La Fayette (porte-avions)
USS Langley (CVL-27)
Le La Fayette est l'ancien Langley, un porte-avions de l'US Navy prêté par les États-Unis à la France de à . Sous pavillon français, il participe à la guerre d'Indochine et au rapatriement des premiers réfugiés d’Algérie.
C'est le sister-ship du porte-avions Bois Belleau (ex-USS Belleau Wood CVL-24 américain, ainsi nommé en mémoire de la bataille du bois Belleau où s'illustrèrent les Marines de la 2d Infantry division US) qui servit dans la marine française de 1953 à 1960. Le La Fayette et le Bois Belleau sont des coques de croiseurs dont les superstructures ont été remplacées par un hangar et un pont d'envol. Les machines sont restées celles des croiseurs, mais des bulges ont été ajoutés à la coque pour améliorer la stabilité.
Construction
Le , l’US Navy commande un croiseur léger nommé USS Fargo (CL-85) dont la quille est posée le à Camden (New Jersey) par les chantiers Newport News Shipbuilding. À peine sur cale la commande est transformée en celle d'un porte-avions sous le nom de USS Crown Point. Il est rebaptisé USS Langley en l’honneur de Samuel Pierpont Langley inventeur du bolomètre le et lancé le . Il prend la marque de coque CVL-27. Comme son sister-ship l'USS Belleau Wood (CVL-24), il fait partie d'une série de neuf croiseurs légers de classe Cleveland qui ont été transformés sur cale pour constituer les porte-avions légers de la classe Independence.
Sous pavillon américain
Mis en service le , il embarque 25 F6F5 Hellcat et 9 TBM Avenger et part dans le Pacifique. Sa première opération est, en , une attaque sur les îles Marshall. Il participe notamment au débarquement d'Hollandia (Nouvelle-Guinée), à la première bataille de la mer des Philippines après le débarquement aux îles Mariannes.
Engagé dans différentes phases de la grande Bataille du golfe de Leyte en octobre 1944 dans le cadre de la Task Force 38 dirigée par l'amiral William Halsey, le Langley participe aux offensives contre les forces japonaises et subit les attaques de l'aviation japonaise le à l'est de Luçon et du Détroit de San-Bernardino. Dans ce cadre, le Langley reçut l'appontage d'urgence de l'avion du célèbre capitaine-pilote de l'US Navy David McCampbell, de retour de mission et à court de carburant après avoir abattu un record de 9 avions japonais. Le lendemain, les avions du Langley participent à l'attaque par la Task Force 38 des porte-avions japonais venant du nord et contribuent à les mettre en retraite ou les couler, dans le cadre de l'affrontement dit du 'Cap Engaño'.
Le Langley et ses avions participent aussi le à l'attaque de l'Indochine française (raid en mer de Chine méridionale).
Le , le Langley reçoit une bombe qui fait trois morts et onze blessés. Les appontages ne sont interrompus que pendant deux heures. Il est engagé, dans la première grande attaque sur le Japon le , en couverture du débarquement sur l'ile d'Iwo Jima. Il arrive à San Francisco le pour remise en état et modernisation. Travaux terminés, il est de retour à Pearl Harbor le . Le Japon capitule le 15. Après deux voyages dans le Pacifique et autant en Europe pour rapatrier des troupes, il est désarmé le à Philadelphie.
Son palmarès est de 32 navires mis hors de combat dont 8 de guerre, 194 embarcations coulées, 119 avions détruits en combat aérien, 99 au sol et 5 par sa DCA.
Sous pavillon français
Grumman TBW-3W Avenger et Vought F4U-7 Corsair sur le La Fayette en 1962.
L'USS Langley, prêté par les États-Unis et rebaptisé La Fayette, passe sous pavillon français le . Dans le cadre de l'OTAN, la France doit être capable de fournir deux ou trois groupes « Hunter Killer » pour la lutte anti sous-marine. Le La Fayette est, en principe, le noyau du premier groupe. Il arrive à Toulon le avec les flottilles 12F (Hellcat) et 4F (Avenger). Il manœuvre avec l'escadre de Toulon, notamment en Méditerranée, et participe à une croisière en Atlantique en mai et .
Il va aux États-Unis en novembre pour charger des Corsair, le trajet aller étant marqué par une tempête mémorable.
D'avril à juin 1953, il relève l'Arromanches en Indochine, reprenant les flottilles 12F et 9F laissées sur place par ce dernier.
Modernisé à la mi-1954, il s'entraîne avec l'escadre, puis il retourne en Indochine avec la flottille 12F pour couvrir l'évacuation finale du Tonkin en avril et mai 1955. La 12F passe sur le Bois Belleau, la 14F étant récupérée par le La Fayette.
De retour à Toulon, les activités reprennent au sein de l'escadre. Il est une fois de plus en Extrême-Orient avec la flottille 15F, de février à .
Il participe à l'Affaire de Suez au début de novembre 1956 avec les Corsair F4U7 de la 15F et un détachement de la 14F. Il reste 33 jours à la mer, les Corsair totalisant 94 sorties de guerre, avec la perte d'un seul appareil, dont le pilote, le lieutenant de vaisseau Lancrenon, est porté disparu.
Le La Fayette subit un grand carénage à l'arsenal de Toulon de juillet 1958 à septembre 1959. Retrouvant l'escadre, il sert de base de secours lors de la catastrophe du barrage de Malpasset en décembre 1959, puis du tremblement de terre d'Agadir en mars 1960. Il fait une croisière sur les côtes d'Afrique noire au printemps 1961. Il effectue encore huit rotations entre la Métropole et l'Afrique du Nord lors de l'évacuation de l'Algérie à la mi-1962.
Il est restitué à la Marine américaine le à Philadelphie et démantelé en 1964. Il a parcouru 490 000 milles marins (907 480 km) dont 290 000 sous pavillon français.
Le porte-avions La Fayette est le deuxième bâtiment de la Marine française à porter le nom du général Marquis de La Fayette, le premier étant un navire hôpital de 1917. Il sera suivi en 1992 par la frégate furtive FLF La Fayette (F710), parrainée par la ville de Saint-Dié-des-Vosges
Installations aéronautiques
Avions embarqués
Galerie de photos
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
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Bibliographie
- Jean Moulin, Les Porte-avions La Fayette & Bois-Belleau, Ed. Marines Éditions, 2000.
Articles connexes
Lien externe
La Fayette (frégate)
La frégate La Fayette est le premier bâtiment de classe La Fayette d'une série qui compte cinq unités de la Marine nationale française. Son indicatif visuel est F710. Elle est parrainée par la ville de Saint-Dié-des-Vosges depuis le . Il s'agit d'un navire furtif.
Mission
Les frégates de type La Fayette ont été conçues principalement pour faire respecter les intérêts maritimes de l'État dans les espaces d'outre-mer, mais elles peuvent aussi assurer d'autres missions telles que l'intégration à une force d'intervention, la protection du trafic maritime, l'accompagnement d'un groupe aéronaval, réaliser des missions spéciales ou humanitaires.
Historique
La FLF La Fayette F710 a été ainsi nommée pour perpétuer sur la mer la mémoire du général marquis de La Fayette. C'est le deuxième navire de la Marine nationale à porter ce nom après le porte-avions La Fayette, ex USS Langley américain qui servit sous pavillon français de 1951 à 1963.
Construction
La frégate La Fayette comme les autres navires de sa classe a été construite avec une nouvelle méthode : les différents morceaux du navire ont été fabriqués séparément à Cherbourg puis ont été assemblés à Lorient. Cette méthode déjà utilisée pour la construction de bateaux civils a permis d'économiser sur le prix de fabrication et de gagner du temps pour sa construction. La frégate La Fayette a été construite en 18 mois.
Service actif
En , la frégate La Fayette a rejoint la Task Force 473 pour participer à l'opération Héraclès. Cette mission consistait à contrôler le trafic maritime en mer d'Arabie pour empêcher d'éventuelles fuites de Talibans par la mer.
En , pendant la guerre au Liban, la frégate La Fayette a participé aux côtés du BPC Mistral, du TCD Siroco, de la frégate anti-aérienne Jean Bart et la frégate anti-sous-marine Jean de Vienne à l'évacuation des ressortissants français présents dans le pays.
En 2007, la frégate La Fayette se rend aux États-Unis pour célébrer le 250e anniversaire de la naissance du marquis de La Fayette.
En 2011, elle opère au large de la Libye dans le cadre de l'opération Harmattan et a tiré 378 coups de 100 mm[2].
Depuis son admission au service actif, son nom de code est "Fakir".
En 2021, elle doit subir une rénovation (dite " à mi-vie" sous le sigle RMV) modernisant son électronique et son armement. Elle doit recevoir en outre un sonar de coque et le système surface-air Crotale remplacé par deux Sadral avec chacun 6 missiles Mistral[3].
En 2023 elle participe à la Mission Jeanne d'Arc et à l'exercice La Pérouse 23[4].
Cinéma
En 1995, la frégate La Fayette est apparue dans le film GoldenEye.
Jeu vidéo
- La frégate La Fayette est une unité des forces navales des BLUFOR dans Wargame: Red Dragon un jeu vidéo de stratégie développé par le studio français Eugen System.
- La frégate "La Fayette" correspond au 7e niveau du jeu "Goldeneye 007" sorti sur Nintendo 64 en 1997.
Références
Galerie photo
-
La Fayette en baie de
Saint-Tropez à l'occasion d'une régate de grands voiliers (
).
-
La frégate
La Fayette à quai à
Toulon (
).
-
La Fayette salue les derniers bâtiments du groupe aéronaval de retour à Toulon (
).
-
La Fayette salue les derniers bâtiments du groupe aéronaval de retour à Toulon (
).
-
Frégate La Fayette en baie de
Toulon le
alors que le Charles de Gaulle était à quai dans la rade.
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
- Michel Bez (préface de Thierry d'Arbonneau), Frégate « La Fayette », Éditions du Chêne, 1996.
Articles connexes
Liens externes