maîtrise.
Le handikaraté ou le i-karaté
Fort de ses racines philosophiques, le karaté moderne a pu se tourner aussi vers des pratiquants dont les handicaps physiques ou mentaux ne permettaient pas une pratique stricte des différents exercices préconisés dans les styles et les écoles officielles. Certains maîtres se sont attardés sur ces pratiques et en ont parfois fait un style à part entière.
D'autres se sont penchés sur la pratique de ce sport en fauteuil roulant pour en faire un handisport très attractif : on trouvera des pratiquants en France, au Canada, en Irlande, en Allemagne et en Belgique. Le Goju-ryu Kuyukai a ainsi revisité tous les katas du style afin de les transposer pour une pratique en fauteuil. C'est le senseï belge et champion du monde WKF Franck Duboisse qui a réalisé cette tâche alors qu'il rencontrait de graves problèmes de mobilité.
La Fédération française de karaté et disciplines associées a créé un groupe de travail handikaraté. Elle a également créé un DVD, Karaté et Langue des signes en collaboration avec des associations de personnes sourdes.
Les compétitions officielles commencent à connaître l'organisation d'épreuves de katas et de kumite en chaise. C'est le cas de l'International Goju Karate Cup (Belgique) ou encore de l'Open d'Istanbul qui ouvrent leurs portes aux pratiquants en chaises actives. La liste des événements du calendrier s'est étoffée considérablement ces dernières années.
La WKF vient d'ouvrir plusieurs catégories pour un public de karatékas ayant un handicap lors des derniers championnats mondiaux à Brême en .
Trois catégories étaient ouvertes :
- Personnes ayant un handicap mental,
- Personnes ayant un handicap visuel,
- Personnes ayant un handicap de la mobilité.
Plus de 20 pays ont envoyé des athlètes pour cette première édition historique dans le monde sportif où athlètes valides et athlètes handicapés se sont côtoyés pendant plusieurs jours.
En Belgique encore, une nouvelle association transversale, l'IKF est maintenant très active et a mis sur pied des événements sportifs en intégration avec des valides où l'on voit se confronter des personnes autistes ou des personnes ayant une déficience mentale.
Depuis 2015, pour des raisons de compréhension internationale et pour mettre l'accent sur la pratique intégrée, l'appellation « handikaraté » est délaissée au profit du concept de « i-karaté ».
Pratique et influence du karaté dans le monde
En France
1957 : Transmission et développement en France du Karaté Shōtōkan-ryū par Maître Hiroo Mochizuki
1963 : Transmission et développement en France et en Europe du Karaté Wadō-ryū par Maître Hiroo Mochizuki
L'association France shotokan karaté est créée en 1964 par Tsutomu Ohshima.
1975 : Fondation de la Fédération Française de Karaté et Disciplines Assimilées (FFKDA) par Jacques Delcourt
1976 : La FFKDA devient la Fédération Française de Karaté et Arts Martiaux Affinitaires (FFKAMA)
2006 : La FFKAMA devient la Fédération Française de Karaté et Disciplines Associées (FFKDA36)
Aujourd'hui, la pratique du karaté est notamment représentée par la Fédération Française de Karaté et Disciplines Associées (FFKDA).
En 2009, elle rassemblait environ 200 000 licenciés, dont 30 % de femmes et 70 % d'hommes37.
En 2017, elle rassemblait précisément 199 086 licenciés, dont 36 % de femmes et 64 % d’hommes38.
Saison 2018-2019, elle rassemblait 244 443 licenciés, dont 36 % de femmes et 64 % d’hommes
Aux États-Unis
À la suite de la Seconde Guerre mondiale, des militaires américains ont appris le karaté au Japon. En 1945, Robert Trias ouvre le premier dojo de karaté (Shuri Ryu) aux États-Unis.
Notes et références
- (en) MARTIAL ARTS From ancient tradition to modern sport [archive], sur le site de WebJapan
- (en) A leading sport [archive], sur le site thekisontheway.com
- Jean-Charles Juster, Le Karaté en 90 dates, Paris, Nitra, , 99 p., p. 35
- Georges Charles, Le Rituel du dragon, les sources et les racines des arts martiaux, Éditions Chariot d'Or, 2003.
- Er’ru sixing (二入四行論) ; japonais : Ninyū shigyō ron, attribué à Bodhidharma
- Jean-Luc Toula-Breysse, Le Zen, Éditions PUF, coll. « Que sais-je ».
- Kenji Tokistu, L'Histoire du karaté-do. Les plus grands maîtres de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, et les styles originels, Éditions Em, 2003.
- http://www.karatebyjesse.com/10-differences-okinawan-karate-japanese-karate/ [archive] Les principales différences entre le karaté d'Okinawa et le karaté japonais
- « Karaté, surf, skateboard... les nouvelles disciplines olympiques » [archive], sur Le Huffington Post (consulté le )
- Sports reconnus [archive], fiche sur le site du CIO.
- « JO - Le baseball et le softball exclus »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • https://www.lequipe.fr/Aussi/20050708_075843Dev.html" rel="nofollow" class="external text">Google • Que faire ?), L'Équipe, 8 juillet 2005.
- Feuille d'information [archive], sur le site du CIO
- JO-2016: un espoir pour le karaté ? [archive]
- (en) EB - August 2009 - Olympic Programme - Results of the vote [archive], sur le site du CIO
- Deux nouveaux sports proposés pour les Jeux de 2016 : le golf et le rugby [archive], sur le site du CIO
- « Quels sont les sports qui ont été retenus pour une éventuelle admission au programme sportif des Jeux de l’Olympiade en 2020 ? »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • http://registration.olympic.org/fr/faq/detail/id/150" rel="nofollow" class="external text">Google • Que faire ?), sur la FAQ du CIO
- Le CIO annonce l'admission de nouvelles épreuves pour Sotchi 2014 ainsi que la liste des sports retenus pour 2020 [archive], actualité du sur le site du CIO.
- (en) The k is on the Way. Karate 2020 [archive]
- « La commission exécutive du CIO se déclare favorable à l'ensemble des nouveaux sports proposés par Tokyo 2020 - Actualité Olympique » [archive], (consulté le )
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- http://www.karateshinkudo.com/ [archive]
- Documentaire franco-okinawaïen sur le kobudō [archive]
- Démonstration de kobudō par maître Kenyu Chinen lors du Master d'arts martiaux 2007 de Marseille [archive].
- Site officiel de la Fédération Yoseikan Karaté-Do - http://www.yoseikankaratedo.com/ [archive]
- « kudo-paris-12 » [archive], sur kudo-paris-12 (consulté le )
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- « sport de combat rennes karaté art martial mma free fight jjb kudo rennes » [archive], sur www.kudorennes.net (consulté le )
- « Kudo Rennes » [archive], sur kudorennes.blogspot.fr (consulté le )
- « What is Chito Ryu karate? History » [archive], sur Chito Ryu Karate (consulté le )
- Lorsque le mot tachi succède à certains termes, il est transformé en dachi.
- Lorsque le mot keri succède à certains termes, il est transformé en geri.
- Règlements de compétition de katas et kumite [archive], entrées en vigueur le 1er janvier 2012 sur le site de la WKF
- Règles de compétition - Style Kyokushinkai [archive], sur le site de la Commission nationale Kyokushinkai.
- Official Rulebook [archive] sur le site officiel de la World Kickboxing and Karate Association
- Thomas Cleary, Code d'honneur du samouraï, édition brochée.
- « Présentation - Fédération Française de Karaté et Disciplines Associées » [archive], sur Fédération Française de Karaté (consulté le )
- Chiffres INSEE [archive]
Voir aussi
Bibliographie
- Stéphane Fauchard, L'Essentiel du karate-dô Shôtôkan, Budo Éditions, 2012, 256 p. (ISBN 978-2846173018) [1] [archive]
- Yves Thelen, Karate-do, shotokan… shotokaï, Éditions Trédaniel, 1989 (ISBN 2857073062) [2] [archive]
- Nicolas Poy-Tardieu, Guide des arts martiaux et sports de combat, Budo Éditions, 2001, 194 p. (ISBN 978-2846170239).
- Mark Bishop, Okinawan Karate: Teachers, Styles and Secret Techniques, Tuttle Publishing, 1999, 176 p. (ISBN 978-0804832052).
- Richard Kim, The Weaponless Warriors: An Informal History of Okinawan Karate, 2 éd., Black Belt Communications, 1974, 112 p. (ISBN 978-0897500418).
- Patrick Mac Carthy, Classical Kata of Okinawan Karate, coll. « Japanese Arts », Ohara Publications, 1987, 256 p. (ISBN 978-0897501132).
- Roland Habersetzer, Le Guide Marabout du karaté, Hachette, coll. « Bibliothèque Marabout service ».
- Gichin Funakoshi, Karaté Do Kyohan, Éditions France Shotokan, 2013, 266 p. (ISBN 978-1568364827).
- Yves Thelen, Aïki-karate-do, de la lutte à mort à l'art de vivre, Éditions Trédaniel, 1995 (ISBN 978-2857076742).
- Martine Dufresne, Guide officiel karaté Kyokushin : pour l'est du Canada, Karaté Auto-défense André Gilbert Inc., 101 p. (ISBN 9782980695902).
- Kenji Tokitsu, Histoire du karaté-do, Société Européenne de Magazine (SEM), coll. « Livres d'or des arts martiaux », 2003, 226 p. (ISBN 978-2907736336).
- Taisen Deshimaru, Zen et Arts martiaux, Éditions Albin Michel, coll. « Spiritualités vivantes », 1983, 152 p. (ISBN 978-2226017888).
- Kenji Tokitsu, La Voie du karaté, Éditions du Seuil, coll. « Point Sagesse », 1993, 181 p. (ISBN 978-2020194631).
- Bernard Floirat, Karaté-do Shito Ryu, une bibliographie [archive], 2e édition, revue et augmentée, Paris, Kayogi-France, (140 p.), (ISBN 9782956961710).
- Le Karaté Goju Ryu, Belgian Goju Ryu Karatedo Organization [3] [archive].
- Yves Ayache, Karaté-do la voie du cœur, Éditions Trédaniel, 1997 (ISBN 978-2857078937).
- Marc Marcillac, L'Essentiel du karaté-contact, Éditions Chiron, 2002, 189 p. (ISBN 978-2702707319).
- Gichin Funakoshi, Les Vingt Préceptes directeurs du karaté-dō, commenté par Genwa Nakasone, Budo Éditions, 2044, 128 p. (ISBN 978-2846170642).
- Thomas Cleary, Code d'honneur du samourai, Silvain Chupin (trad.), 2005, 154 p. (ISBN 978-2753800427).
- Georges Charles, Le Rituel du dragon, les sources et les racines des arts martiaux, Éditions Chariot d'Or, 2003, 550 p. (ISBN 978-2911806360).
- Guy Juille, Les Racines du karate-dō, Budo Éditions, 2006, 518 p. (ISBN 978-2846171076).
- Zeneï Oshiro et Jean-François Herdoin, Karaté Goju Ryu Shodokan [4] [archive]
Articles connexes
- International Martial Arts Federation
- Arts martiaux
- Arts martiaux japonais
- Budo
- Chikaraishi, forme d'entraînement en solo
- Goju Ryu
- Seigokan
- Japan Karate Association
- Kyokushinkai
- Jeetkïdo-kaïkan
- Salut en budo
- Shito-ryū
- Shorin-ryū
- Shotokan
- Uechi-ryū
- Wadō-ryū (和道流)
- Tameshiwari (試し割り)
- Makiwara
- Meijin
- Kentos
- Karatechno
Liens externes
- World Karate Federation [archive], site officiel de la Fédération mondiale de karaté
- FFKaraté [archive], site officiel de la Fédération française de karaté et disciplines associées
- www.karate-budo.be: les principes fondamentaux du karaté [archive]
- Apprendre les six mouvements au karaté (méthode mnémotechnique) [archive]
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