- Art - Filmé-Verbe=Action Filmer ou-et Prendre une Vidéos (Objets=Caméras)et Prise Audio=Son (Objets=Micros)(Différentes Fréquences ou-et Spectres)=- Producteur et Réalisateur de Vidéos Pour Films ou Séries ou Documentaires ou Pour Des Preuves - Attention Aux Montages Vidéos ou-et Audios Truckés=Manipulés
- Un film, en général, est une fine couche venant recouvrir un substrat : un film plastique, un film d'eau ;
- Un film étirable est utilisé au contact des denrées alimentaires pour les protéger de l'oxydation par l'air, des contaminations (salissures, bactéries...) et améliorer ainsi leur conservation ;
- Un film, en particulier, est une pellicule photographique composé d'un substrat souple sur lequel est déposé un composé chimique photosensible (voir film) ;
- Un film, par métonymie, est l'œuvre culturelle qui était autrefois enregistrée sur une pellicule photographique, et maintenant dans des mémoires numériques, et qui est au cœur du cinéma et de l'audiovisuel.
Caméra argentique
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Une caméra argentique est un appareil de prise de vues cinématographique (caméra) qui enregistre les photogrammes (images) des plans d'un film sur une pellicule photographique. Son utilisation était limitée aux domaines du cinéma et de la télévision. Elle est aujourd'hui supplantée par les caméras numériques et entrée dans le domaine muséologique.
Le terme caméra est issu du latin camera qui signifie « chambre » en français. La camera obscura (« chambre noire ») est un dispositif optique, connu depuis l'Antiquité, qui permet la formation d'une image inversée d'une scène. Les peintres de la Renaissance l'utilisent pour obtenir plus rapidement et plus précisément le tracé des paysages ou des architectures qu'ils veulent représenter, notamment s'ils désirent rendre les perspectives, mais dont ils ont évoqué avec ravissement le spectacle miniature que ce dispositif donne de la nature. « Une belle peinture, raccourcie en perspective, qui représente naïvement bien ce que jamais peintre n'a pu figurer sur son tableau, à savoir le mouvement continué de place en place »1. L'appellation chambre photographique est conservée de nos jours pour désigner des appareils photographiques à grand format, permettant justement, par décentrement et basculement, de corriger ou modifier les lignes de fuite.
Faux amis[modifier | modifier le code]
En langue anglaise, camera signifie exclusivement un appareil photographique. En ce qui concerne la captation d'images animés, les termes movie camera, digital video camera ou camcorder, etc. précisent le type de production, de surface sensible, etc. Il en va de même pour les termes caméra et ciné-caméra, au Canada francophone (bien que ces acceptions y soient en régression). Il faut donc se méfier des traductions parfois hâtives concernant des prétendus précurseurs ou pionniers du cinéma, qui laissent croire que l'on parle d'une caméra de cinéma qu'ils ont inventée, alors que le texte anglais original ne fait qu'évoquer un appareil photo.
Historique[modifier | modifier le code]
Le cinéma naît après l'invention en 1888 par l'Américain John Carbutt du ruban souple transparent en nitrate de cellulose, que l'industriel américain George Eastman met sur le marché de la photographie en 1889 sous la forme de rouleaux de 70 mm de large sans émulsion. Grâce à cette invention, la première caméra de cinéma dépassant le stade du dépôt de brevet et ayant franchi les stades successifs, d'abord de la prise de vues cinématographique, puis de la présentation au public, est le Kinétographe, appareil américain de 1891, utilisant d'abord un bobineau de 19 mm de large (un pouce) à défilement horizontal, imaginé par l'inventeur américain Thomas Edison et mis au point par son assistant et premier réalisateur de cinéma, le franco-britannique William Kennedy Laurie Dickson, secondé par l'Américain William Heise. Les photogrammes sont circulaires, d'environ 12 mm de diamètre, dernière survivance des vignettes rondes des jouets optiques. Une autre machine, le Kinétoscope, permet de visionner les films impressionnés à l'aide d'un œilleton individuel (à deux au plus) et par le biais d'un système de loupes et d'une puissante ampoule, la restitution du mouvement étant assurée par un obturateur à disque mobile selon le principe du stroboscope car le film passe en continu (et en boucle). Le terme anglais film est employé dans ce sens pour la première fois par Thomas Edison2.
Le format n'est pas parfait, les images, trop petites, manquent de définition quand le sujet visé est large (personnage en pied par exemple). Aussi, l'équipe d'Edison utilise par la suite un film de 35 mm (l'exacte moitié du support Eastman), à défilement vertical, aux photogrammes rectangulaires, entraîné par 4 perforations de chaque côté de l'image, qui devient rapidement (1906) le standard des pellicules de cinéma professionnelles. « Cent quarante-huit films sont tournés entre 1890 et septembre 1895 par Dickson et William Heise. »3 et « Edison fit accomplir au cinéma une étape décisive, en créant le film moderne de 35 mm, à quatre paires de perforations par image »4.
Description des caméras argentiques professionnelles[modifier | modifier le code]
Le mécanisme proprement dit[modifier | modifier le code]
Tout au long du xxe siècle, les caméras professionnelles sont construites selon deux modèles :
- Un boîtier rectangulaire contenant à la fois le mécanisme de prise de vues et la pellicule dont les deux galettes (pellicule vierge et pellicule impressionnée) sont co-axiales (positionnées l'une à côté de l'autre). C'est le cas de la caméra Debrie Parvo de chez André Debrie et du Super Parvo, présents sur beaucoup de plateaux internationaux depuis les années 1920 (Parvo L) et 1930 (Super Parvo) jusqu'à la fin des années 1960.
- Un boîtier rectangulaire contenant uniquement le mécanisme, auquel on adjoint deux magasins coplanaires amovibles, séparés ou groupés, c'est le cas des Mitchell NC & BNC, ou des magasins jumeaux co-axiaux, c'est le cas de l'Arri 35 BL ou celui de la VistaVision 35 à déroulement de pellicule horizontal.
- Pour mémoire : un boîtier cylindrique hors normes et des cassettes coplanaires de 60 m pour l'Akeley 35 mm (1917-1940) et sa copie par Arri : la Kinarri5.
Les films vierges étant conditionnés par les fabricants de pellicules selon des longueurs normalisées, les fabricants de caméras ont adapté leurs machines à ces standards. Les magasins ou chargeurs de tous les modèles de caméras présentent ainsi les mêmes conditionnements, aussi bien en format 35 mm qu'en format 16 mm.
Caméras de poing (portables à la main)[modifier | modifier le code]
Types Arriflex 16 St & M, Ciné-Kodak 16, Bell & Howell Eyemo 16 & 35, Bell & Howell Filmo 16, Paillard-Bolex H16, Pathé Webo M16, Beaulieu R16, Auto-Kine 35, Leblay 35, Devry Standard 35 :
- 15 m (cinquante pieds), bobines à joues qui donnent trente secondes en format 35 mm et une minute et vingt secondes en format 16 mm.
- 30 m (cent pieds), bobines à joues qui donnent une minute en format 35 mm et deux minutes et quarante secondes en format 16 mm.
Caméras de studio lourdes (ou portables à l’épaule ou au steadicam)[modifier | modifier le code]
Types Caméflex 16 & 35, Arriflex 16St et Arriflex 16SR, Auricon Cine-Voice 16, Auricon Pro-600 16, Paillard-Bolex H16, Pathé Webo M16, Bell & Howell Eyemo 16 & 35, Bell & Howell Filmo 16, Frezzi-Flex 16, Beaulieu R16, Éclair 16 NPR & ACL, Aaton 16 & 35, Tolana 16, CP-15 et CP-16 16, Prestwich 35, Debrie Super Parvo Color 35, Bell & Howell 2709 35, Arriflex 35 & Arriflex 35BL et suivantes, Aéroscope 35, Kinor 35, Vinten 35, Mitchell NC & BNC 35, Konvas Automat 35, Amitié 35, Camé 300 Reflex 35, VistaVision 35, Panaflex 35, Moviecam Superamerica 35, Moviecam Compact MK2 35, etc :
- 61 m (deux cents pieds), qui donnent deux minutes en format 35 mm et cinq minutes et trente secondes en format 16 mm.
- 122 m (quatre cents pieds), qui donnent quatre minutes et trente secondes en format 35 mm et onze minutes en format 16 mm.
- 305 m (mille pieds), qui donnent onze minutes en format 35 mm et vingt-huit minutes en format 16 mm (Auricon Super 1200 16).
- 610 m (deux mille pieds) (caméras Technirama 35 et Vintimilia 35), qui donnent vingt-deux minutes en format 35 mm6
Fonctionnement du mécanisme[modifier | modifier le code]
Si les mécanismes diffèrent d’une marque à l’autre, ils sont tous basés sur les mêmes principes.
Le film vierge, provenant de la galette intérieure, ou du magasin extérieur, est entraîné de façon continue par la partie supérieure d'un rouleau denté, appelé débiteur, en direction du couloir de prise de vues7.
Dans le couloir de prise de vues, l'avance du film change. Le film est maintenu par un presseur qui le maintient (avec modération afin de ne pas le rayer) dans la gorge du couloir. C'est alors qu'a lieu l'exposition à la source de lumière provenant de l'objectif et traversant la fenêtre de prise de vues pour former sur la pellicule un photogramme. C'est la phase cruciale de la prise de vues. La fenêtre détermine la surface utile de l'image photographiée.
De continue, l’avance se fait maintenant intermittente. Grâce à un dispositif alternatif — mis au point par Louis Lumière —comportant de une à quatre griffes (deux de chaque côté de la pellicule) qui, actionnées par une came excentrique et un ergot sur rampe, s’engagent dans les perforations disposées de part et d’autre de la pellicule, déplacent la pellicule d'un pas de film (un pouce anglais ou 1,9 cm), se retirent des perforations puis remontent en position de départ, prêtes à déplacer la pellicule d’un autre pas après l'exposition d'un autre photogramme. Durant cet escamotage de la pellicule, un obturateur (le plus souvent à disque mobile, mais parfois obturateur à guillotine) passe devant la fenêtre de prise de vues, percée au milieu du couloir et empêche ainsi l’enregistrement de l’escamotage, ce qui provoquerait ce qu’on appelle un filage des photogrammes : les images sont brouillées l'une par l'autre. L'escamotage souhaité doit être le plus rapide possible, afin d'augmenter le temps d'exposition de la pellicule quand elle est immobilisée derrière l'objectif. L'obturateur lui-même est réglable, et son ouverture plus ou moins large permet de jouer sur la qualité de précision des prises de vues, mais aussi de modifier la vitesse d'obturation et de jouer ainsi sur le temps d'exposition en fonction de la lumière reçue.
Quand les griffes d'entraînement se retirent, aussitôt des contre-griffes (une, deux ou quatre) pénètrent dans les perforations afin de la maintenir parfaitement en place durant son exposition à la lumière, donc pendant la confection d'un nouveau photogramme. Elles se rétractent dès que les griffes entrent dans un nouveau cycle d'escamotage. Ce dispositif n'est pas présent sur tous les modèles de caméra.
En plus de ce dernier dispositif, déjà pointu et en conséquence absent dans les appareils pour amateurs, des caméras plus perfectionnées disposent d'un presseur intermittent qui, lors de l'exposition, plaque la pellicule contre la fenêtre afin de favoriser sa planéité et donc ses qualités photographiques.
Le film exposé est entraîné cette fois encore de façon continue par la partie inférieure du rouleau denté (débiteur), en direction du magasin de réception où il s'enroule grâce à un moteur activant un système à friction (qui tourne plus vite en début de galette et moins vite mais avec plus de force en fin de galette). L'amortissement de trajectoire de la pellicule entre sa partie continue et sa partie alternative est assuré par deux boucles appelées boucles de Latham, ou plus simplement boucles (loops).
L'objectif et ses accessoires[modifier | modifier le code]
Sur le boîtier est fixé l'objectif ou une tourelle pivotante portant deux à quatre objectifs de focales différentes. L'objectif utilisé est équipé d'un porte-filtres et d'un pare-soleil déplaçables qui peuvent s'adapter à tous les objectifs présents sur la tourelle.
Le système de visée[modifier | modifier le code]
Les premiers opérateurs du cinéma filment à l'aveuglette. Le cadrage est obtenu avant le chargement de la pellicule par observation directe à travers la fenêtre de prise de vues. Une fois la caméra chargée, l'opérateur se contente de tourner la manivelle, il ne peut pas contrôler son cadre au cours de la prise de vues. « Comme la majorité des opérateurs de l'époque étaient à l'origine des photographes, ils avaient l'œil aiguisé par l'expérience et, tout en tournant la manivelle, ils pouvaient se rendre compte que leur sujet risquait de sortir du cadre et de passer hors champ. Pour éviter d'être obligés de recommencer la scène et de gâcher de la pellicule, ils avaient trouvé la solution de déplacer le plus rapidement possible la caméra sur son support, au jugé! Ainsi, les mouvements heurtés que l'on remarque parfois dans les films primitifs sont de simples rattrapages de cadre et non des panoramiques destinés à suivre un mouvement ou décrire un lieu »8. Les caméras sont d'abord et pendant plusieurs décennies équipées d'un tube de visée disposé au-dessus ou sur le côté (gauche) du boîtier. Un réglage simple par vis permet de corriger le défaut de parallaxe, l'image visée n'étant pas dans l'axe de l'image filmée. Quand l'équipement standard prévoit une tourelle à plusieurs objectifs (comme la caméra de Bell & Howell modèle 2709, qui équipe tous les studios américains de 1909 à 1927), le tube de visée est lui-même affublé d'une petite tourelle qui pivote en même temps que la grande, mettant en place une optique couvrant le même champ que l'objectif principal. La mise au point précise se fait par un autre tube de visée, installé juste dans l'axe de la fenêtre de prise de vues, et que l'on utilise uniquement à l'arrêt de la caméra en basculant sur le côté le mécanisme d'entraînement (la couche dorsale anti-halo des pellicules ne permet pas de viser directement à travers le film au moment du passage dans le mécanisme intermittent).
En 1937, le groupe allemand Arnold & Richter met au point un système de visée original : un miroir, disposé en biais sur l’obturateur rotatif dont il est solidaire, renvoie au tube de visée l’image qu’il reçoit de l’objectif lorsque l’obturateur passe dans le faisceau de ce dernier. L’image, redressée, parvient à un œilleton cerclé de caoutchouc contre lequel l’opérateur appuie sa cavité orbitale. L’image visée coïncide avec l’image filmée — bien que cette image visée corresponde en réalité à un moment de l’action qui n’est pas enregistré puisque le système est en phase d’obturation ! —. C’est la visée reflex, avec la caméra Arri (Arnold & Richter) pour film 35 mm.
La motorisation[modifier | modifier le code]
En 1891, la première caméra du cinéma, le Kinétographe, est équipée d’un moteur électrique branché sur le secteur, lui enlevant toute autonomie et lui conférant une lourdeur qui confine cet appareil au premier studio de cinéma : le Black Maria. En revanche, les premières caméras européennes, aussi bien le Cinématographe de Louis Lumière que le Kineopticon de Birt Acres, ou le Kinetic de Robert W. Paul, se veulent portables et sont actionnées en conséquence avec une simple manivelle. L’arrivée du cinéma sonore vers 1926-27 rend obligatoire l’entraînement de la caméra par un moteur électrique synchrone branché sur courant continu (secteur ou accumulateurs), afin de tourner au même pas que le moteur de l’enregistreur du son (son sur disque et plus tard son optique). Mais les caméras du cinéma muet sont dès 1920 munies d’un moteur électrique dès lors qu’il s’agit de tourner en studio, la manivelle servant essentiellement aux prises de vues en extérieurs. Dans les années 1950, l’arrivée sur le marché des procédés d’enregistrement magnétiques permet de remplacer les lourds enregistreurs à son optique (installés dans un camion-son) qui exigent un développement et un tirage préalables pour vérifier la qualité de leur enregistrement. Les enregistreurs magnétiques utilisés sont encore au format 35 mm perforé et sont aussi encombrants que les précédents mais permettent une vérification immédiate de la qualité. Enfin, un procédé est mis au point avec une régulation à quartz de la rotation du moteur de la caméra, et la même pour des enregistreurs son de plus petite taille utilisant la bande souple au format ¼ de pouce : Perfectone, Nagra, Uher, Stellavox, dont les enregistrements sont ensuite recopiés sur bande son perforée 35 mm (ou 16 mm). Les caméras peuvent aussi être équipées de moteurs à vitesse variable pour atteindre toutes les cadences, des plus basses jusqu’à une centaine d’images par seconde. Pour des cadences plus importantes, de quelque cinq cents images par seconde, et même de beaucoup plus, on utilise des caméras spéciales à miroir rotatif et à film fixe. Pour des cadences du type image par image, les caméras utilisées sont là aussi le plus généralement dédiées à ce seul usage.
L’insonorisation[modifier | modifier le code]
Le mécanisme de déplacement intermittent de la pellicule génère un bruit caractéristique de cliquetis : les griffes heurtent le bas des perforations pour les déplacer. Dès l’apparition du cinéma sonore, l’élimination de ce bruit est un problème majeur, pallié au début par l’enfermement total de la caméra dans une cabine isolée sur le plan acoustique. Une autre solution fait partie aussi de la muséologie : le boîtier de la caméra est doublé par un caisson métallique aux parois isolantes, appelé un blimp. Les caméras ainsi équipées accusent en plus de leur propre poids un supplément de plusieurs dizaines de kilogrammes. La dernière solution est de construire une caméra dont la conception, utilisant des technologies et des matériaux adéquats, limite au maximum l'émission de bruits de fonctionnement. Ces dernières caméras argentiques sont dites « autosilencieuses », mais le progrès les a rattrapées. Elles aussi font maintenant partie de la muséologie.
Caméras argentiques historiques[modifier | modifier le code]
Allemagne[modifier | modifier le code]
- Bioskop 2 x 55mm, caméra réversible (prise de vues, projection) utilisant deux bandes de 55 mm de large se déroulant simultanément 1895).
- Arriflex 35mm et 16mm, premières caméras au monde à être dotées d'une visée reflex dès 1937 (1952 pour le 16 mm).
- Arriflex Arricam 35mm, apport de la caméra autrichienne Moviecam, après son rachat par Arri en 2000.
- Arriflex 435 35mm.
- Arriflex 35 BL 35mm.
Angleterre[modifier | modifier le code]
- Birtac 17,5mm
- Biokam 17,5mm
- Williamson 35mm
- Prestwich modèles 4 et 5 35mm, caméras solides et d'excellente finition, sorties en 1898 (voir sa quasi copie, la caméra Gaumont Chrono Négatif)
- Newman-Sinclair 35mm, célèbres pour la robustesse du modèle Auto-Kine (1927) et pour l'originalité du modèle Aéroscope fonctionnant à l'air comprimé (1908).
Autriche[modifier | modifier le code]
- Caméra Eumig
- Moviecam Superamerica et Moviecam Compact MK2 35mm, innovantes, rachetées par Arri pour donner l’Arriflex Arricam.
États-Unis[modifier | modifier le code]
- Kinétographe 19mm, 35mm, imaginé par Thomas Edison et mis au point en 1891 par William Dickson, première caméra du cinéma, premiers films du cinéma, d'abord au format 19 mm, puis, en 1893, au format 35 mm qui est apparu pour la première fois avec cette caméra.
- Bell & Howell 2709 35mm, qui fut l'appareil de prise de vues le plus répandu à Hollywood et dans le monde entier, des années 1909 à 1929. Et les modèles de poing Eyemo 16mm et 35mm, et Filmo 16mm (ce dernier étant la première caméra mue par un moteur à ressort).
- Akeley 35mm atypique par sa forme cylindrique et très ergonomique, caméra d'explorateurs (1917).
- Ciné-Kodak 16mm, lancées en 1924 avec une nouvelle pellicule de cinéma, le format 16 mm, un nouveau succès pour Eastman Kodak Company.
- Caméra DeVry Standard 35mm, caméra "de poing", équipée d'une double-griffe n'entraînant qu'une seule des deux rangées de perforations (1925).
- Mitchell NC et BNC 35mm, 16mm, 65mm appareils de prise de vues américain les plus répandus à Hollywood et dans le monde entier, des années 1930 à 1970.
- Technicolor 3 x 35mm, l'appareil complexe à la base de ce procédé de couleurs au cinéma à qui des chefs d'œuvre du cinéma des années 1930 et 1940 doivent leurs superbes couleurs, préservées de nos jours.
- Auricon 16mm, symboles des reportages américains, pour lesquels, en plus de l'image, elles fournissaient un son optique direct, enregistré sur la piste réservée à cet usage au format 16 mm qui lui fit ainsi perdre sa seconde rangée de perforations (1932).
- Kodak High Speed 16mm, cadence de prise de vues jusqu'à 3 200 images par seconde (1946).
- Caméra Revere 16mm
- Frezzi-Flex 16mm, qui enregistre le son sur piste magnétique.
- Panavision 35mm, dernier fleuron de la période des caméras argentiques, célèbre d'abord par ses gammes d'objectifs, puis par des caméras innovantes.
France[modifier | modifier le code]
- Cinématographe 35mm, caméra réversible (prise de vues, projection, tirage de copies) inventée en 1895 par Louis Lumière avec l'aide de l'ingénieur Jules Carpentier, première caméra à griffe qui fut le système de base de presque toutes les caméras suivantes.
- Biographe 58mm, d'abord couplée au projecteur Bioscope et munie d'une came battante (sans griffe), elle est acquise par Louis Gaumont en 1896 auprès de Georges Demenÿ, ruiné et endetté.
- Gaumont Biographe 58mm, puis 35mm, caméra réversible (prise de vues, projection) d'après les plans de Demenÿ (1896). Échec commercial dû à sa came battante.
- Pathé "Professionnelle" 35mm qui fut très présente sur les plateaux américains au début du xxe siècle, quand Charles Pathé était le plus important producteur de cinéma de la planète (1910).
- Debrie Parvo 35mm, notamment le modèle Parvo L qui fut l'appareil de prise de vues le plus demandé dans toute l'Europe des années 1908 à 1930 (cinéma muet).
- Gaumont Chrono Négatif 35mm, caméra réversible (prise de vues, projection) qui ne doit rien à Demenÿ et tout au Britannique John Alfred Prestwich et le modèle 4 de ses caméras Prestwich (1912).
- Pathé Grande vitesse 35mm, caméra destinée au tournage de ralentis (1920).
- Debrie Grande Vitesse 35mm, caméra à cadence rapide destinée aux scientifiques (1920).
- Morigraf 35mm, caméra à tenir "au poing" (1920).
- Cinex 35mm, caméra destinée à être portée "à l'épaule" (1922).
- Caméra Leblay
- Caméra Prévost
- Caméréclair 35mm fut très répandue dès 1920 et se transforma, au début des années 1950, en Camé 300 Reflex.
- Debrie Super Parvo 35mm, modèle qui succéda au Parvo L en 1932 et qui fut utilisé jusque dans les années 1960.
- Caméflex 35mm, et 16/35mm (Camerette aux États-Unis), caméra à visée reflex de la firme Éclair, commercialisée pour la première fois en 1947, qui a rencontré un succès planétaire.
- Pathé Webo M16 16mm, destinée aux amateurs, elle a conquis dans les années 1950 les semi-professionnels et les professionnels (documentaristes).
- Tolana/Tolana-Thomson 16mm, destinées à la Radio Télévision Française (RTF), couplées avec des enregistrements vidéo (1961-1967).
- Éclair 16 NPR et Éclair 16 ACL 16mm, caméras portables destinées à la RTF, elles ont largement débordées de cette clientèle étatique (1963-1970).
- Camématic GV 16mm, caméra Éclair à cadence rapide, destinée aux recherches militaires (1965).
- Beaulieu R16 16mm, destinée aux amateurs, elle aussi a conquis dans les années 1970 les semi-professionnels et les professionnels (documentaristes).
- Aaton 16mm et Super 16, caméra facilement portable destinée aux reportages mais aussi aux documentaires et même à la fiction (1972).
Russie[modifier | modifier le code]
- Konvas Automat 35mm, caméra du cinéma soviétique.
- Krasnogorsk-3 16mm, caméra du cinéma et de la télévision soviétiques.
- Kinor 16 et 35mm, caméras des studios soviétiques, cinéma et télévision.
- Amitié 35mm, caméra régie par la Planification en URSS.
Suisse[modifier | modifier le code]
- Caméra Maurer (J. A. Maurer Inc.)
- Paillard-Bolex H16 16mm précise comme une horloge, elle a conquis le monde entier, aussi bien les amateurs que les semi-professionnels et les professionnels (reportage, documentaire).
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Daniel Barbero, La pratica della perspettiva, Venise, 1569, p. 192 (cité par Laurent Mannoni et Donata Pensenti Campagnoni, Lanterne magique et film peint : 400 ans de cinéma, Paris, La Martinière, , 334 p. (ISBN 978-2-7324-3993-8), p. 45
- (en) William Kennedy Laurie Dickson et Antonia Dickson (préf. Thomas Edison), History of the Kinetograph, Kinetoscope and Kineto-Phonograph (facsimile), New York, The Museum of Modern Art, , 55 p. (ISBN 0-87070-038-3), p. 53
- Laurent Mannoni, La Machine cinéma, Paris, Lienart & La Cinémathèque française, , 307 p. (ISBN 9782359061765), p. 38
- Georges Sadoul, Histoire du cinéma mondial, des origines à nos jours, Paris, Flammarion, , 719 p., p. 11
- https://www.pinterest.fr/pin/421719952598265741 [archive], consulté le 12/05/2020.
- Kodak (Division Cinéma et Télévision), Films cinématographiques professionnels (catalogue), Paris, Schiffer Publishing Ltd., , 100 p., p. 39.
- Un grand nombre de caméras ne comportent qu'un seul débiteur denté qui assure en même temps l'alimentation en pellicule vierge et le retour de la pellicule impressionnée dans le magasin.
- Marie-France Briselance et Jean-Claude Morin, Grammaire du cinéma, Paris, Nouveau Monde, , 588 p. (ISBN 978-2-84736-458-3), p. 93
Article connexe[modifier | modifier le code]
- Portail du cinéma
- Portail de la télévision
- Portail de la réalisation audiovisuelle
Microphone
Pour les articles homonymes, voir Micro.
Cet article possède un paronyme, voir Microfaune.
Un microphone (souvent appelé micro par apocope) est un transducteur électroacoustique, c'est-à-dire un appareil capable de convertir un signal acoustique en signal électrique1.
L'usage de microphones est aujourd'hui largement répandu et concourt à de nombreuses applications pratiques :
- télécommunications (téléphone, radiotéléphonie, Interphone, systèmes d'intercommunication) ;
- sonorisation ;
- radiodiffusion et télévision ;
- enregistrement sonore notamment musical ;
- mesure acoustique.
On appelle également micro, par métonymie, les transducteurs électromagnétiques de guitare électrique (micro de guitare) et les transducteurs piézoélectriques (capteur piézo) utilisés pour des instruments dont le son est destiné à être amplifié.
Le composant électronique qui produit ou module la tension ou le courant électriques selon la pression acoustique, est appelé capsule. On utilise aussi le terme microphone par synecdoque. Un tissu ou une grille protège généralement cette partie fragile.
Origine du terme[modifier | modifier le code]
Le premier usage du terme microphone désignait une sorte de cornet acoustique. David Edward Hughes l'a le premier utilisé pour désigner un transducteur acoustique-électrique. Améliorant le dispositif de Graham Bell, Hugues fait valoir la capacité du dispositif qu'il a co-inventé à transmettre des sons beaucoup plus faibles2.
Conception et caractéristiques[modifier | modifier le code]
Une membrane vibre sous l'effet de la pression acoustique et un dispositif qui dépend de la technologie du microphone convertit ces oscillations en signaux électriques. La conception d'un microphone comporte une partie acoustique et une partie électrique, qui vont définir ses caractéristiques et le type d'utilisation.
Mode d'action acoustique[modifier | modifier le code]
Capteurs de pression (omnidirectionnels)[modifier | modifier le code]
Si la membrane est au contact de l'onde sonore d'un seul côté, tandis que l'autre est dans un boîtier avec une pression atmosphérique constante, elle vibre selon les variations de pression. On parle d'un capteur de pression acoustique. Ce type de capteur réagit à peu près de la même manière aux ondes sonores quelle que soit la direction d'origine. Il est insensible au vent. Il est à la base des microphones omnidirectionnels.
Les microphones à effet de surface sont des capteurs de pression fixés sur une surface de quelque étendue formant baffle, qui double la pression acoustique dans l'hémisphère limité par la surface d'appui (Voir PZM (microphone) (en)).
Capteurs de gradient de pression (bidirectionnels ou directivité en 8)[modifier | modifier le code]
Si la membrane est au contact de l'onde sonore des deux côtés, elle ne vibre pas lorsqu'une onde arrive en travers, puisque les surpressions sont égales des deux côtés. On appelle ce type de membrane un capteur de gradient de pression acoustique. C'est la base des microphones bidirectionnels ou à directivité en 8.
Types mixtes ou variables[modifier | modifier le code]
En associant ces deux types, soit par des moyens acoustiques, en contrôlant de façon plus subtile l'accès des ondes sonores à la face arrière de la membrane, soit par des moyens électriques, en combinant le signal issu de deux membranes, on obtient des directivités utiles, notamment cardioïde (dite aussi unidirectionnelle) :
Directivité d'un micro cardioïde capsule omnidirectionnelle bidirectionnelle cardioïde rapport formule {\displaystyle \displaystyle {U=1}} {\displaystyle \displaystyle {U=\cos \theta }} {\displaystyle \displaystyle {U=1+\cos \theta }} son dans l'axe {\displaystyle \displaystyle {\theta =0}} {\displaystyle \displaystyle {U=1}} {\displaystyle \displaystyle {U=1}} {\displaystyle \displaystyle {U=2}} 100 %, 0 dB son de côté {\displaystyle \displaystyle {\theta ={\frac {\pi }{2}}}} (90°) {\displaystyle \displaystyle {U=1}} {\displaystyle \displaystyle {U=0}} {\displaystyle \displaystyle {U=1}} 50 %, -6 dB son arrière {\displaystyle \displaystyle {\theta =\pi }} (180°) {\displaystyle \displaystyle {U=1}} {\displaystyle \displaystyle {U=-1}} {\displaystyle \displaystyle {U=0}} 0 %, -∞ dB On construit des microphones de directivité cardioïde large, supercardioïde et hypercardioïde en changeant les proportions entre la composante omnidirectionnelle et la composante bidirectionnelle. Des microphones peuvent offrir un réglage ou une commutation de la directivité3.
Ces constructions permettent de donner plus d'importance à une source vers laquelle on dirige le micro et d'atténuer le champ sonore réverbéré, qui vient de toutes les directions. On définit un indice de directivité comme l'expression, en décibels du rapport entre un son venant dans l'axe du microphone et un son de même pression acoustique efficace venant d'une source idéalement diffuse (venant de partout autour du microphone)4.
Caractéristiques théoriques de directivité de cellules capsule formule indice de
directivitéangle pour une atténuation à niveau pour un angle de -3 dB -6 dB -∞ dB 90° (son latéral) 180° (son arrière) omnidirectionnelle {\displaystyle \scriptscriptstyle {U=1}} 0 dB - - - 0 dB 0 dB cardioïde {\displaystyle \scriptscriptstyle {U={\frac {1}{2}}+{\frac {1}{2}}\cos \theta }} 4,8 dB 65° 90° 180° -6 dB -∞ dB supercardioïde {\displaystyle \scriptscriptstyle {U={\frac {1}{3}}+{\frac {2}{3}}\cos \theta }} 5,7 dB 56° 75° 120° -9 dB -10 dB hypercardioïde {\displaystyle \scriptscriptstyle {U={\frac {1}{4}}+{\frac {3}{4}}\cos \theta }} 6,0 dB 52° 70° 110° -12 dB -6 dB bidirectionnelle {\displaystyle \scriptscriptstyle {U=\cos \theta }} 4,8 dB 45° 60° 90° -∞ dB 0 dB Tubes à interférences[modifier | modifier le code]
Les microphones à tube à interférences donnent des directivités accentuées, mais fortement dépendantes des fréquences. À cause de leur forme allongée, on les appelle micro canon.
Taille de la membrane[modifier | modifier le code]
La taille de la membrane influe sur la conversion en vibrations, puis en signal électrique.
Au contact d'une paroi perpendiculaire à la direction de propagation, une onde sonore développe une puissance proportionnelle à l'aire et au carré de la pression acoustique :
{\displaystyle P=S.{\frac {p'^{2}}{\rho _{0}\ c}}} - S est la surface de la paroi ;
- p est la pression acoustique ;
- {\displaystyle \rho _{0}} est la masse volumique de l'air (1,2 kg/m3 aux conditions normales de température et de pression) ;
- c est la vitesse du son, 343 m/s dans les mêmes conditions.
Exemple : puissance acoustique sur une membrane de microphone :soit une membrane de microphone de diamètre 20 mm atteint par une onde sonore perpendiculaire avec une pression de 1 Pa. L'aire de la paroi est de 3,14e-4 m², la puissance acoustique sur la membrane est de 0,76 μW.
On ne peut récupérer qu'une partie de cette puissance sous forme de signal électrique décrivant l'onde sonore. Plus la membrane est grande, moins il est nécessaire d'amplifier le signal, et par conséquent, moins on le soumet à un traitement amenant inévitablement une certaine quantité de bruit et de distorsion.
La taille de la membrane détermine par conséquent la sensibilité maximale du microphone. Mais dès que la plus grande dimension de la membrane devient significative par rapport à la longueur d'onde d'un son, elle constitue, pour les ondes sonore qui n'arrivent pas perpendiculairement, un filtre en peigne. Bien entendu, d'autres phénomènes comme la diffraction sur les bords interviennent, rendant la réponse réelle plus complexe.
La présence d'un entourage rigide autour de la membrane crée un effet de surface qui augmente la pression acoustique pour les fréquences dont la longueur d'onde est inférieure à la taille de l'ensemble membrane-entourage. Cet obstacle peut-être plat ou sphérique, il constitue autour d'une capsule capteur de pression un filtre acoustique, comme la grille de protection, qui délimite une cavité dont les caractéristiques influent sur la réponse du microphone, particulièrement aux plus hautes fréquences5.
Les applications (téléphone mobile, micro cravate) qui exigent des micros de petite taille limitent par là même la taille de la membrane.
Conversion vibration-signal électrique[modifier | modifier le code]
Microphone à charbon[modifier | modifier le code]
Les premiers microphones, employés d'abord dans les téléphones, utilisaient la variation de résistance d'une poudre granuleuse de carbone, quand elle est soumise à une pression. Quand on comprime la poudre, la résistance diminue. Si on fait passer du courant à travers cette poudre, il va être modulé suivant la pression acoustique sur la membrane qui appuie sur la poudre. On ne peut évidemment construire de cette manière que des capteurs de pression. Ces microphones sont peu sensibles, fonctionnent sur une plage de fréquence limitée, et leur réponse n'est que très approximativement linéaire, ce qui cause de la distorsion. Ils ont l'avantage de pouvoir produire une puissance assez élevée sans amplificateur. Ils ont été utilisés dans les combinés téléphoniques, où leur robustesse était appréciée, et à la radio avant l'introduction de procédés donnant de meilleurs résultats.
Microphone dynamique à bobine mobile[modifier | modifier le code]
Dans les microphones électromagnétiques à bobine mobile, une bobine est collée à la membrane, qui la fait vibrer dans le fort champ magnétique fixe d'un aimant permanent. Le mouvement crée une force électromotrice créant le signal électrique. Comme la conversion de l'énergie sonore dégagée par l'action de la pression acoustique sur la membrane donne directement un courant utilisable, ces microphones sont dits dynamiques, car contrairement aux micros à charbon et aux micros électrostatiques, ils n'ont pas besoin d'alimentation.
L'apparition dans les années 1980 d'aimants au néodyme a permis des champs magnétiques plus intenses, avec une amélioration de la qualité des microphones électromagnétiques.
Microphone à ruban[modifier | modifier le code]
Dans les microphones électromagnétiques à ruban, la membrane est un ruban gaufré souple installé dans le champ magnétique d'un aimant permanent. Il fonctionne comme le microphone électromagnétique à bobine mobile, avec l'avantage de la légèreté de la partie mobile. Il ne requiert pas d'alimentation. L'impédance de sortie est bien plus faible que celle des autres types, et il est assez fragile.
Microphone électrostatique[modifier | modifier le code]
Dans les microphones électrostatiques, la membrane, couverte d'une mince couche conductrice, est l'une des armatures d'un condensateur, chargé par une tension continue, l'autre armature étant fixe. La vibration rapproche et éloigne les armatures, faisant varier la capacité. La charge étant constante et égale au produit de la tension et de la capacité, la variation de la capacité produit une variation inverse de tension. L'impédance de sortie est très élevée. Les micros électrostatiques ont besoin d'une alimentation, d'une part pour la polarisation du condensateur, d'autre part pour l'amplificateur adaptateur d'impédance qui doit être proche de la membrane.
L'alimentation peut être fournie par un conducteur spécial relié à un boîtier d'interface qui assure aussi l'adaptation d'impédance. Cependant, ce n'est le cas que pour quelques microphones très haut de gamme. La plupart des modèles utilisent une alimentation fantôme, ainsi nommée parce qu'elle ne nécessite aucun conducteur supplémentaire.
La sensibilité des microphones électrostatiques est supérieure à celle des microphones dynamiques. Il y a besoin de moins de puissance sonore pour faire vibrer la membrane seule que l'appareil membrane-bobinage, et l'amplificateur adaptateur d'impédance prélève une puissance infime. Cet amplificateur est conçu pour le capteur et contrôle aussi la bande passante ; la réponse du condensateur seul est un filtre passe-bas (Rayburn 2012, p. 33). Ces amplificateurs furent d'abord composés d'un tube électronique et d'un transformateur. Plus récemment, leur niveau de bruit et de distorsion ainsi que leur sensibilité aux interférences ont été abaissés par l'emploi de transistors ou de transistors à effet de champ, sans transformateurs6.
Microphone électrostatique haute fréquence[modifier | modifier le code]
Le condensateur formé par la membrane et une armature fixe n'est pas polarisé par une tension continue, mais constitue, avec une résistance, un filtre dont la fréquence de coupure varie comme la capacité. Le niveau de modulation haute-fréquence suit donc la vibration de la membrane. L'étage suivant comporte une démodulation sur une diode qui conduit les transistors de sortie7.
Microphone électrostatique à électret[modifier | modifier le code]
Les microphones électrostatiques à électret tirent parti d'une propriété de certains matériaux de conserver une charge électrostatique permanente. Un matériau de cette sorte constitue une armature de condensateur, la membrane l'autre. Les microphones à électret n'ont pas besoin de tension de polarisation, mais ils ont néanmoins un amplificateur adaptateur d'impédance, qui requiert une alimentation. Si la tension de crête de sortie n'est pas trop élevée, cette alimentation peut être fournie par une pile.
La charge de polarisation diminue dans le temps, ce qui se traduit par une perte de sensibilité du micro au fil des années.
Transmission du signal[modifier | modifier le code]
- asymétrique sur courte distance (comme dans les téléphones mobiles ou les dictaphones). Le signal est la tension entre le conducteur unique et la masse.
- symétrique quand les câbles sont plus longs. Le signal est la différence entre le conducteur dit « chaud » ou « + » et le conducteur dit « froid » ou « - ». Les interférences, qui s'appliquent à peu près également aux deux conducteurs, sont réduites. Les applications professionnelles utilisent une transmission symétrique avec des connecteurs XLR. L'adaptation est en tension, les microphones ayant des impédances de sortie inférieures à 600 ohms et les entrées pour microphone des impédances de plusieurs kilohms. La ligne peut comprendre une alimentation fantôme.
- sans fil pour libérer les porteurs de micros. La transmission peut être analogique ou numérique. L'électronique se trouvant à proximité immédiate de la membrane est peu sensible aux interférences. L'usage d'antennes de réception doubles avec des récepteurs choisissant le signal le plus fort (diversity) assure la sécurité de la transmission. Le plan de fréquences limite le nombre de micros sans fil.
Caractéristiques d'usage[modifier | modifier le code]
La conception ou le choix d'un modèle existant doit tenir compte de l'usage auquel le microphone est destiné :
- directivité ;
- sensibilité ;
- sensibilité aux interférences (vent, interférences électromagnétiques) ;
- pression acoustique maximale ;
- bruit propre ;
- bande passante ;
- robustesse (résistance aux intempéries, à l'humidité, aux variations rapides de pression atmosphérique, aux surcharges acoustiques et électriques, aux mauvais traitements) ;
- système de fixation (micros tenus à la main, micro cravate, micros de studio, micros d'instrument, intégration dans un appareil) ;
- transmission, par câble standard, par câble spécial, sans fil (micro HF) ;
- poids ;
- encombrement ;
- prix.
La qualité de la transcription du son dépend des caractéristiques et de la qualité du microphone mais aussi, et principalement, de l'emplacement du microphone par rapport à la source, ainsi que de l’environnement de la prise de son (bruits, vent…).
Choix d'un microphone[modifier | modifier le code]
Choix de la directivité[modifier | modifier le code]
La directivité est une caractéristique essentielle du microphone. Elle indique sa sensibilité selon la provenance du son par rapport à son axe.
Omnidirectionnel Cardioïde large Cardioïde Hypercardioïde Canon (lobes) Bi-directionnel ou figure en 8 Dans le tableau, le micro est placé verticalement et dirigé vers le haut. Le diagramme polaire représente la sensibilité du microphone selon la direction d'origine de l'onde sonore. La longueur du point central à la courbe indique la sensibilité relative en décibels. Dans la plupart des cas, la sensibilité ne dépend que de la direction par rapport à l'axe principal du microphone ; dans le cas contraire, deux diagrammes sont nécessaires. La directivité dépend aussi de la fréquence ; les diagrammes complets comprennent plusieurs courbes de valeurs relatives. En général, le diagramme est symétrique, et on peut mettre, pour une meilleure lisibilité, des demi-courbes de part et d'autre de l'axe.
Le plus souvent, la réponse en fréquence est la plus égale quand le microphone est face à la source. Si d'autres sons ne viennent pas se mêler à celui de la source principale, on peut utiliser les différences de réponse hors de l'axe pour égaliser la sonorité.
- Omnidirectionnel : Le micro capte le son de façon uniforme, dans toutes les directions. Il s'utilise surtout pour enregistrer le son d'une source étendue, comme un orchestre acoustique, ou une ambiance. Il sert dans plusieurs systèmes de captation stéréophonique. Il capte la réverbération ; il est donc souhaitable que l'acoustique de la salle se prête à l'enregistrement. On met aussi à profit son insensibilité aux bruits de manipulation et au vent, par exemple pour enregistrer des déclarations ou du chant. On l'évite en sonorisation en raison de sa sensibilité à l'effet Larsen dès que la source est un peu éloignée. Les microphones omnidirectionnels le sont en réalité d'autant moins pour les hautes fréquences que leur membrane est grande ; c'est pourquoi il est préférable de les désigner comme des capteurs de pression, selon leur principe acoustique.
- Cardioïde : privilégie les sources sonores placées devant le micro. Utilisé pour la sonorisation, pour le chant, pour la prise de son d'instruments, le microphone unidirectionnel est le plus répandu. L'apparence de son diagramme directionnel le fait appeler cardioïde (en forme de cœur). Il rejette bien les sons provenant de l'arrière, et atténue ceux provenant des côtés. En contrepartie, il est plus sensible au vent, aux bruits de manipulation, aux "plops", et est plus affecté par l'effet de proximité, qui renforce les basses pour les sources proches. De nombreux modèles commerciaux sont traités pour limiter ces inconvénients.
- Super-cardioïde: le super cardioïde capte en priorité les sons venant de face, et sur un plan d'environ 140° de façon à éviter les bruits environnants, il est aussi appelé super unidirectionnel.
- Hypercardioïde : similaire au cardioïde, avec une zone avant un peu plus étroite et un petit lobe arrière. Il présente, accentués, les mêmes avantages et inconvénients que le cardioïde. Il est souvent utilisé en conférence, quand les orateurs s'approchent peu des micros.
- Canon : forte directivité vers l'avant, directivité ultra cardioïde permettant de resserrer le faisceau sonore capté. Utilisé pour enregistrer des dialogues à la télévision ou au cinéma, et pour capter des sons particuliers dans un environnement naturel. L'accroissement de directivité ne concerne pas les basses fréquences.
- Bi-directionnel ou directivité en 8 : deux sphères identiques. Le microphone bidirectionnel est utilisé le plus souvent en combinaison avec un microphone de directivité cardioïde ou omnidirectionnelle afin de créer un couple MS (voir Systèmes d'enregistrement stéréophonique). Les angles de réjection des microphones bidirectionnels permettent d'optimiser les problèmes de diaphonie lors de l'enregistrement d'instruments complexes comme la batterie par exemple.
Choix du principe de fonctionnement[modifier | modifier le code]
Les professionnels du son ont tendance à préférer les microphones électrostatiques aux dynamiques en studio. Ils offrent en général un rapport signal sur bruit largement supérieur et une réponse en fréquence plus large et plus étale.
Pour les sources très puissantes, comme un instrument de percussion, les cuivres ou un amplificateur pour guitare électrique, un microphone dynamique a l'avantage d'encaisser de fortes pressions acoustiques. Leur robustesse les fait souvent préférer pour la scène.
- Avantages : robustesse, pas d'alimentation externe ni d'électronique, capacité à gérer de fortes pressions acoustiques, prix en général nettement inférieur à un microphone électrostatique de gamme équivalente.
- Inconvénients : manque de finesse dans les aigus le rendant inapte à prendre le son de timbres complexes : cordes, guitare acoustique, cymbales, etc.
- Quelques modèles de références : Les micros broadcast Shure SM7b, Electrovoice RE20 et RE27N/D très utilisés aux États-Unis et dans certaines radios nationales et locales françaises ; Shure SM-57, un standard pour la reprise d'instrument (notamment la caisse claire et la guitare électrique) et Shure SM-58 pour la voix (Micro utilisé entre autres par Mick Jagger sur Voodoo Lounge, Kurt Cobain sur Bleach etc.). Il est intéressant de savoir que ces deux micros sont identiques au niveau de la construction et que ce n'est qu'une courbe différente d'égalisation (due au filtre anti-pop qui n'existe pas sur le SM57) qui les différencie[réf. nécessaire]. Leurs versions hypercardioïdes, le BETA57 et BETA58, jouissent d'une notoriété moindre, malgré une qualité de fabrication nettement supérieure. Citons encore le Sennheiser MD-421 très réputé pour les reprises de certains instruments acoustiques (dont les cuivres) et d'amplis de guitare ou de basse.
Le microphone électrostatique présente l'avantage d'excellentes réponses transitoire et bande passante, entre autres grâce à la légèreté de la partie mobile (uniquement une membrane conductrice, à comparer avec la masse de la bobine d'un microphone dynamique). Ils ont en général besoin d'une alimentation, en général une alimentation fantôme. Ils comportent souvent des options de traitement du signal telles un modulateur de directivité, un atténuateur de basses fréquences, ou encore un limiteur de volume (Pad).
Les microphones électrostatiques sont plébiscités par les professionnels en raison de leur fidélité de reproduction.
Les sonomètres professionnels utilisent tous des microphones à capteur de pression (omnidirectionnels) électrostatiques. Cet usage exige que le microphone soit étalonné ; le pistonphone est un appareil couramment utilisé à cette fin.
- Avantages : sensibilité, définition.
- Inconvénients : fragilité, nécessité d'une alimentation externe, contraintes d'emploi. Sauf les capteurs de pression, il est généralement fixé sur une monture à suspension faite de fils élastiques, généralement en zigzag, destinée à absorber les chocs et les vibrations. Il est rare qu'il soit utilisé comme microphone à main, sauf certains modèles qui incorporent une suspension interne.
- Ces caractéristiques font qu'ils sont en général plus utilisés en studio que sur scène.
- Quelques modèles de référence : Neumann U87ai, U89i et KM 184 (souvent en paire pour une prise stéréo), Shure KSM44, AKG C3000 et C414, Schoeps série Colette.
Facilement miniaturisable, le micro à électret est très utilisé dans le domaine audiovisuel (micro cravate, micro casque, etc.) où on l'apprécie pour son rapport taille/sensibilité. Les meilleurs modèles parviennent même à rivaliser avec certains micros électrostatiques en termes de sensibilité.
Les électrets actuels bénéficient d'une construction palliant cette fâcheuse espérance de vie limitée que l'électret connaît depuis les années 1970.
- Avantages : possibilité de miniaturisation extrême, sensibilité.
- Inconvénients : amoindrissement de la sensibilité au fil du temps.
- Quelques modèles de références : AKG C1000, Shure SM81 KSM32, Rode Videomic, Sony ECM, DPA 4006 4011.
Quelques photos de microphones[modifier | modifier le code]
-
Microphone dynamique pour karaoké.
Autres catégories de microphones[modifier | modifier le code]
Assemblages de capsules[modifier | modifier le code]
Une capsule de microphone donne un signal correspondant à un point de l'espace sonore. Des agencements de capsules donnent plusieurs signaux qui permettent de représenter la direction de la source, ou d'obtenir des directivités particulières.
- Microphones stéréophoniques.
- Ensemble de 4 capsules en forme de tétraèdre donnant un goniomètre audio, et permettant de décider de la direction de l'axe et de la directivité à distance et après coup (Soundfield SPS200).
- Réseau de capsules alignées pour obtenir une directivité différente dans l'axe parallèle et l'axe perpendiculaire à l'alignement des capsules (Microtech Gefell KEM 970).
Usages particuliers[modifier | modifier le code]
- L'hydrophone : il existe aussi des micros pour écouter les sons dans l'eau. Ces micros servent principalement à des usages militaires (écoute des bruits d'hélice pour la détection de sous-marins), à moins que l'on ne compte dans la catégorie les capteurs de Sonar.
- Le microphone de contact, qui capte les vibrations d'un solide comme le microphone piezzoélectrique.
- Un mouchard est un microphone de petite taille dissimulé afin de faire de l'espionnage.
Accessoires de microphone[modifier | modifier le code]
Les accessoires de microphone sont
- les filtres acoustiques (voir Taille de la membrane)
- les pieds de micro sur lesquels on peut les fixer ;
- les perches pour la prise de son pour l'image ;
- les suspensions élastiques pour éviter que le micro ne capte les vibrations de son support ;
- les écrans anti-pop pour éviter que le courant d'air produit par la bouche à l'émission de consonnes occlusives ou plosives « p », « b », « t » et « d » atteigne la membrane ;
- les bonnettes qui peuvent être en mousse de matière plastique ou des enveloppes en tissu, éventuellement double et avec poils synthétiques, pour éviter les bruits du vent et de la pluie ;
- les câbles de raccordement, qui doivent être de préférence souples pour éviter de transmettre des bruits ;
- les unités d'alimentation ;
- les réflecteurs paraboliques de prise de son ;
- les préamplificateurs de micros.
Notes[modifier | modifier le code]
- La sensation sonore est causée par une faible variation de la pression atmosphérique, appelée pression acoustique. Cette pression acoustique est un signal lorsqu'elle transmet une information. Le signal électrique produit par le microphone est une variation de la tension (ou du courant) qui dépend de la variation de pression. La loi qui gouverne la transduction s'appelle la fonction de transfert du microphone. Un microphone idéal aurait une fonction de transfert linéaire dans toute la plage de fréquences audible, c'est-à-dire que la tension de sortie serait proportionnelle à la pression acoustique.
- Rayburn 2012, p. 3.
- Par exemple Neumann M149 et U69i, AKG C414.
- Rossi 2007:482
- DPA: Acoustic modification accessories – changing characteristics [archive]; Rayburn 2012, p. 40-43.
- En prise de son musicale, certains artistes préfèrent les micros à tubes, avec leur bruit et leur distorsion particuliers.
- Série MKH de la marque Sennheiser
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Pierre Ley, « Les microphones », dans Denis Mercier (direction), Le Livre des Techniques du Son, tome 2 - La technologie, Paris, Eyrolles, , 1re éd.
- Mario Rossi, Audio, Lausanne, Presses Polytechniques et Universitaires Romandes, , 1re éd., p. 479-531 Chapitre 8, Microphones
- (en) Glen Ballou, Joe Ciaudelli et Volker Schmitt, « Microphones », dans Glen Ballou (direction), Handbook for Sound Engineers, New York, Focal Press, , 4e éd.
- (de) Gehrart Boré et Stephan Peus, Mikrophone - Arbeitsweise und Ausführungsbeispiele, Berlin, Georg Neumann GmbH, , 4e éd. (lire en ligne [archive])
- (en) Gehrart Boré et Stephan Peus, Microphones - Methods of Operation and Type Examples, Berlin, Georg Neumann GmbH, , 4e éd. (lire en ligne [archive])
- (en) Ray A. Rayburn, Earle's Microphone Book : From Mono to Stereo to Surround — a Guide to Microphone Design and Application, Focal Press, , 3e éd., 466 p.
Liens externes[modifier | modifier le code]
-
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Base de données de microphones [archive]