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Catégorie : Musiques-Groupes-Chanteur
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Georges Brassens
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Georges Brassens photographié par Roger Pic en concert au TNP, à Paris.
Informations générales
Nom de naissance Georges Charles Brassens
Naissance 22 octobre 1921
Sète (France)
Décès 29 octobre 1981(à 60 ans)
Saint-Gély-du-Fesc (France)
Activité principale Auteur-compositeur-interprète
Genre musical Chanson française
Instruments Guitarepianoorgue électronique
Années actives 19511981
Labels Philips
Universal Music Group

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Georges Brassens à Toulouse en décembre 1963.

Georges Brassens, né à Sète le 22 octobre 19211 et mort à Saint-Gély-du-Fesc le 29 octobre 1981, est un poète auteur-compositeur-interprète français.

Auteur de plus de deux cents chansons populaires françaises — parmi lesquelles : Chanson pour l'AuvergnatLa Mauvaise RéputationLe GorilleLes Amoureux des bancs publicsLes Copains d'abordSupplique pour être enterré à la plage de SèteLes Trompettes de la renommée… —, il met en musique et interprète ses poèmes en s’accompagnant à la guitare. Outre ses propres textes, il met également en musique des poèmes de François VillonVictor HugoPaul VerlainePaul FortAntoine Pol, ou encore Louis Aragon.

Il reçoit le Grand prix de poésie de l'Académie française en 1967.

Biographie[modifier | modifier le code]

Georges Brassens est né le 22 octobre 1921 dans un quartier populaire du port de Cette (le nom de la ville n'est orthographié Sète qu’en 1928, un changement de graphie qu'il évoque dans la chanson Jeanne Martin). Dans la maison familialenote 1, il est entouré de sa mère, Elvira (née Dagrosa, 1887-1962)note 2, de son père, Jean-Louis (1881-1965, maçon, comme ses parents l'étaient avant lui), de sa demi-sœur Simone Comte (1912-1994), née du premier mariage de sa mère, et de ses grands-parents paternels, Jules et Marguerite (née Josserand), natifs de Castelnaudary2.

Sa mère, dont les parents sont originaires de Marsico Nuovo dans la région de Basilicate en Italie du Sud3, est une catholique d'une grande dévotion. Veuve de guerre d'Alphonse Comte, tonnelier tué au front4 (27 août 1881-28 octobre 1914), père de Simone la demi-sœur de Georges, Elvira épouse, en 1919, Jean-Louis Brassens, un entrepreneur de maçonnerie. Le père de Georges est un homme paisible, généreux, libre-penseur, anticlérical et doté d'une grande indépendance d'esprit. Deux caractères très différents qu'une chose réunit : le goût de la chanson. D’ailleurs, tout le monde chante à la maison. Sur le phonographe : les disques de MireilleJean NohainTino Rossi ou Ray Ventura et ses Collégiens.

Les années 1930 : Sète[modifier | modifier le code]

Selon le souhait de sa mère, Georges commence sa scolarité, à l'âge de 4 ans, dans l’institution catholique des sœurs de Saint-Vincent. Il en sort deux ans après pour entrer à l’école communale, selon le désir de son père. À 12 ans, il entre au collègenote 3. Georges est loin d’être un élève studieux. Ses amis le décrivent comme plutôt rêveur en classenote 4. Mais, après l'école, il préfère les jeux, les bagarres, les bains de mer et les vacances. Afin que son carnet de notes soit meilleur, sa mère lui refuse des cours de musique. Il ignorera donc tout du solfège, mais cela ne l’empêche pas de griffonner des chansonnettes sur ses premiers poèmes.

Alphonse Bonnafé[modifier | modifier le code]

En 1936, il s'ouvre à la poésie grâce à son professeur de français, Alphonse Bonnafé, alias « le Boxeur ». L’adolescent s’enhardit jusqu'à lui soumettre quelques-uns de ses bouts-rimés. Loin de le décourager, l'enseignant lui conseille plus de rigueur et l'intéresse à la technique de versification et à l'approche de la rime5. À la poésie et à la chanson populaire s’ajoute sa passion pour les rythmes nouveaux, venus d’Amérique, qu’il écoute à la TSF : le jazz. En France, Charles Trenet conjugue tout ce qu'il aime. Il sera un modèle.

« On était des brutes, on s'est mis à aimer [les] poètes. […] Et puis, grâce à ce prof, je me suis ouvert à quelque chose de grand. Alors, j’ai voulu devenir poète…6 »

Mauvaise réputation[modifier | modifier le code]

Brassens en 1964 avec sa célèbre pipe.

Son intérêt croissant pour la poésie ne lui ôte pas le goût pour les « quatre cents coups ». À 16 ans, au printemps 1938, il se trouve mêlé à une fâcheuse aventure. Dans le dessein de se faire de l'argent de poche, la bande de copains dont il fait partie commet quelques larcins dont les proches sont les principales victimes. Georges, de son côté, subtilise bague et bracelet de sa sœur. Ces vols répétés mettent la ville en émoi. Lorsque la police arrête enfin les coupables, l’affaire fait scandale. Indulgent, Jean-Louis Brassens ne lui adresse aucun reproche quand il va le chercher au poste de police. Pour saluer l’attitude de son père, il en fera une chanson : Les Quatre Bacheliers« Mais je sais qu'un enfant perdu […] a de la chance quand il a, sans vergogne, un père de ce tonneau-là ». Par égard pour son père, il ne la chantera qu’après sa mort.

« Je crois qu'il m'a donné là une leçon qui m'a aidé à me concevoir moi-même : j'ai alors essayé de conquérir ma propre estime. […] J'ai tenté, avec mes petits moyens, d'égaler mon père. Je dis bien tenté…7 »

Pour sa part, cette mésaventure se solde, en 1939, par une condamnation à une peine d'emprisonnement avec sursisnote 5. Il ne retournera pas au collège. Il passe l’été reclus dans la maison (il se laisse pousser la moustache). Le 3 septembre, la guerre contre l'Allemagne est déclarée. Il pourrait devenir maçon, auprès de son père, mais, peine perdue, il ne se satisfait pas de cette perspective. Il persuade ses parents de le laisser tenter sa chance à Paris et partir de Sète, où sa réputation est ternie à la suite de cette histoire.

Les années 1940 : Paris-Basdorf-Paris[modifier | modifier le code]

Paris[modifier | modifier le code]

En février 1940, Georges est hébergé, comme convenu avec ses parents, chez sa tante Antoinette Dagrosa, dans le 14e arrondissementnote 6. Chez elle, il y a un piano. Il en profitera pour maîtriser l’instrument à l’aide d’une méthode, malgré sa méconnaissance du solfège. Pour ne pas vivre à ses dépens, comme promis, il recherche un emploi. Il obtient celui de manœuvre dans un atelier des usines Renault. Cela ne durera pas ; le 3 juin, Paris et sa région sont bombardés et l’usine de Billancourt est touchée. Le 14, l’armée allemande entre dans la Capitale. C’est l’exode. Georges retourne dans sa ville natale. L’été passé, certain que son avenir n'est pas là, il revient chez sa tante, dans un Paris occupé par la Wehrmacht. Tout travail profitant maintenant à l'occupant, il n'est plus question d'en rechercher.

Georges passe ses journées à la bibliothèque municipale du quartier. Conscient de ses lacunes en matière de poésie, il apprend la versification et lit VillonBaudelaireVerlaineHugo et tant d’autres. Il acquiert ainsi une grande culture littéraire qui le pousse à écrire ses premiers recueils de poésie : Les Couleurs vaguesDes coups d'épée dans l'eau, annonçant le style des chansons à venir et À la venvolenote 7, où son anarchisme se fait jour. Ce dernier opuscule est publié en 1942, grâce à l'argent de ses proches : ses amis, sa tante et même une amie de celle-ci, une couturière nommée Jeanne Le Bonniec, qui apprécie beaucoup ses chansons.

Basdorf[modifier | modifier le code]

En février 1943, l'Allemagne nazie impose au gouvernement de Vichy la mise en place d’un service du travail obligatoire (STO). Georges, 22 ans, est convoqué à la mairie du 14e arrondissement où il reçoit sa feuille de route. De sévères mesures de représailles sont prévues pour les réfractaires. Le 8 mars, il se trouve gare de l’Est pour se rendre en Allemagne, vers le camp de travailleurs de Basdorf, près de Berlin. Là-bas, il travaille dans la manufacture de moteurs d’avion BMW.

On le voit souvent plongé dans des bouquins ou écrivant des chansons, qui divertissent ses compagnons, et la suite d’un roman commencé à Paris, Lalie Kakamou. Il lie des amitiés, auxquelles il restera fidèle tout au long de sa vie – notamment avec André LarueRené Iskin et, plus particulièrement, Pierre Onténiente, le bibliothécaire du camp, à qui il emprunte régulièrement des livres.

En mars 1944, Georges Brassens bénéficie d’une permission de quinze joursnote 8. C’est une aubaine à saisir : il ne retournera pas en Allemagne.

Jeanne[modifier | modifier le code]

« Georges Brassens habita cette impasse de 1944 à 1966, il y écrivit ses premières chansons »
Plaque commémorative à l'entrée de l'impasse Florimont
no 9, impasse Florimont, avec la plaque commémorative fixée en 1994 et les statues de chats. Le bas-relief sur la plaque commémorative a été réalisé par Renaud.

À Paris, il lui faut trouver une cachette car il est impossible de passer à travers les filets de la Gestapo en restant chez la tante Antoinette. Jeanne Planche, de trente ans son aînée, accepte d'héberger ce neveu encombrant. Avec son mari Marcel, elle habite une maison extrêmement modeste au 9, impasse Florimont. Georges s’y réfugie, le 21 mars 1944, en attendant la fin de la guerre. On se lave à l’eau froide, il n’y a ni gaz, ni électricité (donc pas de radio), ni le tout-à-l’égout. Dans la petite cour, une vraie ménagerie : chiens, chats, canaris, tortues, buse… et la fameuse cane qu'il célébrera dans une chanson. Il est loin de se douter qu’il y restera vingt-deux ans.

Dans ce cocon — il se lève à 5 heures du matin et se couche avec le soleil (rythme qu'il gardera la majeure partie de sa vie) —, il poursuit l'écriture de son roman et compose des chansons en s’accompagnant d’un vieux banjo.

« J'y étais bien, et j'ai gardé, depuis, un sens de l'inconfort tout à fait exceptionnel8. »

Cinq mois plus tard, le 25 août, c’est la libération de Paris. La liberté, soudainement retrouvée, modifie peu ses habitudes. Avec leur consentement, il se fixe à demeure chez les Planche. Sa carte de bibliothèque récupérée, Brassens reprend son apprentissage de la poésie et s’adonne à nouveau à la littérature.

La fin de la guerre, signée le 8 mai 1945, marque le retour à Paris des copains de Basdorf. Avec ses amis retrouvés, Brassens projette la création d'un journal à tendance anarchiste, Le Cri des gueux. Après la sortie du premier numéro, faute de financement suffisant, le projet tourne court.

Parallèlement, il monte, avec Émile Miramont (un copain sétois) et André Larue (rencontré à Basdorf), le « Parti préhistorique » qui vise surtout à tourner en dérision les autres partis politiques et qui préconise un retour à un mode de vie plus simple. Ce parti ne verra jamais le jour, à la suite de l’abandon de Miramontnote 9.

Avec l’aide financière de Jeanne, il achète la guitare d’un ami. Elle lui sera volée9.

En 1946, il hérite du piano de sa tante Antoinette, morte en juillet. Cette année-là, il ressent ses premiers maux de reins accompagnés de crises de coliques néphrétiques.

Le libertaire[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Brassens libertaire.

Antimilitariste10 et anticlérical11, en 1946, il se lie avec des militants libertaires (notamment avec le peintre Marcel Renot et le poète Armand Robin) et lit Mikhaïl BakouninePierre-Joseph Proudhon et Pierre Kropotkine. Ces lectures et ces rencontres le conduisent à s'impliquer dans le mouvement et écrire quelques chroniques dans le journal de la Fédération anarchisteLe Libertaire (depuis les années 1950 Le Monde libertaire), sous les pseudonymes de Géo CédilleCharles BrennsGeorgesCharles MalpayéPépin Cadavre ou encore Gilles Colin12,13,14. Il y exerce également un double emploi non rémunéré de secrétaire de rédaction et de correcteur13. Ses articles sont virulents, teintés d'humour noir, envers tout ce qui porte atteinte aux libertés individuelles. La violence de sa prose ne fait pas l’unanimité auprès de ses collègues.

Il collabore également, périodiquement, au bulletin de la Confédération nationale du travail13.

En juin 1947, il quitte la Fédération en gardant intacte sa sympathie pour les anarchistes (plus tard, Brassens ira régulièrement se produire bénévolement dans les galas organisés par Le Monde libertaire).

Son roman achevé en automne est publié à compte d’auteur. Lalie Kakamou est devenu La Lune écoute aux portes. Estampillé NRF, la couverture plagie, par provocation, celles de la maison Gallimard. Brassens adresse une lettre à l’éditeur concerné pour signaler cette facétie. Contre toute attente, il n’y aura aucune réaction.

Püppchen[modifier | modifier le code]

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DévelopperCette section ne cite pas suffisamment ses sources (février 2017).

Pour ne pas attiser la jalousie de Jeanne, Georges a vécu des amourettes clandestines. Il y eut en particulier Jo, âgée de dix-sept ans (juin 1945 – août 1946). Une relation tumultueuse qui lui inspira peut-être quelques chansons : Une jolie fleurP… de toi et, en partie, Le Mauvais Sujet repenti (modification de Souvenir de parvenue déjà écrite à Basdorf.)

En 1947, il rencontre Joha Heiman (1911-1999). Originaire d’Estonie, elle est son aînée de neuf ans – affectueusement, il l’appelle « Püppchen », petite poupée en allemand, mais ils l'orthographieront tous les deux « Püpchen » (c'est le nom gravé sur leur tombe15). Désormais, on ne lui connaîtra pas d'autres conquêtes féminines. Ils ne se marieront jamais ni ne cohabiteront. Il lui écrira J’ai rendez-vous avec vousJe me suis fait tout petit (devant une poupée)SaturneRien à jeter et La Non-Demande en mariage. Morte le 19 décembre 1999, dix-huit ans après lui, elle est enterrée à ses côtés.

Ses talents de poète et de musicien sont arrivés à maturité. De nombreuses chansons sont déjà écrites. Pratiquement toutes celles de cette époque qu'il choisira d'enregistrer deviendront célèbres, comme Le ParapluieLa Chasse aux papillonsJ'ai rendez-vous avec vousBrave MargotLe GorilleIl n'y a pas d'amour heureux (poème d'Aragon, mis en musique par Brassens).

La personnalité de Brassens a déjà ses traits définitifs : la dégaine d'ours mal léché, la pipe et la moustache, le verbe imagé et frondeur et pourtant étroitement soumis au carcan d'une métrique et d'un classicisme scrupuleux, le goût des tournures anciennes, le culte des copains et le besoin de solitude, une culture littéraire et chansonnière pointue, un vieux fond libertaire, hors de toute doctrine établie, mais étayé par un individualisme aigu, un antimilitarisme viscéral, un anticléricalisme profond et un mépris total du confort, de l'argent et de la considération. Il ne changera plus.

Les années 1950 : de Patachou à Bobino[modifier | modifier le code]

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DévelopperCette section ne cite pas suffisamment ses sources (février 2017).
Brassens en 1952

En 1951, Brassens rencontre Jacques Grello, chansonnier et pilier du Caveau de la Républiquequi, après l'avoir écouté, lui offre sa propre guitare et lui conseille, plutôt que du piano, de s’accompagner sur scène avec cet instrument16. Ainsi « armé », il l'introduit dans divers cabarets pour qu'il soit auditionné. Alors, il compose d'abord sur piano ses chansons qu'il transcrit pour guitare.

Sur scène, Brassens ne s’impose pas. Intimidé, paralysé par le trac, suant, il est profondément mal à l'aise. Il ne veut pas être chanteur, il préférerait proposer ses chansons à des chanteurs accomplis, voire à des vedettes de la chanson. Il se produit alors dans quelques cinémas parisiens, tel le Batignolles, rue La Condamine, où, entre les actualités et le film, il interprète trois de ses premiers succès, Le ParapluieChanson pour l'Auvergnat et Le Gorille.

Patachou[modifier | modifier le code]

Après plusieurs auditions infructueuses, Brassens est découragé. Roger Thérond et Victor Laville, deux copains sétois, journalistes du magazine Paris Match, viennent le soutenir et tentent de l'aider, dans la mesure de leurs moyens. Ils lui obtiennent une audition chez Patachou, le jeudi 24 janvier 1952, dans le cabaret montmartrois de la chanteusenote 10. Le jour dit, et au bout de quelques chansons, Patachou est conquise. Enhardi, Brassens lui propose ses chansons. Elle ne dit pas non et l'invite même à se produire dans son cabaret dès que possible17. Les jours suivants, malgré son trac, Georges Brassens chante effectivement sur la scène du restaurant-cabaret de Patachou. Pour le soutenir, Pierre Nicolas, bassiste dans l'orchestre de la chanteuse, l’accompagne spontanémentnote 11.

Jacques Canetti[modifier | modifier le code]

Quand Patachou parle de sa découverte, elle ne manque pas de piquer la curiosité du directeur du théâtre des Trois BaudetsJacques Canetti, également directeur artistique pour la firme phonographique Philips. Le 9 mars 1952, il se rend au cabaret Chez Patachou pour écouter le protégé de la chanteuse. Emballé, il convainc le président de Philips de lui signer un contrat. Le quotidien France-Soir, des 16-17 mars, proclame en gros titre : « Patachou a découvert un poète ! »

Le 19 mars, l’enregistrement du Gorille et du Mauvais sujet repenti s’effectue au studio de la Salle Pleyel. Certains collaborateurs, offusqués par Le Gorille, s’opposent à ce que ces chansons sortent sous le label de Philips. Une porte de sortie est trouvée par le biais d’une nouvelle marque qui vient d’être acquise : Polydor. D'avril à novembre, neuf chansons sortiront sur disques 78 tours. L'une d'elles, Le Parapluie, est remarquée par le réalisateur Jacques Becker qui l'utilise pour son film Rue de l'Estrapade. Éditée sur disque en même temps que la sortie du film en salle, elle est distinguée par l’Académie Charles-Cros l’année suivante en obtenant le Grand Prix du disque 1954note 12.

Le 6 avril, Brassens fait sa première émission télévisée à la RTF. Il chante La Mauvaise Réputation devant le public de l’Alhambra. Du 28 juillet au 30 août, il fait sa première tournée en France, en Suisse et en Belgique, avec Patachou et Les Frères Jacques.

Il est engagé à partir du mois de septembre aux « Trois Baudets » ; le théâtre ne désemplit pas. Dans le public, les chansons comme Hécatombenote 13,18 et Le Gorille scandalisent les uns, ravissent les autres. Ces controverses contribuent à faire fonctionner le bouche à oreille. Dès lors, Georges Brassens gravit les échelons du succès et de la notoriété. En 1953, tous les cabarets le demandent et ses disques commencent à bien se vendre. Son premier passage à Bobino, sa salle de prédilection, « l'usine » comme il se plaisait à le dire, « à quatre pas de sa maison » se fera en février 1953, avec l'accord du directeur des « Trois Baudets » (Jacques Canetti) ; son deuxième passage a lieu en octobre 1953, mais pas encore en vedette.

Lui qui longtemps a hésité entre une carrière de poète et celle d’auteur-compositeur est maintenant lancé dans la chanson. Loin de juger la chanson comme une expression poétique mineure, il considère que cet art demande un équilibre parfait entre le texte et la musique et que c’est un don qu’il possède, que de placer un mot sur une note[réf. nécessaire]. Extrêmement exigeant, il s’attache à écrire les meilleurs textes possibles. Jamais satisfait, il les remanie maintes fois : il change un mot, peaufine une image, jusqu'à ce qu'il estime avoir atteint son but.

Patachou, qui a mis avec succès plusieurs chansons de son poulain à son répertoire, enregistre neuf titres le 23 décembre 1952, au studio Chopin-Pleyel, pour l’album Patachou… chante Brassens. Pour ce disque, il lui a donné une chanson en exclusivité : Le Bricoleur (Boîte à outils) et interprète en duo avec elle la chanson Maman, Papa.

René Fallet[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Georges Brassens raconte Jean Le Loup de René Fallet.

Séduit par les chansons qui passent à la radio, l’écrivain René Fallet va l’écouter un soir aux « Trois Baudets ». Il en sort ravi et son enthousiasme le pousse à publier un article dithyrambique dans Le Canard enchaîné du 29 avril 1953 : « Allez, Georges Brassens ! »

« La voix de ce gars est une chose rare et qui perce les coassements de toutes ces grenouilles du disque et d’ailleurs. Une voix en forme de drapeau noir, de robe qui sèche au soleil, de coup de poing sur le képi, une voix qui va aux fraises, à la bagarre et… à la chasse aux papillons. »

Touché, Brassens lui écrit pour le remercier et lui demander de venir le voir aux « Trois Baudets ». Leur rencontre sera le début d’une amitié qui durera le restant de leur vie.

Pierre Nicolas[modifier | modifier le code]

Son second roman, La Tour des miracles, est publié en juin, aux éditions des Jeunes Auteurs réunis, dirigées par Jean-Pierre Rosnay, qui est aussi l'auteur de la préface. Son premier album, Georges Brassens chante les chansons poétiques (… et souvent gaillardes) de… Georges Brassens, sort chez Polydor en octobre. Devenu vedette, il triomphe en tête d’affiche de Bobino (du 16 au 29 octobre 1953).

En 1954, c'est au tour de l’Olympia (du 23 février au 4 mars et du 23 septembre au 12 octobre). Pour cette grande scène, il fait appel à Pierre Nicolas pour l’accompagner à la contrebasse, marquant ainsi le début d’une collaboration qui durera presque trente ans. Le bassiste sera désormais de toutes les scènes et de tous les enregistrements. Bobino (du 25 novembre au 15 décembre) achève cette année qui a vu la publication, en octobre, de La Mauvaise Réputation, recueil où sont réunis des textes en prose et en vers, dont une pièce de théâtre : Les Amoureux qui écrivent sur l’eau.

Gibraltar[modifier | modifier le code]

Avec le succès, l’argent commence à entrer et il faut faire face à la gestion du métier. En 1954Pierre Onténiente, le copain de Basdorf, a accepté de l’aider sans contrepartie pour s’occuper de ses affaires. Avant de franchir le pas et de s'engager plus avant, il fait son apprentissage auprès de Ray Ventura, l'éditeur de Georges.

En 1955, Brassens fait l’acquisition de la maison des Planche et de celle qui lui est mitoyenne pour l’agrandir. L’eau et l’électricité installées, il la leur offre. La vie continue comme avant. Cette même année, il rencontre Paul Fort, poète qu’il admire et qu’il a chanté à ses débuts (Le Petit Chevalnote 14, sur son deuxième 78 tours). Avant sa tournée en Afrique du Nord et son passage à l’Ancienne Belgique, à Bruxelles, il compose des musiques sur deux autres de ses poèmes : Comme hier et La Marinenote 15 en vue de son nouveau passage à l’Olympia (du 6 au 27 octobre). La nouvelle station de radio, Europe no 1, qui vient d’apparaître sur les ondes, est un événement important dans sa carrière. C’est la seule qui diffuse ses chansons interdites sur les radios d’État. En 1956, Brassens sera animateur sur Europe no1note 16.

Prêt à se consacrer à son ami, Pierre Onténiente quitte son emploi en janvier 1956. Son baptême du feu : le prochain passage à Bobino de l’artiste (27 janvier – 16 février). Entre-temps, à la demande de René Fallet, Brassens a accepté, par amitié, de faire l’acteur aux côtés de Pierre Brasseur et Dany Carrel. Le roman La Grande Ceinture, de son ami Fallet, est adapté à l’écran par René Clair. Le film s’intitulera Porte des Lilas. Dans cette affaire, Onténiente y gagnera son sobriquet de « Gibraltar ». Le trouvant aussi résistant qu’un roc quand il défend les intérêts de son « protégé », le réalisateur le compare au Rocher de Gibraltar. Friand de surnoms, Brassens l’adopte pour dénommer son ami et, désormais, secrétaire-imprésario. Trois chansons arrivent à point pour illustrer le film : Au bois de mon cœurL'Amandier et Le Vinnote 17.

En 1957, Brassens et Gibraltar créent les éditions 57.

Moulin de la Bonde[modifier | modifier le code]

Le moulin de la bonde

La maison de Jeanne, impasse Florimont, est toute petite. Pour vivre comme il l'entend, il jette son dévolu, en 1958, sur le moulin de la Bonde, au bord du ru de Gally, à l'extérieur du village de Crespières, en Seine-et-Oise (dans les Yvelines actuelles). Il s'y rend souvent pour, entre autres, y honorer grandement l’amitié des copains d’enfance : Victor Laville, Émile Miramont, Henri ColpiRoger Thérond ; de ceux de Basdorf : René Iskin, André Larue ; des anars du Libertaire ; des amis du monde de la chanson et du spectacle : Marcel AmontGuy BéartGeorges MoustakiJacques BrelPierre LoukiJean BertolaBoby LapointeLino VenturaRaymond DevosJean-Pierre ChabrolBourvil (en voisin), Fred Mella (soliste des Compagnons de la chanson) et bien d’autres. Fidèles, jusqu’à la fin. Seule Jeanne refusera de venir au moulin.

Dorénavant, il cesse de se produire dans les cabarets pour alterner les tours de chant entre Bobino et l’Olympia. Il poursuit ses tournées à l’étranger (1958SuisseRome1959BelgiqueAfrique du Nord1961Québec, etc.).

Les années 1960 : honneurs et douleurs[modifier | modifier le code]

Jacques Charpentreau écrit le premier ouvrage sur le chanteur : Georges Brassens et la poésie quotidienne de la chanson19.

En 1961, il sort un disque en hommage à Paul Fort, mort l’année précédente, disque où sont réunis sept poèmes qu’il a mis en musique ou qu'il déclame simplementnote 18.

Georges Brassens sur scène en 1964.

En avril 1962, il fête à Bobino ses dix ans de carrière. Le 15 mai, il monte un spectacle en hommage à Paul Fort, au théâtre Hébertot. Le 5 décembre, jour de la première à l’Olympia avec Nana Mouskouri, il souffre d’une crise de coliques néphrétiques. Sur l’insistance de Bruno Coquatrix, il honore les dates prévues à partir du lendemain jusqu’au 24 décembre. Chaque soir, une ambulance l’attend. À la suite de cette douloureuse expérience, il ne retournera plus à l’Olympianote 19. Le 31 décembre, il apprend la mort de sa mère. Le jour même, il se rend à Sète puis regagne Marseille pour se produire à l’Alcazar. « Pour la première fois, ce soir, elle me voit chanter » dit-il20.

Vue de Georges Brassens avec une autre personne sur la scène du théâtre du Capitole (1963).

Le prix Vincent Scotto, décerné par la SACEM, gratifie Les Trompettes de la renommée, de meilleure chanson de l'année 1963. En octobre, le numéro 99 de la très sélective collection Poètes d’aujourd’hui, qui paraît chez les libraires, est consacré à Georges Brassens. Quand l’éditeur, Pierre Seghers, lui avait fait part de ce projet, Brassens accepta à condition que son ancien professeur de français, Alphonse Bonnafé, soit l’auteur du texte21. Brassens est ainsi le deuxième auteur de chansons (après Léo Ferré), à figurer dans cette collection. Dans son journal, René Fallet écrit :

« C’est le triomphe enfin avoué et officiel de ceux qui, voilà dix ans, criaient au poète pour les sourds22. »

Georges Brassens sur scène en 1964.

Dix ans se sont écoulés depuis la parution de son premier album — neuf ont paru, quatre-vingts chansons ont été enregistrées. Pour marquer cet anniversaire, un coffret de six 33 tours 30 cmDix ans de Brassens, est mis en vente. Le 6 novembre, Georges Brassens se voit honoré pour cet ouvrage, par l’Académie Charles-Cros, en recevant le Grand Prix international du disque 1963 des mains de l’écrivain Marcel Aymé.

Souffrant de calculs rénaux depuis plusieurs mois déjà, les crises de coliques néphrétiques deviennent plus aigües. Il subit une opération des reins à la mi-janvier. Après une longue convalescence, il est à nouveau sur les planches de Bobino en septembre.

Les Copains d’abord[modifier | modifier le code]

Le film d’Yves RobertLes Copains, sort en 1965. Pour le générique, Brassens a composé une chanson : Les Copains d’abordnote 20. Le succès qu’elle rencontre est tel qu’il rejaillit sur les ventes de son premier album 33 tours 30 cm et sur son triomphe à Bobino (du 21 octobre au 10 janvier 1965) avec, en alternance, Barbaranote 21Serge LamaMichèle ArnaudBrigitte Fontaine ou Boby Lapointe. L'une de ses nouvelles chansons, Les Deux Oncles, où il renvoie dos à dos les belligérants des deux camps de la Seconde Guerre mondiale pour exprimer l’horreur que lui inspire la guerre, jette le trouble et lui vaut des inimitiés chez certains de ses admirateurs23.

Jean-Louis Brassens, lui non plus, n’aura jamais vu son fils sur scène ; il meurt le 28 mars 1965 et Marcel Planche, quant à lui, le 7 maisuivant.

Lors de l'émission radiophonique Musicorama, diffusée en direct du théâtre de l'ABC le 12 octobre, Georges Brassens réalise un rêve : chanter avec Charles Trenetnote 22. Ils renouvelleront cette expérience pour l'émission télévisée La La La en mars 1966. L’estime qu’ils se portent est réciproque, mais Trenet garde ses distances. « C’est le grand regret de Georges. S’il y en avait un qu’il aurait vraiment aimé fréquenter, c’est bien Trenet. Or, il s’est trouvé que Trenet […] n’a rien fait pour aller vers Georges. »24

Pour rompre sa solitude, Jeanne se remarie à 75 ans, le 26 mai 1966, avec un jeune homme de 37 ans. Contrarié par ce mariage, Brassens quitte l'impasse Florimont pour emménager dans un duplex près de la place Denfert-Rochereaunote 23Jacques Brel, qu’il a connu aux « Trois Baudets » en 1953, est son voisin ; il s’apprête à faire ses adieux sur la scène de l’Olympia. Par amitié, Brassens écrit le texte du programme de cet événement.

Du 16 septembre au 22 octobre, Georges Brassens se produit sur les planches du Théâtre national populaire (TNP) avec Juliette Grécoqui en assure la première partienote 24. Chaque soir, il présente sa Supplique pour être enterré à la plage de Sète et fait part de son Bulletin de santé — en réponse aux rumeurs distillées par une certaine presse — et pour faire bonne mesure, il (ré)affirme sa singularité et exprime le peu de bien qu'il pense du militantisme et des groupuscules de toutes sortes avec la chanson Le Pluriel, dans laquelle, quelles que soient les circonstances, il proclame : « Bande à part, sacrebleu, c'est ma règle et j'y tiens ! »

Habitué à souffrir de ses calculs rénaux, il a laissé passer le temps. Au mois de mai 1967, une nouvelle crise l’oblige à interrompre une tournée pour subir une deuxième opération des reins. Le 8 juin, parrainé par Marcel Pagnol et Joseph Kessel, l'Académie française lui décerne le Grand Prix de poésie pour l’ensemble de son œuvre. Brassens en est honoré, mais pense ne pas le mériter.

« Je ne pense pas être un poète… Un poète, ça vole quand même un peu plus haut que moi… Je ne suis pas poète. J’aurais aimé l’être comme Verlaine ou Tristan Corbière25. »

René Fallet sort à son tour un livre sur son ami, aux éditions Denoël.

Après Mai 68, quand on lui demande ce qu’il faisait pendant les événements, il répond malicieusement : « Des calculs ! »26

Le 24 octobre, avec son ami Fallet, il est au chevet de Jeanne, qui meurt faute d’avoir pu surmonter le choc de son opération de la vésicule biliaire. Elle avait 77 ans.

Le 6 janvier 1969, à l'initiative du magazine Rock & Folk et de RTL, Georges Brassens, Léo Ferré et Jacques Brel sont invités à débattre autour d'une table. Ce moment est immortalisé par le photographe Jean-Pierre Leloir.

Cette année-là, il franchit les limites du 14e arrondissement pour emménager dans une maison du quartier Saint-Lambertnote 25, dans le 15e arrondissement. Bobino l'attend à nouveau à partir du 14 octobre.

En décembre, pour satisfaire à la demande de son ami sétois, le cinéaste Henri Colpi, il enregistre la chanson écrite par ce dernier avec une musique composée par Georges Delerue pour illustrer le film dans lequel joue FernandelHeureux qui comme Ulyssenote 26.

Les années 1970 : Bretagne et Grande-Bretagne[modifier | modifier le code]

En 1971, il compose également la musique du film de Michel Audiard Le drapeau noir flotte sur la marmite, adaptation du roman de René Fallet Il était un petit navire.

La maison de Brassens au Craclais, à Lézardrieux en Bretagne.

Dans ces années-là, le grand auteur-compositeur qu'il est, découvert par Jacques Canetti, s'en remet à un Lyonnais, Jean Bertola, pour ses tournées et son secrétariat.

Lézardrieux[modifier | modifier le code]

Conséquence de vacances passées à Paimpol chez le neveu de Jeanne, depuis les années 1950, Georges Brassens apprécie la Bretagne. Michel Le Bonniec lui a trouvé une maison sur les rives du Trieux, à Lézardrieux27 : « Ker Flandry ». Le moulin de Crespières est mis en vente au début de 1970. À la demande de Brassens, « Gibraltar » et son épouse viennent habiter la maison de l’impasse Florimont28.

Brassens a 50 ans et vingt ans de carrière. Un autre tour de chant l’attend à Bobino avec Philippe ChatelMaxime Le ForestierPierre Louki, en alternance (10 octobre 1972 au 7 janvier 1973). Avec la chanson Mourir pour des idées, il répond aux réactions mitigées envers sa chanson Les Deux oncles. Le 30 octobre 1972, il participe à une soirée spéciale contre la peine de mort au Palais des sports de Paris. À partir du 14 janvier 1973, il entame ses dernières tournées françaises. Il passe au théâtre municipal de Sète, le 13 avril 1973. Cette année-là, il fait son entrée dans Le Petit Larousse.

Répondant à l’invitation de Colin Evans, professeur de français à l’University College de Cardiff, en Pays de Galles, Brassens donne deux récitals au Shermann Theatre le 28 octobre 1973note 27.

En 1973, Brassens joue dans un film de Jean-Marie PérierPourquoi t'as les cheveux blancs..., sur un scénario de René Fallet. Ce film a été diffusé sur la troisième chaîne de l'ORTF le 27 décembre 197329.

Le 19 octobre 1976, il s’installe à Bobino pour cinq mois. Il présente les nouvelles chansons de son dernier album, dont celle qui lui donne son nom : Trompe-la-mort.

« C’est pas demain la veille, bon Dieu, de mes adieux. »

Le 20 mars 1977, jour de la dernière, personne ne se doute qu’il ne foulera plus jamais les planches de son music-hall de prédilection.

Saint-Gély-du-Fesc[modifier | modifier le code]

La tombe de Georges Brassens au cimetière Le Py de Sète.

D'inquiétantes douleurs abdominales, de plus en plus vives, l’amènent à se faire examiner. Un cancer de l’intestin est diagnostiqué et se généralise. Il est opéré à Montpellier, dans la clinique du docteur Bousquet, en novembre 1980. L'année suivante, une nouvelle opération à l’hôpital américain de Paris lui accorde une rémission qui lui permet de passer l'été dans la propriété des Bousquet, à Saint-Gély-du-Fesc, au nord de Montpellier, avant de revenir à Paris et séjourner à Lézardrieux.

Hormis les disques de ses chansons arrangées en jazz — dans lesquels il est à la guitare auprès de prestigieux jazzmen — en 1979 et celui en faveur de Perce-neige, l’association de son ami Lino Ventura, sur lequel il chante les chansons de sa jeunesse en 1980 et sans oublier son interprétation du hérisson dans le conte musical Émilie Jolie de Philippe Chatel en 1979, il n’a pas enregistré d’album depuis cinq ans. Pourtant, près de quinze chansons sont prêtes, quinze autres en gestation. Il échafaude le projet de les graver, mais ne pourra le mener à bien. Après sa mort, Jean Bertola acceptera de les chanter. L'album Dernières Chansons sera un succès commercial récompensé par l’académie Charles-Cros (voir également l'album Le Patrimoine de Brassens).

Ultime satisfaction, la peine de mort — contre laquelle il avait écrit notamment Le Gorille, fait des galas, manifesté, signé des pétitions — est abolie le 9 octobre 1981.

Revenu dans la famille de son chirurgien, à Saint-Gély, il fête son soixantième anniversaire30. Il meurt dans la nuit du jeudi 29 octobre1981, à 23 h 15. Georges Brassens est inhumé à Sète, le matin du samedi 31, dans le caveau familial dont la pierre tombale porte une croix, au cimetière Le Pynote 28.

Le choc de sa mort est immense dans toute la France. En ouverture du journal télévisé du 30 octobre31, sur Antenne 2Patrick Poivre d'Arvor, visiblement ému, déclare :

« On est là, tout bête, à 20 ans, à 40, à 60… On a perdu un oncle. »

Joha Heiman meurt le 19 décembre 1999 et est enterrée à ses côtés.

Lui qui avait comme modèle de réussite Paul Misraki, parce qu'il était chanté partout sans être connu du grand public, ne se doutait pas qu'un jour il accéderait à la renommée internationale.

Postérité et hommages[modifier | modifier le code]

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DévelopperCette section ne cite pas suffisamment ses sources (février 2017).

De nombreux auteurs-compositeurs-interprètes se sont dits influencés par Georges Brassens : RenaudPierre PerretMaxime Le Forestier, qui reprendront aussi certaines de ses chansons32Francis CabrelYves Duteil, le Suisse Mani Matter et l'Italien Fabrizio De André, qui traduit plusieurs de ses chansons.

Georges Moustaki, membre de la bande à Georges a composé, en 1974, Les Amis de Georges en son honneur, il aurait choisi le prénom de Georges en son honneur33.

Plus de cinquante thèses lui ont été consacrées, il est chanté : au Japon, en Serbie, en Russie, en Italie, en Espagne, en Amérique du Nordetc. Au total, il est traduit dans une vingtaine de langues. [réf. nécessaire]

Lieux portant son nom[modifier | modifier le code]

En France, en 2015, 149 établissements scolaires portent son nom34. Un grand nombre de salles de spectacle, parcs et jardins, espaces publics, voies, portent également le nom de Georges Brassens, dont, à Paris, le parc Georges-Brassens, tout proche de sa maison de la rue Santos-Dumont. Quelques exemples :

Il existe également une place Georges-Brassens (Georges-Brassens-Platz) à Basdorf en Allemagne, et la bibliothèque municipale de cette ville porte son nom.

Discographie[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Discographie de Georges BrassensListe des interprètes ayant chanté Georges Brassens et Liste des titres enregistrés par Georges Brassens.

Textes ou musiques d'autres auteurs et compositeurs[modifier | modifier le code]

Tout au long de sa carrière, Brassens aura repris, mis en musique et interprété ou simplement déclamé les textes de plusieurs poètes, non sans les avoir le plus souvent abrégés. Parmi eux :

Hommages à Brassens (en chansons)[modifier | modifier le code]

Hommages du vivant de Brassens[modifier | modifier le code]

Hommages posthumes[modifier | modifier le code]

En français :

En langue étrangère :

Galerie[modifier | modifier le code]

DVD[modifier | modifier le code]

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Festivals[modifier | modifier le code]

Chaque année, des artistes se réunissent pour rendre hommage à Georges Brassens.

Journées Georges-Brassens[modifier | modifier le code]

Créées en 1987, les Journées Georges-Brassens sont le plus ancien événement consacré à Brassens. Elles ont lieu chaque année le second week-end d'octobre dans le parc Georges-Brassens (Paris 15e) et sont organisées par l'Association culturelle et événementielle du 15e arrondissement de Paris (ACE15). Elles proposent sur deux jours : dictée Georges-Brassens, chorales, tremplin de la chanson, prix littéraire Georges-Brassens, concerts, prix Mémoire Georges-Brassens40.

Charavines[modifier | modifier le code]

Depuis 1995, les premiers week-ends d'août, organisé par les bénévoles de l'association « Vivre à Chirens », le Festival Brassens de Charavines est le plus ancien de France. Il propose quatre soirées musicales dont trois grands spectacles cabaret 100 % Georges Brassens. Dans une grande et très belle salle décorée en cabaret, une trentaine d'artistes excellents dans leurs interprétations très variées de l’œuvre de l'ami Georges. Les festivaliers ont librement accès aux expositions et aux après-midi musicaux en plein air.

Vaison-la-Romaine[modifier | modifier le code]

Depuis 1997, dernière semaine d'avril, organisé à Vaison-la-Romaine par Les Amis de Georges Brassens. Son initiateur, Georges Boulard, passionné de Brassens, a réuni les proches du chanteur pour créer un festival-témoignage avec conférences, expositions, concerts d'artistes multiples, connus ou non. Le festival s'est développé avec le temps et les répertoires se sont diversifiés, mais on est certain d'y entendre chaque année de la chanson de qualité et plusieurs concerts consacrés à Brassens.

Basdorf[modifier | modifier le code]

Depuis 2004, à la mi-septembre, organisé par Les Amis des Amis de Georges, quatre jours d'un festival essentiellement consacré à Brassens. Initié par la visite anniversaire de 2004, au cours de laquelle Georges Boulard a emmené René Iskin et les copains survivants du STO chanter Brassens sur les lieux où ont été écrits certains des premiers succès.

Rennes et Saint-Brieuc[modifier | modifier le code]

Depuis 2004, le festival « Ballade avec Brassens » a lieu en septembre, en alternance entre Rennes et Saint-Brieuc. En 2018, le 9 septembre à Rennes, sur la promenade Georges-Brassens, soixante dix groupes (deux cents personnes environ) reprendrons à nouveau plus ou moins fidèlement les chansons du Sétois. Chaque édition voit se rassembler environ 7000 personnes (entrée gratuite).

Soucieu-en-Jarrest[modifier | modifier le code]

Depuis 2005, ce festival a lieu à Soucieu-en-Jarrest le dernier week-end de mai et se nomme le « festival des fils de Georges ». Sur trois jours se produisent des artistes chantant Brassens et ceux qui se réclament « fils de Georges ». Des guinguettes sont mises en place dans lesquelles les chansons du Sétois sont interprétées de différentes façons et ce festival de chansons à développement durable se trouve ainsi en harmonie avec le respect de la nature dans une grande fraternité41.

L'Intégrale Brassens Paris, 9e[modifier | modifier le code]

Cet événement a lieu depuis 2006, la dernière semaine complète du mois d'octobre, à la salle Rossini, dans la mairie du 9e arrondissement de Paris, 6, rue Drouot. Toutes les chansons (y compris posthumes et inédites) de Brassens sont interprétées par différents artistes, dans un ordre proche de l'ordre chronologique, en neuf soirs de spectacle — avec toujours un hommage à un autre auteur. L'événement fut orchestré en 2006 et 2007 par Dimitris Bogdis et Marie Volta, puis par cette dernière de 2008 à 2012, avec le soutien de l'association Le Grand Pan - Intégrale Brassens, née autour du festival. Celui-ci a vu le jour à l'initiative de Dimitris Bogdis (traducteur et interprète de Brassens en grec) et Marie Volta (autrice, compositrice, et interprète de Brassens)42.

Pirey[modifier | modifier le code]

Depuis 2008, à Pirey, dans le Doubs, sont organisées les Brassensiades, à l'initiative de l'association L'Amandier, dont l'objectif est de maintenir vivante l'œuvre de Georges Brassens et de lui donner la place qu'elle mérite dans le patrimoine culturel collectif. Ce festival, qui se déroule à la fin mars, accueille durant trois soirées des artistes qui interprètent, adaptent, les chansons de Brassens. Sont aussi organisées des conférences, des expositions et des animations.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Bibliographie de Georges Brassens.

Dans la fiction[modifier | modifier le code]

Radio[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. 54, rue de l’Hospice, aujourd’hui 20, rue Georges-Brassens.
  2. Née Dagrosa.
  3. Actuellement lycée Paul-Valéry.
  4. Parmi les biographies de ses copains d'enfance, on peut citer celles d'Émile Miramont dit Corne d’aurochs, Brassens avant Brassens – De Sète à l’impasse Florimont ou de Victor Laville et Christian Mars, Brassens, Le Mauvais sujet repenti.
  5. Différentes sources ne s'entendent pas sur la durée de la peine imposée à Georges Brassens. Si l'ami d'enfance de celui-ci, Victor Laville, affirme que tous les malfaiteurs écopèrent de peines allant de 15 jours à 2 ans avec sursis, ce dernier affirme ne pas se souvenir des peines exactes imposées à chacun (Laville, V. et Mars, C. (2006). Brassens : le mauvais sujet repenti. Paris, France : L'Archipel). De son côté, Jean-Paul Sermonte affirme que Brassens fut condamné à 15 jours avec sursis (Sermonte, J.-P. (2001). Brassens : au bois de son coeur. Paris, France : Éditions Didier Carpentier.), alors que Jacques Vassal, s'appuyant sur le témoignage de Pierre Onténiente, ami et secrétaire personnel de Brassens, fixe la peine à un an avec sursis (Vassal, J. (2006). Brassens : le regard de "Gibraltar". Paris, France : Fayard.). Éric Kristy, scénariste du téléfilm "La mauvaise réputation" réalisé en 2011 pour France 2 et qui raconte la vie de Georges Brassens de son adolescence à ses débuts sur scène, quant à lui, établi la peine à six mois dans une entrevue accordée à Le Point (http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/emmanuel-berretta/georges-brassens-et-sa-mauvaise-reputation-15-10-2011-1384912_52.php [archive])
  6. 173, rue d’Alésia.
  7. Expression populaire pour : à la légère.
  8. Du 6 au 21 mars 1944. Dates mentionnées sur sa fiche de contrôle de permissionnaire, visée à Paris IXe, datée du 9 mars 1944.
  9. Brassens a connu Émile Miramont à 9 ans, à l'école communale de Sète. Brassens l'a surnommé Corne de roc puis Corne d'aurochs, pour mieux l’accorder avec le parti préhistorique. Il utilisera ce sobriquet pour le titre de la chanson vengeresse composée au sujet de son abandon.
  10. 13-15, rue du Mont-Cenis.
  11. Il s'agit de l'orchestre de Léo Clarens, qui les accompagne dans un disque Philips où ils chantent en duo Maman Papa et La Légende de la nonne (voir l'album posthume Les débuts de Brassens, en privé 1952-1955).
  12. Il s’agit du sixième 78 tours (pas plus de trois minutes, donc un seul titre, par face) de Georges Brassens. Sous le titre Le Parapluie, la première édition mentionne : « du film Rue de l’Estrapade ». La deuxième édition ajoute : « Grand prix du disque 1954 Académie Charles-Cros ». La chanson Le Fossoyeurest gravée sur la face B (Polydor – 560.436).
  13. En 2011, un jeune homme de 27 ans est condamné à Cherbourg à 200 euros d'amende et 40 heures de travaux d'intérêt général pour outrage à agents après avoir chanté Hécatombe à sa fenêtre. Sources : "Brassens : les cas tombent" [archive] sur lesmotsontunsens.com
  14. Titre original : Complainte du petit cheval blanc.
  15. Titre original : L’Amour marin.
  16. Émission Le RingLCI, 16 mars 2011.
  17. Contre toute attente, la chanson Les Lilas, composée lors de cette aventure cinématographique, n’est pas chantée dans le film. Par ailleurs, on entend, en valse musette, une musique qui sera utilisée en 1960 pour Embrasse-les tous (relevé dans l’article de Philippe Lucas paru dans le numéro spécial de la revue Les Amis de Georges consacré au film Porte des Lilas).
  18. Hommage à Paul Fort, 45 tours, Philips (MEDIUM 432.556 BE). Un 33 tours, sera édité en 1972, pour le centième anniversaire de sa naissance (voir discographie/Autres enregistrements).
  19. sauf le 7 décembre 1965, pour une soirée au profit de Serge Lama, victime d’un accident de la route.
  20. 45 tours de la bande originale du film Les Copains, orchestre dirigé par André Girard, Philips (437.004 BE), novembre 1964.
  21. Le 23 novembre 1960, la chanteuse avait reçu le Grand Prix du disque de l'Académie Charles-Cros pour l'album, Barbara chante Brassens.
  22. Ils s’étaient déjà rencontrés une première fois en 1960 ; Brassens était venu le voir au théâtre de l'Étoile à Paris.
  23. Immeuble « Le Méridien », 7-9, rue Émile-Dubois, XIVe.
  24. Enregistré, ce spectacle sera édité trente ans plus tard (voir Discographie/Enregistrements publics).
  25. Maison située au 42, rue Santos-Dumont.
  26. La chanson a été éditée sur un 45 tours deux titres chez Philips (6009 007) 1968.
  27. Un disque est enregistré et commercialisé sur les territoires anglais et français. Ce sera le seul enregistrement public édité du vivant du chanteur (voir Discographie/Enregistrements publics).
  28. Les Sétois le désignent comme « le cimetière des pauvres ». Il est surnommé « le ramassis ». À défaut de dominer la mer Méditerranée, il donne sur l'étang de Thau.
  29. Lorsqu'il a francisé son nom, Moustaki a choisi le prénom de Georges par admiration pour Brassens.

Références[modifier | modifier le code]

  1. http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Georges_Brassens/110030 [archive].
  2. Jean-Claude LamyBrassens, le mécréant de Dieu, Albin Michel, 2014, p. 17.
  3. Bernard LonjonBrassens, les jolies fleurs et les peaux de vache, Archipel, 20 septembre 2017 (ISBN 9782809822984lire en ligne [archive])
  4. http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005239e04d3f3a7/5242bd05918bb [archive]
  5. Bertrand Dicale, Brassens ?, Flammarion, 2011, p. 15.
  6. Cité par Martin Monestier, Pierre Barlatier, Brassens, le livre du souvenir, éd. Tchou, 2006, p. 35.
  7. Ibidem, p. 36.
  8. Martin Monestier et Pierre Barlatier, Brassens, le livre du souvenir, éd. Tchou, 2006, p. 56.
  9. Jacques Vassal, Brassens, le regard de « Gibraltar », éd. Fayard/Chorus, 2006, p. 91.
  10. L'antimilitarisme de Georges Brassens face au Général Bigeard, Apostrophes, 14 mars 1975, archive vidéo INA, voir en ligne [archive].
  11. Jean GarriguesLa France de la Ve République : 1958-2008, Armand Colin, 2008, p. 106 [archive].
  12. Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier françaischansonnier, poète et militant libertaire [archive].
  13. ↑ a b et c Georges Brassens : Œuvres complètes, Le Cherche midi, coll. « Voix publiques », 2007 p. 1035.
  14. Sylvain BoulouqueLes Anarchistes Ni Dieu ni maître ! (anthologie), Le Monde, 2012, p.187.
  15. Une lettre au maire de Sète [archive] pour s'émouvoir de l'orthographe Pupchen.
  16. Témoignage de Pierre Onténiente recueilli par Jacques Vassal, Brassens, le regard de « Gibraltar », éd. Fayard/Chorus, 2006, page 91.
  17. Témoignage de Patachou recueilli par Victor Laville et Christian Mars, Brassens, le mauvais sujet repenti, éd. L’Archipel, 2006, p. 136.
  18. Chanter peut être un délit [archive] sur lepoint.fr
  19. Voir Bibliographie/Les trois premiers ouvrages consacrés à Georges Brassens.
  20. Cité par Gérard Lenne, Georges Brassens, le vieil Indien, éd. Albin Michel, 2001, p. 62.
  21. Témoignage de Pierre Onténiente in, Brassens, le regard de Gibraltar, Fayard/Chorus, 2006, pp. 174-175.
  22. Extrait du Journal de A à Z sur Brassens de René Fallet, in Brassens, éd. Denoël, octobre 2005, p. 128.
  23. Voir par exemple cet article de journal, écrit en 1964 par un militant engagé, André Calvès, en critique de la chanson Les Deux Oncles [archive]
  24. Témoignage de Pierre Onténiente in, Brassens, le regard de Gibraltar, Fayard/Chorus, 2006, p. 197.
  25. Cité par Jean-Paul Liégeois in, Georges Brassens - Œuvres complètes, coll. Voix publiques, éd. Le Cherche-Midi, mars 2007, p. 633.
  26. Victor Laville, Christian Mars, Brassens, le mauvais sujet repenti, éd. l’Archipel, 2006, p. 188.
  27. Site de la mairie de Lézardrieux [archive]
  28. Jacques Vassal, Brassens, le regard de « Gibraltar », éd. Fayard/Chorus, 2006, page 264.
  29. Présentation du film [archive]Le film. [archive]
  30. Voir sur Dailymotion. [archive]
  31. JT du 30 octobre 1981 [archive]
  32. http://parlesroutesduprintemps.blogspot.fr/2014/07/renaud-chante-brassens.html [archive]
  33. Na dessinateur, DESSIN. Georges Moustaki est mort : si vous êtes triste, Brassens se réjouit [archive], dans Le PlusL'Obs23 mai 2013, consulté le 25 mai 2016.
  34. « De Jules Ferry à Pierre Perret, l'étonnant palmarès des noms d'écoles, de collèges et de lycées en France » [archive], sur lemonde.fr, 18 mai 2015(consulté en octobre 2017).
  35. Louis-Jean CalvetGeorges Moustaki, il y a un an [archive], Huffington Post, 23 mai 2014, consulté le 25 mai 2016.
  36. Barbara Deschamps« La prière de Georges Brassens » [archive], sur http://barbaradeschamps.net/albums.php [archive], 23 août 2016 (consulté le27 juillet 2017)
  37. http://www.proyectokrahe.org/index.php/El_rinc%C3%B3n_de_Brassens [archive]
  38. http://www.elconfidencial.com/cultura/2013/01/05/pongamos-que-hablo-de-brassens-112303 [archive]
  39. Diffusé le 19 novembre 1977 sur TF1. Réalisation : Marion Sarraut.
  40. Infos [archive]
  41. Site du festival [archive]
  42. Site du festival Intégrale Brassens [archive]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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